Mouvance autonome en France

En France, le mouvement autonome est une mouvance sociale, culturelle et politique d'inspiration anarchiste et situationniste. Le nom de ce mouvement fait référence au concept d’autonomie : autonomie par rapport aux partis, aux syndicats, à l’État (refus de l’électoralisme ou de pratiques encadrées par la loi), au capitalisme (refus des rapports marchands)[1] et surtout autonomie de chaque groupe local par rapport à une quelconque organisation centralisée. Les autonomes se distinguent principalement des groupes et groupuscules d'extrême-gauche et anarchistes par le recours à des formes d'action illégales, une critique radicale du travail salarié, la recherche du plaisir immédiat et souvent une vie plus ou moins communautaire.

Symbole des squatters.

Description

La mouvance autonome en France a toujours été, et est toujours, divisée en des dizaines de groupes parisiens, régionaux et locaux indépendants les uns des autres, certains rassemblant des individus autour d'une idéologie et d'une praxis[2], mais la plupart, s'inspirant en partie des thèses situationnistes, refusent toute idéologie et dogmes figés . Ses pratiques illégales comprennent le squat, l'autoréduction, l'émeute, le sabotage, et la lutte armée[1]. Les autonomes se distinguent aussi par leur forme d’organisation, reposant sur la démocratie directe et l’autonomie de chaque groupe. Cette forme d’organisation peut se décliner de différentes manières : coordinations composées de délégués de chaque groupe, assemblées générales, mais aussi et le plus souvent réseau informel, voire inorganisation ou désorganisation. Certains groupes ont cependant un fonctionnement plus autoritaire, avec ses chefs et ses leaders. Ce qui fonde le mouvement autonome en France, c’est avant tout le rejet de l’extrême gauche traditionnelle, que ce soit sous sa forme trotskyste, maoïste ou anarchiste[1]. Le mouvement rassemble des groupes d'abord liés au mouvement ouvrier, puis aux nouveaux mouvements sociaux. Les médias réduisent habituellement le mouvement autonome à sa dimension violente.

Suivant les générations d'activistes, la naissance du mouvement est située à des dates différentes. Pour ceux qui ont participé au mouvement de 1968, le mouvement autonome est parfois perçu comme le simple prolongement de celui-ci. Mais pour ceux qui n’ont pas connu 1968, il y a une rupture en 1976-1977 avec le mouvement précédent. Cette génération de 1977 se démarque aussi généralement de la mouvance des années 1980[1]. Les autonomes abandonnent la lutte armée dans les années 1980. La dernière opération militaire, menée par Florence Rey et Audry Maupin en 1994, est considérée comme un acte isolé. À partir des années 1980, les autonomes s'engagent dans une fuite du monde du travail. Les autonomes s'investissent dans de nombreuses luttes sociales : mouvement étudiant, mouvements des chômeurs et des précaires, squats, lutte des mal-logés, mouvement des sans-papiers, luttes anticarcérales. Au début des années 2010, le mouvement se développe également autour de communautés rurales et à travers l'invention d'une nouvelle forme de lutte : les ZAD (« Zones à défendre »).

Historiographie

La naissance d'un mouvement autonome ou d'une mouvance autonome est difficile à dater précisément en France. À la suite d'une longue tradition de groupes autonomes, souvent clandestins, depuis le XIXe siècle connus sous le nom général d' Autonomie ouvrière, on peut néanmoins remarquer que l'autonomie politique en tant que pratique connaît un développement nouveau à partir de la fin des années 1960. Avant les événements de Mai 68, pendant, et au cours des années qui suivent, dans cette effervescence révolutionnaire, influencés par les idées anarchistes, communistes libertaires, conseillistes, situationnistes…, des individus font connaissance et se lient d’amitié. De manière spontanée, des groupes autonomes apparaissent dans plusieurs villes de France sans que cela soit décidé par un quelconque comité central. Certains se coordonnent comme l’Union des Groupes Autonomes Libertaires (UGAL, 1969-1971)[3]. Après des décès violents et des emprisonnements, d'autres groupes se créent comme le lors de la première réunion du Collectif d'Agitation à l'initiative du groupe Camarades[4].

Violence

Dans le langage courant, parler des autonomes ou du mouvement autonome tend à faire référence aux pratiques émeutières de certains groupes des années 1970. Cela s'explique par le fait que la dynamique autonome connaît un emballement médiatique à partir de 1976, où certains journalistes et responsables politiques vont chercher à se situer par rapport au « phénomène autonome ». Cette exposition va connaître son apogée entre 1977 et 1979, puis se terminer brutalement, certains attribuant cette disparition à la naissance d'Action directe, d'autres à l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981.

Action Directe est la principale organisation militaire du mouvement autonome, de 1979 à 1987[5]. Elle ne représente qu'une tendance du mouvement. Les « Occupants-Rénovateurs » et les « Fossoyeurs du Vieux Monde » ne se reconnaissent pas dans le militarisme de cette organisation.

Influences théoriques et tendances

Dans les années 1970, il apparaît rapidement plusieurs pôles de sensibilités différentes dont le consensus se fait autour de l'opposition aux partis et syndicats, sans pour autant se confondre avec l'anarchisme. Parmi les différents théoriciens certains sont influencés dans les années 1970, par les négristes ou opéraïstes, les communistes libertaires, les « désirants » (qui s'inspirent de la pensée de Michel Foucault, Gilles Deleuze, et Félix Guattari), les « teppistes » (partisans de la délinquance révolutionnaire)[2], mais la plupart, s'inspirant en partie des thèses situationnistes, refusent toute idéologie et dogmes figés. Une partie du mouvement autonome n'est pas opposée à l'idée d'un État fort, notamment dans la perspective ultérieure de défendre les acquis de l'autonomie. Les différentes sensibilités sont liées aux parcours de différents individus qui se sont rejoints, notamment ceux issus du mouvement pro puis post-Internationale situationniste appelés « les situs » et parfois « les enragés ». Les différentes sensibilités sont aussi liées à la pratique et la situation sociale de chacun, avec notamment, des pôles étudiants (Normale sup', Paris Dauphine, Nanterre, et autres universités parisiennes et de province), des pôles de jeunes représentant les « nouvelles marges » de banlieue, et des pôles ouvriers et internationalistes dans les régions minières, et les grandes villes et régions industrielles (Nantes, Toulouse, Marseille, Montpellier et les Cévennes, etc.) avec une forte proportion d'immigrés de divers pays[réf. nécessaire].

Particularités

Pour Isabelle Sommier[6], les caractéristiques de la mouvance autonome française se confondraient au XXIe siècle avec celles de la mouvance libertaire : regroupement par affinité, action directe, participation aux luttes anticarcérales, aux luttes des sans-papiers, et aux luttes contre la biométrie[7].

Cette analyse est cependant critiquable. En effet, ni les collectifs autonomes, ni les organisations libertaires ne sont des groupes affinitaires. Dans le mouvement libertaire, la CNT, par exemple, est un syndicat : son fonctionnement est beaucoup trop formel pour les autonomes, ses formes d'action sont cantonnées au cadre légal, et son axe de lutte se concentre sur le monde du travail. Cette organisation n'a donc rien en commun avec les autonomes, mais on pourrait dire la même chose pour les autres organisations libertaires[8].

Chronologie

Des groupes révolutionnaires se réclamant de l'autonomie ouvrière existent déjà depuis le XIXe siècle, qu'ils soient marxistes ou syndicalistes-révolutionnaires. Pour les syndicalistes-révolutionnaires, l'autonomie ouvrière est synonyme d'autonomie par rapport aux partis politiques. Cette autonomie s'incarne dans les syndicats. Parmi les marxistes, la référence à l'autonomie ouvrière est mise en avant à partir de 1919 par les conseillistes qui s'opposent à l'URSS et au modèle de dictature du parti représenté par Lénine. Pour les conseillistes, l'autonomie ouvrière est synonyme d'autonomie non seulement par rapport aux partis mais également par rapport aux syndicats[9]. Les syndicalistes-révolutionnaires et les conseillistes se rejoignent donc dans leur conception de l'autonomie ouvrière uniquement sur la question de l'autonomie par rapport aux partis politiques : c'est un concept antiléniniste.

Un renouveau des groupes autonomes, pour la plupart clandestins, anonymes publiquement et influencés par les thèses situationnistes, se crée à la fin des années 1960, sans que le concept d'autonomie soit spécialement mis en avant, le terme " autonome" dans leurs noms (Groupe autonome libertaire, ou groupe autonome d'action) étant plutôt technique pour spécifier un état de fait.

Mais, à partir de 1973, des groupes léninistes italiens se réclament à leur tour de l'Autonomie : l'Autonomie par rapport aux syndicats, qui pour eux s'incarnent dans la dictature du parti. Ce sont ces groupes léninistes qui constituent le mouvement autonome en Italie autour de Toni Negri et qui influencent en France le groupe Camarades. Ainsi, le concept d'autonomie se transforme en courant politique en Italie à partir de 1973, et en France à partir de 1977 avec la création de l'Assemblée Générale Parisienne des Groupes Autonomes (AGPA). En France, de 1977 à 1979, les membres de ce courant que l'on nomme « le mouvement autonome » sont appelés « les autonomes ». Le mouvement autonome est principalement représenté par le groupe Camarades, l'Organisation Communiste Libertaire (OCL), le groupe Marge, et les « Fossoyeurs du Vieux Monde ». Des militants maoïstes participent également à Camarades. Ce mouvement autonome de 1977 rassemble donc aussi bien des groupes léninistes que des groupes anarchistes ou prônant la délinquance révolutionnaire. Il défend des conceptions de l'autonomie qui n'ont plus rien à voir avec celles des conseillistes ou des syndicalistes-révolutionnaires. Le groupe Marge, par exemple, est un groupe anarchiste qui ne se réclame pas de l'autonomie ouvrière mais de « l'Autonomie désirante »[10]. Cette tendance qui s'inspire de Michel Foucault ne se réfère pas à la lutte de classe mais envisage le combat révolutionnaire comme une lutte transversale entre différentes formes de vie, libertaires ou autoritaires.

Les autonomes sont classés par la plupart des journalistes et historiens à l'extrême-gauche. Les conseillistes sont classés à l'ultra-gauche. Outre leurs différences sur la question du rapport au léninisme, les autonomes se distinguent également de l'ultra-gauche par leur insurrectionnalisme, leur antifascisme, et leur soutien aux luttes de libération nationale[11]. Pour les conseillistes, l'insurrection ne peut être menée que par un mouvement de masse rassemblant la majorité de la classe ouvrière dans le cadre d'une grève générale. Pour cette raison, ces militants d'ultra-gauche ne participent pas aux actions émeutières et se concentrent sur les grèves[9]. Les autonomes ne s'embarrassent pas de ces considérations. Non seulement les autonomes privilégient l'action émeutière, mais ils peuvent aussi mener des opérations militaires réalisées par de petits groupes comme les NAPAP ou Action Directe.

