Chanson française

La chanson française désigne un ensemble de genres de compositions musicales en langue française dont les plus anciennes datent de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance. Elle se constitue sur le plan de ses origines musicales à partir principalement de la musique classique ou savante.

La période de la première moitié du XXe siècle marque véritablement la naissance du genre, qui sera influencé durant tout ce siècle par des courants musicaux tels que le jazz, le rock et la pop. Après avoir été diffusée dans des lieux dédiés comme les cabarets, les progrès techniques (fabrication et diffusion du disque phonographique, usage du micro, médiatisation) permettent de populariser à grande échelle les chansons et leurs interprètes.

Histoire

Origines

Cantilène de sainte Eulalie, suivi du début du Ludwigslied[1].

La chanson française peut être différenciée selon les époques. La plus vieille est probablement la Cantilène de sainte Eulalie, premier texte « littéraire » de langue française daté du IXe siècle. Le plus vieil air que l'on chante encore est Le Carillon de Vendôme du XVe siècle[2].

Les prémices vérifiables de la chanson existaient déjà au début du Moyen Âge comme les chants de guerre de l'époque de l'Empire franc, les chants folkloriques et les chants choraux, dont certains remontent à l'époque pré-chrétienne. Seuls quelques-uns d'entre eux ont survécu. La Chanson de Roland, qui appartient au genre Chanson de geste, est considérée importante, comme chant de la guerre et de destruction dans la lutte contre les païens. Les littéraires et les historiens datent donc le début d'une « culture de la chanson » au sens étroit du terme au Haut Moyen Âge. Les premières chansons de divertissement françaises remontent au XIIe siècle. Un genre important était chanson de geste, qui est apparue à la même époque que les Croisades. Les troubadours venaient pour la plupart de la chevalerie et cultivaient une forme spéciale de chanson courtoise. Dans le Nord de la France, ces chanteurs étaient appelés trouvères[3] .

Chanson de geste

Couverture de l’Édition populaire de la Chanson de Roland (1881), illustrée par Luc-Olivier Merson.

La chanson de geste est un récit versifié (un long poème) le plus souvent en décasyllabes ou, plus tardivement, en alexandrins, assonancés regroupés en laisses, strophes présentant la même assonance, de taille variable, relatant des exploits guerriers appartenant, le plus souvent, au passé. La plupart des chansons de geste puisent dans un passé mythifié et notamment le règne de Charlemagne, d'autres sont globalement contemporaines des personnages de la chanson, comme Hugues Capet, chanson du XIVe siècle[4]. Souvent anonyme, l'auteur de la geste est un troubadour (ainsi appelé au Sud) ou trouvère (au Nord) qui la destinait à être chantée et accompagnée musicalement, devant un public large, populaire ou noble. Parmi les plus connues figurent Chanson de Roland, XIe siècle et Renaut de Montauban ou les Quatre Fils Aymon[4].

Chanson courtoise (Grand chant)

Les troubadours, des poètes occitans ont développé l'art du chant courtois entre 1000 et 1350 dont les œuvres sont colportées par les ménestrels. Plus de 2 500 chansons sont répertoriées. Vers la fin du XIIe siècle, au nord de la Loire, les trouvères adaptent le chant courtois[5]. Le thème prédominant du grand chant est l'amour courtois, mais les sujets sont plus vastes que dans le « canso occitan» , surtout après le XIIIe siècle. Le grand chant monophonique du Haut Moyen Âge (XIIe et XIIIe siècle) est à bien des égards le prédécesseur de la chanson polyphonique du Bas Moyen Âge (XIVe et XVe siècle)[6]

La chanson d'Aube ou Alba (XIIe siècle) figure parmi les œuvres connues.

