George III

George III (né George William Frederick ; Londres, [note 2], château de Windsor) fut roi de Grande-Bretagne et roi d'Irlande à partir du jusqu'à l'union des deux pays le (la Grande-Bretagne ayant été créée par l'union de 1707) ; il devint alors roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. Il fut également prince-électeur de Hanovre au sein du Saint-Empire romain germanique puis roi de Hanovre à partir du . Il fut également roi de Corse du au .

Pour les articles homonymes, voir Georges III, George du Royaume-Uni et George de Grande-Bretagne.

George III

Portrait du roi George III en habit de sacre par Allan Ramsay, 1762.
Titre
Roi du Royaume-Uni et de Hanovre[note 1]

(59 ans, 3 mois et 4 jours)
Couronnement
en l'abbaye de Westminster
Régent George de Hanovre (1811-1820)
Premier ministre Thomas Pelham-Holles
John Stuart
George Grenville
Charles Watson-Wentworth
William Pitt l'Ancien
Augustus FitzRoy
Frederick North
William Petty FitzMaurice
William Cavendish-Bentinck
William Pitt le Jeune
Henry Addington
William Grenville
Spencer Perceval
Robert Jenkinson
Prédécesseur George II
Successeur George IV
Roi de Corse

(2 ans, 4 mois et 2 jours)
Président du Conseil Charles André Pozzo di Borgo
Vice-roi Gilbert Elliot
Prédécesseur Théodore Ier (indirect)
Successeur Disparition du titre
Prince héritier de Grande-Bretagne

(9 ans, 7 mois et 4 jours)
Monarque George II
Prédécesseur Frédéric, prince de Galles
Successeur Édouard, duc d'York et d'Albany
Biographie
Dynastie Maison de Hanovre
Nom de naissance George William Frederick
Date de naissance [note 2]
Lieu de naissance Norfolk House, Londres (Grande-Bretagne)
Date de décès
Lieu de décès Château de Windsor
(Royaume-Uni)
Sépulture Chapelle Saint-Georges, Windsor
Père Frédéric de Galles
Mère Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg
Conjoint Charlotte de Mecklembourg-Strelitz
Enfants George IV
Frédéric, duc d'York et Albany
Guillaume IV
Charlotte, princesse royale
Édouard-Auguste, duc de Kent et Strathearn
Augusta-Sophie du Royaume-Uni
Élisabeth de Hanovre
Ernest-Auguste Ier
Auguste-Frédéric, duc de Sussex
Adolphe, duc de Cambridge
Marie de Hanovre
Sophie du Royaume-Uni
Octavius de Hanovre (1779-1783)
Alfred de Hanovre
(1780-1782)
Amélie du Royaume-Uni
Religion anglicanisme
Résidence Château de Windsor
Palais de Kensington


Monarques du Royaume-Uni
Monarques de Corse

George III était le troisième monarque de la maison de Hanovre mais à la différence de ses deux prédécesseurs ou même de son père le prince de Galles, il était né en Grande-Bretagne et sa langue maternelle était l'anglais. Son règne et sa vie furent marqués par une série de conflits impliquant une grande partie de l'Europe et des territoires jusqu'en Afrique, en Amérique et en Asie. Au début de son règne, la Grande-Bretagne, à l'issue de la guerre de Sept Ans (17561763), devint la puissance dominante en Amérique du Nord et en Inde. Puis un rééquilibrage des puissances eut lieu après la guerre d'indépendance des États-Unis, qui vit treize des colonies américaines entrer en révolution et acquérir leur autonomie en 1783. La suite de son règne fut marquée à partir de 1793 par des guerres successives contre la France révolutionnaire et napoléonienne qui se terminèrent par la défaite de Napoléon Ier en 1815.

Vers la fin de sa vie, George III souffrit d'une aliénation mentale récurrente puis permanente. Ses médecins ignoraient la cause de la maladie et furent incapables d'aider le souverain ; les spécialistes modernes jugent qu'il souffrait de la porphyrie ou d'accès de psychose maniaco-dépressive. À la suite d'une rechute finale en 1810, une régence fut instaurée et son fils aîné, George de Galles, gouverna en tant que prince-régent. À la mort du roi en , il monta sur le trône sous le nom de George IV.

Le jugement des historiens sur le bilan du règne de George III et sa personnalité a évolué au cours du temps. Il était relativement populaire de son vivant auprès du peuple, mais les évaluations de son règne furent globalement négatives jusqu'au milieu du XXe siècle. Les historiens modernes le considèrent avec plus de bienveillance en raison des événements de son règne (guerres, crises économiques) et de sa maladie.

Premières années

Naissance et baptême

Manière noire du prince George de Galles en 1751 par James MacArdell, d'après un portrait de David Lüders.

George est né à Norfolk House à Londres le [note 2] ; il était le second enfant et le premier fils du prince Frédéric de Galles et de la princesse Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg. Comme George était né deux mois avant terme et qu'il était peu probable qu'il survive, il fut baptisé le même jour par l'évêque d'Oxford, Thomas Secker[1]. Un mois plus tard, il fut publiquement baptisé à Norfolk House, à nouveau par Secker. Ses parrains étaient le roi Frédéric Ier de Suède, le duc Frédéric III de Saxe-Gotha et la princesse Sophie-Dorothée de Hanovre[2].

Enfance et éducation

George ne garda pas de séquelles de sa naissance prématurée et grandit en bonne santé, même s'il était un garçon timide et réservé. Sa famille s'installa à Leicester Square où George et son frère cadet, Édouard-Auguste, furent éduqués ensemble par des tuteurs privés. Les lettres familiales montrent qu'il pouvait lire et écrire en anglais et en allemand, et commenter les événements politiques de l'époque alors qu'il n'avait que huit ans[3]. Il fut le premier monarque britannique à étudier les sciences, dont la chimie et la physique ; en plus des cours de mathématiques, d'astronomie, de français, de latin, d'histoire, de géographie, de commerce, d'agriculture et de droit, il reçut des leçons de sport, de danse, d'escrime et d'équitation. Son éducation religieuse fut exclusivement anglicane[4].

Prince héritier du Royaume-Uni

Mort soudaine de son père

Son grand-père, le roi George II, détestait le prince de Galles et ne s'intéressa pas à ses petits-enfants. Après la mort soudaine de Frédéric des suites d'une maladie pulmonaire en 1751, George devint le prince héritier au trône britannique. Il hérita des titres de son père et devint duc d'Édimbourg puis prince de Galles[5].

Au , alors que George approchait de son 18e anniversaire, le roi lui offrit de s'installer dans la résidence royale du palais Saint James mais il déclina l'offre, suivant les conseils de sa mère et de son confident John Stuart, qui devint par la suite Premier ministre en 1762-1763[6]. La mère de George, alors la princesse douairière de Galles, préférait le garder avec elle pour lui inculquer ses valeurs morales strictes[7],[8].

