Marquis
Marquis est un titre de noblesse dont l'importance a varié au cours de l'histoire.
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Le marquis est avant tout un comte, mais le fief — soit un bien, un droit ou revenu qu'un personnage noble tenait de son seigneur — qu'il administre, le marquisat, est proche d'une frontière d'un État (comme le Marquisat de Pange en Lorraine à la frontière avec la France). Ainsi, afin de parer à toute invasion, le marquis (en allemand : Markgraf, d'où en français « margrave » et « margraviat ») est doté de pouvoirs militaires qui lui permettent de lever lui-même une armée, sans attendre l'ordre du souverain. Il peut de ce fait réagir rapidement lorsque la frontière de son comté ou marquisat se trouve menacée.
Historique
Époque carolingienne et Moyen Âge
À l'époque carolingienne et pendant le haut Moyen Âge, le titre de marquis correspond à un commandement militaire, sur une région frontalière (dite « marche » ou « marquisat »). Le marquis — « marchensis » en bas latin, « Markgraf » en ancien allemand, de « Mark », la frontière, et « Graf », le comte, francisé en « Margrave » — est un comte doté de pouvoirs militaires lui permettant de lever le contingent de l’armée sans en avoir reçu l’ordre du souverain. Cette extension de l’autorité comtale se justifie par le fait qu’il s’agit d’un comté situé à la frontière du royaume et donc particulièrement exposé, et qu’en cas d’invasion, une réaction militaire rapide doit être possible. C’est également cette autorité accrue qui permettra au marquis de prétendre avoir un rang hiérarchique supérieur à celui de comte, mais inférieur à celui de duc, puisque celui-ci exerce, au nom du souverain, une autorité militaire et judiciaire sur plusieurs comtés.
On peut ainsi signaler pour la France :
- la Marche de Bretagne, comprenant les comtés de Rennes, de Nantes et de Vannes qui eut entre autres titulaires Roland, le héros de la bataille de Roncevaux ;
- le Marquisat de Gothie face à l’Espagne musulmane ;
- le marquisat de Provence ;
- le marquisat de Neustrie face aux Bretons et aux Normands.
Puis marquis devient un titre de noblesse associé à un fief d'une certaine importance et octroyé par des lettres patentes du roi.
Ancien Régime
Sous l'Ancien Régime, il n'y a, dans les faits, pas de hiérarchie entre les titres nobiliaires, sauf pour ceux de duc et de prince du sang.
Le titre de marquis, dénué de ses fonctions militaires, étant devenu un titre de noblesse comme les autres, il put être attribué à des femmes. Louis XIV et Louis XV notamment, eurent pour habitude d'anoblir leurs maîtresses en leur décernant le titre de marquise. Très nombreuses à Versailles, les marquises étaient les dames de cour par excellence. On peut citer les plus célèbres d'entre elles, la marquise de Montespan, la marquise de Maintenon ainsi que la marquise de Pompadour.
Époque contemporaine
Au XIXe siècle, sous la Restauration, le titre de marquis est très prisé, car il est gage de « vraie noblesse » (noblesse d'Ancien Régime, par rapport à celle d'Empire, considérée comme moins légitime). En effet, Napoléon Ier lorsqu'il institue la noblesse d'Empire ne crée pas de marquis ni de vicomte. Il est classé à partir du XIXe siècle dans la hiérarchie avant celui de comte et après celui de duc.
Annexes
Articles connexes
- Tableau chronologique des grades et emplois militaires des armées françaises
- Marquisat
- Le Chat botté, conte de Charles Perrault de 1697, où le chat rend son maître « marquis de Carabas ».
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