Morteau

Morteau est une commune française située dans le département du Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle fait partie de la région culturelle et historique de Franche-Comté. Ses habitants sont les Mortuaciens et les Mortuaciennes.

Ne doit pas être confondu avec Morteaux-Coulibœuf.

Pour les articles homonymes, voir Morteau (homonymie).

Morteau

Vue sur Morteau depuis le mont Vouillot.

Héraldique

Logo
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Pontarlier
Intercommunalité Communauté de communes du Val de Morteau
(siège)
Maire
Mandat
Cédric Bôle
2020-2026
Code postal 25500
Code commune 25411
Démographie
Gentilé Mortuaciens
Population
municipale
6 894 hab. (2018 )
Densité 489 hab./km2
Population
agglomération
10 065 hab. (2018)
Géographie
Coordonnées 47° 03′ 32″ nord, 6° 36′ 25″ est
Altitude Min. 750 m
Max. 1 114 m
Superficie 14,11 km2
Unité urbaine Morteau
(ville-centre)
Aire d'attraction Morteau
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Morteau
(bureau centralisateur)
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Morteau
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Morteau
Géolocalisation sur la carte : France
Morteau
Géolocalisation sur la carte : France
Morteau
Liens
Site web morteau.org

    Petite ville du Haut-Doubs, nichée dans une vallée au cœur du massif du Jura, elle doit son développement notamment à l'industrie horlogère qui apparut dans la région à la fin du XVIIIe siècle. La ville est également connue pour sa gastronomie, symbolisée par sa spécialité de renommée nationale, la saucisse de Morteau.

    La commune comptabilisait 6 935 habitants au dernier recensement de 2018 et l'unité urbaine formée par Morteau et Les Fins totalisait 10 065 habitants, constituant ainsi la quatrième agglomération du département du Doubs après Besançon, Montbéliard et Pontarlier.

    Géographie

    Communes limitrophes

    Topographie

    Morteau s'étend dans un élargissement de la vallée du Doubs, principalement sur la rive gauche de celui-ci.

    Cette vallée se resserre en aval de Pontarlier ; elle donne naissance au Val du Saugeais, puis, à la sortie du défilé d'Entre-Roches, au Val de Morteau. La rivière est calme et dessine de nombreux méandres d'où le nom latinisé de Mortua Aqua, « eau morte » donné à la ville dans les textes[1]. Il s'agit de la même étymologie que pour Aigues-Mortes.

    Le Doubs (Dubis, le « noir » en celtique, cf. irlandais dub « noir ») traverse ici une région qui fit partie, jusqu'à la Révolution, du décanat de Warasgaw ou Varesco ; lui-même était une fraction de l'ancienne Séquanie.

    La proximité de la Suisse (10 km du canton de Neuchâtel) procure du travail pour nombre de frontaliers favorisés par le taux de change favorable du franc suisse.

    Géologie

    Depuis des millions d'années, le Doubs[2] coule dans toute la région de Morteau au fond de profondes gorges.

    Il y a 12 000 ans, un gigantesque accident naturel survient en aval de Morteau : les rives calcaires s'effondrent, obstruant complètement les gorges, créant une vaste retenue naturelle. Le Doubs monte, il envahit ses gorges et la vallée avoisinante sur plus de 15 kilomètres, jusqu'en amont de Morteau : le lac de Chaillexon est né. À force de se remplir, le bassin de Chaillexon finit par déborder : retrouvant son lit après cette déviation, le Doubs se précipite avec fracas des 27 mètres du haut des gorges du Doubs vers le fond : c'est le saut du Doubs.

    Progressivement, au fil des millénaires, les alluvions du Doubs obstruent la partie amont du lac de Chaillexon, à hauteur de Morteau. Ce qui était un lac se transforme progressivement en plate prairie. Le Doubs, dont l'eau est retenue par le barrage naturel, y serpente nonchalamment (d'où l'expression de « morte eau »).

    La plaine de Morteau est donc une plaine alluviale qui cache un secret géologique : un canyon enfoui sous les sables[3]...

    La commune possède un gisement de lignite daté du Purbeckien.

    Transport et voies de communications

    La gare de Morteau, située sur la ligne de Besançon-Viotte au Locle-Col-des-Roches, est desservie quotidiennement par des trains du réseau TER Bourgogne-Franche-Comté.

