Missel romain
Le Missel romain (Missale romanum en latin) est le livre liturgique qui rassemble les textes (ordinaire de la messe, chants, lectures jusqu'en 1969, oraisons, etc.) et les indications rituelles et musicales, nécessaires à la célébration de la messe par le prêtre selon le rite romain.
La constitution des missels au Moyen Âge
Avant le haut Moyen Âge, plusieurs livres sont utilisés pour la célébration de la messe : le sacramentaire – avec la prière eucharistique (le canon), les oraisons et les prières –, l'évangéliaire et l'épistolier pour les lectures ou péricopes de l'Écriture Sainte, et un ou plusieurs livres pour les répons et les chants (graduel ou antiphonaire de la messe). Peu à peu, les manuscrits vont intégrer toutes ces parties en un ou plusieurs livres formant un tout. Ce type d'ouvrage est appelé missale plenum, missel plénier, c'est-à-dire complet.
Avant l'apparition des missels pléniers, les livres liturgiques contenaient de nombreuses variantes selon les régions ecclésiastiques ou les abbayes, notamment dans l'organisation du sanctoral, le choix des pièces chantées ou le calendrier. Cette diversité continue après l'apparition du missel plénier, même si la tendance vers l'unité romaine, lancée dès la période carolingienne, poursuit lentement son œuvre.
Toutefois, à partir du VIIIe siècle, des remaniements du sacramentaire grégorien en Gaule donnent naissance à un sacramentaire romain par excellence, grâce à la Renaissance carolingienne. Ce Sacramentarium Gregorianum Hadrianum devient, avec ses textes de qualité, la base du missel romain actuel ainsi que du chant grégorien.
Les ordres mendiants, dominicains et franciscains, apparus au XIIIe siècle, adaptent le missel aux besoins de leur apostolat itinérant. En 1223, saint François d'Assise demande à sa communauté d'utiliser les textes en usage à la cour de Rome[1].
Les prémices de l'uniformisation romaine
Dans la première moitié du XIIIe siècle, le pape Grégoire IX (1227–1241) pense à étendre à toute l'Église latine l'usage du missel curial, que les franciscains avaient adopté[2],[3], mais cela ne se traduit pas dans les faits. C'est en 1277 que Nicolas III promulgue ce missel pour le diocèse de Rome. Grâce à la diffusion que lui assurent les franciscains, il se répand par capillarité et influence en partie de nombreuses liturgies locales de l'Église latine.
L'invention de l'imprimerie au XVe siècle accélère le processus avec l'impression du missel en usage à Rome. Néanmoins Les autorités ecclésiastiques et les éditeurs locaux maintiennent les habitudes et les particularismes diocésains en introduisant dans le texte imprimé des usages pratiqués depuis le Haut Moyen Âge.
La première édition connue fut réalisée à Milan en 1474, c'est-à-dire à peine 24 ans après l'invention de l'imprimerie et 4 ans après le premier livre imprimé en France. La production de ce livre n'était pas une édition officielle, mais elle a inspiré plusieurs autres éditeurs à publier leurs propres éditions. De 1474 à la publication en 1570 de la première édition officielle, c'est-à-dire publiée à l'initiative du Saint-Siège, près d'un siècle s'est écoulé. Durant cette période au moins 14 autres éditions du missel paraissent : dix à Venise, trois à Paris et une à Lyon[4]. Faute d'un organe de contrôle sur leur qualité, ils ont subi plusieurs modifications de la part des éditeurs, dont certaines ne sont pas négligeables[5]
Le Missel romain tridentin
Le concile de Trente dans sa dernière session du a confié au pape Pie IV d'achever et publier conformement à son jugement et son autorité les travaux des commissions du concile sur la censure des livres, le catéchisme, le missel et le bréviaire[6]. Pie IV a publié le 24 mars 1564 sa révision de l'Index librorum prohibitorum[7]. Son successeur Pie V a publié le Catéchisme du concile de Trente en 1566, le Bréviaire romain le , et finalement le Missel romain le .