Fin du XXe siècle

Plusieurs groupes autonomes, plus ou moins influencés par les thèses situationnistes apparaissent entre 1968 et 1972. De par leurs pratiques, et leur proximité avec le Mouvement Ibérique de Libération (MIL) et les GARI - Groupes d'action révolutionnaires internationalistes, ces groupes autonomes, clandestins et anonymes publiquement, sont les précurseurs des autres groupes créés à la fin des années 1970.

1968

L'apparition de groupes autonomes libertaires (pro-situationnistes souvent) à Paris, et dans différentes régions date d'avant les dits événements de Mai-[12]. Ils signent rarement leurs tracts Groupes Autonomes Libertaires (regroupés dans l'U.G.A.L.) ou Groupes autonomes d'action. Ils se distinguent par l'anonymat et la clandestinité, se fondant avec les « inorganisés » dans les mouvements sociaux en les radicalisant, changeant systématiquement de nom à chaque action et publication, par des apparitions émeutières dans les manifestations, des dommages causés à divers bâtiments publics (casernes, gendarmeries, perceptions, etc.), leurs soutiens actifs aux anarchistes ibériques, et la pratique de la « récupération prolétarienne » par le vol dans les entreprises.

La plupart de ces groupes avaient aussi une façade légale, sous d'autres noms, et avec le statut d'associations loi 1901, ou de coopératives, gérant des lieux ouverts au public, comme des cafés-librairies-bibliothèques, imprimeries, des embryons de coopératives biologiques, et organisant diverses manifestations culturelles : conférence-débats, concerts, et expositions artistiques, en essayant de rompre avec les dualismes artistes/spectateurs, conférenciers/auditeurs, producteurs/clients.

Peu nombreux, prônant et pratiquant la révolution[13] et la recherche des plaisirs immédiats, y compris et surtout dans la vie quotidienne par la pratique de la vie en communauté, l'amour libre, la consommation d'alcool et ensuite d'autres substances comme la résine de cannabis, et le L.S.D., la production et l'échange de produits alimentaires, s'isolant volontairement des groupes gauchistes plus traditionnels, en dehors d'alliances techniques avec la Gauche Prolétarienne, ces groupes s'autodissolvent au début des années 1970 après que certains de leurs membres soient morts, gravement blessés, ou emprisonnés lors d'actions violentes en France et en Espagne. D'autres membres s'investissent à titre individuel dans d'autres groupes violents comme les G.A.R.I, ou dans la fondation des premiers groupes non-violents d'écologie politique, les groupes féministes et homosexuels, les squats associatifs, l'anti-psychiatrie, la dépénalisation du cannabis, la défense des prisonniers, des mineurs, le tiers-mondisme, le syndicalisme, la création de coopératives, d'exploitations agricoles et de lieux de vie autonomes à tout point de vue, y compris énergétiques, et la création artistique[14].

  • Publications :
    • De la misère en milieu étudiant considérée sous ses aspects économique, politique, psychologique, sexuel, et notamment intellectuel et de quelques moyens pour y remédier, Mustapha Khayati, A.F.G.E.S et éditions de l'Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) de l'Université de Strasbourg, 1966.
    • Collectif éphémère, Retour sur les années de braise Des groupes autonomes et l’organisation Action Directe, Editions du CRAS ( Centre de recherche pour l'alternative sociale ), Toulouse, 2005, 28 pages[15]
    • Collectif U.G.A.L, Vivre sans temps mort, jouir sans entraves, revue, no 1, 1969.
    • Groupe Pour en finir avec le lycée, Montpellier, Crève salope, tract en couleur et illustré, 1970.
    • Anonyme, G.A.L Montpellier-Cévennes, Après les vendanges de la mort, les vendanges de l'amour !, brochure illustrée, 1971.

Années 1970, à Paris

1971

Apparition, à Paris, de plusieurs groupes à la frontière du situationnisme et de l'Autonomie :

  • « Les Guérilleros du Plaisir ».
  • À Sèvres, le squat du 18-22 rue des Caves[16].

1974

Plusieurs groupes parisiens sont du mouvement autonome, et d'autres existent en province :

Marge n°9 (décembre 1975).

