Place de la Nation
La place de la Nation, ancienne « place du Trône » puis « place du Trône-Renversé », est une place de Paris située à la frontière des 11e et 12e arrondissements.
Pour les articles homonymes, voir Place de la Nation (Dakar).
11e, 12e arrts Place de la Nation
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Vue de la statue du Triomphe de la République de Dalou, dans le jardin de Marianne, au centre de la place de la Nation. | ||
Situation | ||
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Arrondissements | 11e 12e | |
Quartiers | Sainte-Marguerite Picpus |
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Début | Rue du Faubourg-Saint-Antoine | |
Fin | Avenue du Trône | |
Morphologie | ||
Diamètre | 252 m | |
Historique | ||
Création | Déjà présente sur le plan de Delagrive (1728) | |
Dénomination | ||
Ancien nom | Place du Trône Place du Trône-Renversé (sous la Révolution) |
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Géocodification | ||
Ville de Paris | 6625 | |
DGI | 6685 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | ||
Situation et accès
La place est desservie par les lignes 1, 2, 6 et 9 du métro de Paris à la station Nation, par la gare du RER A, ainsi que par les lignes 26, 56, 57, 71, 86, 215 et 351 du réseau de bus RATP, et, la nuit, par la ligne N11 du réseau de bus Noctilien.
- Voies partant de la place de la Nation
Dans le sens des aiguilles d’une montre en commençant par l'avenue du Trône entre les deux colonnes :
- l’avenue du Trône continuant jusque la porte de Vincennes en passant par le cours de Vincennes ;
- l’avenue du Bel-Air ;
- la rue Fabre-d'Églantine ;
- la rue Jaucourt ;
- l’avenue Dorian ;
- le boulevard Diderot ;
- la rue du Faubourg-Saint-Antoine, menant à la place de la Bastille ;
- le boulevard Voltaire menant à la place de la République en passant par la mairie du 11e arrondissement ;
- l’avenue Philippe-Auguste menant au cimetière du Père-Lachaise ;
- la rue de Tunis ;
- l’avenue de Bouvines ;
- l’avenue de Taillebourg.
Aménagement contemporain
Durant son mandat de maire de Paris, Anne Hidalgo lance le réaménagement de plusieurs places dont celles de la Nation en 2018 et 2019 afin de réviser le partage de l'espace public jusque-là essentiellement dévolu à la circulation (l'anneau central passant de 26 à 12 mètres) afin d'accroître les espaces destinés aux piétons, aux cyclistes, aux espaces verts et aux terrasses. Des aménagements provisoires permettent de finaliser les projets en lien avec les riverains[1].
Il avait été proposé que la place puisse être en correspondance avec la ligne de tramway T3a ou la ligne de tramway T3b qui auraient été prolongées depuis la porte de Vincennes, ce qui aurait permis aux utilisateurs de ces lignes de bénéficier d'une correspondance avec les lignes de métro 2, 6 et 9 du métro de Paris ainsi qu'avec la ligne A du RER à la station Nation[2], mais ce projet ne progresse pas.
Origine du nom
Cette place a été ainsi dénommée à l'occasion de la fête nationale du , qui fait apparaître la devise Liberté, Égalité, Fraternité sur les frontons de toutes les institutions publiques françaises.
Historique
Cette place est située sur la route qui allait de Paris à Vincennes.
Naissance de la place du Trône
Quand le tracé du mur des Fermiers généraux est porté au-delà de la ville construite, qui n'est en fait qu'une campagne s'étirant de maisons en jardins, de cloîtres en lieux de prières, on laisse un vaste espace herbeux et raboteux. Ce vaste espace, qui se prolonge en vignes et jardins maraîchers jusqu'à l'enceinte et aux murs des jardins de l'ancien village de Pique-Puce occupé par des couvents, des maisons d'éducation ou de retraite, est à l'origine de la place.
Un trône est installé sur cet espace le 1660 pour l'entrée solennelle dans Paris de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, revenant de leur mariage à Saint-Jean-de-Luz, d'où son premier nom de « place du Trône ».
Les projets d’arc de triomphe de Claude Perrault et Charles Le Brun
Pour commémorer cet événement, Colbert ordonne l'érection d'un arc de triomphe sur les lieux et organise un concours en 1669 auquel participent Charles Le Brun et Claude Perrault. C’est le second qui l’emporte. Le projet prévoit une statue équestre du roi qui domine à cinquante mètres de hauteur les trois ouvertures flanquées de couples de colonnes corinthiennes. La première pierre de l’arc de triomphe de la place du Trône est posée le . Cependant, les travaux s’arrêtent rapidement et ce qui avait été construit est démoli en 1716[3].
Les colonnes de Ledoux
En 1787, Claude-Nicolas Ledoux fait ériger deux colonnes pour encadrer la barrière d'octroi (mur des Fermiers généraux) et l'entrée du cours de Vincennes. Elles n'étaient pas encore surmontées des statues de Philippe Auguste et saint Louis qui ne sont ajoutées qu'en 1845.
La place du Trône-Renversé
Après le , la place est rebaptisée « place du Trône-Renversé ». Elle n'est encore qu'un terrain vague.
C’est dans la partie sud, la plus ombragée, près du pavillon de droite construit par Ledoux, que la guillotine est dressée le [4]. Sur les 2 498 personnes[Quoi ?] guillotinées à Paris pendant la Révolution, 1 306 le sont place du Trône-Renversé, du 26 prairial () au 9 thermidor an II (), soit une moyenne de 30 exécutions par jour. Les dépouilles sont jetées dans deux fosses communes du cimetière de Picpus.
