Joe Dassin

Joseph Ira[1] Dassin, dit Joe Dassin, né le à New York (États-Unis) et mort le à Papeete (Polynésie française), est un chanteur, compositeur et écrivain américano-français[réf. nécessaire].

En seize ans de carrière (1964-1980), il a connu de nombreux succès en France et dans la francophonie, mais aussi, en chantant dans d'autres langues que le français, en Russie, en Finlande, en Grèce, et en Allemagne[2],[3]. Au total, Joe Dassin a vendu plus de 50 millions de disques dans le monde[4] dont près de 17 millions en France (10 millions de 45T et 7 millions d'albums)[5].

Biographie

Naissance et famille

Joe Dassin est le fils de Jules Dassin (1911-2008), réalisateur de films, et de Béatrice Launer (1913-1994), violoniste virtuose, tous deux de nationalité américaine[6]. Il a deux sœurs, Richelle (surnommée « Ricky »), née en 1940, et Julie (surnommée « la Petite ») née en 1945. Son grand-père, Samuel Dassin, était un immigré juif russe originaire d'Odessa. À son arrivée en Amérique, ne parlant pas anglais, il dit simplement qu'il venait d'Odessa aux services d'immigration. Ces derniers l'enregistrèrent sous le nom de « Dassin »[7].

Jeunesse

Joe Dassin et ses parents habitent New York puis Los Angeles où il apprend le piano, le banjo et la guitare auprès de sa mère. Son père ayant brièvement appartenu au Parti communiste américain (jusqu'à la conclusion du pacte germano-soviétique) est dénoncé par un membre du parti, le réalisateur Edward Dmytryk, désireux de s'affranchir des soupçons qui pèsent sur lui, et cédant à la pression de la commission des activités anti-américaines. Aussi la famille s'expatrie en 1950 en Europe où elle déménage de nombreuses fois ; suivant son père dans ses tournages, Joe Dassin connaît onze écoles : il étudie notamment dans plusieurs collèges en Angleterre, en Italie, à l'École internationale de Genève[8] et à l'Institut Le Rosey, en Suisse[9]. Il passe son bac à Grenoble, y obtenant la mention bien[10].

Supportant mal la séparation de ses parents en 1954, il décide de venger son père, chassé comme un paria, en regagnant les États-Unis. Il y finance ses études par différents jobs (plongeur dans un restaurant, chauffeur-livreur, testeur psychologique, DJ dans la radio WCX de Détroit) ou en interprétant, dans les cafés autour du campus ou lors de mariages, des airs de son chanteur préféré Georges Brassens, mais il est trop timide pour chanter devant un vrai public. C'est en fréquentant le milieu musical qu'il fait la connaissance de Pete Seeger et de Bob Dylan[11].

Après trois années en faculté de médecine à l'université du Michigan qui n'aboutissent pas, il se ré-oriente vers les sciences humaines et décroche une licence d'anthropologie avec mention en 1961[12]. Deux ans plus tard, il soutient son mémoire de Master of Arts en anthropologie sur la tribu des Indiens Hopis[13]. Son diplôme en poche, il est réformé par les autorités militaires à cause d'un souffle au cœur. Alors qu'il envisage une carrière d'écrivain, il revient fin 1963 en France où il rejoint sa mère et ses sœurs. Il y écrit un roman et des nouvelles, écrit pour des magazines américains (New Yorker, Playboy), travaille comme technicien pour son père, puis fait quelques figurations dans ses films[14].

Cinéma

Son père l'engage comme assistant sur le tournage de Topkapi, film où il fait une brève apparition dans le rôle de Josef. Le , il rencontre sa future femme Maryse Massiéra, chez Eddie Barclay ; l'année suivante, il double des films américains. En 1965, il apparaît dans le film Nick Carter et le trèfle rouge de Jean-Paul Savignac, aux côtés d'Eddie Constantine, Nicole Courcel et Graziella Galvani, et dans Lady L. ; entre les deux, il est assistant-metteur en scène sur le tournage de Quoi de neuf, Pussycat ?

