Aigues-Mortes

Aigues-Mortes, en occitan Aigas-Mòrtas, en provençal Aigua Morta, est une commune française de Petite Camargue, située à la pointe sud du département du Gard, en région Occitanie.

Aigues-Mortes

Aigues-Mortes.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Gard
Arrondissement Nîmes
Intercommunalité Communauté de communes Terre de Camargue
(siège)
Maire
Mandat
Pierre Maumejean
2020-2026
Code postal 30220
Code commune 30003
Démographie
Gentilé Aigues-Mortais, Aigues-Mortaise
Population
municipale
8 456 hab. (2018 )
Densité 146 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 34′ 03″ nord, 4° 11′ 36″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 3 m
Superficie 57,78 km2
Type Commune urbaine et littorale
Unité urbaine Aigues-Mortes
(ville isolée)
Aire d'attraction Le Grau-du-Roi
(commune du pôle principal)
Élections
Départementales Canton d'Aigues-Mortes
(bureau centralisateur)
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Aigues-Mortes
Géolocalisation sur la carte : Gard
Aigues-Mortes
Géolocalisation sur la carte : France
Aigues-Mortes
Géolocalisation sur la carte : France
Aigues-Mortes
Liens
Site web ville-aigues-mortes.fr

    Elle est renommée pour ses remparts et ses arènes, appelées le Plan des Théâtres et destinées aux courses camarguaises. Les Salins d'Aigues-Mortes qui exploitent le marais de Peccais, emblématique de la production du sel camarguais, se trouve également sur le territoire de la commune. Ses habitants s'appellent les Aigues-Mortais et Aigues-Mortaises et aigamortencs en occitan.

    Géographie

    Localisation

    Par le réseau routier, Aigues-Mortes est située à 35 km environ de Nîmes (préfecture du Gard) et 30 km de Montpellier (Hérault). À vol d'oiseau, elle est à 32,5 km de Nîmes et 26 km de Montpellier[1].

    Site

    Le territoire communal est composé d'une partie de la plaine humide et des étangs de Petite Camargue dont les plus grands sont l'étang du Roy au sud-est, l'étang de la Ville immédiatement au sud d'Aigues-Mortes, une partie de l'étang de Caitives dont le reste se trouve sur Saint-Laurent-d'Aigouze, l'étang de la Marette au sud-ouest de la ville, et environ 63 hectares de l'étang de Mauguio à l'ouest.

    Au sud-ouest, il est séparé du golfe du Lion (mer Méditerranée) par la commune du Grau-du-Roi. Aigues-Mortes est cependant reliée à la mer par le canal du Grau-du-Roi. Ainsi les communes de Saint-Laurent-d'Aigouze et Le Grau-du-Roi sont limitrophes de celle d'Aigues-Mortes.

    À l'ouest, la commune est contigüe par un angle de sa limite à celle de Mauguio (Hérault) qu'elle effleure sur la pointe de la Radelle dans l'étang de Mauguio. Au sud-est, elle est mitoyenne des Saintes-Maries-de-la-Mer sur environ 800 m.

    Tout le territoire de la moitié sud de la commune est occupé par des salines, des étangs et des marais, qui sont également largement dominants dans la partie nord. Ainsi, il n'y a que très peu de hameaux : Corbière, mas du Bosquet, mas du grand Môle, mas du Petit Chaumont et mazet de Bel-Air[1].

    Aigues-Mortes est l'une des 81 communes membres du Schéma de cohérence territoriale (Scot) du Sud du Gard et fait également partie des 34 communes du pays Vidourle-Camargue. Aigues-Mortes est aussi l'une des quatre « Loi littoral » du Scot du Sud du Gard.

    Communes limitrophes

    Hydrographie et relief


    Climat

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 14,6 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,9 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 12,2 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 16,6 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 614 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 5,7 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 2,3 j

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[3].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[2].

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1959 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records AIGUES-MORTES (30) - alt : 1m, lat : 43°32'12"N, lon : 04°12'24"E
    Records établis sur la période du 01-02-1959 au 02-06-2021
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 3,6 4,2 7,1 9,8 13,6 17,1 19,7 19,3 16 12,8 7,7 4,5 11,3
    Température moyenne (°C) 7,1 7,9 11,1 13,6 17,5 21,3 24 23,7 20,1 16,2 11 7,8 15,1
    Température maximale moyenne (°C) 10,6 11,7 15,1 17,4 21,4 25,5 28,4 28 24,2 19,7 14,4 11,1 19
    Record de froid (°C)
    date du record
    −10
    12.01.1987
    −13
    04.02.1963
    −5
    02.03.05
    −1
    06.04.1980
    4,5
    09.05.1974
    6
    04.06.1984
    12
    16.07.01
    11
    30.08.1986
    5
    21.09.1977
    1
    23.10.1974
    −4
    29.11.1995
    −9
    27.12.1962
    −13
    1963
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    20,6
    19.01.07
    23,2
    03.02.20
    26,7
    23.03.19
    32
    08.04.11
    33,7
    24.05.11
    40,9
    28.06.19
    38
    07.07.1982
    38,3
    02.08.18
    35,4
    05.09.16
    31,5
    12.10.11
    24,5
    03.11.1970
    21
    26.12.1999
    40,9
    2019
    Ensoleillement (h) 142,9 168,1 220,9 227 263,9 312,4 339,7 298 241,5 168,6 148,8 136,5 2 668,2
    Précipitations (mm) 53,7 40,6 32,3 51,8 38,8 21,2 12,4 28,7 70,1 89,2 64,8 54,9 558,5
    Source : « Fiche 30003001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/06/2021 dans l'état de la base


    Transports

    Vue aérienne d'Aigues-Mortes.

