Sabbat (sorcellerie)

On dénomme sabbat les assemblées nocturnes de sorcières, lesquelles donnent/donnaient lieu à des banquets, des cérémonies païennes[1].

Pour les articles homonymes, voir Sabbat et Le Sabbat des sorcières.

Sabbat de sorcières.
Chronique de Johann Jakob Wick (XVIe siècle).

Définition

Confusion

Comparaison des représentations d'une sorcière "contemporaine" à gauche et de Juifs allemands (portant le Judenhut) imposé au Moyen Age, à droite.

Il ne faut pas confondre le « sabbat des sorcières » qui est une institution légendaire, avec le mot S(h)abbat ou Chabbath (dans le judaïsme) ou avec le sabbat (dans le christianisme) qui est le septième jour de la semaine, temps de prière et de repos[2] traditionnels religieux pour les Juifs de tout temps ou pour les chrétiens fidèles au christianisme primitif[3],[1].

Le sabbat (des sorcières) n'est pas non plus synonyme de messe noire ; celle-ci (mentionnée plus tardivement dans les sources) n'étant parfois qu'un moment de ce « sabbat », et davantage un rite d'inversion intentionnellement mystique et sacrilège.

Étymologie

Le Sabbat des sorcières, H. Baldung Grien, 1508-10, reprenant des attributs prêtés aussi aux Juifs[4]

Pour l'historien Pierre-François Fournier, le terme sabat est attesté par son dérivé sabateis employé dans le poème intitulé La Vengeance Raguidel, écrit probablement au début du XIIIe siècle, avec le sens de « grand tapage », et se réfère aux réunions d'hérétiques ensavatés ou ensabatés, c'est-dire celles des Vaudois mais à une époque où la notion de cérémonie nocturne de sorciers n'existe pas encore.

Le mot sab(b)at provient de l'hébreu שבת shābbath, « sabbat », dérivant du verbe shābath signifiant « s'arrêter, se reposer » (cf. Gen. 2, 2-3), passé ensuite au grec σ α ́ β β α τ ο ν puis au latin sabbatum[1].

À partir de 1438 seulement, on commence à reprocher aux « sorciers » de se réunir nuitamment et de commettre toute sorte de crimes, jusqu'à une messe à rebours. Le terme poursuit son évolution sémantique et désigne les rites de diverses sectes ou religions étrangères au catholicisme comme ceux des vauderies (voir la vauderie d'Arras en 1459-61) et celle de la Synagogue.

Poursuivant sa dégradation sémantique[1], le mot sabat (identique au mot hébreu) apparaît d'abord en 1453[5] puis sabbat en 1475, et continuera à être employé sous cette forme et exclusivement, avec une référence au shabath des Juifs, avec toujours l'idée de tapage et de désordre. L'hésitation étymologique porte donc sur une origine vaudoise passant ensuite au judaïsme ou sur une origine double, vaudoise au XIIIe siècle et juive au XVe siècle[6].

Au Moyen Âge, certains textes chrétiens de démonologie vont donc jusqu'à qualifier le sabbat des sorcières de « synagogue des sorcières » ou de « synagogue du diable » (ou inversement), en s'inspirant abusivement et de façon malveillante de l'expression évangélique « Synagogue de Satan » issu de l'Apocalypse (II, 9 ; III, 9), sans doute à cause de cette origine analogique entre les deux termes (sabbath des Juifs et sabbat des sorcières), mais aussi parce que les rites et usages juifs étaient alors considérés « comme la quintessence de la perversion »[7] du fait de l'antijudaïsme (antisémitisme d'alors) - Juifs et sorcières montrant d'ailleurs des attributs similaires dans l'iconographie et la littérature médiévales[4],[3]. Le mot paraît donc être un emploi figuré ou étendu, abusif et malveillant[1] de shabbat, fête hebdomadaire des Juifs (anciens et contemporains), fantasmée par les catholiques, par analogie antisémite pour désigner ou dénigrer une fête ou une réunion étrange et méprisable pour eux. « Que la sorcellerie puisse être comparée à la transgression du Shabbat − (à l'opposé de ceux qui appelèrent délicatement « Shabbat » les rendez-vous des sorcières !) − est assez remarquable. »

Emmanuel Levinas[8]

Autres

Plusieurs chercheurs voient dans le mot sabbat un dérivé de Dionysus sabazius (Σαβάζιος) (dieu thraco-grec de la bière et du vin)[9],[10]. Emmanuel d'Hooghvorst précise à ce sujet : « Quant au baiser in cauda dorsi, rappelons qu’il faisait aussi partie du rituel d’initiation des Templiers et que sa signification se rapporte également aux mystères anciens qui ont survécu si longtemps en Europe chrétienne, dans une clandestinité populaire »[11].

D'autres font venir le mot de sabae (chèvre) ; d'autres encore, comme la linguiste et anthropologue Margaret Murray, du verbe esbattre[12],[13] dont la racine (esbat : coup, agitation, divertissement) est commune aux langues romanes. Dans certains textes, le « sabbat » est effectivement appelé esbat[5].