    Urbanisme

    Typologie

    Morteau est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine de Morteau, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[7] et 10 035 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[8],[9].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Morteau, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (59,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (44,3 %), forêts (26,3 %), zones urbanisées (18,7 %), zones agricoles hétérogènes (10,7 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Mortua Aqua en 1107 ; Morteau en 1290 ; Mortaul en 1296 ; Mortua Aqua en 1301 ; Mortal en 1383 ; Valx de Morteals en 1400 ; La Grande Ville en 1514 ; Mortaul en 1596 ; Mortau en 1649[14].

    Histoire

    Antiquité

    À la fin de l'Empire romain, les Alamans envahirent la région, suivis des Burgondes.

    Haut Moyen Âge

    Le traité de Verdun, en créant la Francie médiane en 843, unit pour la première fois les deux versants suisse et français du Jura.

    Les limites du Val furent fixées en 1335 avec le Val de Travers, en 1348 avec le Val de Réaumont et l'Abbaye de Montbenoît, en 1510 avec le Val de Vennes et de nouveau en 1819 avec le canton de Neuchâtel. La plus haute montagne est le Chateleu qui atteint 1 312 m.

    La région vit encore déferler les Normands, les Hongrois descendants des Huns et les Sarrasins. Quelques-uns, en 732, avaient remonté la vallée de la Saône. Localement, leur nom fut donné au petit village des Sarrazins au-dessus de Montlebon.

    Moyen Âge central

    C'est en 1105 que le nom de Morteau apparut pour la première fois dans un texte officiel. Le nom de Franche-Comté n'apparut officiellement qu'en 1366.

    Au XIIe siècle, la ville se développe autour d'un prieuré de moines Bénédictins[15] de l'ordre de Cluny qui arrivaient à cette époque dans le but de terminer le défrichement des montagnes du Val. Au nombre de 6 ou 8, ils logeaient chez l'habitant dans ce quartier du Mondey qui représentait alors à lui seul toute la ville de Morteau. Les moines manquèrent vite de main-d'œuvre ; ils firent venir des familles entières au point de former cinq quartiers devenus depuis de gros bourgs : Morteau, Les Fins, Le Lac (Villers-le-Lac), Mont le bon (Montlebon) et La Grand'Combe (Grand'Combe-Châteleu).

    Morteau posséda un château féodal. Construit sur l'éminence du Mondey, à l'extrémité Est, il surveillait l'ancienne route celtique qui par Les Fins, le Mondey et Sobey, reliait Besançon à la Suisse. Le clocher à dôme à impériale de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Morteau actuel fut construit entre 1513 et 1515 avec des pierres de ce château.

    La peste noire enleva les deux tiers des habitants du Val en 1349. Elle remplit les fameux « cimetières des bossus » comme il en existe encore aux Jarrons et à Grand Combe. Les vides furent comblés par des habitants du canton de Fribourg ou de la vallée d'Aoste.

    Incendies

    En huit siècles, dix sept incendies éprouvèrent la ville de Morteau. Les plus terribles eurent lieu en 1639, 1683, 1702, 1849 et 1865.

    • En 1683, l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Morteau flambe. C'est un réchaud oublié par l'organiste qui provoque ce désastre. Un échevin meurt asphyxié par la fumée. Les flammes font fondre les cloches, il faut en commander de nouvelles dont le gros bourdon qui existe toujours. Un vent violent emporte des tisons qui mettent le feu au quartier des Suchaux (qui fait partie du village des Fins).
    • Le , c'est presque toute la Grand Ville (c'est ainsi qu'on surnommait Morteau), qui est détruite.
    • En 1849, onze maisons brûlent ainsi que la halle aux blés.
    • En 1865, le feu ravage tout, de la place Carnot à l'hôtel de ville. Les deux tiers du bourg sont anéantis. Des listes de souscription paraissent dans les journaux de la province. Le préfet de la Haute-Saône se joint à son collègue du Doubs pour organiser les secours.
    • On peut encore citer l'incendie du château Pertusier, en 1938, et celui de l'hôtel de ville en 1946.

    En 1600, le Val comptait environ 12 000 personnes réunies en 2 000 familles. Le prieur Richardot signa l'affranchissement de tous les habitants qui accueillirent la nouvelle avec de grandes explosions de joie.

