Maison de Hohenzollern

La maison de Hohenzollern [ˈhoːəntsɔlɐn][1] est une famille impériale et royale européenne qui régna en tant qu'empereurs sur l'Allemagne, en tant que rois sur la Prusse et la Roumanie, en tant que princes-électeurs sur le Brandebourg, en tant que margraves sur Schwedt, Bayreuth, Kulmbach et Ansbach, en tant que burgraves sur Nuremberg, en tant que comtes puis princes sur la principauté de Hohenzollern-Hechingen et en tant que princes sur la principauté de Hohenzollern-Sigmaringen.

Pour les articles homonymes, voir Hohenzollern (homonymie).
Maison de Hohenzollern
Type Maison impériale et royale
Pays Royaume de Prusse
Empire allemand
Royaume de Roumanie
Brandebourg
Sigmaringen
Titres Empereur allemand
Roi de Prusse
Margrave de Brandebourg
Prince de Hohenzollern-Sigmaringen
Chef actuel Georges-Frédéric de Hohenzollern
Fondation XIe siècle
Déposition 1918
Guillaume II
Ethnicité Allemande
Branche Maison de Hohenzollern-Sigmaringen

Histoire

La famille des comtes issus de Zollern prend une influence grandissante à partir du XIe siècle, et donne naissance à la dynastie des Hohenzollern qui se ramifie progressivement en plusieurs branches au cours des siècles, et règne pendant 900 ans sur plusieurs territoires. Leur souveraineté s'étend d'abord sur de petits territoires puis, au fil des siècles, leur puissance s'accroît.

Le berceau de la maison de Hohenzollern se situe autour de la ville de Hechingen en Souabe vers le XIe siècle. Le nom de cette famille tire ses origines dans le nom de leur château de Hohenzollern. La maison de Hohenzollern a pour devise « Sinus Deo » "Rien sans Dieu" et son blason apparaît en 1192.

La maison de Hohenzollern se divise en deux branches :

Au XIXe siècle, ses souverains parviennent à régner sur un immense empire s'étendant de la Prusse à la Rhénanie, comprenant la Bavière et la Basse Saxe, auquel vont s'ajouter les colonies correspondant à une partie de l'actuel Cameroun et de l'actuelle Tanzanie, du Togo et de la Namibie. Les différents monarques prussiens qui se succèdent sont les artisans de l'instauration d'un Empire allemand s'étendant de Königsberg à Trèves, qui coexiste au cours de ses 47 ans d'existence avec l'Autriche-Hongrie dont le territoire s'étend d'Innsbruck à Cracovie et Sarajevo. L'Autriche-Hongrie est engloutie dans la défaite de 1918, alors que l'Empire allemand subsiste en tant qu'État mais devient une démocratie parlementaire, la République de Weimar.

À partir de la proclamation de l'Empire allemand en 1871, ils ajoutèrent à leurs titres celui d'Empereur allemand qu'ils conservèrent jusqu'en 1918, date à laquelle Guillaume II fut contraint à l'abdication, conséquence de la défaite allemande pendant la Première Guerre mondiale et de la Révolution allemande de novembre 1918.

Origine de la Maison de Hohenzollern

Château de Hohenzollern

Les comtes de Zollern régnèrent de 1061 à 1204 et auraient pour ascendants la Maison des Burchardinger.

La branche aînée de Souabe

La branche de Souabe est la branche aînée de la Maison de Hohenzollern, elle fut fondée par le burgrave Frédéric IV de Nuremberg. Cette branche de Souabe comprenait les principautés d'Hechingen, Sigmaringen et Haigerloch. Cette branche souabe resta catholique romaine, en 1567, elle fut divisée en trois lignées : Hohenzollern-Hechingen, Hohenzollern-Sigmaringen et Hohenzollern-Haigerloch. Au décès du dernier comte de Hohenzollern, Charles Ier de Hohenzollern (1512-1579), le territoire fut divisé entre ses trois fils :

Ces trois principautés ne furent pas développées, c'est l'une des raisons pour lesquelles pendant la majeure partie de leur existence elles ne tinrent que peu d'importance dans l'histoire allemande. Toutefois, elles conservèrent leur rang de lignée royale et des membres de ces trois branches furent mariés à des princesses ou des princes de Maisons royales d'Europe.

