Pierre Riel de Beurnonville
Pierre Riel, marquis de Beurnonville, né le à Champignol-lez-Mondeville et mort le à Paris, est un général français de la Révolution et de l’Empire, et un maréchal de France de la Restauration.
Pour les articles homonymes, voir Beurnonville.
Pierre Riel de Beurnonville | ||
Naissance | Champignol-lez-Mondeville |
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Décès | (à 68 ans) Paris |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française Empire français Royaume de France |
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Arme | Infanterie | |
Dignité d'État | Maréchal de France | |
Années de service | 1766 – 1816 | |
Commandement | Armée de la Moselle | |
Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes |
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Faits d'armes | Bataille de Valmy Bataille de Jemmapes |
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Distinctions | Grand-croix de la Légion d'honneur Commandeur du Saint-Esprit Marquis Comte de l'Empire |
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Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 3e colonne. | |
Autres fonctions | Ministre d'État Sénateur Pair de France |
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Biographie
Il est le fils d'un charron et petit cultivateur de l'Aube, Pierre Riel et de Jeanne Laurain. Le nom de Beurnonville n'apparaît que plus tard, en 1789, lorsque la commune de Champignol, fière du renom acquis par un de ses enfants, lui fait don du pâtis de Beurnonville.
Carrière militaire
Il est destiné par ses parents à l'état ecclésiastique, et vient très jeune suivre des cours à Paris ; mais, entraîné par son goût pour l'état militaire, il est admis à 14 ans, le dans la gendarmerie dite « de Lunéville », il s'inscrit comme surnuméraire avec rang de sous-lieutenant, dans la compagnie des gendarmes de la reine.
Le , il s'engage comme volontaire au régiment d'Île-de-France, s'embarque dans l'escadre du bailli de Suffren, et il est deux fois blessé dans des combats sur mer. Le , il est promu porte-drapeau.
Sous-lieutenant en 1777 dans le régiment colonial de l'Ile-de-France, il se signale dans les trois campagnes de l’Inde, sous les ordres de Suffren. Pendant qu'il est à Saint-Denis de l'île Bourbon, le , il épouse une riche veuve créole, Geneviève Gillot L'Étang.
Le , il est lieutenant sous aide major des milices de l'île Bourbon, il remplit les fonctions de major de place à Saint-Denis, mais à la suite de démêlés avec le gouverneur qui le destitue, il doit rentrer en France. Sa femme refuse de le suivre, ils divorcent un peu plus tard.
Le , il achète la charge de colonel lieutenant de la compagnie des Suisses du comte d'Artois. Le , il est breveté colonel d'infanterie.
Le , il est commandant de la Garde Nationale de son canton de Longchamp.
La Révolution
Aide de camp du maréchal Luckner à l'armée du Rhin le , il est promu maréchal de camp le . Il fait campagne à l'armée du Nord. Il participe à la prise de Menin et de Courtrai, commande le camp de Maulde sous Dumouriez. Chargé de la défense du camp de Maulde, il résiste pendant plusieurs mois à des forces supérieures et fit, à cette occasion, que Dumouriez le surnomme, à cause de sa haute stature et de son courage impétueux, l'Ajax français.
Élevé au grade de lieutenant général le , puis général en chef le suivant il est commandant de l'avant-garde de Dumouriez et combat à Valmy et à Jemmapes ().
Nommé ensuite, sous Custine, commandant en chef de l'armée du Luxembourg et de la Moselle fin 1792, il s'empare d'Arlon, mais échoue contre Trèves et est mis en congé par le Conseil exécutif provisoire le . Chargé de conquérir le Luxembourg, il n'opère pas cette conquête sans faire quelques pertes qu'il dissimule dans ses rapports. Il ne craint pas de dire dans l'un d'eux que l'ennemi a perdu beaucoup de monde, mais que les Français en ont été quittes pour « la perte du petit doigt d'un de nos chasseurs »[1].
Le , il est nommé par la Convention ministre de la Guerre, en remplacement de Jean-Nicolas Pache. Dumouriez lui écrit, pensant qu'il peut soutenir ses projets. Mais Beurnonville remet la lettre au Comité de défense générale qui décide l'arrestation de Dumouriez.