Historique

« Sabbat de sorcières », gravure, 1909

Dans l'Antiquité romaine, rappelle l'historien Jean-Michel Sallmann, la strix était une créature cruelle qui volait la nuit pour dévorer les enfants et pomper les forces des adultes[14].

La première mention de femmes volant la nuit derrière Vénus ou Diane date de 906, dans le Canon Episcopi[15].

Entre 1250 et 1350, de nombreux débats se sont déroulés sur la nature des démons.

Le procès des Templiers, en 1307, donne reconnaissance à l'idée que certains adorent une idole à tête animale et le corps couvert de la graisse d'un nouveau-né. Ou alors ces sacrilèges adoreraient un chat noir[réf. nécessaire].

En 1324-1325, à Kilkenny en Irlande, l'évêque de Ledreda intente un procès à Lady Kyteler, qu'il accuse de posséder un démon privé avec lequel elle a des relations sexuelles et qui lui permet d'ensorceler ses ennemis.

La bulle Super illius specula (1326) du pape Jean XXII assimile la magie rituelle à une hérésie.

« À la fin du XIVe siècle, deux femmes de Milan sont accusées de chevaucher des animaux, la nuit, de les dévorer, puis de les ressusciter. Elles sont aussi accusées d'entretenir des relations sexuelles avec un démon. C'est le premier cas avéré d'une collision entre plusieurs de ces croyances : celles des dames de la nuit et celle de la sorcière cannibale »

 Jean-Michel Sallmann[réf. nécessaire]

Au Haut Moyen-Âge, les réunions nocturnes semblent nommées bonesozes, « bonnes choses » ou en italien bensozia[16], et le dominicain Étienne de Bourbon les décrit encore au XIIIe siècle comme des bone res (bonnes choses) où l'on se joint à Diane[17]. Après les mentions de vaudoisies, l'Inquisition espagnole utilise au milieu du XVe siècle, par exemple sous la plume du franciscain Alfonso de Espina (en) (Fortalitium fidei[18], Valladolid, 1459), le terme de « sabbat », par homonymie teintée d'antisémitisme avec Shabbat (selon le même procédé que le terme Cabale).

Enluminure représentant le vol de deux sorcières sur un balai et un bâton.
Martin Le Franc, Le Champion des dames, XVe siècle.

Le stéréotype du sabbat (de sorcières) se forme vers 1400-1430 dans les Alpes, plus précisément en Valais et les diocèses de Sion et de Lausanne[19]. Sallmann énonce ainsi les séquences[14] : il y a des sorciers et des sorcières, ils s'enduisent le corps d'un onguent fait de chair d'enfants sacrifiés rituellement, ils volent dans les airs vite et loin à cheval sur des animaux ou des balais, ils se rassemblent alors dans un lieu écarté, ils participent là à une cérémonie présidée par le Diable qui est représenté par un bouc, ils adorent le Démon et lui baisent l'anus[20] (osculum infame), ils renient la foi chrétienne, ils piétinent les insignes du christianisme, la cérémonie se termine par une orgie générale où les sorciers s'accouplent avec des démons succubes et les sorcières avec des démons incubes. Suit un grand festin au cours duquel sont dévorés des enfants préalablement mis à mort rituellement.

Les prédications de Bernardin de Sienne, en Italie du Nord, vers 1420, ont joué un rôle quant au mythe du « sabbat ». Il avait inauguré le bûcher des vanités où sont brûlés les objets qui poussent au péché, spécialement ceux qui touchent à la vanité, comme les miroirs, les cosmétiques, les robes richement travaillées, les bijoux, les instruments de musique, mais aussi les livres immoraux, les chansons non religieuses, les images licencieuses.

L'une des première chasse aux sorcières attestée par la documentation, se déroule dans le canton du Valais à la fin des années 1420 et au début des années 1430[21].

Un premier essai de théorisation du sabbat et du vol des sorcières est rédigé par un auteur anonyme entre 1430 et 1440, intitulé Errores Gazariorum[22].

En 1437, Johannes Nider, au livre V de son Formicarius (la Fourmilière), mentionne les vols nocturnes de sorcières et les onguents dont leur corps est enduit, l'adoration du Diable.

Au XVe siècle, Jacques Du Clercq[23] donne l'une des premières descriptions en français du sabbat (des sorcières), qu'il attribue aux Vaudois :

« Alors l'inquisiteur déclara que les ci-dessus nommés avaient été en vauderie [sabbat], en la manière qui suit : Quand ils voulaient aller en vauderie, ils s'enduisaient d'un onguent que le diable leur avait donné ; ils en frottaient une verge de bois bien petite, et des palmes en leurs mains ; mettaient cette vergette entre leurs jambes, s'envolaient où ils voulaient, et le diable les portait au lieu où ils devaient faire ladite assemblée… »

Martin le Franc, dans le Champion des Dames écrit entre 1441 et 1442, propose également une description précoce du sabbat des sorcières, en français.