Par la bulle Quo primum[8] Pie V promulgue son Missel romain. Il l'impose à l'ensemble de l'Église latine, à l'exception des lieux et des communautés possédant un rite propre depuis plus de deux cents ans. C'est le cas pour les rites lyonnais, mozarabe, ambrosien, dominicain, cartusien et celui de Braga. Ce missel est appelé tridentin, car son titre est Missale Romanum ex decreto Sacrosancti Concilii Tridentini restitutum, Pii V. Pont. Max. iussu editum[9],[10].
De Pie V à Léon XIII
Le , le pape Clément VIII publie une nouvelle édition typique du missel romain tridentin, incorporant quelques modifications et ajouts – fêtes de saint, textes du propre. Dans ce contexte, le mot « typique » indique que le texte est celui de référence à partir duquel les autres éditions doivent être faites. Le titre du Missel romain devient Missale Romanum, ex decreto sacrosancti Concilii Tridentini restitutum, Pii Quinti Pontificis Maximi iussu editum, et Clementi VIII. auctoritate recognitum. Le texte du Canon de la messe reste inchangé, mais on en modifie en plusieurs points les rubriques, notamment en indiquant qu'après la consécration du calice, les mots Haec quotiescumque feceritis, in mei memoriam facietis, que dans la messe de Pie V le prêtre disait pendant qu'il montrait au peuple le calice consacré, sont dits pendant la génuflexion que le prêtre fait avant d'élever le calice[11].
À peine 30 ans plus tard, le , le pape Urbain VIII fait encore une revision du missel, qui en conséquence s'appelle Missale Romanum, ex decreto sacrosancti Concilii Tridentini restitutum, Pii V. iussu editum, et Clementis VIII. primum, nunc denuo Urbani Papae Octavi auctoritate recognitum. Les modifications ne touchent pas le Canon de la messe[12].
Au XVIIe siècle, le rite romain est largement majoritaire dans l'Église catholique, mais les missels se diversifient, en particulier en France et dans les régions avoisinantes. À la fin du siècle, les missels locaux se multiplient, indépendants de l'édition typique romaine, publiés sous l'autorité des évêques, sous l'influence du jansénisme ecclésiastique ou gallicanisme. De nombreux diocèses publient un missel local, inspiré du missel romain, mais avec des modifications, principalement dans le sanctoral, le calendrier, ainsi que la partie sacramentaire : les oraisons et les préfaces.
C'est au milieu du XIXe siècle, par l'influence de Mgr Pierre-Louis Parisis, évêque de Langres, et de Dom Prosper Guéranger, refondateur de Solesmes, ainsi que par les débuts du mouvement liturgique que la France retrouve, non sans peine, une certaine unité liturgique autour du rite romain.
Léon XIII publie, en 1884, une nouvelle édition typique qui prend en compte les évolutions depuis Urbain VIII Missale Romanum ex decreto ss. Concilii Tridentini restitutum, S. Pii V. Pontificis Maximi jussu editum Clementis VIII., Urbani VIII. et Leonis XIII. auctoritate recognitum[13] Celle-ci est reçue sans difficulté dans toute l'Église latine.
Remaniements de Pie X et Pie XII
Le pape Pie X entreprend une nouvelle révision qui sera finalisée le par son successeur Benoît XV : Missale Romanum ex decreto sacrosancti Concilii Tridentini restitutum S. Pii V Pontificis Maximi jussu editum aliorum Pontificum cura recognitum a Pio X reformatum et Ssmi D. N. Benedicti XV auctoritate vulgatum. Cette édition présente les quelques corrections, suppressions et ajouts habituels, mais également des modifications dans les rubriques[14] Ces changements ne sont pas incorporés dans le corps du texte comme à l'habitude, mais forment un nouveau chapitre titré Additiones et variationes in rubricis Missalis[15].
