Archidiocèse de Poitiers
L'archidiocèse de Poitiers (en latin : Archidioecesis Pictaviensis) est un archidiocèse métropolitain de l'Église catholique en France. Le siège épiscopal est à Poitiers.
Archidiocèse de Poitiers (la) Archidioecesis Pictaviensis | ||
La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers. | ||
Informations générales | ||
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Pays | France | |
Affiliation | Église catholique en France | |
Archevêque | Mgr Pascal Wintzer | |
Langue(s) liturgique(s) | français | |
Superficie | 12 989,8 km2 | |
Création du diocèse | IIIe siècle | |
Élévation au rang d'archidiocèse | 2002 | |
Patron | saint Hilaire (de Poitiers) | |
Province ecclésiastique | Poitiers | |
Diocèses suffragants | Angoulême Limoges La Rochelle et Saintes Tulle |
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Adresse | Archevêché de Poitiers 1-3, place Sainte-Croix 86000 Poitiers |
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Site web | http://www.poitiers.catholique.fr | |
Localisation du diocèse | ||
Diocèses suffragants | ||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||
Érigé au IIIe siècle, le diocèse de Poitiers est le diocèse historique du Poitou. Depuis le Concordat de 1801, il s'étend sur deux départements, les Deux-Sèvres et la Vienne.
Il a été élevé au rang d’archidiocèse en 2002, avec comme diocèses suffragants ceux d'Angoulême, La Rochelle et Saintes, Limoges et Tulle.
Depuis 2012, l’archevêque de Poitiers est Mgr Pascal Wintzer.
Histoire
Les débuts mouvementés du diocèse de Poitiers
À l'époque gallo-romaine, les territoires diocésains ont été fondés en s'appuyant sur les cités organisées par les Romains. Celle des Pictons, dénommés ensuite Pictaves a été évangélisée très tôt. L'histoire du christianisme en Poitou est très obscure jusqu'à l'épiscopat d'Hilaire de Poitiers, premier évêque réellement attesté de la cité au IVe siècle. Celui-ci démontrait une action énergique et pastorale dans la lutte pour l'orthodoxie chrétienne. Protecteur de saint Martin, il l'aida à fonder l'abbaye de Ligugé, une des premières de France. Il a été enseveli dans l'église qui porte son nom.
À la chute de l'Empire romain, plusieurs peuples s'installèrent en Poitou dont les Wisigoths qui réunirent le territoire au Royaume d'Aquitaine au IVe siècle. En 507, la bataille de Vouillé signifie le début de la domination franque sur la région, avec Clovis à sa tête. Les Francs s'installent en Poitou dès l'époque des mérovingiens et jusqu'au début de l'époque carolingienne.
Sous les Mérovingiens, le Poitou connaît de fortes instabilités en dépendant successivement des différents royaumes du nord de la France, disputé dans des guerres au cours desquelles le pays est ravagé. Poitiers est alors une ville importante, sainte Radegonde, l'épouse de Clotaire, s'y retire et y fonde l'abbaye Sainte-Croix vers 544. Un proche de celle-ci, Venance Fortunat, poète de l'époque, est consacré évêque de Poitiers vers l'an 600[1].
Le Poitou est administré sous Dagobert Ier au même titre que l'ensemble du royaume franc. L'Aquitaine est ensuite cédée à son frère Caribert, puis à ses descendants. Rattaché à l'Austrasie, puis à la Neustrie, il fut cependant plus gouverné par ses évêques, qui appartenaient à la famille de Léodegaire. Ceux-ci prirent part aux troubles du nord du royaume, tel Dido et Ansoald.
En 732, les Omeyyades organisent une invasion du territoire au nord des Pyrénées, menés par le général Abd al-Rahman, général et chef des armées musulmanes, leur chevauchée n'est interrompue que par les armées de Charles Martel à la bataille de Poitiers.
Le diocèse dans le Poitou des comtes-ducs
Sous les Carolingiens, le Poitou devint un comté dont le premier comte fut Abbon. Cependant, cela n'épargna pas à la région de subir des troubles en raison du partage de l'Empire par Louis Ier entre ses fils.
