Paul Gérin-Lajoie
Paul Gérin-Lajoie est un avocat, homme politique, fonctionnaire, gestionnaire et philanthrope québécois, né le à Montréal et mort le dans la même ville[1].
Pour les articles homonymes, voir Gérin-Lajoie.
Paul Gérin-Lajoie | |
Paul Gérin-Lajoie au Forum mondial de la langue française en 2012. | |
Fonctions | |
---|---|
2e vice-premier ministre du Québec | |
– (2 ans) |
|
Prédécesseur | Georges-Émile Lapalme |
Successeur | Jean-Jacques Bertrand |
Ministre de l'Éducation du Québec | |
– (2 ans, 1 mois et 3 jours) |
|
Prédécesseur | (premier titulaire) |
Successeur | Jean-Jacques Bertrand |
Député de Vaudreuil-Soulanges | |
– (8 ans, 11 mois et 29 jours) |
|
Prédécesseur | Loyola Schmidt |
Successeur | François-Édouard Belliveau |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Montréal (Québec), Canada |
Date de décès | (à 98 ans) |
Lieu de décès | Montréal (Québec), Canada |
Nationalité | Canadien |
Parti politique | Parti libéral du Québec |
Entourage | Famille Gérin-Lajoie |
Diplômé de | Université de Montréal, Université d'Oxford |
Profession | Avocat, politicien ministre de l'éducation |
Il est député de Vaudreuil-Soulanges à l'Assemblée législative du Québec de 1960 à 1969 et ministre dans le gouvernement Lesage de 1960 à 1966. Il est le premier titulaire du ministère de l'Éducation du Québec. Il est le père de la doctrine Gérin-Lajoie.
Biographie
Famille
Paul Gérin-Lajoie est membre de la famille Gérin-Lajoie dont sont issues plusieurs personnalités. Il est le fils d'Henri Gérin-Lajoie et de Pauline Dorion[2]. Il est également le neveu de la travailleuse sociale et religieuse Marie Gérin-Lajoie, le petit-fils de la pionnière féministe Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et l'arrière-petit-fils de l'écrivain et avocat Antoine Gérin-Lajoie et de l'avocat et homme politique Alexandre Lacoste.
Il épouse Andrée Papineau avec qui il fait des études à Oxford. Ils sont mariés pendant plus de quatre-vingt ans jusqu'à la mort de celle-ci en 2018. Ils habitent la majeure partie de leur vie à Dorion en Vaudreuil-Soulanges. Ils ont quatre enfants, treize petits-enfants et onze arrière-petits-enfants[3].
Jeunesse
Paul Gérin-Lajoie étudie le droit à l'Université de Montréal. Il est admis au Barreau du Québec en 1943[2]. Boursier Rhodes en 1945, il étudie à l'université d'Oxford, où il reçoit son doctorat en droit constitutionnel[4] en 1948[2].
En 1957, il fonde l'hebdomadaire L'Écho de Vaudreuil-Soulanges et Jacques-Cartier[2], en réaction aux positions du journal La Presqu'île qu'il juge trop nationaliste[5]. Sa femme Andrée y tient une chronique destinée aux femmes[3].
Carrière politique
À l'élection québécoise de 1956 et à l'élection partielle de 1957, Paul Gérin-Lajoie se présente sans succès dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges en tant que candidat du Parti libéral du Québec[2],[6]. En mai 1958, il échoue dans sa tentative à devenir chef de ce parti[2],[7],[8].
Il est élu député de la circonscription de Vaudreuil-Soulanges lors de l'élection générale de 1960, puis réélu lors de celles de 1962 et de 1966[2],[6]. Du au , il est ministre de la Jeunesse, (ancien Ministère du Bien-être social et de la Jeunesse), dans le gouvernement Lesage[2], puis du au , il est ministre de l'Éducation[2] et joue un rôle clé dans la grande réforme du système éducatif québécois. Il démissionne comme député en 1969[2].
En 1965, dans un discours prononcé devant le corps consulaire à Montréal, il formule les principes de la doctrine Gérin-Lajoie, une position qui guide la politique internationale du Québec depuis cette époque et qui est souvent résumée par la formule « le prolongement international des compétences internes du Québec ».
Après la politique
Paul Gérin-Lajoie est président de l'Agence canadienne de développement international de 1970 à 1977[2],[9]. En 1969 et 1970, il est professeur invité à l'université d'Ottawa et, de 1970 à 1975, à l'université de Montréal[2].
De 1981 à 1985, il est directeur général de la Société du Vieux-Port de Montréal[2].