Tentative de premier mariage

En 1759, George tomba éperdument amoureux de Sarah Lennox, la sœur du duc de Richmond, mais John Stuart exprima son opposition à l'union et George abandonna ses idées de mariage, « je suis désigné pour le bonheur et la misère d'un grand peuple et par conséquent je dois agir contrairement à ma passion[9] ». Les tentatives du roi pour le marier à la duchesse Sophie-Caroline-Marie de Brunswick-Wolfenbüttel furent repoussées par George et sa mère[10] ; la duchesse épousera finalement le margrave Frédéric III de Brandebourg-Bayreuth[11].

La Nuit du mariage, caricature d'Isaac Cruikshank, 1797.

Roi du Royaume-Uni

Accession au trône

Le , George, alors âgé de 22 ans, accéda au trône sous le nom de George III après la mort soudaine de George II deux semaines avant son 77e anniversaire. La recherche d'une épouse convenable s'accéléra alors fortement. Le , il épousa dans la chapelle royale du palais Saint James la princesse Charlotte de Mecklembourg-Strelitz qu'il avait rencontrée pour la première fois avant la cérémonie[12]. Deux semaines plus tard, le couple royal fut couronné dans l'abbaye de Westminster. Contrairement à ses prédécesseurs et à ses fils, il n'eut pas de liaison extraconjugale ; George III et Charlotte de Mecklemburg-Strelitz formèrent un couple uni[13],[14]. Ils eurent neuf fils et six filles. En 1762, George acheta Buckingham House (où se trouve aujourd'hui le palais de Buckingham) qui servit de résidence secondaire pour sa famille[15]. Ses autres résidences étaient le Kew Palace et le château de Windsor tandis que le palais Saint James conserva son statut de résidence officielle. George III voyagea peu et il passa toute sa vie dans le Sud de l'Angleterre. Dans les années 1790, il prit des vacances annuelles à Weymouth[16] qu'il popularisa comme l'une des premières stations balnéaires en Angleterre[17].

3 pence à l'effigie de Georges III à la tête laurée, 1762.

Dans son discours d'accession devant le Parlement, George proclama « né et éduqué dans ce pays, je trouve ma gloire dans le nom de l'Angleterre »[18]. Il ajouta cette phrase, écrite par lord Hardwicke, pour démontrer sa volonté de rompre avec ses ascendants allemands qui étaient jugés comme plus intéressés par le Hanovre que par la Grande-Bretagne[19],[20].

Début de règne

Même si son accession au trône fut initialement bien accueillie par les membres de tous les partis politiques[21], les premières années de son règne furent marquées par l'instabilité politique essentiellement liée aux désaccords concernant la gestion de la guerre de Sept Ans[22]. George III était également perçu comme plus favorable aux ministres tories et il fut accusé par les whigs d'être un autocrate[13]. Dans les années 1760, les propriétés royales généraient relativement peu de revenus et la plupart des recettes de la monarchie provenaient des impôts et des droits d'accise. George III céda le contrôle des propriétés royales au Parlement en retour d'une liste civile annuelle pour la gestion de ses résidences et les dépenses royales[23]. Les rumeurs selon lesquelles il aurait utilisé cet argent pour récompenser ses partisans et corrompre ses opposants[24] sont rejetées par les historiens qui affirment qu'elles ne « reposent sur rien hormis des mensonges inventés par l'opposition mécontente »[25]. Les dettes accumulées pendant le règne de George III furent réglées par le Parlement et la liste civile fut augmentée de temps à autre[26]. Il accorda de grandes sommes d'argent provenant de ses fonds privés à la Royal Academy[27] et aurait donné jusqu'à la moitié de ses revenus personnels à des organisations caritatives[28]. Il acheta de nombreux tableaux réalisés entre autres par Canaletto et Johannes Vermeer mais c'est en tant que collectionneur de livres qu'il reste le plus connu[29]. La King's Library (aujourd'hui la British Library) fut ouverte aux universitaires et le roi acheta personnellement 6 000 ouvrages[30].

En , le gouvernement whig de Thomas Pelham-Holles fut remplacé par celui du tory écossais John Stuart, 3e comte de Bute. Les opposants de lord Bute firent circuler des rumeurs concernant une liaison avec la mère du roi et exploitèrent les préjugés anti-écossais de l'opinion anglaise[31]. Le député whig John Wilkes publia le journal The North Briton dont les articles concernant lord Bute et le gouvernement étaient incendiaires et diffamatoires. Wilkes fut finalement arrêté pour diffamation à l'encontre du gouvernement mais s'enfuit en France pour éviter une condamnation ; il fut expulsé de la Chambre des communes et condamné par contumace pour blasphème et diffamation[32]. En 1763, après la signature du traité de Paris mettant fin au conflit, lord Bute démissionna et les whigs revinrent au pouvoir sous la direction de George Grenville.

Portrait de George III par Allan Ramsay, 1762.

Plus tard dans l'année, la proclamation royale de 1763 créa une limite à l'expansion vers l'ouest des colonies américaines pour favoriser le développement des territoires au nord et au sud et apaiser les relations tendues avec les Amérindiens. La limite ne gênait pas la majorité des colons, qui étaient des agriculteurs, mais elle était impopulaire auprès d'une minorité influente et elle joua un rôle dans le conflit entre les colons et le gouvernement britannique[33]. Comme les colons américains étaient généralement épargnés par les taxes britanniques, le gouvernement jugea qu'il serait approprié qu'ils en payent pour financer la défense des colonies contre les soulèvements amérindiens ou de possibles incursions françaises[34]. L'opposition des colons ne portait pas sur le fait de payer des impôts mais sur le fait de savoir si le Parlement pouvait lever des taxes sans l'accord des Américains ; or ceux-ci n'étaient pas représentés au Parlement[35]. Le gouvernement britannique rejeta ces demandes de représentation et, en 1765, Grenville introduisit le Stamp Act qui imposait l'ajout d'un timbre fiscal sur tous les documents américains. Comme les journaux étaient particulièrement touchés par cette taxation, ils devinrent les principaux vecteurs du mouvement d'opposition[36]. Dans le même temps, le roi fut irrité par les tentatives de Grenville pour réduire les prérogatives du roi et il essaya sans succès de persuader William Pitt l'Ancien d'accepter le poste de Premier ministre[37]. Après un bref épisode de maladie, George III demanda à Charles Watson-Wentworth, lord Rockingham, de former un gouvernement et limogea Grenville[38].

Watson-Wentworth, avec le soutien de Pitt et du roi, annula l'impopulaire Stamp Act de Grenville mais son gouvernement était faible et il fut remplacé par Pitt en 1766. L'annulation de la loi par Pitt et George III fut si populaire dans les colonies que des statues furent érigées en leur honneur à New York[39]. Pitt tomba malade en 1767 et Augustus FitzRoy le remplaça, mais il ne devint formellement Premier ministre qu'en 1768. La même année, John Wilkes rentra en Angleterre et se présenta aux élections générales. Il arriva en tête dans le Middlesex mais fut à nouveau exclu du Parlement. Il fut réélu et exclu deux fois de plus avant que le Parlement ne décide d'invalider sa candidature et de choisir le deuxième de l'élection[40]. Le gouvernement de Fitzroy se désintégra en 1770 et les tories menés par Frederick North revinrent au pouvoir[41].

Manière noire de George III réalisée par Johan Joseph Zoffany en 1771.