Les Vikings menés par leur chef Hasting attaquent, puis occupent à la fin du VIIIe siècle les îles du Bas-Poitou, Yeu et Noirmoutier. Ils s'en servent ensuite de bases arrières pour leurs actions, en remontant les cours des fleuves et réseaux hydrographiques de l'Ouest de la France, détruisant les monastères de Luçon et de Saint-Michel-en-l'Herm, et jusqu'à piller Melle et Poitiers de 852 à 865. En effet, les Vikings dévastèrent Poitiers en 857, incendièrent l'église Saint-Hilaire en 863, et forcèrent la ville à payer rançon. Poitiers fut encore brûlée en 865[2].
Le territoire poitevin a souffert de diverses amputations au cours des siècles. Au milieu du IXe siècle , ce sont les Bretons qui s'emparent du pays de Retz, rattaché alors au Pays Nantais[3]. Avec les invasions normandes et les attaques des comtes d’Anjou au Xe siècle, ce sont les pays d’Herbauges et une grande partie de ceux de Tiffauges et des Mauges qui sont séparés du diocèse de Poitiers et du Poitou[4].
Au XIe siècle, et surtout au XIIe siècle, le Poitou a connu un élan de construction de monuments religieux dans un contexte d'épanouissement de l'art roman dont il reste de nombreux témoins aujourd'hui.
Au début du XIe siècle, un incendie détruit une partie de la ville de Poitiers. Le comte Guillaume III de Poitiers, dit aussi duc Guillaume V d'Aquitaine, fit reconstruire la cathédrale en 1018. Des conciles se tinrent à Poitiers en 1000 et 1023. Comme ses deux prédécesseurs Guillaume 1er-III et Guillaume II-IV, les comtes-ducs se retiraient dans des monastères tels que Saint-Maixent ou Maillezais pour finir leurs jours. Guy-Geoffroy, connu sous le nom Guillaume VI-VIII fut un comte-duc guerrier. Cependant, il connut des démêlés avec l'Église obligeant à un concile à Poitiers le concernant. Ayant de bons rapports avec l'évêque de Poitiers, et le roi de France, il se tira d'affaire. Il est à l'origine de la construction pour des moines clunisiens de Saint-Eutrope de Saintes et de l'abbaye Saint-Jean de Montierneuf à Poitiers.
Son fils, Guillaume VII-IX fut en conflit presque constant avec la papauté. Excommunié une première fois pour avoir soutenu Philippe Ier contre le pape, il le fut de nouveau pour avoir enlevé la vicomtesse de Châtellerault et avoir eu une scène violente avec l'évêque. Guillaume VIII-X subit l'influence de Gérard, évêque d'Angoulême qui l'entraîna du côté d'Anaclet contre Innocent II dans le schisme qui déchirait alors la chrétienté. L'évêque de Poitiers, partisan d'Innocent, fut chassé. Sa fille, Aliénor ou Éléonore épousa le fils du roi de France Louis VI. En 1152, cette dernière divorça de Louis VII pour épouser Henri Plantagenêt, comte d'Anjou puis roi d'Angleterre. Ensemble, ils sont à l'origine de la construction de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers à partir de 1160[5]. Après la domination d'Aliénor et de ses fils sur le Poitou, celui-ci entra sous l'autorité des rois de France avec Philippe-Auguste. Il fut l'objet de conflits entre l'Angleterre et la France jusqu'en 1259. C'est Alphonse de Poitiers qui gouverna le Poitou à partir de cette date.
Lors de la guerre de Guyenne, Philippe le Bel signa la paix par l'intervention du pape Clément V à Poitiers, deux entrevues entre le roi et le pape s'y sont faites au sujet de l'affaire des templiers en 1306-1308. En 1308, le pape demeura à Poitiers pendant plusieurs mois.
Une réduction au Haut-Poitou
Par la bulle Salvator Noster du 13 août 1317 de Jean XXII, le diocèse est démembré avec la création de ceux de Luçon et de Maillezais en raison principalement de l'extension territoriale de celui-ci et de l'augmentation considérable du nombre de ses habitants, atteignant presque un million de personnes. En effet, l'évêque ne pouvait alors fournir tous les services spirituels nécessaires pour son diocèse. Les abbayes de Luçon et de Maillezais deviennent ainsi deux évêchés. Luçon reçoit la partie occidentale du diocèse de Poitiers, et Maillezais la partie médiane. Il se retrouve ainsi réduit au Haut-Poitou. Les choix des nouveaux évêchés s’appuient notamment sur la forte implantation monastique qui a insufflé au sud du Bas-Poitou un remarquable dynamisme. Ces créations ne sont pas des faits isolés : elles font partie d'un mouvement plus important de réorganisation de l'administration pontificale menée par le pape, qui aboutit à un total de seize nouveaux évêchés dans le sud de la France entre le 11 juillet 1317 et le 7 avril 1318[6].