En 1667, la principauté de Hohenzollern-Haigerloch fut incorporée aux deux autres. En 1849, les princes de Hohenzollern-Hechingen et Hohenzollern-Sigmaringen abdiquèrent et les principautés furent incorporées comme province de la Prusse des Hohenzollern.

La lignée mâle de Hohenzollern-Hechingen cessa d'être dynaste en 1869, mais elle subsiste de nos jours avec le rameau morganatique des comtes de Rothenburg[2],[3],[4],[5], dont le chef est le comte Wilhelm Josef de Rothenburg (né en 1945), arrière-petit-fils de Constantin de Hohenzollern-Hechingen, le dernier prince souverain. Wilhelm Josef de Rothenburg est l'aîné de toute la maison de Hohenzollern.

Le prince Charles, second fils de Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen (dernier prince régnant de Hohenzollern-Sigmaringen), fut désigné prince de Roumanie et ensuite roi de Roumanie. Le roi Charles Ier de Roumanie n'eut pas de descendants. Ce fut Ferdinand Ier de Roumanie qui lui succéda en 1906.

Après la révolte espagnole qui poussa Isabelle II d'Espagne à abdiquer en 1870, Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, fils aîné de Charles-Antoine, se vit offrir le trône d'Espagne. Malgré le soutien de Otto von Bismarck, Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen refusa ce trône, mais la France déclara malgré tout la guerre à la Prusse en 1870.

La fille cadette de Charles-Antoine, la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, se maria avec le prince Philippe de Belgique (frère du roi Léopold II de Belgique). Elle est la mère du roi Albert Ier de Belgique.

De nos jours, la lignée de Hohenzollern-Sigmaringen est représentée notamment par le dernier roi de Roumanie, Michel Ier de Roumanie et ses filles.

Comtes de Hohenzollern (1204-1575)

Hohenzollern-Hechingen et Hohenzollern-Sigmaringen (1930)

En 1204, le comté de Hohenzollern fut établi en dehors de la fusion entre le comté de Zollern et le burgraviat de Nuremberg.

En 1575, le comté de Hohenzollern fut divisé en deux principautés : Hohenzollern-Hechingen, Hohenzollern-Sigmaringen.

Comtes puis princes de Hohenzollern-Hechingen - (1576-1623-1849)

Le comté de Hohenzollern-Hechingen fut créé en 1576.

En 1849, la principauté de Hohenzollern-Hechingen fut vendue à la branche franconienne de la Maison de Hohenzollern, elle fut incorporée au royaume de Prusse.

Comte et princes de Hohenzollern-Sigmaringen - (1576-1623-1849)

Comtes de Hohenzollern-Haigerloch (1576-1634 et 1681-1767)

Le comté de Hohenzollern-Haigerloch est créé en 1576.

Entre 1634 et 1681, le comté de Hohenzollern-Haigerloch est incorporé à la principauté de Hohenzollern-Sigmaringen.

Après le décès de François Christophe Antoine de Hohenzollern-Haigerloch, le comté de Hohenzollern-Haigerloch est définitivement incorporé à la principauté de Hohenzollern-Sigmaringen en 1767.

Généalogie de la maison de Hohenzollern

Branche cadette franconienne, branche de Brandebourg-Prusse

La branche cadette franconienne de la Maison de Hohenzollern fut fondée par Conrad Ier de Zollern, burgrave de Nuremberg.

Cette branche devint protestante et s'agrandit par des alliances matrimoniales et l'acquisition de terres environnantes. Cette Maison défendit les droits de la Maison de Hohenstaufen et de la Maison de Habsbourg du Saint-Empire romain germanique entre le XIIe et le XVe siècle, elle fut récompensée de son dévouement par de multiples avantages territoriaux.

