Royaume de Prusse

Le royaume de Prusse (en allemand : Königreich Preußen), est un ancien État européen formé en 1701 et intégré en 1871 à l'Empire allemand, dont il est la composante principale ; il disparaît en 1918 lorsque l'Allemagne devient une république.

Pour les articles homonymes, voir Prusse (homonymie).

Royaume de Prusse
Königreich Preußen

1701  1918
(217 ans)


Drapeau du royaume de Prusse ()

Grandes armoiries du royaume de Prusse ()
Le royaume de Prusse au sein de l'Empire allemand.
Informations générales
Statut

État monarchique successivement membre du :
Saint-Empire romain germanique ()
Confédération germanique (1815~1866)
Confédération de l'Allemagne du Nord ()

Empire allemand ()
Capitale Berlin
Langue(s) Allemand
Religion Protestantisme (luthéranisme et calvinisme)
Monnaie Reichsthaler (en) et Prussian thaler (en)
Histoire et événements
Frédéric III, prince-électeur de Brandebourg et duc de Prusse, devient Frédéric Ier, « roi en Prusse », titre accordé par Léopold Ier du Saint-Empire.
Guerre de Succession d'Autriche : la Prusse annexe la Silésie.
Guerre de Sept Ans, provoquée par l'expansion prussienne. Lors de ce conflit international, la Prusse des Hohenzollern s'oppose à l'Autriche des Habsbourg. Ce dualisme austro-prussien affaiblit le Saint-Empire. La Prusse s'affirme comme grande puissance militaire européenne, la Grande-Bretagne comme puissance mondiale.
1772 Premier partage de la Pologne : annexion de la Prusse-Occidentale. Frédéric II le Grand devient « Roi de Prusse ».
1793 Deuxième partage de la Pologne : annexion de Dantzig et de la Prusse-Méridionale.
1795 Troisième partage de la Pologne : acquisition de Varsovie et de la Nouvelle-Prusse-Orientale.
1806 Dissolution du Saint-Empire. François II du Saint-Empire n'est désormais plus que François Ier d'Autriche.
Formation de la Quatrième Coalition contre Napoléon Ier : échec, incarné à la bataille d'Iéna (14 octobre 1806). Le traité de Tilsit retire à la Prusse la moitié de son territoire.
1815 Formation de la Septième Coalition contre Napoléon Ier : victoire de Waterloo. Le congrès de Vienne termine de fixer les conditions de la paix en Europe. La Prusse obtient l'essentiel de la Poméranie, de la Saxe, de la Westphalie et de la riche région du Bas-Rhin.
1848 Le Printemps des peuples gagne la Prusse : la révolution de Mars mène à l'adoption d'une constitution pour la garantie de droits fondamentaux.
14 août 1865 Convention de Gastein : administration du duché de Schleswig pour le compte du roi du Danemark ; le duché de Saxe-Lauenbourg et le royaume de Prusse sont placés sous le régime de l'union personnelle.
1866 Traité de Prague : acquisition du royaume de Hanovre et de certains territoires en Allemagne centrale. L'Empire autrichien perd sa suprématie sur l'espace germanique au profit de la Prusse : Bismarck, Premier ministre du royaume de Prusse, met en place la confédération de l'Allemagne du Nord.
Guerre franco-prussienne.
18 janvier 1871 Proclamation de l'Empire allemand. Le roi de Prusse est proclamé Empereur allemand.
9 novembre 1918 Proclamation de la République dans le Reich.
Abdication de l'empereur allemand et roi de Prusse Guillaume II.
Roi en Prusse
(1er) Frédéric Ier
Frédéric-Guillaume Ier
(Der) Frédéric II le Grand
Roi de Prusse
(1er) Frédéric II le Grand
(Der) Guillaume II
Premier ministre
(1er) Johann Kasimir Kolbe von Wartenberg
(Der) Ludwig Gustav von Thile
Ministre-président
(1er) Adolf Heinrich von Arnim-Boitzenburg
1862~1890 Otto von Bismarck
(Der) Maximilian von Baden

Le royaume de Prusse devient un État de rang européen sous le règne de Frédéric II (17401786), puis joue un rôle essentiel de 1792 à 1815 comme adversaire de la France (guerres de la Révolution et de l'Empire), de 1815 à 1866 comme adversaire de l'Autriche (unification de l'Allemagne excluant l'Autriche), et en 1870-71 à nouveau comme adversaire de la France (guerre franco-prussienne).