Un territoire de conflits
La Guerre de Cent-ans fut une période d'épreuves pour le territoire diocésain. Il fut l'objet de peu de batailles, mais ne fut pas épargné par les pillages.
En 1360, le traité de Brétigny cède le Poitou à l'Angleterre. L'évêque de Poitiers, Aymeri de Mons, refusa le serment de fidélité. Le Prince Noir fit son entrée dans Poitiers en 1362. Mais les Anglais en furent chassés en 1373 par Du Guesclin. En 1417, Poitiers devint pour quatorze ans l'une des villes où s'est établie la cour du roi de France, et pour cela est définitivement rattachée au domaine royal. Après qu'elle se fut présentée à Charles VII à Chinon en 1429, c'est dans cette ville que Jeanne d'Arc fut soumise à un interrogatoire par les autorités ecclésiastiques. Le roi y fit installer une université, instituée par une bulle du pape Eugène IV le 28 mai 1431, et les lettres patentes du 16 mars 1422[7]. Elle comprend quatre facultés en théologie, droit, médecine et arts. À l'issue de la guerre, et Paris reprise aux Anglais, la vie de cour se retira de la ville.
À la fin du XVe siècle, le diocèse de Poitiers s'illustra avec Pierre III d'Amboise, nommé évêque par Louis XI en 1481. Celui-ci fut conseiller du roi Charles VIII. Souvent en désaccord avec le chapitre, il se consacre à la réparation des églises et monastères de son diocèse (comme l'abbaye Saint-Jouin de Marnes où il fit reconstruire le monastère et le cloître du XIIe siècle [8]), ainsi qu'à la reconstruction du château de Dissay sur les bords du Clain. Il devint par la suite une résidence pour l'évêque de Poitiers jusqu'à la Révolution[9]. En ce lieu, il y fonda une collégiale.
Au début du XVIe siècle, le diocèse fut traversé par les idées religieuses nouvelles de la Réforme, et les querelles qui en ont découlé. En effet, Calvin en 1534 se lia avec plusieurs personnes appartenant à l'université, au palais ou au clergé. Des répressions eurent lieu contre les huguenots dans les années qui suivirent. Ceux-ci le 27 mars 1559 ont pillé le couvent des Jacobins. En 1562, ils se rendirent maîtres de Poitiers. Les églises y furent pillées et ravagées comme à Châtellerault. L'armée royale s'empara de la capitale poitevine le 1er août 1562, et les habitants désarmés, comme dans d'autres villes de la région. En 1568, les troubles recommencèrent. Condé et Coligny occupèrent La Rochelle et du Bas-Poitou, base arrière afin de prendre le contrôle du Poitou et notamment de Poitiers. La région connut beaucoup de sièges et de massacres. En 1569, les huguenots s'emparent de petites villes autour de Poitiers, et tentent le siège de la capitale en vain le 24 juillet. Les protestants furent obligés d'abandonner le Poitou, puis s'implantèrent en Bas-Poitou à partir de La Rochelle. À l'issue de la Saint-Barthélemy, la peur amena beaucoup de conversions. Les Guerres de religion prenaient un caractère de plus en plus politique, et les années 1570 à 1580 furent rythmées par les avancées des catholiques et des protestants dans la région incarnés par des chefs comme Henri de Navarre et Condé. En septembre 1577, l'édit de Poitiers accorde le droit au culte réformé dans les faubourgs, et dans les lieux occupés par les huguenots[10]. Le 16 juin 1594, un autre édit rétablit le culte catholique seul à Poitiers et dans les autres villes. L'édit de Nantes permit la mise en place de villes de sûreté pour le culte réformé en Poitou.
