Gérard Jugnot

Gérard Jugnot, né le à Paris en France, est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur français.

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Gérard Jugnot
Gérard Jugnot en dédicace au salon du livre de Paris 2017.
Nom de naissance Gérard Jean Jugnot
Naissance
Paris 19e (France)
Nationalité Française
Profession Acteur
Réalisateur
Scénariste
Producteur
Films notables voir filmographie.

Acteur et auteur à ses débuts dans la troupe du Splendid aux côtés de Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Michel Blanc, Josiane Balasko et Bruno Moynot, il a participé aux films à succès qui ont contribué à lancer leurs carrières respectives, Les Bronzés (1978), Les Bronzés font du ski (1979) ou encore Le père Noël est une ordure (1982).

Il est celui qui va mettre le plus de temps à s'individualiser, en continuant à tourner notamment avec Patrice Leconte ou Jean-Marie Poiré dans des films qui mettent souvent en scène des acteurs qui ont gravité autour du Splendid, comme Anémone ou Martin Lamotte. En 2004, il connaît un important succès populaire avec Les Choristes de Christophe Barratier.

Il s'impose aussi comme réalisateur : après les comédies sociales Pinot simple flic (1984), Scout toujours... (1985), Une époque formidable… (1991), Casque bleu (1994) et Meilleur espoir féminin (2000), il livre le drame historique Monsieur Batignole (2002), son dernier grand succès comme cinéaste.

Biographie

Enfance, formation et débuts

Né le à Paris, Gérard Jean Jugnot est le deuxième enfant (sa sœur Martine est de quatre ans son aînée[1]) d'une mère au foyer, Odette Guiblain (1922-2015) et d'un père entrepreneur dans le bâtiment, André Jugnot (1921-2002), installé à Vincennes. La famille déménage à Puteaux où il reçoit un prix d'honneur à l'école, ce qui lui permet d'intégrer le lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine[2].

C'est sur les bancs de ce lycée que Gérard Jugnot rencontre Christian Clavier, Thierry Lhermitte et Michel Blanc[3]. Il réalise déjà des petits films pastiches en double mm[4]. Ensemble, ils montent une troupe de théâtre amateur. Voulant apprendre le métier, ils suivent les cours d'art dramatique de Tsilla Chelton en 1970 et montent en 1972 leur premier spectacle intitulé Non Georges, pas ici, au café-théâtre du Poteau. S'inspirant du Café de la Gare de Coluche, ils construisent leur propre café-théâtre et forment en 1974 la troupe comique du Splendid[5]. En parallèle de cette carrière théâtrale, il fait ses débuts sur grand écran dans Les Valseuses (1974) de Bertrand Blier et Le Juge et l'Assassin (1976) de Bertrand Tavernier.

La troupe du Splendid

Gérard Jugnot commence à se faire remarquer au sein de la troupe du Splendid aux côtés de Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Michel Blanc et Josiane Balasko. Il a participé aux succès qui ont contribué à lancer leurs carrières respectives, Les Bronzés en 1978, Les Bronzés font du ski ou encore Le père Noël est une ordure en 1982. Cette série de succès populaires le fait accéder à la reconnaissance du public. Le comédien ne tarde pas à être réclamé par des cinéastes pour son image de « Français moyen » avec sa grosse moustache, sa petite taille, sa voix criarde et sa calvitie. Il sera celui qui mettra le plus de temps à s'individualiser.

Carrière en solo et passage à la réalisation (années 1980-1990)

Le milieu des années 1980 apparaît comme un tournant significatif dans la carrière de Gérard Jugnot, qui réalise avec succès son premier film, Pinot simple flic en 1984. Pour Tandem, il se rase la moustache, qui le rattachait à une image de Français moyen. S'il continue à enchaîner les comédies populaires durant les années 1990, il opère progressivement un changement vers un registre dramatique avec son quatrième film en tant que co-scénariste et réalisateur : la comédie Une époque formidable… , co-scenarisée et dialoguée par Philippe Lopes-Curval, explore une veine sociétale qui lui permet même de recevoir plusieurs nominations aux Césars. Il enchaîne avec une comédie sur fond géopolitique, Casque bleu. Deux ans plus tard, il s'intéresse aux sectes avec Fallait pas !..., toujours conçu avec son co-scénariste et dialoguiste, Philippe Lopes Curval.

