Moissac-Vallée-Française

Moissac-Vallée-Française est une commune française, située dans le département de la Lozère en région Occitanie.

Pour les articles homonymes, voir Moissac (homonymie).

Moissac-Vallée-Française

La vallée de Moissac-Vallée-Française vue du château.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Lozère
Arrondissement Florac
Intercommunalité Communauté de communes des Cévennes au Mont Lozère
Maire
Mandat
Patrick Vogt
2020-2026
Code postal 48110
Code commune 48097
Démographie
Gentilé Moissacois
Population
municipale
217 hab. (2018 )
Densité hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 09′ 50″ nord, 3° 47′ 07″ est
Altitude Min. 256 m
Max. 768 m
Superficie 27,05 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton du Collet-de-Dèze
Législatives Circonscription de la Lozère
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Moissac-Vallée-Française
Géolocalisation sur la carte : Lozère
Moissac-Vallée-Française
Géolocalisation sur la carte : France
Moissac-Vallée-Française
Géolocalisation sur la carte : France
Moissac-Vallée-Française
Liens
Site web moissac-vallee.fr

    Son territoire, qui fait partie de la zone périphérique du parc national des Cévennes[1], se trouve au cœur des Cévennes historiques car on y retrouve tous les éléments cévenols les plus caractéristiques : zone de culture protestante où s'est déroulée la révolte des Camisards, sur une terre schisteuse traversée par l'un des Gardons, où se cultivaient châtaigniers et s'éduquaient les vers à soie, où l'on produit toujours des pélardons et dont les maisons possèdent des toits de lauzes et des murs de schistes.

    Les communes les plus proches sont Alès (Gard) à l'est et Florac (Lozère) au nord.

    Géographie

    Localisation

    Situation de Moissac-Vallée-Française dans la communauté de communes.

    Moissac-Vallée-Française est située à la limite sud du département de la Lozère avec celui du Gard, dans l'ancienne province du Gévaudan.

    Les villes les plus proches sont Alès (Gard) à 45 km l'est et Florac (Lozère) à 32 km au nord[2].

    D'une superficie de 2 705 hectares, le territoire communal se trouve au cœur de la chaîne montagneuse des Cévennes qui forme la limite sud du Massif central. La Vallée Française est une zone de moyenne montagne traversée par la vallée d'une des branches du Gardon.

    L'orientation générale de la vallée est nord-ouest - sud-est. L'altitude moyenne de la commune est de 300 m. Son point culminant est à 768 m sur la corniche des Cévennes, cette dorsale qui relie Saint-Jean-du-Gard à Florac. Une autre crête la sépare de Saint-Étienne-Vallée-Française.

    Communes limitrophes

    Accès

    Le principal axe de communication de la commune est la RD 983 qui mène de Saint-Jean-du-Gard à Sainte-Croix-Vallée-Française. La RD 140 permet de rejoindre le hameau de Saint-Roman-de-Tousque. Celui-ci est traversé par la RD 109 appelée route touristique de la corniche des Cévennes qui relie Saint-Jean-du-Gard à Florac. Si la RD 983 suit le cours du Gardon, la corniche des Cévennes passe sur les crêtes et est calibrée pour un plus grand trafic.

    Une ligne de bus assure seulement en été une liaison hebdomadaire depuis et vers Florac puis Mende[4]. La gare la plus proche est celle d'Alès, l'aéroport le plus proche celui de Nîmes-Garons.

    Climat

    Le climat cévenol est méditerranéen, légèrement tempéré par l'altitude. Il se caractérise par des hivers doux, une sécheresse estivale importante et de fortes précipitations aux équinoxes. Les orages d'automne peuvent y causer des crues violentes lors de ce qui est appelé un épisode cévenol. Ces pluies diluviennes accompagnées d'orages très localisés se concentrent sur quelques heures, voire quelques jours. Elles sont principalement dues à la rencontre entre l'air froid venant de l'Atlantique qui remonte sur les sommets des Cévennes et l'air chaud remontant de la Méditerranée. De ce fait la commune est considérée comme exposée aux risques naturels d'inondation[5] et a été quatre fois l'objet d'arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle depuis 1982 (trois fois pour inondations et coulées de boues et une pour tempête)[6]. Les zones de la commune les plus proches de la vallée Borgne ont subi les inondations du 8 et 9 septembre 2002. Aussi, la commune entre dans la zone concernée par le plan de prévention des risques d'inondation des Gardons mis en place depuis.