Le , il est envoyé, avec quatre autres commissaires de la Convention, auprès de l'armée du Nord pour procéder à l'arrestation. Adjoint aux commissaires chargés d'aller arrêter Dumouriez dans son camp, Dumouriez donne ordre d'arrêter ces commissaires eux-mêmes et veut en excepter Beurnonville qui lui dit tout bas : « Vous me perdez ! », Dumouriez le comprend et le fait arrêter comme les autres deux jours plus tard. Il les livre aux Autrichiens qui les jettent dans les prisons d'Olmütz, où ils restent trente mois.
Le , ils sont échangés contre la fille de Louis XVI, Marie-Thérèse de France. À son retour, il est attaché à l'armée de l'Intérieur, puis adjoint au ministre de la Guerre, Aubert-Dubayet.
Du Directoire à l'Empire
Il passe au commandement en chef de l'armée du Nord et de Batavie dans le courant de l'année 1796, puis le , à l'armée de Sambre-et-Meuse qu'il ne conserve que quelques mois. En 1797, il est sur le point, soutenu par le comte de Vaublanc d'être nommé membre du Directoire au lieu de François de Barthélemy. Selon l'analyse du comte de Vaublanc [2] : « Il avait un grand ascendant sur Barras, ce qui aurait entraîné Carnot vers Barras et Beurnonville, tous en intimidant les deux autres », et par conséquent aurait mieux servi la cause royaliste.
Revenant ensuite à l'armée du Nord puis, celle-ci ayant été supprimée, à l'armée de Batavie en , devenue une simple armée d'observation, il se montre favorable au coup d'État du 18 fructidor. Il reçoit le commandement de l'armée de Hollande, et il est bientôt remplacé par Joubert, puis revient à Paris avec le titre d'inspecteur général.
Il se montre également favorable au Coup d'État du 18 brumaire. Bonaparte le nomme quelques jours plus tard ministre plénipotentiaire à Berlin.
À son retour, il rapporte une correspondance qui révèle les intrigues du parti royaliste, et qui est imprimée sous le titre de : Papiers saisis à Bareuth et à Mende, département de la Lozère.
Il est ensuite envoyé le comme ambassadeur à Madrid, et à son retour, nommé grand officier de la Légion d'honneur le , grand-croix de l'Ordre de la Réunion, sénateur le , comte de l'Empire le ; mais de tous les généraux en chef de la Révolution française, il est le seul exclu du titre de maréchal, Napoléon, dit-on, ne lui accordant aucune capacité militaire.
En 1803, il fait l'acquisition du château de Balincourt à Arronville. En 1805, il épouse Félicité-Louise-Julie-Constance de Durfort (1782-1870), fille du comte de Durfort, ancien ambassadeur de France près la République de Venise.
Le , il est admis à la retraite et pourvu de la sénatorerie de Limoges. Le , il est pourvu de la sénatorerie de Florence. Le , il est chargé d'organiser les cohortes du 1er ban de la garde nationale dans la 21e division militaire.
La Restauration
En , il vote la déchéance de l’Empereur. Membre du gouvernement provisoire le , et le , il est conseiller d'État de Louis XVIII. Le , il est Ministre d'État, puis le , Pair de France et enfin le , Grand-croix de la Légion d'honneur.
Proscrit par un décret pendant les Cent-Jours, il suit le roi Louis XVIII à Gand et lui reste toujours dévoué. Le , après avoir retrouvé toutes ses anciennes dignités, il est nommé au Conseil privé.
Le , il est Président de la commission chargée de l'examen des titres des anciens officiers des armées royales de l'intérieur, puis le , président de la commission chargée d'établir les rapports de service de la garde royale et de la maison militaire du roi. En ce même mois de décembre, dans le procès du maréchal Ney, son ancien camarade, il vote pour la mort.
Le , il devient Maréchal de France, puis le , Marquis et le , Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit.
Le , il meurt à Paris, des complications de la goutte, il était grand maître adjoint du Grand Orient de France. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division)[3].
Son nom figure sur la face nord de l'Arc de triomphe de l'Étoile de Paris.
