Ordre de la Réunion
L’ordre de la Réunion est une distinction civile et militaire fondée par Napoléon en 1811.
Ordre de la Réunion | ||||||||
Insigne de l'Ordre[1]. |
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Décernée par Empire français | ||||||||
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Type | Distinction civile et militaire comportant 3 grades | |||||||
Éligibilité | Habitants des 130 départements français | |||||||
Décerné pour | Mérite dans la fonction publique, la magistrature et l'armée | |||||||
Statut | aboli en 1815 | |||||||
Description | Étoile d'argent à 12 branches, sur un soleil d'or, surmontée d'une couronne royale, et suspendue à un ruban uni bleu de ciel. | |||||||
Chiffres | ||||||||
Date de création | 11 octobre 1811 | |||||||
Total de récompensés | Le nombre maximum de récipiendaires est fixé à : Chevaliers : 10 000 Commandeurs : 2 000 Grands-croix : 500 Grand maître : 1 |
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Importance | ||||||||
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Ordre de la Réunion, grade Chevalier | ||||||||
Historique
C'est le (d'autres sources donnent le 18) que Napoléon fonda l’ordre impérial de la Réunion. Le il avait annexé le royaume de Hollande et fondé au cours de sa première visite à « son » Paleis op de Dam à Amsterdam un ordre du mérite destiné à remplacer l'Ordre de l'Union créé par « Louis Napoléon ». L'ordre comprenait trois grades et l'Empereur en était le grand maître.
L'ordre ne devait pas compter moins de 10 000 chevaliers, 2 000 commandeurs et 500 grands-croix et il était le deuxième ordre de l'empire, après la Légion d'honneur mais avant l'Ordre de la Couronne de fer. Pour assurer une pension à ses membres (Napoléon concevait mal une noblesse impécunieuse), on prévit 500 000 francs par an. L'ordre appartient à ce genre d'ordres napoléoniens que les Bonaparte créèrent dans toute l'Europe.
Dans une lettre à Cambacérès l'empereur écrivait qu'un ordre avec la devise « Bien faire et laisser dire » (doe wel en zie niet om), la devise de l'Ordre de l'Union, ne convenait guère à un grand empire. Ses mots exacts sont : « Il faudrait chercher une devise qui fit sentir les avantages de l'union de la Baltique, de la Méditerranée, de l’Adriatique et de l’Océan. Ce grand événement qui caractérise vraiment l'Empire, pourrait s'appeler l’Ordre de l’Union ».
Napoléon venait d'occuper de larges territoires côtiers dans le Nord-Ouest de l'Allemagne et les provinces illyriennes sur la côte dalmate ; le nom de l'ordre qu'il avait fondé devait renvoyer au fait que, pour la première fois depuis l'Empire romain, le contrôle de l'accès aux mers se trouvait sous la même autorité.
Les chevaliers de l'Ordre de l'union eurent l'autorisation jusqu'au 1er avril de porter leurs anciennes décorations ou de les échanger contre d'autres du nouvel ordre. L'empereur se réservait le droit d'exclure tel ou tel de cette nomination. Aux yeux de l'empereur son frère, Louis roi de Hollande, avait fait preuve de trop de générosité dans ses distributions de médailles.
C'est un français, Jean-Baptiste Nompère de Champagny, duc de Cadore, et un Néerlandais, le baron Maarten van der Goes van Dirxland, qui furent placés à la tête de l'ordre comme Grand-Chancelier et Grand-Trésorier et ils obtinrent également une résidence représentative, l'Hôtel du Châtelet à Paris.