    Données générales
    Données météorologiques du Vigan de 2006 à 2009
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 1,5 2,2 4,3 7,6 10,8 13,4 15,7 15 11,6 8,9 4,3 0,8 8
    Température moyenne (°C) 8 6,9 7,6 13,6 16,4 19,9 22,8 21,1 17,9 13,7 9 4,7 13,5
    Température maximale moyenne (°C) 11,5 12,7 15,3 19,7 22,2 26,8 30,1 27,1 24,7 19,7 14,6 10,4 19,6
    Nombre de jours avec gel 12 7 2,5 0 0 0 0 0 0 0,7 6,3 15 43,5
    Précipitations (mm) 120,3 106,4 26,4 89,9 103,5 56,9 24,5 26,5 110,1 153,9 180,1 94,2 1 092,7
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
     
     
     
    11,5
    1,5
    120,3
     
     
     
    12,7
    2,2
    106,4
     
     
     
    15,3
    4,3
    26,4
     
     
     
    19,7
    7,6
    89,9
     
     
     
    22,2
    10,8
    103,5
     
     
     
    26,8
    13,4
    56,9
     
     
     
    30,1
    15,7
    24,5
     
     
     
    27,1
    15
    26,5
     
     
     
    24,7
    11,6
    110,1
     
     
     
    19,7
    8,9
    153,9
     
     
     
    14,6
    4,3
    180,1
     
     
     
    10,4
    0,8
    94,2
    Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

    Sur les années 2006 à 2009, la température la plus froide a été relevée le 18 novembre 2007 avec − 6,9 °C et la plus chaude le 11 juillet 2006 avec 37,4 °C. La journée la plus pluvieuse a été le 19 octobre 2006 avec 133 mm de pluie. Le vent le plus fort a été mesuré le 24 mars 2009 avec une rafale à 88,5 km/h. Le mois de novembre 2008 a été particulièrement pluvieux avec plus de 300 mm de pluie.

    Végétation

    Autrefois essentiellement couverte de châtaigneraies, la commune est toujours fortement boisée. Avec l'abandon progressif de la culture des châtaigniers, les pins ont petit à petit gagné l'ensemble de son territoire. De plus, l'ONF a longtemps poussé à la plantation de résineux, seule sylviculture locale économiquement viable.

    Les données du réseau Natura 2000 indiquent que la végétation de la vallée est essentiellement composée de pins et de résineux (40 % des surfaces), de châtaigniers et autres arbres à feuilles caduques (37 %), de chênes verts (10 %), mais aussi de broussailles (1 %) et de rares prairies (1 %). Il y pousse quelques pins de Salzmann associés à des cistes rares (ciste à feuilles de peuplier et ciste de Pouzolz). Les rochers et les éboulis rocheux occupent 1 % de sa surface[7].

    La déprise agricole favorisant l'embroussaillement et la généralisation de la présence de résineux facilement inflammables ont augmenté les risques d'incendie[8]. Aussi du fait de sa végétation et de son climat, la commune est considérée comme exposée aux risques naturels d'incendie[5].

    Hydrographie

    La commune est traversée d'est en ouest par le Gardon de Sainte-Croix qui y possède de nombreux ruisseaux affluents. Il rejoint le Gardon de Saint-Étienne, au lieu-dit le Martinet à Saint-Étienne, pour former le Gardon de Mialet.

    Le débit habituel du Gardon n'est pas suffisant pour des activités nautiques[9]. Cependant, il existe de nombreux gourgs (trous d'eau) où l'on peut se baigner. La faible présence humaine et l'importance de la couche de galets et de graviers qui filtrent l'eau donnent une belle couleur turquoise à l'eau du Gardon dès qu'il y a un peu plus de profondeur. En 2008, la qualité de l'eau du Gardon sur la commune était qualifiée de bonne[10]. Ces eaux abritent, entre autres, des populations de loutres et de castors, voire des écrevisses[7].

