Christophe Bourseiller

Christophe Gintzburger, dit Kinsbourg, alias Christophe Bourseiller, est né à Paris le 27 septembre 1957. Son père, André Gintzburger (1923-2013), est dramaturge et producteur de théâtre[1]. Sa mère, Chantal Darget (1934-1988), est comédienne[2]. Alors que son père est fasciné par Staline, sa mère est proche, un temps, du courant lambertiste des trotskistes français[3].

Christophe Bourseiller a par la suite pour beau-père le metteur en scène Antoine Bourseiller (dont il adopte le patronyme comme nom de plume) et pour demi-sœur la rejoneadora Marie Sara[4].

Christophe Bourseiller effectue ses études au lycée Mignet d'Aix-en-Provence, puis aux lycées Condorcet et Honoré-de-Balzac de Paris et enfin à l'université Paris X - Nanterre en philosophie.

Il apparaît dans le film La Guerre des boutons d'Yves Robert lorsqu'il a 4 ans[4]. Il tourne plus tard sous la direction de Jean-Luc Godard, Claude Lelouch, Jacques Demy ou encore Pierre Jolivet et dans une trentaine de films ainsi qu'une vingtaine de téléfilms[4] et joue dans plusieurs pièces de théâtre. Le grand public le découvre à partir de 1976 dans les films d'Yves Robert Un éléphant ça trompe énormément, Nous irons tous au paradis et Courage fuyons. En 1981 il joue l'un des rôles principaux de Clara et les chics types. En 1985, il incarne le documentaliste Francis Ceze[5] dans le film Profs de Patrick Schulmann.

Il mène une carrière d'écrivain, de journaliste de radio et de télévision. Il a publié une trentaine de livres sur des sujets aussi divers que les mouvements minoritaires, les extrémismes politiques, les contre-cultures, les musiques industrielles et la new wave des années 1980[4].

Proche un temps des milieux d'extrême gauche[6], il consacre, en 1996, un ouvrage aux maoïstes français intitulé Les Maoïstes : La Folle Histoire des gardes rouges français. S'il fourmille de documents et d'anecdotes, le livre donne toutefois du maoïsme et de la Révolution culturelle l'interprétation habituelle d'une lutte sinistre pour le pouvoir[7].

En 2001, il lance aux éditions Denoël une revue d'études sur l'Internationale situationniste, Archives et documents situationnistes, dont cinq numéros paraissent jusqu'en 2005[8].

En 2009, il est à l'origine de la collection « Qui êtes-vous ? », chez Bourin Éditeur.

En 2011, il écrit la préface du livre autobiographique que Maxime Brunerie, auteur d'une tentative d'assassinat de Jacques Chirac en 2002, rédige après sa sortie de prison[9].

Il a enseigné à l'Institut d'études politiques de Paris[10].

Docteur en histoire, il a soutenu sa thèse, Ombre invaincue. De la destruction du « collaborationnisme » à sa survie dans la France de l'après-guerre, 1944-1954, à l’université Panthéon-Sorbonne le 2 décembre 2019, sous la direction de Pascal Ory. Sa thèse a reçu le prix de thèse, catégorie France[11]^,[12]^,[13]^,[10]^,[14]^,[15].

Christophe Bourseiller collectionne les tracts revendicatifs et les documents de propagande. Il en a confié des milliers à l'Institut d'histoire sociale d'Amsterdam[16]. Il a par ailleurs légué une grande partie de ses archives sur la vie politique au XX^e siècle à l'université polytechnique Hauts-de-France (à Valenciennes) : soit 540 boites.[17]

À la radio, il commence par créer en 1981 la radio libre Fréquence arts et spectacles[18].

Au milieu des années 1990, il présente pendant deux saisons (1994-1996) sur RTL l'émission Tous les coups sont permis[19].

Sur France Musique, il co-produit une émission hebdomadaire, lancée en 2005 et dédiée aux musiques d'avant-garde : Electromania[20], et anime la matinale pendant deux saisons de 2011 à 2013[21].

À la télévision, après avoir présenté plusieurs émissions depuis 1984, il devient conseiller éditorial de l'émission Ce soir (ou jamais !) jusqu'en juillet 2011[13]. Il participe également à une émission historique L'Ombre d'un doute sur France 3 un mercredi sur deux animée par le présentateur Franck Ferrand, émission qui existe depuis septembre 2011.

En 2014, il participe à la deuxième saison de l'émission Les Pieds dans le plat sur Europe 1 en tant que chroniqueur.

Du 7 septembre 2014 à début 2017[22], il produit également sur France Musique l'émission Musicus Politicus, qui porte sur les liens entre musique et politique[23].

Il est chroniqueur sur France Inter dans les émissions La Bande originale (2014-2016) puis dans Le Nouveau Rendez-vous (2016-2020). Durant l'été 2019, il présente chaque matin de 9 h à 10 h l'émission Estivalitude[24] où il invite des écrivains, des artistes et d'autres personnalités de la société civile.

Pendant l'été 2020, il présente le débat d'actualité Le monde d'après l'été chaque samedi midi[25]

Depuis 2019, Christophe Bourseiller est l'auteur d'une série de 14 documentaires sur les théories du complot, qui sont diffusés sur le Chaine Histoire.[26] En 2020, Christophe Bourseiller rejoint l'équipe d'animateurs proposant des podcasts natifs pour TF1[27]. Son podcast s'intitule C'est un complot et revient sur les différentes thèses complotistes apparues dans l'histoire.

Depuis septembre 2020, il officie dans la matinale week-end de France Inter où il anime la chronique Ce monde me rend fou.

Dans son ouvrage Un maçon franc, Christophe Bourseiller évoque son parcours maçonnique. Il est initié en 1984 à la Grande Loge nationale française, puis rejoint la Grande Loge de France, dont il est membre depuis 1990.

Selon lui, le Grand Orient de France et la Grande Loge mixte universelle ont été l'objet de l'entrisme du courant trotskyste-lambertiste dès la fin des années 1970, parallèlement à celui qu'ont subi différents syndicats comme Force ouvrière ou partis politiques comme le Parti socialiste. Cette action repose sur une volonté d'influence plus que de pouvoir[28].

Des figures comme George Galloway, Tariq Ramadan, Houria Bouteldja ou Danièle Obono incarnent, selon lui, les convergences entre extrême gauche et islamisme, ces personnalités étant parfois qualifiées d'« islamo-gauchistes ». Pour l'auteur de C'est un complot ! Voyage dans la tête des conspirationnistes[29], « la grande bascule a lieu au début des années 2000, avec l’attentat du 11-Septembre[30] »[31].

• 2002 : Les Ouvreuses