Égypte

L'Égypte (en arabe : مصر / miṣr ; en arabe égyptien : مصر / maṣr masˤɾ), en forme longue la république arabe d'Égypte (en arabe : جمهورية مصر العربية) / jumhuriyat misr al arabiya[2], est un pays se trouvant en Afrique du Nord-Est et, pour la péninsule du Sinaï, en Asie de l'Ouest. Située sur la côte sud de la Méditerranée orientale, le bassin Levantin, l'actuelle Égypte occupe l'espace géographique qui fut autrefois celui de l'Égypte antique.

République arabe d'Égypte

(ar) جمهورية مصر العربية / jumhuriyat misr al arabiya


Drapeau de l'Égypte.

Armoiries de l'Égypte.
Hymne en arabe : بلادي بلادي بلادي (Biladi, Biladi, Biladi, « Ma patrie, ma patrie, ma patrie »)
Fête nationale
· Événement commémoré Coup d'État des officiers libres ()
Administration
Forme de l'État République
Président de la République Abdel Fattah al-Sissi
Premier ministre Moustafa Madbouli
Parlement Parlement
Chambre haute
Chambre basse
Sénat
Chambre des représentants
Langues officielles Arabe
Capitale Le Caire

30° 02′ 40″ nord, 31° 14′ 44″ est

Géographie
Plus grande ville Le Caire
Superficie totale 1 001 450 km2
(classé 30e)
Superficie en eau 0,6 %
Fuseau horaire UTC +2 ou +3 selon la date
Histoire
Indépendance Royaume-Uni
Date
Démographie
Gentilé Égyptien
Population totale (2021) 106 437 241 hab.
(classé 14e)
Densité 106 hab./km2
Économie
IDH (2020) 0,704[1] (Élevé ; 116e)
Monnaie Livre égyptienne (EGP​)
Divers
Code ISO 3166-1 EGY, EG​
Domaine Internet .eg
Indicatif téléphonique +20
Organisations internationales Francophonie
ONU
UA
G24
APO
COMESA
BAD
AIIB
FPEG
CEN-SAD
CIR
G15

Avec plus de 106 millions d'habitants en 2021, l'Égypte est le troisième pays le plus peuplé d'Afrique derrière le Nigeria et l'Éthiopie. En très forte croissance, sa population a été multipliée par quatre en soixante ans.

Sa capitale est Le Caire et sa monnaie la livre égyptienne. La langue officielle du pays est l'arabe, utilisé dans tous les documents et dans l'éducation. En revanche, la langue parlée est l'arabe égyptien (arabe dialectal). Le siwi, une langue berbère de l'ouest du pays, est parlé à Siwa. Le copte n'est utilisé que comme langue liturgique des chrétiens d'Égypte. Le nubien est parlé par les habitants de Haute-Égypte, au sud d'Assouan, qui fait partie du nord de la région de Nubie.

Géographie

Régions

Carte approximative des régions d’Égypte
Répartition inégale de la population égyptienne.

L'Égypte multiplie les extrêmes : pays arabe le plus peuplé, 90 % de sa population habite dans une bande de terre fertile qui longe le Nil (24 km dans sa plus grande largeur près du Fayoum, en moyenne 10 km, mais elle peut ne faire qu’une centaine de mètres). Le reste du territoire est désertique.

Principales villes

Outre la capitale, Le Caire qui comprend également Gizeh, les grandes villes égyptiennes sont : Alexandrie, Saqqarah, Assouan, Assiout, Benha, Dahab, El-Arich, El-Mahalla el-Koubra, Hurghada, Mansourah, Marsa Matruh, Louxor, Karnak, Kôm Ombo, Port Safaga, Port-Saïd, Charm el-Cheikh, Suez, Tanta, Zagazig, etc.

En 2015, un projet de nouvelle capitale propose de déplacer la capitale politique de l'Égypte à l'Est du Caire[4].

Climat

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2021). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

L’air y est particulièrement sec et salubre, et seul le Nil fait qu’on n’y retrouve pas totalement le climat saharien. En hiver, la température est douce et les gelées nocturnes sont exceptionnelles. Mis à part les mois de janvier, février et mars, parfois assez froids dans le nord, les températures moyennes avoisinent 20 °C sur la côte méditerranéenne (maximales 31 °C) et 28 °C à Assouan (maximales 50 °C). Dans le désert, les températures extrêmes sont de rigueur  chaleur brûlante le jour, froid glacial la nuit.

Devenue sensiblement plus humide depuis la construction du haut barrage, la Haute-Égypte ignorait pratiquement la pluie dans l’Antiquité, au point que celle-ci apparaissait comme un présage, en général funeste, aux yeux de ses habitants.

Le Nil.

Le delta du Nil et surtout le cordon littoral connaissent une moins grande sécheresse. Pendant l’hiver, de violentes ondées transforment la région en marécages, mais ces précipitations restent encore assez rares (la moyenne au Caire est de six jours de pluie par an). Alexandrie est la ville égyptienne qui reçoit le plus de précipitations, environ 19 cm/an, tandis qu'Assouan ne reçoit qu'environ 10 mm tous les cinq ans.

Au printemps, sévit assez souvent le khamsin, un vent sec, chaud et très poussiéreux, souffle brûlant des déserts du sud-est. À la vitesse de 150 km/h, il arrache les feuilles des arbres et donne au ciel une teinte orange foncé ; l'air se charge de poussière ce qui rend la respiration oppressante. Pendant ces cinquante jours (d'où le nom de cette saison), l’Égypte connait quelques violents orages, autrefois symbolisés par le dieu Seth.

En été, la température est élevée, mais le soir une brise régulière du nord rafraîchit l’atmosphère ; cette chaleur sèche est en fait plus supportable qu’une chaleur humide.

Ce grand soleil, cette chaleur sèche n’ont pas été sans influer sur les mœurs des anciens Égyptiens : le besoin de vêtements ne se faisait guère sentir, mais la perruque était utile pour se protéger des rayons du soleil ; les bains et les soins de la toilette rafraichissaient l’épiderme, tandis que les fards, les cosmétiques, les parfums protégeaient la peau et les yeux de la réverbération solaire, et masquaient l’odeur de la transpiration.

C’est aussi pour recueillir quelque fraîcheur que l’on construisait en briques épaisses, que l’on travaillait sous les vérandas et que les gens aisés édifaient leurs demeures dans la verdure des jardins.

Faune et flore

Végétation sur une île du Nil.

Si l'Égypte est à 94 % désertique, elle n'en abrite pas moins diverses plantes qui se sont adaptées à des conditions particulièrement hostiles : lotus, papyrus, palmiers, tamaris, acacias, jacarandas, poincianas, mangroves, etc.

Un dromadaire sur une plage de la mer Rouge.

