Lazare Hoche
Louis Lazare Hoche, né le à Montreuil près de Versailles[Note 1] et mort le à Wetzlar (Hesse), est un général français de la Révolution.
Pour les articles homonymes, voir Hoche.
Lazare Hoche | ||
Portrait de Hoche, par Jean-Louis Laneuville. (musée de la Révolution française). | ||
Naissance | Versailles, France |
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Décès | Wetzlar, Oberhessen |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française |
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Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1784 – 1797 | |
Commandement | Armée de la Moselle Armée des côtes de Brest Armée des côtes de Cherbourg Armée de Sambre-et-Meuse |
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Conflits | Guerres de la Révolution Guerre de Vendée Chouannerie |
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Faits d'armes | Bataille de Kaiserslautern Bataille de Neerwinden Bataille de Quiberon Expédition d'Irlande Bataille de Neuwied |
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Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 3e colonne un navire : le Hoche |
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Autres fonctions | Ministre de la Guerre | |
Biographie
Famille
Son père est palefrenier à la vénerie du roi et sa mère s'appelle Anne Merliere. Il est baptisé à la cathédrale Saint-Louis de Versailles, son parrain est Lazare Moulin, épicier et sa marraine est Marie Agathe Coispeau, épouse de Jacques Duhamel[1].
Mariage et descendance
Lazare Hoche épouse en 1793 Adélaïde Dechaux, qu'il laisse veuve en 1797 avec une fille, Jenny Hoche, morte à Paris le , mariée à Paris le avec Étienne-Annet des Roys, auditeur au conseil d'État (1810), conseiller-général de l'Allier, pair de France (1832).
Le (5 germinal an VIII), la générale Hoche achète la terre et le château de Gaillefontaine, qu'elle conserve jusqu'à sa mort, survenue à Paris le [2].
Avant la Révolution : garde-française
À 14 ans, Hoche est reçu aide-surnuméraire dans les écuries royales. Devenu orphelin, il bénéficie de l'aide que lui offre une de ses tantes, fruitière à Versailles, et achète quelques livres avec lesquels il fait lui-même sa première éducation. Consacrant le jour à son travail, il emploie une partie de la nuit à étudier. À 16 ans, le , il s'engage comme soldat, il est admis comme simple fusilier dans les Gardes françaises dans la compagnie Colonelle le , il est grenadier de la compagnie de d'Artaignan et le , il obtient le grade de caporal des grenadiers de Daucourt[1]. Il ne tarde pas à attirer l'attention de ses chefs par la régularité de ses mœurs, son application à la lecture et sa prodigieuse activité.
Soldat de la Révolution française
Il est présent au licenciement du régiment le (réforme), et s’engage avec le grade de sergent dans la garde nationale soldée de la ville de Paris, 1re division, 1er bataillon[1]. Il prend part à la marche sur Versailles dans les journées des 5 et 6 octobre 1789[3].
Le il obtient le grade d'adjudant sous-officier au 104e régiment d'infanterie[1]. Par le ministre de la Guerre Joseph Servan, il passe le lieutenant au sein au régiment de Rouergue à Thionville[1]. Le il gagne ses galons de capitaine, par son rang d'ancienneté. Il commande une partie de l'infanterie et de la cavalerie à l'armée des Ardennes pendant la campagne d'hiver de 1792-1793[1]. Il est à la défense de Thionville en , au siège de Namur en novembre et à celui de Maastricht en [3].
Il est chargé de l'intendance à l'armée des Ardennes. Le il est aide de camp du général Le Veneur[1] (alias Leveneur) dont il bénéficie des conseils, qui est son oncle de lait[4] et devient son mentor. Au siège de Thionville, à la bataille de Neerwinden, où il est blessé le , comme à Pellenberg[3], il donne des preuves de sa capacité et de sa bravoure.
Après la trahison du général Charles François Dumouriez, avril-, il est rappelé à Paris pour expliquer la situation. Hoche prend la défense de son général devant le premier Comité de salut public, et expose un plan de campagne si bien conçu que Lazare Carnot se serait écrié : « Voilà un officier subalterne d'un bien grand mérite. » Le Comité tout entier se joint à Carnot pour admirer tant de savoir dans un jeune homme et cela va donner à Hoche la possibilité d'une ascension rapide. Le , grâce à l'appui de Lazare Carnot qui fait de lui le plus grand cas, il est nommé adjudant-général chef de bataillon employé à l'armée du Nord[1].