Vues du sabbat, par Johannes Praetorius, 1668

En 1486-1487, deux dominicain rhénans, Jacob Sprenger et l'inquisiteur Henry Institoris (Krämer), dans le Malleus maleficarum (Le Marteau des sorcières)[24], soutiennent la thèse du complot sataniste et de la secte des sorciers. La sorcellerie recrute surtout parmi les femmes. Les sorcières effectuent des vols nocturnes, elles rendent hommage au diable, il y a accouplement avec des démons (incubes), anthropophagie. 30 000 exemplaires de ce manuel sont mis en circulation jusqu'à la dernière édition en 1669.

« Par des démons pareils, les actes sexuels de l'impureté la plus honteuse sont commis, non pour le plaisir mais pour l'infection du corps et de l'âme de ceux dont ils se font incubes et succubes. Ensuite au terme d'un acte pareil, conception et génération parfaites peuvent être réalisées par des femmes : ils peuvent à l'endroit requis du ventre de la femme approcher la semence humaine de la matière préparée pour elle. Tout comme ils peuvent recueillir des semences d'autres choses pour d'autres effets. Dans de telles générations, ce qu'on attribue au démon, c'est seulement le mouvement local et non la génération elle-même, dont le principe n'est pas la puissance du démon ou du corps par lui assumé, mais la puissance de celui de qui est la semence. D'où l'engendré est fils non du démon mais d'un homme. (...) Un démon succube prend la semence d'un homme scélérat, un démon proprement délégué près de cet homme et qui ne voudra pas se faire l'incube d'une sorcière. Il donne cette semence à un autre démon détaché près d'une femme, une sorcière ; et celui-ci, sous une constellation qui lui est favorable pour produire quelqu'un ou quelqu'une capable de maléfices, se fait l'incube d'une sorcière. »

En 1489, Ulrich Molitor, dans son De Lamiis et Pythonicis Mulieribus (Des sorcières et des devins femmes), nie les incubes : « Il ne me paraît pas possible que le diable, agissant comme succube avec un homme puisse recueillir des germes et les transmettre ensuite, comme incube, à une femme. » Il attribue le phénomène de sorcellerie à l'imagination.

En 1563, Johann Wier, médecin à la cour de Clèves, tient les sorcières pour de pauvres femmes mélancoliques[25], ce que Montaigne sous-entend aussi dans la réédition de ses essais de 1588 ; il conseille de soigner ces femmes à l'ellébore comme des folles[26].

Les « sabbats ruraux » disparaitront peu à peu (tout au moins des sources écrites) avec l'atténuation des chasses aux sorcières. Il est fait mention de quelques « sabbats » en milieu urbain, dans le cadre d'un satanisme théïste, par exemple dans les confessions de la « sorcière » sœur Magdeleine Bavent au XVIIe siècle[27],[28]. « La sorcellerie était fort pratiquée dans la contrée (...) on y faisait beaucoup le sabbat. Les sorcières y allaient (...) sur un manche à balai ou changées en poules noires. » - Anatole France, 1892[29]

Le lieu

« Sabbat de sorcière sur le mont de Brocken », (de) Michael Herr, 1650

Selon la tradition, les contes, les légendes, le « sabbat des sorcières » est célébré dans une clairière, une lande, à un carrefour, de nuit dans un endroit désert, près d’une source ou d'une fontaine, ou en un lieu offrant une particularité topographique, tel qu’un sommet de colline, un rocher ou un amas de pierres, ou encore un lieu connu depuis la préhistoire, comme un dolmen, ou simplement un grand arbre séculaire, toujours dans la nature et en contact avec elle[30].

Le démonologue Henry Boguet, ainsi que Pierre de Lancre[31],[32] au début du XVIIe siècle, mentionne encore que les officiants dansent une ronde en se tournant le dos[33],[34]. Jules Michelet cite aussi la ronde de sabbat dans le chapitre 11[35] de La Sorcière. La présence du sabbat dans un carrefour est issue d'une très ancienne tradition, restée particulièrement vivace dans les carrois (carrefour) berrichons.

Les dates

Le sabbat (des sorcières) n’a pas particulièrement lieu le samedi mais plutôt à la veille des fêtes chrétiennes. Dans la tradition la plus ancienne, il semble même qu’il ait eu lieu plutôt dans la nuit du jeudi au vendredi. Les solstices ou les équinoxes sont des dates importantes, comme le 2 février (correspondant à la chandeleur), le 1er mai ou le 1er novembre. Avec les débuts de l’agriculture se développent les cultes agraires liés à la fertilité, qui perdureront durant toute l’antiquité et nous sont assez bien connus. Les fêtes en l’honneur de Dionysos, les Bacchanales (voir aussi : Bacchantes), les lupercales sont en quelque sorte autant de prototypes antiques de ce que sera le sabbat (des sorcières), ou plutôt l'esba, du Moyen Âge. L’on y arrive alors avant minuit pour partir à l’aube.