L'Égypte compte environ 430 espèces d'oiseaux et une centaine de mammifères, au nombre desquels les dromadaires[N 1], les ânes et les gazelles, etc. On comptait autrefois une grande variété de grands mammifères (léopards, oryx, hyènes, lynx du désert, etc.), aujourd'hui anéantis par la chasse. Très à leur aise, en revanche, trente-quatre espèces de serpents, des scorpions et quelques crocodiles vivent près d'Assouan.

Histoire

Durant près de trois millénaires, la vallée du Nil vit prospérer une des civilisations les plus brillantes de l'Histoire. L'invention d'une écriture originale sous forme d'idéogrammes syllabiques, les hiéroglyphes, peu de temps après l'apparition du cunéiforme en Mésopotamie vers -3300, contribue à sortir l'espèce humaine de la Préhistoire. L’Égypte des pharaons put ainsi largement s'épanouir pour atteindre son apogée au XIIIe siècle avant notre ère, laissant une œuvre monumentale au patrimoine mondial.

Après de nombreuses invasions et occupations diverses (essentiellement Perses, Grecs, Romains et Byzantins), au Ier siècle s'est formée la communauté chrétienne, convertie par saint Marc, les Coptes (déformation arabe du mot grec Aiguptios : Égyptien). Ils sont aujourd'hui plusieurs millions. Le pays passa ensuite sous domination arabe au VIIe siècle, puis ottomane.

Méhémet Ali, qui règne jusqu'en 1848 apparaît comme un grand réformateur du pays dont il modernise les structures. Il utilise l’État pour mettre en œuvre une révolution industrielle. Il constitue des monopoles d’État, achète des machines textiles modernes en Europe, fait construire des hauts fourneaux et des aciéries, confisque les terres des propriétaires mamelouks et y fait cultiver des denrées destinées à l'exportation. En 1830, l'Égypte occupe le cinquième rang mondial pour les broches à filer le coton par têtes d’habitant. Certaines puissances européennes (Grande-Bretagne, Prusse, Russie et Autriche) s'inquiètent de son influence et décident de lui faire la guerre. La Grande-Bretagne et l'Autriche envoie des troupes pour aider le sultan ottoman à rétablir son autorité sur certains territoires, bombardant les ports libanais contrôlés par Égyptiens et faisant débarquer des troupes en Syrie. En 1840, Méhémet Ali doit ainsi céder le contrôle de la Syrie lors du traité de Londres[5]. L’Égypte fut également contrainte de licencier son armée, démanteler ses monopoles et accepter une politique de libre-échange imposée par les Britanniques qui provoqua sa désindustrialisation. Lord Palmerston admettait avec un certain cynisme : « La soumission de Mohammed Ali à l'Angleterre [...] pourrait paraitre injuste et partiale, mais nous sommes partiaux ; et les intérêts supérieures de l'Europe requièrent que nous le soyons. »[6].

Les successeurs de Méhémet Ali, dont la semi-indépendance est reconnue en 1867 avec le titre de khédive, tombent sous la dépendance des institutions financières européennes et, après la révolte nationaliste du colonel Ahmed Urabi, l'Égypte est conquise par l'Empire britannique après une courte guerre en 1882 tout en restant nominalement ottomane. Lors de la guerre des mahdistes entre 1881 et 1899, les troupes anglo-égyptiennes affrontent les Mahdistes qui se sont emparés du Soudan : leur victoire fait naître un Soudan anglo-égyptien dominé de fait par les Britanniques[7]. Entre 1914 et 1919, la Grande-Bretagne va tenter de faire de l'Égypte une colonie, considérant que le simple protectorat pourrait à terme remettre en cause les intérêts britanniques si les nationalistes arabes arrivaient à faire changer le statut du pays sous tutelle[réf. nécessaire].

Napoléon Bonaparte bat les Mamelouks de Mourad Bey en Égypte à la bataille des Pyramides (1798).

Le royaume d'Égypte accède à l'indépendance en 1922. En dépit d'une longue tutelle ottomane puis britannique, sa culture reste encore fortement marquée par l'identité arabe, dont le président Gamal Abdel Nasser fut l'un des plus célèbres pionniers. Un acte fort du nassérisme, une idéologie panarabe révolutionnaire, est ainsi l'union entre 1958 et 1971 de l'Égypte et de la Syrie sous l'entité République arabe unie. Le gouvernement de Nasser entreprend de moderniser les infrastructures et de doter l’Égypte d'une industrie. Des nationalisations sont effectuées et le secteur public devient prépondérant. De nombreuses politiques sociales sont impulsées (réforme agraire, gratuité de l'enseignement, salaire minimum, réduction du temps de travail des ouvriers, etc)[8]

Anouar el-Sadate lui succède et lance la politique de l'Infitah (ouverture) qui vise, en réduisant le rôle de l’État, à attirer les investissements étrangers. Une classe de nouveaux riches se développe rapidement. En 1975, on compte plus de cinq-cents millionnaires en Égypte mais plus de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et des bidonvilles se développent autour de la capitale[9]. Par ailleurs, le pays accumule une dette monumentale durant les années de l'Infitah. Pour la restructurer, le FMI demande la suppression de toutes les subventions aux produits de base ce qui provoque des émeutes en janvier 1977. Le gouvernement fait intervenir l'armée, générant un nombre de victimes inconnu. Dans les campagnes, Sadate cherche à obtenir le soutien des élites rurales traditionnelles, dont l'influence avait décliné sous le nassérisme. Des paysans sont expulsés des terres contestées[10].

Après l'assassinat de Sadate (1981), Hosni Moubarak est Président de la République jusqu'en février 2011, date de sa démission contrainte à la suite de la Révolution égyptienne de 2011. Hosni Moubarak poursuit la politique de libéralisation de l’économie, notamment par la réduction des subventions à l'agriculture et à la consommation, et par la libéralisation des prix. En 1992, il fait annuler les dispositions régissant la location des terres. Généralement appelée « loi pour chasser les paysans de leurs terres », cette loi, combinée aux autres mesures de désengagement de l’État dans l’économie, accroît le mécontentement des populations rurales pauvres en particulier en Haute-Égypte. Hosni Moubarak devient un pilier de la stratégie régionale des États-Unis[11] et la Constitution qu'il met en place reconnait les « principes de la charia » comme source principale de la législation[12].

En janvier et février 2011, une série de manifestations d'ampleur inégalée se déroulent à travers le pays et mènent à la démission d'Hosni Moubarak le 11 février. Les nouvelles élections législatives et présidentielle sont remportées par le Parti de la liberté et de la justice, le bras politique des Frères musulmans.

Le pouvoir n'est cependant resté que peu de temps entre leurs mains car d'importantes manifestations contre le président élu, Mohamed Morsi, critiquant des dérives dictatoriales, et le retournement de l'armée contre celui-ci le destitue en faveur d'un gouvernement transitoire un an seulement après son élection. L'Égypte connait depuis une période de troubles causée par l'instabilité et les tensions politiques, notamment entre les opposants à l'ex-président et ceux qui continuent à le soutenir et n'acceptent pas ce qu'ils voient comme un coup d'État illégal. En mai 2014, Abdel Fattah al-Sissi, déjà considéré comme le dirigeant de fait de l'Égypte, remporte l'élection présidentielle. Il est réélu pour un deuxième mandat en 2018[13]. Par une révision constitutionnelle validée par un référendum en avril 2019, il se donne la possibilité de rester au pouvoir jusqu'en 2030[14].il impose un régime autoritaire, réprime toute opposition et toute voix critique , et met sous contrôle les médias et la justice[15].