Chanson bourguignonne

Page manuscrite de Dame, mon cuer en vous remaint, rondeau à trois voix de Guillaume de Machaut

Chanson bourguignonne fait référence à un genre de chanson française polyphonique de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance. Les premières chansons avaient tendance à être sous la forme de ballade, rondeau ou virelai. Bien que certains compositeurs aient plus tard donné à la poésie populaire des formes variées, les premières chansons étaient à deux, trois ou quatre voix, puis à quatre voix au XVIe siècle. Parfois, les chanteurs étaient accompagnés par des instruments. Le premier compositeur important de ce type de chansons est Guillaume de Machaut[7], qui au cours du XIVe siècle composa des œuvres à trois voix dans les formes fixes. Guillaume Dufay et Gilles Binchois (1400-1460), chapelain de Philippe le Bon, qui ont écrit des chansons dites « bourguignonnes » parce qu'ils étaient originaires de la région Bourgogne, ont été les plus importants compositeurs de chansons de la génération suivante (vers 1420-1470). Leurs chansons, bien que de style assez simple, sont aussi généralement à trois voix avec un ténor structurel. Le musicologue David Fallows inclut le répertoire bourguignon dans A Catalogue of Polyphonic Songs 1415-1480. Ces œuvres sont généralement à trois voix ( discantus), avec une voix supérieure active montée au-dessus de deux voix inférieures (ténor et alto) partageant généralement la même tessiture. Après la mort de Josquin Des Prés (1521), la chanson bourguignonne est supplantée par la chanson parisienne[8].

Chanson parisienne

Clément Janequin (1485-1558) ou Claudin de Sermisy (~1495-1562) perpétuent la tradition du chant polyphonique, généralement à quatre voix donnant naissance à la « chanson parisienne ». La chanson parisienne se libère des formes fixées à l'époque précédente. Devant plus libre et plus simple, elle recherche les effets descriptifs en multipliant les jeux de voix et de rythmes. Les onomatopées s'inspirent des éléments de la nature ou de la vie quotidienne comme le chant des oiseaux et les bruits de batailles. Ces œuvres introduisent de longs passages en onomatopées, chantées au milieu d'autres paroles. On peut considérer Janequin comme le premier musicien bruitiste, qui tenta de retranscrire dans ses compositions ce qu'il entendait. Quand on écoute La Guerre ou Les Cris de Paris, on a l'impression d'entendre, outre la musique, les sons présents à cette époque, comme si on avait pu les enregistrer[9]. Au XVIe siècle,la diffusion de « musique imprimée  » contribue à la diffusion de la chanson française. En 1571 l'éditeur Adrien Le Roy fait paraître le Livre d'airs de cours mis sur le luth. Plus de 275 chansons à 3, 4 et 5 voix de Clément Janequin nous sont parvenues[10].

Après 1550 la chanson polyphonique est supplantée par la « chanson en forme d'air  », ancêtre de la chanson de cour du XVIIe siècle. Celle-ci privilégie la voix supérieure, confiant les autres aux instruments, préfigurant la monodie accompagnée du Baroque.

Air de cour

Un air de cour pour voix et luth, extrait du Ier livre de 1624.

L'air de cour est apparu dans les dernières années du XVIe siècle, dans la continuation de la chanson française de la Renaissance sous l'influence des humanistes de la fin du XVIe siècle. De la chanson, il garde la simplicité de la carrure et de la mélodie. Il continue souvent à être écrit à quatre ou cinq voix.

La vogue du luth modifie la nature du chant français. De plus en plus, l'écriture polyphonique à quatre ou cinq voix est remplacée par une seule ligne mélodique accompagnée par le luth, puis par le clavecin. La France reste fidèle au style de la chanson avec sa carrure et sa mélodie indépendante de l'accent des mots.

Parmi les compositeurs d'airs de cour, on trouve Jean-Baptiste Besard, qui fait paraître un recueil de transcriptions pour chant et luth en 1603 ; Giulio Caccini, compositeur et chanteur florentin qui a séjourné à la cour de France en 1604 et a fait découvrir la récitation chantée et l'art de l'ornementation vocale ; Étienne Moulinié qui introduit les doubles ornementés en 1629 ; Pierre de Nyert qui, de retour d'Italie, opère la véritable synthèse du chant français et de la manière italienne ; puis Bertrand de Bacilly, Jean de Cambefort, Sébastien Le Camus, Jean-Baptiste Boësset, Robert Cambert, et surtout Michel Lambert, qui pratiquent l'air de cour.