Franc-maçonnerie
Franc-maçon, il est initié à l'age de 22 ans au sein d'une loge maçonnique parisienne, « La Vrai lumière » peu avant son départ pour La Réunion. Il installe la première loge de l'ile en 1777, « La Parfaite harmonie ». Il est plusieurs fois officier de loge au sein de cet atelier qui reçoit des fonctionnaires, des négociants et des militaires. Sa vie maçonnique est durant cette époque très active. Dès son retour à Paris en 1780, il intègre la loge des « Amis réunis » et est nommé expert de la chambre des grades du Grand Orient de France en 1790. Vénérable maître d'honneur des loges « Le Centre des amis » à Paris et « Les Chevaliers de la Croix de Saint-Jean de la Palestine » à Troyes. Il est nommé grand expert en et grand administrateur lors de la réorganisation de l'obédience en 1804. Il garde cet office jusqu'en 1815 et succède à Jean-Jacques-Régis de Cambacérès comme premier grand-maître adjoint. Il meurt dans l'exercice de ses fonctions maçonniques le [4].
Titres
- Comte Riel-Beurnonville et de l'Empire (lettres patentes de , Bayonne[5]) ;
- Pair de France[6] :
- ,
- Titre de marquis-pair héréditaire attaché à ladite pairie en faveur du même par l'ordonnance du ,
- Confirmé, sur promesse d'institution d'un majorat de pairie, par lettres patentes du .
Distinctions
- Légion d'honneur[7] :
- Légionnaire le 9 vendémiaire an XII (), puis,
- Grand officier de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII (), puis,
- Grand-croix de la Légion d'honneur le ;
- Grand-croix de l'Ordre de la Réunion en 1813 ;
- Chevalier du Saint-Esprit le [réf. à confirmer][8] ;
- Commandeur de Saint-Louis.
Armoiries
Figure | Blasonnement'Blasonnement' |
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Armes du comte Riel-Beurnonville et de l'Empire
Parti d'or et d'argent ; sur l'or à dextre ancre de sable bouclée ; sur l'argent à sénestre bande d'azur (de Durfort), épée d'argent à poignée d'or posée en pal brochant sur le tout ; franc-quartier du Sénat.[5],[9] |
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Armes du marquis de Beurnonville, pair de France en 1814
D'azur, au lion couronné d'or, armé et lampassé de gueules, la queue fourchée et passée en sautoir, tenant de la patte dextre une épée d'argent, garnie d'or.[9],[6],[10]
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Notes et références
Les archives du Gouvernement provisoire et de la Première Restauration (1814-1815) sont conservées aux Archives nationales (France)[11].
Notes
- Les papiers personnels de Pierre Riel de Beurnonville sont conservés aux Archives nationales sous la cote 174AP [12]
Références
- On fit alors cette épigramme :
- Quand d'ennemis tués on compte plus de mille, Nous ne perdons qu'un doigt, encor le plus petit.
- Holà, Monsieur de Beurnonville,
- Le petit doigt n'a pas tout dit
- Mémoires de M. le Comte de Vaublanc T. II, p. 387
- Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 72
- Pierre Mollier (préf. Daniel Keller), Les grands maîtres du Grand Orient de France : Du XVIIIe siècle à nos jours, Conform Edition, , 125 p. (ISBN 978-2-917075-72-2), chap. 10 (« Pierre Riel de Beurnonville »), p. 31.
- « BB/29/974 page 94. », Titre de comte accordé à Pierre Riel-Beurnonville. Bayonne (mai 1808)., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
- François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
- « Cote LH/2327/66 », base Léonore, ministère français de la Culture
- « Pierre Riel de Beurnonville », sur roglo.eu (consulté le )
- « Tout sur l'héraldique : dessin de blasons et d'armoiries », Noblesse impériale, sur toutsurlheraldique.blogspot.com (consulté le )
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887
- http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_004127
- Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales
Liens externes
- « Pierre Riel de Beurnonville », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition] ;
- « Pierre Riel de Beurnonville », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] ;
- Service Historique de l’Armée de Terre – Fort de Vincennes – Dossier S.H.A.T. Côte : S.H.A.T.: 6 Yd 28.
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