Des démonologues tels Jean Bodin[36] pensent que le moment privilégié était entre lundi et mardi, moment le plus « saturnien » d'après Abraham Aben Esra[33].

La cérémonie

Au Moyen Âge, on y vient pour s’échanger les recettes de toute une pharmacopée traditionnelle, onguents, potions, confectionnés avec des simples végétaux ou des organes d’animaux, y apprendre les incantations nécessaires au bon fonctionnement des remèdes, ceci pour ce qui est des réunions, plus particulièrement liées au « culte de Diane » hérité de l’antiquité, fréquentées par une société essentiellement féminine structurée selon des critères égalitaires et matriarcaux où le savoir se transmettait de mère en fille, de génération en génération, de sorcière « initiée » à « adepte » nouvelle recrue[réf. nécessaire].

S’y rendent des femmes habiles en leur art, entreprenantes et vivant de leur commerce, fileuses et tisserandes ; et la quenouille, le fuseau apparaissent dans les contes de fées des veillées. Leurs groupes forment alors sans aucun doute des réseaux solidaires.

À partir du moment où les grandes hérésies apparaissent, le « sabbat » et ses pratiques cultuelles païennes peuvent être génériquement qualifiés de sorcellerie. Cette pratique, tolérée par le christianisme conquérant mais pas encore enracinée en profondeur dans la société rurale (le christianisme ne s’y étant pas implanté du jour au lendemain et le nord de l’Europe et les pays slaves n'ayant guère été christianisés avant l’an mille), va être perçue comme une forme d’hérésie et combattue comme telle au fur et à mesure que les participants vont devenir plus nombreux. Or, ils vont le devenir, et le sabbat (des sorcières) va drainer, du fond des campagnes, les déshérités de tout poil et de toutes origines, les mécontents et les malheureux, les « déçus de la religion officielle »[réf. souhaitée], par le biais du bouche-à-oreille.

Il s’agit alors plutôt d’un festin où les drogues et la boisson ont certainement leur rôle (il suffit de penser au champignon rouge à pois blancs qu’est l’Amanita muscaria, présent dans l’iconographie des fables). On vient dès lors au « sabbat » pour oublier des conditions de vie difficiles, pour manger à satiété et faire la fête. Et si le « diable » y fait son apparition, masqué comme il se doit, pour y mener la danse, c’est bien souvent à un rebelle contre l’ordre établi qu’il fait penser. Dans les procès-verbaux des tribunaux de l’Inquisition, il est généralement décrit comme affable et débonnaire, et non pas comme un criminel sanguinaire[réf. nécessaire]. « Parle-t-on des sorciers ? Du sabbat ? (...). Ma grand'mère disait que sa mère les avait vues aller au sabbat et qu'il y avait plein de petites épingles. » - Maurice Barrès, 1907[37]

Signalons également le sabbat des chats, tradition présente dans le centre et l'ouest de la France, où les chats du voisinage répondaient à l'appel du Diable pour une cérémonie de sorcellerie animale, à l'instar du sabbat des sorciers.

Repas et danses durant le sabbat. D'après Bartholomaeus Spranger, XVIIIe s.

La danse

La danse est en effet un aspect récurrent  et central peut-être  de ces réunions clandestines, rurales et populaires[33]. On y pratique en particulier des « danses nouvelles », « lubriques » voire endiablées[38], telles la volte, la chicona ou la sarabande, « danse la plus effrontée et la plus lubrique qui se puisse voir »[31],[39],[40] (Pierre de Lancre qui ajoute même que « [les sorcières] ne sont allées au sabbat que pour danser »). Ces « bals populaires clandestins » libres[33], où prime l'amusement détaché des contraintes religieuses, où l'on s'ébat (selon une des étymologies susmentionnées), peuvent alors amener à d'autres licences sexuelles ou contre-religieuses.

Détail du « Sabbat de sorcières » (Heksensabbat) par N. Claes Jacobz van der Heck, où peut être figurée l'analogie juive à travers le personnage monté sur un âne et arborant un (es) coryza propre aux auto da fe de l'Inquisition, 1635

Ainsi, l'autre aspect du « sabbat » souvent évoqué, tant par la culture populaire que par l’Inquisition, est son caractère sexuel, explosion des sens. Dans une société prude où, par tradition religieuse après la rupture avec la liberté sexuelle de l’Antiquité qui n’était pas hantée par l’idée de « péché », la chasteté est à l’ordre du jour et les interdits sont nombreux ; le « sabbat » devient l’occasion de rapports sexuels et de relations libres. Indubitablement, cette liberté sexuelle évoquée et qualifiée d’orgiaque fait partie de cette fête comme dans tout rite de la fertilité et en toute occasion sociale dans un monde rural au moment des moissons, des vendanges, etc. Selon la nature et le caractère de ses participants, ces réunions peuvent par exacerbation et dérives psychosociologiques avoir connu des perversions bestiales, parfois éventuellement sataniques, voire criminelles.

Les sources juridiques, les seules attestées, ne permettront jamais de dresser une représentation complète et réelle de ce que furent ces assemblées, au travers des officiants soumis à la question, derrière le filtre projeté des accusateurs ou passionnés.

