Nature

Le mot « nature » est polysémique (c’est-à-dire qu'il a plusieurs sens) : il peut désigner la composition et la matière d'une chose (ce qu'elle est, son essence), l'origine et le devenir d'une chose, l'ensemble du réel indépendant de la culture humaine, ou l'ensemble des systèmes et des phénomènes naturels[1].

Pour les articles homonymes, voir Nature (homonymie).

Gold Creek en Alaska.
Les grandes forces du monde physique sont habituellement considérées comme « naturelles » ; l'Homme n'a pas ou très peu de prise sur elles.
Cellules cycloniques. Les phénomènes météorologiques et le climat peuvent aujourd'hui être affectés par les activités humaines.
Pediastrum boryanum. Les processus naturels dépendent d'interactions complexes entre les espèces et les milieux, à toutes les échelles, de l'infiniment petit à la biosphère. Ainsi le plancton interfère-t-il avec le climat et réciproquement, via des processus naturels que l'Homme modifie, par exemple par la surpêche, l'eutrophisation et les émissions de gaz à effet de serre.
Dans la Nature, le recyclage de la matière organique et de la nécromasse est un processus vital. Il est notamment assuré par les champignons et les bactéries ; la biodiversité est une des conditions d'auto-entretien de ce processus.
L'un des enjeux du développement durable est la conservation des processus naturels vitaux pour le maintien de la vie sur la planète : il s'agit de résoudre les conflits entre nature et artificialisation, notamment dans le domaine agricole et forestier (ici en Pennsylvanie).
La nature sauvage est de plus en plus confinée par l'Homme sur des espaces réduits (parcs et réserves naturelles dont les limites sont en fait artificielles), ce qui pose des problèmes écologiques (dont génétiques, sanitaires) et éthiques.
L'urbanisation, la périurbanisation (ici de Chicago) et la fragmentation des milieux naturels par les réseaux de transport sont devenues une menace pour la nature et ses processus. Ce sont aussi des défis pour le développement durable.
Le saumon consommé est de plus en plus du saumon d'élevage, le saumon sauvage ne trouvant plus les conditions naturelles qui lui sont nécessaires, ou ayant localement disparu, à cause d'une surpêche. L'élevage (ici la pisciculture) cherche à se substituer à des processus naturels et à les maîtriser pour les utiliser au profit de l'Homme. La réintroduction est une stratégie complémentaire visant à restaurer les processus naturels.
Cathedral Canyon (Arizona), ensemble naturel formé par le temps.
L'univers profond vu par le télescope Hubble. L'Homme étudie les forces naturelles qui animent l'univers. Il y recherche notamment des indices d'existence d'autres formes de vie.

Au sens commun, la nature peut regrouper :

Face au constat des répercussions négatives des activités humaines sur l'environnement biophysique et la perte accélérée de naturalité et de biodiversité au cours des dernières décennies, la protection de la nature et des milieux naturels, la sauvegarde des habitats et des espèces, la mise en place d'un développement durable et raisonnable et l'éducation à l'environnement sont devenues des demandes pour une grande partie des citoyens de la plupart des pays industrialisés. Les principes de l'éthique environnementale, de nouvelles lois et des chartes de protection de l'environnement fondent le développement d'une idéologie culturelle humaine en relation avec la biosphère.

Étymologie et évolution du sens

Si l'étymologie du terme « nature » est relativement bien connue, l'évolution de son sens est beaucoup plus complexe à déterminer, et ce terme a connu des significations très différentes voire contradictoires pendant son histoire[1].

Le mot nature est attesté en français depuis 1119[2]. Il vient du latin natura, qui désignait « le cours des choses ; le caractère naturel, la constitution, la qualité ; l'univers » et littéralement « naissance ». Le terme vient lui-même du verbe nascor (« naître »), ici au supin[1]. Si ce terme signifie essentiellement le « caractère inné » au IIe siècle avant notre ère, le latin classique, notamment par le biais de Cicéron, va l'enrichir de tous les sens du terme grec phusis, beaucoup plus complexe et obscur et dont il devient la traduction en philosophie latine[1]. Phusis vient du verbe phuein, dérivé de la racine phu qui désigne la croissance végétale. Phuein, c'est l'éclosion, ce qui se manifeste en révélant ce qui était contenu dans la semence ; ainsi, le phuein, c'est le propre de la plante qui croît à partir de soi-même, qui a son centre de changement à l'intérieur et non pas à l'extérieur, comme une pierre. Pour Merleau-Ponty, cette parenté de la phusis et du végétal fait que « est nature ce qui a un sens, sans que ce sens ait été posé par la pensée. C'est l'autoproduction d'un sens »[3].