    Églises

    Les églises et les chapelles du Val furent construites à des dates bien différentes. Une première église fut construite dans la première moitié du XIIIe siècle, dans la Grande-Rue, à l'emplacement de la maison Vaufrey. Elle était romane et placée sous l'invocation de saints Pierre et Paul. Ses derniers vestiges disparurent dans l'incendie de 1865.

    L'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Morteau actuelle fut bâtie de 1409 à 1420. Elle eut deux clochers de petite taille pendant très longtemps ; l'un servait aux Bénédictins, l'autre au curé et aux paroissiens. En 1727, on sépara même l'église en deux par un mur de pierres qui fut détruit pendant la Révolution.

    Grand Combe eut sa première chapelle en 1506, Combe la Motte en 1667, Cornabey en 1695, Les Fontenottes en 1691, Derrière-le-Mont en 1749, Villers en 1625, Les Bassots en 1692, Les Gras en 1508. Le couvent des Minimes de Montlebon date de 1612.

    Temps modernes

    Les mercenaires suédois arrivèrent à Morteau dans la nuit du 14 au . Les habitants du Val avaient refusé tout secours en hommes et en munitions prétextant qu'ils étaient deux mille hommes capables de porter les armes. L'armée ennemie surprit la défense locale en passant par le Cerneux-Péquignot. Réveillés en pleine nuit, quelques courageux Mortuaciens livrèrent une bataille désespérée et perdue, au "Pont rouge" à mi-chemin entre la ville et Montlebon. Le bilan général fut lourd : entre 300 et 1000 morts sur les 1589 habitants recrutés[16]. En 1646, on ne dénombrait plus que 300 maisons habitées sur 2000 ; il ne restait que 567 « feux » sur 1636. Des familles vinrent de la Savoie, de Neuchâtel et de Fribourg : elles se nommaient Mamet, Clerc, Pourchet, Bertin, Girard, Reymond, André, Bobillier...

    Il fallut attendre 1678 et le traité de Nimègue pour voir la province et le Val passer sous la domination du roi de France. En résumé, Morteau vécut sous l'autorité de la maison de Montfaucon de 1238 à 1325, sous celle de Neuchâtel de 1325 à 1507 et sous celle de l'Autriche et de l'Espagne de 1508 à 1678.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1848 1851 Gonsalve Pertusier   Industriel du Bois à Morteau
    1852 1867 Eugene Barral   Pharmacien, inventeur du combiné Barral qui prolonge la conservation des œufs
    1898 1900 Louis Klein   Commerçant (magasin de confection)
    1900 1900 René Bassignot   Officier de la légion d'honneur, créateur d'une société d'assurance du bétail
    1900 1919 Auguste Pourchet    
    1919 1930 Charles Billard   Gérant d'une Scierie
    1931 1947 Camille Mercier   Fabricant d'horlogerie
    1947 1953 Michel Georges   Commerçant Bijoutier
    1953 1965 Paul Nappez   Docteur
    1965 1989 Christian Genevard UDR Pharmacien, Député suppléant du Président Edgar Faure
    de 1968 à 1969 et de 1972 à 1973
    1989 1995 Pierre Cheval[17]   Directeur financier
    Président de la CC du Val de Morteau (1989 → 1995)
    1995 2002 Jean-Marie Binetruy RPR puis UMP Ancien député (2002-2012)
    Président de la CC du Val de Morteau (1995 → 2020)
    2002 2017 Annie Genevard[18] UMP puis LR Ancienne conseillère régionale, députée du Doubs depuis 2012 réélue en 2017. 1ère Vice-présidente de l'assemblée nationale
    2017 En cours
    (au 27 mai 2020)
    Cédric Bôle LR Cadre acheteur
    Président de la CC du Val de Morteau (2020 → )
    Les données manquantes sont à compléter.

    Établissements scolaires

    On compte plusieurs établissements secondaires à Morteau : le collège public Jean-Claude Bouquet, le collège privé Sainte Jeanne d’Arc, et le lycée polyvalent Edgar Faure particulièrement réputé pour ses filières horlogerie et bijouterie.