Incarcération de Hoche (du 8 au 16 août 1793)
Pour avoir défendu le général Alexis Le Veneur de Tillières incriminé, il est mis en état d'arrestation à Saint-Quentin le , traduit devant le tribunal criminel de Douai et acquitté le suivant.
« St-Quentin le 8 août l'an 2e de la République. (1793)
Vous apprendrez Citoyen, avec surprise, que je suis en état d'arrestation et conduit au Tribunal révolutionnaire de Douai pour avoir dit que Pitt soudoyait des hommes dans notre armée, et que, si Cobourg y donnait des ordres, elle n'irait pas plus mal. La preuve que l'on a reconnu que je disais vrai, c'est que le Conseil exécutif l'a senti et que, par la suite il a destitué une grande partie des généraux suspects. C'est ainsi qu'en se heurtant les patriotes se divisent. J'étais au porte de l'honneur j'en suis tiré pour un propos que vous avoueriez. Je vous prie d'attester mon civisme aux commissaires de la Convention à Cambraÿ et de me recommander au citoyen Bouchotte ? Tout à vous et à mon pays. signé : L'adjt général L. Hoche »
— Lettre de Hoche au Citoyen Audouin, adjoint au ministre de la Guerre à Paris[5],[6].
Dunkerque
Envoyé pour la défense de Dunkerque le , il prend les fonctions de chef d'état-major du général Joseph Souham. Ce jour-là avait été destitué par le représentant Duquesnoy le général O'Meara, comme Irlandais et aristocrate. Dunkerque se trouve dans une position géographique stratégique pour les Anglais. Si elle est prise, ils contrôlent de part et d'autre le pas de Calais. Le , le duc Frederick, duc d'York et Albany, le fils cadet du roi George III, fait le siège de la ville de Dunkerque avec 18 000 Anglais, réunis à 22 000 Austro-Hanovriens de Wilhelm von Freytag.
Hoche reçoit le commandement de Dunkerque qu'il doit défendre contre les Britanniques. Il organise la défense de la place : après avoir résolu les problèmes d’intendance et sélectionné les meilleurs éléments autour de lui, il fait inonder la campagne autour de la ville. Lors du siège mené par Frederick, duc d'York et Albany, il opère plusieurs sorties qui rendent le siège trop difficile à conduire pour les Britanniques qui se replient le , grâce à l'intervention de l'armée du général Jean Nicolas Houchard qui a battu l'armée anglaise à la bataille de Hondschoote.
À la séance de la Convention du , Lazare Carnot prend la parole[7] :
« Vous savez que Dunkerque est assiégé ; vous savez avec quelle vigueur les citoyens et la garnison de cette ville ont répondu à la sommation qui leur a été faites de rendre la ville. Ils demandent que la Convention leur envoie deux de ses membres pour soutenir le courage des habitants de ce pays. En conséquence, le Comité de salut public vous propose d'envoyer dans le département du Nord les citoyens Trullard et Berlier. » La proposition de Carnot est décrétée. »
Les conventionnels Théophile Berlier et Narcisse Trullard transmettent un rapport à Jean-Baptiste Bouchotte, ministre de la Guerre :
« Les représentants du peuple envoyés près armée du Nord à Dunkerque. Au ministre de la Guerre.
Nous vous prévenons, Citoyen Ministre que nous venons de nommer provisoirement. Le citoyen Durut, adjudant-général. Le citoyen Gigaux, commandant du 3e régiment d'infanterie, général de brigade. L'ordre que ces deux officiers ont mis dans la division commandée par le général Landrin, après destitution nous fait connaître leur mérite. Nous avons appelé l'adjudant-général Hoche au grade de chef de brigade. L'activité et l'intelligence qu'à montré cet officier pendant le siège de cette place, nous a portés à lui accorder cet avancement ; nous l'avons attaché à la division commandée provisoirement par le général Carrion.
Nous avons lieu de présumer que vous ne trouverez aucuns motifs contre ces nominations, nous étant fait assurer d'avance du civisme et du mérite de ces officiers. »
— T. Berlier, Trullard[8].
Le , son habile défense de Dunkerque contre les Anglais lui vaut d'être nommé adjudant-général chef de brigade, et le 13 du même mois il est promu général de brigade[1]. Après avoir participé sous le général Vandamme à la prise de Furnes en Belgique le , il est employé comme chef d'état-major de l'armée des Ardennes[3].