Interprétations des Para-sciences

Les cultes des religions païennes n’ont rien à voir avec le satanisme : c’est le christianisme qui voudra y voir le diable, qu’il assimilera à ce que les anthropologues appellent le « Dieu Cornu » (peut-être le Cernunos des Gaulois), divinité symbolisant la vie depuis les premières expériences religieuses des hommes et expression de la pensée magique au cours du paléolithique. Ce n’est qu’en 1303, dans un document où l’évêque de Coventry sera accusé de sorcellerie, que l’Église utilisera pour la première fois le terme de « diable » à propos du Dieu Cornu.

Un cercle de pierres à l'intérieur duquel ils[Qui ?] ont exécuté une danse rituelle est la seule trace tangible laissée par les participants au « sabbat ». Cette danse, au paléolithique comme dans certaines sociétés traditionnelles contemporaines, devait sans doute conduire les participants à un état proche de la transe de type chamanique. À partir du néolithique, avec la naissance de cultes liés à l’observation des astres et leur adoration en tant que divinités, la danse en cercle, un flambeau en main, fait sans doute son apparition, mais les deux types doivent coexister, selon les cérémonies liées aux périodes de l’année.

Célébration des forces vitales de la Nature incarnées par le Dieu cornu, symbolisé par le cerf ou un autre animal à cornes tel le bouc ou le taureau, et dès les origines certainement personnifié par le chaman de la tribu s’ornant de ses attributs et portant un masque figurant l’animal, maître de la cérémonie, il s’agit d’un spectacle dont les participants sont les acteurs. Aussi la cérémonie se compose-t-elle d’un banquet où l’animal, de la préhistoire à l’antiquité, était sacrifié et consommé sur place. Des drogues extraites de plantes ayant un effet hallucinogène y étaient certainement consommées pour parvenir à la vision extatique durant la danse rituelle[réf. nécessaire]. En certains cas, chez les primitifs, une victime humaine, capturée dans une tribu ennemie, était probablement sacrifiée, d’où le cannibalisme rituel parfois évoqué.

En 1921, Margaret Murray, dans The Witch-Cult in Western Europe, a renouvelé la représentation du « sabbat ». Elle y voit un culte de la fécondité (Janus, Dianus, Diane).

Le « culte de Diane » évoqué est également appelé de manière générique « Ancienne Religion » et correspond aujourd’hui au néo-paganisme et à ses formes variées comme le néo-druidisme, ainsi qu'à ce qu’on nomme la Wicca dans le monde anglo-saxon. Margaret Murray soutient que les adeptes du culte de Diane se réunirent de tous temps par groupe de 13 formant un coven.

Controverse sur la réalité d'un sabbat démoniaque

Les descriptions des « sabbats » ont été faites ou publiées par des prêtres, des juristes et des juges qui n'ont jamais participé à ces rassemblements, ou ont été transcrites au cours des procès de sorcellerie. Que ces témoignages reflètent des événements réels est, pour nombre d'études actuelles, considéré comme douteux[41]. Norman Cohn a soutenu contre Margaret Murray qu'ils étaient déterminés en grande partie par les attentes des interrogateurs et la libre association de la part de l'accusé, et ne reflétaient que l'imagination populaire de l'époque, influencée par la superstition, la peur et l'intolérance religieuse[42]. Certains des récits existants du « sabbat » ont été donnés lorsque le témoin était torturé[43], prompt ainsi à accepter les suggestions qui lui étaient faites[44].

Si peu de voix contemporaines plaident pour un voyage au sabbat « par illusion » ou « en imagination », tels Jean Wier, Friedrich Spee, (en) Alonso de Salazar Frías ou Gabriel Naudé[45], l’Église se référant au concile d'Ancyre admettra au XIXe siècle que les « sabbats » étaient des « rêveries et des illusions ». Elle recommandait dès 1657 « la plus grande prudence » dans les jugements, par la voix d'Alexandre VII[46].

Les participants ne semblent pas nécessairement avoir eu conscience d'intégrer une cérémonie mystique ou satanique[47] ; si beaucoup se déclarent contraints d'aller à la hideuse réunion, d'autres soulignent la liberté de mœurs[48], le plaisir du banquet et de la danse, « un si agréable séjour et des amusements si délicieux »[49]. Le magistrat Pierre de Lancre reconnaît qu'une accusée, « très belle femme [...], ne croyait faire aucun mal d'aller au sabbat ». Une autre, sans malice, s'étonne même « qu'une chose si agréable et si plaisante soit punie ou recherchée »[31]. Les minutes des procès notaient-elles les paroles du prévenu, ou ses acquiescements contraints face au juge ?