    Fluvial

    La ville d'Aigues-Mortes est à un carrefour de canaux :

    Ferroviaire

    La ligne Nîmes - Le Grau-du-Roi dessert les villes et villages des Costières et du littoral, avec terminus au Grau-du-Roi. Elle est également utilisée pour le transport du sel fabriqué par une des exploitations salinières du groupe Salins (voir le lien ci-dessous).

    Routier

    Le développement du tourisme balnéaire depuis les années 1960 a été marqué par la construction de nouvelles stations balnéaires (La Grande-Motte) ou l'extension des existantes (Le Grau-du-Roi-Port-Camargue). Pour faciliter leur accès aux touristes, le réseau routier littoral a été densifié et relié à l'autoroute A 9. Aigues-Mortes bénéficie ainsi de ces axes :

    La ligne de bus 106 permet aussi de rallier Montpellier ainsi que les Saintes-Maries-de-la-Mer.

    Urbanisme

    Typologie

    Aigues-Mortes est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[7],[8],[9]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Aigues-Mortes, une unité urbaine monocommunale[10] de 8 325 habitants en 2017, constituant une ville isolée[11],[12].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Grau-du-Roi, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 3 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].

    La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[15]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[16],[17].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des zones humides (46,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (47,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones humides côtières (45,4 %), cultures permanentes (23,9 %), terres arables (7,3 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), eaux maritimes (7,3 %), zones urbanisées (4,1 %), forêts (2,1 %), zones humides intérieures (1,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,2 %)[18].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Le nom d'Aquae Mortuae est cité lors de l'embarquement de saint Louis en 1248 en ce lieu pour sa première croisade[19]. Ce nom procède de l'occitan Aigas Mòrtas « eaux mortes », c'est-à-dire « eaux stagnantes », équivalent des types toponymiques de langue d'oïl « Morteau »[20].

    Il est intéressant de signaler que les habitants d'Aigues-Mortes demandèrent à saint Louis de nommer l'agglomération naissante du nom de eBona per Forsa (« Bonne malgré le hasard »). Le nom usuel Aigues-Mortes resta cependant en usage jusqu'à nos jours.

    Le nom d’Aigues-Mortes provient des marais et des étangs qui s'étendaient autour du village et aussi du fait qu'il n'y a jamais eu d'eaux vives à Aigues-Mortes[réf. souhaitée].

    Grau est issu de l'occitan grau signifiant « estuaire » ou « chenal », coupure par laquelle la mer communique avec un étang du littoral. Ainsi Grau du Roi signifie en français « Chenal du Roi ».

    Histoire

    Les remparts d'Aigues-Mortes ont été construits par Saint Louis. En effet, dès le début de son règne, Louis IX souhaite se doter d'un débouché sur la Méditerranée ; c'est dans ce contexte qu'il fait construire le port d'Aigues-Mortes.

    Antiquité

    Un Romain du nom de Peccius aménage les premiers marais salins et donne son nom au marais du Peccais[21]. L'exploitation du sel avait commencé dès le Néolithique et s'était continuée à la période hellénistique, mais l'exploitation antique des salins n'a donné lieu à aucune découverte archéologique majeure et il est prévisible que ces vestiges aient été détruits par les installations des salins modernes[22].

    Moyen Âge

    En 791, Charlemagne fait ériger la tour Matafère, au milieu des marécages, pour la sûreté des pêcheurs et des ouvriers des salins. Certains avancent que la signalisation et la transmission des nouvelles n’étaient pas étrangères à l’édification de cette tour destinée à donner l’alerte, en cas d’arrivée d’une flotte, à la tour Magne, à Nîmes. La vocation de cette tour passe du plan guerrier au plan spirituel quand Charlemagne l’octroie à l’abbaye de bénédictins, consacrés à l’Opus Dei (l'œuvre de Dieu) et dont les incessantes psalmodies, de jour comme de nuit, font désigner leur couvent du titre de Psalmody ou Psalmodi. Ce couvent existe en 812, comme le confirme un acte de dotation faite par le Nîmois Badila à l’abbaye[23]. À cette époque, les habitants, qui vivent dans des cabanes en roseaux, tirent leur subsistance de la pêche, de la chasse et de la production du sel produit dans différents petits marais salants en bordure de mer. La région est alors sous la domination des moines de l'abbaye de Psalmody.

    En 1240, Louis IX, qui veut se débarrasser de l'emprise des marines italiennes pour le transport des troupes pour les croisades, s'intéresse à la position stratégique que représente ce lieu pour son royaume. À cette époque, Marseille appartient à son frère Charles d'Anjou, comte de Provence, Agde à Raymond VII, comte de Toulouse, et Montpellier à Jacques Ier, roi d'Aragon. Saint Louis souhaite un accès direct à la mer Méditerranée. Il obtint des moines de l'Abbaye la ville et les terres alentour par échange de propriétés. Les habitants sont exemptés de la gabelle, impôt prélevé sur le sel qu'ils peuvent prendre sans contrainte[24]. Il construit une route entre les marais et y bâtit la tour Carbonnière pour servir de tour de guet et ainsi protéger l'accès à la ville. Saint Louis construit ensuite la tour de Constance pour abriter sa garnison. En 1272, le fils et successeur de Louis IX, Philippe le Hardi, ordonne la poursuite de la construction de remparts pour ceinturer complètement la petite ville. Les travaux ne s’achèveront que 30 ans plus tard grâce à Philippe le Bel.