    Géologie

    Le sous-sol y est surtout composé de schiste, de micaschiste mêlé d'un peu de quartz. Ces roches métamorphiques de l'ère primaire proviennent du socle ancien qu'est le Massif central. Ces sols non-calcaires sont légèrement acides.

    Ces éléments se retrouvent dans tous les bâtiments anciens même si la tuile romane et la lauze se partagent la couverture des toits.

    Urbanisme

    Typologie

    Moissac-Vallée-Française est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[11],[12],[13]. La commune est en outre hors attraction des villes[14],[15].

    Saint-Roman de Tousque.

    L'habitat est dispersé et se partage entre un certain nombre de hameaux dont beaucoup s'étirent le long de la RD 983 :

    • Appias
    • la Roquette
    • Moissac-le Bruc
    • la Boissonnade
    • le Fès Roland
    • le Fès Begon
    • la Pélucarié
    • le Clautrier
    • Saint-Roman-de-Tousque.

    Histoire

    Préhistoire Antiquité

    Les premières traces des hommes découvertes dans la vallée remontent au IIIe millénaire av. J.-C. : des pasteurs nomades, appartenant à la civilisation des mégalithes, passaient sur les crêtes, la vallée étant alors couverte d'une végétation inextricable.

    Pendant la période gauloise, la localité se trouvait à la limite des territoires des Gabales au nord et des Volques Arécomiques au sud.

    Comme souvent dans la région, la terminaison du nom du village par ac est attribuée à une occupation gallo-romaine. De même le suffixe « orgue » de la ferme de Pébenorgue est dérivé du latin anicum qui a donné ailleurs les suffixes « argue » et « ergue ».

    Moyen-Âge

    En 737 ou en 778 aurait eu lieu la bataille de la Boissonnade opposant Francs et Sarrasins. La légende locale en fait l'un des nombreux avatars de la bataille de Roncevaux. La légende lie la bataille à la construction de l'église de Notre-Dame-de-Valfrancesque, bâtiment des VIIIe et IXe siècles, ce qui en fait le plus ancien des Cévennes[16].

    Le château de Moissac-Vallée-Française.

    Au Moyen Âge, la localité comportait un prieuré bénédictin à Saint-Roman de Tousque, uni par la suite aux abbayes de Sauve et de Saint-Gilles. C'était une étape pour la transhumance des troupeaux de moutons de ces riches monastères. Au début du XIe siècle, les seigneurs d'Anduze y construisirent au centre de la vallée un véritable château fort veillant sur leur petite baronnie de Moissac, fief de celle de Florac, une des huit grandes baronnies de la province du Gévaudan. En 1229, à la fin de la croisade des Albigeois, leurs biens et donc le fief de Moissac furent confisqués par le roi de France. En 1307, au terme d'un long procès opposant le roi à l'évêque de Mende, l'acte de paréage attribua à ce dernier la baronnie de Moissac. La localité faisait partie du Gévaudan et non pas du Languedoc. Sous l'influence des moines bénédictins, la culture du châtaignier puis celle du mûrier pour les vers à soie se développèrent au point de devenir les éléments principaux de l'économie et de la civilisation cévenoles.

    Époque moderne

    À l'instar de toutes les Cévennes, Moissac accueillit très favorablement la Réforme et la majeure partie de la population se convertit au protestantisme. Sous le règne de Louis XIV, en 1685, comme toutes les localités protestantes, Moissac fut victime de dragonnades. Les membres de la religion réformée furent alors contraints d'héberger des soldats (des dragons) qui avaient presque tous les droits pour les « convertir ». Sous la pression de ces exactions, ils se convertirent en masse et devinrent des NC (Nouveaux Convertis). Les plus récalcitrants s'enfuirent, rejoignant l'émigration huguenote vers la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Afrique du Sud… Avec la révocation de l'édit de Nantes, le 18 octobre 1685, la répression sur les protestants s'accentua. Les NC qui pratiquaient toujours le culte protestant étaient susceptibles d'être torturés, envoyés au galères ou exécutés en tant que relaps[17]. Pendant la révolte des Camisards (1702-1704), le village était situé au cœur de la zone rebelle et subit bien des troubles : passage de troupes, assemblées secrètes au « désert », « levées d'impôt » des camisards, représailles, meurtres, incendies, etc. Le château fut alors brûlé par les camisards (mais fut reconstruit par la suite) et ils échouèrent à incendier l'église de Notre-Dame-de-Valfrancesque. Lors du « bruslêment des Cévennes » tactique de la terre brulée employée par l'armée royale et destinée à empêcher tout soutien matériel à la guerrilla), les maisons des « anciens protestants » furent rasées. Leurs habitants durent se réfugier à Saint-Étienne-Vallée-Française ou à Saint-Jean-du-Gard.