Sous le règne d'Henri IV, la paix revint en Poitou. En 1604, les jésuites s'installèrent à Poitiers sur l'ordre du roi. La compagnie entra en possession du collège fondé en 1522[11]. Cependant, sous le règne de Louis XIII, en septembre 1615, les huguenots pillèrent les régions de Châtellerault et Chauvigny. Les conflits religieux amenèrent de nouveaux troubles, le parti protestant étant fort dans le Poitou. En 1622, Louis XIII vint dans la province afin de lutter contre l'influence de Benjamin de Rohan. Celui-ci s'enfuit, et le traité de Montpellier mit fin aux hostilités en 1623. Avec Richelieu, Poitiers fut le siège du gouvernement pendant le siège de La Rochelle du 29 novembre 1627 au 28 novembre 1628. En même temps, en juin 1628, une assemblée du clergé de France se réunissait à Poitiers et accordait au roi un subside de 3 millions pour le siège de La Rochelle. Pendant cette période, Henri-Louis Chasteigner de la Roche-Posay fut évêque de Poitiers. Sous son épiscopat, de nombreux calvinistes professèrent la foi catholique. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de théologie, d'éthique, de commentaires de l'Écriture Sainte, ainsi que d'un livret des litanies des saints du Poitou.
La période des conflits religieux en Poitou fut aussi l'occasion de l'exil d'un nombre assez important de Poitevins, souvent au départ du port de La Rochelle, pour chercher fortune vers les Antilles et La Réunion, le Québec, l'Acadie et la Louisiane.
La Fronde eu un retentissement faible dans le Poitou. Les rigueurs de Louis XIV vis-à-vis des protestants s'y manifestèrent par contre fortement. Des temples furent détruits, et la région fut traversée par les épisodes de dragonnades. Les dragons furent employés tant à convertir par force qu'à poursuivre ceux qui se réfugiaient dans les bois. Hardouin Fortin de La Hoguette, évêque de Poitiers, fit en sorte pendant son épiscopat de convertir « des milliers de calvinistes ».
Dans le contexte des famines et des épidémies qui marquèrent la fin du règne de Louis XIV, Marie-Louise Trichet de Poitiers, est fondatrice avec saint Louis-Marie Grignion de Montfort des Filles de la Sagesse en 1703 dans le but d'évangéliser les pauvres, elle a été béatifiée en 1993 par le pape Jean-Paul II.
Les bouleversements de la Révolution
En 1789, aux États généraux, Martial-Louis de Beaupoil de Saint-Aulaire, évêque de Poitiers, s'est montré dans l'Assemblée préparatoire de son ordre tenue à Poitiers pour la rédaction des cahiers, très opposé aux prétentions du bas-clergé défendues par l'abbé Jacques Jallet qui sera élu député le 1er avril. Il siégea parmi les plus obstinés défenseurs de l'ancien régime et se montra, dès le début, l'adversaire de toutes les innovations et de toutes les réformes proposées dont la Constitution civile du clergé.
En conséquence de cette dernière, de 1790 à 1801, Poitiers fut le siège épiscopal du diocèse du département de la Vienne, un des quatre-vingt-trois diocèses de l'Église constitutionnelle. Le 27 février 1791, un évêque constitutionnel fut élu pour le département de la Vienne en la personne de René Lecesve, qui mourut le 22 avril 1791 d'une crise cardiaque. Son décès imprévu laissa vacant le siège épiscopal de la Vienne. Charles Montault-Désilles fut élu le 4 septembre 1791, par une assemblée présidée par son frère Pierre Montault-Désilles et toute acquise à sa candidature.
La partie occidentale du diocèse de Poitiers devint le diocèse des Deux-Sèvres dont le siège épiscopal était l'abbaye de Saint-Maixent. L'évêque Jean-Joseph Mestadier (1791-1801) s'est affairé à traquer les nobles et les insermentés. En 1793, il accepte sa déprêtrisation et se démet en . Après la Terreur, il tente de récupérer son siège épiscopal en vain.
Le diocèse au XIXe siècle
Avec le concordat de 1801, ratifié par le pape par la bulle Ecclesia Christi du 15 août 1801, le diocèse est réagencé, et couvre les deux départements de la Vienne et des Deux-Sèvres. À l'occasion de ce concordat, ce sont 93 paroisses, qui avaient appartenu au diocèse de Maillezais qui réintègrent celui de Poitiers, en même temps que quelques paroisses de l'ancien diocèse de Saintes, issues des archiprêtrés de Surgères et de Mauzé.
L'évêque de Poitiers Jean-Baptiste-Luc Bailly s'emploie à réparer les maux matériels et moraux de la période révolutionnaire dans son diocèse confronté notamment à la Petite Église des Deux-Sèvres. Il réinstalle par un mandement le chapitre de chanoines de sa cathédrale. Le suivirent des évêques proches du pouvoir impérial, dont Sylvestre-Antoine Bragouse de Saint-Sauveur qui administra le diocèse de 1809 jusqu'à la Restauration sans jamais recevoir la confirmation épiscopale de la part du pape Pie VII.
