Attentat
Un attentat est une action destinée à nuire (à attenter) aux biens ou à la vie d'autrui. On parle généralement d'attentat dans un contexte politique, voire terroriste.
Pour les articles homonymes, voir Attentat (homonymie).
Dans le droit pénal[1], il désigne le plus souvent l'attentat contre la sûreté de l'État qui est un crime ayant comme but soit de changer ou de détruire le gouvernement, soit d'inciter les citoyens et habitants à s'armer contre l'autorité constitutionnelle, comme le fait d'inciter à la guerre civile ou de porter la dévastation, le massacre et le pillage dans une ou plusieurs communes[2].
Il existe également des faux attentats, c'est-à-dire des menaces qui ne se concrétisent pas, mais qui perturbent les activités courantes. Dans ce cas, on pourrait parler d'attentat à la conduite normale des affaires ou de la vie en société.
Types d'attentats
Le classement des attentats peut se faire de multiples façons.
La distinction principale est certainement celle qui concerne les objectifs et le commanditaire de l'attentat, qui peut être
- un ennemi déclaré de la cible, dans le but simplement de nuire ;
- un ami supposé, qui commet alors une trahison ;
- un ami agissant pour le compte de la cible, on parle alors de provocation ;
- une personne croyant agir en vue d'un certain objectif, alors qu'il a été manipulé dans le cadre d'un « coup tordu ». Ces cas ont alors une complexité sans limite, avec des interactions entre de multiples protagonistes se mentant les uns aux autres.
Ils se classent selon la méthode :
- guet-apens : on attend le passage de la cible pour déclencher une fusillade afin de l'éliminer, comme dans le cas du général de Gaulle au Petit-Clamart et du président John Fitzgerald Kennedy à Dallas ;
- attentat à la bombe : une charge explosive est placée dans l'intention de détruire des biens ou de tuer des personnes ou, plus rarement, simplement pour démontrer la capacité de nuisance de ceux qui l'ont posée. La charge peut être dissimulée n'importe où, dans un bâtiment, un lieu public, un véhicule piégé, dans une lettre ou un colis piégé. Unabomber était un terroriste aux colis piégés ;
- attentat-suicide : une personne se charge de provoquer la mort et la destruction en y laissant sa propre vie. Cette méthode est imparable, sauf à imposer des restrictions insupportables (destruction complète de la vie privée). 2 750 morts le 11 septembre 2001 à New York : un avion détourné qui heurte la tour Nord du World Trade Center à 8 h 46 et de même pour la tour Sud à 9 h 3[3] ;
- voiture-bélier : le conducteur d'un camion tue 84 personnes sur environ 1,7 km, à Nice, le 14 juillet 2016[4].
Ils se classent aussi selon la cible :
- personnes anonymes ;
- individu ciblé ;
- installation industrielle ou commerciale, et bâtiment (vide ou avec le public présent) ;
- autobus, avion, bateau ou autres moyens de transport, et leurs utilisateurs.
Certains attentats sont parfois camouflés en banals accidents, tandis qu'à l'inverse un même attentat peut faire l'objet de multiples revendications.
Lutte contre les attentats
En France, un dispositif spécial a été mis en place à deux reprises depuis 1995 pour réduire les risques d'attentats : le plan Vigipirate, qui était toujours en cours en 2015. Il comprend un certain nombre de mesures dissuasives comme le contrôle des sacs aux entrées de lieux accueillant du public en nombre, la mise en place de barrières de police devant certains lieux très fréquentés, la mise en place d'un nombre accru de forces de l'ordre, assistées par des militaires, le démontage des poubelles de rue métalliques, ou encore l'interdiction de stationner devant des lieux sensibles (écoles, lieux de culte, entre autres). En juillet 2016, le gouvernement français lance son application SAIP pour les smartphones, afin d'avertir les utilisateurs en cas d'attentat à proximité des lieux où ils se trouvent [5]. Cette application cumule toutefois les ratés et, face à son impopularité, est arrêtée moins de deux ans après son lancement[6].
L'Organisation des Nations unies tout en condamnant les attentats, « considère aussi comme prioritaire la question de la protection des droits de l'homme dans le contexte des mesures antiterroristes »[7].
Usage correct
Un attentat est, par définition, une « tentative criminelle contre quelqu'un », ou une « tentative criminelle contre quelque chose »[8].
Lorsqu'il échoue, c'est donc un attentat "raté" et en aucun cas une « tentative d'attentat », cette dernière expression étant un pléonasme.
Notes et références
- « Code Pénal - Legifrance », sur http://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- Code pénal, Volume 1, Recueil Sirey, 1952, p. 420
- Il y a 13 ans, les attentats-suicides du 11 septembre 2001 à New York sudouest.fr 2014 septembre 11
- Attentat de Nice : les réponses à vos questions lemonde.fr 2016 juillet 17
- Guillaume Biet, « Euro 2016 : SAIP, l'application qui alerte en cas d'attentats », Europe 1, (lire en ligne)
- William Audureau, Morgane Tual et Perrine Signoret, « Application SAIP : deux ans de couacs et des responsabilités partagées », Le Monde, (lire en ligne)
- « Action de l'ONU contre le terrorisme, I- Protection des droits de l'homme lorsqu'on combat le terrorisme », sur http://www.un.org/fr/ (consulté le )
- Le Petit Robert 1977.
Voir aussi
Articles connexes
- Liste d'attentats meurtriers
- Catastrophe
- Terrorisme
- Gestion de l'assurance et de la réassurance des risques attentats et actes de terrorisme
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- Peines en cas d'attentats contre la famille royale marocaine (les peines en cas d'attentats contre le roi du Maroc y sont aussi citées)
Liens externes
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