1976

1977
  • Février : Parution du premier numéro des Fossoyeurs du vieux monde.
  •  : Assassinat de Jean-Antoine Tramoni par les NAPAP (Noyaux armés pour l'autonomie populaire). Les NAPAP sont issus du groupe « Vaincre et Vivre ». Jean-Antoine Tramoni (ancien des troupes d'élite de Massu) est le vigile de Renault ayant tué Pierre Overney en 1972, lors d'une grève sauvage ayant donné lieu à un affrontement avec les vigiles. Pierre Overney était un jeune ouvrier de Renault et un militant maoïste de la Gauche Prolétarienne.
  •  : incendie sur l'aire de stationnement de l'usine Renault-Flins, revendiqué par les NAPAP.
  •  : attentat contre la Confédération française du travail, revendiqué par les NAPAP.
  • 1er mai : à l'occasion de la fête du Travail, manifestation qui rassemble 100 000 personnes à Paris, des autonomes déploient, rue Saint-Antoine entre deux immeubles à 12 mètres de haut, une banderole de 15 mètres de long sur laquelle est inscrit « Fête de l'aliénation !! ». Cette action, qui immobilise la tête de la manifestation pendant 25 minutes, participe de la critique du travail et de la lutte contre les organisations syndicales.
  •  : arrestation puis incarcération de trois sympathisants des NAPAP, lors d'un contrôle routier où ils ont été découverts en possession d'armes à feu.
  •  : attentat et coups de feu contre Chrysler France, revendiqués par les NAPAP.
  •  : manifestation à la mémoire de Pierre Maître[21], gréviste des Verreries mécaniques champenoises, les VMC, tué par balle dans la nuit du 4 au par deux hommes membres du Service d'action civique (SAC), membres de l’encadrement de Citroën et de la CFT (Confédération française du travail). Environ 4 000 personnes manifestent, dont 200 autonomes casqués et armés de barres de fer. Une société de vigiles, place de la Nation, est attaquée à coup de cocktails Molotov.
  •  : manifestation contre le nouveau réacteur nucléaire Superphénix à Creys-Malville (souvent dite manifestation ou bataille de Malville). Afin d'éviter l'affrontement, les services d'ordre des organisations gauchistes dévient la manifestation, ce qui a pour effet de le précipiter. Environ 5 000 CRS et gendarmes mobiles se sont violemment opposés aux 60 000 manifestants antinucléaires. Plusieurs centaines d'autonomes sont présents. L'utilisation par la police de grenades offensives a causé la mort d'une personne, Vital Michalon. Par ailleurs, une centaine de manifestants sont blessés, dont deux sont amputés d'une main pour l'un et d'un pied pour l'autre. Une dizaine de CRS ou gendarmes mobiles sont également blessés, dont un a la main arrachée par l'explosion d'une grenade : 2 500 grenades à effet de souffle ont été lancées par la police. Cette manifestation violente a été d'une relative importance dans l'évolution du mouvement autonome : « Malville a recomposé brutalement tous ceux qui étaient partis à la dérive depuis 1972 » (revue Camarades, no 6, 1978).
  •  : attentat contre le domicile d'Alain Peyrefitte, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, revendiqué par les NAPAP. Alain Peyrefitte est à l'origine des projets de lois « Sécurité et Libertés » et « Anticasseurs ».
  •  : attentats contre le palais de Justice de Paris et le ministère de la Justice, revendiqués par les NAPAP.
  •  : première réunion de l'AGPGA (Assemblée générale parisienne des groupes autonomes) à Jussieu.
  •  : manifestation à Saint-Lazare, à l'appel de l'OCL, pour contester la version « suicide » de la mort d'Andreas Baader, de Gudrun Ensslin et de Jan-Carl Raspe à la prison de haute sécurité de Stuttgart-Stammheim, perçue comme un assassinat perpétré par l'État fédéral allemand. La manifestation, illégale, entraîne l'interpellation de 300 personnes.
  •  : 150 autonomes occupent les locaux parisiens du journal Libération, leur reprochant une Une titrée « RFA - RAF : la guerre des monstres », comprise comme une désolidarisation totale avec le groupe de lutte armée ouest-allemand Fraction armée rouge, de la part d'un journal qui jusque-là était la voix des autonomes (il publiait certaines analyses et leurs communiqués). Des inscriptions telles que « Tout journaliste est un flic » et « July, bientôt ton heure » sont relevées. L'édition du lendemain est annulée. Cette action est considérée comme la première organisée par l'AGPGA.
  •  : à l'appel de l'AGPGA, une manifestation est organisée devant le Palais de Justice, en soutien à Klaus Croissant à l'occasion du premier procès visant à son extradition vers la RFA. La police procède à 70 interpellations.
  •  : entre 400 et 500 personnes participent à la première assemblée générale d'envergure de l'AGPGA, qui a lieu à l'université de Jussieu.
  •  : un cortège autonome se forme lors de la manifestation d'extrême-gauche la veille du troisième procès de Klaus Croissant. Des dégradations sont commises contre un garage Mercedes et une agence Siemens.
  •  : assemblée générale de l'AGPGA à Jussieu avec 600 participants.
  •  : pour protester contre l'extradition de Klaus Croissant qui a eu lieu deux jours auparavant, une manifestation est organisée de la place de la République à la place de la Nation par des groupes et organisations d'extrême-gauche. Environ 10 000 personnes participent à la manifestation, dont 2 500 autonomes. Ces derniers vont s'affronter, tout au long de la manifestation, à la police et aux services d'ordre des organisations d'extrême-gauche. Des véhicules de police ainsi que des banques sont incendiées. Les affrontements durent jusque dans la nuit.
  • Nuit du 19 au  : vague d'attentats sur tout le territoire français : 23 de ces attaques contre des intérêts d'EDF et de l'industrie nucléaire sont revendiquées par la CARLOS (Coordination Autonome des Révoltés en Lutte Ouverte contre la Société) et nommée « nuit bleue antinucléaire ». Cette « coordination politico-militaire interne au mouvement autonome », immédiatement dissoute à la suite des attentats, est un premier pas dans les rencontres entre différents groupes autonomes (dont les NAPAP et les Groupes d'action révolutionnaire internationalistes (GARI), entre autres) et dans le cheminement vers la formation d'Action directe.
  •  : émeute (affrontements, barricades, cocktails Molotov...) dans le XIVe arrondissement de Paris, à la suite de l'expulsion illégale des habitants de quatre squats d'autonomes.
  •  : émeute opposant un millier de personnes à la police pour contester l'expulsion du squat du XIVe arrondissement. Le siège de la SEMIREP, impliquée dans la rénovation du quartier, est incendié à l'aide de cocktails Molotov.
  •  : attentat contre Fauchon, revendiqué par le groupe autonome « Les Smicards en Pétard ».
1978
  •  : organisation à Strasbourg d'un « week-end contre l'Europe des polices » (contre l'espace Schengen). FR3 parle de la venue de « deux mille étrangers, armés et casqués ». Le rassemblement est interdit, et les 4 000 policiers déployés procèdent à de nombreuses arrestations. L'organisation Camarades se distancie du mouvement autonome en refusant de venir et d'appeler à ce rassemblement.
  •  : manifestation violente partie d'un amphithéâtre de l'université de Jussieu (un ordinateur de la faculté est détruit à coups de barres de fer), pour protester contre la mort a priori par suicide (égorgé) de José Tronelle (sympathisant des NAPAP), le de la même année, à la prison de la Santé alors que celui-ci allait être jugé le jour même, avec trois autres personnes (tous sympathisants des NAPAP), pour détention d'armes, d'explosifs et de faux-papiers (la femme de José Tronelle réfute la thèse du suicide). Le tournage d'un film de Claude Lelouch est perturbé par l'attaque d'un café, une centaine de vitres sont détruites sur le parcours de la manifestation. Des cocktails Molotov sont lancés contre le Paradis Latin. Une personne est arrêtée en possession d'un Luger Parabellum 7,65 mm.
  •  : manifestation de 300 femmes. Rue de Saint-Denis, à Paris, des sex-shops et un cinéma pornographique sont saccagés et partiellement détruits.
  •  : des autonomes organisent une attaque physique et frontale contre le service de sécurité du KCP au Bataclan. L'agression est revendiquée « Marée noire ».
  •  : en Bretagne, 10 000 personnes manifestent contre la marée noire. Affrontements entre des autonomes et la police. Une voiture de police est incendiée ; 21 personnes sont interpellées.
  • 1er mai : à la manifestation parisienne pour la fête du Travail, les autonomes s'affrontent tout au long du cortège à la police et au service d'ordre de la CGT : 200 d'entre eux prennent temporairement la tête de la manifestation. Plusieurs motos de police sont incendiées et 83 vitrines sont brisées. Des magasins sont pillés. Au moins cinq barricades sont montées. On compte une trentaine de blessés et au moins 45 interpellations (dont 8 passeront devant le tribunal pour « violence à agent »).
  •  : à Paris, attentats contre trois ANPE, revendiqués par un « Groupe pour l'extension du premier mai aux jours suivants ».
  •  : à Poissy, attentat contre une ANPE, revendiqué par « Marée rouge ».
  •  : condamnation à 3 ans de prison, dont 1 an avec sursis, pour Henri P., arrêté lors de la manifestation sauvage du en possession d'une arme à feu.
  •  : les « Bombeuses à chapeaux », groupe autonome de femmes, saccagent la Librairie de Femmes.
  •  : cent cinquante CRS tentent d'expulser le squat de la rue Lahire.
  •  : expulsion du squat de la rue Lahire.
  •  : à Metz, la moitié des 1800 parcmètres de la ville sont sabotés avec de la résine Syntofer.
  •  : à Caen, affrontements avec les forces de l'ordre sur les ponts de l'Orne dans le cadre d'une manifestation intersyndicale contre le chômage
  •  : à Caen, à la suite des affrontements du , une nouvelle manifestation intersyndicale a lieu. Après la dislocation, des autonomes tentent de s'en prendre à la préfecture. Ils sont repoussés dans le centre-ville où plusieurs vitrines sont brisées. Quelques commerces sont pillés.
1979
  •  : à Paris, en fin d'après-midi, une cinquantaine d'autonomes cagoulés et masqués s'attaque à la barre de fer et à la batte de baseball au quartier des grands magasins, près de la gare Saint-Lazare, pour protester contre le coût de la vie. Les vitrines de douze commerces de luxe sont brisées, la recette générale des impôts et une agence de travail intérimaire sont attaqués, un cinéma est incendié, six policiers et quelques passants sont blessés. En outre, neuf personnes sont arrêtées. Selon la police, l'action est revendiquée par les « Brigades autonomes révolutionnaires »[22].
  •  : procès de quatre personnes arrêtées lors du saccage du quartier Saint-Lazare. Les inculpés sont condamnés de deux à quatre années de prison ferme. 150 personnes qui manifestaient en soutien devant le tribunal sont arrêtées par la police.
  •  : à Paris, le domicile du magistrat qui a condamné les « inculpés de Saint-Lazare » est investi et dégradé par le « Groupe autonome du  ». La riposte policière est immédiate : une quinzaine de personnes sont arrêtées et le siège de l'OCL est perquisitionné.
  •  : à Grenoble, un groupe autonome de grévistes, les Piratélés, détruit le matériel et dégrade les locaux de la chaîne FR3.
  • Grisélidis Réal (Marge) : « Se prostituer est un acte révolutionnaire »[23].
    [24] : à Paris, manifestation des sidérurgistes lorrains. Dans la matinée, la police procède à une rafle « préventive » dans les squats parisiens et entre 82 et 150 autonomes ou présumés tels sont arrêtés. Cinq cortèges défilent depuis cinq mairies communistes de la banlieue est de Paris, afin de converger place de la République vers 15h00. Aux environs de midi, plusieurs centaines d'autonomes casqués, armés de barres de fer et munis de boulons et de cocktails Molotov, s'affrontent au service d'ordre CGT du cortège qui passait la porte de Pantin. Entre 60 000 et 100 000 (certaines sources[25] parlent même de 300 000) sidérurgistes et syndicalistes (dont 5 000 rien que pour le service d'ordre) se réunissent place de la République pour défiler jusqu'à la place de l'Opéra. Les autonomes s'affrontent une nouvelle fois au service d'ordre de la CGT autour de la porte Saint-Martin. Peu après 17h00, les autonomes s'affrontent aux CRS ainsi, encore une fois, qu'au service d'ordre de la manifestation. La police, débordée, s'en prend alors aussi aux ouvriers qui se défendent malgré les vaines tentatives du service d'ordre de les en empêcher. Les affrontements entre police et service d'ordre d'un côté, et autonomes et ouvriers de l'autre, ne se terminent qu'au moins vers 20h00, autour de la gare de l'Est assiégée par la police (les autonomes s'y étaient retranchés) et dans le quartier de la Goutte-d'Or. Selon la Préfecture de police de Paris, les incidents ont débouché sur 24 arrestations pour « pillage », « port d'arme », ou « coups et blessures ». En outre, 3 commissaires de police, 20 gendarmes, 25 CRS et 20 gardiens de la paix ont été blessés dans les affrontements avec les autonomes et les sidérurgistes. Ces chiffres sont cependant à relativiser, puisque le communiqué de la préfecture de police est tombé avant la fin des affrontements. Sur le nombre d'arrestations, Jean-Baptiste Casanova parle de 131[26], chiffre nettement plus crédible que celui de la police puisque plus de 30 personnes seront condamnées en justice pour des faits de violence lors de la manifestation et des affrontements. En ce qui concerne les blessés du côté des forces de l'ordre, plusieurs sources[source insuffisante][27] avancent le nombre de 116. Trois photographes et cameramen de presse, ainsi que de nombreux manifestants et passants ont été blessés, dont 8 grièvement. Au niveau matériel, 121 vitrines ont été brisées, 54 magasins ont été pillés, des dizaines de voitures ont été incendiées et quelques barricades ont été montées en travers des rues. Enfin, selon l'AFP, des « Brigades autonomes » auraient revendiqué par téléphone l'attaque de 130 magasins sur le boulevard Haussmann.
  •  : à Paris, un meeting contre la répression est organisé par les autonomes à la Mutualité et réunit plus de 2 000 personnes.
  • 1er mai : A Paris, lors de la manifestation traditionnelle de la fête du Travail, le service d'ordre de la Ligue communiste révolutionnaire charge les autonomes à plusieurs reprises avant d'être attaqué place de la République par les CRS à la suite de l'agression de ces derniers par les autonomes. Il y aura douze blessés du côté des trotskystes. Deux cars de police sont incendiés à la suite d'une pluie de cocktails Molotov des autonomes contre la police. Le mitraillage de la façade du siège parisien du CNPF est revendiqué par un nouveau groupe issu de la lutte armée antifranquiste (GARI), maoïste (NAPAP), et de l'Autonomie parisienne : Action Directe[28]. Dans la nuit, à Paris, une douzaine d'attentats à la bombe contre des intérêts économiques et politiques (banques, commissariats, permanences politiques, ANPE…) est revendiquée par la « Coordination d'actions révolutionnaires ». Un groupe autonome revendique la destruction d'une vingtaine de vitrines dans le 6e arrondissement de Paris.
  •  : braquage à la perception de Condé-sur-l'Escaut, dans le Nord. Les assaillants s'emparent d'un butin de 16 millions de francs.

La création d'Action Directe est le résultat d'une scission au sein de Camarades. La tendance de Yann Moulier-Boutang ne se reconnaît pas dans la stratégie d'Action Directe et s'engage de son côté dans le Centre d'Iniative pour de Nouveaux Espaces de Liberté (CINEL). Le groupe Camarades disparaît à la suite de cette rupture. Le groupe Marge s'autodissout à la même époque. Le mouvement autonome est alors en perte de dynamique.

Les collectifs de Montpellier

Des collectifs de Montpellier ont une façade associative légale et possèdent des locaux ouverts au public :

  • « Le Dédale culturel » (1968-1973), embryon d'athénée libertaire, et façade légale (Ass. Loi 1901) du Groupe Autonome Montpellier-Cévennes, clandestin et influencé par les thèses situationnistes.
  • « L'Oustal » - « Le Music-hall Cause » (1976-77) : café, cantine, auberge de jeunesse, coopérative biologique, organisation de concerts et de foires associatives sur les places publiques, hébergement de personnes en difficultés. Lieu de réunion de Montpellier Écologie, du Groupe de Libération Homosexuelle, du Collectif Cannabis, du Groupe d'information sur les Psychotropes, du Groupe de Réflexion et d'Action sur les Prisons (GRIAP), de groupes de lycéens et d'étudiants, de groupes d'étrangers, et de groupes de femmes. Inspiré , entre autres, par le mouvement des "indiens métropolitains" de Bologne en Italie.