    Finances locales

    Cette sous-section présente la situation des finances communales de Morteau[Note 3]. a Pour l'exercice 2013, le compte administratif du budget municipal de Morteau s'établit à 9 118 000  en dépenses et 10 711 000  en recettes[A2 1] :

    En 2013, la section de fonctionnement[Note 4] se répartit en 5 715 000  de charges (815  par habitant) pour 7 036 000  de produits (1 004  par habitant), soit un solde de 1 321 000  (188  par habitant)[A2 1],[A2 2] :

    • le principal pôle de dépenses de fonctionnement est celui des charges de personnels[Note 5] pour 2 017 000  (35 %), soit 288  par habitant, ratio inférieur de 44 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (513  par habitant). Sur la période 2009 - 2013, ce ratio fluctue et présente un minimum de 275  par habitant en 2010 et un maximum de 288  par habitant en 2013 ;
    • la plus grande part des recettes est constituée des impôts locaux[Note 6] pour une valeur totale de 2 391 000  (34 %), soit 341  par habitant, ratio inférieur de 24 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (448  par habitant). Pour la période allant de 2009 à 2013, ce ratio augmente de façon continue de 306  à 341  par habitant.

    Les taux des taxes ci-dessous sont votés par la municipalité de Morteau[A2 3]. Ils ont varié de la façon suivante par rapport à 2012[A2 3] :

    La section investissement[Note 7] se répartit en emplois et ressources. Pour 2013, les emplois comprennent par ordre d'importance[A2 4] :

    • des dépenses d'équipement[Note 8] pour un montant de 2 787 000  (82 %), soit 398  par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate. Sur les 5 dernières années, ce ratio fluctue et présente un minimum de 176  par habitant en 2009 et un maximum de 466  par habitant en 2011 ;
    • des remboursements d'emprunts[Note 9] pour une valeur de 536 000  (16 %), soit 76  par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate.

    Les ressources en investissement de Morteau se répartissent principalement en[A2 4] :

    • nouvelles dettes pour 500 000  (14 %), soit 71  par habitant, ratio inférieur de 11 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (80  par habitant). En partant de 2009 et jusqu'à 2013, ce ratio fluctue et présente un minimum de 0  par habitant en 2010 et un maximum de 96  par habitant en 2009 ;
    • subventions reçues pour 172 000  (5 %), soit 24  par habitant, ratio inférieur de 66 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (70  par habitant).

    L'endettement de Morteau au peut s'évaluer à partir de trois critères : l'encours de la dette[Note 10], l'annuité de la dette[Note 11] et sa capacité de désendettement[Note 12] :

    • l'encours de la dette pour 5 788 000 , soit 826  par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate. Sur les 5 dernières années, ce ratio diminue de façon continue de 1 038  à 826  par habitant[A2 5] ;
    • l'annuité de la dette pour une valeur totale de 804 000 , soit 115  par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate. En partant de 2009 et jusqu'à 2013, ce ratio diminue de façon continue de 159  à 115  par habitant[A2 5] ;
    • la capacité d'autofinancement (CAF) pour une valeur totale de 1 545 000 , soit 220  par habitant, ratio supérieur de 22 % à la valeur moyenne pour les communes de la même strate (181  par habitant). Sur la période 2009 - 2013, ce ratio fluctue et présente un minimum de 176  par habitant en 2009 et un maximum de 250  par habitant en 2012[A2 6]. La capacité de désendettement est d'environ 3 années en 2013. Sur une période de 14 années, ce ratio présente un minimum en 2013 et un maximum d'environ 10 années en 2006.

    Démographie


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].

    En 2018, la commune comptait 6 894 habitants[Note 13], en augmentation de 1,34 % par rapport à 2013 (Doubs : +1,53 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 2891 3721 3581 3181 4761 5621 7031 7311 704
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 8731 9461 7991 7541 8262 0222 4012 7673 576
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    4 1104 2434 0183 8694 0844 1334 2834 2834 670
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    5 3956 1586 6906 4456 4586 3756 3396 5966 827
    2018 - - - - - - - -
    6 894--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Durant ces nombreux siècles, l'élevage a toujours gardé une importance primordiale. Il est impossible de donner une origine exacte à l'actuelle race montbéliarde. Tout le cheptel du centre Europe présente des caractéristiques semblables, et les échanges par delà les frontières furent toujours très nombreux. On peut remarquer la présence de vaches blanches tachetées de rouge dans certaines provinces de Tchécoslovaquie. Il est logique de penser que des bêtes de Franche-Comté ont été réquisitionnées par l'armée allemande en 1940-45, puis distribuées à des éleveurs tchèques dont on voulait s'assurer l'appui politique ou le concours.

