Grégoire IX

Grégoire IX, né Ugolino de Anagni ou Hugolin d'Anagni, parfois aussi appelé Ugolino dei Conti di Segni ou Hugo dit Hugolin des comtes de Segni (c. 1145 – ), fut le 178e pape de l’Église catholique de 1227 à 1241, après avoir été évêque d'Ostie de 1206 à 1227. Successeur du pape Honorius III, il hérite des traditions de Grégoire VII et de son cousin Innocent III. Son pontificat est marqué par un intense travail de codification, la création de l'Inquisition, ainsi que par des conflits avec l'empereur du Saint-Empire et avec les rois de France et d'Angleterre, mais aussi avec la population de Rome.

Pour les articles homonymes, voir Hugolin.

Grégoire IX

Grégoire IX représenté sur un manuscrit médiéval. Vers 1270. Bibliothèque universitaire de Salzbourg.
Biographie
Nom de naissance Ugolino di Conti
Naissance c. 1145
Anagni
Ordre religieux Ordre des Frères mineurs
Décès
Rome
Pape de l’Église catholique
Élection au pontificat
Intronisation
Fin du pontificat
(14 ans, 5 mois et 3 jours)

.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Histoire et tradition

Grégoire IX puis Innocent IV reprennent les théories théocratiques d’Innocent III, son cousin, justifiant la souveraineté absolue du pape par la fausse donation de Constantin, le transfert du pouvoir impérial d’Orient vers l’Occident, la consécration par laquelle seul le pape fait l’empereur, ou encore la théorie des deux glaives.

L'un des premiers actes du pape Grégoire IX fut de suspendre l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, pour son retard à entreprendre la sixième croisade. La suspension fut suivie par la première excommunication prononcée en 1227 en la cathédrale d'Anagni[1] et des menaces de déposition après que Frédéric II se fut plaint de ce traitement auprès des autres souverains. L'empereur tenta une invasion des États pontificaux en 1228 mais elle échoua et il fut contraint d'implorer l'absolution ainsi que la levée de l'excommunication.

Le , Grégoire IX publia la bulle Parens Scientiarum Universitas, qui traite des privilèges et des interdits concernant les universitaires.

Les Romains se soulevèrent contre le pape après cette période et il dut s'exiler à Anagni et demander l'aide de Frédéric II contre les citoyens de la Ville éternelle en 1232.

Une lettre du pape Grégoire IX du , permet de préciser les abbayes : diocèses de : Bourges (abbaye Saint-Satur et abbaye Saint-Ambroix), Sens (abbaye du Jard), Meaux (Abbaye de Juilly), Arras (abbaye Notre-Dame d'Eaucourt), Orléans (abbaye Saint-Euverte d'Orléans), Senlis (Oise) (abbaye Saint-Vincent et abbaye de la Victoire), Noyon (Abbaye Saint-Barthélémy), Rouen (abbaye Notre-Dame d'Eu), Cambrai (abbaye Notre-Dame de Cantimpré), mais aussi à Sancerre, en Italie, au Danemark et même en Angleterre[2].

Les hostilités entre l'Empereur et le pape reprirent ensuite et le Pape renouvela une excommunication en 1239, ce qui déclencha une nouvelle guerre dont Grégoire IX ne vit pas la fin puisqu'il mourut le .

Le pape, qui avait été un avocat érudit, fit réunir en 1234 la Nova Compilatio Decretalium (Nouvelle compilation des décrétales). C'est également lui qui organisa la canonisation de sainte Élisabeth de Hongrie, Dominique de Guzmán, Antoine de Padoue, et François d'Assise, qu'il avait personnellement connus. Enfin, il institua l'Inquisition en 1231, et en confia l'exécution aux frères mendiants (franciscains et dominicains). Ainsi, il enleva au pouvoir laïque le pouvoir doctrinal de juger, mais faute d'effectifs suffisant, l'Inquisition devra s'appuyer sur les princes locaux, qui trouveront les moyens de renforcer leurs pouvoirs[3]. À la demande de son inquisiteur exerçant en Allemagne Conrad de Marbourg, il édicta en 1233 la première bulle de l’histoire contre les sorcières[réf. nécessaire], Vox in Rama en décrivant le sabbat des sorciers et leur culte du diable[4]. Parmi ses nombreuses particularités, cette bulle considère le chat, comme le crapaud, comme une incarnation du Diable[5][réf. nécessaire].