Années 1980

Dans les années 1980, la disparition des groupes fondateurs du mouvement laisse la place à une seconde génération d'autonomes. Le mouvement est affaibli par l'arrivée de la gauche au pouvoir et se retranche principalement dans les squats. Jusqu'en 1984, la mouvance parisienne est divisée en trois tendances : Action Directe, les Occupants-Rénovateurs, et les Fossoyeurs du Vieux Monde. Les Occupants-Rénovateurs réunissent notamment des négristes issus de Camarades et des militants de l'OCL. Alors qu'Action Directe est dans une logique militaire, les Occupants-Rénovateurs défendent une conception autogestionnaire du squat visant à se réapproprier les immeubles pour en faire des lieux de vie culturelle. Les Fossoyeurs du Vieux Monde s'inspirent quant à eux des situationnistes pour mettre en pratique une stratégie révolutionnaire axée sur la délinquance. Les conflits entre ces trois tendances entraînent régulièrement des affrontements entre différents groupes de squatters. Le mouvement parisien ne se réunifie en 1986 qu'avec la création du Comité des Mal-Logés.

1980

  • Mai : Émeutes autour de l'université de Jussieu à l'occasion de la mobilisation contre le décret Imbert visant à restreindre l'immigration des étudiants étrangers.
  •  : Un émeutier de Jussieu, Alain Bégrand, meurt au cours des affrontements avec la police.
  •  : Arrestation d’une dizaine de militants d’Action Directe, dont Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon.

1981

  •  : Arrestation de cinq personnes accusées du braquage de Condé-sur-l’Escaut.
  •  : Amnistie de la plupart des prisonniers politiques.
  •  : Exclus de l'amnistie pour délits de droit commun, Nathalie Ménigon et les cinq accusés du braquage de Condé-sur-l’Escaut entament une grève de la faim en prison pour demander leur libération.
  • Septembre-Octobre : Une série d'actions de solidarité aboutit à la libération des prisonniers en grève de la faim.

1982

  • Émeutes dans les Ardennes à l'occasion des manifestations antinucléaires contre l'extension de la centrale nucléaire de Chooz. Ce mouvement local converge pendant un an avec celui des sidérurgistes qui luttent contre la fermeture de leur usine.
  •  : A l'appel des organisations d'extrême-gauche, une manifestation contre le sommet du G7 à Versailles rassemble 20 000 personnes à Paris[29], dont 200 autonomes qui défilent en tête. Les autonomes cassent les vitrines des banques et des agences d'intérim du boulevard de Magenta, empêchent toutes autres dégradations, et tabassent les casseurs indépendants[1]. Plusieurs agences d'intérim ferment définitivement après cette journée.

1983

  •  : Première émission de Radio Mouvance.
  • Mai : Les autonomes attaquent les manifestations organisées par l'UNI contre la suppression de la sélection à l'entrée des universités.

1984

1985

1986

1987

  •  : Arrestation des militants d'Action Directe à Vitry-aux-Loges.
  • Avril : Le Comité des Mal-Logés occupe deux appartements HLM à Paris, au 140 rue de Ménilmontant : deux familles nombreuses y sont relogées.
  • Juillet : Manifestation du Comité des Mal-Logés à Belleville et à Ménilmontant.

1988

  • Avril : Le CML occupe durant une journée le quartier général de Raymond Barre, alors en campagne pour l'élection présidentielle.
  •  : Une manifestation du Comité des Mal-Logés se rend à la Préfecture administrative de Paris. Une délégation est reçue par le Préfet.

1989

  • Juin-Juillet : Manifestations pour le rétablissement de la fourniture d'eau dans les squats du Comité des Mal-Logés.
  •  : A l'occasion du bicentenaire de la prise de la Bastille par les Sans-culottes, les « Sans-cravates » organisent à Paris une manifestation anticarcérale devant la prison de la Santé.

Le Comité des Mal-Logés (CML, 1986-1994)

En , le groupe Prolétaires Pour Le Communisme (PPLC) crée le Comité des Mal-Logés à la suite de l'ouverture du squat du 67 rue des Vignoles [30]. Le CML met en pratique dans ses luttes et dans son organisation interne les principes de la démocratie directe. Il fédère plusieurs dizaines d'immeubles en lutte et regroupe jusqu'à 500 mal-logés de région parisienne. Toutes les décisions sont prises en assemblée générale avec refus de délégation. Une grande partie des membres du CML sont des salariés des entreprises de nettoyage (comme la COMATEC) qui se syndiquent à la CNT.

Les autres collectifs parisiens

  • Les Fossoyeurs du Vieux Monde, (1977-1983).
  • Collectif Autonome Tolbiac (CAT, 1981-1982).
  • Alliance des Prisonniers En Lutte (APEL, 1981-1994).
  • Centre Autonome Occupé (CAO, 1983-1984).
  • Coordination Autonome pour des Espaces Libérés (CAEL, 1983-1984).
  • Os Cangaceiros (1985-1992).
  • Association des Parents et Amis de Détenus (APAD, 1985-1994).
  • Collectif P.R.O.L.O.S. (1986).
  • Prolétaires Pour Le Communisme (1986-1991) : Guy Dardel.
  • Association des Chômeurs et des Précaires (1987-1989) : groupe négriste animé par Laurent Guilloteau[31].
  • Narbé L'Hermitte (1987-1989).
  • Squatters et Précaires Associés (1987-1989).
  • Sans-Cravates (1989).

Les collectifs de Montpellier

Le dédale culturel

  • Vivre Au Présent
  • Vivre Vite
  • Le Diable Au Corps
  • Transparence
  • Coordination des Squatteurs - La Gaillarde

Journaux et revues

  • Gueule Hebdo (1980).
  • CAT Pages (1981-1982) : Collectif Autonome de Tolbiac.
  • Rebelles (1981-1993) : mensuel de l’Alliance des Prisonniers En Lutte.
  • Tout ! (1982-1985).
  • L’Internationale (1984) : Bruno Baudrillard, Anne-Lise Benoît, Jean Asselmayer, et Dominique Poirret.
  • Molotov et Confetti (1984-1985).
  • Alerte Rouge (1984-1985).
  • La Chôme (1984-1985).
  • Cash (1987-1989) : Association des Chômeurs et des Précaires.
  • Contre (1987-1989) : Aris Papathéodorou.
  • Hérésies (1988-1991) : Frédéric Oriach.
  • Quilombo (1988-1993) : Aris Papathéodorou.

Radios

  • Radio Pirate (1982-1983).
  • Radio Mouvance (1983-1986) : Roland Fornari, 5 rue Caplat (18e).
  • Émission Parloir libre (1985-2000) : Guy Dardel et Nadia Ménenger.

Squats parisiens

  • rue de l'Est (1981-1982).
  • rue Piat (20e, 1982-1983).
  • rue des Cascades (20e, 1982-1983).
  • rue de Tlemcen (20e, 1982-1983).
  • « L'Usine » (Utilisation Subversive des Intérêts Nuisibles aux Espaces, Gérald Biot et Hervé Mariton, 15 rue Kléber, Montreuil, 1985-1986)[32].
  • 5 rue Caplat (18e, 1987-1989).
  • rue Lignier (20e, 1989-1990).
  • Et une trentaine d'autres de 1986 à 1991, dont des barres d'HLM entières, ouverts et soutenus par le Comité des Mal-Logés et les squatters issus de l'Usine de Montreuil, du CAO (Centre autonome occupé) et des squats de concert comme Pali-Kao, dont le premier et le plus emblématique fut le 67 rue des Vignoles (20e) malgré sa tardive récupération par les forces organisées de la future Gauche-Plurielle fortement épaulée par des Pro-Situs organisés, dont à partir de cette date on peut fortement douter de leur degré d'autonomie.

Principaux squats associatifs de Montpellier

  • avenue Saint Maur (1980-1983)- Ass. "Vivre au présent"
  • rue de la Gaillarde, accueillant une vingtaine d'associations (1982-1983)- Ass. "le diable au corps"
  • route de Lodéve, dans les anciens locaux de la CAF (1986-1988)

Années 1990

Les années 1990 sont celles de l'apparition de la lutte des sans-papiers. Le collectif « Des papiers pour tous ! » joue un rôle fondateur dans cette histoire qui aboutit en 1998 à la création du Collectif Anti-Expulsion (CAE).

1990

  •  : A Paris, deux squats du Comité des mal-logés (CML) sont expulsés, rue des Vignoles (20e) et rue de la Fontaine au Roi (11e). Une cinquantaine de familles de mal-logés se retrouvent à la rue avec leurs enfants. C'est le début du campement de la place de la Réunion.
  • Du au  : Le square de la Réunion est occupé par le campement du CML. Deux tendances apparaissent alors au sein du CML. La première tendance, autour de Jean-Baptiste Ayraud et Jean-Claude Amara, est prête à accepter n'importe quel type de relogement, y compris des hébergements dans des hôtels. La deuxième tendance refuse au contraire les hébergements à l'hôtel, qu'elle dénonce comme étant insalubres et trop chers, et exige des relogements en HLM. Ce désaccord aboutit à une scission au sein du CML et de Prolétaires pour le communisme (PPLC). Jean-Baptiste Ayraud quitte le CML pour créer l'association Droit au logement (DAL). Au sein de PPLC, au nom de l'efficacité, la tendance de Guy Dardel participe également à la création du DAL et abandonne le CML. À partir de cette date, la tendance de Guy Dardel quitte le mouvement autonome. Cette situation provoque une crise au sein de PPLC, à l'intérieur duquel les autonomes s'affrontent ouvertement aux militants du DAL. Les autonomes accusent le DAL de trahison et de collaboration avec le Parti Socialiste.

1991

  • Le conflit à propos du Droit au logement (DAL) aboutit à l'autodissolution de Prolétaires pour le communisme (PPLC). La tendance autonome de PPLC crée le « Groupe de prolétaires vers le communisme » (GPVLC, 1991-1994). Le GPVLC reste engagé au sein du Comité des mal-logés (CML). Cet engagement est désormais une lutte contre le DAL, que les autonomes considèrent comme le représentant de la gauche gouvernementale.
  • Février : Le Comité des mal-logés ouvre une nouvelle permanence au 53 de la rue de la Fontaine au Roi.
  • Juillet : Le GPVLC publie L'expérience du CML[30]. Cette brochure dresse un bilan de la lutte du Comité des Mal-Logés. Pour le GPVLC, les forces politiques de la gauche gouvernementale se sont liguées pour obtenir la dislocation du CML.

1992

1993

  • Avril : Émeutes dans le 18e arrondissement de Paris à la suite de la mort d'un habitant tué par la police[33].
  • Naissance à l'université de Nancy du journal Cette semaine (1993-2008), qui évolue par la suite vers l'anarchisme.
  • Décembre : création à Paris de la Coordination des sans-abris. Campement devant le ministère des affaires sociales.