    C'est de cette ville que Louis IX part par deux fois pour les Croisades : la septième croisade en 1248 et la huitième croisade en 1270 pour Tunis, où il meurt de dysenterie, du typhus voire de scorbut selon les historiens. 1270 constitue à tort, pour beaucoup d'historiens, la dernière étape d'un processus engagé à la fin du XIe siècle. Le jugement est hâtif car le transfert de croisés ou de mercenaires à partir du port d'Aigues-Mortes a continué. L'ordonnance donnée en 1275 au chevalier Guillaume de Roussillon par Philippe III le Hardi et le pape Grégoire X après le concile de Lyon de 1274 en guise de renfort à Saint-Jean-d'Acre en Orient, démontre que l'activité maritime y perdure toujours en vue d'une neuvième croisade qui n'aura jamais lieu[25]. De ce fait de 1270 découle la croyance populaire voulant que la mer atteigne Aigues-Mortes à cette époque. En fait, comme le confirment les études de l'ingénieur Charles Léon Dombre, l'ensemble du port d'Aigues-Mortes comprenait le port proprement dit, qui se trouvait dans l'étang de la Marette, le Canal-Viel et le Grau-Louis, le Canal-Viel étant le chenal d'accès à la mer. C'est approximativement sur le Grau-Louis qu'est construite aujourd'hui La Grande-Motte.

    Au début du XIVe siècle, Philippe le Bel utilisa le site fortifié pour y incarcérer les Templiers. Entre le et le , quarante-cinq d'entre eux furent mis à la question, reconnus coupables et retenus prisonniers dans la tour de Constance[26].

    Époque moderne

    Aigues-Mortes conservait encore ses privilèges accordés par les rois[28]. Curieusement, c´est un des grands protestants en la personne de Jean d'Harambure dit « le Borgne », commandant des chevau-légers du roi Henri IV et ancien gouverneur de Vendôme qui sera nommé gouverneur d'Aigues-Mortes et de la Tour Carbonnière le . Pour ce faire, il prête serment entre les mains du connétable Henri de Montmorency, alors gouverneur du Languedoc. Mais celui-ci, catholique, soutient le rival Adrien de Chanmont, Seigneur de Berichère. Le conflit dure jusqu'en 1612 et Harambure, soutenu par les pasteurs du Bas-Languedoc et les habitants finit par avoir raison d´autant qu´il a l´appui personnel de la reine. (BN L. K7 50) Il finit par démissionner, le , en faveur de son fils Jean d´Harambure, mais le roi Louis XIII le rétablit pour six ans. Le , il quitte ses fonctions au profit de Gaspard de Coligny, non sans avoir obtenu un témoignage de reconnaissance des magistrats et consuls de la ville.

    Au début du XVe siècle, d'importants travaux sont entrepris pour faciliter l'accès d'Aigues-Mortes à la mer. L'ancien Grau-Louis, creusé pour les croisades, est remplacé par le Grau-de-la-Croisette et un port est creusé à l'aplomb de la Tour de Constance. Celui-ci perd son importance, dès 1481, lorsque la Provence et Marseille sont rattachés au royaume de France. Seule l'exploitation du sel du marais de Peccais incite François Ier, en 1532, à faire relier les salins d'Aigues-Mortes à la mer. Mais ce chenal, dit Grau-Henri, s'ensable à son tour. L'ouverture, en 1752, du Grau-du-Roi résout pour un temps le problème. Celui-ci trouve enfin une solution, en 1806, en transformant Aigues-Mortes en port fluvial grâce au canal du Rhône à Sète[29] (qui débouche dans l'étang de Thau dans la partie territoriale frontignanaise).

    Époque contemporaine

    Les Remparts d'Aigues-Mortes, vers 1843
    Alexandre-Gabriel Decamps
    musée du Louvre

    Pendant la Révolution française, la ville est appelée Port-Pelletier[30]. À cette époque, le port a failli disparaître en raison d'un envasement induit par l'intensification du labour dans le bassin versant, contemporain d'une reprise des défrichements des bois et forêts à la suite de l'abolition des privilèges. Le recul du couvert boisé a favorisé l'érosion des sols et, par suite, un apport plus important d'alluvions qui se déposent dans les ports de la région. Ainsi, en 1804 le préfet « M. de Barante père » écrivait-il dans un rapport[31] que « Les côtes de ce département sont plus exposées aux atterrissements[Note 4].... Les ports de Maguelonne et d'Aigues-Mortes et le vieux port de Cette n'ont plus d'existence que dans l'histoire » alerte-t-il ; « Un désir immodéré de recueillir a multiplié ces défrichements depuis 1790.... L'avidité de jouir a dévoré en peu d'années la ressource de l'avenir; les montagnes, ouvertes parla charrue, n'ont montré bientôt qu'un roc nu et stérile; chaque sillon est devenu un ravin; la terre végétale, entraînée par les orages, a été portée dans les rivières, et de là dans les parties inférieures, où elle sert chaque jour à l'atterrissement des parties les plus basses et les plus marécageuses »

    Le massacre des Italiens (août 1893)

    Massacre des saliniers italiens d'Aigues-Mortes.

    La Compagnie des Salins du Midi lance à l'été 1893 le recrutement des ouvriers pour le battage et le levage du sel. L'embauche est en réduction en raison de la crise économique que connaît l'Europe alors que la perspective de trouver un emploi saisonnier a attiré, cette année-là, un plus grand nombre d'ouvriers.

    Ceux-ci se partagent en trois catégories surnommées les « Ardéchois », paysans, pas forcément originaire d'Ardèche, qui laissent leur terre le temps de la saison, les « Piémontais » composés d'Italiens originaires de tout le nord de l'Italie et recrutés sur place par des chefs d'équipe, les chefs de colle, et les « trimards » composés en partie de vagabonds[32].