    L'horlogerie a longtemps été la principale industrie de la région. On raconte qu'en 1680, Daniel Jeanrichard, jeune forgeron de la Sagne, répara une montre importée d'Angleterre par un marchand et entreprit de la copier. L'organisation du travail horloger sous l'Ancien Régime ne manque pas d'intérêt : un marchand-horloger ou établisseur regroupait les différentes parties de la montre données à des ouvriers isolés et les confiait à un maître horloger qui les assemblait. Les contrats d'embauche passés avec des ouvriers étaient d'un an. Il fallait travailler 12 heures par jour et payer les outils nécessaires. Mais le métier payait bien : le salaire mensuel était d'environ 500 livres, auxquelles s'ajoutaient 12 livres pour la dépense en huile de la lampe. Les paysans travaillaient à l'horlogerie lors des périodes creuses, et l'horloger y trouvait son compte en économisant sur la construction de bâtiments, et surtout trouvait de la main-d'œuvre, fort rare (le même système existait à Cholet). À l'époque, une vache laitière valait 90 livres. Une montre en argent fut vendue 156 livres au prieur en 1772 : elle donnait les heures, les répétait et elle était accompagnée d'une garantie d'un an. Près de 1 500 citoyens suisses qui partageaient les idées révolutionnaires vinrent à Besançon, Ornans, Pontarlier et Morteau, pour y pratiquer ce métier. Mais le chômage apparut et certains retournèrent dans leur pays. En 1835 fut créée à Morteau la première école d'horlogerie : elle comptait dix élèves. On y fabriquait des montres Lepine simples, façon Bréguet et demi-Bréguet. Toutes les parties, sauf la boîte et le cadran, se faisaient à Morteau. Fin 1843, il y avait 63 personnes dans l'école qui vendait pour 170 000 F de produits. L'établissement ferma ses portes en 1850 pour des causes financières mal déterminées. En 1862, Besançon ouvrit sa propre école et Morteau s'effaça. En 1867, à l'exposition universelle de Paris apparurent les premières horloges Japy et les montres à remontoir Roskopf, du nom de son inventeur originaire de La Chaux-de-Fonds. L'arrivée des montres à bon marché provoqua un recul de l'industrie dans la région. Les horlogers se mirent alors à travailler pour le compte de leurs voisins suisses. En 1876, on comptait malgré tout onze fabriques à Morteau. En 1880, commença la fabrication complète de la montre en série. La population de la ville était alors de 1 826 habitants ; elle passa à 3576 en 1896.

    C'est en 1880 également qu'un dénommé Belzon, qui venait des Pyrénées-Orientales, créa la grande fabrique. Il engagea huit cents ouvriers à la fois ! Doué d'un sens pratique étonnant mais mauvais gestionnaire, il fit faillite en voulant créer la « montre à cent sous ». Comble de l'ironie, c'est la fiabilité de ses produits, ne tombant presque jamais en panne, qui le perdit. Mais l'horlogerie restait bien implantée dans le Val : montres métal avec échappement à cylindre et à ancre ordinaire, grosses montres boules à étriers et grandes montres plates d'un diamètre de 10 à 12 cm assurèrent pendant longtemps une certaine aisance à ce monde horloger. L'industrie horlogère est sur le déclin depuis quelques années, mais la fabrique de montres haut-de-gamme Pequignet est encore assurée.

    Actuellement, le principal employeur privé est la société Bourbon-Fabi, équipementier automobile spécialisé dans les pièces chromées et zamak comme les poignées de portes et les emblèmes. Elle emploie près de 500 personnes.

    L'agroalimentaire y tient une large place. Traditionnellement les fumés, dont la saucisse de Morteau ou le jésus de Morteau par exemple, mais aussi les boissons (sirops et limonades), ou encore la confiserie (chocolats et caramels) ont fait le renom de cette ville.