L'Alsace (octobre 1793-janvier 1794)
Il reçoit[1] :
« le 2e jour, du 2e mois (1re décade) de l'an II (23 octobre 1793), un Ordre du ministre, Ampliation :
Expédie à Hoche général de brigade une lettre de service de général de division pour commander l'armée de la Moselle. Cette dépêche sera adressée à l'armée de la Moselle. Signé par Maus, le Secrétaire-général du département de la guerre. »
Il reçoit la mission d'enlever les positions de la chaîne des Vosges et de couper les communications entre les Autrichiens et les Prussiens. En , il échoue le 18 à Bisingen et le 30 à Kaiserslautern dans le Palatinat, bataille qui a pour objectif le dégagement de Landau.
Victoire de Wœrth (22 décembre)
Forts de leurs premiers succès, les Prussiens commandés par le duc de Brunswick et les Autrichiens par le général Wurmser envahissent l'Alsace. C'est alors que Hoche, ayant réorganisé l'armée de la Moselle, traverse les Vosges avec le gros de ses troupes et lance une contre-offensive victorieuse. Le il attaque les Autrichiens du général Hotze à Wœrth et Frœschwiller. Devant les hésitations de ses soldats, Hoche leur lance cette formule devenue célèbre : « Allons soldats, à cent livres pièces le canon autrichien ». Les volontaires et vétérans français s'élancent alors à la baïonnette et s'emparent des redoutes tenues par les soldats autrichiens. Le corps de Hotze est mis en déroute. Hoche est rejoint par l'armée du Rhin de Pichegru. Du au , les lieutenants de Hoche passent à leur tour à l'offensive, chassant les Prussiens de Brunswick de position en position. Brunswick et Wurmser regroupent alors leurs forces près du Geisberg, non loin de Weissembourg. Un monument est visible sur les hauteurs face à la ville.
Victoire de Geisberg (fin décembre)
Hoche, quant à lui, a profité de son succès à Wœrth pour être nommé à la tête des deux armées de la Moselle et du Rhin. La Convention envoie à l'armée de l'Est six commissaires. Le , Saint-Just et Lebas, munis de pouvoirs extraordinaires, et le , Ehrmann et Lacoste, Lémane et Baudot, munis de pouvoirs illimités. Une animosité règne entre les deux groupes. Baudot et Lacoste, des dantonistes, nomment le Hoche général des deux armées de Moselle et du Rhin réunies, contre la volonté du ministre de la Guerre Bouchotte, de Saint-Just et Lebas des robespierristes, favorables au général Pichegru[9].
Le il lance une offensive générale contre les positions ennemies. C'est la fameuse seconde bataille de Wissembourg.
Hoche prend lui-même la tête des attaques qui sont menées contre les troupes autrichiennes de Wurmser. Malgré les violentes charges de la cavalerie autrichienne, les soldats français résistent puis enfoncent les lignes d'infanterie autrichiennes. Dans le même temps, Championnet et Soult réussissent à repousser les Prussiens de Brunswick. Afin de protéger sa retraite, le général prussien tente une dernière attaque contre Hoche. Les Français la repoussent assez vite. Battus de manière décisive, les Autrichiens de Wurmser et les Prussiens de Brunswick évacuent définitivement l'Alsace.
Quelques jours plus tard, le , le général Jean René Moreaux, un lieutenant de Hoche, réussit à repousser les Prussiens hors de Kaiserslautern après un combat de trois jours. Peu de temps après, Landau est débloqué et les Français pénètrent en vainqueurs dans Spire et Worms. Le , il demande et il obtient du Comité de salut public d'être séparé de l'armée du Rhin.
Incarcération de Hoche sous la Terreur (mars-août 1794)
Le général Hoche et le colonel Jean-François Debelle épousent le 21 ventôse an II () à Thionville Adélaïde et Justine Dechaux[3].