    En raison du recrutement opéré par la Compagnie des Salins du Midi, les chefs de colle sont contraints de composer des équipes comprenant des Français et des Italiens[33]. Dès le début de la matinée du , une rixe éclate entre les deux communautés qui se transforme rapidement en lutte d'honneur[34]. Cette lutte est parfois considérée comme le [déclencheur du] plus grand pogrom de l'histoire contemporaine de la France[35],[36], représenté dans les journaux de l'époque comme Le Monde Illustré[37].

    Malgré l'intervention du juge de paix et des gendarmes, la situation dégénère rapidement[38]. Certains trimards rejoignent Aigues-Mortes et y affirment que des Italiens ont tué des Aiguemortais, ce qui fait grossir leurs rangs de la population et des personnes qui n'ont pas réussi à se faire embaucher[38].

    Un groupe d'Italiens est alors attaqué et doit se réfugier dans une boulangerie que les émeutiers veulent incendier. Le préfet fait appel à la troupe vers 4 heures du matin. Celle-ci n'arrive sur les lieux qu'à 18 heures, après le drame[39].

    Dès le début de la matinée, la situation s'envenime. Les émeutiers se rendent dans les salins de Peccais où se trouvent le plus grand nombre d'Italiens que le capitaine des gendarmes Cabley essaie de protéger en promettant aux émeutiers de chasser les Italiens une fois raccompagnés à la gare d'Aigues-Mortes[40]. C'est durant le trajet que les Italiens assaillis par les émeutiers sont massacrés par une foule que les gendarmes ne réussissent pas à contenir. Il y a sept morts et une cinquantaine de blessés dont certains conserveront des séquelles à vie[41],[42], ce qui constitue le plus grand massacre d'immigrés de l'histoire contemporaine de la France mais aussi l'un des plus grands scandales de son histoire judiciaire[43] puisque aucune condamnation ne sera jamais prononcée.

    L'affaire devient un enjeu diplomatique et la presse étrangère, dont celle transalpine, prend fait et cause pour les Italiens[44]. Des émeutes anti-françaises éclatent en Italie[45]. Un règlement diplomatique est trouvé et les parties sont indemnisés[46] alors que le maire nationaliste Marius Terras doit démissionner[47].

    Une pièce de théâtre de Serge Valletti, Sale Août, se fonde sur ces événements tragiques.

    XXIe siècle

    Le , dans le quartier du Bosquet, un couple tire depuis sa voiture sur une dizaine de jeunes d'origine maghrébine, faisant un blessé léger. L'homme et la femme sont condamnés le surlendemain, respectivement; à quatre et deux ans de prison de ferme, provoquant, auprès d'une partie de la population, un élan de soutien vis-à-vis des condamnés, qui met en lumière la banalisation du racisme anti-Arabes et rappelle les incidents de 1893 dans la même ville[48],[49].

    Le , à l'occasion du 800e anniversaire de la naissance de Louis IX, la ville d'Aigues-Mortes organise des cérémonies commémoratives auxquelles participe son descendant Louis de Bourbon, duc d'Anjou, ainsi que son épouse Marie-Marguerite. Le prince rappelle alors que son aïeul, au XIIIe siècle, ouvrit la voie à une profonde réforme institutionnelle en octroyant une des premières chartes communales, permettant d’affranchir les villes du pouvoir féodal[50]. À cette occasion, le maire Pierre Mauméjean rappelle « l’amour et l’attachement réel des Aigues-Mortais pour le roi fondateur de la cité et leur reconnaissance pour tout ce qu’il a fait pour eux ». Il ajoute « combien Aigues-Mortes est fière et honorée de recevoir pour la deuxième fois l'homme (Louis de Bourbon) qui avait été fait citoyen de la ville, lors de la Saint Louis de 1992, par le maire de l'époque René Jeannot, présent ce jour »[51].

    Politique et administration

    Tendances politiques et résultats

    Les dernières élections municipales à Aigues-Mortes ont eu lieu les 23 et .

    Cinq listes étaient présentes au premier tour, une liste PS représentée par le maire sortant Cédric Bonato, une liste divers gauche et écologistes représentée par Didier Caire, une liste d’union de la droite UDI-UMP représentée par Pierre Mauméjean, une liste divers droite représentée par Isabelle Secrétan et une cinquième liste apparentée FN portée par Stéphane Pignan.

    Les résultats du premier tour : inscrits 6 951, abstentions 1 859 (26,74 %), votants 5 092 (73,26 %), blancs et nuls 126 (1.81 %), suffrages exprimés 4 966 (71.44 %), Pierre Mauméjean (Union de la droite) 35,84 %, Cédric Bonato (PS) 34,51 %, Isabelle Secrétan (Divers Droite) 11,43 %, Stéphane Pignan 11,09 % et Didier Caire (divers gauche) 7,1 %.

    Les résultats du second tour : Inscrits 6 951, abstentions 1 569 (22,57 %), votants 5 382 (77,43 %), Blancs et Nuls 163 (2,34 %), exprimés 5219 (75,08 %), Pierre Mauméjean (Union de la droite) 50,16 %, Cédric Bonato (PS) 43,2 %, Stéphane Pignan (FN) 6,62 %.

    Pierre Mauméjean devient le 7e maire d’Aigues-Mortes de la Cinquième République.

    Administration municipale

    Centre-ville d'Aigues-Mortes.

