Royaume de Portugal

Le royaume de Portugal (en portugais : Reino de Portugal) correspond à un ancien statut juridique du Portugal, de l'Angola, Mozambique, Cap-Vert, Timor-Oriental, Brésil, Macao, Bahreïn, Ceuta, Uruguay, Olivence (ville portugaise revendiquée par le royaume d'Espagne, entre autres, en vigueur de 1139, lors du couronnement du roi Alphonse Ier, à 1910, avec la proclamation de la République portugaise.

Royaume de Portugal
Reino de Portugal

1139  1910
(771 ans, 2 mois et 10 jours)


Drapeau (1830-1910)

Armoiries
Devise In hoc signo vinces
Vis Unita Maior Nunc et Semper
Hymne Hymno Patriótico (1808-1826)
Hymno da Carta (1826-1910)
Territoire métropolitain du royaume de Portugal en 1890.
Le royaume de Portugal et son empire colonial en 1800.
Informations générales
Statut Monarchie (1139-1668)
Monarchie absolue (1668-1820)
Monarchie constitutionnelle (1820-1828)
Monarchie absolue (1828-1834)
Monarchie constitutionnelle (1834-1910)
Capitale Coimbra (1139-1255)
Lisbonne (1255-1808)
Rio de Janeiro (1808-1821)[I 1]
Lisbonne (1815-1830)
Angra do Heroísmo (1830-1834)[I 2]
Lisbonne (1834-1910)
Langue(s) Portugais
Religion Catholicisme
Monnaie Dinheiro portugais (1139-1433)
Réal portugais (1433-1910)
Démographie
Population (1527) env. 1 262 376 hab.
1770 env. 2 850 444 hab.
1900 env. 5 423 132 hab.
Histoire et événements
1139 Création
1580-1640 Union ibérique
Révolution libérale
Indépendance du Brésil
Renversement
Roi de Portugal
11391185 (1er) Alphonse Ier
19081910 (Der) Manuel II
Président du Conseil des ministres (pt)
18341835 (1er) Pedro de Sousa Holstein
1910 (Der) António Teixeira de Sousa
Cortes
  1. À la suite de l'invasion française
  2. Pendant la guerre civile portugaise

Grâce à l'habileté de ses navigateurs, ce petit État à l'ouest de la péninsule Ibérique est devenu le centre d'un important empire colonial. À la suite de la révolution du 5 octobre 1910, la république est proclamée, tandis que le roi Manuel II est exilé avec sa famille.

Il est à noter que l'alliance anglo-portugaise est l'alliance diplomatique et militaire la plus ancienne de la planète encore en vigueur, entre le royaume de Portugal et l'Angleterre puis Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.

Histoire

Origine et indépendance

Le royaume de Portugal tire son origine du comté de Portugal, vassal du royaume de Léon. L'indépendance se réalise en trois étapes : la proclamation d'Afonso Henriques comme roi par le peuple (en 1139), l'unification du royaume de Léon et du royaume de Castille dont les dirigeants reconnaissent le nouveau roi et la bulle pontificale Manifestis Probatum (1179) qui reconnaît le roi de Portugal.

Prospérité et chute de la monarchie

Les rois de Portugal descendent tous d'Alphonse Ier quelle que soit leur maison. Le royaume de Portugal mise beaucoup sur son empire colonial (comprenant entre autres le Brésil) et devient un État stable. Durant l'époque napoléonienne, le Portugal combat aux côtés du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande et il finit par être envahi par les troupes françaises. La cour royale fuit alors au Brésil. Après la victoire de 1815, la cour revient à Lisbonne. Environ un siècle plus tard, en 1908, Le roi Charles Ier et son fils le prince héritier sont assassinés. L'évènement annonce l'aube de la république et le successeur de Charles Ier, Manuel II, ne règne que deux ans (1908 – 1910) jusqu'à la chute de la monarchie à la suite de la révolution du 5 octobre 1910.