Au milieu du XVIIe siècle, l'art du chant à la française est parvenu à un très grand raffinement. Bertrand de Bacilly a laissé dans ses Remarques curieuses sur l'art de bien chanter « le code de cet art subtil, précieux, et virtuose ».

Tragédie lyrique

La tragédie lyrique (ou tragédie en musique) est un genre musical spécifiquement français, en usage au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, principalement représenté sur la scène de l'Académie royale de musique de Paris, puis diffusé dans les autres grandes villes françaises et étrangères. Jean-Baptiste Lully[11], a voulu se démarquer de l'opéra italien alors en vogue dans le reste de l'Europe en raison du goût prononcé des Français pour le théâtre et la danse. La tragédie en musique est l'aboutissement d'une fusion des éléments du ballet de cour, de la pastorale, de la « pièce à machines », de la comédie-ballet et de l'opéra-ballet. Ses créateurs — Lully et Quinault ambitionnaient d'en faire un genre aussi prestigieux que la tragédie classique de Corneille et Racine : à l'exemple de cette dernière, la tragédie comporte cinq actes. Les premiers compositeurs d'opéra en langue française ont été Robert Cambert[12], puis Jean-Baptiste Lully à partir de 1673.

Chanson populaire

Les origines de la chanson populaire remontent au Moyen Âge. Ses porteurs étaient des chanteurs ambulants (parmi lesquels des prêtres) qui chantaient des chansons de rue sur les places de marché. En raison de leur contenu, en partie critique envers les autorités, leur diffusion était limitée par des ordonnances et des lois. François Rabelais et François Villon, deux poètes du XVe siècle sont considérés comme des sources d'inspiration importantes jusqu'au XXe siècle. La chanson en tant que chanson à texte avec une mélodie simple et un accompagnement d'accords a été créée au XVIe siècle à la même époque que le vaudeville. La pratique de la chanson et du chant vaudeville a contribué à la formation de la communauté dans la France absolutiste. Les chansons font naturellement partie de l'Opéra-comique français au XVIIIe siècle. À l'occasion de rencontres informelles, les «  Dîners du Caveau », qui se sont répandues dans la première moitié du XVIIIe siècle, la chanson est également devenue populaire auprès des artistes, des écrivains et des universitaires. Les chansons socialement critiques, satiriques ou même poétiques ont de plus en plus déterminé le répertoire des pièces contemporaines[13]. À l'époque de la Révolution française, les chansons de mobilisation se sont imposées[14]. Des exemples bien connus sont deux hymnes révolutionnaires Ah ! ça ira et La carmagnole des royalistes. En 1959, l'Histoire de France par les chansons, en huit volumes, recense plus de 10 000 chansons, dont plus de 2 000 pour la seule période révolutionnaire de 1789 à 1795, dont l'évolution a été fortement influencée par les activités des deux paroliers Marc-Antoine Désaugiers (1742-1793) et Pierre-Jean de Béranger (1780-1857). Bien que, rétrospectivement, la position d'opposition de Béranger soit jugée plutôt ambivalente (par exemple, après la révolution de Juillet (1830), il a soutenu le « Roi citoyen » Louis-Philippe), il a joui pendant le XIXe siècle de la réputation de poète national français. Avec l'industrialisation de la France et les conflits politiques au cours du XIXe siècle, le répertoire des diverses mobilisations, convictions et chansons commémoratives n'a cessé de croître. Beaucoup d'entre elles ont été écrites en mémoire de la suppression de la Commune de Paris (Elle n'est pas morte, écrite en 1886), ou se placent dans la tradition de la chanson ouvrière socialiste.