Outre ses ouvrages monumentaux tels que le canal de Suez ou le haut barrage d'Assouan, l'Égypte demeure mondialement connue pour ses richesses archéologiques présentes dans de prestigieux musées internationaux. La disparition de nombreuses archives fait cependant que son histoire reste fragmentaire, bien que l'évolution des technologies permette de mieux en saisir la grandeur et la portée.

Politique et administration

Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la république. Depuis 1981, Hosni Moubarak occupait le poste de président, réélu lors d'un référendum tous les six ans. En 2005, l'élection pour la présidence est pour la première fois ouverte à d'autres candidats. Le pouvoir législatif appartient à l'assemblée du Peuple (membres élus pour une durée de cinq ans au suffrage universel). Enfin, une assemblée consultative, appelée la Choura, est consultée par le président de la République et l'Assemblée du Peuple sur les décisions politiques. Cette assemblée est composée de 265 membres dont deux tiers sont élus, et un tiers nommé par le président de la République. Le président Hosni Moubarak démissionne de son poste le à la suite des protestations du peuple égyptien. Après l’élection d'un candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, à la tête de l'État égyptien pendant un an, le maréchal Al-Sissi exerce la fonction suprême depuis 2014 à la suite d'un coup d'état le 3 juillet 2013.

Droits de l'homme et liberté d'expression

Depuis l'indépendance du pays se succèdent au pouvoir des militaires autoritaires. Les faux procès, les élections truquées, et les détentions arbitraires sont monnaie courante. Sous Hosni Moubarak, de nombreuses organisations dénoncent des atteintes massives aux droits de l'homme (torture, censure, détentions arbitraires, procès inéquitables, etc.)[16]. La fréquence de ces actes diminue à partir de 2011, mais après le coup d'État de juillet 2013, la situation des droits humains revient à son niveau antérieur[17]. Sous la présidence de Abdel Fattah al-Sissi, les opposants politiques ainsi que des journalistes sont régulièrement emprisonnés  quand ils ne disparaissent pas  et leurs conditions de détention (par exemple dans la prison de Tora) sont dénoncées comme contraires aux droits humains par les ONG de défense des droits de l'homme ; des cas de torture et des décès sont notamment rapportés[18],[19]. Des centaines d'atteintes à la liberté de la presse sont en outre recensées par l'ONG Egyptian Commission for Rights and Freedoms dans un rapport publié en 2015[20].

L'excision est interdite depuis un décret de 1996 confirmé par la cour de cassation en 1997. Jusqu'à 96 % des femmes égyptiennes mariées seraient toutefois excisées[21]. Selon l'Unicef en 2012, 91 % des femmes adultes seraient excisées, mais seulement 16 % des jeunes filles auraient subi cette mutilation depuis l'interdiction[22].

Dirigeants

Mohamed Morsi devient en 2012 le premier président égyptien élu au suffrage universel.
Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi annonce la destitution de Mohamed Morsi en 2013 puis devient président en 2014.

Présidents de la République d’Égypte :

Subdivisions administratives

L'Égypte est divisée en vingt-sept gouvernorats :

  1. Dakahleya (ad Daqahlīya الدقهلية)
  2. Mer-Rouge (al Baḥr al Aḥmar البحر الأحمر)
  3. Beheira (al Buḥayra البحيرة)
  4. Fayoum (al Fayyūm الفيوم)
  5. Gharbeya (al Gharbīya الغربية)
  6. Alexandrie (al Iskandarīya الإسكندرية)
  7. Ismaïlia (al Isma'iliya الإسماعيلية)
  8. Gizeh (al Jizah الجيزة)
  9. Menufeya (al Minufiya المنوفية)
  10. Minya (al Minya المنيا)
  11. Le Caire (al Qahira القاهرة)
  12. Qalyubiya (al Qalyubiya القليوبية)
  13. Louxor (al-Uqṣur الأقصر)
  14. Nouvelle-Vallée (al-Wādī l-Ǧadīd الوادي الجديد)
  15. Ach-Charqiya (aš-Šarqiyya الشرقية)
  16. Suez (As Suways السويس)
  17. Assouan (Aswān أسوان)
  18. Assiout (Asyūṭ أسيوط)
  19. Beni Souef (Banī Suwayf بني سويف)
  20. Port-Saïd (Borsaʿīd پورسعيد)
  21. Damiette (Dumyāṭ  دمياط)
  22. Sinaï Sud (Ǧanūb Sīnāʾ جنوب سيناء)
  23. Kafr el-Cheik (Kafr aš Šayḫ كفر الشيخ)
  24. Marsa-Matruh (Maṭrūḥ مطروح)
  25. Qena (Qinā قنا)
  26. Sinaï Nord (Shimāl Sīnāʾ شمال سيناء)
  27. Sohag (Sūhāǧ سوهاج)

De 2008 à 2011, il existait deux autres gouvernorats :

  • 6 octobre (as-Sādis min ʾoktōbir السادس من أكتوبر)
  • Helwan (Ḥelwān حلوان)

Politique étrangère et diplomatie

Donald Trump en mai 2017, en compagnie du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du roi Salman d'Arabie saoudite.

Depuis 2014, le ministre égyptien des Affaires étrangères est Sameh Choukri, ancien ambassadeur aux États-Unis[43]. En 2016, l'Égypte accepte de céder deux îles stratégiques de la mer Rouge (Sanafir et Tiran) à l'Arabie saoudite[44]. L'Égypte commence la rétrocession le . Il se passe trois jours de débats mouvementés pour accepter ou non la rétrocession, pendant lesquels des députés de l’opposition interrompent les séances en scandant des slogans dénonçant la rétrocession des deux îlots et appellent aussi à manifester, ce qui entraîne plusieurs dizaines d'arrestations[45]. La rétrocession est interrompue par la Haute cour constitutionnelle le 21 juin, pour avoir le temps de choisir la juridiction habilitée à juger ce dossier. Le 24 juin, les deux îlots sont rétrocédés à l'Arabie saoudite mais la rétrocession n'est pas acceptée par une grande partie du peuple égyptien[46].

Le , le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a juré que sa nation résiste fermement à toute intervention étrangère en Libye. Ces remarques ont été marquées lors de la rencontre d’Al-Sissi avec le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan Al Saud, a confirmé le porte-parole de la présidence égyptienne Bassam Rady dans un communiqué[47].