Premiers échecs (1964-1965)

Maryse Massiéra est une connaissance de Catherine Régnier, secrétaire chez CBS Records, entreprise qui s'est récemment installée en France afin d'y distribuer les disques de ses stars américaines. Maryse fait donc passer à son amie une bande sur laquelle Joe Dassin entonne un folk song américain, Freight Train. Son objectif est de graver cette bande sur un disque simple afin de l'offrir à Joe Dassin pour son anniversaire. À l'écoute de la bande, CBS est convaincue de lancer son premier artiste francophone, et, le , Joe Dassin, premier résident français à signer avec une maison de disques américaine, enregistre quatre titres (dont Je change un peu de vent, version française de Freight Train), accompagné de l'orchestre d'Oswald d'Andréa, dont deux chansons sont signées Jean-Michel Rivat et Frank Thomas[15].

Au mois de , il sort un nouvel EP dont le titre phare est Je vais mon chemin. Ce deuxième disque est un nouvel échec. Il ne s'écoule qu'à 2 000 exemplaires environ. Et si, en ce début de carrière, Joe Dassin a quelquefois l'occasion d'interpréter ses chansons à la télévision (notamment Je change un peu de vent et Je vais mon chemin), les médias s'intéressent plus à lui en tant que fils de Jules Dassin qu'en tant que chanteur.

Début du succès (1965-1966)

Son troisième EP sort à la fin de l'année 1965. Si Bip bip ne marque pas encore le marché du disque (environ 25 000 exemplaires sont écoulés), ce titre devient son premier succès d'estime. C'est l'adaptation d'un titre chanté en portugais par Roberto Carlos [le Monsieur Rock'n Roll brésilien], O Calhambeque, extrait de son album E proibido fumar. C'est en tout cas son premier vrai succès radio et, pour la première fois de sa carrière, Joe Dassin fait son apparition dans les hit-parades. Le , Jacques Souplet, nouveau PDG de CBS France, lui présente celui qui deviendra son producteur et ami, Jacques Plait.

En , il sort son quatrième EP (son premier en collaboration avec Jacques Plait). Deux titres sortent rapidement du lot : Ça m'avance à quoi et Comme la Lune. Si les ventes sont encore modestes, les titres passent beaucoup en radio et contribuent à la popularité grandissante du chanteur. Joe Dassin est plus que jamais catalogué parmi les chanteurs de folk song français. Au cours de l'été, il sort son premier single, Guantanamera, et l'adaptation d'un traditionnel, Katy Cruel. Guantanamera n'est pas un succès qui est propre à Dassin[réf. nécessaire] (la chanson sera interprétée entre autres par Nana Mouskouri) et ce n'est pas lui qui en fera un véritable succès à cette époque[réf. nécessaire].

Joe Dassin donne également son premier concert en public à l'Ancienne Belgique à Bruxelles. À la fin de l'année, il sort un nouvel EP, (Excuse me lady), ainsi que le tout premier album de sa carrière, Joe Dassin à New-York, album qu'il enregistre à New York. Toujours pas de franc succès commercial, même si Joe Dassin continue lentement sa progression dans les hit-parades.

Reconnaissance (1967-1968)

En , André Salvet et Bernard Chevry créent le Midem que Joe Dassin va présenter en deux langues. Il sort aussi un nouvel EP le et, cette fois-ci, obtient le premier vrai réel succès de sa carrière avec Les Dalton[16] qui se classe n°8 du hit-parade français[17]. Viens voir le loup, titre de la face B, est éclipsé et n'obtient qu'un succès d'estime. Sur ce disque, figure la chanson Hello hello qui reste le premier texte de Claude Lemesle écrit pour Joe Dassin. Au cours de l'émission les « Salves d’Or » d'Henri Salvador et dans laquelle il interprète Les Dalton, Jacqueline Salvador lui suggère de chanter en costume blanc qui capte mieux la lumière, conseil qu'il suivra scrupuleusement[18].