Dans un premier temps, la famille fit de petites acquisitions dans les régions de Franconie et de Bavière :

Dans un deuxième temps, la famille acquit des terres plus lointaines et plus vastes comme le Brandebourg et les régions prussiennes et polonaises

  • Margraviat de Brandebourg en 1415
  • Duché de Prusse en 1618

Ces différentes acquisitions propulsèrent la Maison de Hohenzollern, de petite famille princière à une des plus importantes Maisons d'Europe.

Burgraves de Nuremberg (1192-1427)

Frédéric VI de Nuremberg, Ier de Brandebourg

À la mort de Frédéric V, ses deux fils divisèrent l'héritage paternel.

  • 1420-1427 : Frédéric VI de Brandebourg-Ansbach (margrave de Brandebourg-Ansbach, Frédéric Ier de Brandebourg, électeur de Brandebourg
  • À la mort de Jean III de Nuremberg le , les deux principautés furent réunies sous le règne de Frédéric VI de Brandebourg-Ansbach. En 1412, Frédéric VI devint margrave de Brandebourg, électeur de Brandebourg (Frédéric Ier de Brandebourg). En 1420, il devint margrave de Brandebourg--Kulmbach.

À la mort de Frédéric Ier de Brandebourg ses terres furent partagées entre ses fils :

En 1427, le titre de burgrave de Nuremberg fut incorporé aux titres de margrave de Brandebourg-Ansbach et margrave de Brandebourg-Kulmbach.

Margraves de Brandebourg-Ansbach (1398-1791)

Le Christian II Frédéric de Brandebourg-Ansbach vendit ses principautés à Frédéric-Guillaume II de Prusse.

Margraves de Brandebourg-Kulmbach (1398-1604), puis Margrave de Brandebourg-Bayreuth (1604-1791)

Le , Christian II Frédéric de Brandebourg-Ansbach vendit la principauté de Brandebourg-Bayreuth à Frédéric-Guillaume II de Prusse.

Ducs de Brandebourg-Jägerndorf (1523-1622)

Le grand duché de Brandebourg-Jägerndorf fut acheté en 1523.

Le grand duché de Brandebourg-Jägerndorf fut confisqué par Ferdinand III du Saint-Empire en 1622.

Margrave de Brandebourg-Küstrin (1535-1571)

le margraviat de Brandebourg-Küstrin fut créé selon les lois de succession de la Maison de Hohenzollern, cette principauté échut à la jeune lignée de Brandebourg.

À la mort de Jean Ier, la principauté de Brandebourg-Küstrin fut intégré au margraviat et l'électorat de Brandebourg en 1571.

Margraves de Brandebourg-Schwedt (1688-1788)

De 1688 à 1788, le margraviat de Brandebourg-Schwedt fut une branche de la Maison de Hohenzollern.

Margraves et électeurs de Brandebourg (1417 à 1806)

En 1701, le titre d'électeur de Brandebourg est rattaché au titre de roi de Prusse.

Roi en Prusse (1701-1772) puis de Prusse (1772-1871)

Le , le titre de « roi en Prusse » est reconnu, même si les possessions de la Maison de Hohenzollern se trouvent en dehors des limites du Saint-Empire romain germanique. En 1772, le titre de roi de Prusse est reconnu et les titres de duc de Prusse et d'électeur de Brandebourg lui sont attachés.

En 1871, le royaume de Prusse est intégré à l'Empire allemand.

Prusse (1919)

Empereurs allemands et rois de Prusse (1871-1918)

Guillaume II d'Allemagne

En 1871, l'Empire allemand est proclamé et les titres de rois de Prusse, de duc de Prusse et d'électeur de Brandebourg sont rattachés au titre d'empereur allemand.

Le , Guillaume II abdique, l'empire est aboli et la république proclamée.