George III était profondément pieux et passait des heures à prier[42], mais sa piété n'était pas partagée par ses frères. Le roi était choqué par ce qu'il jugeait comme étant des mœurs dissolues. En 1770, il fut révélé que son frère, le prince Henri de Cumberland et Strathearn, était adultère et, l'année suivante, il épousa la jeune veuve Anne Horton. Le roi ne la considérait pas comme une épouse royale convenable, car elle était issue d'une classe sociale inférieure et la loi allemande interdisait aux enfants du couple de monter sur le trône du Hanovre. George III demanda l'introduction d'une loi qui empêcherait les membres de la famille royale de se marier sans l'accord du souverain. La législation était impopulaire, y compris auprès des ministres de George, mais elle fut adoptée en tant que Royal Marriages Act de 1772. Peu après, un autre frère de George III, le prince William Henry de Gloucester et Édimbourg révéla qu'il était secrètement marié à Maria Walpole (fille naturelle d'Edward Walpole et petite-fille de Robert). L'affaire convainquit George III qu'il avait eu raison d'introduire la loi. Aucune des deux femmes ne fut reçue à la cour[43].

Le gouvernement de lord North fut essentiellement occupé par le mécontentement grandissant dans les colonies. Pour apaiser l'opinion américaine, la plupart des droits douaniers furent supprimés, à l'exception de ceux sur le thé[44]. En 1773, les navires amarrés dans le port de Boston furent abordés par des colons et les ballots de thé qu'ils transportaient furent jetés à la mer lors du « Boston Tea Party ». L'opinion publique britannique se radicalisa et Pitt s'accorda avec lord North pour déclarer que la destruction des marchandises était « certainement criminelle »[45]. Avec le soutien du Parlement, North introduisit des législations qui furent surnommés les Actes intolérables par les colons : le port de Boston fut fermé et la charte de la province de la baie du Massachusetts fut modifiée pour que les dirigeants de la colonie soient nommés directement par le roi[46]. Jusqu'à ce moment, selon l'historien Peter Thomas, George III « espérait obtenir une solution politique et il suivait toujours les avis de son Cabinet même s'il doutait de leur succès. Les documents détaillés des années 1763 à 1775 tendent à exonérer George III de toute véritable responsabilité dans la révolution américaine »[47]. Même si les Américains qualifiaient George III de « tyran », il se contentait alors d'agir en monarque constitutionnel soutenant les initiatives de ses ministres[48].

Guerre d'indépendance des États-Unis

Portrait de George III par Benjamin West, 1783.

À la suite du Boston Tea Party, les colons commencèrent à refuser la tutelle britannique et les colonies se dotèrent de gouvernements autonomes. Les tensions s'accrurent et les soldats britanniques affrontèrent les miliciens américains lors des batailles de Lexington et Concord en . Les pétitions destinées à obtenir un règlement pacifique de la dispute furent ignorées par le Parlement britannique et les chefs rebelles furent qualifiés de traîtres par la Couronne. Les colonies déclarèrent l'indépendance en devenant les États-Unis en et listèrent leurs griefs envers le roi et le Parlement. La Déclaration accusait George III d'avoir « abdiqué le gouvernement de notre pays… Il a pillé nos mers, ravagé nos côtes, brûlé nos villes et massacré nos concitoyens ». La statue équestre du souverain à New York fut démantelée[49]. Les Britanniques prirent la ville en 1776 mais perdirent Boston et leur plan pour envahir la Nouvelle-Angleterre depuis le Canada échoua avec la défaite du général John Burgoyne lors des batailles de Saratoga.

George III est souvent critiqué pour s'être obstiné dans la guerre engagée contre les colons d'Amérique malgré les conseils de ses ministres. Pour l'écrivain George Trevelyan, le roi était déterminé à « ne jamais reconnaître l'indépendance des Américains et à punir leur rébellion par la prolongation illimitée d'une guerre qui promettait d'être éternelle »[50]. Le roi voulait « maintenir les rebelles harcelés, anxieux et pauvres jusqu'au jour où, à la suite d'un processus naturel et inévitable, le mécontentement et la déception se seront transformés en pénitence et remords »[50]. Les études plus modernes défendent le comportement de George III en avançant que, à l'époque, aucun roi n'aurait abandonné un si grand territoire[14],[51] et que sa conduite fut bien moins impitoyable que celle des autres souverains européens[52]. Après la défaite de Saratoga, le Parlement et les Britanniques étaient favorables à la guerre ; les recrutements étaient nombreux et, si les opposants étaient actifs, ils n'étaient qu'une faible minorité[14],[53]. Du fait des revers en Amérique, le Premier ministre North demanda que le pouvoir soit transféré à William Pitt l'Ancien qu'il jugeait plus capable ; George III refusa cette proposition et demanda à Pitt de se mettre au service de North. Pitt déclina l'offre et décéda quelques mois plus tard[54]. Au début de l'année 1778, la France signa un traité d'alliance avec les États-Unis et le conflit devint international. La France et les États-Unis furent rapidement rejoints par l'Espagne et les Provinces-Unies tandis que la Grande-Bretagne restait isolée. En 1779, lord Gower et lord Weymouth démissionnèrent du gouvernement et lord North demanda à nouveau le droit de démissionner ; il resta néanmoins en poste du fait de l'insistance du souverain[55]. L'opinion publique commença à se retourner du fait du coût du conflit et cette opposition contribua aux émeutes anti-catholiques à Londres en [56].

Jusqu'en 1780, les loyalistes pouvaient croire en une victoire, car les troupes britanniques remportèrent de nombreuses batailles comme celles de Camden et de Guilford Court House[57]. Néanmoins, lorsque les nouvelles de la défaite de Charles Cornwallis lors de la bataille de Yorktown atteignirent Londres à la fin de l'année 1781, lord North démissionna de son poste de Premier ministre du fait de l'érosion de ses soutiens parlementaires. Le roi rédigea une proclamation d'abdication qui ne fut jamais délivrée[51],[58] et accepta la défaite en Amérique du Nord. Il autorisa des négociations de paix qui débouchèrent sur la signature du traité de Paris en 1783 par lequel la Grande-Bretagne reconnaissait l'indépendance des États-Unis[59]. Lorsque John Adams fut nommé ambassadeur à Londres en 1785, George III s'était résigné aux nouvelles relations entre son pays et ses anciennes colonies. Il dit à Adams : « j'étais le dernier à consentir à la séparation ; mais la séparation ayant été réalisée et étant devenue inévitable, j'ai toujours dit, comme je dis maintenant, que je serai le premier à reconnaître les États-Unis comme une puissance indépendante »[60].

Lutte constitutionnelle

Avec la chute du gouvernement de North en 1782, lord Rockingham devint Premier ministre pour la deuxième fois mais mourut quelques mois plus tard. Le roi nomma alors lord Shelburne pour le remplacer. Charles James Fox refusa néanmoins de participer à son administration et il demanda la nomination de William Cavendish-Bentinck, 3e duc de Portland. En 1783, la Chambre des communes obligea lord Shelburne à démissionner et son gouvernement fut remplacé par la coalition Fox-North. Lord Portland devint Premier ministre, Fox et North devenant respectivement secrétaire d'État des Affaires étrangères et secrétaire d'État à l'Intérieur[14].

