Kerbala

Kerbala (arabe : Karbalāʾ, كربلاء ; aussi transcrite « Karbala » ou « Kerbela »), qui étymologiquement signifie « Terre de la souffrance et du croisement des sabres » (كربلاء), est une ville d'Irak, située à 100 km au sud-ouest de Bagdad. Sa population en 2003 était de 572 300 habitants. Elle est la capitale de la province de Karbala.

Pour la province, voir Karbala (province).

Karbala
(ar) كربلاء

Mosquée Al Husayn (1975)
Administration
Pays Irak
Province Karbala
Démographie
Population 498 347 hab.
Géographie
Coordonnées 32° 36′ 58″ nord, 44° 02′ 03″ est
Altitude 36 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Irak
Karbala
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Karbala

    Les chiites la considèrent comme leur cinquième lieu saint, après La Mecque, Médine, Jérusalem et Nadjaf, et chaque année on y commémore l'Achoura et l'Arbaïn, au cours d'importantes cérémonies rappelant la décapitation d'Hussein, en 680.

    Histoire

    La bataille de Kerbala

    Suite aux tensions concernant la succession du califat, les Omeyyades ont défait à Kerbala, le 10 octobre 680[1], l'armée d'Al-Hussein ibn Ali, petit-fils de Mahomet, lors de la bataille dite de Kerbala,[2]. C'est un des événements fondateurs du chiisme. C'est là que Hussein fut décapité par les soldats du calife Yazid Ier. Hussein avait précédemment refusé de prêter allégeance à ce dernier, après quoi il avait quitté la Mecque en direction l’Irak, accompagné de sa famille, pour rejoindre Koufa.

    Fondation de la ville

    À cette époque, la ville n'existait pas encore : ce sont les générations suivantes qui la bâtirent, afin d'accueillir les pèlerins qui venaient se recueillir sur le site de la bataille et dans la mosquée construite à cet endroit, le mashhad d'al-Hussein. On trouve la première mention de ce monument en 977[3]. En 1555, le traité d'Amasya transfère Kerbala, ainsi que Nadjaf, de la domination séfévide à celle des Ottomans tout en garantissant le maintien du pèlerinage chiite.

    Pillage du mausolée

    Le , Abdelaziz ben Saoud à la tête des wahhabites envahit l'Irak et pille Kerbala[4],[5],[6]. Iconoclastes, ils y détruisent des sanctuaires, dont celui d'Al-Hussein ibn Ali, ainsi que son tombeau[7],[8],[9]. Entre 2 000 et 3 000 habitants sont tués[10],[8].

    Bataille de Kerbala

    Lors de la guerre d'Irak, d'intenses combats urbains dans la ville ont opposé l'armée irakienne à la Coalition américaine au début du mois d'.

    Commémorations

    L'Achoura et l'Arbaïn constituent l'un des plus grands rassemblements religieux au monde avec environ vingt millions de musulmans, venus des quatre coins de l'Irak mais aussi de plusieurs pays musulmans (Iran, Pakistan, Inde, Liban, péninsule arabique, Turquie, Syrie, Afghanistan), et même de plus loin. Ils sont chaleureusement accueillis par la population locale qui leur offre repas et hébergement. Les chiites posent leur front à l'endroit même où Hussein a été décapité.

    L'importance sociale et culturel de l'Arbaïn a valu à l'événement d'être intégré par l'UNESCO, en 2019, à la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité[11].

    Personnalités

    Notes et références

    1. « La bataille de Karbala : le baptême de sang des chiites », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
    2. « 10 octobre 680 - Les musulmans se déchirent à Kerbela - Herodote.net », sur www.herodote.net (consulté le )
    3. Dominique et Janine Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Paris, PUF, , 1010 p. (ISBN 978-2-130-47320-6), p. 460
    4. Roger Joint Daguenet, Histoire de la Mer Rouge : De Lesseps à nos jours, Paris/Montréal (Québec), L'Harmattan, , 566 p. (ISBN 978-2-7384-5854-4 et 2-7384-5854-8, lire en ligne), p. 11
    5. Olivier Da Lage, Géopolitique de l'Arabie saoudite, Bruxelles/Paris, Complexe, , 143 p. (ISBN 2-8048-0121-7, lire en ligne), p. 28
    6. Le massacre de Karbala est souvent placé en 1802 ; il semble que 1801 soit la bonne date, notamment selon Hamadi Redissi, Le Pacte de Nadjd : ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam, Seuil, , 349 p. (ISBN 978-2-02-112431-6, présentation en ligne)
    7. (en) Martin S. Kramer, Arab awakening and Islamic revival : the politics of ideas in the Middle East, New Brunswick (N.J.)/London, Transaction Publishers, , 297 p. (ISBN 1-56000-272-7, lire en ligne), p. 164
    8. (en) Thabit Abdullah, A Short History of Iraq : from 636 to the Present, Pearson Education, , 234 p. (ISBN 0-582-50579-8, lire en ligne), p. 89
    9. (en) Wayne H. Bowen, The History of Saudi Arabia, Greenwood Publishing Group, , 153 p. (ISBN 978-0-313-34012-3 et 0-313-34012-9, lire en ligne), p. 73
    10. (en) Heinz Halm, Janet C. E. Watson, Marian Hill, Shi'ism, Édimbourg, Edinburgh University Press, , 216 p. (ISBN 0-7486-1888-0, lire en ligne), p. 98
    11. « Les services et l’hospitalité offerts pendant la visite de l’Arba’in », sur ich.unesco.org, (consulté le )
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