Tour Magne

La tour Magne est un monument gallo-romain situé à Nîmes, dans le Gard. Plus imposant vestige de la très longue enceinte romaine de Nîmes, elle domine les jardins de la Fontaine sur le mont Cavalier.

Historique

La tour Magne est un édifice pré-romain transformé à l'époque d'Auguste[1].

La tour est aujourd'hui gérée en délégation de service public par la société Culturespaces. Elle est principalement accessible par les jardins de la Fontaine. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[2].

Structure

Haute de 18 m à la fin du IIIe siècle av. J.-C., puis de 36 m de haut à l'époque romaine, la tour ne mesure plus aujourd'hui que 32,50 m. Thomas Platter la voit déjà évidée en 1596.

Elle est composée d'un soubassement octogonal, dont l'irrégularité s'explique par la forme de la tour en pierre sèche qu'elle englobait. Cette dernière peut encore être vue à l'intérieur de la tour, en négatif. Une rampe coudée, longue de 70 m, dont il subsiste le départ au sud et une partie de la dernière arche, conduisait au chemin de ronde qui parcourait ce premier étage. De là, on pouvait rejoindre celui de la courtine, qui se trouvait au même niveau, au nord et à l'ouest. Au-dessus de cet étage intégré à l'enceinte, la tour polygonale est totalement aveugle. L'accès à la terrasse, qui couronnait le tout à l'origine, se faisait ensuite par un escalier de 132 marches aménagé à l'intérieur de la tour[3]. Les deux derniers niveaux étaient décorés l'un de pilastres toscans, l'autre, qui a presque entièrement disparu, de colonnes.

On a formulé de nombreuses hypothèses sur la destination primitive de la tour. À l'époque romaine, par sa structure intégrée à l'enceinte, elle pouvait jouer un rôle défensif et celui d'une tour de guet ou à signaux. En doublant sa hauteur, le pouvoir romain faisait aussi une démonstration de sa puissance.

Littérature

Vers holorimes de Marc Monnier

La tour Magne a été rendue célèbre par ces vers holorimes de Marc Monnier, souvent attribués à tort à Victor Hugo :

Gall, amant de la reine, alla, tour magnanime,
Galamment de l'arène à la tour Magne, à Nîmes.

Guitare de Victor Hugo

Le monument est également cité dans le poème Guitare de Victor Hugo (repris par Georges Brassens sous le nom de Gastibelza (L'Homme à la carabine)) :

Quelqu’un de vous a-t-il connu Sabine,
Ma senora ?
Sa mère était la vieille maugrabine
D’Antequera
Qui chaque nuit criait dans la Tour-Magne
Comme un hibou...—
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !

(Les Rayons et les Ombres, XXII, 1840)

Poèmes à Lou de Guillaume Apollinaire

En 1914, Guillaume Apollinaire alors en garnison à Nîmes écrit à sa bien-aimée, Louise de Coligny-Châtillon. Ces poèmes sont aujourd'hui regroupés dans le recueil Poèmes à Lou, dont voici un extrait mentionnant le monument :

La Tour Magne tournait sur sa colline laurée
Et dansait lentement lentement s'obombrait.
Et j'aime de t'y aimer cette Nîmes la Romaine,
Où les soldats français remplacent l'armée prétorienne.

Notes et références

  1. Georges Duby (dir.), Paul Albert Février, Michel Fixot, Christian Goudineau et Venceslas Kruta, Histoire de la France urbaine I : La Ville antique, Paris, Seuil, , 600 p. (ISBN 2-02-005590-2), p. 161
  2. Notice no PA00103155, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Formigé, Jules, « La Tour Magne de Nîmes », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 1950, no 1, , p. 67–74 (DOI 10.3406/bsnaf.1954.1849, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jules Formigé, La Tour Magne de Nîmes in Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1950-1951, 1954. pp. 67-74. lire en ligne
  • Michel Py, Les tours monumentales de la région nîmoise in Documents d'Archéologie Méridionale, vol. 15, 1992. Espaces et monuments publics protohistoriques de Gaule méridionale. pp. 117-125. lire en ligne

Articles connexes

Liens externes

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