Histoire


Histoire du Brandebourg et de la Prusse
Marche du Nord
Jusqu'au XIIe siècle
Vieux-Prussiens
Jusqu'au XIIIe siècle
Marche de Brandebourg
1157–1618 (1806)
Ordre Teutonique
1226–1525
Duché de Prusse
1525–1618
Prusse royale
1466–1772
Brandebourg-Prusse
1618–1701
Royaume en Prusse
1701–1772
Royaume de Prusse
1772–1918
État libre de Prusse
1918–1947
Territoire de Memel
(Lithuanie)
1920–1939 /depuis 1945
Brandebourg
(Allemagne)
1947–1952 / depuis 1990
Territoires restitués
(Pologne)
1918/depuis 1945
Oblast de Kaliningrad
(Russie)
depuis 1945

Les origines

Depuis 1618, l'électorat de Brandebourg (relevant du Saint-Empire) et le duché de Prusse (relevant de l'État polonais) sont unis dans le cadre d'une union personnelle par la dynastie des Hohenzollern, formant une entité appelée Brandebourg-Prusse.

La fondation du royaume

En 1688 commence le règne du prince-électeur de Brandebourg et duc de Prusse Frédéric III : c'est lui qui obtient de l'Empereur un titre royal depuis longtemps convoité.

Par le traité de la Couronne (en allemand : Krontraktat), signé à Vienne le , l’Empereur Léopold Ier accorde à Frédéric III, électeur du Saint-Empire romain germanique le droit de porter le titre de roi en Prusse : le , Frédéric III se fait sacrer et devient le roi Frédéric Ier. Personne en effet ne peut être couronné roi à l'intérieur du Saint-Empire romain germanique, mais la Prusse ne relève pas de l'empire. Frédéric se couronne lui-même dans la chapelle du château de Königsberg (actuelle Kaliningrad). Désormais, toutes les possessions des Hohenzollern sont réunies au sein du royaume prussien.

En 1698, Frédéric avait demandé à Andreas Schlüter la transformation du château de Berlin, en prévision de son élévation à la dignité royale, puis, en 1700, sur l'initiative de Leibniz, Berlin accueille la troisième Académie des sciences en Europe. Il fait également construire pour sa femme Sophie-Charlotte un somptueux château à Charlottenburg, ville alors située hors de Berlin. Enfin, en 1711, Antoine Pesne, d'origine française, devient peintre de la Cour. Mais toute cette politique d'apparat, due en partie aux appétits de prestige du nouveau roi, coûte cher : la cour dépense la moitié des revenus annuels.

Frédéric-Guillaume Ier, le « roi-sergent »

En 1713, Frédéric-Guillaume Ier devient roi en Prusse. Il est resté comme le Soldatenkönig, le roi-sergent. C’est un roi qui aime les beuveries, les tabagies et les chansons militaires. Il s’entoure d’une garde de géants, célèbre dans toute l’Europe, pour laquelle il fait recruter de gré ou de force des géants partout sur le continent. Mais Frédéric-Guillaume se caractérise par un sens aigu du devoir envers l’État. Il consolide le royaume, renfloue les caisses par une économie austère, et fait de l’armée prussienne l’une des plus fortes du continent avec un contingent permanent de 76 000 hommes (à cette époque, la France en compte à peine le double et elle est beaucoup plus peuplée que la Prusse). Malgré son implication dans la guerre du Nord et l’acquisition de Stettin et de la Poméranie occidentale, Frédéric-Guillaume s’occupe surtout de perfectionner son armée, notamment en organisant des recrutements et un nouveau découpage en cantons : depuis 1711, chaque régiment se voit attribuer un canton dans lequel il peut effectuer ses recrutements. Ce faisant, il lègue à son fils une puissante machine de guerre dont lui-même ne s'est pas servi.

Ainsi que l'écrit Pierre Gaxotte, « la Prusse était située hors d'Allemagne, hors de l'Empire, en pleine terre slave, enclavée dans les territoires polonais. C'est là seulement que Frédéric-Guillaume était roi. À Berlin, il était électeur de Brandebourg, ailleurs prince, comte, duc ou Margrave. Le titre royal ne s'appliquait qu'à cette province lointaine, où se trouvait la capitale du sacre, Königsberg »[1].

La Prusse de Frédéric le Grand

Frédéric devient roi en 1740 sous le nom de Frédéric II, Frédéric le Grand. C’est un jeune homme de vingt-huit ans, d’éducation et de culture française, admirant Voltaire. Son père l’a souvent traité de fillette et il semble mal préparé à monter sur le trône, mais il se révèle un redoutable stratège et un véritable despote éclairé.