Le diocèse de Poitiers est marqué par le martyre de deux missionnaires au Tonkin : Jean-Charles Cornay, déclaré Vénérable le 19 juin 1840 par Grégoire XVI, inscrit au martyrologe le 2 juillet 1899 par Léon XIII, béatifié par Léon XIII le 27 mai 1900. Théophane Vénard (admiré par Thérèse de Lisieux), déclaré bienheureux le , par le pape saint Pie X. Ils sont tous deux canonisés par le pape Jean-Paul II le 20 juin 1988, parmi les cent dix-sept martyrs du Viêt-Nam[12],[13].
Le diocèse fut mis en lumière à la fin du XIXe siècle par la personnalité de Mgr Pie[14]. Celui-ci contribua à faire décerner à saint Hilaire et plus tard à saint François de Sales le titre de docteur de l'Église. Il était un défenseur de la doctrine catholique et combattait le libéralisme contemporain. Il s'employa à faire reprendre la célébration des conciles provinciaux. Tenu en rigueur par le pouvoir civil, il défendait les droits de l'Église et du Saint-Siège notamment dans le cadre de l'annexion des territoires des États pontificaux par le Royaume d'Italie en 1870. Dans son diocèse, il érigea de nouvelles paroisses. II fit venir dans son diocèse des congrégations religieuses. Promoteur des sciences ecclésiastiques, il créa une faculté de théologie catholique de l'université de Poitiers[15]. En 1879, le pape Léon XIII le créa cardinal.
De diocèse à archidiocèse
Le 1er septembre 1973, la commune du Puy-Saint-Bonnet à l'occasion de son intégration à la commune de Cholet, est par la même occasion intégrée au département de Maine-et-Loire. Elle est rattachée au diocèse d’Angers le 1er septembre 1974.
En 2002, le diocèse de Poitiers a été élevé au rang d'archidiocèse métropolitain. Il a depuis pour suffragants les diocèses d'Angoulême, Limoges, La Rochelle et Tulle[16]. La province ecclésiastique de Poitiers couvre ainsi les deux anciennes régions administratives de Poitou-Charentes et du Limousin. Albert Rouet en devient le premier archevêque.
Depuis 2012, Mgr Pascal Wintzer est l'archevêque de Poitiers.
Géographie
Le territoire diocésain s'étend sur les deux départements poitevins de la Vienne et des Deux-Sèvres qui avoisinent les 800 000 habitants. Celui-ci est constitué de trois villes principales : Niort, Poitiers et Châtellerault. La ville de Poitiers, siège épiscopal offre une longue tradition intellectuelle avec son université créée en 1431. Le diocèse a cependant des fondements ruraux et agricoles.
Le diocèse est frontalier de ceux de Luçon (Vendée), Angers (Maine-et-Loire), Tours (Indre-et-Loire), Bourges (Cher et Indre), Limoges (Haute-Vienne et Creuse), Angoulême (Charente) et La Rochelle et Saintes (Charente-Maritime et Saint-Pierre-et-Miquelon)
Organisation territoriale
Depuis 2014, le diocèse est divisé en 28 paroisses.
- Département des Deux-Sèvres : Paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul de Niort, Paroisse Saint Jean-Baptiste en Niortais, Paroisse Sainte-Sabine en Niortais, Paroisse Saint Louis-Marie Grignion de Montfort en Niortais, Paroisse Saint-Léger en Saint-Maixentais, Paroisse Saint-Junien en Mellois, Paroisse Saint-Théophane Vénard en Thouarsais, Paroisse Saint Hilaire en Bocage, Paroisse Saint Jean-Paul II en Bocage, Paroisse Saint-François d’Assise en Bocage, Paroisse Saint-Jacques-en-Gâtine
- Département de la Vienne : Paroisse de La Trinité de Poitiers, Paroisse Sainte-Agnès de Poitiers, Paroisse Saint-Jacques des Hauts-de-Poitiers, Paroisse Bienheureuse-Marie-Louise de Poitiers, Paroisse Saint-Jean-XXIII Poitiers-Nord, Paroisse Saint-Martin en Poitou, Paroisse Saint-Pierre II en Chauvinois, Paroisse Sainte-Florence en Poitou, Paroisse Sainte-Radegonde en Haut-Poitou, Paroisse Sainte-Clotilde en Poitou, Paroisse Saint-Roch de Châtellerault, Paroisse Saint-Damien en Châtelleraudais, Paroisse Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus en Châtelleraudais, Paroisse Saint-André-Hubert-Fournet en Châtelleraudais, Paroisse Saint-Jean-Charles-Cornay en Loudunais, Paroisse Sainte-Jeanne-Elisabeth en Montmorillonnais, Paroisse Saint-Sauveur en Civraisien
Cathédrale et basiliques
La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers est l'église cathédrale du diocèse. Elle a été élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie X le 1er mars 1912.