La période de la chanson classique : 1890 à 1960

Affiche de Germaine Gallois à la Scala en 1901 par Maurice Biais.

Le cabaret

À partir du XIXe siècle, la chanson française développe un charisme international en tant que chanson de cabaret. Contrairement à l'aria d'opéra et à l'opérette, le genre est indépendant de toute intrigue scénique, n'est pas nécessairement chanté à l'opéra et n'est généralement accompagne d'aucun chœur. Alors que la tradition de la chanson littéraire s'est cantonnée progressivement dans le milieu des clubs et sociétés, les cafés et théâtres de variétés prennent de l'importance en tant que lieux de représentation, encouragés par le fait que les théâtres ont perdu entre-temps le monopole sur les représentations publiques. Dans les années 1830, les premiers « cafés chantants » commencent à apparaître dans les rues de Paris, devenant des lieux de divertissement pour les ouvriers et un public d'abord majoritairement petit-bourgeois, puis bourgeois, sur les traces de la Goguette. Ils sont suivis par les cafés-concerts situés principalement dans les quartiers nord-est de la ville, sur Montmartre et le Quartier Latin, où vivent les « classes laborieuses »[15] et où sont parfois interprétées des chansons socialement critiques et politiques. L'Eldorado ouvre en 1858 et est élevé au rang de temple de la chanson avec ses 2 000 places, suivi par la Scala. À la fin du siècle, des établissements littéraires et artistiques s'ouvrent dans le quartier parisien de Montmartre, comme Le Chat Noir, le Moulin-Rouge, les Folies Bergère et l'Olympia.

La chanson réaliste

Au début du XXe siècle, apparaît un type de chanson influencée par le réalisme littéraire et le mouvement naturaliste[16] : la chanson réaliste. Sa diffusion se localise dans les cafés et cabarets du quartier Montmartre (notamment le Chat Noir et le Moulin Rouge), qui est alors un centre de divertissement hédoniste et frivole. Le thème de ces chansons se concentre sur la vie de personnes socialement marginalisées comme les voyous, les prostituées, les proxénètes et les orphelins. Elles sont interprétées entre autres par Eugénie Buffet, Berthe Sylva et Marie Dubas.

Les vedettes reconnues de la chanson réaliste sont notamment Damia, Fréhel, Aristide Bruant et Félix Mayol. Parmi les classiques, figurent La Paimpolaise de Théodore Botrel, Je te veux d'Erik Satie, Mon anisette d'Andrée Turcy, la chanson anti-guerre La butte rouge et La java bleue de Fréhel.

Tino Rossi dans les années 1930.

Débuts du music-hall

À partir de la seconde partie des années 1920, le développement de la chanson française est influencé par l'émergence du jazz et du swing, joués sur scène par des petits ensembles.

Les interprètes les plus célèbres des années 1930 sont Charles Trenet, Jean Sablon, Mireille, Maurice Chevalier et Tino Rossi. La chanteuse Mistinguett est qualifiée de « reine des théâtres de revue », concurrencée par Josephine Baker. Les premières vedettes du music-hall sont nées.

Édith Piaf en 1962.

L'évolution du genre est influencée par Édith Piaf qui s'impose à la fin des années 1930 au théâtre de l'ABC à Paris, avant de devenir une vedette de la chanson au cours de la décennie suivante. De nouvelles vedettes populaires émergent au début des années 1950 comme Yves Montand, les Compagnons de la chanson, Gilbert Bécaud, Annie Cordy ou encore Henri Salvador[17].

Parallèlement, le début des années 1950 marque le retour aux sources littéraires avec les auteurs-compositeurs-interprètes Léo Ferré, Georges Brassens, Jacques Brel, Barbara ou encore Boby Lapointe. Certains d'entre eux s'inspirent ou reprennent plusieurs poètes célèbres comme Prévert, Aragon, Baudelaire, Rimbaud et Verlaine. D'autres, comme Boris Vian écrivent des chansons plus engagées comme Le déserteur.

