Emblèmes de la France

L'emblème de la France fixé par la Constitution actuelle dans son article 2 est le drapeau bleu, blanc et rouge.

Le drapeau tricolore, seul emblème graphique officiel à être inscrit dans la constitution.
Le logo utilisé par le gouvernement et l'administration dans le cadre de la charte graphique de la communication gouvernementale.
Un emblème officieux de la France (comprenant pelta, faisceau de licteur, branche de chêne, branche d’olivier) utilisé sur les passeports et les représentations diplomatiques.

En 1999, le gouvernement a adopté pour sa communication une charte graphique comprenant un logotype utilisé par les ministères, les services déconcentrés de l'État, les ambassades, etc.

Un emblème représentant un faisceau de licteur est utilisé pour représenter la France sur les passeports et sur les plaques signalant les représentations diplomatiques sans qu'il fasse l'objet d'un texte officiel.

Au cours de l'Histoire, la France a connu comme emblèmes de nombreuses oriflammes ou autres symboles.

Emblèmes historiques

Royauté

La fleur de lys est un symbole du royaume de France dès les Capétiens directs et apparait très fréquemment dans le décor royal et étatique. On la retrouve notamment dans les armoiries : sa première apparition est attestée par un sceau du prince Louis, futur Louis VIII, en 1211. D'abord sans nombre (« semé de fleurs de lys »), le nombre des lys est porté à trois par Charles V en 1376 en l'honneur de la Sainte-Trinité.

Des fleurs de lis traversaient l'Atlantique avec les Européens se rendant au Nouveau Monde, notamment avec les colons français. Leur présence sur les drapeaux et les armoiries de l'Amérique du Nord rappelle généralement l'implication de colons français dans l'histoire de la ville ou de la région concernée et, dans certains cas, la présence persistante d'une population issue de ces colons. En d'autres termes, dans ces régions, la fleur de lis est devenue un symbole de l'ascendance française plutôt que de la monarchie française.

La fleur de lys apparaît sur les armoiries canadiennes, le drapeau du Québec ainsi que les drapeaux des villes de Montréal, Sherbrooke et Trois-Rivières. Il y a beaucoup de francophones dans d'autres provinces canadiennes pour lesquels la fleur de lis reste un symbole de leur identité culturelle. Les Franco-Ontariens, par exemple, mettent en évidence la fleur de lis sur leur drapeau.

Les attributs du roi de France sont également des emblèmes de son autorité et donc de celle de l'État. Parmi ces attributs, les régalia qui sont utilisés lors de la cérémonie du sacre :

  • la tunique jacinthe à fleurs de lys, qui possède un caractère sacerdotal ainsi que la chape sans chaperon, un surcot sans manches, taillé comme la chasuble du prêtre ;
  • l'anneau, signe de la dignité royale et de la foi catholique, symbole de l'union entre le roi et l'Église et entre le roi et son peuple ;
  • le sceptre, terminé par une fleur de lys, symbole du commandement ;
  • la main de justice, qui symbolise le pouvoir de rendre la justice ;
  • la couronne d'or, qui est déposée sur la tête du roi par l'évêque après avoir été soutenue par tous les pairs du royaume ou leurs représentants qui représentent ainsi le fait d'être souverain ;
  • les éperons, symbole de la fonction militaire ;
  • l'épée Joyeuse qui est le symbole de la défense de l'Église et du royaume.

Plusieurs oriflammes et drapeau sont également utilisés. Au Moyen Âge, l'oriflamme de l'abbaye de Saint-Denis est l'étendard français, ou bannière de France, en temps de guerre et accompagne les armées au combat. C'est derrière cet étendard que combattirent les troupes communales à Bouvines. Conservé à Saint-Denis, on ne l'en sort que lorsque des grands dangers menacent le royaume.