    Époque contemporaine

    À la Révolution, des groupes de « patriotes » révolutionnaires obligèrent les nobles à détruire les signes distinctifs de leurs maisons (tourelles, pigeonniers, armoiries, girouettes…) L'un d'entre eux mit le feu au château qui fut définitivement abandonné.

    Le milieu du XIXe siècle est appelé « l 'âge d'or des Cévennes », la commune y connut son maximum démographique (800 habitants en 1851). Le développement de l'industrie de la soie apporta une certaine prospérité : des filatures y fonctionnaient. Mais les maladies atteignant les vers à soie (la flacherie et la pébrine), puis la vigne (phyloxéra) ainsi que la dureté des conditions de vie contribuèrent à un fort exode rural dès les années 1870.

    Comme pour la plupart de communes rurales des Cévennes, la Première Guerre mondiale marqua un tournant définitif dans la vie du village, accentuant l'exode rural et bouleversant l'équilibre économique local. Un habitant de Moissac, Alfred Roux, déserta et se cacha dans la montagne vivant de braconnage et de larcins jusqu'à sa capture des mois après. André Chamson s'en inspirera dans son roman Roux le bandit.

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux persécutés de toute nature se réfugièrent dans les Cévennes. Au lieu-dit la Picharlerie fut créé un maquis-école. Il fut attaqué et dispersé entre les 7 et 13 avril 1944. Des maquisards antifascistes allemands affrontèrent sur la crête séparant Moissac de Saint-Étienne-Vallée-Française, les 7 et 8 avril 1944, une patrouille de la Feldgendarmerie qui fut anéantie (voir Otto Kühne).

    À la fin des années 1980, un projet de barrage sur le Gardon, au lieu-dit la Borie, à la limite de Saint-Étienne et de Saint-Jean-du-Gard (le barrage dans le Gard, le lac en Lozère), faillit bouleverser la Vallée Française[18]. La forte opposition locale et les contradictions inhérentes au projet (irriguer la plaine du Gard, lutter contre les crues et favoriser le tourisme) mirent ce projet en échec. En 2002 il était définitivement abandonné[19]. À sa place a vu le jour un écosite[20]. Le lieu connaissant diverses évolutions, il se transforme autour des années 2020 : les terres agricoles sont délaissées, les nouveaux habitants et habitantes sont davantage mobilisés par les thématiques de luttes sociales, de droit au logement, de luttes féministes, queer et transgenre. Finalement, après de nombreux recours devant la justice, le lieu de vie est expulsé par les gendarmes du Gard au matin du 2 juin 2021.

    En juillet 2007, la destruction par leur propriétaire, pour cause de squat, des ruines du mas de la Picharlerie causa un certain émoi dans la région[21].

    Toponymie

    Moissac

    Le suffixe « ac » — akon en gaulois, -acum en latin — marquait l’appartenance d’un domaine à une personne déterminée. Moissac devrait son nom au domaine de Mustius ou Muscius, un colon romain installé sur les rives du Gardon.

    La Vallée Française

    Les deux principales hypothèses sur l'origine du nom de la vallée sont soit que le village et la vallée se seraient trouvés dans une enclave franque entourée par des terres wisigothes, soit qu'elle aurait été appelée ainsi à l'issue de la légendaire bataille de la Boissonnade[16]. Vallis Franscisca et Val franciscus signifient vraisemblablement vallée franque ou francesque.

    L'hypothèse qu'il s'agissait d'une vallée « franche », c'est-à-dire exemptée d'impôts, est peu probable[16].