En 2007, il critique l'assouplissement de l'enseignement du français, la réforme du système scolaire de la fin des années 1990, la proposition d'abolir les commissions scolaires et un certain excès d'égalitarisme en pédagogie[10].
Au mois de , il intervient publiquement en accord avec la hausse des frais de scolarité défendue par le gouvernement libéral de Jean Charest, plaidant toutefois en faveur d'une réforme du système des prêts et bourses[11].
Fondation
Paul Gérin-Lajoie crée la fondation Paul Gérin-Lajoie en 1977, une organisation qui a contribué à l'éducation de base des enfants dans les pays les plus pauvres et qui a aussi éveillé les sensibilités des Canadiens au sort de ces écoliers[12]. Un des volets les plus connus de la fondation est sa dictée annuelle, la Dictée PGL. En 2005-2006, près de 170 000 écoliers canadiens de niveau primaire y ont participé[13]. Les élèves de 5e et 6e année ont accès au volet compétitif et international de la dictée. Depuis 2015, les élèves de 1re et 2e secondaire ont accès à un volet compétitif et national de la dictée. La dictée a généré 9 millions de dollars canadiens qui ont servi à créer des écoles, financer des programmes scolaires, etc.[réf. souhaitée]
Honneurs[4]
- 1966 - Docteur en Droit, honoris causa de Sir George Williams University, devenue l'Université Concordia
- École secondaire Paul-Gérin-Lajoie d'Outremont
- 1979 - Compagnon de l'Ordre du Canada
- 1987 - Officier de l'Ordre national du Québec
- 1992 - Doctorat honoris causa de l'UQAM
- 1998 - Grand Officier de l'Ordre national du Québec[14]
- 2002 - Chevalier de la Légion d'Honneur
- 2003 - Prix Blanche-Lemco-Van Ginkel
- Pavillon Paul-Gérin-Lajoie de l'UQAM
- Pôle universitaire Paul-Gérin Lajoie
- Centre de formation professionnelle Paul-Gérin-Lajoie de l'école secondaire de la Cité-des-Jeunes
- École primaire Gérin-Lajoie, sur la rue Lajoie, à Châteauguay.
- 2013 - Prix Georges-Émile-Lapalme
Ouvrage
- Combats d’un révolutionnaire tranquille, 1989 (autobiographie)
Notes et références
- « L'ancien ministre Paul Gérin-Lajoie est décédé », sur La Presse, (consulté le )
- Paul-Gérin Lajoie — Assemblée nationale du Québec
- Stéphane Lacroix, « Décès d'Andrée Gérin-Lajoie : Hommage à une pionnière de Vaudreuil-Soulanges (Hommage à une figure régionale) », L'Étoile, Viva Média, vol. 51, no 7, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
- Paul Gérin Lajoie, Notice biographique abrégée, sur le site Fondation Paul Gérin-Lajoie.
- Luke De Stéphano, Vaudreuil-Soulanges, un lieu de convergence, Québec, Éditions GID, coll. « 100 ans, noir sur blanc », , 205 p. (ISBN 978-2-922668-69-8), p. 155.
- Les résultats électoraux depuis 1867, Vaudreuil-Soulanges, sur le site de l'Assemblée nationale du Québec
- Georges-Émile Lapalme, Le vent de l'oubli (Mémoires, tome II), Leméac, 1970, 295 pages, aux pages 231 et 232.
- Jean Lesage obtient 630 votes, Paul Gérin-Lajoie 145 votes et René Hamel 97 votes. Réf. : Lapalme, op. cit.
- « Le fondateur, Paul Gérin-Lajoie », Fondation Paul Gérin-Lajoie
- Le père de l'éducation moderne au Québec n'est plus, Le Devoir, Lisa-Marie Gervais et Marie-Lise Rousseau 26 juin 2018
- Michel Corbeil, « Hausse des droits de scolarité: Paul Gérin-Lajoie d'accord », Le Soleil, Québec, (lire en ligne)
- « L'histoire », Fondation Paul Gérin-Lajoie
- Fondation Paul Gérin-Lajoie
- « Paul Gérin-Lajoie », Ordre national du Québec
Voir aussi
Bibliographie
- Mario Cardinal, Paul Gérin-Lajoie : L’homme qui veut changer le monde, Éditions Libre Expression, , 488 p.
Article connexe
Liens externes
- Paul-Gérin Lajoie — Assemblée nationale du Québec
- Fondation Paul-Gérin-Lajoie — Site officiel
- Fonds Paul Gérin-Lajoie (P88) - Centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
- Portail de la politique québécoise
- Portail de la Montérégie