- Jean-Baptiste Nompère de Champagny, duc de Cadore, grand chancelier de l'ordre. Son écharpe de l'Ordre de la Réunion est ici cachée par celle de la Légion d'honneur
Les chevaliers de l'Ordre de la Réunion avaient le droit de porter le titre de « Chevalier » et, quand ils jouissaient d'un revenu de 3 000 francs par an, ils pouvaient également recevoir des lettres de noblesse faisant d'eux et de leurs descendants des Chevaliers de l'Empire. Dans d'autres États annexés par la France comme le Palatinat, les États pontificaux, la Toscane et le Piémont, il existait des distinctions comme l'Ordre du Lion du Palatinat, l’ordre de l’Éperon d’or, la Croix de Saint-Jean de Latran, la Croix de Saint-Étienne, l'ordre suprême de la Très Sainte Annonciade et l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, lesquels furent aussi remplacés, du moins pendant la période napoléonienne, par l'ordre de la Réunion.
L'ordre était accordé à des Français et des étrangers pour récompenser des mérites dans la fonction publique, dans la magistrature et dans l'armée.
Charles-François Lebrun, duc de Plaisance qui représentait à Amsterdam Napoléon comme « Prins-stadhouder », a tenu le compte des nominations dans l'ancien Ordre de l'union. On trouve :
- 64 Grands-Croix dont 29 à l'extérieur de la Hollande,
- 90 commandeurs dont 21 à l'extérieur de la Hollande,
- 527 chevaliers dont 59 à l'extérieur de la Hollande.
Il était décerné aux habitants des départements nouvellement réunis à la France.
Cet ordre fut aboli en 1815.
Attributions
Répartitions suivant les grades
Objectif fixé | Effectif réel | |
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Chevalier | 10 000 | 527 |
Commandeur | 2 000 | 90 |
Grand-croix | 75 | 61 |
Grand maître | 1 | 1 |
Il est à noter que l'ouvrage de Jean-Luc STALINS, Ordre impérial de la Réunion - Bloud et Gay, Paris, 1958 - donne des chiffres très différents. Par exemple, pour les Grand-croix, il cite 135 noms. idem pour les commandeurs.
Description
La croix
L'insigne était une étoile à double face en or, à douze branches émaillées de blanc et pommetées. Les intervalles entre branches étaient garnis par trente flèches d’or, réunies par groupe de cinq, dont les pointes dépassaient entre les six intervalles supérieurs et les extrémités entre les six intervalles inférieurs. Un ruban d’or passait sur ces flèches et portait sur sa partie supérieure, deux fois la devise : « A JAMAIS »
- Sur l’avers
- le médaillon central en or représentait le trône impérial surmonté de l’aigle entouré des symboles de différents états annexés par l’Empire :
- Le dossier du trône, aux armes du Piémont, était parsemé d’abeilles,
- ses bras soutenus par le lion de Florence tenant la fleur étrurienne de Toscane,
- et par le « lion hollandais » s’appuyant sur un faisceau de neuf flèches représentant les provinces néerlandaises (Provinces-unies), deux tridents symbolisaient les villes de Hambourg (ancienne ville hanséatique) et de Gênes (ancienne république maritime).
- La « Louve romaine » (Louve capitoline), couchée au pied du trône, était représentée allaitant Rémus et Romulus.
Cet ensemble était entouré par l’inscription en lettres d’or sur fond d’émail bleu ciel « TOUT POUR L’EMPIRE ».
- Armes du Piémont
- Lion, emblème de la ville de Florence, par Flaminio Vacca, Loggia dei Lanzi
- Armes de la République florentine
- Armes de Florence sous l'Empire
- Armes des Provinces-unies
- Sur le revers
- Le médaillon central en or représentait le « N » de Napoléon encadré par une couronne de laurier.
- Il était entouré par la devise en lettres d’or sur fond d’émail bleu ciel :
« A JAMAIS »
L’étoile était surmontée par une couronne impériale en or, portant un bandeau émaillé de bleu ciel, sur lequel était inscrit sur l’avers « NAPOLEON » et sur le revers « FONDATEUR ».
Les insignes avaient officiellement les dimensions suivantes :
- 35 mm pour l’insigne de Chevalier ;
- 52 mm pour l’insigne de Commandeur ;
- 65 mm pour l’insigne de Grand-croix.
