Marie Durand

Marie Durand, née le et morte en au Bouschet-de-Pranles (Ardèche), est une personnalité protestante. Elle est emprisonnée à la tour de Constance (Aigues-Mortes) en raison de sa foi protestante, de 1730 à 1768.

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Biographie

Elle est la fille d'Étienne Durand, greffier consulaire, et de Claudine Gamonet. Sa famille a dû adopter la religion catholique, mais elle conserve sa foi réformée et leurs enfants ont reçu une éducation religieuse protestante. Le frère de Marie, Pierre Durand (1700-1732) est « pasteur au désert », après des études de théologie à Genève.

Marie Durand est arrêtée après avoir reçu une assemblée interdite dans sa maison.

La tour de Constance

Pierre Durand est poursuivi à ce titre par l'intendant de Bernage ; ce dernier, ne parvenant pas à s'en saisir, arrête Étienne Durand et Marie Durand, en 1730. Marie Durand est emprisonnée à la tour de Constance, à Aigues-Mortes. Étienne Durand est quant à lui emprisonné en 1729 au fort de Brescou.

Pierre Durand est emprisonné à son tour : âgé de trente ans, il est pendu le sur l'Esplanade de Montpellier.

La captivité de Marie Durand

La captivité de Marie Durand dure 38 ans. Elle est enfermée avec une vingtaine d'autres femmes de tous âges et de toutes conditions, elle vit dans la pauvreté, le froid, la promiscuité. « L’inscription “RESISTER” gravée sur la margelle du puits de la prison, est attribuée sans vraie certitude » à Marie[1], mais est un symbole de l'attitude de Marie Durand qui, tout au long de sa captivité, refuse d'abjurer sa foi, encourage ses compagnes de captivité et écrit de nombreuses lettres, suppliques ou remerciements, à ceux qui envoyaient des secours, notamment au pasteur nîmois Paul Rabaut chargé de s'occuper des prisonnières et à sa nièce, Anne, fille de Pierre Durand, elle-même réfugiée à Genève.

La fin de la captivité

En , le prince de Beauvau, gouverneur du Languedoc, visite la tour après que M. de Canetta, lieutenant du roi à Aigues-Mortes, l'y a invité. Il est révolté par le sort des femmes encore emprisonnées et les fait libérer. Un ministre de Louis XV tentant de s'y opposer, Beauvau met sa démission dans la balance. Quatorze femmes sont libérées, dont Marie Robert, qui avait été enfermée durant 41 ans. Marie Durand est libérée le . Les deux dernières prisonnières sont libérées le .

Marie Durand meurt dans sa maison natale au Bouschet-de-Pranles au début [2], prématurément vieillie par la captivité.

Postérité

  • La maison familiale des Durand est léguée en 1931 à la Société de l'histoire du protestantisme français, qui y établit en 1932 le musée du Vivarais protestant[3]. La maison est classée monument historique en 1969[2]
  • La paroisse réformée d'Amnéville (Moselle) a donné le nom de Marie Durand à sa petite salle de réunion. Depuis 2013, la paroisse de l'Église protestante unie de France de Courbevoie (Hauts-de-Seine) a fait de même.
  • Le pasteur Jean-Jacques Delorme a composé une chanson en hommage à Pierre et Marie Durand, intitulée Au fin fond du Vivarais, enregistrée sur CD en 2000.
  • Le lycée agricole de Nîmes-Rodilhan porte le nom de Marie Durand depuis 2006.
  • L'école nîmoise, d'inspiration protestante, fondée en 1844 comme pensionnat pour demoiselles géré par un pasteur et son épouse, porte son nom.
  • L'école de l'ancienne ville huguenote de Bad-Karlshafen en Hesse (Allemagne) est dénommée Marie Durand.

Notes et références

  1. « Marie Durand (1711-1776) », notice du Musée virtuel du protestantisme, en ligne.
  2. Krumenacker 2009.
  3. Le Musée du Vivarais protestant, notice du Musée virtuel du protestantisme, [lire en ligne].

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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