Guerres de la Révolution française

Les guerres de la Révolution française sont les conflits qui ont impliqué la France révolutionnaire contre d'autres pays européens, souvent coalisés, durant la période comprise entre 1792 (guerre contre le Saint-Empire et les royaumes de Bohême et de Hongrie) et le traité d'Amiens de 1802, première phase des guerres de Coalitions. Une distinction peut être faite entre la période dite de la Première Coalition (17921797) et la Deuxième Coalition (17981801), même si certains pays, et notamment le Royaume-Uni, étaient en guerre continue contre la France de 1793 à 1802.

Guerres de la Révolution française
Combat de Varoux, 27 novembre 1792. Peinture de Victor Adam, commandée par le roi Louis-Philippe pour le musée de Versailles.
Informations générales
Date
(10 ans, 1 mois et 5 jours)
Lieu Europe, Égypte, Moyen-Orient, océan Atlantique, Caraïbes
Issue

Victoires françaises

Belligérants
 Royaume de France (1791-1792)
 République française (1792-1802)
Républiques sœurs Royaume d'Espagne (1796-1802)
Les Irlandais Unis (1796-1798)
Monarchie de Habsbourg (1792-1797 et 1798-1801)

Royaume de Prusse (1792-1795)
Empire britannique (1793-1802)

Provinces-Unies (1792-1795)
Royaume d'Espagne (1793-1795)
Royaume de Portugal (1793-1801)
 Royaume de Naples
 Royaume de Sicile
 Royaume de Sardaigne (1792-1796)
Empire russe (1798-1801)
Empire ottoman (1798-1801)

 Grand-duché de Toscane
 Duché de Modène
 Duché de Parme
 République de Venise (1797)
 États pontificaux (1793-1797)
Royalistes français

Paysans belges insurgés (1798)


Confédération des XIII cantons (1798)


États-Unis (1798-1800)


Rebelles haïtiens (1802-1803)
Commandants
Forces en présence

1 200 000 à 1 500 000 hommes[1],[2],[3]
(1791-1799)

500 000 hommes[4]
Pertes

450 000 à 500 000 morts[5],[2],[6]
(1791-1799)


10 000 morts[7] (civils inclus)

210 000 morts[4]


~ 170 000 morts[8] (civils inclus)


5 000 morts[9]

Guerres de Coalitions

Batailles

Révolution haïtienne


Guerre de la Première Coalition


Guerre de Vendée


Chouannerie


Insurrections royalistes et fédéralistes


Invasion française de la Suisse de 1798


Guerre des Paysans


Rébellion irlandaise de 1798


Guerre de la Deuxième Coalition


Quasi-guerre

Caractérisées par une ferveur révolutionnaire et des innovations militaires, ces multiples campagnes sauvèrent le régime révolutionnaire français, pourtant confronté à une sérieuse opposition européenne. De surcroît, les victoires qui s'ensuivirent contribuèrent à étendre de façon significative l'emprise territoriale de la France.

Terminologie

On distingue en France les guerres de la Révolution française (1792 – 1802) des guerres napoléoniennes (1803 – 1815), qui font partie des guerres de Coalitions (1792 – 1815), séparées par la paix d'Amiens.

Origines

Dès 1791, les monarchies d'Europe assistent avec préoccupation à la Révolution française et ses bouleversements et se demandent si elles doivent intervenir, soit pour aider Louis XVI, soit pour profiter du chaos en France. Le personnage clé de la situation était l'empereur Léopold II, frère de la reine Marie-Antoinette, la femme de Louis XVI. Léopold avait d'abord regardé la Révolution avec sérénité mais il devient de plus en plus inquiet lorsque la Révolution se radicalise. Le 27 août, Léopold II et le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, après avoir reçu en consultation des nobles émigrés français, publièrent la déclaration de Pillnitz qui déclarait l'intérêt des monarques d'Europe au bien-être de Louis XVI et de sa famille et menaçait de graves mais vagues conséquences quiconque les agresserait. Bien que Léopold II ait considéré la déclaration de Pillnitz comme un geste évasif pour apaiser les monarchistes français, la déclaration fut considérée en France comme une menace sérieuse et dénoncée par les dirigeants révolutionnaires.

En plus de différences idéologiques entre la France et les puissances monarchiques d'Europe, des disputes incessantes étaient provoquées par le statut des biens impériaux en Alsace. Les Français étaient par ailleurs préoccupés par l'agitation des nobles émigrés à l'étranger, en particulier dans les Pays-Bas autrichiens et les États d'Allemagne.

Première Coalition (1792-1797)

Campagne de 1792

L'Assemblée, sur une proposition du roi Louis XVI, déclare la guerre au « roi de Bohême et de Hongrie », cette expression désignant l'empereur du Saint-Empire et ses États, lors du vote du après que le ministre des Affaires étrangères, Dumouriez, lui ait présenté une longue liste de griefs. Dumouriez prépara une invasion immédiate des Pays-Bas autrichiens où il espérait un soulèvement populaire contre la domination de la maison d'Autriche. Cependant, la Révolution avait profondément désorganisé l'armée et les forces réunies furent insuffisantes pour tenter une invasion. À la suite de la déclaration de guerre, les soldats français désertèrent en masse et, même dans un cas, assassinèrent leur général.