À l'automne 1967, il signe Bébé requin pour France Gall et enregistre un nouveau single composé de Marie-Jeanne et Tout bébé a besoin d'une maman. Marie-Jeanne est adaptation française de Ode to Billie Joe de la chanteuse américaine Bobbie Gentry, premier titre au hit-parade aux États-Unis dès . À sa sortie, elle n'est pas encore le classique qu'elle devient par la suite : le disque ne s'écoule qu'à 50 000 exemplaires environ. C'est à la suite du passage à l'Olympia en 1969, que Marie-Jeanne trouve le succès. Quant au 2e titre, il est dans la lignée des Dalton. À la fin de l'année, Joe Dassin sort son nouvel album, Les Deux Mondes de Joe Dassin. En plus de ses succès de 1967, l'album présente quelques reprises de standards américains.

En sort le nouveau single de Joe Dassin avec La Bande à Bonnot. La chanson devient un classique de l'artiste au fur et à mesure des années. Un mois à peine plus tard, il sort un nouveau 45 tours, Siffler sur la colline. En pleine période de mai 68, le titre rencontre un grand succès commercial : plus de 300 000 exemplaires sont vendus en France[19]. Joe Dassin devient avec ce titre une véritable vedette et confirme son succès en , en sortant Ma bonne étoile, une reprise d'une chanson italienne (comme Siffler sur la colline) avec des paroles de Pierre Delanoë. Le titre s'installe en tête des hit-parades et s'écoule également à plus de 300 000 exemplaires. Cette période marque également la fin de la collaboration entre Joe Dassin, Jean-Michel Rivat et Franck Thomas. Le nouveau parolier favori de Joe Dassin devient donc Pierre Delanoë. En , Le Petit Pain au chocolat, toujours adapté de l'italien par Pierre Delanoë, devient son nouveau grand succès (450 000 copies[20]). La face B est Le Temps des œufs au plat, signée Ricky Dassin et Claude Lemesle.

Tournées et récompenses (1969)

Le , Joe Dassin est victime d'un premier infarctus. Reprenant ses tournées, il rencontre Boby Lapointe, qui lui présente Georges Brassens et l'emmène en tournée. L'année 1969 se poursuit par Les Champs-Élysées, une adaptation en français par Pierre Delanoë de Waterloo Road, une chanson britannique de Lionel Morton, et Le Chemin de papa, cosigné par Dassin et Delanoë. Les Champs-Élysées s'écoule à 600 000 exemplaires et devient l'un des plus grands succès de Joe Dassin, qui sera par la suite traduite en plusieurs langues (allemand, italien, anglais, japonais) et est également très célèbre en Russie.

Le , Joe Dassin termine sa tournée à l'Olympia avant de recevoir le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros pour l'album Le Chemin de papa, dans lequel il reprend l'ensemble de ses succès (La Bande à Bonnot, Siffler sur la colline, Ma bonne étoile, Le Petit Pain au chocolat, Les Champs-Élysées, Le Chemin de papa ou encore Mon village du bout du monde). Joe Dassin est devenu en deux ans l'une des plus grandes vedettes françaises, et ses concerts affichent désormais complet.

Pour la première fois, il est classé au hit allemand avec Die Champs-Élysées (no 31)[17]. Début 1970, il sort un nouveau single composé de deux nouveaux titres : C'est la vie, Lily et Billy le Bordelais. Le disque s'écoule à 400 000 exemplaires[21]. À la suite du titre Billy le Bordelais (une de ses compositions), Joe Dassin est intronisé « Compagnon de Bordeaux » par le conseil de la ville.

L'Amérique et nouveaux tubes (1970)

Alors qu'il est au sommet de sa carrière discographique, il enregistre L'Amérique (adaptation française du tube britannique Yellow River du groupe Christie) et Cécilia (l'adaptation d'un énorme tube de Simon & Garfunkel), deux adaptations signées Delanoë. Le disque se vend à plus de 730 000 exemplaires et L'Amérique devient rapidement sa chanson de référence : désormais chacun de ses concerts s'achève par ce titre. Après une tournée au cours de l'été, Joe Dassin est à la recherche de nouveaux titres qui seraient susceptibles de prendre la relève de L'Amérique. Le retour de l'armée de Claude Lemesle marque un nouveau tournant dans sa carrière.