L'autre basilique du diocèse est l'église Saint-Hilaire le Grand à Poitiers.
- Cathédrale Saint-Pierre de Poitiers
- Basilique Saint-Hilaire le Grand de Poitiers
Églises
Le Poitou est une région où l'art roman s'est épanoui de façon plus importante que dans d'autres régions de France. Cet art a bénéficié de l'influence de l'architecture gallo-romaine, expliquant la présence d'édifices exceptionnels. Aussi, de façon plus discrète se distinguent des édifices d'art gothique, dont certains d'influence angevine. Au XIXe siècle, quelques églises sont élevées de manière assez académique afin de remplacer des églises jugées vétustes.
- L'église Notre-Dame la Grande à Poitiers.
- L'église Saint-Hilaire de Melle.
- L'église abbatiale Saint-Pierre d'Airvault.
- L'église Saint-Pierre du marché de Loudun.
Abbayes
De nombreuses abbayes ont été fondées dans le diocèse de Poitiers. Si certaines ont fermé, d'autres demeurent actives aujourd'hui.
Deux-Sèvres
- Abbaye Saint-Pierre d'Airvault (Airvault), augustine
- Abbaye de la Trinité de Mauléon (Mauléon), augustine
- Abbaye des Châteliers (Fomperron et Chantecorps), cistercienne
- Abbaye Notre-Dame de Chambon (Mauzé-Thouarsais), fondée vers 1212, bénédictine
- Abbaye Notre-Dame des Alleuds (Les Alleuds)
- Abbaye royale de Celles-sur-Belle (Celles-sur-Belle)
- Abbaye de Saint-Jean de Bonneval-lès-Thouars, fondée en 973, bénédictine
- Abbaye Saint-Jouin de Marnes (Saint-Jouin-de-Marnes), bénédictine
- Abbaye Saint-Maixent (Saint-Maixent l'École)
Vienne
- Abbaye de Montierneuf (Poitiers), bénédictine
- Abbaye Notre-Dame de l'Étoile (Archigny)
- Abbaye Notre-Dame de la Merci-Dieu (La Roche-Posay)
- Abbaye Notre-Dame du Pin (Béruges)
- Abbaye Notre-Dame de la Réau (Saint-Martin-l'Ars), augustine
- Abbaye Saint-Junien de Nouaillé-Maupertuis (Nouaillé-Maupertuis)
- Abbaye Saint-Benoît (Quinçay), aussi Sainte-Croix de la Cossonière, bénédictine
- Abbaye Saint-Cyprien (Poitiers)
- Abbaye Saint-Hilaire le Grand (Poitiers)
- Abbaye Saint-Martin (Ligugé), bénédictine
- Abbaye Saint-Sauveur (Charroux)
- Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe (Saint-Savin), bénédictine
- Abbaye Sainte-Croix (Saint-Benoît)
- Abbaye de Bonnevaux
- Abbaye royale de Celles-sur-Belle
- Abbaye Saint-Jouin de Marnes
- Abbaye de Saint-Maixent-l'École
- Abbaye Saint-Jean de Montierneuf à Poitiers
- Abbaye Saint-Junien de Nouaillé-Maupertuis
- Abbaye Saint-Martin de Ligugé
Statistiques
En 2016, l'archidiocèse comptait 652731 baptisés sur une population de 801 601 personnes, correspondant à 81.4% du total.