Fête paysanne areligieuse plus que païenne, elle présente des points communs avec le carnaval citadin (et Halloween/Samain, « carnaval de Novembre »[50]), dont le plus visible (outre la danse, la transgression, voire l'inversion et les repas carnés[33]) est le masque (différent selon le rang social[51], il confère peut-être l'anonymat à tel notable civil ou religieux[33] et évite les dénonciations), en italien masca. Exutoire ou manifestation de la liberté des sens, elle ne peut que provoquer l'angoisse et l'hostilité des garants de la moralité, surtout si des femmes y trouvent hardiesse et contentement[31]. Il s'ensuit un dramatique quiproquo où les paysans confessent sans arrière-pensée une fête populaire là où les accusateurs y voient une atteinte scandaleuse à l'autorité et à la morale[46].

Le « sabbat », en tant que tel, pourrait bien n'être qu'une invention fantasmée[52],[53] de ceux qui le recherchaient[54],[55], qu'une vision romantique des thuriféraires actuels[56].

« Il n'y avait probablement pas de sabbat dans cette région [pays basque] avant l'arrivée de Lancre, conseiller au Parlement de Bordeaux, tout au plus quatre fêtes saisonnières auxquelles une fille lui confesse d'être allée. Dès qu'il commence son office d'Inquisiteur, il y en a un tous les lundis, puis toutes les nuits ; et peut-être que quelques-uns ont été organisés réellement, par défi. »

 S.Alexandrian, op. cit.

« Répétons-le : on n'a aucune preuve de l'existence réelle d'un culte des sorcières, ni qu'il ait jamais existé un groupe de personnes ayant pratiqué un rituel interprétable comme de la sorcellerie. »