En effet, à la fin de l'année 1970, celui-ci propose deux chansons à Joe Dassin mais ce dernier les refuse. De nouveau, Jacques Plait convainc le chanteur d'enregistrer ces deux titres : La Fleur aux dents (à la musique composée par Joe Dassin lui-même) et L'Équipe à Jojo.

[réf. nécessaire]

Le creux de la vague (1971-1974)

Le , La Fleur aux dents est mis en vente. C'est l'un des grands succès de ce début d'année : 350 000 exemplaires seront vendus. Au mois de mai, il sort un nouveau single, toujours extrait de l'album de 1970, avec L'Équipe à Jojo et Le Portugais, mais les ventes ne décollent pas. Au cours de l'été 1971, Joe Dassin sort sa nouvelle chanson Fais la bise à ta maman, mais le succès de cette chanson est plus éphémère et n'est pas aussi important que les précédents. Il lance alors sa carrière en Allemagne : au cours de l'année 1971, il sort un titre exclusif en allemand qui connaît un certain succès. Par la suite, il traduit quelques-uns de ses succès français dans cette langue (La Fleur aux dents, Un cadeau de papa, L'Équipe à Jojo, Fais la bise à ta maman…).

Fin 1971, il sort un nouvel album ainsi qu'un premier single, Elle était oh. Joe Dassin connaît alors un premier creux de la vague : les ventes connaissent un net fléchissement et peu de titres de l'album s'imposent. La Mal Aimée du courrier du cœur, Bye Bye Louis, La Ligne de vie sont interprétés à de nombreux passages en télévision mais le succès n'est pas au rendez-vous. Joe Dassin retrouve un certain écho lors de l'été 1972 avec Taka takata.

Joe Dassin sort alors son nouvel album intitulé Joe. Si La Complainte de l'heure de pointe en est le succès principal, il sort coup sur coup début 1973, deux 45 tours extraits de cet album, l'un avec Le Moustique et l'autre avec Salut les amoureux, mais les ventes (bien que correctes) ne sont pas à la hauteur des espérances. Je t'aime, je t'aime et La Chanson des cigales prennent la relève et rencontrent un succès mitigé. Joe Dassin compte alors sur la sortie de son album d'hiver, Treize chansons nouvelles, pour se relancer. Le premier single qui est en extrait, avec Quand on a seize ans et À chacun sa chanson, ne s'impose ni dans les ventes ni dans les hit-parades.

Début 1974, il sort un nouvel extrait de l'album, Fais-moi de l'électricité, avec Les plus belles années de ma vie en face B. Devant un relatif échec, il fait autant qu’il peut la promotion des autres chansons de l'album (La dernière Page, Quand on a du feu…) mais connaît un nouveau creux dans sa carrière. Il forge alors beaucoup d'espoir sur ses deux nouvelles chansons d'été Si tu viens au monde et C'est du mélo, mais réalise probablement avec ce disque le pire score de sa carrière[réf. nécessaire]. Il écrit alors pour Carlos et lui donne les succès Señor météo et Le Bougalou du loup-garou.

Le retour avec L'Été indien (1974-1976)

Fin 1974, Joe Dassin sort un nouvel album. Vade rétro et surtout Si tu t'appelles mélancolie lui permettent de retrouver le succès. Il remonte alors dans les premières places des hit-parades. Cependant, les autres chansons de l'album peinent à se faire une place et sont totalement éclipsées par Si tu t'appelles mélancolie.

Le , sort L'Été indien, adaptation d'une chanson de Toto Cutugno et Vito Pallavicini, qui devient le plus grand succès de sa carrière. Il en vend plus d'un million exemplaires en France[22] et quasiment trois millions dans le monde ; le titre sort dans 25 pays et est, par la suite, traduit en plusieurs langues (allemand, italien, espagnol). Joe Dassin devient le chanteur français le plus apprécié et le plus exporté dans les pays de l'Est, comme l'URSS ou la Pologne. L'Été indien ne sort sur aucun album studio du chanteur mais figure sur une compilation de ses plus grands succès, sortie à la fin de l'année 1975. L'Été indien est le plus gros succès de l'année 1975 en France[23] et sa version française un plus grand succès que la version originale italienne.