année | population | prêtres | diacres | religieux | parroisses | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
baptisée | totale | % | nomb | séculiers | réguliers | nombre de baptisés par prêtre | hommes | femmes | |||
1950 | 580.000 | 613.487 | 94,5 | 792 | 666 | 126 | 732 | 152 | 1.703 | 643 | |
1970 | 632.000 | 666.718 | 94,8 | 729 | 606 | 123 | 866 | 168 | 1.105 | 605 | |
1980 | 665.000 | 698.000 | 95,3 | 543 | 456 | 87 | 1.224 | 2 | 129 | 851 | 604 |
1990 | 693.000 | 716.000 | 96,8 | 437 | 379 | 58 | 1.585 | 20 | 117 | 1.015 | 604 |
1999 | 672.610 | 725.942 | 92,7 | 314 | 300 | 14 | 2.142 | 25 | 47 | 699 | 604 |
2000 | 670.000 | 744.342 | 90,0 | 306 | 294 | 12 | 2.189 | 26 | 27 | 674 | 604 |
2001 | 669.000 | 743.416 | 90,0 | 303 | 290 | 13 | 2.207 | 26 | 44 | 665 | 604 |
2002 | 669.000 | 743.411 | 90,0 | 291 | 279 | 12 | 2.298 | 27 | 45 | 595 | 604 |
2003 | 670.000 | 743.417 | 90,1 | 277 | 268 | 9 | 2.418 | 30 | 39 | 558 | 604 |
2004 | 670.000 | 743.417 | 90,1 | 297 | 261 | 36 | 2.255 | 33 | 53 | 535 | 604 |
2013 | 670.000 | 790.900 | 84,7 | 223 | 198 | 25 | 3.004 | 39 | 47 | 379 | 604 |
2016 | 652.731 | 801.601 | 81,4 | 181 | 171 | 10 | 3.606 | 44 | 36 | 352 | 600 |
Notes et références
- Fortunatus, Venantius Honorius Clementianus, approximately 540-approximately 600. et Bibliothèque municipale de Poitiers. 250. (trad. du latin), La vie de sainte Radegonde par Fortunat : Poitiers, Bibliothèque municipale, manuscrit 250 (136), Paris, Seuil, , 269 p. (ISBN 2-02-023823-3 et 978-2-02-023823-6, OCLC 37509650, lire en ligne)
- « Invasions: les Normands ou Vikings », sur oc.land.free.fr (consulté le )
- Combes, Jean, 1936- et Bernard, Gilles., Histoire du Poitou et des pays charentais : Deux-Sèvres, Vienne, Charente, Charente-Maritime, De Borée, (ISBN 978-2-84494-084-1 et 2-84494-084-6, OCLC 48558436, lire en ligne)
- Cyprien Henry, « Teddy Véron. L’intégration des Mauges à l’Anjou au XIe siècle, 2007 », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 166, no 2, , p. 589–591 (lire en ligne, consulté le )
- Dillange, Michel., Les comtes de Poitou : ducs d'Aquitaine (778-1204), Mougon, Geste éditions, , 303 p. (ISBN 2-910919-09-9 et 978-2-910919-09-2, OCLC 35212897, lire en ligne)
- Jean-Nicolas Rondeau, « La création des diocèses de Maillezais et de Luçon au début du XIVe siècle », dans L'abbaye de Maillezais : Des moines du marais aux soldats huguenots, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-2305-0, lire en ligne), p. 229–249
- Charles Chergé, Le guide du voyageur à Poitiers, H. Oudin, (lire en ligne)
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- « VIII. Paix de Bergerac. Édit de Poitiers », sur elec.enc.sorbonne.fr (consulté le )
- Joseph Delfour, Les Jésuites à Poitiers (1604-1762), Paris, Hachette, (lire en ligne)
- « Saint Jean-Charles Cornay », sur nominis.cef.fr (consulté le )
- « Saint Jean-Théophane Vénard », sur nominis.cef.fr (consulté le )
- Baunard, Louis (1826-1919), Histoire du Cardinal Pie, évêque de Poitiers, H. Oudin, (OCLC 971631897, lire en ligne)
- « Cardinal Louis-François-Désiré-Edouard PIE (1815-1880), Cardinal Louis-Edouard PIE, Nos Auteurs - Chiré », sur www.chire.fr (consulté le )
- « Église catholique. Diocèse. Poitiers », sur data.bnf.fr (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel de l'archevêché de Poitiers (consulté le 11 avril 2021)
- Diocèse de Poitiers sur www.eglise.catholique.fr (consulté le 11 avril 2021)
- (en) Archdiocese of Poitiers sur www.catholic-hierarchy.org (consulté le 11 mars 2013)
- (en) Metropolitan archdiocese of Poitiers sur www.gcatholic.org (consulté le 11 mars 2013)
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