    Pendant la durée de la Révolution française, la commune, alors nommée Notre-Dame-de-Valfrancesque, porte le nom de Moissac[22].
    Avec l'Empire, l'on revint au nom précédent, mais « Valfrancesque » fut transformé en « Vallée Française », la commune devenant ainsi Notre-Dame-de-Vallée-Française[22].

    La commune s'appelle officiellement Moissac-Vallée-Française depuis le 30 juillet 1961 afin d'éviter la confusion avec la ville de Moissac située dans la même région Occitanie, en Tarn-et-Garonne.

    Lieux-dits

    La légende attribue le nom de Fès Roland au lieu supposé de la bataille de la Boissonnade puisque Roland (celui de la chanson du Moyen Âge) y aurait participé. De même Bégon aurait été son lieutenant d'où le nom de Fès Bégon à un autre endroit du combat[23].

    Démographie

    Fortement touchée par l'exode rural, Moissac-Vallée-Française a vu sa population chuter constamment pendant 150 ans pour atteindre un minimum de 142 habitants en 1982 soit un peu plus du quart de ce qu'elle était dans la première moitié du XIXe siècle. Depuis vingt ans la population augmente légèrement mais régulièrement. Entre 1999 et 2005, cette augmentation était de 9 habitants (+ 3,9 %)[24].

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26].

    En 2018, la commune comptait 217 habitants[Note 2], en diminution de 3,98 % par rapport à 2013 (Lozère : −0,11 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    551575716718771696720750800
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    780712638624660620544529504
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    510468426375362320281217180
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    198164163149178228236237223
    2017 2018 - - - - - - -
    218217-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[27].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    Pyramide des âges à Moissac-Vallée-Française en 2007 en pourcentage[24].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    25,6 
    60 et +
    34,8 
    34,4 
    40-59
    32,1 
    17,6 
    20-39
    16,1 
    22,4 
    0-19
    17 

    La population de Moissac est assez âgée : près d'un tiers a plus de soixante ans, les deux tiers ont plus de quarante ans et moins d'un cinquième a moins de vingt ans. La faiblesse de la tranche d'âge 20-39 ans s'explique par l'impossibilité de faire des études supérieures à proximité et surtout par la difficulté d'y trouver un emploi étant donné la faiblesse du tissu économique local.

    Logement

    En 2007, les 262 logements de la commune étaient à 55 % des résidences secondaires. Les 110 résidences principales (+ 24 depuis 1999) étaient essentiellement composées de maisons (74,5 %) ; les appartements n'en représentaient que 25,5 % (4,7 % en 1999). Il y avait 8 logements vacants contre 2 en 1999. La majorité des habitants (62,7 %) étaient propriétaires de leur logement, tandis que 29,1 % étaient locataires et 8,2 % logés à titre gratuit. Entre 1999 et 2007, 20 logements ont été construits ou rendus à nouveau habitables (+ 8,2 %). Si en 1999 les deux tiers des résidences principales dataient d'avant 1949, en 2007 celles-ci n'en représentaient plus que la moitié et les logements récents (moins de 8 ans) 13,6 %[24]. Actuellement, il n'existe pas de logements sociaux sur la commune[28].

    Économie

    Pélardons de Moissac-Vallée-Française.

    Moissac conserve une activité agricole même si elle n'a plus l'ampleur de ce qu'elle fut. La plupart de ses 13 agriculteurs (dont 8 à plein temps) sont des éleveurs caprins[29]. Cependant, depuis quelques années ces derniers essaient de se diversifier : agro-tourisme (accueil à la ferme, gîtes), maraîchage, volaille, apiculture… La coopérative laitière de Moissac fabrique des pélardons à partir de lait de chèvre provenant de toute la vallée. Ils bénéficient du label AOC.

    Le tourisme reste l'activité principale : la commune est propriétaire d'un village de vacances à Saint-Roman de Tousque. Il existe un camping à la Pélucarié et un hôtel-restaurant. Comme pour beaucoup de villages des Cévennes, la population est multipliée par quatre durant la période estivale.