Institutions

Période féodale

Durant la période féodale, le roi convoque un conseil composé de ses favoris, de membres de la famille royale et de fonctionnaires qui a pour mission de le conseiller dans ces décisions. Pour les événements les plus importants, un conseil plus large composé de membres du clergé, des chefs de la noblesse ou encore des maîtres des ordres militaires était réuni. Parmi les conseillers du roi, certains ont des charges bien précises comme le lieutenant-major qui commande l'armée, le chancelier qui détient les sceaux royaux et le majordome qui s'occupe de la maison royale[1]. Ce dernier, très important, occupe une place équivalente à celle d'un premier ministre[2].

L'administration se complexifie au détriment de la maison du roi. L'importance du majordome décline au détriment du chancelier qui devient un chef de gouvernement au XIIIe siècle. Les fonctionnaires, notaires et scribes sont placés sous ses ordres. Au XIVe siècle, le chancelier entre en concurrence avec le secrétaire privé qui assiste le roi dans ses affaires privées et les décisions immédiates. En dessous du chancelier, on trouve des sous-secrétaires d'État avec une formation de justice, qui informent le roi et le chancelier sur la situation du pays et préparent les affaires à examiner[2].

Époque moderne

Au XVe siècle, un cabinet de six ministres ou secrétaires est créé pour répondre à la complexité et à l'extension des affaires publiques. De plus, le roi est assisté par un Conseil d'État de vingt-sept membres aux fonctions honorifiques. Parmi ces membres, neuf sont choisis périodiquement pour aider le roi lorsqu'il en a besoin[3]. À la fin du XVIe siècle, un gouvernement par conseil se met en place. Des petits groupes de nobles, de membres du clergé ou de fonctionnaires conseillent le roi et ses ministres pour les affaires importantes. Après la fin de l'Union ibérique, le pouvoir des conseils augmente et finit par limiter et contrôler le pouvoir du roi[4].

Le gouvernement se centralise à partir du règne de Jean V. Le pouvoir des ministres augmente au détriment des conseils. En 1736, les fonctions des secrétaires augmentent et ils prennent le titre correspondant à leurs fonctions : secrétaire d'État du royaume, secrétaire d'État aux affaires étrangères et à la guerre et secrétaire d'État à la marine et à l'outre-mer. Le cabinet est dirigé par le premier ministre. Le gouvernement est dirigé par un cabinet composé de ses trois secrétaires d'États, présidé par le roi. Un quatrième secrétaire d'État lié au Trésor est admis à la fin du XVIIIe siècle[5].

Au XIXe siècle, la complexité des affaires publiques oblige à la création de plusieurs ministères, en plus des quatre déjà existants. En 1821, le secrétaire d'État aux affaires étrangères et à la guerre est séparé en deux et deux autres sont créés : un pour les affaires ecclésiastiques et un autre pour la justice. Le ministère des travaux publics est créé en 1852. En 1870, est créé durant quelques mois un éphémère ministère de l'instruction publique, qui recommence à fonctionner pour de bon en 1891. En 1834, le gouvernement de Marie II se dote pour la première fois d'un président du conseil des ministres. Celui-ci détient quelques fois le portefeuille du ministère de l'intérieur[6].

Territoires

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kingdom of Portugal » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles François Du Périer Dumouriez, État présent du royaume de Portugal, Chez P. Chateauneuf, Hambourg, 1797 (nouvelle éd. revue et augmentée).
  • José Liberato Freire de Carvalho, Essai historico-politique sur la constitution et le gouvernement du royaume de Portugal, ou l'on fait voir que ce royaume a été depuis son origine une monarchie représentative, et que l'absolutisme, la superstition et l'influence de l'Angleterre sont les causes de sa décadence actuelle, C. Heideloff, Paris, 1830.
  • A.H. de Oliveira Marques, Histoire du Portugal et de son Empire colonial, Vire, Éditions Karthala, , 615 p.
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