Le régime d'Abdel Fattah al-Sissi entretient de bonnes relations avec les États-Unis, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou encore Israël. L'Union européenne marque pour sa part une certaine indifférence concernant les atteintes aux droits de l'homme, se contentant de formuler quelques remarques et conseils. Le régime égyptien collabore avec elle en matière de lutte contre l'immigration en Europe, comme le souligne la déclaration du du chancelier autrichien Sebastian Kurz, dont le pays assumait la présidence tournante de l’UE, louant l’Égypte, « seul pays d’Afrique du Nord qui a réussi depuis 2016 à empêcher tout départ de migrants » par voie de mer[37].

Défense

Les forces armées égyptiennes sont les plus importantes en nombre du continent africain avec plus d'un million de soldats. Elles se composent de l'armée de terre, de la marine, de l'armée de l'air et des Forces de la défense aérienne égyptiennes.

L'Égypte a reçu quatre radars de défense aérienne Ground Master 400 fabriqués par la société Thales en collaboration avec Raytheon Systems[48].

Le , la France et l'Égypte ont signé un contrat d'une valeur totale de 3,95 milliards d'euros, qui comprenait la livraison de trente avions de chasse Rafale ainsi que de deux contrats supplémentaires pour le missile MBDA et Safran Electronics & Defense. Pour financer ces achats, « l’Égypte a obtenu un prêt garanti par la France à hauteur de 85 % (…) faisant peser sur les contribuables français un éventuel défaut de paiement ». Le , l'Égypte devrait acquérir trente autres avions de chasse Rafale[49]. En réaction, Human Rights Watch France (activiste des droits de l'homme) a dénoncé ce contrat qui, selon eux, encourage la répression impitoyable dans le pays[50].

Économie

Felouque sur le Nil.
Un souk au Caire

Le pays est en proie à de grandes difficultés économiques, malgré les ressources en pétrole et surtout en gaz naturel. La pauvreté y est croissante. Autrefois essentiellement agraire, l'économie égyptienne tente désormais de se diversifier vers des domaines comme le tourisme ou l'industrie. Les principaux partenaires économiques de l'Égypte étaient en 2004 les États-Unis, l'Union européenne, la Chine, l'Inde, le Pakistan et le Japon. Les principales ressources économiques de l'Égypte sont le pétrole et le gaz naturel, les revenus issus du canal de Suez, le tourisme, les métaux et l'agriculture (surtout le coton). Le pays est au palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010.

Première ressource en devises de l'Égypte et l'un de ses principaux secteurs d'activités, le tourisme qui représentait 11 % du PIB avant 2011 a fortement baissé avec les attentats djihadistes[51]. Le pays dépend également en grande partie de l'aide internationale. Parmi ses points faibles se trouve sa production agricole, il était ainsi deuxième au palmarès des importateurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010.

Le régime du maréchal Abdel Fattah al-Sissi s'oriente vers une politique d’austérité consistant notamment à réduire les subventions à l’énergie et à l’électricité, à imposer une TVA et à augmenter le prix des billets du métro du Caire. Cette forme d’imposition régressive fait peser une charge plus lourde sur les classes populaires et moyennes qu'auparavant ; au contraire, l’impôt sur le revenu des sociétés a diminué. Un nouveau plan d'austérité est adopté en novembre 2018 et se traduit en particulier par le gel des salaires des fonctionnaires[52]. Le nombre de bénéficiaires des subventions pour l'alimentation a reculé de trois millions à la suite de ces réformes.

La dette atteint un niveau record en juin 2018 (92,64 milliards de dollars), ce qui représente une augmentation de 17 % en une seule année. La dette est en particulier la conséquence du poids du budget militaire. (les importations d’armes ont augmenté de 215 % en 2013-2017 par rapport à 2008-2012) et du paiement des intérêts, qui ont atteint 31 % du budget annuel pour l’exercice 2016-2017[52], et 38 % en 2018[53]. En revanche, les investissements en matières d'éducation, de santé et d'infrastructure sont insuffisants. Environ 60 % de la population égyptienne vit dans la pauvreté ou la précarité selon un rapport publié par la Banque mondiale en avril 2019. Les conditions de vie générales tendent à se détériorer[53].

Plus de 32 % des Égyptiens vivent dans la pauvreté en 2019 selon les statistiques officielles (moins de 1,7 euro par jour), soit plus de trente millions de personnes. La pauvreté a progressé de plus de 11 % dans les plus grandes villes du pays (Le Caire, Alexandrie, Port-Saïd, Suez). La moitié la plus pauvre de la population ne bénéficie que de 17 à 18 % du PIB[26].

Infrastructures

Santé

En janvier 2018, « l’Égypte dispose de moins de deux lits d’hôpitaux et 0,8 médecins pour 1 000 habitants (France : 7,7 et 3,2) »[54].

Critique : le film documentaire Zelal rends compte de la situation de la psychiatrie en Égypte.

Canal de Suez

Le canal de Suez, entre Port-Saïd au nord et Suez au sud, relie la mer Méditerranée et la mer Rouge. Cette voie navigable artificielle au niveau de la mer (sans écluse), est considérée comme le centre le plus important du transport maritime au Moyen-Orient. Ce canal permet le transport maritime entre l'océan Indien et la mer Méditerranée sans qu’il soit nécessaire de faire le tour de l'Afrique; Port-Saïd en est le terminal nord, et Port Suez en est le terminal sud.

Transports ferroviaires

En 2018, « étendu sur plus de 5 500 kilomètres, le réseau ferroviaire égyptien est le troisième plus vaste du Moyen-Orient (derrière ceux de l’Iran et de la Turquie) »[55].

En septembre 2021, l’Égypte annonce se doter d’une première liaison ferroviaire à grande vitesse de 660 km entre les villes d'El-Alamein (à l’ouest d’Alexandrie, au nord du pays) et d'Ain Soukhna (au sud de Suez, au nord-est du pays). Le projet d’un montant de 3,75 milliards d'euros, exécuté par un consortium mené par Siemens, devrait se terminer en 2023[56].

Religions

En Égypte, la religion des habitants est inscrite sur leur carte d'identité[57].

Musulmans

La grande majorité des Égyptiens (environ 90 %[58] selon des estimations, rarement estimée à plus mais certains avancent le chiffre de 95 %[59]) se réclament de l'islam sunnite, introduit en Égypte en 642. L'autorité sunnite suprême est le Cheikh de la mosquée Al-Azhar.

Une petite minorité chiite vit en Égypte, mais son nombre est mal connu car l'État égyptien ne reconnait pas cette religion[60]. Les Chiites représenteraient moins de 1 % des musulmans égyptiens. Ils sont surtout présents à Alexandrie.