 Brian P. Levack, La grande chasse aux sorcières

Représentations dans l'art

Francisco de Goya
Sabbat de sorcières

Notes et références

  1. « Sabbat, Shabbat-définition », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  2. 1170, sabat « jour de repos des juifs » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 209 [II Rois, 16, 18])
  3. Daniel Iancu-Agou, « Le diable et le juif : représentation médiévales iconographiques et écrites », dans Le diable au Moyen Âge : Doctrine, problèmes moraux, représentations, Presses universitaires de Provence, coll. « Senefiance », (ISBN 9782821835894, lire en ligne), p. 259–276
  4. L'historien Freddy Raphaël démontre le rôle interchangeable des attributs iconographiques prêtés aux Juifs et aux sorcières à travers la similitude des systèmes de représentation dont ils ont été l'objet in « Juifs et sorcières dans l'Alsace médiévale », Revue des Sc. Soc. de la Fr. de l'Est, 1974, no 3.
  5. Charles 1er d'Orléans, après la retraite des Anglais donc après 1450-53 : « (...) Et les Anglois menaient leur sabat (...) Or a tourné Dieu son dueil en esbat (...) », ballade 101, Poésies.
  6. Pierre-François Fournier, « Etymologie de sabbat, "réunion rituelle de sorciers" », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 139, no 2, , p. 247–249 (DOI 10.3406/bec.1981.450234, lire en ligne, consulté le )
  7. J. C. Baroja, Les sorcières et leur monde, Paris, 1972, p. 105
  8. Emmanuel Levinas, L'autre dans la conscience juive, Paris, P.U.F., 1973, p. 66
  9. F. Cumont, « Article Sabazius du Dictionnaire Daremberg et Saglio (1877) », sur mediterranees.net (consulté le )
  10. J. Tondriau, L'Occultisme, Verviers, Marabout Université, , p. 243.
  11. E. d'Hooghvorst, Le Fil de Pénélope, tome I, Paris, La Table d'Émeraude, , 358 p. (ISBN 978-2-903965-41-9), p. 178.
  12. « ÉBATTRE : Définition de ÉBATTRE », sur cnrtl.fr (consulté le )
  13. D. Godefroy, « Esbatre », sur micmap.org (consulté le )
  14. Jean-Michel Sallmann, Dictionnaire historique de la magie et des sciences occultes, Le livre de poche, coll. "Pochothèque", 2006, p. 633.
  15. (de) Hansen, Quellen und Untersuchungen zur Geschichte des Hexenwahns und der Hexenverfolgung im Mittelalter, Bonn, 1901, V-703 p.
  16. « Bensoza »
  17. Etienne de Bourbon, « Anecdotes historiques », sur Gallica, Renouard,
  18. (la) « Lire en ligne »
  19. Norman Cohn, Démonolâtrie et sorcellerie au Moyen Âge, 1975, trad., Payot, 1982.
  20. Motif que l'on retrouve aussi dans les judensau antisémites du Moyen Âge, sous forme de sculptures d'église, peintures, gravures, etc.
  21. Ostorero, Martine., Paravicini Bagliani, Agostino., Tremp, Kathrin Utz. et Chène, Catherine., L'imaginaire du sabbat : édition critique des textes les plus anciens, 1430 c.-1440 c., Lausanne, Université de Lausanne, Section d'histoire, Faculté des lettres, (ISBN 2-940110-16-6 et 978-2-940110-16-2, OCLC 48516186, lire en ligne)
  22. Kathrin Utz Tremp, « La « naissance » du sabbat. Autour de l’arrière-plan hérétique des Errores Gazariorum », Cahiers de recherches médiévales et humanistes. Journal of medieval and humanistic studies, , p. 243–253 (ISSN 2115-6360, lire en ligne)
  23. Jacques Du Clercq, Mémoires d'un magistrat d'Arras (1448-1467).
  24. Sprenger et Krämer, Le Marteau des sorcières (1486-1487), trad., Jérôme Millon, 1987.
  25. Johann Wier, De praestigiis daemonorum ac incantationibus, (trad. : Cinq livres de l'imposture et tromperie des diables), Paris, 1567
  26. Le Roi et la sorcière, Robert Muchembled
  27. Histoire et confession de Magdelaine Bavent, religieuse du couvent de Saint louis de Louviers, avec sa confession générale et testamentaire…
  28. C.P. de Lasteyrie, Histoire de la confession, Paris, (lire en ligne), p.246
  29. Anatole France, Vie littéraire, 1892, p. 95
  30. « Le Sabbat », sur /membres.multimania.fr (consulté le )
  31. Pierre de Lancre, Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons, Paris, (lire en ligne)
  32. « Au reste on y danse fort peu souvent un à un, c’est-à-dire un homme seul avec une femme ou une fille, comme nous faisons avec nos gaillardes. Ainsi elles nous ont dit et assuré, qu’on n’y dansait que trois sortes de choses, communément se tournant les épaules l’un l’autre, et le dos sur chacun visant dans le rond de la danse, et les visages en dehors. »
  33. Alexandrian, Histoire de la philosophie occulte, Seghers, (ISBN 978-2-221-01122-5), p.342
  34. Henry Boguet, « Discours exécrable des sorciers - Lire en ligne », sur gallica.bnf.fr,
  35. chapitre 11
  36. Jean Bodin, La démonomanie des sorciers, Lyon, (lire en ligne), p.276
  37. Maurice Barrès, Cahiers, t. 6, 1907, p. 97
  38. "Les danses des sorciers rendent les hommes furieux et font avorter les femmes". Jean Bodin (op.cit.). in Histoire de la philosophie occulte, Alexandrian, p.343
  39. « La danse des sorciers »
  40. « la danse la plus violente, la plus animée, la plus passionnée, et dont les gestes quoique muets, semblent plus demander avec silence ce que l'homme lubrique désire de la femme ». Il ajoute comme danses étrangères la nissarde, la pyrrhique, la mauresque, la cascade, les rondades, « toutes ces danses se [faisant] encore avec beaucoup plus de liberté et d'effrontement au Sabbat ». Des danses exotiques et surtout dangereuses qui intégreront plus tard le patrimoine culturel des terroirs français...
  41. Voire depuis la fin du XVe siècle, cf. Historique
  42. (en) Norman Cohn, Europe's inner demons : an enquiry inspired by the great witch-hunt, Londres-Chatto, Heinemann for Sussex University Press,
  43. Guido Marnef, Envisioning Magic : A Princeton Seminar and Symposium, Brill, , 235–54 p. (ISBN 90-04-10777-0, lire en ligne) p. 252
  44. Traduction de l'article en anglais
  45. voir aussi article"Chasse aux sorcières/humanisme"
  46. Jean-Michel Sallmann, op.cit., p.79
  47. ou de s'approprier les idées diffusées par les autorités : « Comment les gens du peuple ne croiraient-ils pas à la sorcellerie puisque leurs dirigeants y croient aussi aveuglement ? » (S. Alexandrian, op. cit. p.335)
  48. « la liberté et licence qu'on a de s'accointer ensemble » (P.de Lancre, op.cit.)
  49. « citation de Pierre de Lancre »
  50. Philippe Walter, Mythologie chrétienne : Fêtes, rites et mythes du Moyen-Âge, Paris, Imago, , 228 p. (ISBN 978-2-84952-853-2), p.45
  51. Armelle Le Bras-Chopard, Les Putains du Diable, Le procès en sorcellerie des femmes, Plon, , 249 p. (ISBN 978-2-259-20401-9)
  52. Si l'iconographie accentue la laideur et l'âge des sorcières, les textes appuient sur la jeunesse et la beauté des officiantes ; ils sont par ailleurs un catalogue très fourni des fantasmes sexuels masculins.
  53. « plutôt rêvée que vécue » (S. Alexandrian, op. cit. p.355).
  54. . S.Alexandrian, op. cit., p. 344.
  55. Nos représentations actuelles sont aussi sans doute influencées par celles du XIXe siècle, de Michelet à Huysmans, de Francisco de Goya à Gustave Doré ou aux préraphaelites.
  56. Brian P. Levack, La Grande chasse aux sorcières, Champ Vallon, , 281 p. (ISBN 978-2-87673-120-2), p.30
  57. Musée de Bâle