1994

  • Janvier : La Coordination des sans-abris (CDSA) ouvre un squat avenue de Breteuil (7e).
  • Un collectif autonome est créé à l'occasion du mouvement anti-CIP : le Mouvement d'action et de résistance sociale, dit « MARS ».
  • Apparition du Collectif d'agitation pour un revenu garanti optimal (CARGO), fondé par Laurent Guilloteau[31].
  • Juillet : Après avoir été expulsé avenue de Breteuil, la CDSA ouvre un nouveau squat 9 rue Saint-Sauveur (2e).
  • Autodissolution du GPVLC et du Comité des mal-logés. Avant de disparaître, ce dernier publie une dernière brochure avec la Coordination des sans-abris.
  • À Montreuil, les éditions de l'Insomniaque s'installent au Condensateur.
  • Naissance au sein de la Coordination des sans-abris de « Travailleurs, chômeurs, et précaires en colère » (TCP).
  • Le , à la suite d'un braquage à Pantin, une fusillade éclate dans Paris entre la police et deux autonomes, Audry Maupin et Florence Rey. Trois policiers et un chauffeur de taxi sont tués. Audry Maupin est abattu par la police. Florence Rey est arrêtée puis incarcérée quelques jours plus tard.
1995
  •  : Intervention de CARGO sur Canal + à l'occasion de l'invitation de Jacques Chirac à L'Hebdo de Michel Field. Pierre Perronet demande à Jacques Chirac de s'engager sur la hausse du RMI. Jacques Chirac répond : « Si vous voulez avoir tout tout de suite, Monsieur Perronet, sachez que ce n'est pas possible ».
  • Campagne de Travailleurs, chômeurs, et précaires en colère contre les vigiles du métro (TRAUM, Tribune de Résistance Active des Usagers du Métro).
  • Parution de Tic-Tac (huit numéros jusqu'en 1997) : « T...I...C, T...A...C..., T'es ici, t'en as assez, Tic-Tac, Si t'en as ta claque de tout ce mic-mac, Sois frénétique, freine pas l'attaque, Pas fanatique mais feinte l'attaque, Sois systématique, le système attaque, Pas trop plastique et place ta claque ».
  • Création durant la grève du mois de décembre du Collectif d'aide aux manifestants interpellés (CAMI).
1996

Collectif « Des papiers pour tous » (ColPap) : actions de solidarité avec les sans-papiers[34].

  •  : A Paris, 200 sans-papiers occupent l'église Saint-Ambroise pour demander leur régularisation.
  •  : Les sans-papiers sont expulsés de l'église Saint-Ambroise et se réfugient dans le gymnase Japy.
  •  : Les sans-papiers sont expulsés du gymnase Japy. Sous l'encadrement de l'association Droits Devant, ils se réfugient durant plusieurs jours dans les locaux de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et de différentes associations.

Le ColPap se crée dans ce contexte pour dénoncer la gestion de la lutte par Droits devant. L'opposition entre le ColPap et Droits Devant est la suite du conflit entre le Comité des mal-logés et Droit au logement. Outre ses liens avec la gauche gouvernementale et la LCR, le ColPap reproche notamment à Droits Devant de diviser les sans-papiers en plusieurs groupes hébergés dans des lieux différents, d'en exclure une partie d'entre eux, et de négocier des régularisations au cas par cas. Le ColPap insiste pour mettre en avant la revendication d'une régularisation globale de tous les sans-papiers à l'échelle nationale. Cette revendication est jugée irréaliste par Droits devant et la LCR[34].

  •  : les sans-papiers sont hébergés à la Cartoucherie de Vincennes.
  •  : les sans-papiers occupent la halle Pajol, dans le 18e arrondissement.
  •  : 300 sans-papiers occupent l'église Saint-Bernard de la Chapelle.
  •  : une dizaine de sans-papiers de Saint-Bernard entament une grève de la faim.
  •  : Une cinquantaine de militants du ColPap occupent durant une demi-heure le siège du Rassemblement pour la République.
  •  : Au bout de sept semaines de grève de la faim, les sans-papiers sont expulsés de l'église Saint-Bernard et enfermés au centre de rétention de Vincennes. Le ColPap organise une manifestation qui se transforme en émeute dans le bois de Vincennes.
1997
  • Coordination de résistance et de lutte anti-capitaliste (CRELAC).
  • Débuts du mouvement des chômeurs : le groupe CARGO devient une tendance d'Agir ensemble contre le chômage. Au mois de juin, des bureaux des ASSEDIC et de l'ANPE sont occupés dans toute la France. Le mouvement demande la réévaluation du RMI au niveau du SMIC. À l'initiative de la CGT, le mouvement reprend ensuite au mois de décembre avec la revendication d'une prime de Noël de 3 000 francs pour tous les chômeurs. Le Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris est occupé durant la semaine du Nouvel An.
1998

Au mois de janvier, le mouvement des chômeurs occupe l'École normale supérieure. À la suite de cette occupation, une rupture se produit entre CARGO et les autonomes hostiles à la revendication du revenu garanti (dont TCP). La tendance opposée à CARGO se réunit dans l'Assemblée Générale des chômeurs de Jussieu et organise jusqu'au mois de juin des actions quotidiennes dans la capitale. La Bourse du commerce est occupée à la fin d'une manifestation. Les chômeurs s'invitent tous les jours dans les cantines des entreprises pour y déjeuner gratuitement. Le restaurant Le Fouquet's, sur les Champs-Élysées, subit lui aussi l'une de ces actions. Parmi les personnes arrêtées par la police au Fouquet's, les médias remarquent la présence d'Hellyette Bess, ancienne militante d'Action directe. Au journal de 20H00 de TF1, Patrick Poivre d'Arvor demande à Lionel Jospin si ce ne serait pas le signe d'un « climat pré-révolutionnaire ». Un communiqué de la Confédération nationale du travail (CNT) se désolidarise en déclarant « Hellyette Bess n'est pas une camarade ». Ce communiqué entraîne une rupture violente entre la CNT et l'AG de Jussieu. L'une des dernières actions du mouvement des chômeurs est le pillage du magasin Cash Converters de la rue de la Roquette. Quatre chômeurs sont incarcérés durant deux semaines à la suite de cette action. Le , Sébastien Schifres (de TCP) déchire l'un des dix exemplaires originaux de la Constitution de 1958 lors de l'occupation du Conseil constitutionnel, rature l'ensemble du texte, et y écrit « La dictature capitaliste est abolie, le prolétariat décrète l'anarchie et le communisme ».

Alors que le mouvement des chômeurs retombe au début de l'été, une mobilisation se développe à l'aéroport de Roissy pour empêcher les expulsions de sans-papiers. Cette mobilisation, initiée à l'origine par les Jeunes contre le Racisme en Europe, aboutit à la création du Collectif anti-expulsion (CAE).

 : Florence Rey est condamnée à vingt ans de prison pour sa participation à la fusillade du bois de Vincennes.

Octobre : Ouverture d'un squat à Dijon, l'Espace autogéré des Tanneries (1998-2017), centre social, culturel, et politique.

Au sein de TCP, la revue Karoshi succède à Apaches. Karoshi s'affirme comme une revue anti-travail qui élabore une critique du revenu garanti, en opposition avec les thèses défendues par CARGO.

1999

Au mois de janvier, le CAE occupe l'hôtel Ibis de Roissy, alors utilisé comme centre de rétention pour les sans-papiers.

Parution du premier numéro de Tiqqun : Organe conscient du Parti Imaginaire - Exercices de Métaphysique critique, 162 pages, auto-édition. Tiqqun est notamment issue de l'AG de Jussieu et dispose d'un local à Paris situé au 118 rue Mouffetard.

Principaux squats parisiens

  • rue Popincourt (11e, 1990-1991).
  • rue Didot (14e, 1993) : squat proche de l'Union des anarchistes[35].
  • avenue de Breteuil (7e, 1993-1994) : squat de la Coordination des sans-abris (CDSA).
  • 18 rue Saint-Sauveur (2e, 1994-1996) : squat de Travailleurs, chômeurs, et précaires en colère et de la CDSA.
  • rue Amelot (11e, 1994-1995).
  • rue de Bagnolet (le 105) (20e, 1994-1996).
  • 185 rue de Charonne (11e, 1997-1998) : squat lié à l'Assemblée des chômeurs de Jussieu.
  • avenue Jean Jaurès (19e, 1998).
  • rue des Orteaux (les Zortos) (20e, 1998-1999) : squat anarcho-autonome.
  • rue des Maraîchers (20e, 1998-2000) : squat du Collectif Anti-Expulsion (CAE).
  • « Le 13 » : maison située à l'angle de la rue Jean-Antoine de Baïf et du quai Panhard et Levassor (13e, 1999-2002).

L'ouvrage de Jean Berthaut, Parisquat - Des squats politiques à Paris 1995-2000[36], évoque cette scène squat parisienne. Ce livre est un recueil de documents et de témoignages de squatters autonomes.

Début du XXIe siècle

Couvertures des deux numéros de Tiqqun (1999-2001).

Au début du XXIe siècle, le mouvement se structure progressivement autour de plusieurs tendances[37] : les communisateurs, les tiqquniens[38], les anti-industriels[39], les négristes, les anarchistes, et les féministes.

Les communisateurs sont un courant marxiste luttant pour l'abolition de l'argent et des rapports marchands. À l'opposé, la tendance négriste représentée par Laurent Guilloteau et la Coordination des Intermittents et Précaires d’Île-de-France (CIP-IDF) met quant à elle en avant la revendication du revenu garanti[40]. Le courant anarchiste est représenté par les journaux Cette Semaine (1993-2008) et Non Fides (2008-2009). Les positions féministes sont surtout défendues à travers les textes diffusés par le site Infokiosques.

Comme dans d'autres pays, les actions du mouvement sont relayées par le réseau Indymedia. Cependant, en région parisienne, Paris-Luttes Info est le principal média de diffusion depuis 2013.

Années 2000

Dans les années 2000, le mouvement étudiant impulse une nouvelle dynamique qui entraîne une multiplication des groupes autonomes[41]. Ce mouvement est notamment favorisé par l'arrivée d'internet qui facilite le débordement des syndicats. Le mouvement étudiant atteint son apogée en 2006 lors de la lutte contre le CPE. Le mouvement autonome est cependant affaibli par la répression à partir de 2008.

À Dijon, l'Espace autogéré des Tanneries est légalisé.

2000
  • Création d'Indymedia-France.
  • Création de L'Envolée et du collectif « Pour en finir avec toutes les prisons » (2000-2002), rapidement rejoints par Abdel Hafed Benotman. L'Envolée est à la fois une émission de radio anticarcérale et un journal de prisonniers. L'émission de radio diffusée tous les vendredi soir de 19h à 20h30, animée par Nadia Ménenger, Olivier, Francine et Hafed, succède à Parloir Libre sur Fréquence Paris Plurielle.
  • Fondation à Paris du Collectif des Mal-Logés En Colère.
  • Tiqqun transfert son local parisien au 18 rue Saint-Ambroise.