Fin 1975, Joe Dassin sort un nouvel album à partir duquel il se spécialise dans la chanson d'amour. Si les textes de Delanoë et Lemesle sont pour le moins simples et accessibles, ils restent de très bonne facture. 250 000 exemplaires de l'album s'écoulent en quelques mois. En , il sort son 1er 45 tours extrait de l'album, Ça va pas changer le monde, qui monte jusqu'à la 5e place des hit-parades[17], la face B Il faut naître à Monaco lui permettant de refaire une incartade dans un registre comique. Un 2e extrait de l'album sort en cours d'année avec Et si tu n'existais pas (qui est l'un de ses plus grands classiques) et Salut, dans un registre sentimental qui lui permet d'obtenir deux nouveaux succès. Au cours de l'été 1976, Joe Dassin obtient l'un des « tubes de l'été » avec Il était une fois nous deux. 400 000 singles sont vendus.

À la fin des années 1970, il participe à plusieurs émissions de Maritie et Gilbert Carpentier avec sa bande composée de Carlos, Jeane Manson, Joelle Mogensen, France Gall et Dave, entre autres.

Le jardin du Luxembourg (1976)

Fin 1976, il présente son nouvel album nommé Le Jardin du Luxembourg. Le titre éponyme, composé pour lui par Toto Cutugno et Vito Pallavicini, est quelque peu boudé par les radios et les télévisions en raison de sa longueur (douze minutes). Joe Dassin se voit dans l'obligation de présenter une version écourtée du morceau. Ce titre ne dispose même pas d'une version 45 tours, seul un 45 tours promotionnel verra le jour. Début 1977, ce sont donc À toi et Le Café des trois colombes qui sortent et reçoivent, au travers de la vague disco, un grand succès (près de 300 000 exemplaires vendus)[24].

Par la suite, si Joe Dassin délaisse le marché allemand, il enregistre désormais ses plus grands succès en langue espagnole, ce qui lui permet de « conquérir » l'Amérique du Sud. Le Jardin du Luxembourg y sera même un bien plus grand succès qu'en France[réf. nécessaire] : d'après Joe Dassin lui-même[réf. nécessaire], cette chanson reste son plus gros succès commercial dans le monde. Au cours de l'été 1977, Joe Dassin sort un nouveau single composé de deux nouveaux slows, Et l'amour s'en va (no 8 en France) et Le Château de sable.

Nouvelle baisse de popularité (1977-1978)

Le , à Paris, Joe Dassin participe au spécial télé Soirée canadienne du Québec à l'Olympia enregistré par la Société Radio-Canada. Comme chaque fin d'année, il profite des fêtes pour sortir un nouvel album. Les Femmes de ma vie connaît des ventes décevantes, le single Dans les yeux d'Émilie se vendant, lui, à 250 000 exemplaires. Durant l'été 1978, il enregistre Si tu penses à moi, adapté de No Woman, No Cry, un succès de Bob Marley revu par Boney M. puis par Delanoë et Lemesle. Le succès de ce titre est mitigé.

Fin 1978, Joe Dassin célèbre ses 15 ans de carrière dans la chanson. Pour l'occasion, il sort un nouvel album, 15 ans déjà, qui obtient un disque d'or pour 100 000 exemplaires vendus et contient, entre autres, La vie se chante, la vie se pleure, adaptation d'un tube disco de Claudja Barry Down by the water.

Début avril, CBS sort un nouvel extrait de l'album, Côté banjo, côté violon : le disque ne se vend pas et la chanson ne se classe dans aucun hit-parade de l'époque. D'autres chansons de l'album (Darlin, Toi le refrain de ma vie, Un lord anglais ou encore Happy Birthday) sont l’objet d’une forte promotion, mais le succès n'est pas au rendez-vous. Au cours de l'été 1979, toujours en pleine période disco, il sort son nouveau 45 tours, Le Dernier Slow, qui s'écoule à 400 000 exemplaires[25]. Ce sera son dernier grand succès.