Chrétiens

Les chrétiens, essentiellement coptes, forment la principale minorité religieuse ; les estimations tournent autour des 10 %[58]. Les Coptes disent cependant représenter environ 20 % de la population, avec une forte représentation dans les régions de Haute-Égypte (Beni Suef, El Minya, Assiout, Sohag, Qena, Louxor). Avant l'arrivée de l'islam au VIIe siècle, le christianisme était la religion prédominante dans le pays, l'un des premiers à avoir embrassé cette nouvelle foi. La majorité des chrétiens en Égypte est de rite copte-orthodoxe avec Théodore II comme pape depuis 2012, une minorité est copte-catholique (issus d'une scission et d'un rattachement à Rome au XIXe siècle et dont le patriarche est Ibrahim Isaac Sidrak depuis 2013), et quelques dizaines de milliers sont coptes-protestants.

Église copte à Assouan.

Enfin, il existe aussi encore quelques milliers de chrétiens levantins d'origine syrienne et libanaise, de rite grec-catholique, grec-orthodoxe ou maronite, appelés Shawam Masr/Syro-Libanais d'Égypte, ainsi qu'une minorité arménienne (orthodoxe et catholique). Ce sont en fait les restes de communautés levantines qui furent bien plus importantes en nombre. Installées aux XVIIIe et XIXe siècles en Égypte, elles ont joué un rôle économique et culturel important jusqu'à ce que leur nombre décroisse fortement après la révolution de 1952, et en particulier avec la mise en place du régime nassérien et les lois de nationalisation de 1961.

Les Coptes sont la résultante d'une scission de l'Église orthodoxe d'Orient. Longtemps voués à la vie monastique, ils constituent aujourd'hui une élite cultivée (dont le représentant le plus connu est l'ancien secrétaire général des Nations unies, Boutros Boutros-Ghali) et une minorité économiquement puissante[réf. nécessaire].

Leur marginalisation en Égypte a poussé 1,5 million de chrétiens à émigrer aux États-Unis, en Europe et en Australie[61]. En effet, les coptes sont actuellement persécutés et font l'objet souvent de vexations émanant de musulmans. Ils sont considérés comme des citoyens de seconde catégorie, ne peuvent construire d'églises sans d'interminables tracasseries des autorités. Les coptes sont victimes d'injustices et de graves discriminations au quotidien allant jusqu'à des attentats sur leurs églises, comme celui perpétré contre l'église copte d'Alexandrie le , entre autres, qui a fait plus de trente morts et des dizaines de blessés. Les chiffonniers du Caire, principalement chrétiens, vivent dans des conditions de misère très dures. En effet, depuis le massacre de leurs porcs qui les aidaient à se débarrasser des ordures, ils vivent tant bien que mal en vidant les poubelles du Caire. L'abattage de leurs cochons a été décidé lors de la pandémie de grippe A en 2009, appelée à tort à ses débuts, « grippe porcine ». Les autorités sont soupçonnées d'avoir cédé aux demandes des islamistes de se débarrasser de cet animal considéré comme impur dans la religion musulmane. Toutefois, les autorités égyptiennes avaient fait de même avec les élevages de poulets en 2004 lors de la pandémie de grippe aviaire. Depuis la chute du président Moubarak, la situation et les persécutions à l'encontre des Coptes se sont aggravées.

Baha'is

Les baha'is égyptiens, dont le nombre est estimé de 1 500 à 7 000 personnes, ont obtenu définitivement le , après une très longue procédure judiciaire, le droit de laisser libre la case mentionnant la religion sur leurs cartes d'identités et leurs certificats de naissance[62].

Juifs

Élément d’arcature en cyprès sculpté avec inscription hébraïque de type cultuel, époque fatimide, Le Caire, XIIe siècle. (Musée du Louvre)

Les différentes communautés juives vivant dans ce pays à toutes les époques depuis l'Antiquité ont subi des persécutions plus ou moins importantes au cours du temps et déjà sous Claude à l'époque romaine, lors d'émeutes entre Grecs et Juifs.

À partir de 1942, leur situation empire et les Juifs sont victimes de pogroms. La déclaration d'indépendance d'Israël en 1948 transforme les Juifs égyptiens en communauté systématiquement suspectée et provoque des attentats et des incendies dans les quartiers juifs[63],[64]. Les Juifs ont joué un rôle économique et culturel important dans le pays[65]. Les menaces de l'État, l'affaire Lavon en 1954 et la crise du canal de Suez en 1956 précipitent le départ d'Égypte de la moitié d'entre eux entre 1956 et 1967, au plus fort des tensions israélo-arabes, pour s'installer en Europe, en Amérique et en Israël[66]. Après la guerre des Six Jours en 1967, leurs biens sont confisqués[67],[68]. Quasiment tout le reste de la communauté émigre alors vers des cieux plus cléments[69].

Elle est passée de 80 000 personnes dans les années 1940 à quelques dizaines en 2010 où l'antisionisme reste virulent[70]. En 2013, un documentaire égyptien retraçant la vie de la communauté juive d'Égypte au début du XXe siècle est interdit de diffusion[71].

Démographie

Une manifestation à El-Mahalla el-Koubra en avril 2008.
ISU Alphabétisation de population adulte de l'Égypte 1980-2015.

Avec plus de 95 millions d'habitants en 2017, l'Égypte est le troisième pays le plus peuplé d'Afrique derrière le Nigeria et l'Éthiopie. L'Égypte est également le pays le plus peuplé du monde arabe, du Moyen-Orient et du bassin méditerranéen. Sa densité théorique est de 95 hab./km2, mais dans la seule vallée du Nil et son delta, avec la zone du canal (53 000 km2, soit 5 % de sa superficie, seule habitable, et largement urbanisée), elle est évaluée à 1 500 hab./km2.

En cinquante ans, la population du pays a été multipliée par 3,5 avec, pour ces dernières années, une croissance démographique moyenne supérieure à 2 % par an[72]. Cette démographie galopante entraîne de nombreuses complications telles que le manque de logements, d’infrastructures, d’écoles et d’emplois, sans compter l’augmentation du coût de la vie.

La population est très jeune : l’âge médian se situe autour de vingt-quatre ans et un Égyptien sur trois a moins de quinze ans[72].

Le , l'Égypte franchit le cap des cent millions d'habitants. Elle est le pays arabe le plus peuplé ainsi que le troisième pays africain, derrière l'Éthiopie et le Nigeria[73].

Langues

La langue officielle de l'Égypte est l'arabe standard moderne. Le dialecte égyptien ressemble à l'arabe classique, malgré quelques différences de prononciation de quelques lettres et la vocalisation de certains mots qui changent selon les provinces et les villages. Deux lettres se distinguent particulièrement : le ج et le ق ; par exemple, pour la première le mot beau se prononce jamīl en Haute-Égypte et gamīl en Basse-Égypte, pour la deuxième le mot coupole se prononce gubba [ˈɡob.ba] en Haute-Égypte et ʔubba [ˈʔob.bæ] en Basse-Égypte.

Langue internationale par excellence, c'est l'anglais qui, en tant que langue étrangère, exerce le plus d'influence (école, administration) en Égypte aujourd'hui, mais le français y a été longtemps la langue de la bourgeoisie et de la justice internationale. Aujourd'hui l'influence du français a diminué, même si l'élargissement du caractère francophile de l'Égypte a pris de l'expansion ces dernières années[74].