Le roi détestait profondément Fox, autant ses politiques que sa personnalité ; il considérait que Fox était sans scrupules et avait une mauvaise influence sur le prince de Galles[61]. George III n'appréciait pas de ne pas pouvoir choisir les ministres de son choix, mais le gouvernement de Portland rassembla rapidement une majorité et ne pouvait donc pas être limogé facilement. Il fut encore plus déçu quand le gouvernement présenta l'India Bill qui proposait de réformer l'administration de l'Inde en transférant le pouvoir politique de la Compagnie britannique des Indes orientales vers des commissaires parlementaires[62]. Même si le roi défendait un plus grand contrôle sur la Compagnie, les commissaires proposés étaient tous des alliés politiques de Fox[63]. Juste après l'adoption de la loi par la Chambre des communes, George III demanda à George Nugent-Temple-Grenville d'informer la Chambre des lords qu'il considérerait comme un ennemi tous ceux qui voteraient en faveur de la législation. La loi fut rejetée par les lords et lord Portland démissionna trois jours plus tard ; il fut remplacé par William Pitt le Jeune et George Nugent-Temple-Grenville devint secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Le , le Parlement vota une motion qui qualifiait l'influence du souverain dans le vote parlementaire de « grand crime » et George Nugent-Temple-Grenville fut obligé de démissionner. Le départ du secrétaire d'État déstabilisa le gouvernement durant les trois mois suivant et il perdit sa majorité. Le Parlement fut dissous mais l'élection de 1784 donna une base solide à Pitt[14].

William Pitt le Jeune

Les trois plus jeunes filles du roi George III ; tableau de John Singleton Copley vers 1785.

Pour George III, la nomination de William Pitt le Jeune était une grande victoire, et elle prouva qu'il était capable de choisir les Premiers ministres sur la base de ce qu'il pensait être l'opinion publique sans avoir à suivre les recommandations de la majorité à la Chambre des communes. Tout au long du mandat de l'administration Pitt, George III défendit la plupart de ses objectifs politiques et créa de nouveaux lords à un rythme encore jamais vu pour accroître le nombre des partisans de Pitt à la Chambre des lords[64]. George III était alors extrêmement populaire en Grande-Bretagne[65] du fait de sa piété et de sa fidélité à son épouse[66]. Il adorait ses enfants et fut dévasté par la mort en bas-âge de deux de ses fils en 1782 et en 1783[67]. Il mit néanmoins en place un programme d'éducation rigoureux afin qu'ils suivent une vie pieuse et vertueuse[68]. Lorsque ses enfants, devenus adultes, s'éloignèrent de ces principes, George III en fut très affecté[69].

La santé du souverain commença à se détériorer dans les années 1780. Il fut atteint de troubles mentaux qui étaient peut-être liés à une maladie du sang appelée porphyrie[70],[71], même si ce diagnostic a été remis en cause[72]. Une étude sur des mèches de cheveux de George III publiée en 2005 a révélé un fort taux d'arsenic, qui fut peut-être le déclencheur de cette maladie. Son origine est inconnue mais il était peut-être utilisé dans les médicaments ou les cosmétiques[73]. Le roi eut peut-être un bref accès de la maladie en 1765 mais un épisode plus long commença à l'. À la fin de la session parlementaire, il se rendit dans la ville thermale de Cheltenham pour récupérer. Ce fut l'endroit le plus éloigné de Londres (160 km) où il se rendit. En novembre, il était gravement atteint et parlait parfois pendant de longues heures sans s'arrêter[74]. De fausses histoires circulèrent au sujet de sa maladie, telle que celle où il voulut serrer la main à un arbre qu'il prenait pour le roi de Prusse[75]. Le traitement des maladies mentales était alors primitif et les médecins du roi essayèrent de le soigner en l'immobilisant de force jusqu'à ce qu'il soit calme ou en appliquant des cataplasmes caustiques pour chasser les « mauvaises humeurs »[76].

En , lors de la convocation du Parlement, Fox et Pitt le Jeune se disputèrent au sujet de la mise en place d'une régence durant l'incapacité du monarque. Les deux hommes s'accordaient sur le fait qu'il serait préférable que le prince de Galles, fils aîné et héritier de George III, devînt régent. Néanmoins Fox suggéra que le régent reçût l'ensemble des pouvoirs du souverain tandis que Pitt, qui craignait d'être limogé si le prince de Galles montait sur le trône, proposa que le régent fût nommé par le Parlement et que ses pouvoirs fussent limités[77]. En , la loi sur la Régence autorisant le prince de Galles à agir en tant que prince-régent fut adoptée par la Chambre des communes, mais George III se rétablit avant que la Chambre des lords ne se prononçât[78].

Révolution française et guerres napoléoniennes

Portrait de George III réalisé par William Beechey en 1799/1800.
Caricature de George III tenant Napoléon dans sa main (James Gillray, 1803).

Après l'amélioration de l'état de santé de George III, sa popularité et celle de Pitt continuèrent de s'accroître au détriment de celles de Fox et du prince de Galles[79].

Deux assaillants déments, Margaret Nicholson et John Frith, tentèrent respectivement d'assassiner le roi en 1786 et 1790, mais le traitement humain et compréhensif de George III envers les agresseurs fut salué par l'opinion publique[80]. Le , James Hadfield, un ancien soldat également dément, tira sur le balcon royal du théâtre de Drury Lane où se trouvait le roi. Le tir manqua sa cible et George III fut tellement peu affecté par l'incident qu'il s'endormit pendant l'entracte[81].

La Révolution française de 1789 puis l'abolition de la monarchie en 1792 inquiéta les propriétaires fonciers britanniques. Lorsque la France déclara la guerre à la Grande-Bretagne en 1793, George III autorisa Pitt le Jeune à augmenter les impôts, à créer des unités militaires et à suspendre l'habeas corpus. La Première Coalition qui rassemblait l'Autriche, la Prusse et l'Espagne se disloqua en 1795 avec le retrait de la Prusse et de l'Espagne[82]. Après la victoire française en 1797, une Deuxième Coalition rassemblant l'Autriche, la Russie et l'Empire ottoman fut défaite en 1800. La Grande-Bretagne restait donc seule pour combattre Napoléon Bonaparte, Premier consul de la Première République.

Une brève accalmie des hostilités permit à Pitt de concentrer ses efforts sur l'Irlande où un soulèvement eut lieu en 1798 avec le soutien des Français[83]. En 1800, les parlements britanniques et irlandais adoptèrent l'Acte d'Union qui entra en vigueur le et rassembla la Grande-Bretagne et l'Irlande dans un seul État appelé Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. George III profita de l'opportunité pour abandonner le titre de « roi de France » que les souverains anglais et britanniques revendiquaient depuis le règne d'Édouard III[84]. Il fut suggéré que George III adopte le titre d'« empereur des îles Britanniques » mais il refusa[14]. Dans le cadre de sa politique irlandaise, Pitt envisagea de supprimer certaines restrictions légales frappant les catholiques. George III refusa catégoriquement en avançant que l'émancipation des catholiques serait une violation de son serment de couronnement qui stipulait le maintien du protestantisme dans le royaume[85]. Devant l'opposition du souverain et de l'opinion publique à ses réformes religieuses, Pitt menaça de démissionner[86]. Au même moment, le roi recommença à souffrir de troubles mentaux et il accusa les inquiétudes au sujet de la question catholique d'en être la cause[87]. Pitt fut formellement remplacé le par le président de la Chambre des communes, Henry Addington. Ce dernier s'opposa à l'émancipation et, devant l'état catastrophique des finances publiques, signa la paix avec la France en 1802[88].