Cette étymologie indique que les anciens grecs et romains avaient une conception dynamique, « vitaliste » de la nature[1], conception selon laquelle le vivant n'est pas réductible aux lois physico-chimiques de la matière[4]. Pour les grecs de l'antiquité, Aristote en particulier, la nature est une puissance d'engendrement des êtres, mais cette puissance n'est pas séparée des choses elles-mêmes, elle leur est « immanente » : « chaque être naturel a en soi-même un principe de mouvement et de repos »[5].

Aristote énumère cependant plusieurs définitions différentes de la nature, et introduit une opposition entre le naturel et l'artificiel : le naturel est ce qui est produit par la phusis, ce qui existe par soi-même, l'artificiel est ce qui est produit par la technè, par l'action et le travail (d'Hommes, d'animaux ou de dieux). C'est cette opposition qui sera plus tard reprise dans la philosophie romaine par Cicéron à travers l'opposition nature/culture[1].

Cette première approche dynamique et vitaliste s'est estompée au XVIIe siècle où le mot devient synonyme d'univers matériel, réglé par des lois[1]. C'est ainsi que Fontenelle, après Descartes, dira que « la nature est en grand ce qu'une montre est en petit »[6]. Mais si cette vision mécaniste de la nature reste encore largement répandue, elle a été critiquée par la génération romantique au début du XIXe siècle, et notamment par Engels dans son Anti-Dühring[7] : pour lui il faut concevoir la nature, aussi bien sur terre que dans l'univers comme un processus évolutif, historique et dialectique : rien dans la nature ne reste identique à soi, tout change et se transforme en permanence. Cette nouvelle approche redevenue dynamique s'illustrera pendant tout le XIXe siècle, notamment à travers Darwin qui instaure, dans la foulée de Buffon, une approche historique de la nature, qui n'est dès lors plus fixe : les espèces évoluent en permanence, ainsi que les milieux dans lesquels elles vivent. Tandis que Darwin se concentre sur l'histoire des êtres, celle des roches sera illustrée par Alfred Wegener, qui théorise la dérive des continents.

Philosophies de la nature

La première grande philosophie de la nature se trouve dans l'œuvre d'Aristote. Selon lui, « la nature ne fait rien en vain », ce qui signifie que la nature est une puissance orientée vers certaines fins. L'explication scientifique consistera donc à découvrir cette finalité. Par exemple, si l'eau monte dans un tuyau dont on aspire l'air, c'est parce que "la nature a horreur du vide". Selon Jan Patocka, « On peut demander si cette philosophie ne nous offre pas un cas typique d'anthropomorphisme »[8].

En fait Aristote pense l'action de la nature à partir du travail de l'artisan qui imprime une forme à la matière pour arriver à son but qui est de créer un objet. La différence est que le travail de l'artisan reste extérieur à la matière alors que la nature agit à l'intérieur de la matière :« chaque être naturel a en soi-même un principe de mouvement et de repos »[9].

Mais cette action de la nature est infiniment plus parfaite que celle de l'artisan et de sa "techné".« l'homme ne peut produire d'être vivant, ni d'être animé aussi parfait que les êtres de nature »[10]. C'est pourquoi Aristote affirme que « l'art imite la nature »[11]

Cette conception finaliste de la nature a été contredite par la philosophie mecaniste développée au XVIIe siècle par Descartes. Selon Miguel Espinoza « le mécanisme est le squelette métaphysique de la science »[12]. Dans cette philosophie, la nature n'est plus vue comme une puissance orientée vers la perfection et que l'homme devrait imiter, mais comme un univers matériel soumis à des règles ("les lois de la nature"). Connaissant ces règles, l'homme peut alors se rendre « comme maître et possesseur de la nature » (Descartes).