À partir de 1955, un nouveau style de chanson arrive en France avec des interprètes au répertoire plutôt méditerranéen, comme Gloria Lasso et Dalida[18],[19].

L'avènement des jeunes et du rock dans les années 1960

Les années 1960 marquent l'avènement du rock'n'roll, qui bouscule les codes musicaux, Richard Anthony, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Les Chaussettes noires, Dick Rivers et Les Chats Sauvages en sont les fer de lance. Une génération de jeunes artistes, bientôt surnommée « les yéyés », apparait alors : Sylvie Vartan, Claude François, Sheila, Adamo, Françoise Hardy, Hervé Vilard, France Gall, Pétula Clark, Christophe, Frank Alamo... C'est le temps des copains et des idoles, une émission radiophonique les sacralise autant qu'elle les propulse, le marché du disque est en plein essor[20],[21].

Dalida à la fin des années 1960.

Ces nouvelles vedettes mettent à mal le « music-hall de papa »[22], mais pour autant des artistes comme Charles Trenet, Jacques Brel, Georges Brassens, Léo Ferré, Dalida, Charles Aznavour, Henri Salvador, Juliette Gréco, Sacha Distel, parviennent à se maintenir, ou à se faire une place, Jean Ferrat, Serge Gainsbourg, Claude Nougaro, Enrico Macias, ou encore Barbara, sur le chemin de la reconnaissance et du succès.

La deuxième partie de décennie voit apparaître de nouveaux chanteurs comme Jacques Dutronc, Michel Polnareff, Nino Ferrer, Mireille Mathieu et Joe Dassin, qui enchaînent les tubes.

Les années 1970, entre variété française et vague disco

À l'aube des années 1970, nombre d'artistes ayant débuté durant la décennie précédente voient leur succès confirmé[23] comme Joe Dassin, Michel Delpech, Claude François, Mireille Mathieu, Johnny Hallyday, Sheila ou Sylvie Vartan. D'autres comme Serge Lama et Michel Sardou deviennent des artistes de premier plan.

Les répertoires légers (Annie Cordy, Carlos, Pierre Perret, Chantal Goya) côtoient les chanteurs à voix avec un répertoire plus sentimental (Mike Brant, Nicoletta, Michèle Torr, Frédéric François, Dave). Les années 1970 sont aussi celles de la maturité et de la reconnaissance pour des artistes tels que Dalida, Christophe, Marie Laforet, Michel Berger, France Gall, Nino Ferrer, Maxime Le Forestier, Véronique Sanson ou encore Gérard Lenorman.

La deuxième moitié des années 1970 voit l'arrivée du disco[24] et la création de la comédie musicale Starmania[25].

Le tournant des années 1980

Avec l'autorisation d'émission des radios libres au début des années 1980 et la création du Top 50 en 1984, le paysage de la chanson française se voit transformé. Une nouvelle vague marquée par la musique anglo-saxonne fait son apparition, autant dans la pop (Étienne Daho, Lio, Niagara, Jeanne Mas) que dans le rock (Téléphone, Les Rita Mitsouko, Indochine, Alain Bashung).

Si plusieurs nouveaux chanteurs enchaînent les tubes à la fin de la décennie (François Feldman, Elsa, Vanessa Paradis, Marc Lavoine, Patricia Kaas...), les deux principales révélations des années 1980 sont sans conteste Jean-Jacques Goldman et Mylène Farmer, dont les clips révolutionnent le genre en France.

Quelques artistes issus de la décennie précédente confirment leur succès (Daniel Balavoine, Renaud, Francis Cabrel, Alain Souchon, Laurent Voulzy, Julien Clerc, Maxime Le Forestier, Bernard Lavilliers, Frédéric François), tandis que parmi les artistes issus des années 1950 et 1960, seuls Johnny Hallyday, Michel Sardou et France Gall parviennent à classer plusieurs tubes dans les premières places du Top 50[26].