À l'occasion d'émeutes en France, « Grégoire IX est contraint de protéger les Juifs de France par la bulle Etsi judaeocum[6],[7] », mais par une autre bulle de 1239, Si vera sunt, il ordonne la saisie et l'examen de la littérature juive, préludant aux autodafés de grandes quantités de Talmud entre les XIIIe et XVIe siècles[8] (référence partisane et argumentation insuffisante) ; antérieurement il avait accordé aux Croisés contre Albi un moratoire sur leurs dettes à des Juifs, et il est intervenu plusieurs fois contre les Juifs de Hongrie, Castille, Portugal, réactivant des décrets discriminatoires contre eux[9],[7]. (les références systématiques à la Jewish Virtual Library plutôt qu’aux archives désormais en libre accès du Vatican pour traiter des questions complexes pontificales ne relèvent-t-elles pas d’une forme de prosélytisme ?)

Bulles

(liste non exhaustive)

  • 1227 - bulle du , signée de treize cardinaux, et faisant défense à quiconque de troubler la paix des moines de la chartreuse Notre-Dame d'Apponay, sous peine d'excommunication et d'être déchus de toutes charges, dignités, etc.[10]
  • 1231 - Parens Scientiarum Universitas, privilèges et interdits concernant les universitaires.
  • 1233 - Vox in Rama, première bulle contre la sorcellerie.
  • 1234 - Rex pacificus (promulgation du Liber extra ou Liber decretalium, second élément, après le Décret de Gratien, du Corpus iuris canonici). pensant les monastères de l'ordre de Cîteaux de payer aucune redevance sous prétexte de patronage, advocatie, ou garde-gardienne, et défend aux évêques de se mêler des élections, installations, punitions, dépositions, des abbés et abbesses[11]
  • 1236 - bulle avec sceau accordant dérogation concernant les offices à l'abbaye de Saint-Martin d'Autun (Archives municipales d'Autun)[12].

Dans la littérature

Il est identifié à Avis Ostiensis dans la prophétie de saint Malachie.

Dans les beaux-arts

Auprès du palais du Vatican, une œuvre de Raphaël se consacrait au pape Grégoire IX. Il s'agit de la Remise des Décrétales dans la chambre de la Signature.

Les Vertus cardinales et théologales (1511) du palais du Vatican.
Les Vertus cardinales et théologales (1511) du palais du Vatican. 
En détail : approbation du pape Grégoire IX recevant les Décrétales de Raymond de Penyafort.
En détail : approbation du pape Grégoire IX recevant les Décrétales de Raymond de Penyafort. 
Decretales publiées en 1582.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  • Stéphane Muzelle, 100 fiches d'histoire du Moyen Âge. Paris : Bréal, 2004, p. 138.
  1. Entre gloire curiale et vie commune : le chapitre cathédral d'Anagni au XIIIe siècle, Pascal Montaubin, Mélanges de l'École française de Rome, no 109-2, 1997, p. 303-442.
  2. Citée dans André Vauchez et Cécile Caby (Dir.), L'histoire des moines, chanoines et religieux au Moyen Âge, Brépols, 2003, p. 226.
  3. référence, citation ou lien.
  4. Colette Arnould, Histoire de la sorcellerie, Tallandier, , 494 p. (ISBN 978-2-84734-565-0 et 2-84734-565-5), p. 27.
  5. Colette Arnould, Histoire de la sorcellerie en Occident, Tallandier, , p. 170.
  6. Alain Peyrefitte, La Société de confiance (en ligne).
  7. (en)JewishVirtualLibrary en ligne.
  8. (en) Bulles papales sur Jewish Virtual Library.
  9. (en) Encyclopaedia Judaica, vol. 8, p. 85.
  10. Abbé Jacques-François Baudiau, Le Morvand, Nevers, 1865 ; 3e éd. Guénégaud, Paris, 1965, 3 vol., t. I, p. 466.
  11. Berthault, l'Abbaye du Pont-aux-Dames, Paris-Meaux, 1878, p.111.
  12. Citée dans les notes de la Charte 87 du Cartulaire de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun.
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