Autre publication :

  • Tout le Monde dehors ! : « feuille d'info sur les prisonniers en lutte ».
2001
  • Parution du second numéro de Tiqqun : Organe de liaison au sein du Parti Imaginaire - Zone d'Opacité Offensive, 292 pages, éditions Belles-Lettres.
  • Campagne pour la libération de Werner Braeuner, militant anarchiste emprisonné en Allemagne pour le meurtre d'un directeur d'ANPE.
  • Campagne des Témoins de Genova contre la publication par le réseau Samizdat de Multitudes en marche contre l’empire (éditions Réflexes)[42]. Ce conflit fait suite au clivage ayant opposé à Gênes les Black Blocs et les Tutte Bianche lors du sommet du G8 du mois de juillet. Alors que les Black Blocs pratiquent le pillage et le sabotage, et utilisent des cocktails Molotov pour attaquer la police, en Italie les négristes des Tute Bianche s'opposent désormais à ce type d'actions et imposent des affrontements modérés. Issu de Quilombo, Samizdat relaie en France les positions des Tutte Bianche. À l'opposé, les Témoins de Genova sont liés au collectif « Pour en finir avec toutes les prisons » et défendent au contraire les pratiques des Black Blocs à travers une filiation antinégriste[43]. Autour d'Aris Papathéodorou, Samizdat est en rupture avec les autonomes français. Le réseau Samizdat est ainsi lié au SCALP et à la revue Multitudes, et reçoit également le soutien de Serge Quadruppani.
2002
  • Indymedia-France disparaît et laisse la place à des antennes locales qui apparaissent progressivement après la création d'Indymedia-Paris.
  • Autodissolution du collectif « Pour en finir avec toutes les prisons » dans une éphémère « Coordination anticarcérale européenne ». La publication et la diffusion du journal et de l'émission de radio de L'Envolée se poursuivent dans les années ultérieures.
  • Création à la Sorbonne du Comité Universitaire de Libération (CUL).
  • Du 19 au , un campement No Border est organisé à Strasbourg, pour l'abolition des frontières et des nations, la liberté de circulation et d'installation, et l'arrêt des expulsions de « sans-papiers ».
2003
  • Les anciens militants de CARGO quittent AC ! pour créer la Coordination des Intermittents et Précaires d'Ile-de-France (CIP-IDF).
  • Création à Paris du Collectif des Mal-Logés Sans Frontières (CMLSF).
  • Quelques Tiqquniens s'installent à Tarnac, dans le Limousin, parallèlement à la publication de l'Appel.
  •  : A Paris, durant la manifestation du Forum Social Européen de l'après-midi, des autonomes s'affrontent au Service d'Ordre de la CNT, puis attaquent le cortège du Parti Socialiste[44]. Le soir, 300 personnes manifestent devant la prison de la Santé à l'appel de la Coordination Anticarcérale Européenne.

Publications :

  • Appel (Appel à la création de communautés autonomes) rédigé au « 508 », squat politique[45]. Ce texte se situe dans le prolongement de Tiqqun.
  • Une Fièvre impossible à négocier : roman publié par Flammarion dans lequel Lola Lafon décrit de manière particulièrement romancée une histoire s'appuyant sur sa connaissance de la mouvance autonome parisienne.
  • Macache : « Macache : expression de la négation, rien. Rien, parce que, de cette société de classe, il n'y a rien à vouloir, de sa démocratie rien à attendre. Rien, parce que, face au capital, il n'y a rien à négocier, face à l'État rien à revendiquer. Rien, rien que la guerre sociale ! ». Journal publié par TCP.
2004

Autodissolution de Travailleurs, chômeurs, et précaires en colère (TCP).

Une campagne antisécuritaire à l'université de Nanterre aboutit à la destruction d'un mur de cloisonnement.

Publications :

  • Asymétrie : « bulletin communiste pour la guerre civile ». Tendance insurrectionnaliste se référant au lumpen-prolétariat.
  • Meeting (2004-2008) : « Revue internationale pour la communisation ». Revue plutôt proche de l'ultra-gauche publiée par C. Brunetti, F. Ménenger, et les Éditions Senonevero[46].
  • Vidange : technophobie, squats, et lutte contre la répression.
  • Mathieu Amiech et Julien Mattern, Le Cauchemar de Don Quichotte : sur l'impuissance de la jeunesse d'aujourd'hui, Éditions Climats. Critique du mode de production industriel.
2005
  • Autodissolution du Collectif anti-expulsion et début de la mobilisation « antirafles ».
  • Parution de Outrage : bulletin édité par Action-K (collectif de propagation de contre-culture).
  • Parution du Riot Magazine, revue papier à publication aléatoire, informations et pratiques insurrectionnelles.
  •  : sabotage du compte-rendu de mandat du maire de Paris, Bertrand Delanoë, dans le 19e arrondissement, à la suite de l'occupation du gymnase de l'avenue Jean Jaurès par des habitants du quartier expulsés de leur immeuble. Au lendemain de l'évacuation du gymnase par les gendarmes mobiles, la situation est encore très tendue. Le débat tourne court, une bagarre éclate, et Bertand Delanoë est contraint de s'enfuir sous les cris des manifestants[47].

2006

  • Mars : mouvement anti-CPE. À Paris, à la suite de l'occupation de l'université de Tolbiac, la Sorbonne est occupée à son tour pendant trois jours. La Sorbonne est évacuée par la police, puis fermée pendant un mois. Sous l'influence de Tiqqun, les autonomes forment alors le Comité d'Occupation de la Sorbonne en Exil (COSE). Le COSE occupe le Collège de France puis l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). L'occupation de l'EHESS dure quatre jours et rassemble plusieurs centaines de personnes, dont au moins 200 anarchistes et autonomes réunis en assemblée générale autonome. Des livres et du matériel informatique sont volés, les murs sont couverts de graffitis. Le tag « Mort à la démocratie » fait scandale dans les médias (JT de France 2 du [48], ce tag inspire le titre du livre de Léon de Mattis). Durant les manifestations parisiennes, divers bâtiments sont attaqués, dont les locaux de Charlie Hebdo (considéré comme un journal bourgeois depuis plusieurs années)[49].
2007
Blocage de l'université Paris 8 durant le mouvement étudiant de 2007.
  • Création du collectif anticarcéral Kaliméro : caisse de solidarité avec les prisonniers.
  • Incarcération durant deux mois de Michel Gaucher alias Paco et Damien Signoret à la suite de la tentative d'incendie, le , d'un véhicule garé devant le restaurant Le Fouquet's, où Nicolas Sarkozy avait fêté son élection quelques jours plus tôt[50].
  • Novembre : occupation de l'université de Lyon II. Autoréduction au Leader Price situé à proximité[51].

Publications :

  • Bachibouzouk (Hiver 2006-2007) : journal anti-industriel.
  • CNT-AIT Toulouse, L'anarcho-syndicalisme questionné (essai de synthèse pour la réactualisation des pratiques et idées anarchistes, à la lumière des expériences anarcho-syndicalistes, conseillistes et de l'autonomie ouvrière).
  • Comité invisible[52], L'Insurrection qui vient, La Fabrique, 2007.
  • Le Jardin s'embrase, Les mouvements sont faits pour mourir...[53], Tahin Party, 2007 : sur le mouvement anti-CPE.

2008

  •  : Création à Paris du Collectif des Mal-Logés En Lutte (2008-2010)[54].
  • Mobilisation contre la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Début de l'occupation de la ZAD.
  • Fermeture du local parisien de Tiqqun.
  • Novembre : Renaissance à Rennes du Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte (MCPL)[55].
  • Le , dix personnes sont arrêtées et accusées d'avoir saboté des lignes de TGV. La plupart sont des habitants de Tarnac, comme Julien Coupat, Benjamin Rosoux, et Manon Glibert. D'autres, comme Mathieu Burnel, sont des habitants de Rouen. Huit d'entre elles sont libérées début décembre et une autre en . Seul Julien Coupat, présenté comme le « leader », reste en détention préventive sous des accusations de terrorisme.
  • Décembre : parution du 97e et dernier numéro de Cette Semaine, après quinze ans d'existence.

Autres publications :

2009
  •  : un millier de personnes manifestent à Paris pour demander la libération de Julien Coupat.
  •  : libération de Julien Coupat.
  • Juin : Campement No Border à Calais.
  • Le , lors d'un rassemblement de soutien à la suite de l'évacuation du squat « La clinique » à Montreuil, Joachim Gatti est éborgné par un tir de flash ball de la BAC du 93. Les blessures reçues par les autres personnes touchées sont toutes localisées sur le haut du corps[58].
  • Fondation par Catherine Charles de l'Association pour le Respect des Proches de Personnes Incarcérées (ARPPI, 2009-2011). Une journée anticarcérale, qui tourne à l'émeute, est organisée le à Poitiers par le Collectif contre la prison de Vivonne. Du 2 au , l'ARPPI appelle à une semaine de mobilisation pour l'abolition des longues peines et la fermeture des quartiers d'isolement, dont une manifestation à Paris le . À cette occasion, le journal Le Monde consacre sa une et deux pages au mouvement autonome[59]. Pour contribuer à cette semaine de mobilisation, L'Envolée (journal et émission de radio anticarcéral) publie un hors série intitulé Peines éliminatrices et isolement carcéral reprenant les textes collectifs et les lettres de prisonniers publiés dans le journal entre 2001 et 2009.

Publications :

  • Marcel Gay, Le Coup de Tarnac, Massot.
  • Rebetiko (2009-2011).
  • Sic (2009-2015) : groupe communisateur succédant à Meeting.

Principaux squats

  • À Rennes :
    • La Marmite, 7 rue de l'Hôtel-Dieu (). Espace d’Expérimentation Sociale et Artistique Autogéré ouvert par le Collectif des Résistances et des Alternatives[60].
    • L'Ekluserie, 81 rue Alphonse Guérin (2001 - )[61].
    • Le 63 rue Claude Bernard (2005)[62].
  • En région parisienne :
    • Le 104 rue des Couronnes, dans le 20e arrondissement de Paris (2002 - )[63].
    • La Clinique, 42 boulevard de Chanzy, à Montreuil (2008-2009)[64].
  • À Strasbourg : Le 2 route des Romains ( - )[65].
  • À Lyon : La Casa Okupada, rue Puits Gaillot (2000 - )[66].
  • À Grenoble : Les 400 Couverts ( - )[67].
  • À Toulouse : Le Clandé, 9 rue de Queven (1998 - )[68].
  • Dans les Cévennes : le hameau de La Picharlerie, à Moissac, (2002-2007)[69].
  • À Marseille : L'Huilerie Occupée, 15 boulevard Montrichet ( - 2002)[70].

Années 2010

La ZAD de Notre-Dame-des-Landes : une Commune libre en construction.