Grâce à l’armée de son père, il peut attaquer l’Autriche de Marie-Thérèse : en 1742, il conquiert la Silésie, région à majorité catholique très riche, qui augmente considérablement le territoire de la Prusse et sa population, ainsi que le comté de Glatz. C’est le déclenchement de la guerre de Succession d'Autriche, ou Première Guerre de Silésie qui trouve son origine dans la Pragmatique Sanction : Charles VI d’Autriche (devenu empereur du Saint-Empire après la mort de son frère) n’ayant pas d’héritier mâle, réussit en 1713 à faire accepter des chancelleries européennes la « Sanction » qui permettait à sa fille Marie-Thérèse d’hériter de ses possessions en Europe centrale. À sa mort en 1740, Marie-Thérèse devint donc archiduchesse d’Autriche, mais plusieurs pays européens ne l’entendaient plus de cette oreille, Frédéric le premier. Après une guerre de huit ans, l’acquisition du duché de Silésie est confirmée à Frédéric II.

Mais, soucieuse de reconquérir la Silésie, Marie-Thérèse s’allie avec la tsarine Élisabeth, tandis que de son côté George II, roi de Grande-Bretagne et électeur de Hanovre, s’allie avec la Prusse. Sentant l’encerclement le menacer, Frédéric prend l’initiative et envahit la Bohême et la Saxe en 1756. La guerre de Sept Ans, ou Seconde Guerre de Silésie, commence. La guerre oppose l’Autriche, la France, la Suède, la Russie, l’Espagne et la Saxe d’une part et la Prusse ainsi que la Grande-Bretagne d’autre part. Très vite, la situation devient dramatique : pratiquement seul contre tous, le Brandebourg est envahi, Berlin assiégée. C’est alors que, le jour de Noël 1761, la tsarine Élisabeth meurt, et son neveu, Pierre III, est couronné tsar en . Admirateur de la Prusse et en premier lieu de Frédéric, Pierre conclut la paix avec le Hohenzollern et, peu après, la guerre se termine ; la Prusse est sauvée et le traité de Hubertsbourg en 1763 officialise définitivement le rattachement de la Silésie à la Prusse.

Cependant, le Royaume reste, vu son étendue d’Aix-la-Chapelle à Königsberg, morcelé en trois entités : à l’est, la Prusse ; au centre le Brandebourg et à l’ouest les possessions occidentales, incluses dans la Kleinstaaterei, terme intraduisible décrivant la mosaïque de principautés de l’Allemagne à cette époque, et l’un des facteurs empêchant la réalisation de l’unité.

Durant son règne de despote éclairé, Frédéric, aussi surnommé affectueusement le « vieux Fritz »[2], confie à Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff la construction à Potsdam, au sud-ouest de Berlin, du palais de Sanssouci, où il fait venir Voltaire et d’autres philosophes constituant une cour disparate et pittoresque. En 1744, il nomme le mathématicien malouin Pierre Louis Maupertuis à la tête de l’Académie des sciences de Berlin, laquelle compte également Leonhard Euler. Voltaire en fit partie et, à sa mort, après que Louis XVI eut refusé à l'Académie française le droit de célébrer une messe pour le repos de son âme, il en fit solennellement célébrer une à l'église catholique de Berlin, à laquelle assistèrent tous les membres catholiques de son Académie.

La même année, Frédéric obtient le comté de Frise orientale, mais surtout, en 1772, d’un commun accord Russie, Autriche et Prusse se partagent la Pologne-Lituanie : Frédéric obtient la Prusse royale, sauf Thorn et Dantzig. Désormais, la Prusse est réunie au Brandebourg. À la fin du règne de Frédéric, le territoire de la Prusse a presque doublé, et le trésor royal a été multiplié par huit.

La Prusse dans les coalitions contre la France

En 1786, Frédéric-Guillaume II, neveu du roi précédent, est couronné roi de Prusse. C’est un roi médiocre qui laisse la réalité du pouvoir à ses ministres (notamment Johann Christoph von Wöllner), mais sous son règne, la Pologne-Lituanie est partagée une deuxième et une troisième fois. La Prusse y obtient la Posnanie et la région de Varsovie.

Sous son règne, Langhans construit la porte de Brandebourg à Berlin (1791), Kant publie la Critique de la raison pratique (1788). Un premier code de loi national, l’allgemeines Landrecht, est promulgué ().