Ultimes enregistrements

Fin 1979, Joe Dassin n'a qu'une idée en tête : se faire plaisir. C'est dans cette optique qu'il part aux États-Unis pour enregistrer son nouvel album Blue Country, album country-blues dont la majorité des titres sont des reprises de Tony Joe White. Le single composé de Si je dis je t'aime et Faut pas faire de la peine à John sort simultanément avec l'album. Celui-ci est plutôt bien accueilli par la critique mais pas par le public.

Au cours de l'année 1980, l'album Blue Country est traduit en anglais et devient Home Made Ice Cream. La santé de Joe Dassin se détériore à cette époque. En , une alerte cardiaque, doublée d'une opération due à un ulcère à l'estomac, l'oblige à annuler toutes ses tournées. Dans les mois qui suivent, il multiplie les malaises cardiaques, exacerbés par le stress (notamment la procédure juridique concernant la garde de ses enfants depuis son divorce en 1980), l'alcool et la drogue[26],[27]. Il sort tout de même un ultime single, The Guitar Don't Lie le 1er juin 1980. C'est Tony Joe White en personne qui se charge de mettre un texte sur cette composition de Joe Dassin. Le 11 juillet 1980, à Cannes, Joe est à nouveau victime d'un infarctus sur scène et est hospitalisé à l'hôpital américain de Neuilly le lendemain. Il s'agit de son ultime concert, il est contraint d'annuler sa tournée d'été à la suite de cet infarctus.

Mort

Tombe de Joe Dassin au cimetière de Hollywood à Los Angeles (Californie).

Malgré les avertissements de son médecin qui lui a conseillé de se reposer, il part à Tahiti pour une quinzaine de jours de vacances en compagnie de ses fils, Jonathan et Julien.

Le , il meurt à l'âge de 41 ans des suites d'un infarctus du myocarde à Papeete (Tahiti). Il déjeunait alors avec ses enfants et des amis, dont le chanteur Carlos, dans le restaurant Chez Michel et Éliane[28], lorsque soudainement, à 12 h 30, il est pris d'un malaise cardiaque et s'effondre sur sa chaise, dans un ultime souffle il dit « Oh merde, qu'est-ce qu'il m'arrive ? », ce sont ses dernières paroles. Joe Dassin décède sur place malgré un massage cardiaque pratiqué par un médecin qui se trouvait là et l'intervention désespérée de ses amis. La seule ambulance de Papeete, indisponible, n'arrive sur les lieux qu'environ quarante minutes après l'attaque cardiaque.

Il est inhumé dans le carré juif du Hollywood Forever Cemetery à Los Angeles (Californie). Une plaque à sa mémoire est visible à Papeete au bar « le Rétro », sur le front de mer, où il est mort, au premier étage.

Vie privée

Le , Joe Dassin épouse Maryse Massiéra (Maryse Grimaldi). Après avoir avorté à plusieurs reprises « pour qu'elle puisse continuer à le suivre dans ses nombreuses tournées », elle lui donne son premier fils, Joshua, né le mais mort prématurément, cinq jours après sa naissance[29]. Joe Dassin est alors animateur d'une série d'émissions radio, Western Story, sur les antennes de Radio Luxembourg.

Séduit par l'environnement de Feucherolles, il y fait construire une très grande maison de 800 m2 dans laquelle il vivra avec sa famille de 1975 à 1980[30]. Ses deux enfants y passeront leur petite enfance.