    Le conseil municipal aigues-mortais comprend 29 membres, dont le maire, 8 adjoints et 20 conseillers municipaux.

    Depuis les dernières élections municipales, sa composition est la suivante :

    GroupePrésidentEffectifStatut
    Unis pour Aigues-Mortes
    LR-UDI-DVD
    Pierre Mauméjean22majorité
    Tous pour Aigues-Mortes avec Cédric Bonato
    DVG
    Cédric Bonato6opposition
    Pour une droite unie et forte
    DVD
    Stéphane Pignan1opposition

    Liste des maires

    Mairie d'Aigues-Mortes.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[53].

    En 2018, la commune comptait 8 456 habitants[Note 5], en augmentation de 0,07 % par rapport à 2013 (Gard : +1,67 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 8002 6052 6302 5772 8973 2403 3933 9684 046
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    3 6773 8653 9323 8334 1133 5643 9063 9813 897
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    4 5113 8993 9004 3483 8784 1233 8393 6163 746
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    4 2034 1974 5314 4724 9996 0126 7988 3418 385
    2018 - - - - - - - -
    8 456--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[30] puis Insee à partir de 2006[54].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est la suivante :

    • 47,6 % d’hommes (0-14 ans = 17,7 %, 15 à 29 ans = 17,1 %, 30 à 44 ans = 22 %, 45 à 59 ans =21,1 %, plus de 60 ans =22 %)
    • 52,4 % de femmes (0-14 ans = 16,9 %, 15 à 29 ans = 15,1 %, 30 à 44 ans = 23,5 %, 45 à 59 ans =19,9 %, plus de 60 ans =24,5 %)

    La population féminine est en surreprésentation par rapport à celle des hommes. Le taux (52,4 %) est sensiblement du même ordre que le taux national (51,8 %).

    Pyramide des âges à Aigues-Mortes en 2007 en pourcentage[55].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,3 
    90  ans ou +
    1,2 
    6,0 
    75 à 89 ans
    7,4 
    15,7 
    60 à 74 ans
    15,9 
    21,1 
    45 à 59 ans
    19,9 
    22,0 
    30 à 44 ans
    23,5 
    17,1 
    15 à 29 ans
    15,1 
    17,7 
    0 à 14 ans
    16,9 
    Pyramide des âges du département du Gard en 2007 en pourcentage[56].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,4 
    90  ans ou +
    1,1 
    6,9 
    75 à 89 ans
    9,9 
    14,6 
    60 à 74 ans
    15,1 
    21,3 
    45 à 59 ans
    20,9 
    19,9 
    30 à 44 ans
    19,8 
    17,7 
    15 à 29 ans
    16,1 
    19,1 
    0 à 14 ans
    17,0 

    Enseignement

    La ville d'Aigues-Mortes comporte 4 établissements scolaires, dont la crèche, la maternelle, la primaire Charles Gros et le collège Irène Joliot-Curie.

    Manifestations culturelles et festivités

    Plan des arènes d'Aigues-Mortes.

    Aigues-Mortes est une ville de traditions camarguaises. Chaque année, la seconde semaine d’octobre, elle célèbre la fin des vendanges ainsi que la fin de la récolte du sel.

    La fête votive est l’occasion pour les familles du village de se retrouver autour de traditions ancestrales qui font le socle du patrimoine culturel aigues-mortais. Côté remparts Sud, chaque famille construit son « théâtre » ; les 101 théâtres forment le plan, une arène éphémère qui, une semaine durant (et un weekend de revivre), accueille des courses camarguaises où chacun peut s’essayer à l’art du raset avec des vaches et taureaux emboulés.

    Cette semaine festive est fréquentée par des milliers de touristes et d’habitués de la région ; c'est un moment de ferveur et de partage qui met en valeur l’identité camarguaise de la cité médiévale.

    Un comité des fêtes est constitué pour cette occasion ; il a la charge d’organiser chaque année ces festivités en respectant les traditions ancestrales et en veillant à la sécurité de toutes et tous les participants.

    Médias

    • Delta FM, radio locale diffusant sur le 88.9

    Économie

    Flamant rose géant au rond-point D 62-D 718.

    Agriculture

    Les toits d'Aigues-Mortes, les remparts puis les salins et la mer.
    • L'élevage de taureaux et de chevaux de Camargue. Les deux sont élevés pratiquement à l'état sauvage dans les marais environnants.
      • Le taureau camarguais est plus petit que les taureaux de combat espagnols, trapu, les cornes et la tête hautes. Il mesure environ 1,40 m au garrot. Il est principalement destiné à la course à la cocarde qui est très populaire dans la région.
      • Le cheval de Camargue est le compagnon indispensable des gardians pour se déplacer dans les marais et trier les taureaux. D'après certaines découvertes d'ossements, il semblerait que le cheval de Solutré de l'ère quaternaire soit son ancêtre. De ce fait, le cheval de Camargue n'est pas très grand, 1,50 m environ. Il possède une énorme résistance adaptée au terrain. Sa robe est marron à la naissance pour progressivement devenir blanche après quelques années.

    Industries

    • Production du sel par l'exploitation salinière du groupe Salins. Sans doute exploités dès l'Antiquité, les salins d'Aigues-Mortes attirèrent pêcheurs et sauniers. Les moines bénédictins y établirent dès le VIIIe siècle l'abbaye de Psalmody, afin d'exploiter cette denrée précieuse dans les étangs de Peccais. Les salines resteront très longtemps une des principales ressources de la ville. Pour parvenir aux « tables saunantes », l'eau pompée dans la mer parcourt plus de 70 km dans les roubines[Note 6] ; la concentration de chlorure de sodium y passe de 29 à plus de 260 g/l. Récolté mécaniquement, le sel est amoncelé en de scintillantes « camelles » avant d'être conditionné. On le réserve à l'usage alimentaire.
    Aigues-Mortes et salins.