« L'oriflamme, souligne le baron Pinoteau, éminent héraldiste, était le rouge gonfanon garni de houppes vert-rouge dont la couleur rappelait le sang versé des martyrs. [...] L'oriflamme de l'abbaye de Saint-Denis, [...] aurait été ainsi appelée parce que formée d'un étendard rouge semé de flammes d'or. »

L'étendard royal (à ne pas confondre avec l'oriflamme) sert à donner des indications à l'armée pendant la bataille sur la position du souverain, ses succès ou ses déboires. Cet étendard royal ou bannière royale est le « Vexillum [...] d'azur semé de fleur de lys d'or[1]. »

Sous l'Ancien Régime, s'il n'existe pas de pavillon ou de drapeau national au sens moderne, plusieurs drapeaux sont utilisés :

  • les pavillons des navires marchands sont bleus et blancs, à croix ou à rayures horizontales alternées ;
  • ceux des vaisseaux du roi sont blancs, parfois fleurdelisés d'or et portant les grandes armes royales ;
  • les galères du roi arborent un étendard rouge fleurdelisé avec les armoiries royales ;
  • les régiments possèdent des drapeaux à croix blanche cantonnée de couleurs très variées qui les distinguent les uns des autres.

Le drapeau blanc (totalement blanc et non fleurdelisé) est également utilisé comme drapeau royal puis comme drapeau national à la Restauration. Il flotte pour la dernière fois sur un bâtiment officiel à Paris le (sur l'Hôtel royal des Invalides), et à Alger le 16 août de la même année.

Empire

En référence à l'Empire romain, Napoléon choisit en 1804 un aigle comme emblème. Il utilise également des abeilles comme emblème personnel.

Régime de Vichy et France Libre

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy utilise comme emblème la francisque. La France libre utilise une croix de Lorraine.

Emblèmes actuels

Les emblèmes actuels de la France sont pour la plupart hérités de la Révolution et s'inscrivent dans la tradition républicaine.

La Constitution de la Ve République fixe comme emblèmes[2] :

D'autres symboles sont également fréquemment utilisés :

La France dispose en outre d'un grand sceau.

Drapeau tricolore

Le drapeau de la France est un drapeau tricolore bleu, blanc, rouge. Il s'agit du seul emblème graphique figurant dans la Constitution.

Il est composé de trois bandes verticales de même largeur et sa création remonte à la Révolution française.

Le pavillon de la Marine nationale diffère du drapeau national par le bleu légèrement plus foncé et les dimensions des trois bandes, de proportions 30:33:37 (contre 1:1:1 pour le drapeau national). Cette disposition a été adoptée au XIXe siècle pour des raisons optiques lorsque le pavillon flotte au vent.

La Marseillaise

Hymne national français, composé par Rouget de Lisle, chanté par une compagnie de soldats venant de Marseille, à l'invitation du roi de France.

Marianne

Tableau de Eugène Delacroix La liberté guidant le peuple. La liberté est ici reprise par Marianne.

Marianne est une allégorie de la République. Sous la Révolution, les Républicains utilisent l'allégorie antique de la Liberté pour personnifier leur nouveau régime. Cette figure porte le bonnet des esclaves romains affranchis, le pileus. Par la suite, une confusion s'établit avec le bonnet des Phrygiens. Le prénom Marianne lui-même, apparaît au fil du siècle et met du temps à être totalement associé avec l'allégorie de la République, y compris par les élites[3].

Son buste est présent dans les mairies et son visage est dessiné sur les timbres poste.

Marianne est aussi présente sur les pièces en francs (et les timbres) puis sur les centimes d'euro.

Monogramme « RF »

Les majuscules associées « RF », signifiant République Française, constituent un monogramme qui a longtemps fait fonction de logotype et qui figure encore sur de nombreux bâtiments publics.

Les initiales R et F sont placées de part et d'autre de l'arbre sur la face française des pièces de 1 et 2 euros gravée par Joaquin Jimenez.

Coq gaulois

Le choix du coq comme emblème fait référence à la Gaule en jouant sur le jeu de mot latin "gallus" (coq) et "Gallus" (Gaulois). Bien que souvent utilisé comme symbole de la France, notamment par les fédérations sportives, il n'a jamais été choisi comme symbole officiel.

L'emblème de l'équipe de France de rugby.