Il apparait dans les années 1980 dans quelques publicités[6],[7] et en 1996, il réalise le spot publicitaire Mars, et ça repart : La Rupture[8]. Cette publicité est illustrée par la célèbre chanson Where Did You Sleep Last Night.

Reconnaissance critique et confirmation commerciale (années 2000)

Mais ce sont les années 2000 qui le révèlent vraiment dans un registre dramatique : après le succès critique et commercial de Meilleur espoir féminin, qui révèle une jeune Bérénice Bejo dans le rôle-titre, il impressionne en père de famille plongé dans la France occupée avec Monsieur Batignole, aussi écrit et dialogué par Lopes-Curval. Ce beau succès de l'année 2002 est suivi dès 2004 par le phénomène Les Choristes : une comédie dramatique réalisée par Christophe Barratier, co-scenarisée et dialogué par Lopes-Curval que Jugnot va superviser en tant que producteur associé. Le film lui vaut sa seconde nomination au César du meilleur acteur et s'impose comme son plus gros succès au box-office avec 8 millions de spectateurs[9] jusqu'à la sortie en 2006 des Bronzés 3 : Amis pour la vie (10,4 millions).

Gérard Jugnot à l'avant-première de Rose et Noir à Montpellier en 2009.

En réalité, ce film n'était pas destiné à marquer ses retrouvailles avec la bande du Splendid. À la suite du succès de Meilleur espoir Féminin, Jugnot planche en effet sur le scénario d'une adaptation de Astérix en Hispanie toujours avec Philippe Lopes Curval. Mais le co-auteur de la bande dessinée, Albert Uderzo, s'oppose à ce projet initié sans accord préalable de sa part[10].

Jugnot décide donc de s'atteler à une comédie dramatique sociale semblable à celles des années 1990, en s'offrant comme partenaire Gérard Depardieu. Sorti en 2005, Boudu rassemble à peine plus d'un million de spectateurs. Une déception, compte tenu des noms impliqués. Jugnot va alors prendre plus de risques en tant que réalisateur : en 2009, il dévoile un film à costumes : la comédie dramatique Rose et Noir. Mais cette fois, c'est le vrai revers à la fois financier et critique. La presse le voit comme un plaidoyer contre l'intolérance, se basant notamment sur cette déclaration de Jugnot : « Moi, je ne suis ni homo, ni juif, ni protestant, ni arabe, et pas très catholique… Pourtant, je défends tout ce monde »[11],[12].

Entretemps, il a accepté des rôles plus ou moins principaux dans des gros projets commerciaux - Les Brigades du Tigre (2006), L'Île aux trésors et L'Auberge rouge (2007) et Faubourg 36 (2008), qui marque ses retrouvailles avec Christophe Barratier. En 2009, année de sortie de Rose et Noir, il défend aussi la comédie d'action Envoyés très spéciaux, dont il partage l'affiche avec Gérard Lanvin, et fait un caméo remarqué en professeur de chorale dans l'adaptation à succès du Petit Nicolas de Laurent Tirard.

Théâtre et retrouvailles (années 2010)

En 2011, il reste dans un registre de comédie jeune et populaire en évoluant dans Beur sur la ville de Djamel Bensalah, et La Nouvelle Guerre des boutons de Christophe Barratier. Il incarne aussi Barbe-Rouge dans la grosse production Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté, de Laurent Tirard, et fait partie du projet Babysitting, de Philippe Lacheau, un succès commercial surprise. En revanche, une autre adaptation de bande dessinée connaît un flop retentissant : Benoît Brisefer : Les Taxis rouges, de Manuel Pradal. Jugnot y prête ses traits au chauffeur de taxi Jules Dussiflard. Acteur fidèle, il tourne deux fois sous la direction d'Olivier Baroux, malgré des accueils mitigés : pour On a marché sur Bangkok (2014) et Entre amis (2015).