    Tourisme

    • Le patrimoine médiéval des XIIIe et XIVe siècles de la commune et sa proximité de la mer attirent de nombreux touristes et des résidents.

    Culture locale et patrimoine

    La tour de Constance et les remparts

    Vue panoramique des remparts. Vue du sud-est, côté mer.
    Tour de Constance.

    Les tours et remparts d'Aigues Mortes[57] forment un monument ouvert au public par le Centre des monuments nationaux. La tour de Constance, fut érigée en 1242 par saint Louis sur l’ancien emplacement de la tour Matafère, construite par Charlemagne vers 790, pour abriter la garnison du roi. Les travaux se terminèrent en 1254. Son diamètre est de 22 mètres, sa hauteur au sommet de la lanterne est de 33 ou 40 mètres selon diverses sources… L’épaisseur des murs à la base est de 6 mètres. Au rez-de-chaussée, on trouve la salle des gardes avec son accès protégé par une herse. Au centre de la pièce, une ouverture circulaire permet d’accéder aux sous-sols qui servaient de garde-manger, de réserve de munitions et aussi de cachots. Ce lieu s’appelait les « culs de basse fosse ». Au premier étage, on accède à la salle des chevaliers. Elle ressemble de par sa structure à la salle des gardes. C’est dans cette salle que furent emprisonnées au XVIIIe siècle des protestantes dont la plus connue fut Marie Durand qui grava sur la margelle du puits le mot « résister ». Ce mot est toujours visible de nos jours. Elle fut emprisonnée à l’âge de 15 ans et libérée 38 ans plus tard, avec des prisonniers politiques (Abraham Mazel, chef camisard). Entre ces deux salles, un étroit chemin de ronde, fut construit dans l'épaisseur du mur pour surveiller la salle basse. Après la salle des chevaliers, on accède à la terrasse qui offre un large panorama sur la région, représentant ainsi un poste idéal de surveillance. Les prisonnières étaient quelquefois autorisées à venir y respirer l’air pur.

    Dans les tours et les remparts, sont organisées des expositions : en 2014, par exemple, pour célébrer le 800e anniversaire de la naissance de saint Louis, le Centre des monuments nationaux a organisé une exposition intitulée Saint Louis, de l'Occident à l'Orient, sur saint Louis et les croisades[58]. Les remparts se déploient sur une longueur de 1 600 mètres. Spectaculaires par leur hauteur et l'état de leur conservation (ils n'ont pas été restaurés au XIXe siècle comme cela fut le cas, par exemple, pour Carcassonne), ils constituent, avec la tour de Constance, un témoignage exceptionnel en Europe occidentale de l'architecture militaire en milieu marécageux aux XIIIe et XIVe siècles. Le classement de cet ensemble à l'Unesco , sous le thème de l'homme dans son milieu, est un sujet de mobilisation[59] : un dossier a été constitué en 2011, et de nombreuses actions, dont la suppression des poteaux électriques[60], ont été entreprises pour permettre ce classement. Cette procédure est malheureusement contrariée par les classements déjà effectifs de sites très proches tels le Pont du Gard, Avignon ou Arles…[réf. nécessaire]

    Le Plan des Théâtres

    Le Plan des Théâtres sont des arènes, construites à la fin du XIXe siècle[61], destinées aux courses camarguaises. Elles ont été inscrites en 1993 sur l'inventaire supplémentaire de la liste des Monuments historiques (MH)[61] pour leur intérêt ethnologique et culturel. Elles peuvent accueillir plus de six cents personnes[62].

    La tour Carbonnière

    Située sur la commune de Saint-Laurent-d'Aigouze, la tour Carbonnière est citée pour la première fois dans un texte daté de 1346 qui donne des précisions sur la fonction de l’ouvrage. Il y est dit que « cette forteresse est la clé du royaume en cette contrée. » En effet, située au milieu des marais, elle était le passage obligé pour accéder à Aigues-Mortes. Elle était tenue par une garnison composée d’un châtelain et de plusieurs gardes. Depuis sa terrasse qui pouvait supporter jusqu’à quatre pièces d’artillerie, on a une vue panoramique sur la Petite Camargue.

    La place Saint-Louis

    Statue de saint Louis.

    Elle est le cœur touristique de la cité. Au centre, face à l'entrée principale de la Porte de la Gardette, est érigée la statue de saint Louis, œuvre de James Pradier en 1849.

    Édifices religieux

    L’église Notre-Dame-des-Sablons

    L'église a été inscrite au titre des monuments historiques en 1949[63]. L'élément d'autel gallo-romain se trouvant dans l'emmarchement du chœur de l'église a été classé au titre des monuments historiques en 1990[63]. De nombreux objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées)[63].

    Elle a vraisemblablement été construite avant les remparts, vers le milieu du XIIIe siècle, à l'époque de saint Louis et est de style gothique. Collégiale en 1537, elle fut saccagée par les protestants en 1575. Après la reconstruction du clocher en 1634, elle devint successivement sous la Révolution, temple de la Raison, caserne, magasin à grains et entrepôt de sel. Elle fut rendue au culte en 1804, et restaurée dans un style « néo classique-baroque » assez chargé. De 1964 à 1967, tout ce décor XIXe disparaît, notamment les plafonds à caissons, pour laisser place à l'église, beaucoup plus sobre, et dans l'esprit médiéval que nous voyons aujourd'hui. Depuis 1991, des vitraux créés par Claude Viallat, artiste contemporain appartenant au mouvement artistique Supports/Surfaces, donnent à l'édifice une lumière et une couleur extraordinaires. Le reste du mobilier XVIIIe et XIXe siècles a disparu à cette occasion à l'exception de quelques statues. La façade est surmontée d'un très sobre clocher à peigne abritant trois cloches. La plus importante, 1,07 m de diamètre, date de 1740, classée MH elle fut réalisée par le maître fondeur Jean Poutingon. L'église abrite aussi une statue de saint Louis.