George III ne considérait pas la paix avec la France comme une réalité ; pour lui, il s'agissait d'une « expérience[89] ». En , la guerre recommença mais l'opinion publique n'avait pas confiance en Addington pour mener la guerre et elle demanda le retour de Pitt le Jeune. Une invasion de l'Angleterre semblait imminente et de nombreux volontaires se présentèrent pour défendre le pays. La revue de 27 000 volontaires par le roi les et à Hyde Park, au maximum de la peur d'une invasion, attira 500 000 spectateurs[90]. The Times déclara que « l'enthousiasme de la multitude était au-delà de toute description »[91]. George III écrivit à son ami l'évêque Richard Hurd : « Nous attendons ici chaque jour que Bonaparte mette à exécution sa menace d'invasion… Si ses troupes parviennent à débarquer, je ne manquerai pas me mettre à la tête des miennes, et de mes autres sujets armés, pour les repousser »[92]. Après la victoire de Nelson lors de la bataille navale de Trafalgar, la menace d'une invasion s'éloigna[93].

Caricature de James Gillray montrant le limogeage du Ministère de tous les talents par George III (caché derrière le pilier), 1807.

En 1804, George III fut à nouveau affecté par sa maladie intermittente ; après son rétablissement, Addington démissionna et Pitt revint au pouvoir. Pitt envisagea de nommer Fox dans son administration mais George III refusa. William Grenville considéra qu'il s'agissait d'une injustice envers Fox et il refusa de rejoindre le gouvernement[14]. Pitt concentra tous ses efforts à former une nouvelle coalition avec l'Autriche, la Russie et la Suède. La Troisième Coalition échoua comme les deux précédentes et s'effondra en 1805. La lutte contre la France eut raison de la santé de William Pitt le Jeune, qui décéda en 1806. Grenville devint Premier ministre et son Ministère de tous les talents inclut Fox. Le roi se montra conciliant avec lui, mais après la mort de Fox en , George III et son gouvernement entrèrent en conflit ouvert. Pour accroître le recrutement de l'armée, l'administration présenta une mesure en visant à autoriser les catholiques à servir à tous les grades des forces armées. Non seulement George III refusa cette proposition, mais il fit rédiger par les membres du gouvernement Grenville un accord afin que cette mesure ne soit jamais applicable dans le futur. Les ministres acceptèrent d'abandonner cette législation mais refusèrent de se prononcer sur l'avenir[94]. Ils furent limogés et William Cavendish-Bentinck devint nominalement Premier ministre bien que le pouvoir appartînt au chancelier de l'Échiquier Spencer Perceval. Le Parlement fut dissous et l'élection générale de 1807 offrit une large majorité au gouvernement à la Chambre des communes. George III ne prit pas d'autres décisions importantes durant son règne ; le remplacement de Cavendish-Bentinck par Perceval en 1809 avait peu d'importance[95].

Dernières années du règne

Gravure de George III réalisée par Charles Turner vers 1820.

À la fin de l'année 1810, à l'apogée de sa popularité[96], George III devint gravement malade, presque aveugle du fait de la cataracte et souffrait de rhumatismes. Il considérait que la maladie avait été déclenchée par la mort de sa plus jeune et fille préférée, la princesse Amélie[97]. L'infirmière de la princesse rapporta que « les scènes de détresse et de pleurs journaliers… étaient tristes au-delà de la description »[98]. En 1811, George III accepta la loi de Régence et le prince de Galles resta prince-régent jusqu'au décès de son père. Malgré des signes de convalescence en , le roi avait sombré dans une aliénation complète et permanente ; il vécut isolé dans le château de Windsor jusqu'à sa mort[99].

Le Premier ministre Spencer Perceval fut assassiné en 1812[100],[101] et fut remplacé par Robert Jenkinson. Ce dernier présida à la victoire britannique lors des guerres napoléoniennes et le congrès de Vienne accorda d'importants gains territoriaux au Hanovre qui devint un royaume.

Dans le même temps, la santé de George III continua de se dégrader. Il présenta des signes de démence, devint complètement aveugle et de plus en plus sourd. Il fut incapable de comprendre son accession au trône de Hanovre en 1814 ou la mort de son épouse en 1818[102]. Avant Noël 1819, il parla de manière incohérente pendant 58 heures et, dans les dernières semaines de sa vie, il fut incapable de marcher[103].

Mort du roi et succession

Le 29 janvier 1820, à 20h38, le roi George III meurt au Château de Windsor à l'âge de 81 ans, au terme d'un long règne de 59 ans. Six jours plus tôt disparaissait son quatrième fils, le prince Édouard-Auguste de Kent. Son fils préféré, le prince Frédéric d'York, l'accompagna dans ses derniers moments[104]. Le roi fut inhumé le aux côtés de ses prédécesseurs en la chapelle Saint-Georges du château de Windsor[105],[106].

Les successeurs de George III, ses fils George IV et Guillaume IV, moururent tous deux sans enfants légitimes, respectivement en et . Après leur mort, la seule fille légitime du duc de Kent, Victoria, monta sur le trône en 1837 et elle devint la dernière souveraine britannique de la maison de Hanovre.

Héritage

Extrait de Observations on the Transit of Venus, un texte manuscrit de la collection de Georges III, où apparaissent son nom et celui de sa femme Charlotte.

Il fut surnommé « George le fermier » par les satiristes initialement pour moquer son intérêt des sujets prosaïques par rapport aux questions politiques puis pour marquer sa différence par rapport à la grandiloquence de son fils et le représenter comme un homme du peuple[107]. Sous le règne de George III, qui était passionné par l'agriculture[108], la révolution agricole atteignit son apogée et de nombreux progrès furent réalisés dans les domaines scientifiques et industriels. La population rurale augmenta fortement et elle fournit une grande part de la main-d'œuvre nécessaire à la révolution industrielle[109]. La collection d'instruments scientifiques et mathématiques de George III est aujourd'hui exposée au Science Museum de Londres ; il finança la construction et l'entretien du télescope de 40 pieds (12,2 m) de focale de William Herschel qui était alors le plus grand au monde[110]. Lorsque Herschel découvrit la planète Uranus en 1781 avec ce télescope, il la nomma Sidus Georgium Étoile de George ») en son honneur. Quelques localités sont nommées d'après lui, dont Georgetown, la capitale du Guyana.