Années 1990

Après Désenchantée, un des titres les plus emblématiques des années 1990, Mylène Farmer confirme son succès : ses trois albums sortis durant cette décennie sont tous certifiés disques de diamant. Jean-Jacques Goldman (avec également le trio Fredericks Goldman Jones), Francis Cabrel, Florent Pagny, Alain Souchon et Patricia Kaas en reçoivent deux chacun, tout comme Patrick Bruel (qui, avec Roch Voisine, provoque en début de décennie l'hystérie d'un public jeune et féminin) et Céline Dion, dont le disque D'eux devient l'album francophone le plus vendu au monde.

Après des concerts remarqués au Parc des Princes et au Stade de France, Johnny Hallyday connaît son plus gros succès commercial avec l'album Sang pour sang. La fin de la décennie voit le triomphe de la comédie musicale Notre-Dame de Paris.

Céline Dion en 2013.

Une nouvelle génération d'auteurs-compositeurs-interprètes apparaît, comme Pascal Obispo, Zazie, Axelle Red et Lara Fabian, ainsi que des artistes rencontrant un succès plus critique que commercial (la « nouvelle scène française »). Le rap se popularise au travers de MC Solaar, IAM, NTM et Manau, tandis que le rock est représenté par Alain Bashung, Noir Désir, Louise Attaque et la Mano Negra.

Années 2000

La décennie 2000 est marquée par la création de plusieurs comédies musicales, dont Les Dix Commandements, Roméo et Juliette, Le Roi Soleil et Mozart, l'opéra rock.

Très présente en début de décennie, la mode des Lolitas (Alizée, Lorie) et des chanteurs à voix (Hélène Ségara, Garou, Natasha St-Pier, Isabelle Boulay, Chimène Badi...) s'essouffle peu à peu, laissant place à des artistes aux arrangements plus dépouillés (Henri Salvador, Carla Bruni, Bénabar, Raphaël, Grégoire, Cœur de Pirate), ainsi qu'à une nouvelle génération issue de télé-crochets comme Jenifer, Nolwenn Leroy, Grégory Lemarchal, Olivia Ruiz et Christophe Willem .

Alors que De Palmas, Calogero, Yannick Noah et Christophe Maé connaissent leurs premiers disques de diamant, des artistes confirmés continuent de connaître un succès important : Johnny Hallyday, Indochine et Renaud enregistrent les meilleures ventes de singles de leur carrière avec Marie, J'ai demandé à la lune et Manhattan Kaboul, Mylène Farmer est la meilleure vente d'albums féminine de la décennie avec Les mots et la première chanteuse française à remplir le Stade de France, tandis que Jean-Jacques Goldman, Patrick Bruel, Florent Pagny, Michel Sardou, Laurent Voulzy et Francis Cabrel continuent de figurer sur le podium des meilleures ventes.

Si la variété française reste majoritaire, le rock (Noir Désir, Kyo) et le rap (Diam's) parviennent également à séduire un large public.

Stromae en 2011.

Années 2010

Cette décennie est marquée par le succès de plus en plus important de la musique urbaine (Sexion d'Assaut, Maître Gims, Black M, Soprano), largement aidée par l'essor du streaming en milieu de décennie.

D'autres artistes émergent, issus de télé-crochets (Kendji Girac, Fréro Delavega, Louane, Claudio Capéo) ou non (Zaz, Indila, Christine and the Queens, Vianney, Angèle). Stromae enregistre la meilleure vente d'albums de la décennie avec Racine carrée.

Certains artistes révélés lors de la décennie précédente confirment leur succès (Christophe Maé, Nolwenn Leroy, Calogero, Julien Doré, M Pokora), tandis que Mylène Farmer, Johnny Hallyday, Céline Dion, Florent Pagny, Renaud et Indochine continuent de figurer parmi les poids lourds de la chanson française.