Poursuivi par l'animosité de Saint-Just, il est décrété d'arrestation le , il se voit enlevé à l'armée de la Moselle dont il a le commandement en chef, se trouvant nommé à l'armée d'Italie pour commander l'expédition d'Oneglia[10]. Ce n'est apparemment qu'une diversion car dès son arrivée à Nice, un ordre du Comité de salut public le précède que doit appliquer le vieux général Dumerbion :
« Représentans du peuple près de l'armée d'Italie feront mettre sans délai le général Hoche en état d'arrestation, et l'enverront à Paris sous bonne et sûre garde. Signé : Carnot, Collot d'Herbois. »
Il est ramené à Paris le 1er avril, emprisonné aux Carmes et à la Conciergerie pour trahison comme membre du club des Cordeliers dominé par Danton (à la suite d'un arrêté signé par Carnot, Collot d'Herbois, Billaud-Varenne, Robespierre et Barère), d'où il ne sort que le après la chute de Robespierre. C'est Lazare Carnot qui signe son mandat de mise en liberté le 17 thermidor an II. Hoche est accueilli à sa sortie de prison par le conventionnel Théophile Berlier chez qui il va souper[11].
La répression de l’Ouest
Le il est nommé commandant en chef à l'armée des côtes de Cherbourg, le des armées des côtes de Cherbourg et des côtes de Brest réunies, le de l'armée des côtes de Brest seule, le 11 septembre[Information douteuse], de l'armée de l'Ouest, et le , de l'armée des côtes de l'Océan, à la place du général Canclaux, formée par la réunion des trois armées de l'Ouest, des côtes de Brest et des côtes de Cherbourg, pour pacifier l'Ouest de la France (Vendée et Bretagne). Il rétablit la discipline, adopte une tactique efficace contre la guérilla des Chouans (camps et unités mobiles) et signe le traité de La Jaunaye le avec Charette, chef des Vendéens. Il adopte vis-à-vis des royalistes une politique modérée de pacification[3].
Du côté chouan, il signe, sans y croire, les accords de la Mabilais le . Mais plusieurs chefs ne les signent pas, les accords sont transgressés puis rompus au bout d’un mois. Hoche est prévenu d’un débarquement à Carnac. Il fait repousser les débarquements britanniques dont celui des émigrés dans la presqu'île de Quiberon, commandés par de Puisaye, d'Hervilly et de Sombreuil, du au , et il défait les Chouans. Il obtient alors le commandement de toutes les armées de l’Ouest.
Prévoyant une seconde tentative, il dispose des troupes sur la Sèvre Nantaise afin d’empêcher une concentration des forces vendéennes et empêche le débarquement de l’île d'Yeu en s’y présentant avant les Britanniques. Il désarme systématiquement la Vendée : la pression s’effectue par réquisitions et prises d’otages. Son rapport à Paris est approuvé, et il obtient le commandement de l’armée des côtes de l'Océan. Son second, Travot, capture Charette le . Hoche achève alors le désarmement de l’Anjou, et la pacification est officiellement proclamée le .
Le , un message du Directoire ayant annoncé au Conseil la pacification de la Vendée, les représentants de la nation proclamèrent solennellement, par un décret, que Hoche et son armée avaient bien mérité les honneurs de la patrie. Malgré tout, Hoche subit deux tentatives d'assassinat : on essaye d'abord de l'empoisonner puis le , il sort du théâtre de Rennes et rentre à son hôtel vers 9 h du soir, quand dans la rue de Fougères un ouvrier de l'arsenal tire sur lui un coup de pistolet mais le manque. L'instigateur était un adjudant du général de Rochecotte, nommé Charles Maloubier dit Martial.
L'expédition d'Irlande
Cependant, le gouvernement anglais est toujours actif pour entretenir la guerre civile en France. Hoche conçoit alors le projet d'une attaque en Irlande : il se rend aussitôt à Brest, il y fait ses préparatifs et s'embarque dans ce port à la fin de 1796.
Mais à peine en pleine mer, les éléments se déclarent contre lui. Cela contribue à préserver le Royaume-Uni des embarras que cette entreprise devait lui susciter. Sa flotte ayant été dispersée par un ouragan terrible, il est obligé de revenir en France, heureux d'échapper, grâce aux habiles manœuvres de son pilote, à la vigilance des patrouilles britanniques.
L'armée de Sambre-et-Meuse
À son retour, il est nommé, le , général en chef de l'armée de Sambre-et-Meuse, forte de 80 000 hommes, avec laquelle il ouvre la campagne de 1797 en passant le Rhin à Neuwied, sous le canon de l'ennemi. Il remporte successivement cinq victoires, Neuwied, Ukerath, Altenkirchen, Dierdorf et Heddesdorf, et entre dans Wetzlar alors que ses adversaires le croient encore très éloigné ; il envisage d'enlever d'un seul coup l'armée ennemie quand l'armistice de Leoben, conclu par Napoléon Bonaparte avec le prince Charles vient l'arrêter tout à coup à Giessen, sur les bords de la Nidda.