Cependant, il figure - avec un globe sous les pieds - sur le premier et second contre-sceau de Louis-Philippe Ier, au sommet des drapeaux qui sont croisés en sautoir derrière les armes d'Orléans (1er contre-sceau) ou derrière le livre ouvert représentant la charte constitutionnelle (2e contre-sceau), ainsi qu'au sommet des drapeaux et étendards de l'armée, sous la Monarchie de Juillet. À la même époque, les boîtes de sceaux pour les traités internationaux montrent un coq, le mot France environné de rayons, la charte de 1830, une couronne fermée, la légion d'honneur, une couronne de laurier et de chêne, et des drapeaux, dont quatre sur six sont surmontés du coq. On retrouve également le coq comme symbole ornant les sabres et épées des soldats et officiers de Louis-Philippe, en particulier sur ceux des officiers de la Garde Nationale.

On le retrouve aussi dans l'iconographie du Grand sceau de France et a été une alternative à Marianne sur des timbres d'usage courant. Les pièces de 20 francs or émises entre 1899 et 1914 présentent Marianne à l'avers et le coq au revers. La monnaie la plus récente portant le coq est la pièce de Dix francs République (1986) de Joaquin Jimenez.

L'exclamation « cocorico ! », imitant le cri de l'animal, est une affirmation (parfois ironique) utilisée familièrement pour revendiquer une fierté nationale. Le coq est membre du groupe des « galliformes », sa femelle est la poule. Il est connu pour son noble travail : celui d’éveiller les paysans aux premières heures du matin ! C’est un animal beau et curieux qui inspire le respect dû à sa bravoure.

Hexagone

Pièce de 1 franc montrant la forme hexagonale de la France.

La forme géographique de la France continentale s'inscrit dans un hexagone presque régulier (3 côtés terrestres et 3 côtés maritimes). C'est la raison pour laquelle le terme « l'hexagone » est fréquemment utilisé pour désigner le territoire français ou, par extension, le pays proprement dit même si ceci est incorrect[4].

L'hexagone figure notamment sur la face française des pièces de 1 et 2 euros gravée par Joaquin Jimenez.

Logotypes

Le gouvernement français s'est doté en septembre 1999, sous le gouvernement Jospin, d'un logotype reprenant plusieurs symboles puisant leurs origines dans la Révolution : le drapeau tricolore, Marianne et la devise Liberté, Égalité, Fraternité.

Il est utilisé par les institutions du gouvernement (ministères, services déconcentrés de l'État dans les départements et les régions, préfectures, ambassades, etc.).

La marque « France » a été créée par le Gouvernement français en 2008, dans le cadre d'une nouvelle politique de promotion commerciale du tourisme en France. L'image, qui représente le dessin griffonné aux crayons bleu et rouge d'une femme souriante regardant vers une étoile, est censée incarner les valeurs d’accueil et de qualité de la France. Elle permettra de concentrer la communication de tous les acteurs à travers une stratégie de communication organisée afin de répondre efficacement à une concurrence mondiale de plus en plus structurée.

Symboles populaires de la culture française

D'autres éléments culturels, artistiques ou historiques sont fréquemment utilisés pour représenter la France :

Notes et références

  1. Louis Fontaine, Le sang et la gloire : Des hommes et des batailles qui ont fait la France, Paris, Éditions de Paris, , 420 p. (ISBN 2-85162-101-7), p. 28, 44.
  2. « Article 2 de la Constitution de 1958 », sur Légifrance : « (al.1) La langue de la République est le français. (al.2) L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. (al.3) L’hymne national est La Marseillaise. (al.4) La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ». (al.5) Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
  3. Maurice Agulhon, Marianne au combat, Paris, Flammarion, .
  4. Pourquoi appelle-t-on la France l'Hexagone ?, sur pourquois.com, consulté le .

Annexes

Bibliographie

  • Bernard Richard (préf. Alain Corbin), Les emblèmes de la République, Paris, CNRS Éditions, , 426 p. (ISBN 978-2-271-07299-3)
  • Michel Pastoureau, Les Emblèmes de la France, Paris, Bonneton, coll. « Images et symboles », , 223 p. (ISBN 2-86253-172-3)

Articles connexes

Lien externe

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