Calendrier romain tridentin

Pour le calendrier romain général en vigueur en 1962, voir Calendrier romain général 1960 ; pour le calendrier romain général plus récent, voir Calendrier romain général

Le Calendrier romain tridentin est le Calendrier romain général établi par le pape Pie V en appliquant le décret du Concile de Trente, qui avait confié au pape la révision du Missel romain et du Bréviaire romain[1].

Pie V publie sa révision du Bréviaire en 1568[2] et du Missel en 1570[3]. Et il rend obligatoire l'emploi exclusif de ces deux textes tridentins dans toute l'Église latine sauf là où on emploie déjà des textes d'au moins deux siècles d'ancienneté[4].

Différences en relation aux Calendriers romains successifs

Rang des fêtes

Dans le Calendrier romain tridentin (1568/1570), les fêtes des saintes sont classées comme doubles, semi-doubles et simples. Des fêtes doubles les plus importantes sont classées comme doubles de la première ou de la seconde classe.

Le Calendrier romain 1960, une des deux « mises en œuvre de l’unique rite romain » actuellement en vigueur[5], classent diversement les fêtes des saints. Le Calendrier 1960 divise les fêtes en quatre degrés (1re classe, 2e classe, 3e classe, 4e classe).

Déjà en 1602, le pape Clément VIII, dans sa révision du Missel et du Bréviaire tridentins, ajoute une troisième classe de fêtes doubles, celle des doubles majeures. En 1911, le pape Pie X décide que les fêtes doubles qui tombaient à une date occupée par une fête de rang supérieur ne seraient plus transférées à un autre jour mais seraient simplement commémorées dans celles de rang supérieur. En 1955, le pape Pie XII supprime le rang de semi-double : il réduit les célébrations semi-doubles en simples et décrète que les antérieures fêtes simples soient célébrées par une commémoraison dans une autre célébration[6].

PapeDateRang
Pie V1568Double, I classeDouble, II classeDoubleSemi-doubleSimple
Clément VIII1602Double, I classeDouble, II classeDouble majeureDoubleSemi-doubleSimple
Pie XII1955Double, I classeDouble, II classeDouble majeureDoubleSimpleCommémoraison
Jean XXIII1960I classeII classeIII classeCommémoraison

Saints mentionnés

On note l'absence de beaucoup de saints même d'époques antérieures à 1568/1570, par exemple, Patrick d'Irlande, François de Paule, Bernardin de Sienne, Antoine de Padoue, Anne, Joachim, Élisabeth de Hongrie[7]. Toutes ces célébrations se trouvent dans l'actuel Calendrier romain général avec rang de mémoire. Dans le Calendrier romain tridentin, la fête du 8 décembre s'appelle « Conception de la bienheureuse Marie », sans l'adjectif « Immaculée »[3]. Elle a repris l'adjectif « Immaculée » en 1854.

Le Calendrier tridentin n'a que 149 fêtes de rang double ou semi-double (c'est-à-dire sans compter les fêtes de rang simple)[8],[3]

Une étude de 1907 montre le progressif encombrement du Calendrier romain général (au niveau de doubles et semi-doubles) aux dates des révisions du Bréviaire romain en 1568, 1602, 1631 et 1882, jusqu'à l'an 1907[8].

PapeDateDoubles de I classeDoubles de II classeDoubles majeuresDoubles mineuresSemi-doublesTotal
Pie V1568191705360149
Clément VIII16021918164368164
Urbain VIII16311918164578176
Léon XIII188221182412874275
-190723272513372280

En 1955 on réduit les fêtes simples en commémoraisons et les semi-doubles en simples.

Le Calendrier romain général 1960 supprime neuf célébrations, mais contient beaucoup plus que neuf ajoutées après 1907 et plus que deux fois le nombre de célébrations dans le Calendrier tridentin (306 célébrations).

Vigiles

Dans les premières siècles du christianisme il y avait la coutume, dont est témoin Tertullien, de s'assembler la veille des grandes fêtes pour prier et veiller en attendant l'office qu'on faisait le matin de la fête. Récemment on a redonné au terme « vigile » dans la liturgie romaine un sens plus proche au sens primitif[9],[10], mais au temps de Pie V, « une vigile ou veille n'est que le jour qui précède une solennité »[11],[12]. Selon l'opinion de Durand de Mende, pas acceptée par Bergier, il s'y était glissé des abus, et pour ce motif ces veilles furent défendues par un concile tenu en 1322, et à leur place on institua des jeûnes qui dans la période tridentine tenaient le nom de vigiles.[11],[13].

Dans le Calendrier romain tridentin il y a la Vigile pascale et 16 autres vigiles : les jours précédant 8 fêtes d'apôtres, Nativité de Jean-Baptiste, Laurent, Toussaint, Assomption, Noël, Épiphanie, Ascension et Pentecôte. Le pape Léon XIII y ajoute en 1879 l'Immaculée Conception[14].