Alors que le gouvernement révolutionnaire lève d'importantes troupes fraîches et réorganise ses armées, qui étaient minées par les désertions et l'émigration, mal instruites et mal disciplinées, une armée alliée, composée de 112 000 hommes (60 000 Prussiens, 32 000 Impériaux, 8 000 Hessois et 12 000 Émigrés[10]), commandée par Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick, se rassembla à Coblence sur le Rhin.

Au moment de l'invasion, le général Dumouriez secondé par les généraux Beurnonville, Moreton et Duval dispose de 30 000 hommes dans les camps de Maulde, de Maubeuge et de Lille et 23 000 dans celui de Sedan tandis que le maréchal Luckner avait sous ses ordres le général Biron à Strasbourg avec 20 000 hommes, le général Custine à Landau avec 15 000 hommes et le général Kellermann à Metz avec 20 000 hommes.

En juillet, l'invasion prussienne commence et l'armée de Brunswick prend facilement les forteresses de Longwy le 13 août et de Verdun le 30 août. Le duc avait signé quelques semaines plus tôt le manifeste de Brunswick  rédigé par un noble français de l'émigration, le chevalier de Limon  qui faisait part de la volonté des Alliés de restaurer le roi à son poste, de lui rendre les pleins pouvoirs et de traiter toute personne ou ville qui s'y opposerait comme rebelles passible de la peine de mort par la loi martiale. Cela n'eut pour effet que de renforcer la détermination de l'armée révolutionnaire et le gouvernement de s'y opposer par tous les moyens nécessaires. Le , la foule prit d'assaut le palais des Tuileries où séjournaient Louis XVI et sa famille.

L'invasion continue, mais à la bataille de Valmy, le 20 septembre, les alliés reculent face à l'armée française menée par Dumouriez et Kellermann. Bien que le résultat de la bataille fut nul tactiquement, il donne un coup de fouet au moral français. En outre, les Prussiens, constatant que la campagne est plus longue et plus coûteuse que prévu, décident que le coût et le risque de poursuite des combats sont trop grands et se retirent de France pour préserver leur armée. Le lendemain, la monarchie est officiellement abolie et remplacée par la Première République.

Les Français remportent des succès sur plusieurs autres fronts, occupant la Savoie et Nice, alors dans le Royaume de Sardaigne, tandis que le général Custine envahit l'Allemagne, occupe plusieurs villes le long du Rhin et arrive jusqu'à Francfort. Dumouriez passe à l'offensive en Belgique, remportant une grande victoire sur les Impériaux à Jemappes le 6 novembre et occupant la totalité du pays au début de l'hiver.

Campagne de 1793

Le , Louis XVI est exécuté. L'Espagne et le Portugal rejoignent la coalition anti-française en et, le 1er février, la France déclare la guerre à la Grande-Bretagne et aux Provinces-Unies.

La France décrète une nouvelle levée de trois cent mille hommes, commençant une politique de levée en masse pour pouvoir déployer plus de soldats que les États aristocratiques et se montrer offensive afin de récupérer le matériel de guerre de l'ennemi. Les Alliés lancent une campagne déterminée pour envahir la France avec la campagne de Flandres.

La France subit de graves revers au début. Elle est chassée de Belgique et doit faire face à des révoltes internes dans l'Ouest et le Sud du pays. L'une d'entre elles, à Toulon, prépara le terrain pour un capitaine d'artillerie jusque-là inconnu du nom de Napoléon Bonaparte. Sa contribution à la planification du siège victorieux de la ville et de son port grâce à des batteries d'artillerie bien placées fut l'étincelle de sa fulgurante ascension ultérieure.

À la fin de l'année, la levée de nouvelles armées et la Terreur, politique interne de répression féroce avec des exécutions de masse, permettent de repousser les invasions et de réprimer les révoltes. L'année se termine avec les forces françaises ayant l'ascendant mais toujours en guerre à proximité de ses frontières.

Guerre de Vendée

La guerre de Vendée est le nom donné à la guerre civile qui opposa, dans l'Ouest de la France, les républicains (bleus) aux royalistes (blancs), entre l'an I et l'an IV (1793 et 1796) pendant la Révolution française.

Elle fut étroitement liée à la Chouannerie, l'ensemble de ces deux conflits étant parfois désigné sous le nom de « guerres de l'Ouest ». La Chouannerie se déroula sur la rive droite de la Loire, tandis que le soulèvement vendéen eut lieu sur la rive gauche. Le terme Vendée militaire désigne d'ailleurs le territoire insurgé au sud du fleuve.

Comme partout en France, la Vendée a connu des manifestations paysannes entre 1789 et 1792. Mais c'est au moment de la levée en masse de 1793, que la révolte ou rébellion vendéenne, aussi appelée insurrection vendéenne, s'est déclenchée, dans un premier temps comme une jacquerie paysanne classique, avant de prendre la forme d'un mouvement contre-révolutionnaire.