On lui offre alors le ministère de la Guerre qu'il refuse ; il reçoit le commandement d'un corps d'armée placé aux environs de Paris et destiné à déjouer les intrigues que le parti de Clichy entretenait contre le Directoire.
Les dénonciations calomnieuses de ses ennemis ne tardent pas à lui faire perdre ce commandement qui est confié à Augereau. Hoche, offensé de cette disgrâce, demande des juges pour leur rendre un compte solennel de sa conduite et ne pouvant les obtenir, retourne à son quartier général de Wetzlar.
La mort de Hoche
Il tombe subitement malade dans les premiers jours de septembre 1797 et meurt le 19 de ce mois, au milieu des plus cruelles douleurs, et en s'écriant :
« Suis-je donc revêtu de la robe empoisonnée de Nessus ? »
Il est âgé de 29 ans. L'autopsie du cadavre, ordonnée par le Directoire, révèle dans les intestins, de nombreuses taches noires qui sont pour les médecins des indices d'une mort violente. En réalité, il s'agit de la tuberculose[12],[13].
Des honneurs funèbres sont rendus à la mémoire de Hoche, tant à l'armée que dans l'intérieur de la République. Marie-Joseph Chénier, frère du poète André Chénier guillotiné trois ans auparavant, célèbre dans de nobles vers la gloire du héros enlevé si jeune à sa patrie. Cherubini compose une « marche religieuse pour le pompe funèbre du Général Hoche».
« […] Qui plus que moi doit en effet déplorer sa perte ! Il fut le sauveur des miens. Oh toi qui fermas l'horrible plaie dont furent affligés si longtemps le pays qui m'a vu naître et celui qui m'honora de son suffrage, génie tutélaire, envoyé par le ciel dans nos contrées pour y éteindre le feu de la discorde et y tarir la source de nos larmes, reçoit, par mon organe, l'hommage de mes compatriotes désolés ! […] Ils connaissent leur infortune ; et de toutes parts, dans les champs mélancoliques de la Vendée et sur les riantes collines de Maine-et-Loire, ton nom se prononce au milieu des sanglots, et l'écho le répète en gémissant ! […] »
— Extrait de l'éloge funèbre prononcé par le président du Directoire
Lazare Hoche est enterré à Weißenthurm, une petite ville près de Coblence ; le lieu du monument General Hoche (de) s'appelle « Auf dem Frauenberg ».
Postérité
Filmographie
Interprètes de Hoche au cinéma ou à la télévision :
- Pierre Batcheff dans Napoléon (1927) d'Abel Gance et version sonore (1935)
- Yann Favre dans Saint-Just ou La force des choses (1975)
- Manuel Bonnet dans Lazare Carnot ou Le glaive de la révolution (1978)
- Gérard Chambre dans Les Amours sous la Révolution : Quatre dans une prison (1978)
- Jacques Le Carpentier dans Quand flambait le bocage (1978)
- Erik Colin dans Joséphine ou la comédie des ambitions (1979)
Musique
- Henri Kling composa en 1884 Le Général Hoche, une marche pour orchestre d'harmonie. Celle-ci fait partie d'une série consacrée également au Général Marceau (1884), au Général Kléber et au Maréchal Masséna (1887).
- Camille Saint-Saëns compose en 1868 une musique pour célébrer le centenaire de sa naissance (musique perdue).
Rues, monuments, établissement, musique
- À Versailles, la place Hoche, établie en 1671, présente une forme octogonale originale[15]. Anciennement place Dauphine, elle prend sa dénomination actuelle en 1832[16]. La statue du général Hoche est due à Henri Lemaire. Une rue Hoche y mène. L'un des lycées de la ville s'appelle le lycée Hoche.
- À Paris se trouve l'avenue Hoche.
- À Malakoff se trouve une rue Hoche.
- A Sainte-Savine se trouve la rue Lazare Hoche.
- À Rennes se trouve la Place Hoche.
- Alger possédait également une rue Hoche[17]
- Oran possédait également une place Hoche
- Thionville, ville défendue en 1792 et lieu de son mariage avec Adélaïde Dechaux en 1793, possède une Rue Lazare Hoche.