George III espérait que « les langues malveillantes ne peignent pas [ses] intentions dans les couleurs qu'elle admire ou que les flagorneurs ne [le] louent au-delà de ce [qu'il mérite] »[111], mais dans l'esprit du public, il a été à la fois diabolisé et loué. Bien que populaire au début de son règne, George devint la cible des révolutionnaires américains[112] même si environ la moitié des colons restèrent loyaux à la monarchie[113]. Les griefs listés dans la Déclaration d'indépendance des États-Unis étaient présentés comme des « injustices et des usurpations répétées » qui avaient pour objectif d'établir une « tyrannie absolue » sur les colonies. Les termes de la Déclaration ont contribué à ce que George III soit considéré comme un tyran par l'opinion américaine. Les études contemporaines sur sa vie se divisent en deux camps : l'un décrivant les « opinions dominantes vers la fin de son règne quand le roi était devenu un symbole vénéré de résistance aux idées et au pouvoir français », tandis que l'autre « tire ses vues sur le roi des âpres luttes partisanes dans les deux premières décennies de son règne et exprime l'opinion de l'opposition dans ses travaux »[114]. En s'appuyant sur ce deuxième type d'études, les historiens britanniques du XIXe siècle et du début du XXe siècle, comme George Trevelyan et Erskine May, défendent des interprétations hostiles du règne de George III. Néanmoins, les travaux de Lewis Namier (en) au milieu du XXe siècle, qui considère que George a été « énormément calomnié », ont entraîné une réévaluation de sa personnalité et de son règne[114]. Les historiens de la fin du XXe siècle, comme Herbert Butterfield ou Richard Pares, tendent ainsi à le traiter avec plus de sympathie en le considérant comme la victime des événements et de la maladie. Ainsi en combattant les colons américains, George III croyait qu'il défendait le droit d'un Parlement élu à lever des taxes et ne cherchait pas particulièrement à étendre son pouvoir ou ses prérogatives[115]. Les historiens considèrent que, durant le long règne de George III, la monarchie continua de perdre son pouvoir politique et elle devint l'incarnation de la moralité nationale[14].

Pièce de deux pence de 1797 à l'effigie de George III.

Titres, honneurs et armoiries

Titres
  •  : Son Altesse royale le prince George[116] ;
  •  : Son Altesse royale le duc d'Édimbourg ;
  •  : Son Altesse royale le prince de Galles ;
  •  : Sa Majesté le roi.

En Grande-Bretagne, George III portait le titre officiel de « George III, par la Grâce de Dieu, roi de Grande-Bretagne, de France et d'Irlande, Défenseur de la Foi, etc. » En 1801, lorsque la Grande-Bretagne s'unit avec l'Irlande, il abandonna le titre de roi de France que tous les souverains anglais et britanniques revendiquaient depuis Édouard III[84]. Son titre devint alors « George III, par la Grâce de Dieu, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, Défenseur de la Foi[117] ».

Il était duc de Brunswick-Lunebourg, architrésorier et prince-électeur du Saint-Empire romain germanique jusqu'à la dissolution du Saint-Empire en 1806. Il resta alors duc jusqu'à ce que le congrès de Vienne ne le proclame roi de Hanovre en 1814[117].

Honneurs
Armoiries

Avant son accession au trône, George III portait les armoiries royales différenciées par un lambel de cinq points azur dont le point central portait une fleur de lys or. À la mort de son père, il hérita des armoiries de George II et de son lambel simple de trois points argent[118].

De son accession au trône à 1800, George III porta les armoiries royales de Grande-Bretagne et de Hanovre superposées : écartelé, au 1, trois lions passant en pal or (qui est Angleterre), au lion de gueules, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même (qui est Écosse), au 2, d'azur, trois fleurs de lys or (qui est France), au 3, d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent (qui est Irlande), au 4, sur le tout tiercé en pairle renversé (qui est Hanovre), 1, de gueules, à deux léopards d'or ; 2, d'or (pour le Brunswick), semé de cœurs de gueules, au lion d'azur (qui est Lunebourg), armé et lampassé du deuxième, brochant sur le tout ; 3, de gueules, au cheval cabré d'argent (qui est Westphalie) ; sur le tout de gueules à la couronne de Charlemagne d'or[119].

À la suite de l'Acte d'Union, les armoiries royales furent amendées et le quart français fut supprimé. Ils devinrent : écartelé, au 1 et 4, Angleterre ; au 2, Écosse ; au 3, Irlande ; sous un écusson du Hanovre surmonté par le calot d'électeur[120]. En 1816, lorsque l'électorat devint un royaume, le calot électoral devint une couronne[121].

Descendance

NomNaissanceMortNotes[122]
George IV, prince de Galles, prince-régent (1811), puis roi du Royaume-Uni et roi de Hanovre(1) Mariage en 1785 avec Maria Anne Fitzherbert (invalide suivant le Royal Marriages Act de 1772), pas d'enfants
(2) Mariage en 1795 avec sa cousine Caroline de Brunswick, une fille (Charlotte, 1796-1817, 1re épouse de Léopold)
Prince Frederick, duc d'YorkMariage en 1791 avec Frédérique-Charlotte de Prusse, pas d'enfants
Guillaume IV, duc de Clarence puis roi du Royaume-Uni et roi de HanovreMariage en 1818 avec Adélaïde de Saxe-Meiningen, pas d'enfants légitimes
Princesse CharlotteMariage en 1797 avec Frédéric Ier de Wurtemberg, pas d'enfants
Prince Édouard-Auguste, duc de KentMariage en 1818 avec Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld, une fille (la reine Victoria, née en 1819 et morte en , impératrice des Indes en )
Princesse Augusta-Sophiesans alliance
Princesse ÉlisabethMariage en 1818 avec Frédéric VI de Hesse-Hombourg, pas d'enfants
Ernest-Auguste Ier, duc de Cumberland puis roi de HanovreMariage en 1815 avec Frédérique de Mecklembourg-Strelitz, deux enfants : d'où la suite des rois de Hanovre (leur fils Georges V jusqu'en 1865) puis des princes de Hanovre
Prince Auguste Frédéric, duc de Sussex(1) Mariage en 1793 avec Augusta Murray, deux enfants (invalide suivant le Royal Marriages Act de 1772)
(2) Mariage en 1831 avec Cecilia Underwood (par la suite 1re duchesse d'Inverness), pas d'enfants
Prince Adolphe Frédéric, duc de CambridgeMariage en 1818 avec Augusta de Hesse-Cassel, trois enfants
Princesse MarieMariage en 1816 avec son cousin William Frederick duc de Gloucester, pas d'enfants
Princesse Sophiesans alliance
Prince Octavius (en)
Prince Alfred (en)
Princesse Améliesans alliance

Ascendance


Filmographie

George III a été interprété à l'écran par :

  • 1916 : John Storm dans The Mutiny of the Bounty ;
  • 1917 : Jack Cosgrove dans The Spirit of ‘76
  • 1923 : Ernst Schrumpf dans Königin Karoline von England ;
  • 1924 : Arthur Donaldson dans Pour l'indépendance ;
  • 1934 : Henry Mowbray dans The Pursuit of Happiness ;
  • 1939 :

Notes et références

Notes

  1. Roi de Grande-Bretagne et d'Irlande avant 1801 (union des Royaumes) et électeur de Hanovre avant 1814.
  2. dans le calendrier julien utilisé en Grande-Bretagne jusqu'en 1752.