Le , il divorce à l'amiable de Maryse Massiéra. Il a en effet rencontré Christine Delvaux, fille d'un commerçant de Rouen, dans une boîte à la mode de Courchevel où il séjournait pour ses vacances d'hiver, puis s'étant perdus de vue, ils se sont retrouvés au Castel au cours d'une soirée entre amis. Le , il épouse Christine Delvaux à Cotignac[31], village où, lors d'un gala qu'il avait effectué gratuitement en 1968, la municipalité lui avait offert un terrain en guise de cachet[32] et où il a fait construire une maison de vacances qu'il occupera plusieurs années. Le , son fils Jonathan naît à l'hôpital américain de Neuilly. Le naît son second fils, Julien. Christine Delvaux meurt le à Feucherolles[33], à l'âge de 46 ans, foudroyée par une crise d'asthme[34].

Postérité

En 2010, Joe Dassin se situe en quinzième position dans le classement des chanteurs ayant vendu le plus de disques en France[35], et son fils cadet Julien Dassin consacre, en , une comédie musicale à la mémoire de son père[36].

En 2013, la chanteuse Hélène Ségara rend hommage à Joe Dassin en sortant l'album Et si tu n'existais pas, album de douze duos virtuels reprenant ses plus grands succès. L'album est promu disque de platine en quelques semaines.

En octobre 2020 sort un album de reprises par de multiples chanteurs et chanteuses pour célébrer les quarante ans de sa disparition.

Compositeur

  • Pour Carlos :
    • Big bisou
    • Le Bougalou du loup garou
    • Señor Météo
    • Le père noël du supermarché
  • Pour France Gall :
    • Bébé requin (1967)
    • Toi que je veux (1967)
    • La Vieille Fille (1968)
    • 24 / 36 (1968)
    • Souffler les bougies (1968)
  • Pour Marie Laforêt :
    • Siffle, siffle ma fille
  • Pour Melina Mercouri :
    • Le Portugais (1971)
    • Je suis grecque (1972)
  • Pour Serge Reggiani :
    • Le Vieux Singe (1975)

Reprises

Plusieurs de ses chansons ont été reprises par d'autres artistes (même si les chansons de Dassin étaient elles-mêmes parfois des reprises de tubes anglo-américains comme Salut les amoureux ou anglo-saxons, comme L'Amérique ou Le Moustique). Les Champs-Élysées est une adaptation de Waterloo Road du groupe britannique Jason Crest (en). L'Été indien est une reprise de la chanson italienne Africa (chantée par Albatros), signée Ward, Pallavicini, Losito et Toto Cutugno. Cutugno a aussi collaboré à d'autres succès de Joe Dassin tels que Salut, Et si tu n'existais pas, Il était une fois nous deux ou Le Jardin du Luxembourg. Le Moustique est une adaptation de la chanson The Mosquito tirée de l'album Full Circle des Doors.

Une comédie musicale intitulée Joe Dassin la grande fête musicale est jouée au Canada en octobre et , avec l'accord de la famille Dassin. Une autre, Salut Joe !, a lieu de 2007 à 2009 en France, Belgique et dans les Dom-Tom. Elle regroupe d'anciens de Star Academy.

Un album de reprises est réalisé par des artistes québécois, produit par Stefie Shock : Salut Joe! Hommage à Joe Dassin. Un autre album de reprises par des artistes français intitulé L'équipe à Jojo, les chansons de Joe Dassin est paru en 1993 chez Le Village Vert-Columbia.

Le , la chanteuse Hélène Ségara publie un album hommage (Et si tu n'existais pas) à Joe Dassin en interprétant des duos virtuels avec l'artiste disparu[37]. L'album est un succès et entre directement en 2e position du top album dès sa sortie.

Liste des chansons et artistes :

Cinéma

Écrivain

En 2013, Richelle, une des deux sœurs de Joe Dassin, fait publier aux éditions Flammarion un recueil de quatre nouvelles écrites par son frère : Cadeau pour Dorothy, œuvres de jeunesse écrites en anglais, qu’elle a traduites avec Alain Giraud[38].