Pie XII opère une profonde revision de certaines parties de la liturgie du rite romain, notamment dans la célébration du triduum pascal. Il abolit la norme du Code de droit canonique, qui défendait d'initier la célébration de la messe plus tard qu'une heure après midi[16], et ordonne que les liturgies du jeudi saint, du vendredi saint et de la vigile pascale soient célébrées, avec de nouveaux textes dans l'après-midi ou le soir[17],[18]. En appliquant une décision du Concile de Trente, le pape Pie V avait qualifié comme un abus, un écart par rapport à l'usage antique de l'Église catholique et aux décrets des Saints Pères, la célébration de la messe tard dans la journée, éventuellement juste avant le coucher du soleil[19]. Pie XII ne publie aucune nouvelle édition typique du Missel romain, mais il permet de substituer les textes antérieurs de la semaine sainte avec les rites restaurés. Certains prêtres refusent encore les réformes de Pie XII et préfèrent employer une antérieure édition du Missel romain[20].
Édition typique de 1962
La sixième et dernière édition typique du Missel romain tridentin (ex decreto ss. Concilii Tridentini restitutum) est celle de l'an 1962, promulguée par le pape Jean XXIII[21]. Elle incorpore les changements faits par le Code des rubriques (1960), qui remplace deux documents qui se trouvaient dans l'édition typique de 1920 : Rubricae generales Missalis et Additiones et variationes in rubricis Missalis. Elle supprime l'adjectif perfidis de la prière Oremus et pro perfidis Judaeis du vendredi saint, et ajoute le nom de saint Joseph au canon de la messe, dont le texte n'avait pas été touché dans les précédentes éditions. En comparaison avec l'édition typique précédente (1920), on note une forte réduction du nombre d'octaves[22] et de vigiles[23] (célébrations liturgiques du jour précédant une grande fête, pas une célébration nocturne, comme la vigile pascale)[24]. Les textes de la Semaine sainte sont ceux de Pie XII, pas ceux de Pie V. Le Dies irae n'est que facultatif dans certaines messes, où précédemment il était obligatoire.
L'édition 1962 inclut les textes concernant la Semaine sainte révisés par Pie XII. Il contient aussi d'autres changements tels comme l'abolition de l'obligation du prêtre célébrant la messe d'accéder à l'autel capite cooperto (la tête couverte), c'est-à-dire, dans le cas du clergé séculier, en portant la barrette[25], et l'omission du Confiteor qu'on récitait avant la distribution de la communion aux fidèles[26].
Utilisation continue de l'édition 1962
Après la publication en 1970 de la prochaine édition typique, qui au lieu de s'appeler ex decreto ss. Concilii Tridentini restitutum se déclare ex decreto sacrosancti Œcumenici Concilii Vaticani II instauratum, on supposait généralement que le missel de 1962 n'avait plus à être utilisé, mais quelques-uns ont refusé d'accepter le nouveau missel et ont continué à utiliser l'édition précédente (de 1962). Le plus connu était Mgr Marcel Lefebvre, fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX). Le pape Jean-Paul II a cherché de les apaiser, en autorisant les s diocésains à permettre à certain groupes d'utiliser l'édition 1962 (tridentine).[27].
En 2007, le pape Benoît XVI, dans une tentative infructueuse de parvenir à un accord avec la FSSPX, déclara dans son motu proprio Summorum Pontificum (2007) que « le Missel romain promulgué par saint Pie V et réédité par le Bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme expression extraordinaire de la même lex orandi, dont la messe de 2002 est la forme ordinaire ou normale. Il affirma que la messe de 1962 « n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé[28]». Il déclara qu'aux messes célébrées sans le peuple tout prêtre de l'Église latine – indépendamment du rite liturgique (romain, ambrosien, cartusien...) dans lequel il célèbre normalement – peut utiliser ou le missel de 1962 ou le missel révisé après la Concile Vatican II[29]. Il déclara qu'aussi aux messes célébrées avec le peuple, là où il existe « un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure », le missel de 1962 peut être utilisé, sans avoir recours à l'évêque, avec l'autorisation du curé ou du recteur de l'église[30].