Références

  1. Hibbert 1999, p. 8.
  2. (en) The London Gazette, no 7712, p. 2, 20 juin 1738.
  3. Brooke 1972, p. 23-41.
  4. Brooke 1972, p. 42-44, 55.
  5. Hibbert 1999, p. 3-15.
  6. Brooke 1972, p. 51-52 ; Hibbert 1999, p. 24-25.
  7. (en) John L. Bullion, « Augusta, princess of Wales (1719-1772) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) .
  8. Ayling 1972, p. 33.
  9. Ayling 1972, p. 54 ; Brooke 1972, p. 71-72.
  10. Ayling 1972, p. 36-37 ; Brooke 1972, p. 49 ; Hibbert 1999, p. 31.
  11. (en) Lewis Saul Benjamin, Farmer George, Pitman and Sons, , p. 62.
  12. Selon des rumeurs, George aurait épousé une quaker appelée Hannah Lightfoot le et au moins un enfant serait issu de cette union. Lightfoot avait néanmoins épousé Isaac Axford en 1753 et était morte en 1759. Lors du procès en 1866 de Lavinia Ryves, la fille de l'imposteur Olivia Serres qui se présentait comme la « princesse Olive de Cumberland », le jury considéra à l'unanimité que le certificat de mariage de George présenté par Ryves était un faux (consulter les documents conservés par The National Archives : (en) Treasury Solicitor et HM Procurator General's Department, « Serres, Olivia Wilmot: claim to be "Olive, Princess of Cumberland" », 1767-1843).
  13. (en) « George III », The Royal Household, (site de la monarchie britannique).
  14. (en) John Cannon, « George III (1738-1820) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) .
  15. Ayling 1972, p. 85-87.
  16. Ayling 1972, p. 378 ; Cannon et Griffiths 1988, p. 518.
  17. Watson 1960, p. 549.
  18. Brooke 1972, p. 612.
  19. Brooke 1972, p. 156.
  20. (en) Brendan Simms et Torsten Riotte, The Hanoverian Dimension in British History, 1714-1837, Cambridge University Press, , p. 58.
  21. Par exemple, les lettres d'Horace Walpole rédigées au moment de son accession au trône défendaient George III mais ses mémoires écrits ultérieurement lui étaient hostiles. (Butterfield 1957, p. 22, 115-117, 129-130).
  22. Hibbert 1999, p. 86 ; Watson 1960, p. 67-79.
  23. (en) The Crown Estate, « Our history », .
  24. (en) Paul Kelso, « The royal family and the public purse », The Guardian, .
  25. Watson 1960, p. 88 ; Brooke 1972, p. 99.
  26. (en) Dudley Julius Medley, A Student's Manual of English Constitutional History, , p. 501.
  27. Ayling 1972, p. 194 ; Brooke 1972, p. xv, 214, 301.
  28. Brooke 1972, p. 215.
  29. Ayling 1972, p. 195.
  30. Ayling 1972, p. 196-198.
  31. Brooke 1972, p. 145 ; Carretta 1990, p. 59, 64 ff ; Watson 1960, p. 93.
  32. Brooke 1972, p. 146-147.
  33. Watson 1960, p. 183-184.
  34. Un contribuable américain ne payait qu'un maximum de pence (environ 40 £ de 2011) contre une moyenne de 35 shillings (environ 2 860 £ de 2011) en Angleterre (Cannon et Griffiths 1988, p. 505 ; Hibbert 1999, p. 122). En 1763, les revenus issus des taxes collectées des colonies britanniques en Amérique du Nord représentaient 1 800 £ (environ 3 millions de livres de 2011) tandis que les dépenses militaires dans la région étaient de 225 000 £ (environ 370 millions de 2011) ; en 1767, cette somme était passée à 400 000 £ (environ 655 millions de livres de 2011) (Cannon et Griffiths 1988, p. 505). Ces valeurs sont calculées sur la base des salaires moyens (average earnings) en utilisant le site Measuring Worth.
  35. (en) Jeremy Black, George III : America's Last King, New Haven, Yale University Press, , 475 p. (ISBN 0-300-11732-9, lire en ligne), p. 82.
  36. Watson 1960, p. 184-185.
  37. Ayling 1972, p. 122-133 ; Hibbert 1999, p. 107-109 ; Watson 1960, p. 106-111.
  38. Ayling 1972, p. 122-133 ; Hibbert 1999, p. 111-113.
  39. Ayling 1972, p. 137 ; Hibbert 1999, p. 124.
  40. Ayling 1972, p. 154-160 ; Brooke 1972, p. 147-151.
  41. Ayling 1972, p. 167-168 ; Hibbert 1999, p. 140.
  42. Brooke 1972, p. 260 ; Fraser 1975, p. 277.
  43. Brooke 1972, p. 272-282 ; Cannon et Griffiths 1988, p. 498.
  44. Hibbert 1999, p. 141.
  45. Hibbert 1999, p. 143.
  46. Watson 1960, p. 197.
  47. (en) Peter D. G. Thomas, « George III and the American Revolution », History, vol. 70, no 228, , p. 31.
  48. Ayling 1972, p. 121.
  49. Carretta 1990, p. 97, 98, 367.
  50. (en) George Trevelyan, George the Third and Charles Fox : The Concluding Part of the American Revolution, New York, Longmans, Green, , p. 4-5.
  51. Cannon et Griffiths 1988, p. 510-511.
  52. Brooke 1972, p. 183.
  53. Brooke 1972, p. 180-182, 192, 223.
  54. Hibbert 1999, p. 156-157.
  55. Ayling 1972, p. 275-276.
  56. Ayling 1972, p. 284.
  57. (en) David G. Chandler et Ian Frederick William Beckett, The Oxford Illustrated History of the British Army, , p. 129.
  58. Brooke 1972, p. 221.
  59. (en) Département d'État des États-Unis, « Treaty of Paris, 1783 ».
  60. (en) The works of John Adams, second president of the United States, vol. VIII, p. 255-257 cité dans Ayling 1972, p. 323 et Hibbert 1999, p. 165.
  61. Ayling 1972, p. 281.
  62. Hibbert 1999, p. 243 ; Pares 1953, p. 120.
  63. Brooke 1972, p. 250-251.
  64. Watson 1960, p. 272-279.
  65. Brooke 1972, p. 316 ; Carretta 1990, p. 262, 297.
  66. Brooke 1972, p. 259.
  67. Ayling 1972, p. 218.
  68. Ayling 1972, p. 220.
  69. Ayling 1972, p. 222-230, 366-376.
  70. (en) John C. G. Röhl, Martin Warren et David Hunt, Purple Secret, Genes, "Madness" and the Royal Houses of Europe, Londres, Bantam Press, (ISBN 0-593-04148-8).
  71. Paléopathologie suggérée par l'analyse de sa mèche de cheveux qui montre un taux anormalement élevé d'arsenic probablement dû à la contamination des médicaments (à base de tartrate d'antimoine et de potassium) qu'il prenait pour traiter sa maladie du sang (Claude-Henry du Bord, Les Rois fous, Éditions du Moment, , p. 87).