Culture

Les fêtes religieuses en Égypte varient suivant le calendrier lunaire (Baîrams, Aïd el-Kebir, Mouled el-Nabi). Le calendrier islamique étant plus court que le calendrier grégorien, les fêtes religieuses reculent de onze jours environ tous les ans. Le ramadan est également un temps important pour les Égyptiens musulmans, pour faire des rencontres et participer aux nombreuses fêtes qui débutent à la rupture du jeûne.

Principales fêtes

  • L'Aïd el-Fitr (petit Baïram), fête de trois jours marquant la fin du Ramadan ;
  • L'Aïd al-Adha (grand Baïram), qui marque la période du hadj, ou pèlerinage à la Mecque ;
  •  : Nouvel An (banques seulement) ;
  • 7 janvier : Noël copte ;
  • en janvier : marathon de Louxor et de Guizeh ; Fête du printemps ;
  • 25 janvier : date de la révolution égyptienne de 2011 ;
  • 22 février : Jour de l’Unité ;
  • Le Sham en-Nessim senteur de la brise »), fête égyptienne d'origine pharaonique, le premier lundi après la Pâque copte, célébrée par tous les Égyptiens (musulmans et coptes) ;
  • 25 avril : anniversaire du Sinaï (restitution par Israël) ;
  •  : Fête du Travail ;
  • 18 juin : Fête de la République ;
  • 23 juillet : Fête nationale, fête de quatre jours, anniversaire de la Révolution ;
  • 6 octobre : Fête des Forces Armées, journée nationale fériée marquant la victoire remportée sur Israël en 1973 ;
  • 24 octobre : Fête de Suez ;
  • Octobre : Rallye des Pharaons ;
  • Octobre et février : Festival culturel d'Abou Simbel ;
  • Novembre : commémoration de la découverte des tombes pharaoniques ;
  • 23 décembre : Fête de la Victoire.

Les Mawlid[75], mélange de foire et de fête religieuse célèbrent l'anniversaire d'un saint local, et donnent lieu à une débauche de couleurs, de nourriture, de spectacles, de bénédictions.

Événements culturels

  • Festival de musique arabe (début janvier)
  • Foire du livre (décembre)
  • Festival international du film (début septembre)
  • Festival de théâtre expérimental (septembre)

Sports

Football

Le football est le sport le plus populaire du pays. Le Al Ahly Sporting Club est le plus connu du pays et le plus titré du continent, avec huit Ligues des champions à son palmarès. Son grand rival est le Zamalek Sporting Club.

L'équipe nationale égyptienne a remporté sept fois la coupe d'Afrique des nations de football (un record), dont trois titres consécutifs, en 2006, 2008 et 2010[76].

Autres sports

Le squash, le tennis et le volley-ball sont également très populaires en Égypte. Les équipes nationales de basket et handball font partie des meilleures en Afrique, mais peinent à s'imposer au niveau international. Depuis les années 2010, le squash mondial est dominé par les Égyptiens avec de multiples titres de champion du monde pour Ramy Ashour et Nour El Sherbini et une domination sans partage au classement individuel.

Jeux olympiques

L'Égypte participe aux Jeux olympiques d'hiver de 2018 de Pyeong-Chang en Corée du Sud.

Francophonie

L'Égypte est membre de l'Organisation internationale de la francophonie.

De plus, les villes d'Alexandrie, du Caire et de Port-Saïd sont membres de l'Association internationale des maires francophones[77].

Il y a 50 000 francophones réels (un grand nombre travaille dans le tourisme), et quelque 300 000 Égyptiens qui ont des notions de français. L'anglais est beaucoup plus important, et a détrôné le français dès les années 1950[78]. Il y a sans doute quelque deux millions d'Égyptiens anglophones complets, surtout chez les plus jeunes, ainsi qu'un nombre équivalent d'Égyptiens qui ont des notions d'anglais. L'italien est parlé par quelque 20 000 Égyptiens, ainsi que le grec, surtout à Alexandrie et sa région. Dans l'Antiquité, le grec antique cohabitait avec le démotique, la langue des anciens Égyptiens, à Alexandrie.

Historique

Depuis les campagnes napoléoniennes qui amenèrent, à côté de corps expéditionnaires, de nombreux ingénieurs, historiens, égyptologues, linguistes, juristes et médecins, l'Égypte accueillit une communauté française importante. D'autres communautés étrangères existèrent au même moment, italienne, grecque, israélite, etc. Toutes avaient en commun une « lingua franca » qui était le français. L'élite égyptienne, puis la classe moyenne, envoya ses enfants apprendre le français. Le code napoléonien servit de base aux institutions égyptiennes modernes. Jusqu'en 1956, année de la crise du canal de Suez, la langue française joua un rôle important en Égypte, y compris sous le protectorat britannique.

Avec le départ des communautés étrangères d'Égypte, le français ne disparut pas pour autant. Sur le plan international, l'Égypte fut un membre actif au sein de la communauté francophone. C'est l'Égypte qui imposa la langue française dans tous les traités internationaux concernant la crise du Proche-Orient, par l'action du haut-diplomate égyptien, Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général des Nations unies, qui fut également Secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie[79].

Pour favoriser l'ouverture d'un département de littérature francophone, la Bibliothèque nationale de France a de son côté, dans le cadre de ses actions de coopération internationale, effectué le don à la Bibliotheca Alexandrina de 500 000 ouvrages. Il s'agit de doubles d'ouvrages reçus au titre du dépôt légal, parus entre 1966 et 2006 et couvrant tous les domaines de l'édition française[80],[81].

Enseignement du français

La caractéristique essentielle du paysage bilingue égypto-français est sa diversité. Les types d’établissements sont de statuts différents (écoles expérimentales, lycées Al Horreya, écoles d’investissement, écoles confessionnelles).

Soixante-douze écoles dites « bilingues » enseignent le français renforcé (LV1) à 45 000 élèves. Les cours sont assurés par environ 2 000 enseignants, dont une cinquantaine de Français.

Élément phare d’un autre pan du bilinguisme en Égypte, le lycée français du Caire scolarise, quant à lui, plus de 1 600 élèves, parmi lesquels 47 % sont de nationalité française et 32,5 % de nationalité égyptienne. L'Institut français d'Égypte (antennes du Caire, d'Alexandrie et d'Héliopolis) participe également à l'enseignement du français en Égypte avec quelque vingt-deux salles de classes donnant des cours sept jours sur sept, rien que pour l'antenne principale du quartier Mounira du Caire.