    La chapelle des Pénitents-Gris

    L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1994[64]. Plusieurs objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées)[64].

    Située à l'est de la place de la Viguerie, elle est la propriété de la confrérie des Pénitents gris créée en 1400. La façade est du style Louis XIV. La porte d'entrée du XVIIe siècle est ornée d'une statue en bois. Retable sculpté en 1687 par Sabatier.

    À l'intérieur, un retable représente la passion du Christ. Il fut construit en stuc de plâtre gris en 1687 par le sculpteur montpelliérain Sabatier. Ce retable, sur lequel figurent les armoiries de la confrérie, occupe tout le fond du chœur.

    La chapelle des Pénitents blancs

    Chapelle des Pénitents Blancs, intérieur.

    L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 2007[65]. Plusieurs objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées)[65].

    Située à l'angle de la rue de la République et de la rue Louis-Blanc, elle appartient à la confrérie des Pénitents blancs créée en 1622[66].

    Au-dessus du chœur, sur la voûte, on peut voir une copie du retable de Jérusalem où le Christ a célébré la Pâque et le jeudi Saint avec ses apôtres. Autour du maître-autel, une peinture sur toile retrace la descente du Saint Esprit le jour de la Pentecôte. On l'attribue à Xavier Sigalon, peintre né à Uzès en 1778. De chaque côté du chœur se dressent deux statues : à gauche saint Félix pour la rédemption des captifs, à droite saint Jacques le Mineur, premier évêque de Jérusalem.

    Lou Drapé

    Lou Drapé est un cheval imaginaire mentionné dans le folklore local, qui était censé se promener la nuit autour des remparts de la ville, prendre 50 à 100 enfants sur son dos, et les faire disparaître « on ne sait où ».

    La fougasse d'Aigues-Mortes

    La fougasse appartient aux premières pâtisseries à base levée. Elle peut être sucrée (dénommé parfois « tarte au sucre ») ou salée (avec ou sans gratillons). Traditionnellement, la confection de la fougasse au sucre à Aigues-Mortes était réservée à la période de Noël, au sein des treize desserts. À base de pâte à brioche, sucre, beurre et fleur d'oranger, elle était fabriquée par le boulanger avec les ingrédients apportés par le client. À présent, la fougasse d'Aigues-Mortes se vend toute l'année.

    Vues aériennes

    Patrimoine naturel

    Aigues-Mortes est concernée par 5 zones naturelles protégées, 10 ZNIEFF[67], deux zones spéciales de conservation (ZSC) (sites d'importance communautaire (SIC) sous la directive habitats)[68],[69] et deux zones de protection spéciale (ZPS) (SIC sous la directive oiseaux)[70],[71].

    41 797 ha de la Petite Camargue sont classés comme « zone humide protégée par la convention de Ramsar » et concernent 16 communes dont Aigues-Mortes[Note 7],[72].

    Côté sud elle jouxte le parc naturel régional de Camargue[1].

    Personnalités liées à la commune

    (voir aussi Catégorie:Naissance à Aigues-Mortes)

    Héraldique

    Les armes d'Aigues-Mortes se blasonnent ainsi :

    D'or à un Saint Martin de carnation, vêtu d'azur et chaussé du champ, monté sur un cheval de gueules sellé et harnaché aussi d'or, coupant son manteau aussi de gueules pour en remettre la moitié à un pauvre boiteux de carnation vêtu aussi d'azur, à la béquille au naturel, le tout sur une terrasse de sinople[74].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Adolphe Joanne, Nîmes et Aigues-Mortes..., Paris, Hachette, , 90 p. (lire en ligne).
    • Michel-Édouard Bellet et Patrick Florençon, La cité d'Aigues-Mortes, Éditions du patrimoine, coll. « Itinéraires »,
    • Christian Rollat, L'affaire Roussillon dans la tragédie templière : du Pilat à Aigues-Mortes, de Jérusalem à Carcassonne, S.l, C. Rollat, , 281 p. (ISBN 978-2-952-70490-8 et 2-952-70490-2, OCLC 421775149).
    • Frédéric Simien, Aigues-Mortes, Saint-Cyr-sur-Loire, éditions Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », , 96 p. (ISBN 978-2-849-10389-0, OCLC 469879724, notice BnF no FRBNF40123068).
    • Frédéric Simien, Aigues-Mortes, tome II, éditions Alan Sutton, 2007 (ISBN 978-2-84910-561-0).
    • Frédéric Simien, Aigues-Mortes, tome III, éditions Alan Sutton, 2011 (ISBN 978-2-8138-0345-0).
    • Frédéric Simien, La Camargue fille du Rhône et de la mer, Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), éditions Alan Sutton, , 143 p. (ISBN 978-2-849-10767-6, OCLC 742994054, notice BnF no FRBNF42278861).
    • Gérard Noiriel, Le massacre des Italiens Aigues-Mortes, 17 août 1893, Paris, Fayard, , 294 p. (ISBN 978-2-213-63685-6, OCLC 690776761).
    • Jean-Baptiste Maudet, Terres de taureaux - Les jeux taurins de l'Europe à l'Amérique, Madrid, Casa de Velasquez, , 512 p. (ISBN 8496820378).
    • Jean-Baptiste Maudet, Terres de taureaux - Les jeux taurins de l'Europe à l'Amérique, Madrid, Casa de Velasquez, , 512 p. (ISBN 8496820378), Annexe CD-Rom 112 pages.
    • Luc Martin, L'été de la Colère - la tragédie d'Aigues-Mortes - , éditions Grau-Mots, 2012, (ISBN 978-291915508-8).