En 2021 le pape François abroge le Summorum Pontificum. Il déclare que « les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont la seule expression de la lex orandi du rite romain[31]»; et il décrète : « C’est l’évêque diocésain, en tant que modérateur, promoteur et gardien de toute la vie liturgique dans l’Église particulière qui lui est confiée, qui est chargé de régler les célébrations liturgiques dans son propre diocèse. Par conséquent, il est de sa compétence exclusive d’autoriser l’utilisation du Missale Romanum de 1962 dans le diocèse, en suivant les orientations du Siège Apostolique[32]».
Demandes du concile Vatican II
Le concile Vatican II est réuni entre 1962 et 1965 par le pape Jean XXIII. Lors de la deuxième session du concile à l'automne 1963, les pères conciliaires votent la constitution Sacrosanctum concilium sur la liturgie[33].
L'article 4 de la constitution demande que « là où il en est besoin, on révise entièrement [les livres liturgiques] avec prudence dans l'esprit d'une saine tradition et qu'on leur rende une saine vitalité en accord avec les circonstances et les nécessités d'aujourd'hui. » Dans ce but, la réforme devait supprimer les répétitions inutiles (cf. article 34).
L'article 36 stipule que « l'usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins. [...] Toutefois, soit dans la messe, soit dans l'administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l'emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple : on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout dans les lectures et les monitions, dans un certain nombre de prières et de chants, conformément aux normes qui sont établies sur cette matière dans les chapitres suivants, pour chaque cas. Ces normes étant observées, il revient à l’autorité ecclésiastique qui a compétence sur le territoire [...] de statuer si on emploie la langue du pays et de quelle façon »[34]. Il remet à l'autorité ecclésiastique qui a compétence sur le territoire (la conférence épiscopale) la décision sur la mesure dans laquelle on utiliser la langue ou les langues locales[35].
Un des principes directeurs, particulièrement souligné par les applications pastorales postérieures au concile, était de favoriser la participation active de tous les chrétiens. Ainsi, l'article 48 ouvre la partie consacrée à la réforme de la liturgie de la messe et donc du missel : « Aussi l'Église se soucie-t-elle d'obtenir que les fidèles n'assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs étrangers ou muets, mais que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils participent consciemment, pieusement et activement à l'action sacrée, soient formés par la parole de Dieu, se restaurent à la table du Corps du Seigneur, rendent grâce à Dieu. »
L'article 50 résume ainsi les intentions de la réforme : « Le rituel de la messe sera révisé de telle sorte que se manifestent clairement le rôle propre ainsi que la connexion mutuelle de chacune de ses parties, et que soit facilitée la participation pieuse et active des fidèles. Aussi, en gardant fidèlement la substance des rites, on les simplifiera ; on omettra ce qui, au cours des âges, a été redoublé ou a été ajouté sans grande utilité ; on rétablira, selon l'ancienne norme des saints Pères, certaines choses qui ont disparu sous les atteintes du temps, dans la mesure où cela apparaîtra opportun ou nécessaire. »
Dans ces intentions, « l'Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c'est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d'ailleurs, doit occuper la première place. » (article 116).