Dans les années 2010, le mouvement autonome est principalement représenté par les Zones à défendre (ZAD). L'expression « Zone à défendre » est un néologisme militant utilisé pour désigner l'occupation illégale d'un terrain, généralement en opposition à un projet d'aménagement envisagé par l’État. Les ZAD sont habituellement situées en zone rurale mais l'appellation a également été utilisée en zone urbaine, à Rouen[71], et à Décines-Charpieu, dans la banlieue de Lyon[72]. On dénombre une dizaine de sites dans toute la France[73]. D'un point de vue autonome, la ZAD va plus loin que le squat puisqu'il ne s'agit plus seulement d'occuper un bâtiment mais un terrain beaucoup plus vaste. Les ZAD sont essentiellement des terrains non construits mais elles peuvent avoir vocation à servir pour l'agriculture ou la construction. Dans cette perspective, la ZAD peut être considérée comme une transition entre le squat et la commune insurrectionnelle, comme un saut qualitatif dans le projet révolutionnaire théorisé par les autonomes[74]. En 2017, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes regroupe une centaine de squats dispersés dans la campagne sur une zone de plusieurs kilomètres. Ces maisons ont été soit occupées, soit construites par les zadistes eux-mêmes. L'activité de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes est principalement tournée vers l'élevage, l'agriculture, ou l'artisanat[75].

Les autonomes peuvent se distinguer par de la violence envers le système, par exemple avec des incendies de voiture de police ou de fourgons de gendarmerie. « Vomissant Jean-Luc Mélenchon, qu'ils assimilent à un pur produit du "système" mais aussi les syndicats traditionnels, dont-ils traitent volontiers les services d’ordre de "collabos", ces militants vêtus de noir rêvent à la "convergence des luttes", préfigurant le "grand soir" » note Le Figaro[76].

2010

  • Création à Paris de la bibliothèque anarchiste Libertad.
  •  : Manifestations dans toute la France contre la réforme des retraites.
  •  : Grève contre la réforme des retraites. À Rennes, les manifestants obligent les commerçants à fermer leurs magasins[77].
  •  : Manifestation contre le projet de construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Publication :

  • Guerre au Paradis : journal anarchiste insurrectionnaliste.

2011

  • Ouverture du Rémouleur à Bagnolet.
  •  : Une cinquantaine de zadistes occupent durant quelques minutes les bureaux de la société Biotope, à Rezé, dans la banlieue de Nantes. Biotope est un bureau d'étude environnementale participant au projet de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes[78].

2012

  • Ouverture à Montreuil du Café-librairie Michèle Firk.
  •  : Une manifestation contre la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes rassemble 3 000 personnes (selon la police), 10 000 selon les organisateurs, et 200 tracteurs dans le centre de Nantes. Un millier de policiers et gendarmes, un hélicoptère et des canons à eau sont mobilisés. Des affrontements éclatent à la fin de la manifestation.
  •  : Manifestation à Lyon contre la construction de la ligne de TGV Lyon-Turin[79].

2013

  • Création de Paris-Luttes Info.
  • À l'université de Nanterre, le journal AQNI succède à La Sulfateuse avec un usage du second degré toujours plus provocant.
  • Octobre : Début de l'occupation de la ZAD de Sivens par le collectif « Tant qu'il y aura des bouilles ». Les zadistes s'opposent à la construction d'un barrage à Lisle-sur-Tarn.

2014

  • Création à Paris du Mouvement Inter-Luttes Indépendant (MILI).
  • Février : Apparition à Paris du Collectif des Mal-Logés Révoltés (2014-2015).
  • Mars : Serge Quadruppani se présente aux élections municipales à Eymoutiers, dans le Limousin. Benjamin Rosoux et Manon Glibert sont élus au conseil municipal de Tarnac.
  • Août : Fermeture d'Indymedia-Paris.
  • Septembre : Ouverture de la Bibliothèque Associative de Malakoff (BAM).
  • Week-end des 25 et 26 octobre : Emeute sur la ZAD de Sivens. Un manifestant écologiste, Rémi Fraisse, est tué au cours des affrontements. La construction du barrage est suspendue.
  • 1er décembre : Premier numéro du journal hebdomadaire Lundi Matin.

Parutions :

  • Jacques Philipponneau et René Riesel, « Un État qui règne au-dessus du volcan : face à la domination sociale et au chaos géopolitique mondial se dresse une jeunesse qui refuse de jouer le jeu du complexe économico-industriel. S'inventent ainsi des solidarités concrètes et d'autres modes de vie. », Le Monde, .
  • Comité Invisible, A nos Amis, La Fabrique.

2015

  • Ouverture à Paris de la bibliothèque anarchiste « La Discordia ».
  • Week-end des 11 et  : Plusieurs milliers de zadistes se rassemblent à Notre-Dame-des-Landes sous la bannière « Chauffe la lutte pas le climat » en référence à la COP21.
  •  : Manifestation de No Border à Menton, près de la frontière italienne.

2016

Mouvement contre la loi Khomri visant à libéraliser le code du travail. À Paris, les autonomes prennent la tête des manifestations[80].

  •  : Manifestation de soutien aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes devant la préfecture de Vannes, en Bretagne[81].
  •  : Entre 2 000 et 5 000 personnes manifestent à Rennes pour la défense de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, accompagnées d'une centaine de tracteurs et de plusieurs centaines de vélos[82].
  •  : Manifestation à Paris contre la loi Khomri. Les émeutiers détruisent les symboles du capitalisme, principalement des panneaux publicitaires, ainsi que plusieurs vitrines de banques ou d'agences immobilières. Certains médias accusent les manifestants d'avoir cassé une vitrine de l’Hôpital Necker[83], mais un reportage de Thierry Vincent prouve que cette dégradation est le fait d'un individu isolé rapidement arrêté par les autres émeutiers[84].

Publication :

  • A nos Clients, Éditions « Qu'est-ce que tu fabriques ? » : Critique parodique de A nos Amis (Comité Invisible, Éditions « La Fabrique », 2014).

2017

  •  : Manifestation à Nantes contre la venue de Marine Le Pen. De violents affrontements ont lieu entre les forces de l'ordre et un cortège autonome de plusieurs centaines de personnes[85].
  •  : Des manifestants bloquent une voie d'accès à Nantes et arrosent de peinture un car de militants du Front National en route pour le meeting de Marine Le Pen[86].
  •  : A Paris, entre la place de la Nation et la place de la République, une « Marche pour la Justice et la Dignité » appelée par un certain nombre de familles de « victimes de la violence policière », rassemble 7 000 personnes selon la police et 15 000 selon les organisateurs. Un cortège autonome assez fourni est présent en queue de la manifestation[87].

Publications :

  • Fumigènes et communisme : courte synthèse sur le mouvement du printemps 2016.
  • Comité Invisible, Maintenant, La Fabrique.

2020

Principaux squats

  • En Bretagne : MCA Ker Béthanie, sur l'île de Groix, au large de Lorient ().
  • À Paris :
    • 10 bis rue de l'Odéon, dans le 6e arrondissement ( - ).
    • 7 boulevard Bourdon, dans le 4e arrondissement ( - ).
  • À Besançon : Casa Marulaz, 24 place Marulaz (septembre-).
  • À Bordeaux : La Base, 213 cours Balguerie-Stuttenberg ( - 2011).
  • À Grenoble : 56 rue du Docteur Hermite ( - ).

Bibliographie

  • Julien Allavena, L'hypothèse autonome, Éditions Amsterdam, , 300 p. (EAN 9782354802165)

L'Autonomie

  • Anarcho-syndicalisme et Autonomie populaire, CNT-AIT, 2001.
  • Autonomie populaire et désobéissance civile : Les autoréductions en Italie suivi de La grève de 1979 à Renault Véhicule Industriel (RVI), CNT-AIT Caen, Cahiers de l'anarcho-syndicalisme (CAS), 2007.
  • Laurent Greilsamer, « La galaxie des autonomes », Le Monde, 25 et .
  • Collectif, L’Autonomie, le mouvement autonome en Italie et en France, Éditions Spartacus, no 90, mars-, extrait en ligne.
  • Collectif éphémère, Retour sur les années de braise. Des groupes autonomes et de l'organisation Action Directe, Editions du CRAS ( Centre de recherche pour l'alternative sociale), Toulouse, 2005[88].
  • Jean-Baptiste Casanova, « Les Autonomes. Le mouvement autonome parisien de la fin des années 1970 », Dissidences, no 2, , texte intégral.
  • Sébastien Schifres, La Mouvance autonome en France de 1976 à 1984, Mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine et sociologie politique, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 2004, texte intégral.
  • Sébastien Schifres, Le Mouvement autonome en Italie et en France (1973-1984), mémoire de master II de sociologie politique, Université Paris-VIII, , texte intégral.
  • Jan Bucquoy et Jacques Santi, Autonomes, ANSALDI, 1985.
  • Action directe. Du terrorisme français à l’euroterrorisme, Alain Hamon et Jean-Charles Marchand, Seuil, 1986.
  • Paroles directes. Légitimité, révolte et révolution : autour d’Action Directe, Loïc Debray, Jean-Pierre Duteuil, Philippe Godard, Henri Lefebvre, Catherine Régulier, Anne Sveva, Jacques Wajnsztejn, ACRATIE, 1990.
  • Guy Dardel, Un Traître chez les totos, Actes Sud, 1999 (roman).
  • Parisquat - Des squats politiques à Paris 1995-2000, Jean Berthaut, Atelier de création libertaire, 2008.
  • Clément Barette, La pratique de la violence politique par l’émeute. Le cas de la violence exercée lors des contre-sommets, mémoire de DEA, Université Panthéon-Sorbonne, 2002.
  • Paolo Stuppia, L’Héritage des mouvances situationniste, autonome et anti-industrielle dans les tracts du mouvement du printemps 2006, dossier de recherche de master 1, Université Panthéon-Sorbonne, 2007.
  • Collectif « Le jardin s’embrase », Les mouvements sont faits pour mourir…, Tahin Party, 2007, 220 p. (ISBN 978-2-912631-16-9) : texte sur le mouvement anti-CPE.
  • Gaël Cogné, Autoportraits d’autonomes, Libération, , texte intégral.
  • Rémy Piperaud, Radiographie du mouvement autonome, mémoire de master II, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, 2009.
  • Isabelle Mandraud, Caroline Monnot, « L'archipel des autonomes », Le Monde, , texte intégral.
  • Davide Gallo Lassere, Contre la loi travail et son monde. Argent, précarité et mouvements sociaux, Éditions Eterotopia, 2016 : traitement du sujet d'un point de vue proche des opéraïstes en avançant l'idée « de la socialisation des revenus et de son lien avec les luttes antiraciales ».
  • Serge Cosseron, Les militants d'ultragauche ont « une volonté d'aller au contact des forces de l'ordre », Le Parisien, , [lire en ligne].
  • Christophe Bourseiller, Le temps des révolutions minuscules, Le Monde, , [lire en ligne].

