Gebhard Leberecht von Blücher
Gebhard Leberecht von Blücher[1], prince de Wahlstatt, né le à Rostock dans le duché de Mecklembourg-Schwerin et mort le à Krieblowitz, était un général et feld-maréchal prussien qui commanda l'armée prussienne contre Napoléon Ier pendant la campagne d'Allemagne de 1813, la campagne de France de 1814 et enfin la campagne de Belgique qui s'achève victorieusement à la bataille de Waterloo le .
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Gebhard Leberecht von Blücher | ||
Gebhard Leberecht von Blücher, prince de Wahlstatt. | ||
Naissance | Rostock (Royaume de Prusse) |
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Décès | Krieblowitz (Royaume de Prusse) |
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Allégeance | Royaume de Suède Royaume de Prusse |
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Arme | Cavalerie | |
Grade | Feld-maréchal | |
Années de service | 1758-1773 1786 – 1815 |
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Commandement | Hussards rouges Général en chef de l'armée de Silésie |
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Conflits | Guerre de Sept Ans Expédition de Hollande Guerres napoléoniennes |
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Faits d'armes | Bataille de Lübeck Bataille d'Auerstaedt Bataille de Leipzig Bataille de La Rothière Bataille de Laon Bataille de Waterloo |
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Distinctions | Croix de fer (Blücherstern) Décoration du Mérite Ordre de l'Aigle noir Ordre de Saint-Georges |
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Hommages | Croiseur cuirassé (1908) Croiseur lourd (1937) |
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Famille | 7 enfants | |
On a nommé en son honneur un croiseur cuirassé, lancé en 1908 et coulé en 1915, lors de la Première Guerre mondiale, ainsi qu'un croiseur lourd, lancé en 1937 et coulé en 1940, lors de la bataille du détroit de Drobak.
Biographie
Blücher était cornette d'un régiment de hussards suédois pendant la guerre de Sept Ans, lorsqu'il fut fait prisonnier par les Prussiens en au manoir de Galenbeck, et incorporé de force, dans les troupes de Frédéric le Grand. Devenu capitaine, il se fit remarquer par son courage et donna sa démission à l'occasion d'un passe-droit. Frédéric le Grand signa cette démission en ces termes : « le capitaine de Blücher est autorisé à quitter son poste, et il peut aller au diable si cela lui convient » (en allemand « der Rittmeister von Blücher kann sich zum Teufel scheren »).
Blücher, rappelé au service quinze ans après par Frédéric-Guillaume III, alla combattre sur le Rhin, où ses qualités militaires lui valurent bientôt le grade de général-major, puis de lieutenant-général. Il prit part aux guerres de la Révolution française et des premiers temps du Premier Empire, éprouva plusieurs échecs. Il était chef d'avant-garde à Auerstaedt et fut fait prisonnier à Lübeck (), après avoir défendu sa retraite de Iéna et d'Auerstaedt.
En 1813, quand la Prusse reprit la guerre contre Napoléon, il fut chargé du commandement des armées prussiennes pendant la campagne d'Allemagne. Commandant d'un corps d'armée, il subit de nouvelles défaites contre Napoléon à Lützen et Bautzen mais remporta la bataille de la Katzbach () sur Macdonald et Sébastiani en tant que général en chef de l'armée de Silésie, et contribua à celle de Leipzig pour laquelle il fut fait feld-maréchal le .
Il fut l'un des premiers à entrer en France pendant la campagne de France (1814). Il combattit à Brienne où Napoléon Ier le battit mais sortit vainqueur à La Rothière et à Laon, deux batailles qui influèrent puissamment sur le sort de la campagne, et fut en récompense fait prince de Wahlstatt. Le , bien que malade et alité, il reçut le commandement nominal (le commandement effectif est laissé au général russe Wintzingerode) des troupes prussiennes et russes de l'armée de Silésie lors de la bataille de Paris, qui voit l'entrée des troupes coalisées dans la capitale française et marque la chute de l'Empire par la première abdication de Napoléon.