Parmi les personnalités guillotinées, on remarque :
- Cécile Renault, ses parents et son frère, le ;
- Henri Admirat, et 53 prétendus complices, le ;
- Jean-Baptiste Michonis, le ;
- Denis Pierre Jean Papillon de La Ferté, intendant des Menus-Plaisirs du roi, le ;
- Josse-François-Joseph Benaut, organiste et compositeur, le ;
- les carmélites de Compiègne, le ;
- André Chénier et Jean-Antoine Roucher, le ;
- Charles de Sartine, maître des requêtes et sa femme, Charlotte-Rose-Émilie de Sainte-Amaranthe, salonnière.
Projets d’aménagement au XIXe siècle
En 1841, le conseil municipal imagine d'ériger l'éléphant initialement prévu pour la place de la Bastille au centre du rond-point de la barrière du Trône[5]. Faute de fonds suffisants, le projet est abandonné en 1843[6].
Sous le Second Empire, Napoléon III décide, pour faire pendant à l’arc de triomphe de l’Étoile, d’élever un édifice du même ordre, place du Trône. Il doit être dédié aux armées victorieuses de Crimée, d’Italie, de Chine, de Cochinchine et d’Algérie. Le projet retenu est celui de Victor Baltard[7].
Lors de l’inauguration du boulevard du Prince-Eugène (actuel boulevard Voltaire), le , les Parisiens découvrent une maquette en grandeur réelle de l’arc de triomphe de trente mètres de hauteur, percé d’une seule ouverture, décoré de colonnes que surmontent des statues symbolisant les divers corps de troupe[8]. Au-dessus de l’attique se trouve un quadrige entouré de quatre Renommées.
Deux autres éléments doivent compléter la décoration de la place :
- autour de la place : un portique circulaire pourvu de piliers toscans ;
- au centre de la place : une fontaine peuplée d'hippocampes dominés par une Victoire distribuant des couronnes.
Le projet d'Hector Horeau prévoit de dresser une porte triomphale sur la place du Trône. Appuyée sur des massifs quadrangulaires où des proues de navires, des statues et des trophées accompagnent des couples de colonnes, une arche unique de très grande portée, au tracé brisé, est couronnée d’un fronton triangulaire, orné des armoiries de l’Empire français. Un groupe sculpté est juché au sommet de la plus haute des trois pyramides incurvées qui coiffent le tout. Hector Horeau propose également de multiplier les colonnes sur la place, en répliquant les colonnes de Ledoux[9].
La place de la Nation
La place prend le nom actuel de « place de la Nation » à l’occasion de la fête nationale du , sous la Troisième République.
Le monument central, Le Triomphe de la République est un groupe en bronze commandé en 1879 par la ville de Paris au sculpteur Jules Dalou. Il a fait l’objet de deux inaugurations : en 1889 pour le centenaire de la Révolution française dans une version en plâtre peint, puis en 1899 pour sa version définitive en bronze. La République, au sommet d'un char tiré par deux lions, est encadrée par diverses figures allégoriques : le Génie de la Liberté qui guide le char, le Travail symbolisé par un forgeron qui pousse le char, aidé par l'allégorie de la Justice, enfin l'Abondance qui clôt le cortège en semant des fruits symboles de prospérité. Des enfants accompagnent ou assistent les figures principales.
La statue centrale préservée est tournée vers la place de la Bastille, créant ainsi un axe républicain fréquemment utilisé pour des manifestations populaires.
Les alligators et le bassin de la place de la Nation
Le groupe sculpté de la place de la Nation se trouvait jusqu'en 1941 au centre d'un bassin agrémenté de monumentaux alligators en bronze crachant de l'eau.
Ces statues furent détruites avec quantité d'autres, sur ordre du Régime de Vichy, pour fournir du métal à l'occupant[10]. Peu avant leur fonte, elles ont été photographiées par Pierre Jahan[11]. Elles avaient été photographiées par Auguste Léon en 1918 pour les Archives de la Planète (collection Albert-Kahn).
Références
- « Paris : la place de la Nation… aux piétons ! », leparisien.fr, (consulté le ).
- « La ligne T3 du tramway poursuit sa route à l'ouest », sur leparisien.fr, article du 12 février 2015 (consulté le ) : « L'autre extension envisagée porte sur un tronçon d'1 km entre la porte de Vincennes jusqu'à la place de la Nation. »
- Yvan Christ, Paris des Utopies, Paris, Éditions Balland, 1977, p. 200.
- À l’emplacement actuel du magasin Damart, 79, boulevard de Picpus.
- Littérature et Beaux-arts, juillet 1841, col. 373.
- Bulletin de l'Alliance des arts, 2e année, no 4, Paris, 10 août 1843, p. 6, et Journal des artistes, 17e année, no 8, 20 août 1843.
- Yvan Christ, Paris des utopies, p. 201.
- Yvan Christ, Paris des utopies, p. 202.
- Yvan Christ, Paris des utopies, p. 203.
- Jean Cocteau, Pierre Jahan (photos) et Pascal Ory (préface), La Mort et les Statues, Paris, Éditions de l'Amateur, 2008.
- Voir une photo des alligators de la place de la Nation faite par Pierre Jahan en 1941. Voir d'autres photos de Pierre Jahan montrant les alligators voués à la fonte, prises clandestinement à Paris en 1941.
Articles connexes
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