    Événements de 1893

    • Enzo Barnabà, Le sang des marais, Marseille, 1993
    • Mort aux Italiens !, Toulouse, 2012 (ISBN 978-2-9525264-5-6).

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    4. Atterrissement, définition du Larousse : « En bordure d'une étendue d'eau, accumulation de matériel (terre, limon, sable, gravier) qui en réduit la surface ».
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    6. Roubine : petit canal d'irrigation ou d'assainissement. Terme employé dans le Sud-Est de la France, en Camargue notamment. Synonymes : rigole, filiole.
    7. Les 16 communes de la zone humide Ramsar de la Petite Camargue sont : Arles, Saintes-Maries-de-la-Mer, Mauguio, Saint-Nazaire-de-Pézan, Grau-du-Roi, Pérols, Lansargues, Marsillargues, Aigues-Mortes, Beauvoisin, La Grande-Motte, Le Cailar, Candillargues, Saint-Gilles, Saint-Laurent-d'Aigouze et Vauvert.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Carte IGN interactive d'Aigues-Mortes sur geoportail.gouv.fr. Couches « Limites administratives » activée. Vous pouvez aisément moduler la transparence des couches dans le menu « Ma sélection de données » à gauche de la carte.
    2. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    3. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    4. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    9. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    10. « Unité urbaine 2020 d'Aigues-Mortes », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    11. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    12. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    13. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    15. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    16. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    18. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    19. Laurence Echard, Dictionnaire géographique portatif, ou description des royaumes, républiques..., article "Aigues-Mortes" page 15. 20e édition, Paris, avril 1806.
    20. Morteau (Doubs, Mortua Aqua, 1105, VTF 521) ; Morteau (Haute-Marne, Mortua Aqua, 1163, VTF 521).
    21. Gérard Noiriel, Le massacre des Italiens d'Aigues-Mortes, Fayard, 2010, p. 13.
    22. « Historique des recherches sur la commune d'Aigues-Mortes », sur www.archeologiepetitecamargue.culture.fr (consulté le ).
    23. « Aigues-mortes, le Sel de la vie » « VIIIe siècle », sur www.ot-aiguesmortes.fr (consulté le ).
    24. Gérard Noiriel, op. cit., p. 18.
    25. Ordonnance de Guillaume de Roussillon en 1275 - (Roger, La noblesse de France aux croisades, [Édition ? Date ?] p. 158; C. Rollat L'Affaire Guillaume de Roussillon dans la Tragédie Templière du Pilat à Aigues Mortes)1274/1312.
    26. Michel Melot, Guide de la mer mystérieuse, Éd. Tchou et Éditions Maritimes et d'Outre-Mer, Paris, 1970, p. 714.
    27. Résiliation du marché de construction des remparts d’Aigues-mortes. Montpellier, 3 mars 1275. Archives nationales de France.
    28. Lettres patentes de Louis XI, Tours, le 5 juin 1470 sur Google Livres.
    29. « Aigues-Mortes sur le site Dimeli & Co », sur lidicel.free.fr (consulté le ).
    30. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    31. Rapport de « M. de Barante père » cité par Antoine César Becquerel en 1865 dans Mémoire sur les forêts et leur influence climatérique sur Google Livres, p. 54.
    32. Gérard Noiriel, op. cit., p. 33-43 ; voir aussi E. Barnabà, Mort aux Italiens, Toulouse, Editalie, 2013.
    33. Gérard Noiriel, Le massacre des Italiens d'Aigues-Mortes, Fayard, 2010, p. 51.
    34. Gérard Noiriel, op. cit., p. 53.
    35. Gérard Noiriel, Le massacre des italiens , Aigues-Mortes, 17 août 1893, Paris, Fayard, .
    36. Gérard Noiriel, De l’Aube Jusqu’à l’Aurore, Aigues-Mortes, 17 août 1893, Fayard (document de travail préalable à la publication), , 29 p. (lire en ligne). Extrait : Mais les historiens de l’immigration connaissent Aigues-Mortes pour une autre raison. C’est ici que le 17 août 1893 a eu lieu le plus grand « pogrom » (au sens du dictionnaire : « émeute accompagnée de pillages et de meurtres, dirigée contre une communauté particulière»), de toute l’histoire contemporaine de la France. Ce jour-là, les ouvriers italiens travaillant dans les salins ont été littéralement massacrés par la population locale. Bilan : 9 morts et une cinquantaine de blessés, selon les autorités françaises.
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    40. Gérard Noiriel, op. cit., p. 58.
    41. Une huitième victime meurt du tétanos un mois plus tard.
    42. Gérard Noiriel, op. cit., p. 58-63.
    43. Gérard Noiriel, op. cit., p. 121.
    44. Gérard Noiriel, op. cit., p. 134-136.
    45. Gérard Noiriel, op. cit., p. 139.
    46. Les ouvriers italiens d'une part, la France d'autre part pour les émeutes devant le palais Farnèse, siège de l'ambassade de France à Rome.
    47. Gérard Noiriel, op. cit., p. 149.
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