    En 2007, on n'y dénombrait aucun commerce, 9 entreprises de services, 3 dans la construction et 2 de nature plus industrielle. Sur les 32 salariés employés sur la commune, 11 relèvent du secteur public, 5 de l'économie résidentielle et 16 de la sphère productive (essentiellement la coopérative laitière).

    Aussi, l'activité économique reste faible : en 2007, la commune comptait 30,8 % de retraités et 11,2 % de chômeurs[24]. En 2006, la moitié des ménages déclaraient un revenu imposable supérieur à 12 611 [30], ce qui est moins que la moyenne nationale et départementale.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2020 En cours Patrick Vogt   Ancien cadre
    2008 2020 Pierre Fesquet DVG Suppléant du conseiller départemental
    2001 2008 Jack Plantier DVD  

    Canton

    La commune de Moissac-Vallée-Française est l'une des 11 communes du canton de Saint-Germain-de-Calberte.

    Le conseiller général du canton, élu en 2004, est Robert Aigoin (PCF) également maire de Saint-Julien-des-Points.

    Intercommunalité

    Commune fondatrice le de la communauté de communes de la Cévenne des Hauts Gardons, Moissac en sortait peu après sa création, le . Puis, elle réadhérait le à cette structure intercommunale qui regroupe huit des dix communes du SIVOM des Hauts-Gardons auquel elle adhérait déjà. De ce fait, elle intégrait le pays Gorges Causses Cévennes qui rassemble des intercommunalités du Sud de la Lozère[31].

    Tendances politiques

    Terre de culture protestante, les Cévennes ont été favorables à la Révolution qui accordait la liberté de culte, l'égalité civile, et hostile à la monarchie, assimilée à l'oppression royale et catholique des XVIIe et XVIIIe siècles. C'est une région de tradition républicaine qui s'est opposée au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, et a accueilli proscrits et maquis de résistants pendant la Seconde Guerre mondiale.

    C'est donc une terre fortement ancrée à gauche, tendance confortée par les liens familiaux avec la population ouvrière partie travailler dans les mines et les industries d'Alès et par l'arrivée depuis les années 1970 de néo-ruraux « soixante-huitards ». Elle s'oppose en cela à la Lozère du nord, catholique et traditionnellement plus conservatrice[32]. Le combat contre le barrage de la Borie a également un temps favorisé un vote écologiste.

    Pourtant, l'analyse du résultat de l'élection présidentielle de 2007 laisse apparaître un équilibre presque parfait entre la gauche et la droite : totalisant 50,07 % des suffrages, la candidate du PS Ségolène Royal est presque à égalité avec Nicolas Sarkozy 49,07 %). Elle obtient ainsi des résultats supérieurs à la moyenne départementale (44,25 %) [33], régionale (45,90 %)[34], ou nationale (46,94 %)[35].

    Lors du premier tour des élections le 22 avril 2007, la candidate du PS Ségolène Royal a obtenu 29,27 % des suffrages juste derrière son adversaire de l'UMP Nicolas Sarkozy (29,88 % et devant celui du MoDem François Bayrou (13,86 %). Elle dépasse Nicolas Sarkozy au second tour, obtenant 50,93 % des suffrages exprimés, soit un total de 82 voix sur 167 votants. Parallèlement, Nicolas Sarkozy totalisait 79 bulletins en sa faveur, tandis que 11 bulletins étaient décomptés comme blanc ou nuls[36].

    Résultats du second tour des élections présidentielles de 2007 et 2002 :

    Résultats des élections législatives de 2007 et 2002 :

    Résultats des élections régionales de 2004

    Fiscalité

    L'imposition des ménages et des entreprises à Moissac-Vallée-Française en 2006[41]
    TaxeTaux appliqué (part communale)Recettes dégagées en 2008 et en €
    Taxe d'habitation (TH)5,22 %21 000
    Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB)10,20 %14 000
    Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB)171,67 %17 000
    Taxe professionnelle (TP)16,95 %1 000

    Le taux de la taxe d'habitation n'a pas varié entre 2003 et 2006. Si le taux de la taxe foncière sur les propriétés non bâties peut sembler important, il est à mettre en relation avec la très faible valeur locative des terrains non bâtis en Lozère qui en constitue l'assiette.