En 1797, Frédéric-Guillaume III devient roi de Prusse. Il est confronté aux dernières guerres révolutionnaires puis aux guerres napoléoniennes. Allié dans un premier temps à la France, il se retourne bientôt contre elle. En 1806, pressée par son allié russe, la Prusse déclare la guerre à la France : l’armée prussienne, malgré sa réputation, est vite défaite, notamment à Iéna et Auerstaedt. Napoléon entre à Berlin ; le roi se replie à Königsberg. En 1807, la Prusse doit signer le traité de Tilsit : l’armée prussienne est réduite à 47 000 hommes et la Prusse est contrainte de procéder à des réformes intérieures (abolition du servage en 1807 ; autonomie accordée aux villes en 1808).

Devant l'occupation française, un profond sentiment national s’éveille alors dans toute l'Allemagne et les Prussiens, sous les ministères du baron vom Stein et du comte von Hardenberg, conservent et entraînent en secret une puissante armée. Mais plus que le roi Frédéric-Guillaume, c’est surtout sa femme Louise qui incarne la résistance face à Napoléon et aux Français.

Après la défection du général Yorck lors de la campagne de Russie (1812), et son exploitation politique par von Hardenberg, l’armée prussienne fond sur les restes de la Grande Armée et, par la bataille décisive de Leipzig, l'oblige à se replier en Rhénanie (1813). L'armée prussienne, menée par le général Blücher, joue un rôle de premier plan dans la campagne de France (1814). Elle appuie encore de manière décisive l'armée de Wellington pendant les Cent-Jours.

La Prusse après le congrès de Vienne

Finalement, les vainqueurs de 1815 remodèlent l’Europe au congrès de Vienne. Mais les intérêts de la Prusse sont insuffisamment défendus par un von Hardenberg hésitant face à Metternich, et Frédéric-Guillaume doit céder les territoires acquis lors du troisième partage de la Pologne (1795) et une partie des territoires acquis lors du deuxième partage (1793). En revanche, la Prusse obtient pratiquement toute la Rhénanie et toute la Westphalie (formant la Rhénanie prussienne) ainsi que toute la partie nord de l'ancien électorat de Saxe.

Ainsi, les énormes bassins houillers de la Ruhr et de la Sarre lui permettent un essor économique considérable et surtout de mettre en place le Zollverein, une structure d'apparence économique, mais qui en réalité relèguera graduellement au second plan l'autorité des Habsbourg en Allemagne en quelques décennies. L'unité allemande, proposée entre autres par le Baron vom Stein, aurait pu être faite d’ailleurs lors du congrès de Vienne mais, du fait des réticences des rois et des princes, elle a été retardée d’un demi-siècle.

L'unification de l'Allemagne par la Prusse

La Proclamation de l'Empire allemand à Versailles en 1871. Tableau d'Anton von Werner.

En 1840, Frédéric-Guillaume IV est couronné roi de Prusse. L’événement majeur de son règne est la révolution de mars à Berlin. Les parlements sont dissous et les nouvelles assemblées proposent au Roi la couronne impériale d’Allemagne. Ce dernier refuse car l’assemblée n’est pas légitime et la révolution est réprimée. À la fin de son règne, le roi est déclaré inapte à régner du fait de l’altération de ses facultés mentales ; c’est son frère Guillaume qui assure la régence jusqu’à la mort du roi.

En 1861, Guillaume de Hohenzollern est couronné roi sous le nom de Guillaume Ier. Un an plus tard il choisit le comte Bismarck, un pur junker, comme chancelier. Par sa politique belliqueuse et pragmatique (Realpolitik), ce ministre réalise en l'espace d'une décennie l’unité allemande en évinçant militairement les Habsbourg de l'Allemagne du Nord. La guerre des Duchés, une guerre commune avec l’Autriche contre le Danemark, donne en 1864 conjointement à la Prusse et à l’Autriche la gestion des duchés de Schleswig et de Holstein. Puis, prenant prétexte de la mauvaise gestion autrichienne en Hesse, Bismarck déclare la guerre à l’Autriche en 1866. Ceux qui prévoyaient que la guerre austro-prussienne serait longue et se solderait par la victoire de l’Autriche voient leurs prévisions complètement bouleversées : en moins de trois semaines, par les batailles de Langensalza et Sadowa, l’armée prussienne, bénéficiant d'un armement moderne (canons Krupp et fusils chargés par la culasse et non plus la bouche), ne fait qu’une bouchée de l’armée autrichienne, hétéroclite, mal entraînée et mal commandée. La Prusse annexe ainsi, outre les duchés de Schleswig et du Holstein, le Hanovre, Francfort, la Hesse et le duché de Nassau. Désormais, la Prusse est un territoire d’un seul tenant du Rhin au Niémen. Il ne reste plus à Bismarck qu'à faire reconnaître l'unité allemande grâce à la guerre franco-prussienne de 1870. Habilement trompée par la « dépêche d'Ems », la France déclare la guerre à la Prusse, prenant la responsabilité des hostilités. Là aussi, l’armée prussienne, mais également bavaroise et wurtembergeoise, sous le commandement de Von Moltke, écrase l’armée française en deux semaines. Les Prussiens assiègent Paris et par le traité de Francfort (1871) annexent l’Alsace-Lorraine. Ils obligent la France à payer une indemnité de cinq milliards de francs-or.