Parallèlement, il s'investit au théâtre : en 2012, il reprend le personnage de François Pignon au théâtre dans une nouvelle pièce de Francis Veber, intitulée Cher trésor, qu'il va jouer à Paris et en tournée près de 500 fois. Et à partir de 2016, il redevient sociétaire de la bande de l'émission de radio Les Grosses Têtes, menée par Laurent Ruquier. Il avait participé régulièrement au programme entre 1986 et 1997, sous la direction alors de Philippe Bouvard.

Côté cinéma, en 2016, il fait partie de la distribution de l'attendu Camping 3, de Fabien Onteniente, tout en tournant son prochain film en tant que réalisateur, huit ans après Rose & Noir. C'est beau la vie quand on y pense est une comédie dramatique sociale, pour laquelle il s'est adjoint les services d'Isabelle Mergault.

De nouveau réalisateur (années 2020)

En 2020, Gérard Jugnot réalise son 12ème long-métrage intitulé Le petit Piaf et tourné à la Réunion. Le film ne devrait sortir en salles qu'en 2021 ou 2022. Au casting de ce nouveau film, Gérard Jugnot lui-même, Marc Lavoine et Soan Arhimann, le gagnant de la sixième saison de The Voice Kids[13].

Gérard Jugnot au Festival de Cannes 2014.

Engagements

Gérard Jugnot s'engage dans des causes humanitaires, comme en participant quinze fois aux concerts des Enfoirés, en 1998, 1999, 2001, 2002, 2004, 2005, 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2015, 2016, 2017 et 2020. Il a été deux fois le parrain du Téléthon en 2004 et 2006[14]. Il soutient surtout depuis des années l'association Le Rire médecin, qui envoie des clowns dans les hôpitaux pour enfants[15].

Vie privée

Gérard Jugnot et la costumière Cécile Magnan sont les parents du comédien et metteur en scène Arthur Jugnot[16], né en 1980.

En 2003, il devient le compagnon de l'actrice Saïda Jawad[17],[18]. Ils se séparent en avril 2014.

Il vit depuis 2015 avec Patricia Campi, juriste à la ville de Marseille, qu'il épouse le , à Porquerolles[19].

Dans les années 1990, il est victime d'une usurpation d'identité de la part d'un sosie qui effectuait des animations dans des grandes surfaces de la région parisienne. Ce désagrément a été rapidement réglé devant la justice ; ses amis Michel Blanc et Bertrand Blier y ont trouvé la base d'un nouveau scénario, celui du film Grosse Fatigue, primé au Festival de Cannes 1994.

Filmographie

Années 1970

Années 1980

Années 1990

Années 2000

Années 2010

Années 2020

Télévision

Réalisateur

Box-office

Box-office de films réalisés par Gérard Jugnot
Film Année Box-office
Pinot simple flic 1984 2 418 756 entrées
Monsieur Batignole 2002 1 773 472 entrées
Scout toujours... 1985 1 755 081 entrées
Une époque formidable… 1991 1 672 754 entrées
Boudu 2005 1 199 369 entrées
Meilleur espoir féminin 2000 1 184 971 entrées
Casque bleu 1994 1 015 156 entrées
Fallait pas !... 1996 878 941 entrées
Sans peur et sans reproche 1988 416 004 entrées
C'est beau la vie quand on y pense 2017 284 101 entrées
Rose et Noir 2009 101 148 entrées
Box-office de films avec Gérard Jugnot comme acteur principal
Film Année Réalisateur Box-office
Les Bronzés 3 : Amis pour la vie 2006 Patrice Leconte 10 355 928 entrées
Les Choristes 2004 Christophe Barratier 8 696 013 entrées
Les Valseuses 1974 Bertrand Blier 5 726 125 entrées
Le Petit Nicolas 2009 Laurent Tirard 5 520 562 entrées
Papy fait de la résistance 1983 Jean-Marie Poiré 4 103 933 entrées

Théâtre

Gérard Jugnot en 2011 devant le théâtre de Auderghem (Belgique).