Le ruban
Le ruban était moiré Bleu ciel. En cravate, il permettait le « port en sautoir » pour le grade de commandeur. Le « Grand cordon », constitué par un large ruban permettant le « port en écharpe », pour la dignité de Grand-croix.
Ruban | ||||
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Les plaques
Les Grand-croix portaient sur l’habit une plaque brodée en argent, dont deux modèles existèrent :
- le premier était de forme légèrement ovale ;
- le second était rond et rappelait l’insigne.
On réalisa ensuite une plaque portative[Quoi ?] en argent, représentant l’avers de l’insigne, dont les branches étaient en écailles d’argent et la couronne impériale posée sur la branche supérieure de l’étoile.
Port de l'ordre
Comme il l'est prévu par le décret impérial portant création de l'Ordre :
- « Les grands-croix porteront la croix suspendue à un large ruban bleu-de-ciel, attaché en baudrier de droite à gauche ; ils auront aussi, sur la côté gauche de leur habit et manteau, le plaque en broderie d’argent. »
- Jean-Thomas Arrighi de Casanova (1778-1853), duc de Padoue
- Alexander Gogel (1765-1821), intendant des Finances et du Trésor Public (administration des Finances des départements des Pays-Bas)
- Comte Pierre Daru (1767-1829)
- Philippe Antoine d'Ornano (1784-18623), commandant de la cavalerie de la Vieille Garde (1813)
- Pierre Riel de Beurnonville (1752-1821), sénateur
- Maxime Julien Émeriau de Beauverger (1762-1845), vice-amiral commandement en chef de l'escadre de la Méditerranée
- « Les commandeurs porteront au cou une croix pareille, mais de moindre grandeur, suspendue à un ruban bleu-de-ciel. »
- Auguste Jean-Gabriel de Caulaincourt (1777-1812), général de division, depuis grand-croix
- Philippe-Antoine Merlin de Douai (1754-1838), commandeur (1813)
- Honoré Muraire (1750-1837), président de la cour de cassation, depuis grand-croix
- « Les chevaliers porteront la croix attachée à un ruban bleu-de-ciel, au côté gauche de la poitrine. »
- Eustache-Marie Courtin, procureur impérial
Récipiendaires de l'Ordre de la Réunion
- Catégories : :
- Catégorie:Chevalier de l'ordre de la Réunion
- Catégorie:Commandeur de l'ordre de la Réunion
- Catégorie:Grand-croix de l'ordre de la Réunion
Notes et références
- (nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Orde van de Reünie » (voir la liste des auteurs).
- « Ordre de la Réunion », dans Aristide Michel Perrot, Collection historique des ordres de chevalerie civils et militaires, Paris, Chez Aimé André, n° 59 quai des Augustins, [détail de l’édition]
Annexes
Bibliographie
- Décret impérial portant création de l'ordre impérial de la Réunion (palais d’Amsterdam, le 18 octobre 1811) ;
- Décret impérial relatif à la décoration et à la prestation de serment des membres de l'ordre impérial de la Réunion (palais de l'Élysée, le 9 mars 1812) ;
- Marc Champenois, « Ordre impérial de la Réunion », sur www.france-phaleristique.com (consulté le ) ;
- (en) photo Bruno Couwenberg, « Ordre de la Réunion (Order of the Reunion) 18 octobre 1811 - 1815 », French Imperial Orders, sur www.klm-mra.be (consulté le ) ;
- Joseph Durieux, « L'ordre impérial de la Réunion », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1933, tome 60, p. 200-211 (('lire en ligne)
- Joseph Durieux, « L'ordre impérial de la Réunion », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1940, tome 67, p. 456-461 (lire en ligne)
- Jean-Luc Stalins, Ordre impérial de la Réunion institué par l'empereur Napoléon Ier le 18 octobre 1811, Bloud et Gay, 1958
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