Étalée sur trois années, la guerre a connu plusieurs phases, avec une brève période de paix au printemps 1795. Elle s'est terminée au début de l'année 1796, après avoir fait plus de 200 000 morts et causé de nombreuses destructions.

Campagnes de 1794-1795

L'année 1794 voit un succès accru des armées révolutionnaires. Bien que l'invasion du Piémont ait échoué, la France chasse les armées espagnoles au cours de la guerre du Roussillon et pénètre en Catalogne. Le , elle remporte une victoire à Fleurus qui lui permet d'occuper toute la Belgique et la Rhénanie.

En mer, au cours de la bataille du 13 prairial an II, la flotte de l'Atlantique française réussit à faire échouer une tentative britannique d'interdire l'arrivée d'un convoi essentiel de céréales en provenance des États-Unis mais au prix de la perte d'un quart de ses forces.

En 1795, après une attaque surprise des Pays-Bas en hiver, la France crée la République batave. La Prusse et l'Espagne décident de faire la paix et l'Espagne signe le traité de Bâle le qui cède la rive gauche du Rhin à la France et provoque le retrait des armées françaises d'au-delà des Pyrénées. Cela met fin à la période de crise de la Révolution et la France put se sentir libre de toute menace d'invasion pour de nombreuses années.

La Grande-Bretagne tente de soutenir les rebelles vendéens mais échoue et, à Paris, une tentative de renverser le gouvernement par la force fut mise en échec par la garnison menée par Napoléon Bonaparte, conduisant à l'établissement du Directoire.

Sur la frontière du Rhin, le général Pichegru, chargé de négocier avec les royalistes en exil, trahit son armée ce qui entraîne l'évacuation de Mannheim et l'échec du blocus de Mayence par Jourdan.

Guerre en Italie (1793-1795)

  • Traités de Bâle (5 avril et 22 juillet 1795)
  • En réalité, cette campagne fais l' œuvre de beaucoup de victoire face a son rivaux principal[pas clair]. En effet, Napoléon entraine ses troupes en Italie et en Égypte ce qui entraine de nombreuses victoires et quelques défaites.

Campagne d'Italie de Bonaparte (1796-1797)

Bataille de Pierro Monto

Campagne en Allemagne (1796-1797)

Guerre de la Deuxième Coalition (1798-1800)

Campagne de Hollande de 1799

L'Invasion anglo-russe de la Hollande, également connue sous le nom de « Campagne de Hollande » s'est déroulée du au , et est marquée par l'invasion de la région de Hollande (République batave) par une coalition composée de forces britanniques et russes. La campagne a pour double objectif de neutraliser la flotte batave et de favoriser un soulèvement des partisans de l'ancien stathouder Guillaume V contre le gouvernement batave, favorable aux Français. Une coalition entre des armées française et batave de puissance équivalente s'oppose à cette invasion.

Le conflit est dans un premier temps favorable aux Anglo-Russes, vainqueurs lors de la bataille de Callantsoog puis du combat du Zyp. Les batailles suivantes sont cependant favorables aux Franco-Bataves, qui remportent un succès stratégique à Bergen malgré leur infériorité numérique, et parviennent à affaiblir les forces anglo-russes en tirant profit du terrain malgré la défaite d'Alkmaar. La dernière bataille, livrée à Castricum, inflige de lourdes pertes aux deux camps, mais constitue une victoire décisive pour le camp républicain. À la suite de cette dernière, le chef de l'état-major britannique, Frederick d'York, comte d'Ulster et duc d'York et Albany, ordonne un repli de ses troupes au niveau de la tête de pont initiale, située à l'extrême nord de la péninsule. La Convention d'Alkmaar, négociée le avec le général en chef des troupes franco-bataves, le général Guillaume Brune, met fin aux hostilités, en permettant aux troupes britanniques et russes de quitter la zone sans violence.

Batailles navales (1793-1802)

Traité d'Amiens (1802)

Le traité d'Amiens marque la fin des hostilités. Pour les conflits ultérieurs, consulter l'article sur les guerres napoléoniennes.

Annexes

Bibliographie

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  • Marc Belissa (préf. Domenico Losurdo), Fraternité universelle et intérêt national (1713-1795) : les cosmopolitiques du droit des gens, Paris, Kimé, coll. « Le sens de l'histoire », , 462 p. (ISBN 2-84174-107-9, présentation en ligne), [présentation en ligne].
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Articles connexes

Notes et références

Notes

    Références

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    2. P. Contant, Étude de la morbidité dans les hôpitaux militaires français pendant la Révolution française durant la période du 20 avril 1792 au 19 brumaire an VIII, Thèse de doctorat d'histoire, Université de Paris IV, 1992, 687 p.
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    6. J.-P. Bertaud, La vie quotidienne des soldats au temps de la Révolution, 1789-1799, Paris, 1985, 331 p.
    7. Dickinson et Dupuy 2019, p. 251-253.
    8. Hussenet 2007, p. 148.
    9. Martin 2012, p. 559.
    10. Abel Hugo, France militaire, Tome 1, page 1.
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