La colossale fortune familiale est épargnée par la république de Weimar, qui va même jusqu’à expédier à Guillaume II, en exil aux Pays-Bas, l’intégralité de son argenterie et lui versera à partir de 1924 une rente mensuelle de 50 000 marks, après avoir rendu 97 000 hectares de terres et une douzaine de châteaux à la famille[6]. Celle-ci perd cependant une partie de sa fortune après la Seconde guerre mondiale à la suite de la réforme agraire proclamée par les communistes en Allemagne de l'Est, qui aboutit à la collectivisation des biens des grands propriétaires fonciers. En outre, en raison de leur implication dans le régime nazi, les Hohenzollern perdent leur droit de résidence dans leurs châteaux situés à l’est de l’Elbe[7]. De nos jours, la famille est en conflit avec l’État allemand pour obtenir la restitution des biens dont elle fut expropriée[6]. Elle réclame en particulier son « patrimoine oriental », soit plus de 7 000 œuvres d’art, du mobilier et des objets de représentation, qui furent exposés dans les musées de la RDA et aujourd’hui dans les musées de Berlin et du Brandebourg[7].

Prétendants au trône allemand de 1918 à aujourd'hui

Après la mort de Guillaume II en 1941, les chefs de la maison impériale d'Allemagne et royale de Prusse sont :

Georg Friedrich, Sophie

Le chef de la branche de Brandebourg-Prusse de la maison de Hohenzollern est le prince Philip Kiril de Prusse[8],[9],[10],[11] (né en 1968), qui est pasteur luthérien, dont un des cousins germains est Georges-Frédéric de Prusse (né en 1976), « prince titulaire du royaume de Prusse et de l'Empire allemand », qui revendique également le titre de « prince d'Orange ».

Les châteaux des Hohenzollern

Châteaux construits par des Hohenzollern ou ayant appartenu à des membres de la famille Hohenzollern:

Infographie

Bibliographie

  • Henry Bogdan, Histoire de l'Allemagne, Perrin, coll. « Tempus », , 480 p. (ISBN 978-2-262-02106-1)
  • Jean-Paul Bled, Frédéric le Grand, Fayard, , 639 p. (ISBN 978-2-213-62086-2)
  • Jean-Paul Bled, Histoire de la Prusse, Paris, Fayard, coll. « Litt.Géné. », , 480 p. (ISBN 978-2-213-62678-9)
  • Michel Kerautret, Histoire de la Prusse, Paris, Points, coll. « Histoire », , 512 p. (ISBN 978-2-7578-1780-3)
  • Henry Bogdan, Les Hohenzollern, Paris, Tempus Perrin, coll. « Tempus », , 528 p. (ISBN 978-2-262-04344-5)
  • Christopher Clark et Éric Chédaille (Traduction) (trad. de l'anglais), Histoire de la Prusse, Paris, Tempus Perrin, coll. « Tempus », , 960 p. (ISBN 978-2-262-04746-7)

Notes et références

  1. Prononciation en allemand standard retranscrite selon la norme API.
  2. http://www.angelfire.com/realm/gotha/gotha/hohenzollern.html
  3. http://www.almanachdegotha.org/id16.html
  4. http://genealogy.euweb.cz/hohz/hohenz10.html
  5. (de) Rubricastellanus, le site personnel du comte Karl-Heinz de Rothenburg (né en 1934), un des cousins germains du chef de maison.
  6. « La famille de Guillaume II réclame son héritage », Le Temps, (lire en ligne)
  7. « « Les revendications de la famille Hohenzollern sonnent comme un retour du refoulé de l’histoire allemande » », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  8. (en) By Allan Hall for MailOnline, « Great, great grandson of Kaiser Bill calls for restoration of monarchy in Germany to help spread 'feel good factor' », Daily Mail, (lire en ligne, consulté le ).
  9. http://www.angelfire.com/realm/gotha/gotha/prussia.html
  10. http://www.almanachdegotha.org/id133.html
  11. http://genealogy.euweb.cz/hohz/hohenz6.html

Sources

Lien externe

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