    Entreprises

    Nom Effectif Activité
    Bourbon Automotive Plastics Morteau 235 Fabrication de pièces techniques à base de matières plastiques
    Adecco France 151 Agence de travail temporaire
    Intermarché 102 Hypermarché
    Brademont SAS 64 Fabrication d’articles de joaillerie et bijouterie
    Manpower France 58 Agence de travail temporaire
    Randstad 58 Agence de travail temporaire
    La Poste 53 Services postaux
    McDonald's 44 Préparation industrielle de produits à base de viande
    Morteau Saucisse 43 Préparation industrielle de produits à base de viande

    Lieux et monuments

    Labellisée Cité de Caractère de Bourgogne-Franche-Comté, Morteau s'enorgueillit de deux très belles maisons : le château Pertusier et l'Hôtel de ville de Morteau.

    • Le château Pertusier fut construit en 1576 par la famille Cuche. Pendant l'attaque des Suédois en 1639, la tourelle qui terminait l'escalier à vis s'enflamma ; la façade ouest fut mitraillée. On voit encore les empreintes des balles de ¾ de livre lancées par les biscayens suédois. C'est un Bole qui en était alors propriétaire. Sous la Révolution, un avocat de Besançon, Jean-Charles Pertusier acheta l'immeuble devenu bien national pour la somme de 900 987 livres. La maison et son parc furent acquis par la commune en 1935. Cette habitation reste un des rares témoignages de la Renaissance dans le Haut-Doubs. Il abrite depuis 1985 le Musée de l'horlogerie de Morteau.
    • L'actuel hôtel de ville (inscrit aux monuments historiques en 1978) fut bâti en 1590 par les sieurs Fauche. Occupé par les officiers de Saxe-Weimar, il ne souffrit pas de la guerre et passa dans les mains des Bénédictins, puis dans celles des frères Roussel. La commune de Morteau en fit l'acquisition en 1791. Il abrite aujourd'hui une partie des services municipaux et aussi le fameux Livre noir, précieusement conservé dans le bureau du Maire. C'est en 1454 qu'un notaire de la ville consigna dans ce livre tous les documents relatifs au prieuré. Il a pour dimensions 30 × 22 × 6 cm, sa couverture est formée par deux planchettes de bois recouvertes de cuir gaufré noir. Il contient 54 chartes concédées de 1188 à 1514, des lettres de franchises, des sentences, des arrêts et des conventions. Emmené en Suisse lors de l'invasion suédoise, il put être récupéré intact après la guerre.
    • L'église Notre Dame de l'Assomption qui date des XVe et XVIIe siècles, inscrit au titre des monuments historiques depuis 1926.

    Héraldique

    Blasonnement :
    D'azur au portail d'église d'argent flanqué d'échauguettes du même, ouvert et ajouré de sable.

    Sports

    Domaines skiables

    Val de Morteau
    Une vue aérienne de la station serait la bienvenue.
    Administration
    Pays France
    Site web www.morteau.org
    Géographie
    Coordonnées 47° 03′ 29″ nord, 6° 36′ 22″ est
    Massif Massif du Jura
    Altitude m
    Altitude maximum 1 283 m
    Altitude minimum 780 m
    Ski alpin
    Remontées
    Nombre de remontées 7
    Téléskis 5
    Fils neige 2
    Pistes
    Nombre de pistes 6
    Rouges 3
    Bleues 3
    Total des pistes environ 5,8 km
    Installations
    Nouvelles glisses
    1 boardercross au Chauffaud
    Ski de fond
    Total des pistes 83 km

    Le Val de Morteau compte trois sites de ski alpin, situés entre 6 et 13 kilomètres chacun dans le sud/sud-est du centre de Morteau. Ils ne sont pas reliés entre eux autrement que par la route, mais font partie d'une offre forfaitaire commune :

    • Grand'Combe-Châteleu, au lieu-dit La Bonade : un téléski et 1 fil-neige desservent une piste rouge et une piste bleue, d'une longueur totale de près de 2,2 km. Le domaine est situé entre 780 m et 973 m d'altitude, ce qui explique qu'il soit en général le premier des trois sous-domaines à fermer quand les précipitations naturelles ne suffisent plus à rendre les pistes praticables ;
    • Meix Musy : 3 téléskis et 1 fil-neige desservent près de 3,3 km de pistes (2 rouges, 1 bleue) situées entre 970 m (pied des pistes), 1 140 m (station) et 1 283 m (sommet). Le domaine skiable offre une vue surplombante sur la ville de Villers-le-Lac. Les pistes sont situées de part et d'autre de la route d'accès, ce qui impose de marcher environ 200 m pour rejoindre la deuxième partie du domaine ;
    • Le Chauffaud : un téléski dessert une piste bleue de 500 m de longueur. Le domaine est situé entre 1 070 m et 1 181 m d'altitude. Un petit boardercross y est aménagé de manière non-permanente.