La période bismarckienne (1871-1890)

Le royaume de Prusse et ses provinces (orange) dans l'Empire allemand.

Le , 170 ans après le couronnement de Frédéric Ier en tant que roi de Prusse, Guillaume Ier reçoit la couronne de l’Empire allemand des mains des princes allemands, réunis dans la galerie des Glaces du château de Versailles. Bismarck est parvenu à réunir les États allemands autour de la Prusse, parachevant l’unité allemande. Mais l’Empire constitue une fédération de 39 États réunis autour du principal d'entre eux, le royaume de Prusse.

En 1888, Frédéric III est couronné roi de Prusse et empereur d’Allemagne, mais il meurt d'un cancer trois mois plus tard, et son fils Guillaume lui succède sous le nom de Guillaume II.

En 1890, il renvoie Bismarck et nomme des chanceliers plus malléables et plus effacés.

La période wilhelminienne (1890-1918)

L'industrie allemande, qui est essentiellement prussienne (Ruhr, Brandebourg, Silésie), s'impose vers 1890 comme la deuxième au monde après le Royaume-Uni. Sur les marchés étrangers, les biens manufacturés allemands remportent un succès croissant, amenant les autorités britanniques à imposer l'étiquetage Made in Germany sur les biens importés de l'Empire allemand. Mais l'exode rural a bouleversé en quelques décennies la structure démographique du pays, désormais essentiellement urbain ; et malgré une industrie chimique de premier plan, la Prusse est dépendante des grands empires coloniaux britanniques et français pour alimenter son industrie en matières premières (pétrole, papier, caoutchouc, etc.) et pour le secteur agroalimentaire.

La Première Guerre mondiale, liée en partie à la recherche désespérée de nouveaux débouchés pour l'Empire allemand dans une économie mondiale dominée par les grands ensembles coloniaux, s'ouvre sur une série de succès, tant sur le front est qu'en Belgique. Mais après la défaite de la bataille de la Marne et les difficultés des alliés autrichiens en Serbie, et ottomans en Grèce, l'économie du pays bascule rapidement dans la récession. Le manque de matières premières amène les industriels et les chercheurs à développer le recyclage des matériaux et à mettre au point divers ersatz (comme le Buna), mais la famine touche sérieusement la population urbaine à partir de 1917.

La perte des Dardanelles, l'effondrement du front ouest à l'automne 1918 et l'explosion révolutionnaire dans les grands centres urbains balaient l’Empire allemand et les Hohenzollern ; Guillaume II abdique en novembre 1918 et se réfugie aux Pays-Bas ; dans un contexte de crise politique et économique, l’Allemagne se constitue en une république (la république de Weimar) dont la Prusse n'est plus qu'un simple Land : l'État libre de Prusse (Freistaat Preußen).

L'organisation du Royaume

Les provinces de Prusse en 1914

À la veille de la Première Guerre mondiale, le royaume de Prusse était divisée en 14 provinces :

Les 14 provinces comprennent des régences ou présidences (Bezirke) et celles-ci des cercles (Kreise). Chaque province a un parlement élu par celui des cercles.

Cartes du royaume de Prusse

Drapeaux du royaume de Prusse

Notes et références

  1. Pierre Gaxotte, Frédéric II, Fayard, , 458 p. (ISBN 978-2-213-01253-7), p. 129.
  2. Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes, Arvensa éditions, 02/01/2014.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du Saint-Empire romain germanique
  • Portail du Royaume de Prusse
  • Portail de l'Empire allemand
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.