Johan Joseph Zoffany

Johann Zoffany ou Zauffelij, né le à Francfort-sur-le-Main[1] et mort le à Strand-on-the-Green (en), est un peintre, graveur et portraitiste allemand qui exerça en Angleterre, où il décède, à Chiswick, près de Londres.

Biographie

Son père était originaire de Bohême. Tout d'abord élève de Martin Speer (de) à Ratisbonne, Johan Joseph Zoffany se rendit dans sa jeunesse en Italie, et il y passa quelques années ; il vint ensuite à Coblence, où il peignit des portraits, mais ne trouvant que de faibles ressources dans les provinces rhénanes, il passa en Angleterre, et il s'y fit bientôt connaître d'une façon avantageuse. Lorsque l'Académie royale fut fondée, en 1768, il figura parmi les premiers membres de ce corps. Lié avec le célèbre Garrick, il attira l'attention en exposant les portraits de quelques artistes dramatiques ; il représenta Garrick dans trois de ses meilleurs rôles.

En 1771, il exécuta une vaste composition qui réunissait sur la même toile les portraits de dix personnes de la famille royale ; ce tableau, habilement gravé par Earlom, eut un grand succès auprès des Anglais dévoués à leur souverain, alors populaire. Zoffany retourna ensuite en Italie, et il peignit à Florence une vue remarquable de l'intérieur de la célèbre tribune des Offices de cette ville qui comportait des reproductions sur une petite échelle des principaux chefs-d'œuvre contenus dans cette brillante collection des Médicis ; ce tableau original et intéressant fut acquis par George III du Royaume-Uni. Il séjourné également à Parme[2].

De retour à Londres, Zoffany peignit les Élèves de l'école de dessin à l'Académie royale peignant d'après le modèle, il plaça dans cette composition trente-six portraits des artistes les plus éminents de l'époque. L'œuvre fut fort goûtée du public. Elle a été également gravée par Earlom. Thomas Gainsborough réalisa vers 1772 une étude de son portrait pour cette composition, conservée à la Tate Britain[3].

En 1781, Zoffany prit le parti de passer en Inde ; il visita quelques-unes des principales villes de l'intérieur, et il produisit quelques tableaux très curieux : L'Entrée à Patna de l'ambassadeur du vizir d'Oude (très vaste composition où se trouvent plus de cent figures humaines, des chevaux, des éléphants) ; un Combat de coqs (autre réunion d'une foule de figures) ; une Chasse au tigre. Les princes de l'Inde furent charmés des productions de l'artiste, et ils le payèrent généreusement.

Quinze ans plus tard, Zoffany est de retour à Londres (1796), y rapportant une fortune considérable. La vieillesse l'obligea à ralentir ses activités. Il se retira à Kew, un des plus agréables séjours qu'offrait le voisinage de la capitale, et il y mourut en 1810. Il est enterré à l'église de Kew.

Un connaisseur éclairé, Gustav Friedrich Waagen, dans ses divers ouvrages sur les arts en Angleterre, signale avec distinction un tableau de Zoffany qui se trouve dans la collection d'un amateur instruit, M. Maclellan : une Réunion de famille où deux enfants se livrent à l'exercice de la danse.

Il a été élu membre de la Royal Academy (RA) le [4].

Œuvres

Notes et références

  1. Ou à Ratisbonne (Allemagne), selon quelques biographes, à Francfort, selon d'autres. En fait il semblerait que Zoffany soit né à Francfort-sur-le-Main puis fut élevé au sein de sa famille à Ratisbonne.
  2. Stefano Zuffi (trad. de l'italien), Le Portrait, Paris, Gallimard, , 304 p. (ISBN 2-07-011700-6), p. 144
  3. Etude par Gainsborough
  4. (en) A-Z&person=6003 Fiche sur le site de la Royal Academy of Arts
  5. He was commissioned by the colonial rulers to paint a depiction of the Last Supper to adorn the newly founded St. John’s Church in 1787.

Annexes

Bibliographie

  • Lady Victoria et G. G. Williamson, John Zoffany, His life and works, 1735-1810, Londres, New York, éd. Bodley Head, 1920
    Cet ouvrage n'est pas broché, les pages massicotées et, jadis collés, se détachent comme les feuilles en automne. Selon Mary Webster : a dangerous book which should be consulted only by those in position to verify its every statements (Un livre dangereux qui ne doit être consulté que par ceux qui sont capables de vérifier chaque information).
  • « Johan Joseph Zoffany », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
  • Penelope Treadwell, Johan Zoffany. artist and adventurer, Londres, éd. Paul Holberston Publishing, 2009, (ISBN 978-1-903-470930).

Liens externes

  • Portail de la peinture
  • Portail de la gravure et de l'estampe
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.