Missel romain en attendant la première édition non tridentine
La mise en œuvre de la réforme liturgique programmée à Vatican II conduit en 1970 à une nouvelle édition typique du Missel romain. En attendant son apparition on publie, dans des divers pays, des missels provisoires nationaux, autorisés uniquement pour leurs pays respectifs, qui prennent en considération les changements indiqués dans des documents intérimaires du Saint-Siège, comme l'instruction Inter œcumenici du , qui omet le psaume 42 (43) dans les prières au bas de l'autel au début de la messe, et le dernier Évangile (Évangile selon Jean, I,1-14) à la conclusion, fait dire à haute voix l'oraison super oblata, la doxologie finale du Canon de la messe (Per ipsum...) et l'embolisme qui suit le Notre Père, et abrège, en « Corpus Christi, la formule dite par le prêtre en donnant la communion aux fidèles[36]
Ainsi, en France on publie en 1965 ce qu'on appelait Missel Romain latin-français en 3 volumes, appliqué à partir du [37], et en 1966 une nouvelle édition, qui élargit l'emploi de la langue vernaculaire. Elles n'appartiennent pas ni à la série des éditions du Missale Romanum ex decreto sacrosancti Concilii Tridentini restitutum ("Le Missel romain rétabli conformément au décret du sacro-saint concile de Trente"), publiées entre 1579 et 1962, ni aux éditions du Missale Romanum ex decreto sacrosancti oecumenici Concilii Vaticani II instauratum ("Le Missel romain renouvelé conformément au décret du sacro-saint concile œcuménique Vatican II"), dont la première fut publiée en 1970 et celle en usage actuellement en 2002.
Le Missel romain Vatican II
La première édition typique du Missel romain après 1570 qui ne porte plus comme titre Missale romanum ex decreto ss. Concilii Tridentini restitutum a été publiée en 1970 par le pape Paul VI, qui l'a promulguée par la constitution apostolique Missale romanum du . Son titre est Missale Romanum ex decreto sacrosancti oecumenici Concilii Vaticani II instauratum auctoritate Pauli PP. VI promulgatum, et remplace la mention du Concile de Trente par celle du Concile Vatican II.
Parmi les changements introduits dans cette nouvelle édition typique, la constitution apostolique de promulgation mentionne en particulier[38]:
- Au Canon de la messe (qui avec des modifications mineures est conservé sous le nom de « Prière eucharistique I ou Canon romain » on ajoute trois autres Prières eucharistiques et le nombre des préfaces est augmenté.
- « Tout en gardant fidèlement la substance des rites, on les a simplifiés » et on a omis « ceux qui, au cours des âges, ont été redoublés ou ajoutés sans grande utilité ».
- On a « rétabli, selon l'ancienne norme des saints Pères, certaines choses qui avaient disparu sous les atteintes du temps », par exemple l'homélie et la prière universelle.
- La proportion de la Bible lue à la messe a été considérablement augmentée. Avant les réformes de Pie XII (qui a diminué ultérieurement la quantité lue), on lisait à la messe 1 % de l'Ancien Testament et 16,5 % du Nouveau. Depuis 1970, les proportions équivalentes pour les dimanches et les jours de la semaine (en laissant de côté les grandes fêtes) sont 13,5 % de l'Ancien Testament et 71,5 % du Nouveau[39]. Pour rendre cela possible, on a augmenté le nombre de lectures et on a créé un cycle triennal de lectures des dimanches et biennal pour les jours fériaux.
- En outre, la révision a aussi modifié considérablement les autres sections du Missel, comme le Temporal (propre du temps), le Sanctoral (propre des saints), le commun des saints), les messes rituelles et les messes votives. Le nombre de oraisons a été augmenté, soit en puisant des sources liturgiques antiques soit pour répondre à des besoins nouveaux.
Il y a eu deux éditions typiques plus récentes du Missel romain, en 1975 et en 2002, qui n'introduisaient que changements mineurs en relation à l'édition du 1970. Le titre des deux premières éditions est comme déjà indiqué, pendant que la troisième ajoute Ioannis Pauli PP. II cura recognitum[40].
Une réimpression de l'édition de 2002 apparaît en 2008. On y corrige des fautes d'impression et d'autres erreurs de l'édition 2002 (entre eux l'ajout du mot unum au début du symbole des apôtres) ; on exclut du Missel romain les prières eucharistiques pour les enfants (à publier à part) ; et on autorise le remplacement de Ite missa est par une ou l'autre des formules:
- Ite ad Evangelium Domini annuntiandum (Allez porter l’Évangile du Seigneur)
- Ite in pace, glorificando vita vestra Dominum (Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie)
- Ite in pace (Allez en paix)[41],[42].