    Budget de la commune

    En 2008, le budget de la commune s'élevait à 308 000 € et son endettement à 77 000[42].
    Les variations du montant du budget communal proviennent essentiellement de celles des investissements car la partie fonctionnement du budget est relativement stable. Si les recettes de fonctionnement par habitant sont légèrement supérieures à la moyenne des communes de sa catégorie (communes de moins de 250 habitants), les charges de fonctionnement le sont aussi de même que la capacité d'autofinancement. Ceci explique un endettement de 335 /habitant en 2008 inférieur à la moyenne des communes similaires (442 /hab) malgré un montant d'investissement en équipement (414 /hab) souvent semblable à celui des communes de cette strate[42].

    Évolution de l'endettement (en milliers d’€)[42] :
    Évolution des dépenses d’investissement (en milliers d’€)[42] :

    Vie locale

    Écologie et recyclage

    Commune du parc national des Cévennes (seul parc national français habité par l'homme de façon permanente) la quasi-totalité de son territoire est aussi classé en zone Natura 2000 comme site d'importance communautaire (SIC)[7]. Cette double protection vise tant à protéger ses habitats naturels (faune, flore et rivière) que son habitat traditionnel et sa culture (architecture, coutumes…).

    Dans le cadre du SIVOM des Hauts-Gardons, des points d'apport volontaire des déchets pour le tri sélectif sont disposés à différents endroits de la commune. De même, il y a une déchèterie intercommunale à Sainte-Croix-Vallée-Française[43]. Du fait de la présence depuis trente ans de néo-ruraux très sensibles à cette thématique, les collectivités territoriales locales se sont depuis longtemps penchées sur ces problèmes.

    Enseignement

    Moissac-Vallée-Française dépend de l'académie de Montpellier.

    L'école primaire se trouve dans le hameau de Saint-Roman de Tousque. À la rentrée 2008, elle comporte deux classes : une classe maternelle et une classe élémentaire[44]. Un bus de ramassage scolaire est nécessaire pour y mener les élèves du fait d'un habitat en hameau.

    Les jeunes du village vont au collège de Saint-Étienne-Vallée-Française grâce à une navette de bus. À la rentrée 2008, celui-ci accueillait 65 élèves[45].

    Pour poursuivre leurs études en lycée, les jeunes Moissacois se rendent principalement sur Mende ou sur Alès.

    Santé

    Des médecins généralistes et des infirmières résident sur les communes voisines de Saint-Étienne et Sainte-Croix. Les autres services médicaux courants (pharmacie, dentiste, kinésithérapeute, etc.) sont localisés à Saint-Jean-du-Gard. Les centres hospitaliers les plus proches sont ceux d'Alès et de Mende.

    La création d'une antenne de la maison de retraite de Saint-Jean-du-Gard est à l'étude sur Saint-Étienne.

    Cultes

    Moissac-Vallée-Française est située dans le diocèse catholique de Mende, lui-même rattaché à la province ecclésiastique de Montpellier[46] depuis 2002. Il n'y a pas de lieu de culte catholique. Les paroisses voisines de Saint-Étienne-Vallée-Française et Sainte-Croix-Vallée-Française sont rattachées à la communauté de paroisses de Florac[47] qui regroupe huit paroisses du Sud de la Lozère ainsi qu'au secteur pastoral de Florac.

    Pour l'Église réformée, les temples de Moissac-Vallée-Française et de Saint-Roman-de-Tousque sont deux des lieux de culte de la paroisse Vallée Française qui recouvre huit localités de la vallée et appartient au consistoire Montagne des Cévennes[48] rassemblant quatre paroisses cévenoles.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Notre-Dame-de-Valfrancesque, devenu le temple de la Boissonnade.
    Notre-Dame-de-Valfrancesque

    L'église Notre-Dame-de-Valfrancesque est la plus ancienne du diocèse encore debout[49]. Elle est mentionnée dès 935, lorsque le pape Jean VI la donne à l'évêque de Nîmes. Cependant, elle n'est consacrée qu'en 1063. La tradition quant à elle fait remonter sa construction à la bataille qui se serait déroulée à la Boissonnade entre les Francs et les Sarrazins, au VIIIe siècle[50].