    Saut à ski

    Un tremplin de saut à ski a été construit en 1945 au lieu-dit « Le Stand », aujourd'hui « rue du Tremplin »[23]. Des travaux successifs portent sa taille jusqu'à 75 mètres[24].

    À partir de 1951 est organisée sur ce tremplin la « Coupe Klaus » une compétition internationale annuelle[25].

    Ce tremplin est abandonné en 1974[24].

    Anecdotes

    Personnalités liées à la commune

    Jumelages

    Galerie d'images

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Cette sous-section Finances locales est issue d'une synthèse des données du site alize2.finances.gouv.fr du ministère de l'Économie et des Finances. Elle est présentée de façon standardisée pour toutes les communes et ne concerne que le périmètre municipal. Pour constituer cette partie, l'outil Finances locales version 1.2.1 : Yin Yang Kappa a effectué la synthèse des 98 pages du site alize2.finances.gouv.fr concernant Morteau. Finances locales est un logiciel libre distribué en copyleft sous licence GNU GPL version 3.
    4. La « section de fonctionnement » est constituée des dépenses courantes et récurrentes nécessaires au bon fonctionnement des services municipaux et à la mise en œuvre des actions décidées par les élus, mais sans influence sur la consistance du patrimoine de la commune.
    5. Les « charges de personnel » regroupent les frais de rémunération des employés par la commune.
    6. Les « impôts locaux » désignent les impôts prélevés par les collectivités territoriales comme les communes pour alimenter leur budget. Ils regroupent les impôts fonciers, la taxe d'habitation ou encore, pour les entreprises, les cotisations foncières ou sur la valeur ajoutée.
    7. La section « investissement » concerne essentiellement les opérations visant à acquérir des équipements d’envergure et aussi au remboursement du capital de la dette.
    8. Les « dépenses d’équipement » servent à financer des projets d’envergure ayant pour objet d’augmenter la valeur du patrimoine de la commune et d’améliorer la qualité des équipements municipaux, voire d’en créer de nouveaux.
    9. Les « remboursements d'emprunts » représentent les sommes affectées par la commune au remboursement du capital de la dette.
    10. L'« encours de la dette » représente la somme que la commune doit aux banques au de l'année considérée
    11. L'« annuité de la dette » équivaut à la somme des intérêts d'emprunts de la commune et du montant de remboursement du capital au cours de l'année
    12. La « capacité de désendettement » est basée sur le ratio suivant défini par la formule : ratio = encours de la dettecapacité d'autofinancement. Ce ratio montre, à un instant donné, le nombre d'années qui seraient nécessaires au remboursement des dettes en considérant les ressources de Morteau.
    13. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Base de données du ministère du Budget, relative aux comptes des communes

    Références

    1. Homonymie avec Morteau (Calvados)
    2. ou sa version glacier pendant les périodes glaciaires
    3. V. Bichet et M. Campy, Montagnes du Jura, Géologie et paysages, 2008, p. 227.
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Unité urbaine 2020 de Morteau », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    8. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    9. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    14. Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 4, Besançon, Cêtre, .
    15. Martin 1990, p. 144.
    16. admin, « Histoire du prieuré et du Val de Morteau | Institut de Stratégie Comparée (ISC) » (consulté le ).
    17. « Homme public, Pierre Cheval, ancien maire de Morteau, nous a quittés », L'Est républicain, (lire en ligne).
    18. [PDF] Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    23. Dans le souvenir de la célèbre Coupe Klaus
    24. (en) Tremplin de Morteau, sur skisprungschanzen.com
    25. Morteau au temps glorieux de la coupe Klaus

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Nicolas Martin, La France fortifiée : Châteaux, villes et places fortes, Paris, Nathan, (ISBN 2-09-284371-0)

    Liens externes

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