Porte de Brandebourg

La porte de Brandebourg (Brandenburger Tor en allemand), qui se situe à l'entrée de l'ancien Berlin, est un symbole de la ville, mais fut pendant presque trois décennies le symbole de la division de la ville : le monument faisait partie intégrante du mur de Berlin. Elle fut érigée par Carl Gotthard Langhans (1732-1808) pour le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II (1744-1797). Elle fut construite de 1788 à 1791 dans le style néoclassique, en s'inspirant du Propylée de l'Acropole d'Athènes.

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Présentation

Le quadrige de la porte de Brandebourg.
La porte sur un timbre-poste de 1966.

La porte domine la Pariser Platz à l'est qui termine l'avenue Unter den Linden, tandis qu'à l'ouest, la porte s'ouvre sur la Platz des 18. März au-delà de laquelle débute la Straße des 17. Juni.

Elle remplace une porte précédente qui y avait été construite en 1734 au sein du mur d'accise de Berlin. Elle fait 26 mètres de haut, 65,5 mètres de long et a une profondeur de 11 mètres. Elle comprend cinq passages et deux maisonnettes.

En 1793, elle est couronnée du quadrige de Johann Gottfried Schadow (1764-1850) figurant la déesse de la Victoire sur un char tiré par quatre chevaux. Cette statue a été réalisée en cuivre. En 1806, elle est emportée par Napoléon Bonaparte qui veut l'installer à Paris. Après la chute du Premier Empire, le quadrige retourne à Berlin, où il est restauré et agrémenté d'un nouveau symbole de pouvoir (l'aigle prussien). Le quadrige a retrouvé, après bien des débats, son aigle et sa croix de fer, attributs guerriers dessinés par Karl Friedrich Schinkel à la demande du roi Frédéric-Guillaume III.

Sous l'Empire allemand (1871–1918), le Kaiser était le seul à pouvoir passer, dans son véhicule, sous le passage central.

Lors de la bataille de Berlin, des soldats allemands s'étaient postés derrière le quadrige, d'où ils tiraient, et la statue fut gravement endommagée par des tirs de riposte : seuls deux chevaux en réchappèrent . Après la Seconde Guerre mondiale, on fit poser une copie en plâtre. Le , les magistrats de la ville de Berlin décidèrent de reconstruire cette unique ancienne porte de la ville à partir de ce qui était encore debout. La rénovation sera terminée le .

En 1945, lors de la division de la ville, la porte de Brandebourg se situait dans la Zone est. Avec la construction du mur de Berlin, le , celle-ci se retrouva au milieu d'un no man's land gardé par les soldats de la RDA (république démocratique allemande) et ne pouvait donc plus être traversée ni depuis l'est, ni depuis l'ouest[1]. Alors que la vue sur l'édifice à partir de l'avenue Unter den Linden (secteur Est) n'était entravée par aucun dispositif de sécurité (sauf des barrières), la vue à partir du secteur Ouest (Straße des 17. Juni) était gâchée par un mur de béton de près de 3 mètres de hauteur, qui cachait la base du monument aux Berlinois de l'ouest. Lors de leurs venues en visite officielle à Berlin-Ouest, les dirigeants occidentaux (tel que le président Kennedy en juin 1963) avaient pris l'habitude de prononcer des discours devant la porte. Les autorités de la RDA faisaient alors installer des tentures (souvent des drapeaux de l'État est-allemand, ou des étoffes rouges) entre les piliers du monument, afin d'en obstruer la vue aux habitants de Berlin-Est éventuellement trop curieux, et de marquer pour les photographes occidentaux leur contrôle de la zone.

Le quadrige, otage de l'Histoire

Napoléon et la Grande Armée défilant sous la porte de Brandebourg après l'écrasement de la Prusse et de la Saxe aux batailles d'Iéna et d'Auerstaedt en 1806.

La statuaire symbole de Berlin était initialement orientée vers la ville en signe de paix, dont elle incarne le triomphe. Après l'écrasement de la Prusse par les troupes françaises à la bataille d'Iéna en 1806, le quadrige fut descendu de la porte et envoyé par Napoléon à Paris comme butin[2]. Après la victoire des troupes alliées contre Napoléon en 1815, le quadrige a été retrouvé par les troupes du général Blücher encore emballé dans des caisses, et renvoyé à Berlin. La place dénommée le Quarré devint alors Pariser Platz, en référence au traité de Paris, qui scellait la défaite de la France de Napoléon.

Le fait qu'Hitler ait fait tourner le quadrige vers l'ouest, pour exprimer ses désirs de puissance et de conquête, est une légende toujours tenace. Après la Seconde Guerre mondiale, le quadrige détruit avait été restitué, mais sans la Croix de fer ni l'Aigle de Prusse qui trônait au-dessus du quadrige, dans le but de renouer avec les intentions pacifiques originelles, mais lors de sa dernière restauration, après la réunification allemande, le quadrige retrouva finalement les insignes de victoire de la Prusse, et cela en dépit d'une vive polémique.

Les manifestants devant le mur face à la porte de Brandebourg en décembre 1989.

Tous les événements importants de l'histoire de Berlin sont liés à la porte de Brandebourg comme symbole de la ville, mais aussi de l'État. Ainsi, c'est sous la pression de plus de 100 000 personnes que vingt-huit ans après sa construction, le mur fut enfin rouvert au niveau de la porte le .

La porte de Brandebourg est représentée sur les pièces allemandes de 10, 20 et 50 centimes d'euro comme symbole de l'unité retrouvée.

Le , la porte de Brandebourg a été enfin dévoilée lors de joyeuses festivités après vingt-deux mois de rénovation. Auparavant, elle avait été longtemps négligée et elle était régulièrement endommagée pendant les festivités du Nouvel An où de nombreuses personnes y montaient.

Galerie

Dans la culture

Le parc d'attractions Phantasialand, à Brühl, possède un exemplaire de la porte de Brandebourg. Elle se trouve à l'entrée de la partie la plus ancienne du parc et représente une version simplifiée de celle de Berlin.

Les 13 Europe de Vincent Roux, 1990 - La porte de Brandebourg. Exposition à la Fondation Vasarely en 1990.

Notes et références

  1. « Pariser Platz et Porte de Brandebourg », sur Berlin.de (consulté le ).
  2. Dunton, Larkin (1742). The World and Its People. Silver, Burdett. p. 188.

Annexes

Liens externes

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