Il faut y ajouter les 10 000 élèves supplémentaires répartis dans les cinq autres établissements cairotes, ainsi que dans le lycée d’Alexandrie, le lycée de Port Saïd, les petites écoles françaises de Charm el-Cheik, Hurghada et les nombreux instituts et écoles à cursus français qui poursuivent le même objectif. Néanmoins, il existe aujourd'hui des collèges privés catholiques, qui assurent un enseignement français, et cela dès la Seconde. Les élèves y passent aussi le baccalauréat français tout comme au lycée français du Caire. Les collèges du sacré-cœur de Ghamra, de la mère de Dieu, de la sainte famille ainsi que le collège de la Salle en sont des exemples.

Enfin, comme composante non négligeable du paysage francophone éducatif égyptien, on évalue à quelque 1,7 million le nombre d’élèves, encadrés par environ 10 000 enseignants, qui étudient le français en deuxième langue vivante (LV2)[82].

Les écoles privées chrétiennes d'enseignement francophone (dont certaines très anciennes et prestigieuses comme le Collège jésuite de la Sainte Famille au Caire (CSF) ou bien le Collège Saint-Marc d'Alexandrie), accueillent aujourd'hui une majorité de jeunes musulmans et en minorité seulement les élites chrétiennes traditionnelles (Coptes mais aussi des Égyptiens chrétiens d'origine syro-libanaise ou arménienne). Un contrat passé avec l'État égyptien assure en théorie un contrôle du contenu pédagogique[83].

Écrivains francophones égyptiens

Codes

L'Égypte a pour codes :

Notes et références

Notes

  1. Le dromadaire a une seule bosse contrairement au chameau qui en a deux, même si le dromadaire est appelé chameau en Afrique.

Références

  1. (en) « Human Development Reports », sur hdr.undp.org (consulté le ).
  2. cf. Misraïm.
  3. Trésors cachés de la Moyenne Egypte, Franceinfo, 19 avril 2015
  4. (en) « Egypt plans new capital adjacent to Cairo », sur aljazeera.com, (consulté le ).
  5. Tenue à l'écart, la France, qui soutenait Méhémet Ali dans l’espoir de s’assurer une influence en Palestine, subit « un Waterloo diplomatique » selon l'expression d'Alphonse de Lamartine.
  6. Hourani 1993, p. 363.
  7. Jolly 2008, p. 91.
  8. Anouar Abdel-Malek, « Le nassérisme dans l'histoire de l’Égypte », Manière de voir,
  9. Les Pharaons de l'Égypte moderne, Arte,
  10. Dan Tschirgi, « Des islamistes aux zapatistes, la révolte des « marginaux de la terre » », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
  11. Alain Gresh, « Géographie du chaos au Proche-Orient », sur Le Monde diplomatique,
  12. « Égypte : La charia reste «source principale» de la loi », sur www.20minutes.fr,
  13. Hélène Sallon, « En Égypte, Sissi remporte la présidentielle haut la main mais peine à mobiliser », Le Monde, (lire en ligne)
  14. Hélène Sallon, « La résignation des Égyptiens, qui votent pour consolider ou non le pouvoir du président Sissi », Le Monde, (lire en ligne)
  15. « Égypte : la dangereuse dérive autoritaire du président Sissi », Le Monde, (lire en ligne)
  16. Le Rapport 2010 d'Amnesty International mentionne notamment qu'en 2010 « la torture et les mauvais traitements était systématiques dans les postes de police, les prisons et les centres de détention des services de renseignement. »
    « Égypte - Rapport 2010 d'Amnesty International », sur amnesty.org.
  17. (en) The New York Times Editorial Board, « Reining in Egypt’s Military Aid », New York Times, (lire en ligne, consulté le ) « Depuis […] le coup d'État de juillet 2013, le pays est revenu à ses attaches autoritaires en emprisonnant les opposants, étouffant les voix contraires et calomniant les islamistes pacifiques. »
  18. « Égypte 2017/2018 », sur Amnesty International (consulté le ).
  19. « Égypte — Événements de 2017 », sur Human Rights Watch (consulté le ).
  20. (en) Nourhan Fahmy, « 658 violations against journalists during Al-Sisi’s first year in office: ECRF », Daily News Egypt, (lire en ligne).
  21. Stéphanie Floray, « Égypte : paroles de femmes face à l'excision », Rue89, (consulté le ).
  22. « Statistiques », sur unicef.org.
  23. AFP, « L’Égypte bloque le site d’Al-Jazira et d’autres médias qui ne lui sont pas favorables », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  24. Florence Richard, « La répression se poursuit en Égypte avec l'arrestation du journaliste Waël Abbas », France 24, (lire en ligne).
  25. (en) « Egypt: On the second anniversary of his detention, the FIDH and OMCT are standing in solidarity with Zyad al-Elaimy », sur International Federation for Human Rights (consulté le )
  26. « Égypte. L’économie va mieux que les Égyptiens », sur Orientxxi.info,
  27. (en) « Egypt detains 2 journalists, including 1 with COVID-19 who was quarantined, now hospitalized », sur CPJ (consulté le )
  28. « Une ONG appelle l'Égypte a libérer deux journalistes, dont un malade », sur Le Figaro (consulté le )
  29. « Égypte : Arrestation et diffamation des témoins d’un viol collectif », sur Human Rights Watch (consulté le )
  30. « Égypte : quatre détenus décédés en prison en moins de 72 heures », sur Le Figaro (consulté le )
  31. « Égypte : Des stars de Hollywood appellent les autorités du pays à libérer la militante Sanaa Seif », (consulté le ).
  32. (en) « Egypt: Human rights activist arrested outside Public Prosecutor’s office », sur Amnesty International (consulté le )
  33. (en) « Egypt: Human Rights Activist Detained for a Third Time: Sanaa Seif », sur Amnesty International (consulté le )
  34. « Égypte : libération d'une journaliste arrêtée à Louxor », sur Independent (consulté le )
  35. (en) « Egypt: 49 Executions in 10 Days », sur Human Rights Watch (consulté le )
  36. « Près d'une cinquantaine d'exécutions en octobre », sur L’Orient le Jour (consulté le )
  37. https://orientxxi.info/magazine/union-europeenne-egypte-un-partenariat-qui-pietine-les-valeurs-fondamentales,4284
  38. « Égypte : des militants des droits humains arrêtés après avoir rencontré des diplomates européens », sur FIDH (consulté le )
  39. « Égypte. La hausse alarmante des exécutions révèle la gravité de la crise des droits humains », sur Amnesty Interntional (consulté le )
  40. « Égypte : Amnesty dénonce une « frénésie d'exécutions » », sur Le Figaro (consulté le )
  41. « La justice égyptienne classe une vieille affaire sur 20 ONG », sur Tribune de Genève (consulté le )
  42. « L’Égypte, prison pour journalistes », sur RFI (consulté le )
  43. « Sameh Choukri, ministre égyptien des Affaires étrangères », France 24, (lire en ligne, consulté le ).
  44. « L’Égypte cède deux îles stratégiques à l’Arabie saoudite », sur rfi.fr, (consulté le ).
  45. « L’Égypte rétrocède deux îles à l’Arabie saoudite », sur tsa-algerie.com, (consulté le ).
  46. « L’Égypte rend deux îlots stratégiques de la mer Rouge à l’Arabie saoudite », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  47. « L'Égypte réaffirme son opposition à toute intervention étrangère en Libye », sur China (consulté le )
  48. (en) « Egypt has received four French-made GM 400 air defense radars », sur Army Recognisation (consulté le )
  49. « L’Égypte devrait passer commande de trente avions de combat Rafale supplémentaires à la France », sur Le Monde (consulté le )
  50. (en) « France agrees sale of war planes to Egypt », sur DW News (consulté le )
  51. Bernard Lugan, « L'Afrique du Nord sous tension », Conflits : histoire, géopolitique, relations internationales, no 13, , p. 61-63.
  52. « Égypte. Le gouffre d’une dette alimentée par l’armée », sur orientxxi.info
  53. (en-US) Yehia Hamed, « Egypt’s Economy Isn’t Booming, It’s Collapsing. », sur Foreign Policy (consulté le )
  54. Le secteur de la santé en Egypte, gouv.fr, 20 janvier 2018
  55. Le secteur ferroviaire égyptien, gouv.fr, 24 juin 2018
  56. L’Egypte se dote d’une première ligne TGV, jackpot pour Siemens, capital, 1er septembre 2021
  57. Emmanuèle Frois, « La Vierge, les coptes et moi : un film miraculeux », sur LEFIGARO, (consulté le )
  58. « Egypt - The World Factbook », sur www.cia.gov (consulté le )
  59. (en) « Religion & Public Life », sur Pew Research Center (consulté le ).
  60. « Quatre Égyptiens lynchés à mort, car ils étaient chiites », Slate Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
  61. (en) Martyn Thomas et Adly Youssef, Copts in Egypt : a Christian minority under siege, Vandenhoeck & Ruprecht, , 192 p. (ISBN 3-85710-040-0, lire en ligne), p. 47.
  62. (en) « Baha'i of Egypt », sur minorityrights.org, (consulté le )
  63. (en) Meeting with Mr. Securel of Cairo, Egypt, Oct. 28, 1948, AJC/FAD-1, Box 12, Foreign Countries, Egypt
  64. (en) Mangoubi, Rami, « A Jewish Refugee Answers Youssef Ibrahim », Middle East Times, 30 octobre 2004.
  65. (en) Joel Beinin, The Dispersion of Egyptian Jewry: Culture, Politics, and the Formation of a Modern Diaspora; introduction
  66. (en) Najat Abdulhaq, Jewish and Greek Communities in Egypt : Entrepreneurship and Business before Nasser, , 384 p. (ISBN 978-0-85772-992-7, 0-85772-992-6 et 978-0-85772-795-4, OCLC 949885371, lire en ligne), p. 198
  67. « Jews of Egypt », sur www.jewishvirtuallibrary.org (consulté le )
  68. (en)Mangoubi, Rami, « My Longest 10 Minutes », The Jerusalem Post, 30 mai 2007.
  69. Joel Beinin, The dispersion of Egyptian Jewry : culture, politics, and the formation of a modern diaspora, University of California Press, (ISBN 978-0-520-92021-7, 0-520-92021-X et 0-585-13078-7, OCLC 44963168, lire en ligne)
  70. AFP, « Égypte : annulation d'une cérémonie pour la réouverture d'une synagogue », sur L'Express, (consulté le ).
  71. « Amir Ramses », sur Le Figaro.fr (consulté le )
  72. (en) « The World Factbook — Central Intelligence Agency », sur cia.gov.
  73. Franceinfo, « L'Égypte franchit le cap symbolique des 100 millions d'habitants », sur www.francetvinfo.fr (consulté le ).
  74. « Que reste-t-il de la francophonie en Égypte ? », sur L'Orient littéraire, (consulté le ).
  75. Moulid, qui signifie naissance en arabe, est une célébration d'une personne sainte. Il est célébré aussi bien par les musulmans que les chrétiens en Égypte, pour honorer leurs saints. Bien que la majorité des Égyptiens soient musulmans, certains saints coptes sont également honorés dans des célébrations.
  76. « CAN : histoire, palmares, liste des vainqueurs », sur mada-sport.com (consulté le ).
  77. « Carte des membres de l'AIMF », sur www.aimf.asso.fr (consulté le )
  78. Doha Chiha, « La francophonie en Égypte. Aperçu historique », Cahiers de l'Association internationale des études françaises, vol. 56, no 56, , p. 67-73 (lire en ligne).
  79. « Message de Boutros Boutros-Ghali » [archive du ], sur francophonie.org.
  80. « La Bibliothèque Nationale de France offre 500 000 livres à la bibliothèque d’Alexandrie », sur bnf.fr.
  81. Un don exceptionnel de la Bnf à la Bibliothèque d'Alexandrie, Cultures no 111, p. 15.
  82. « Lettre no 37 - Billet du bilingue » [archive du ], sur ciep.fr.
  83. « Les écoles francophones d’Égypte »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur ambafrance-eg.org.