Notes et références

  1. Pour mieux visualiser le texte Numérisation du parchemin (Réf. Bibliothèque municipale de Valenciennes 150 (olim 143) fol.141v)
  2. Bertrand Dicale, « L'air du temps », Historia, no 788, , p. 23
  3. (de) Siegfried P., Rupprecht: Chanson-Lexikon., Berlin, Schwarzkopf & Schwarzkopf, (ISBN 978-3896022011), p. 7–15.
  4. François Suard, Guide de la chanson de geste et de sa postérité littéraire, Honoré Champion, .
  5. Zuchetto Gérard, Petite introduction aumonde des troubadours XIIeXIIIe siècles. A l'aube de la litteraturemoderne (lire en ligne).
  6. Mary O'Neill, Courtly Love Songs of Medieval France: Transmission and Style in the Trouvère Repertoire, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 0-19-816547-1).
  7. Machabey, "Guillaume de Machaut, La vie et l’œuvre musicale",
  8. Tibor Klaniczay, Eva Kushner, André, « L'Époque de la Renaissance (1400 1600) », sur Google Books, (consulté le ).
  9. Philippe Caron, « Le Chant des oyseaux de Janequin : un coffre sémantique à plusieurs fonds », Clément Janequin, un musicien au milieu des poètes, éd. O. Halévy, I. His et J. Vignes, Paris, Société française de Musicologie, 2013, p. 385-398.
  10. Audrey Boucaut-Graille, « La diffusion imprimée des chansons de Clément Janequin », Clément Janequin, un musicien au milieu des poètes, éd. O. Halévy, I. His et J. Vignes, Paris, Société française de Musicologie, 2013, p. 35-51.
  11. Henry Prunières, Lully : Biographie critique illustrée de douze planches hors texte. Les Musiciens célèbres, Librairie Renouard, édition Henri Laurens, Paris.
    • Daniela Dalla Valle et Rainer Zaiser, « Le succès du premier opéra en français : La Première comédie française en musique, pastorale de Pierre Perrin et Robert Cambert », Papers on French seventeenth-century literature 174 (2007), p. 157-168.
  12. (de) Peter Wicke et Kai-Erik Ziegenrücker, Wieland Ziegenrücker: Handbuch der populären Musik: Geschichte - Stile - Praxis - Industrie., Mainz, Schott Music, (ISBN 978-3795705718), p. 137/138.
  13. (de) « Das Chanson », sur frankreich-sued.de (consulté le ).
  14. (de) Eva Kimminich, Erstickte Lieder, Tübingen, Stauffenburg, (ISBN 978-3-86057-081-4), p. 54–62.
  15. « Éditorial de la chanson réaliste », sur chanson-réaliste.com (consulté le ).
  16. Hedin, Frédéric, « Chanson française et réception historique au XXe siècle », sur persee.fr, (consulté le ).
  17. Interact SA, « Gloria LASSO - Biographie, émissions... Avec Gloria LASSO », sur Melody.tv (consulté le )
  18. Interact SA, « DALIDA - Biographie, émissions... Avec DALIDA », sur Melody.tv (consulté le )
  19. https://books.openedition.org/ms/590?lang=fr / consulté le 20 mars 2021.
  20. https://lhistgeobox.blogspot.com/2011/03/232-johnny-hallyday-lidole-des-jeunes.html?m=0 / consulté le 21 mars 2021.
  21. « SLC Salut les copains: les années yéyé », TéléObs, (lire en ligne, consulté le )
  22. « Le top des chansons françaises à succès des années 70 à 75 », sur www.citeartistes.com (consulté le )
  23. « Les Chansons françaises à succès des années 1975 à 1980 », sur www.citeartistes.com (consulté le )
  24. Laurent Valière, « Comment est né Starmania, l'opéra-rock de Michel Berger et Luc Plamondon ? », sur France Inter, franceinter, (consulté le ).
  25. Classements français par artistes

(de) « French Pop », sur musicline.de (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

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