- Statue à Quiberon
- À Nîmes se trouve aussi une rue Hoche.
- A Sète se trouve également une rue Hoche.
- À Grenade sur Garonne se trouve aussi une rue Hoche réputée pour ses fêtes de quartier.
- Statue à Saint-Etienne, dans le jardin des Plantes
- Enfin, dans la municipalité de Montreuil (Seine-Saint-Denis) (à ne pas confondre avec l'ancienne ville de Montreuil - devenue depuis le Quartier Montreuil (Versailles) - dont Hoche est originaire) se trouve encore une rue Hoche.
Archives
Les papiers personnels de Hoche sont conservés aux Archives nationales sous la cote 193AP[18].
Notes et références
Notes
- Faubourg de Montreuil, annexé à Versailles en 1787.
Références
- « Hoche (Louis Lazare) », archives du service historique de l'Armée de terre, GD 138 2e série.
- Dieudonné Dergny, Les Cloches du Pays de Bray, t. II, Paris et Rouen, Derache et Le Brument, , 466 p., p. 164.
- M. Prevost et Roman d'Amat, Dictionnaire de biographie française : Hoche (Louis-Lazare), p. 1239-1241.
- La grand-mère de Lazare Hoche est la nourrice du général Le Veneur et son père est garde-chasse du général Le Veneur, voir Charles de Castilla, « Un registre d'actes de Mariages, Baptêmes pour les années 1796, 1797, 1799, 1800, 1801, 1802 », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, 1914, p. 196-214, note p. 207.
- Archives de l'Armée de terre Hoche GD 138/2.
- Mortimer-Ternaux, Histoire de la Terreur 1792-1794 : Hoche au siège de Dunkerque, t. Huitième, Paris, Calmann Lévy, , première éd., 616 p. (lire en ligne), p. 527.
- Lazare Carnot, Correspondance générale de Carnot, p. 52.
- Hoche, Archives des Armées, GD 138/2 – sans date.
- Prevost et Roman d'Amat, Dictionnaire de bibliographie française : 6. BAUDOT (Marc-Antoine), p. 864-867.
- M. Prevost et Roman d'Amat, Dictionnaire de Biographie française, p. 1239.
- Robert Garnier, Hoche, Hachettel, , 364 p., p. 184.
- Nicolas Cadet (dir.), Les militaires qui ont changé la France, Paris, Le Cherche-Midi, , 574 p. (ISBN 978-2-7491-1143-8, notice BnF no FRBNF41279187).
- Pierre Bourgeois, « La phtisie romantique », Histoire des sciences médicales, vol. 21, no 3, , p. 235-244 (ISSN 0440-8888, lire en ligne [PDF]).
- Hégésippe Moreau, « Le Neveu de la fruitière », sur wikisource (consulté le )
- Voir sur actu.fr.
- Voir sur topia.fr.
- Voir sur esmma.free.fr.
- Voir : Archives nationales.
Voir aussi
Bibliographie
- « Lazare Hoche », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition].
- Arthur Chuquet, Les Guerres de la Révolution : 9. Hoche et la lutte pour l'Alsace, 1793-1794, 1893.
- Alfred Barbou, Les généraux de la République, Paris, Jouvet et Cie, coll. « Bibliothèque instructive », , « Lazare Hoche », p. 7-38
- Alexandre Charles Omer Rousselin de Corbeau, comte de Saint-Albin, Vie de Lazare Hoche, Général des armées de la République, Desene und Barrois 1798, 2 tomes. voir :
- Collection des mémoires relatifs à la Révolution française – Guerre des Vendéens et des Chouans contre la République Française ou Annales des départements de l’Ouest, Baudoin Frères Paris 1825, par un officier supérieur des armées de la République.
- Claude Desprez, Lazare Hoche d’après sa correspondance et ses notes, 1858.
- Édouard Bergounioux, Essai sur la vie de Lazare Hoche, 495 p. Julien Lanier à Paris 1852.
- Baudrillart et Dugast-Marifeux, La veuve du général Hoche, 1859.
- Georges Girard, La vie de Lazare Hoche, Gallimard 1926.
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 575-576.
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- Guerre de Vendée.
- Procès-verbal (procès-verbal de la cérémonie funèbre au Champ de Mars en mémoire du général Hoche).
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