Voir aussi

Sources primaires

  • Martine Ostorero (éd.), Agostino Paravicini Bagliani (éd.), Kathrin Utz Tremp (éd.) et Catherine Chène (éd.), L'imaginaire du sabbat : édition critique des textes les plus anciens (1430 c. - 1440 c.), Lausanne, Cahiers lausannois d'histoire médiévale, coll. « Cahiers Lausannois d'Histoire Médievale » (no 26), , 571 p. (ISBN 2-940110-16-6, présentation en ligne), [présentation en ligne].L'ouvrage réunit les sources primaires suivantes : Rapport sur la chasse aux sorciers et aux sorcières menée dès 1428 dans le diocèse de Sion, par Hans Fründ ; Formicarius (livre II, chapitre 4 et livre V, chapitres 3,4 et 7) par Johannes Nider ; Errores gazariorum seu illorum qui scopam vel baculum equitare probantur, anonyme ; Ut magorum et maleficiorum errores , par Claude Tholosan ; Le champion des dames, livre IV, vers 17377-18200, par Martin Le Franc.

Bibliographie

  • Norman Cohn (trad. Sylvie Laroche et Maurice Angeno), Démonolâtrie et sorcellerie au Moyen Âge : fantasmes et réalités [« Europe's inner demons »], Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », , 317 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Christine Ferlampin, « Le sabbat des « vieilles barbues » dans Perceforest », Le Moyen Âge, t. XCIX (5e série, tome 7), nos 3-4, , p. 471-504 (lire en ligne).
  • Pierre-François Fournier, « Étymologie de sabbat, « réunion rituelle de sorciers » », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris / Genève, Librairie Droz, t. 139, livraison 2, , p. 247-249 (lire en ligne).
  • Carlo Ginzburg (trad. Elsa Bonan), « Présomptions sur le sabbat », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, Paris, Armand Colin, no 2, , p. 341-354 (lire en ligne).
  • Carlo Ginzburg (trad. de l'italien par Monique Aymard), Le sabbat des sorcières [« Storia notturna : una decifrazione del sabba »], Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », , 423 p. (ISBN 2-07-072741-6, présentation en ligne).
  • Daniel Iancu-Agou, « Le diable et le juif : réprésentation médiévales iconographiques et écrites », dans Le diable au Moyen Âge : Doctrine, problèmes moraux, représentations, Presses universitaires de Provence, coll. « Senefiance », (ISBN 9782821835894, lire en ligne), p. 259–276
  • Nicole Jacques-Chaquin (dir.) et Maxime Préaud (dir.), Le sabbat des sorciers en Europe (XVe-XVIIIe siècles) : colloque international ENS Fontenay-Saint-Cloud, 4-7 novembre 1992, Grenoble, Jérôme Millon, , 442 p. (ISBN 2-905614-85-4).
  • Sherill Mulhern, « Satanisme électronique : le sabbat high-tech », dans Scientifictions. La revue de l'imaginaire scientifique, vol. 2, Amiens, Encrage, coll. « Interface », (ISBN 2-906389-84-6, présentation en ligne), p. 11-28.
  • Martine Ostorero (dir.), Georg Modestin (dir.) et Kathrin Utz Tremp (dir.), Chasses aux sorcières et démonologie : entre discours et pratiques (XIVe – XVIIe siècles), Florence, SISMEL - Edizioni del Galluzzo, coll. « Micrologus' Library » (no 36), , XXVIII-447 p. (ISBN 978-88-8450-392-3, présentation en ligne).
  • Martine Ostorero, « Itinéraire d'un inquisiteur gâté : Ponce Feugeyron, les juifs et le sabbat des sorciers », Médiévales, Presses universitaires de Vincennes, no 43, , p. 103-117 (lire en ligne).
  • Martine Ostorero (préf. Agostino Paravicini Bagliani), Le diable au sabbat : littérature démonologique et sorcellerie, 1440-1460, Florence, SISMEL - Edizioni del Galluzzo, coll. « Micrologus' Library » (no 38), , XVII-806 p. (ISBN 978-88-8450-402-9, présentation en ligne).
  • Martine Ostorero, « Folâtrer avec les démons » : sabbat et chasse aux sorciers à Vevey (1448), Lausanne, Université de Lausanne, coll. « Cahiers lausannois d'histoire médiévale » (no 47), , 2e éd. (1re éd. 1995), XV-323 p. (ISBN 978-2-940110-61-2 et 2-940110-61-1, présentation en ligne).
  • Christine Planté (dir.), Sorcières et sorcelleries, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Cahiers masculin-féminin », , 139 p. (ISBN 2-7297-0698-4, présentation en ligne).
  • Freddy Raphaël, « Juifs et sorcières dans l'Alsace médiévale », Revue des Sciences Sociales de la France de l'Est, 1974, n° 3
  • Jean-Michel Sallmann, Les Sorcières fiancées de Satan, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Culture et société » (no 57), , 192 p. (ISBN 2-07-053077-9, présentation en ligne).
  • Laurence Wuidar, Fuga Satanae : musique et démonologie à l'aube des temps modernes, Genève, Droz, coll. « Cahiers d'Humanisme et Renaissance » (no 150), , 337 p. (ISBN 978-2-600-05868-1, présentation en ligne), [présentation en ligne].

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