L'Instruction Liturgiam authenticam de la Congrégation du culte divin, en date du , demanda aux conférences épiscopales la révision complète des traductions en langue vernaculaire, qui devront « traduire fidèlement » le texte latin. Le Saint-Siège devra être associé de manière plus étroite à la préparation de ces textes[43].
La diversité des cultures concernées par certaines langues, comme le français et l'anglais, n'a pas permis de respecter le délai de deux ans imparti par l'instruction. Le nouveau texte anglais n'est employé que depuis , et on est encore en train de préparer la nouvelle traduction pour les pays francophones[44][Passage à actualiser].
Les futures éditions du Missel romain devront prendre en considération des changements comme celui introduit en 2016 par le décret de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements sur demande du pape François, modifiant la cérémonie du lavement des pieds dans le rite romain. Le lavement des pieds jusque-là réservé à des hommes est étendu aussi à des femmes, « de manière à ce que (sic) les pasteurs puissent choisir un petit groupe de fidèles qui représentent la variété et l’unité de chaque portion du peuple de Dieu. Ce petit groupe peut être composé d’hommes et de femmes et, comme il convient, de jeunes et d’anciens, de personnes en santé ou malades, de clercs, de consacrés et de laïcs[45]».
Notes et références
- De même, le rite dominicain se met progressivement en place entre 1217 et les années 1260 environ. Les frères commencent par adopter les liturgies des diocèses dans lesquels ils se trouvent. Au fil des chapitres généraux, une liturgie commune propre se met en place. Dans le troisième quart du XIIIe siècle, sous la motion d'Humbert de Romans, maître général, les dominicains mettent sur pied une commission qui fixe définitivement les textes de la liturgie de l'ordre à partir d'éléments empruntés à diverses liturgies locales (Curie, Sarum, Cîteaux, Paris, etc.) et en particulier au diocèse de Rome ; elle sera finalement sanctionnée par une approbation pontificale qui mettra fin aux dissensions internes. Cf Léonard E. Boyle o.p. (†), Pierre-Marie Gy o.p., Aux origines de la liturgie dominicaine : le manuscrit Santa Sabina XIV L 1, Paris, 2004.
- J. M. Pierce, "Missal, Roman" en New Catholic Encyclopedia
- S. J. P. Van Dijk, "The authentic missal of the Papal Chapel" en Scriptorium, Année 1960, 14-2 pp. 257-314
- Manlio Sodi et Achille Maria Triacca, Missale Romanum : Editio Princeps (1570) (Libreria Editrice Vaticana 1998), p. XV
- Łukasz Celiński, "Per una rilettura della storia della formazione e dello sviluppo del Messale Romano. Il caso del Messale di Clemente V." en Ecclesia Orans 33 (2016) 383-404 (p. 15 de l'extrait)
- Sacrosancta Synodus [...] praecipit ut quidquid ab illis praestitum est sanctissimo Romano Pontifici exhibeatur ut eius iudicio atque auctoritate terminetur et evulgetur. Idem quae de catechismo a patribus quibus illud mandatum fuerat et de Missali et breviario fieri mandat (Concilium Tridentinum - Canones et Decreta).
- Constitution Dominici gregis, dans Bullarum diplomatum et privilegiorum Taurinensis editio, tome VII, Turin, 1862, pp. 281-282.
- Le texte de la bulle Quo primum
- Manlio Sodi, Achille Maria Triacca, Missale Romanum: Editio Princeps (1570), Libreria Editrice Vaticana, 1988 (ISBN 978-88-209-2547-5)
- Missale Romanum (Venise 1574)
- Missale Romanum, édition typique de 1604
- Missale Romanum (Paris 1636)
- Ratisbonne, New York et Concinnati 1870
- [PDF]Henri Vinck, "Pie X et les réformes liturgiques de 1911-1914. Psautier, bréviaire, calendrier et rubriques'dans Liturgiewissenschaftlichen Quellen und Forschungen 102, Aschendorf: Münster. (ISBN 978-3-40211266-3)
- une réimpression en 2004 change en plusieurs points, et pas uniquement en considération de la canonisation de Pie X, la page de titre.