Dans les Calendriers romains de Pie XII (1955) et de Jean XXIII (1960) le nombre des vigiles est réduit a huit : sept dont la définition est, comme dans le Calendrier romain tridentin, « le jour liturgique qui précède telle fête », plus la Vigile pascale, qui, « n’étant pas un jour liturgique, a une forme qui lui est propre, celle d’une veillée », retour au sens primitif du terme « vigile », qui dans le Calendrier romain de 1969 deviendra le seul sens liturgique[15]. Dans le Calendrier de 1955, la Vigile pascale et celles de Noël et Pentecôte sont classées comme « vigiles privilégiées »; celles de l'Ascension, l'Assomption, Saint Jean-Baptiste, Saints Pierre et Paul et Saint Laurent sont des « vigiles communes ». Des sept vigiles reconnues dans le Calendrier de 1960 comme jours liturgiques, celles de Noël et Pentecôte sont de 1re classe, celles de l'Ascension, l'Assomption, Saint Jean-Baptiste, Saints Pierre et Paul sont de 2e classe, et celle de Saint Laurent est de 3e classe[16].

Octaves

Dans la liturgie romaine on entend par « octave » les huit jours consécutifs de célébration d'une grande fête, y compris le jour même de la fête et le dernier ou huitième, le « jour octave ».

Le calendrier romain tridentin réduit le nombre d'octaves[17], mais en a encore quinze : Noël, Étienne, Jean Évangéliste, Saints Innocents, Épiphanie, Pâques, Ascension, Pentecôte, Fête-Dieu, Nativité de Jean Baptiste, Pierre et Paul, Laurent, Assomption de Marie, Nativité de la Vierge Marie, Toussaint[3].

Le calendrier romain général maintient à 15 le nombre d'octaves jusqu'en 1928, alors que Pie XI y ajoute l'octave de la Fête du Sacré-Cœur[18], mais en 1955 Pie XII les réduit fortement à trois : Noël, Pâques et Pentecôte[19].

Le Calendrier

Le calendrier romain tridentin est publié dans la première édition (1568) du Bréviaire romain tridentin[2], la première édition (1570) du Missel romain tridentin[3] et dans les éditions iuxta typicam apparues dans la même époque, par exemple celle d'Alde le Jeune à Venise en 1574, qui ajoute au 25 décembre l'indication « et commémoraison de sainte Anastasie dans la seconde messe[20]».

Dans le Missel romain tridentin on présente ce calendrier sans distinguer les classes des fêtes « doubles » et sans indiquer le rang des fêtes « simples ». Et on n'indique pas explicitement que dans toutes les fêtes de Saint Pierre on fait commémoraison de Saint Paul, et de Saint Pierre dans toutes les fêtes de Saint Paul[21].

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Articles connexes

Notes et références

  1. Concile de Trente, dernière session : De indice librorum, et catechismo, breviario et missali
  2. Breviarium Romanum ex Decreto Sacrosancti Concilii Tridentini restitutum Apud Paulum Manutium, Roma 1568. Facsimile: Achille Maria Triacca, Breviarium Romanum. Editio princeps (1568), Libreria Editrice Vaticana, Città del Vaticano 1999, (ISBN 978-88-209-2868-1)
  3. Missale Romanum ex Decreto Sacrosancti Concilii Tridentini restitutum Pii V. Pont. Max. editum Apud haeredes Bartholomaei Faletti, Ioannem Varisei et socios, Roma 1570. Facsimile: Manlio Sodi, Antonio Maria Triacca, Missale Romanum. Editio princeps (1570), Libreria Editrice Vaticana, Città del Vaticano 1998, (ISBN 88-209-2547-8).
  4. Par la bulle Quod a nobis pour le Bréviaire et la bulle Quo primum pour le Missel
  5. Motu proprio Summorum Pontificum
  6. Congrégation des rites, "Décret général sur la simplification des rubriques", 20–21 dans Acta Apostolicae Sedis XXXXVII (1955), p. 221
  7. Paul Cavendish, The Tridentine Mass
  8. (en) Herbert Thurston, « Christian Calendar », dans Catholic Encyclopedia, Robert Appleton, (lire en ligne)
  9. Daniel de Reynal, Théologie de la liturgie des heures (Editions Beauchesne, 1978), p. 117
  10. Normes universelles de l'Année liturgique et du Calendrier, 11
  11. Jean-Baptiste-Etienne Pascal, Origines et raison de la liturgie catholique en forme de dictionnaire (J.-P. Migne, 1844), col. 1233
  12. Bréviaire Romain, suivant la réformation du saint Concile de Trente : Les Rubriques générales du Bréviaire (Le Mercier, Paris 1756), p. iv
  13. Encyclopédie de Diderot et d'Alembert : Vigile
  14. Frederick Holweck, "Eve of a Feast" dans Catholic Encyclopedia (Robert Appleton Company 1909)
  15. Code des Rubriques 1960, 28
  16. Code des Rubriques 1960, 29–32
  17. Frank Leslie Cross, Elizabeth A. Livingstone, The Oxford Dictionary of the Christian Church, article "Octave"
  18. Pie XI, encyclique Miserentissimus Redemptor
  19. Acta Apostolicae Sedis XLV (1955), p. 220 : De rubricis ad simpliciorem formam redigendis, tit. II, 11
  20. Missale Romanum ex Decreto Sacrosancti Concilij restitutum et Pii V. Pont. Max. iussu editum (Venetiis MDLXXIIII, Ex Bibliotheca Aldina)
  21. Page 10 de la section Proprium Missarum de Sanctis du Missel
  22. C'est-à-dire les octaves de Saint Jean et des Saints Innocents
  23. Octaves de la Nativité et de Saint Étienne
  24. Octaves de la Nativité, de Saint Étienne et de Saint Jean
  25. Octaves de la Nativité, de Saint Étienne, de Saint Jean et des Saints Innocents
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