Notes et références

  1. Le second prénom, Ira, est choisi par sa mère en hommage à Ira Gershwin, qu'elle apprécie particulièrement.
  2. D'après une de ses interviews, rediffusée sur France 2 dans l'émission Vivement Dimanche le , ses ventes de chansons dans d'autres langues que le français représentaient les deux tiers de son chiffre d'affaires.
  3. Succès de Joe Dassin, sur http://artisteschartsventes.blogspot.fr -consulté le 29 janvier 2015.
  4. « Joe Dassin », sur L'Express (consulté le ).
  5. http://www.infodisc.fr/Vente_Artiste.php
  6. (en) The Julliard School of Music, The Baton, p. 12, sur le site juilliard.edu, [PDF]
  7. (en) Current Biography Yearbook, H. W. Wilson Company, , p. 99
  8. (en) Ecolint Alumni, « The Music Room », sur ecollint.ch,
  9. Ghislain de Montalembert, « Le Rosey : le pensionnat de la jeunesse dorée », Le Figaro Magazine, semaine du 28 février 2020, p. 62-70.
  10. Roger Berg, Chalom Chemouny, Franklin Didi, Guide juif de France, Éditions Migdal, , p. 423
  11. « Joe Dassin », sur rfimusique.com,
  12. (en) University of Michigan. Board of Regents., Proceedings of the Board of Regents (1960-1963), Ann Arbor, Michigan: University of Michigan, Digital Library Production Service 2000, University of Michigan, , 1279 p. (lire en ligne), p. 369
  13. Les masques hopis adjugés et vendus, La Croix, 12 avril 2013
  14. Brice Depasse, Destins brisés, Renaissance du Livre, , p. 2012
  15. Pressé à 1 000 exemplaires entre le 5 et le 12 février, le disque ne sera quasiment pas distribué.
  16. La chanson est composée par Joe Dassin lui-même (pour la musique), et il la destine à Henri Salvador, estimant qu'il ne peut pas chanter une telle chanson comique. À la suite de l'insistance de Jacques Plait, Joe Dassin se décide à enregistrer le titre. Lors de l'enregistrement, Joe Dassin et Jacques Plait ne sont pas d'accord sur le choix de la face A. Jacques Plait reste persuadé que Les Dalton peuvent devenir un gros succès et Joe Dassin croit plus en une autre de ses compositions Viens voir le loup.
  17. « Joe DASSIN », sur Blogspot.fr (consulté le ).
  18. Fabien Lecœuvre, Le petit Lecœuvre illustré, Artege Editions, , p. 47
  19. http://www.top-france.fr/html/annuel/1968.htm
  20. http://www.top-france.fr/html/annuel/1969.htm
  21. http://www.top-france.fr/html/annuel/1970.htm
  22. http://www.top-france.fr/html/annuel/1975.htm
  23. Classement SNEP
  24. http://www.top-france.fr/html/annuel/1977.htm
  25. http://www.top-france.fr/html/annuel/1979.htm
  26. Pascal Forneri, documentaire Joe Dassin : le roman de sa vie sur France 3, 2014, 1 h 40 min 30 s.
  27. Paris Match du 31 août 2000, p. 109
  28. Linda Bouras, « Joe Dassin : le récit des dernières heures avant sa mort [Photos] », Télé Star, (lire en ligne, consulté le ).
  29. Robert Toutan, Joe Dassin : derniers secrets, Éditions du Rocher, , p. 121
  30. Le Parisien, « Le village chic se souvient de Joe Dassin », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  31. Jacques Pessis, Chronique de la chanson française, Éditions Chronique, , p. 168
  32. Laurent Amalric, « Joe Dassin : dix ans à siffler sur la colline de Cotignac », sur corsematin.com, (consulté le ).
  33. « Christine Jacqueline Delvaux », sur deces.matchid.io (consulté le ).
  34. Olivier Rajchman, « Joe Dassin : ses fils, Jonathan et Julien, sont des vedettes dans les pays de l'ex-Union soviétique », sur telestar.fr,
  35. Joe Dassin continue de faire vendre - Europe 1, 19 août 2010
  36. Joe Dassin, 30 ans déjà - L'Express, 20 août 2010.
  37. « Hélène Ségara : l'hommage raté à Joe Dassin », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
  38. Cadeau pour Dorothy sur Google Books.

Annexes

Liens externes

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