- Code de droit canonique (1917), canon 821
- Décret général sur la réforme de la liturgie de la semaine sainte Maxima redemptionis du 16 novembre 1955
- La réforme de la Semaine Sainte de 1955 – Présentation générale
- Bulle Ad cuius notitiam du 29 mars 1566, dans Bullarium Romanum (1745), tomus IV, pars II, p. 283
- Le Missel d'autel antérieur à 1955 est enfin réimprimé !
- [PDF] On ne mentionne plus dans le titre les noms des papes qui ont fait les successives révisions du missel de Pie V : Missale Romanum ex decreto ss. Concilii Tridentini restitutum Summorum Pontificum cura recognitum (Missale Romanum 1962
- Les fêtes qui perdent les octaves sont Épiphanie, Fête-Dieu, Ascension, Sacré-Cœur, Immaculée Conception, Assomption de Marie, Jean le Baptiste, Pierre et Paul, Toussaint, Nativité, Étienne, Jean l'Évangéliste, Les Innocents, Anniversaire de la dédicace de l'église
- Les vigiles abolies sont celles des fêtes Épiphanie, Matthias, Jacques, Barthélemy, Matthieu, Toussaint, Andrée, Immaculée Conception, Thomas, mais Laurent conserve sa vigile.
- Code des Rubriques 1960
- Ritus servandus in celebratione Missae, II, 1 : comparer [PDF] l'édition 1962 avec l'édition 1920 ou même la première édition typique de saint Pie V en 1570 (Manlio Sodi, Achille Maria Triacca, Missale Romanum: Editio Princeps (1570), Libreria Editrice Vaticana ,1988 (ISBN 978-88-209-2547-5)
- Ritus servandus in celebratione Missae, X, 6 : comparer l'édition 1962 avec l'édition 1920.
- Vois Quattuor abhinc annos (1984) et Ecclesia Dei (1988)]
- [http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/letters/2007/documents/hf_ben-xvi_let_20070707_lettera-vescovi.html Lettre de Benoît XVI qui accompagnait le motu proprio Summorum Pontificum
- Motu proprio Summorum Pontificum, art. 2
- Motu proprio Summorum Pontificum, art. 5
- Traditionis custodes, art. 1
- Traditionis custodes, art. 2
- Voir le texte complet Sacrosanctum concilium
- § 36 de Sacrosanctum Concilium
- § 36.3 de Sacrosanctum Concilium
- Instruction Inter œcumenici, 48–60
- Directives pratiques de la Commission Épiscopale de Liturgie
- [PDF] Constitution apostolique Missale romanum
- Felix Just, Lectionary Statistics
- Missale Romanum 2002
- Le Saint-Siège approuve trois alternatives au « Allez dans la paix du Christ » (ZENIT, 16 octobre 2008
- [PDF] « Supplément au missel romain de 2008 »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Texte en français de Liturgiam authenticam sur le site du Saint-Siège : http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/ccdds/documents/rc_con_ccdds_doc_20010507_liturgiam-authenticam_fr.html
- Ruggero Gambacurta-Scopello, "Les dessous de la nouvelle traduction du Missel" dans Le Monde du 29 janvier 2014
- Robert Sarah et Arthur Roche, « Décret In Missa in Cena Domini », (consulté le )
Voir aussi
Liens externes
- Le texte du motu proprio Summorum Pontificum en français sur le site du Vatican
- La lettre du pape aux évêques au sujet du motu proprio Summorum Pontificum
- La présentation du motu proprio Summorum Pontificum sur le site de la Conférence des évêques de France
- "L'Église ne revient pas en arrière", interview de Mgr Robert Le Gall (24.09.2007), président de la Commission de Liturgie de la Conférence des évêques de France, membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements sur Summorum Pontificum
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