Voir aussi

Bibliographie

  • Marcel Brion, Histoire de l'Égypte, Paris, Fayard, .
  • Raoul Clément, Les Français d'Égypte aux XVIIe et XVIIIe siècles, Le Caire, Institut français d'archéologie orientale, .
  • Marcel Colombe, L'évolution de l'Égypte : 1924-1950, Paris, G.P. Maisonneuve, .
  • Philippe Conrad (préf. Jean Leclant), Égypte, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Culture guides Clio », .
  • Collectif, L'Égypte au XIXe siècle, Paris, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, .
  • Leonard Cottrell (en), L'Égypte, Paris, Arthaud, .
  • (en) Arthur Goldschmidt, Historical dictionary of Egypt, Oxford, Scarecrow Press, , 3e éd., 510 p.
  • (en) Arthur Goldschmidt, Biographical dictionary of modern Egypt, Londres, Lynne Rienner, , 297 p.
  • Albert Hourani, Histoire des peuples arabes, Paris, Seuil,
  • Jean Jolly, L'Afrique et son environnement européen et asiatique, Paris, L'Harmattan,
  • Bernard Lugan, Histoire de l'Égypte des origines à nos jours, Paris et Monaco, Le Rocher, , 290 p. (ISBN 978-2-268-04173-5, présentation en ligne).
  • Bernard Lugan, Histoire de l'Afrique du Nord (Égypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc) : des Origines à nos jours, Paris, Le Rocher, , 736 p. (ISBN 978-2-268-08167-0).
  • Robert Mantran, L'Égypte d'aujourd'hui : permanence et changements (1805-1976), Paris, Centre national de la recherche scientifique, .
  • Violaine Vanoyeke, Les véritables inventions des Égyptiens, Le Rocher,

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’Égypte
  • Portail de l’Afrique
  • Portail de l’Asie
  • Portail du Moyen-Orient
  • Portail du monde arabe
  • Langue française et francophonie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.