Les situationnistes

  • Patrick Marcolini, Le mouvement situationniste - une histoire intellectuelle, Éditions L'échappée, 2012.
  • Pascal Dumontier, Les situs et mai 68, éditions IVREA, 1997.
  • Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations, René Vienet, Éditions Gallimard, 1968.
  • Sergio Ghirardi, Nous n'avons pas peur des ruines - les situationnistes et notre temps, préface de Raoul Vaneigem, Éditions L'Insomniaque, 2003.
  • Internationale situationniste, réédition des 12 numéros de 1958 à 1969, Éditions Arthème Fayard, 1997 et 2004.
  • De la misère en milieu étudiant considérée sous ses aspects économique, politique, psychologique, sexuel, et notamment intellectuel et de quelques moyens pour y remédier, Mustapha Khayati, éditions de l'Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) de l'Université de Strasbourg, 1966 ; multiples rééditions dont : éditions Champ Libre, 1976 et Éditions Sulliver, 1995.
  • Guy Debord, La société du spectacle, Éditions Buchet-Castel, 1967.
  • Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, Éditions Gallimard, 1967.

Notes et références

  1. Sébastien Schifres, La Mouvance autonome en France de 1976 à 1984, Mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine et sociologie politique, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 2004, texte intégral.
  2. Laurent Chollet, L'Insurrection situationniste, Dagorno, , p. 228.
  3. Collectif éphémère, Retour sur les années de braise. Des groupes autonomes et l’organisation Action Directe, Toulouse, CRAS - Centre de recherche pour l'alternative sociale, , 28 pages p. (lire en ligne), p. 10
  4. Sébastien Schifres, Le Mouvement autonome en France de 1976 à 1984, Chronologie, Université de Nanterre, (lire en ligne)
  5. Sur cette branche voir entre autres Ni vieux, ni traîtres
  6. « Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne: Sommier Isabelle », sur www.pantheonsorbonne.fr (consulté le )
  7. Édith Gaillard, Habiter autrement : des squats féministes en France et en Allemagne. Une remise en question de l’ordre social, Thèse de sociologie, Sciences de l’Homme et de la Société, Université François-Rabelais de Tours, 11 février 2013, page 206.
  8. CNT, « La CNT contrainte à une manifestation tendue », Indymedia-Nantes, (lire en ligne).
  9. Christophe Bourseiller, Histoire générale de l'ultra-gauche, Denoël, 2003.
  10. Sébastien Schifres, "Entretien avec Jacques Le Sage de La Haye et Nicole Fontan", Université de Nanterre, 2004.
  11. Sébastien Schifres, « Depuis 5 ans, il y a une résurgence du mouvement autonome », L'Express, (lire en ligne)
  12. Guy Debord, « La question de l'organisation pour l'IS », Internationale situationniste., Paris, Éditions Arthème Fayard, vol. no 12, , p. 112-113, Réédition : p. 680-681 (ISBN 2-213-59912-2) :
    « nous ne pouvons reconnaître de groupe autonome sans milieu de travail autonome; ni la réussite durable d'un groupe autonome sans action unie avec les ouvriers … (avril 1968) »
  13. Guy Debord, Asger Jorn, Michèle Bernstein, Ralph Rumney et Abdelhafid Khatib, « Rapport sur la construction des situations et sur les conditions de l'organisation et de l'action de la tendance situationniste internationale : Révolution et contre révolution dans la culture moderne », Internationale situationniste, no Annexe 2 de la réédition des 12 numéros, 1957, 1997 et 2004, p. 689-701 (ISBN 2-213-59912-2)
  14. (en) Kristof Greedy, « The influence of the french student movement on the society : Unter dem Pflaster, der Strand », Students - From revolution to stagnation ?, Innsbruck, Autriche, no 1, , p. 16 et 17
  15. Collectif éphémère, Retour sur les années de braise : Des groupes autonomes et l’organisation Action Directe, Toulouse, Éditions du CRAS, , 28 p. (lire en ligne)
  16. Voir « Histoires de la rue des Caves », revue Recherches, no 19, septembre 1975.
  17. Voir le journal télévisé d'Antenne 2 du 15 avril 1976 au soir.
  18. article du journal Le Monde, numéro 9739 paru le 16/05/1976
  19. ou
  20. http://www.che-resistencia.com/article-10731597.html
  21. Voir le journal télévisé d'Antenne 2 du 14 janvier 1979. Voir aussi Une offensive gauloise, sur le site internet de l'Observatoire de Téléologie.
  22. Grisélidis Réal, "Se prostituer est un acte révolutionnaire, lieu-dit : prostitution", Marge no 13, novembre-décembre 1977, p.4.
  23. Voir le journal télévisé de TF1 au soir de la manifestation, un texte et un autre de l'Observatoire de Téléologie, un reportage écrit de Jean-Baptiste Casanova, et enfin le mémoire de maîtrise de Sébastien Schifres sur la mouvance autonome (voir particulièrement les entretiens).
  24. mars 1979 : La « république populaire de Longwy » : « Le 23 mars 1979, près de 300 000 personnes participent à la marche des sidérurgistes de Longwy sur Paris. »
  25. Les Autonomes. Le mouvement autonome parisien de la fin des années 1970.
  26. Le 23 mars 1979, à Paris, sur le site de l'Observatoire de Téléologie, ainsi que le texte de Jean-Baptiste Casanova, cité dans la source précédente.
  27. Alain Hamon et Jean-Charles Marchand, Action Directe, du terrorisme français à l'euroterrorisme, Seuil, 1986, p. 218.
  28. P. Turpin, Les révolutionnaires dans la France social-démocrate.
  29. Groupe de Prolétaires Vers le Communisme, « OSER LUTER, OSER VAINCRE : L'Expérience du CML », Brochure du Comité des Mal-Logés, (lire en ligne)
  30. Serge Cosseron, Dictionnaire de l'extrême gauche, Larousse, , p. 94
  31. "Rock à l'Usine", in Arno Rudeboy, Nyark Nyark ! Fragments de la scène punk et rock alternatif en France (1976-1989), Editions Zones, 2007.
  32. L'hymne du macadam, les manifestations dans le 18e arrondissement de Paris ont révélé une violence anarchique, sans leader, ni stratégie, Le Monde, 13 avril 1993.
  33. Des papiers pour tous !, REFLEX, .
  34. Philippe Tersand, Guy Georges, un ami insoupçonnable ?, Stock, .
  35. Jean Berthaut, Parisquat, des squats politiques à Paris, 1995-2000, Atelier de Création Libertaire, (lire en ligne)
  36. Isabelle Mandraud et Caroline Monnot, "L'archipel des autonomes", Le Monde, 7 novembre 2009.
  37. Marcel Gay, Le Coup de Tarnac, Massot, 2009, p. 139.
  38. Jacques Philipponneau et René Riesel, "Un État qui règne au-dessus du volcan", Le Monde, 4 décembre 2014.
  39. Négrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche, Mutines Séditions, , p. 5
  40. Mauvaise Troupe, Trajectoires révolutionnaires du jeune 21e siècle, L'Eclat, 2014, p. 204-222.
  41. Samizdat, "Qui joue avec le feu ?", Hacktivist News Service, 1er octobre 2001.
  42. Négrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche, Mutines Séditions, 2004.
  43. « Les partis politiques défilent en fin de manifestation », Le Figaro, 16 novembre 2003. (lire en ligne)
  44. « Appel », sur rebellyon.info (consulté le ).
  45. http://senonevero.communisation.net
  46. Tonino Serafini, « Provocation et baston dans le XIXe », Libération,
  47. chronologie du CPE dans Tahin Party : « les mouvements sont faits pour mourir »
  48. Autoportraits d'autonomes, Gaël Cogné, Libération, 18 février 2009.
  49. Olivier Bertrand, « A Lyon, les «totos» squattent la fac », Libération, 3 décembre 2007. (lire en ligne)
  50. http://www.bloom0101.org/ci.html
  51. http://tahin-party.org/jardin.html
  52. Collectif des Mal-Logés En Lutte, 18 mars 2009.
  53. MCPL, "Présentation du mouvement, présupposés, revendications et actions depuis novembre 2008", CIP-IDF.
  54. http://www.non-fides.fr/spip.php?rubrique12
  55. http://basseintensite.internetdown.org/spip.php?mot62
  56. Flashball : l'IGS pointe un non-respect des règles, nouvelobs.com
  57. Isabelle Mandraud et Caroline Monnot, « L'archipel des autonomes », Le Monde, 7 novembre 2009.
  58. La Marmite, "Les carottes ne sont pas cuites, la marmite ne passera pas à la casserole !", Squatnet, 4 avril 2001.
  59. Hastaluego, "Rennes: Expulsion de l’Ekluserie", Squatnet, 25 février 2005.
  60. Hastaluego, "Rennes: Ouverture d’un nouveau squat, rue Claude Bernard", Squatnet, 27 mai 2005.
  61. Anne-Marie Fèvre, "150 flics pour le 104", Libération, 23 octobre 2003.
  62. Coordination des Intermittents et Précaires, "Montreuil (93) : La police vise des manifestants à la tête, tire et blesse très grièvement l’un d’eux", Squatnet, 9 juillet 2009.
  63. Filou Curieux, "Strasbourg: Petit compte-rendu de l’expulsion du 2 route des Romains", Squatnet, 2 novembre 2012.
  64. Une squatteuse lyonnaise, "Lyon: Expulsion du squat Casa Okupada", Squatnet, 25 avril 2001.
  65. Cyril, "Grenoble: Les 400 couverts on the road again !", Squatnet, 19 août 2005.
  66. CNT-AIT Info, "Toulouse : Le Clandé ré-expulsé", Squatnet, 8 décembre 2006.
  67. Cévennes, terre de résistance, « On maraude mes pommes, j’arrache le pommier », La Picharlerie, 22 juillet 2007.
  68. "Marseille: ouverture de l’Huilerie occupée", Squatnet, 3 mai 2000.
  69. Emmanuel Daniel, "Une journée sur la Zad urbaine de Rouen - expulsée vendredi matin", Reporterre, 7 novembre 2014.
  70. Barnabé Binctin, "A Lyon, expulsion de la première ZAD… mais la deuxième résiste toujours", Reporterre, 11 janvier 2014.
  71. Hugo Soutra, "Zones à Défendre : les aménageurs face à une nouvelle contrainte", La Gazette des communes, 3 février 2016.
  72. Eddy Fougier, Les Zadistes : Un nouvel anticapitalisme, Fondapol, 2016.
  73. Rémi Barroux, "Notre-Dame-des-Landes : pas d’expulsion avant l’examen des dossiers déposés par les zadistes", Le Monde, 24 avril 2018.
  74. Christophe Cornevin, « Violences de l'ultra-gauche : la police en alerte », Le Figaro, samedi 14 / dimanche 15 octobre 2017, page 10.
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