Discographie

45 tours (simple)

  • 1985 : Je suis miné / Le Choix dans la date[23]

Distinctions

Récompenses

Gérard Jugnot au festival de Cannes 1998.

Cinéma

Théâtre

Décorations

Ouvrage

  • 2016 : Une époque formidable, Grasset
  • 2018 : Dictionnaire de ma vie, Kero, 196 p.
  • 2020 : C'est l'heure des contes, Flammarion

Notes et références

  1. Gérard Jugnot, Une époque formidable. Mes années Splendid', Grasset, , p. 12.
  2. Gérard Jugnot, Une époque formidable. Mes années Splendid, Grasset, , p. 19.
  3. Prisma Média, « Gérard Jugnot - La biographie de Gérard Jugnot avec Gala.fr », sur Gala.fr (consulté le )
  4. « Gérard Jugnot : « Hollande aurait pu faire partie du Splendid » », le monde, (lire en ligne)
  5. Jean-Loup Chiflet, Dictionnaire amoureux de l'Humour, Plon, , p. 357
  6. Plubicité Lesieur Huile : Les nuances de la vie homme.
  7. « Lesieur : Anémone, avec Gérard Jugnot et Anémone », sur La Maison de la Pub (consulté le )
  8. « Mars : La rupture », sur Culture Pub (consulté le )
  9. « Les portraits de Jean-Paul Billo », sur France Bleu,
  10. AlloCine, « "Astérix 3" ne verra pas le jour ! », AlloCiné, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Gérard Jugnot, «la folle des grandeurs» », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  12. , sur e-deo.info
  13. « Le Petit Piaf (film) avec Gérard Jugnot, Marc Lavoine et Soan – indiscrétions- »,
  14. « Parrains et résultats du Téléthon », sur AFM-Téléthon, (consulté le )
  15. « Nos parrains », sur www.leriremedecin.org (consulté le )
  16. Telestar.fr, « Gérard Jugnot : toutes les femmes de sa vie [Photos]... - Télé Star », sur www.telestar.fr, (consulté le )
  17. « Gérard Jugnot et Saïda Jawad », L'Internaute, (lire en ligne, consulté le )
  18. « Qui est Saïda Jawad, la compagne de Gérard Jugnot ? », terrafemina, (lire en ligne, consulté le )
  19. Clémence Forsans, « Gérard Jugnot : un jeune marié heureux Paris Match », sur parismatch.com, .
  20. « Le Petit Piaf (film) avec Gérard Jugnot, Marc Lavoine et Soan - indiscrétions- / Info people & cinéma / Nouveautes-Tele.com », sur Nouveautés-Télé.com : Le rdv de l'actualité TV et Médias chaque jour, (consulté le ).
  21. http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=283471.html
  22. https://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/deux-mns-sauvent-des-nageurs-de-la-noyade-avec-l-aide-de-l-equipe-de-tournage-du-petit-piaf-874876.html
  23. « Gérard Jugnot - artiste - sa discographie sur B&M », sur bide-et-musique.com (consulté le )
  24. Décret du 13 juillet 2015 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la légion d'honneur
  25. Décret du 15 mai 2009 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite

Voir aussi

Bibliographie

  • 2011 : Bernard Boyé, Les Légendes du Cinéma Français, Le Splendid, Autres Temps Éditions (biographie) ;
  • 2010 : Jean-Jacques Jelot-Blanc, Le Splendid, collection « Couples mythiques », Alphée Éditions (biographie) ;
  • 1994 : Alexandre Grenier, Génération Père Noël, éditions Belfond, (biographie) (ISBN 2-7144-3216-6) ;

Liens externes

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