  72. (en) Timothy J. Peters et Dawn Wilkinson, « King George III and porphyria: a clinical re-examination of the historical evidence », History of Psychiatry, vol. 21, no 1, , p. 3-19 (PMID 21877427, DOI 10.1177/0957154X09102616).
  73. (en) Timothy M. Cox, Nicola Jack et Simon Lofthouse, « King George III and porphyria: an elemental hypothesis and investigation », The Lancet, vol. 366, no 9482, , p. 332-335 (PMID 16039338, DOI 10.1016/S0140-6736(05)66991-7).
  74. (en) Michael Farquhar, A Treasure of Royal Scandals, New York, Penguin Books, , 323 p. (ISBN 0-7394-2025-9), p. 188.
  75. Ayling 1972, p. 329-335 ; Brooke 1972, p. 322-328 ; Fraser 1975, p. 281-282 ; Hibbert 1999, p. 262-267.
  76. Ayling 1972, p. 334-343 ; Brooke 1972, p. 332 ; Fraser 1975, p. 282.
  77. Ayling 1972, p. 338-342 ; Hibbert 1999, p. 273.
  78. Ayling 1972, p. 345.
  79. Ayling 1972, p. 349-350 ; Carretta 1990, p. 285 ; Fraser 1975, p. 282 ; Hibbert 1999, p. 301-302 ; Watson 1960, p. 323.
  80. Carretta 1990, p. 275.
  81. Ayling 1972, p. 181-182 ; Fraser 1975, p. 282.
  82. Ayling 1972, p. 395-396 ; Watson 1960, p. 360-377.
  83. Ayling 1972, p. 408-409.
  84. Weir 1996, p. 286.
  85. Ayling 1972, p. 411.
  86. Hibbert 1999, p. 313.
  87. Ayling 1972, p. 414 ; Brooke 1972, p. 374 ; Hibbert 1999, p. 315.
  88. Watson 1960, p. 402-409.
  89. Ayling 1972, p. 423.
  90. (en) Linda Colley, Britons : Forging the Nation 1707-1837, Yale University Press, , p. 225.
  91. The Times, , p. 2.
  92. Lettre du , cité dans (en) Harold F. B. Wheeler et Alexander M. Broadley, Napoleon and the Invasion of England, vol. I, Londres, John Lane The Bodley Head, (lire en ligne), xiii.
  93. (en) « Nelson, Trafalgar, and those who served », Archives nationales.
  94. Pares 1953, p. 139.
  95. Ayling 1972, p. 441-442.
  96. Brooke 1972, p. 381 ; Carretta 1990, p. 340.
  97. Hibbert 1999, p. 396.
  98. Hibbert 1999, p. 394.
  99. Fraser 1975, p. 285 ; Hibbert 1999, p. 399-402.
  100. (en) Philip Treherne, The Right Honourable Spencer Perceval, Londres, T. Fisher Unwin, (OCLC 5825009, lire en ligne), p. 193-194
  101. (en) Mollie Gillen, Assassination of the Prime Minister : The shocking death of Spencer Perceval, Londres, Sidgwick and Jackson., (ISBN 978-0-283-97881-4, lire en ligne), p. 3-4
  102. Ayling 1972, p. 453-455 ; Brooke 1972, p. 384-385 ; Hibbert 1999, p. 405.
  103. Hibbert 1999, p. 408.
  104. Lettre du duc d'York à George IV, cité dans Brooke 1972, p. 386.
  105. (en) Dean and Canons of Windsor, « Royal Burials in the Chapel since 1805 », St. George's Chapel, Windsor Castle.
  106. Brooke 1972, p. 387.
  107. Carretta 1990, p. 92-93, 267-273, 302-305, 317.
  108. (en) « 'Farmer' George and his 'ferme ornée' », Jardins botaniques royaux de Kew.
  109. Watson 1960, p. 10-11.
  110. Ayling 1972, p. 204.
  111. Brooke 1972, p. 90.
  112. Carretta 1990, p. 99-101, 123-126.
  113. Ayling 1972, p. 247.
  114. (en) Earl Arron Reitan, George III, Tyrant Or Constitutional Monarch?, Boston, D. C. Heath and Company, , viii, xii-xiii.
  115. Brooke 1972, p. 175-176.
  116. The London Gazette faisait systématiquement référence au jeune prince comme à Son Altesse Royale le Prince George ((en) The London Gazette, no 8734, p. 3, 5 avril 1748. ; (en) The London Gazette, no 8735, p. 2, 9 avril 1748. ; (en) The London Gazette, no 8860, p. 2, 20 juin 1749. ; (en) The London Gazette, no 8898, p. 3, 31 octobre 1749. ; (en) The London Gazette, no 8902, p. 3, 17 novembre 1749. ; (en) The London Gazette, no 8963, p. 1, 16 juin 1750. ; (en) The London Gazette, no 8971, p. 1, 14 juillet 1750.).
  117. Brooke 1972, p. 390.
  118. (en) François Velde, « Marks of Cadency in the British Royal Family », Heraldica, .
  119. (en) John Harvey Pinches et Rosemary Pinches, The Royal Heraldry of England, Slough, Buckinghamshire, Hollen Street Press, (ISBN 0-900455-25-X), p. 215-216.
  120. (en) The London Gazette, no 15324, p. 2, 30 décembre 1800.
  121. (en) The London Gazette, no 17149, p. 1, 29 juin 1816.
  122. Weir 1996, p. 286-299.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Stanley Ayling, George the Third, Londres, Collins, (ISBN 0-00-211412-7).
  • (en) John Brooke, King George III, Londres, Constable, (ISBN 0-09-456110-9).
  • (en) Herbert Butterfield, George III and the Historians, Londres, Collins, (lire en ligne).
  • (en) John Cannon et Ralph Griffiths, The Oxford Illustrated History of the British Monarchy, Oxford, Oxford University Press, , 727 p. (ISBN 0-19-822786-8).
  • (en) Vincent Carretta, George III and the Satirists from Hogarth to Byron, Athens, Georgie, The University of Georgia Press, , 389 p. (ISBN 0-8203-1146-4).
  • (en) Antonia Fraser, The Lives of the Kings and Queen of England, Londres, Weidenfeld and Nicolson, , 360 p. (ISBN 0-297-76911-1).
  • (en) Christopher Hibbert, George III : A Personal History, Londres, Penguin Books, , 463 p. (ISBN 0-14-025737-3).
  • (en) Richard Pares, King George III and the Politicians, Oxford University Press, (lire en ligne).
  • (en) J. Steven Watson, The Reign of George III, 1760-1815, Londres, Oxford University Press, (lire en ligne).
  • (en) Alison Weir, Britain's Royal Families : The Complete Genealogy, Revised edition, Londres, Random House, , 386 p. (ISBN 0-7126-7448-9).

Liens externes

  • Portail du XVIIIe siècle
  • Portail du XIXe siècle
  • Portail du Royaume-Uni
  • Portail de l’Empire britannique
  • Portail de la monarchie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.