L'année suivante, en 1815, il se posta entre la Moselle et la Meuse et fut vaincu à Ligny : il échappa de justesse à la capture par les Français, capture qui aurait pu avoir d’importantes conséquences pour la France, vers la fin de la bataille, le cheval de Blücher tué, s'écroule sur lui et l'immobilise totalement, alors que les soldats français approchent ! Mais la nuit tombée, les cavaliers français ne virent pas le vieux Prussien, qui fut dégagé de son cheval par son fidèle aide de camp, le comte von Nostitz, resté près de lui après sa chute. À nouveau battu à Sombreffe et fidèle à ses habitudes, il préféra une retraite ordonnée face à un adversaire plus fort que lui et s'éloigna du front avec 34 000 soldats qui, bien qu'affaiblis, n'avaient pas trop souffert des combats. Vieux et fatigué après la bataille de Ligny, le général Blücher se retrouvait devant deux choix : soit partir vers Namur pour rejoindre l'Allemagne, soit contourner les Français en faisant marche vers Wavre pour éventuellement retrouver l'arrière-garde des troupes belges et néerlandaises. Après 24 heures, von Blücher fit le choix de marcher sur Wavre. Le en fin d'après-midi, alerté par le son du canon de la bataille de Waterloo, il arriva en pleine bataille au moment où Wellington était sur le point de perdre pied. Vers 20 heures, les 34 000 soldats de Blücher déferlèrent sur les Français qui attendaient les renforts du maréchal Grouchy. Sa présence fut décisive.
Quelques jours plus tard, sous les murs de Paris, le pont du Pecq lui fut livré, et cette trahison lui assura une marche tranquille vers Paris ; il se montra intransigeant quant à la capitulation de la ville et voulait faire sauter le pont d'Iéna.
Blücher mourut le à Krieblowitz (aujourd'hui Krobielowice), en Silésie. Il avait 76 ans.
La tactique du feld-maréchal Blücher était d'assaillir l'ennemi avec impétuosité, se retirer lorsqu'il faisait une résistance trop opiniâtre, se rallier à quelque distance, suivre après ses mouvements, saisir la moindre faute ; fondre, sur lui, le culbuter, lui enlever des prisonniers, se retirer rapidement. Cette tactique offensive lui a valu le surnom de Marschall Vorwärts (« maréchal en avant ») et a donné l'expression allemande « er geht ran wie Blücher (an der Katzbach) » (« il avançait comme Blücher (à la Katzbach) ») pour désigner une personne conduisant des actions très agressives, à la guerre notamment.
Campagnes
- 1756-1760 : guerre de Sept Ans.
- 1760 : campagne de Poméranie (en tant que soldat suédois ; capturé par les Prussiens ; change de camp).
- 1787 : expédition en Hollande avec les hussards rouges.
- 1793-1794 : campagnes de France avec les hussards rouges.
- 1806 : Auerstedt, Poméranie, Berlin, Königsberg.
- 1813 : Lützen, Bautzen, Katzbach, Möckern, Leipzig.
- 1814 : Brienne, La Rothière, Champaubert, Vauchamps, Montmirail, Laon, Montmartre.
- 1815 : Ligny, Waterloo.
Mariages et descendance
Blücher s'est marié à deux reprises. Le , il épouse Caroline-Amélie de Mehling (1756-1791), fille du colonel polonais Frédéric-Guillaume de Mehling et Bernardine de Bojanowska. Ils eurent sept enfants, dont :
- François Bernard Joachim (1778-1829), général prussien, marié à Bernardine de Sass ;
- Frédéric Gebhardt Lebrecht (1780-1834), marié à Élisabeth de Conring ;
- Bernardine Frédérique (1786-1870), mariée à Adolphe de Schulenbourg en 1806, puis à Maximilien d'Assebourg en 1814.
Il se remaria le avec Amélie de Colomb (1772-1850), fille de Pierre de Colomb et Marie-Élisabeth Bacmeister. Ils n'eurent pas d'enfants.
Notes et références
- On trouve aussi souvent sa transcription française : Gebhard Leberecht de Blücher.
Sources partielles
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Gebhard Leberecht von Blücher » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource).
- « Gebhard Leberecht von Blücher », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition].
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