    Elle a été construite en fraidonite, une sorte de granit. De style roman, elle mesure 23 × 6 m. En 1702 elle a été brûlée par les Camisards, et a été dévastée en 1793. À chaque fois elle a été restaurée[49]. Vendue comme bien national à la Révolution, c'est un temple protestant depuis 1823.

    • Temple protestant de la Boissonnade.

    L'église de Notre-Dame-de-Val-Francesque a été classée monument historique par arrêté du 9 décembre 1929[51].

    Saint-Roman de Tousque

    Le hameau de Saint-Roman de Tousque est un écart de la commune de Moissac-Vallée-Française. Il possède son temple protestant.

    Le château de Moissac-Vallée-Française vu du sud.
    Le château

    Le château de Moissac-Vallée-Française a été construit au XIe siècle. Il fut brûlé une première fois pendant la révolte des Camisards puis une seconde fois à la Révolution.

    Héraldique

    Blasonnement :
    Parti en 1 d’azur à deux chevrons d’argent accompagnés en cœur d’une église du même, en 2 de gueules à une chèvre rampante d’or.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Cartes

      Références

      1. Site du P.N.C.
      2. Distances données à titre indicatif, d'après le site Viamichelin
      3. Carte IGN sous Géoportail
      4. Site du Conseil général
      5. (fr) Site INSEE
      6. Prim.net Portail de la prévention des risques majeurs
      7. (fr) Site du réseau Natura 2000
      8. Autrefois tout le territoire était pâturé. Lors d'un incendie les pommes de pin vertes « explosent » et peuvent être projetées à plusieurs dizaines de mètres
      9. station hydrologique
      10. Site du Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion Équilibrée des Gardons consulté le 02 avril 2009
      11. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      12. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
      13. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      14. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
      15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
      16. Lucien Goillon, Si m'était conté Saint-Etienne en Cévenne : Notes d'histoire sur Saint-Étienne-Vallée-Française, Nîmes, Lacour, coll. « Colporteur », (ISBN 2-9503675-0-X).
      17. Voir Musée du désert et Mialet
      18. Site du sénat
      19. Contre-infos cévennes
      20. Historique de l'Écosite
      21. Françoise Clavairolle, « La destruction d’un lieu de mémoire, entre émotion et résistance », Livraisons d'histoire de l'architecture, no 22, , p. 21-32 (lire en ligne).
      22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
      23. Pierre Laurence du Paysage et des Temps recueil de la mémoire orale en Cévennes PNC 2004
      24. Chiffres cle de l'INSEE
      25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
      26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
      27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
      28. Union Régionale des organismes d'Habitat Social Languedoc-Roussillon
      29. Statistiques locales INSEE
      30. Résumé statistiques INSEE
      31. Site du pays Gorges Causses Cevennes
      32. Cf. Les Droites en France de René Rémond (1954)
      33. Résultats départementaux de l'élection présidentielle de 2007, site du ministère de l'Intérieur
      34. Résultats régionaux de l'élection présidentielle de 2007, site du ministère de l'Intérieur
      35. Résultats nationaux de l'élection présidentielle de 2007, site du ministère de l'Intérieur
      36. Résultat des élections présidentielles de 2007 à Moissac-Vallée-Française, site du ministère de l'Intérieur
      37. Résultats des élections présidentielles de 2002, site du ministère de l'Intérieur
      38. Résultats des élections législatives de 2007, site du ministère de l'Intérieur
      39. Résultats des élections législatives de 2002, site du ministère de l'Intérieur
      40. Résultats des élections régionales de 2004, site du ministère de l'Intérieur
      41. Taxe.com
      42. les comptes des communes sur le dédié du Ministère des Finances
      43. « Liste des déchèteries pour professionnels, Lozère »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
      44. Site de l'inspection académique de la Lozère
      45. Site du collège
      46. « Diocèses de France ».
      47. Site du diocèse/
      48. Église réformée de France site régional Cévennes Languedoc Roussillon
      49. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, pp. 553-554
      50. N. Bastide, Gévaudan, 1974, pp. 85-98
      51. Notice no PA00103884, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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