Cependant, cette conception réduit la nature à un statut d'objet dont les êtres humains (les sujets) pourraient disposer à leur guise. L'écologie contemporaine a montré les limites de ce dualisme. Comme le dit Michel Serres nous devons modifier notre rapport à la nature : il propose dans son livre "Le contrat naturel" (1990) de considérer la nature comme "un sujet de droit" : « la nature serait ce sujet de droit avec lequel on passerait ce fameux contrat. »[13]

Dans la même perspective François Flahault montre que la séparation de l'homme et de la nature remonte au dualisme platonicien et chrétien qui séparent l'âme et le corps, et il propose de s'en affranchir en prenant conscience que l'homme fait intégralement partie de la nature. Il nous faut « reconnaître à qui et à quoi nous devons la vie - et le verbe "devoir", ici, nous oriente vers la gratitude et le soin, nous invite à cultiver des relations d'affiliation, à assumer des responsabilités et des devoirs -. » [14]

Dans l'usage commun et religieux, la nature a longtemps été présentée dichotomiquement en Europe, comme ce qui est autour de l'Homme, qui n'est pas lui (opposé à la culture), et qui est animé par des processus ou des forces qui lui échappent[réf. souhaitée] vu de façon horizontale, puis lors du Moyen Âge et avec l'arrivée de la pensée industrielle, une hiérarchie entre l'homme et la nature s'impose, l'homme est au-dessus de la nature, jusqu'à arriver à un stade d'opposition à la nature[15]. À présent, avec les progrès scientifiques, il est généralement considéré comme acquis que l'espèce humaine soit parmi d'autres dans la nature. Les sciences et notamment l'écologie montrent que la nature (co-)évolue dans le temps et l'espace, selon des dynamiques complexes, incluant celles de l'évolution des espèces, la sélection naturelle, et que les forces animées ou détournées par l'être humain ou d'autres espèces sont devenues capables de modifier les grands processus naturels planétaires.

Dans l'interprétation des philosophies animistes ou religieuses, la nature est présentée comme manifestant l'équivalent d'une volonté autonome ou d'un sens déterminé. Ainsi, celle-ci se vengera de ce qu'on lui fait de mal, ou au contraire rendra au centuple le bien qu'on lui fait. Certains actes sont considérés comme contre nature. Ces expressions laissent penser que des cultures de l'homme contemporain accordent une valeur particulière à la Nature, d'ordre éthique, d'ordre moral ou d'ordre naturel, qu'il s'y inclut ou non.

La nature est perçue par les sens et est pensée de façon variable selon les espèces et les individus inclus[réf. souhaitée]. Du point de vue philosophique, la distinction se fait simplement entre la nature, la nature des espèces et la représentation de la nature humaine (Homo sapiens). Le raisonnement confine, limite et précise donc par défaut la capacité humaine et l'envergure à accorder, à reconnaître et à considérer à la valeur de l'exercice.

La représentation de la « nature humaine » correspond logiquement aux philosophies humaines existantes et aux cultures humaines possibles.

La « philosophie de la nature » est un sujet d'apparence inexplorable par l'être vivant, malgré de multiples miroitements perceptibles.

Dans le judéo-christianisme : la Création

D'une certaine façon, on peut dire que le christianisme, suivant la tradition biblique et judaïque, a désacralisé la nature, qui fut alors associée à celle d’une transcendance divine, extérieure à l'homme[1]. Le mot même de « nature » n'apparaît jamais dans la Bible[1].

Dans la Genèse, la nature est présentée dans le récit de la Création, comme l'œuvre d'un Dieu créateur :

« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » (Gn 1. 1).

La Création se poursuit tout au long de « six jours ». Le sixième jour, Dieu crée l'homme et la femme :

« Et Dieu les bénit, et il leur dit : "Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre" » (Gn 1. 28)

La nature est alors présentée comme un accès à l’Écriture sainte.

Actuellement, pour les catholiques, la nature est l'appellation laïque de création.

Saint Augustin, reprenant la tradition philosophique grecque, voit dans les créatures deux types de nature : l'essence (essentia) et la substance (substantia). Pour lui, « même le plus ignorant lit dans le monde ». Les clés d'accès aux Écritures sont alors les quatre sens de l'Écriture.

La littérature allégorique du Moyen Âge faisait appel à plusieurs de ces sens pour l'interprétation des textes. Alain de Lille (1114-1203) écrivit par exemple deux poèmes (Anticlaudianus et De planctu Naturae) dont le principal personnage est « Nature », qui est une figure emblématique des lois du monde créé par Dieu. Il précise que ces poèmes doivent être lus à trois niveaux : au sens littéral (pour l'entendement puéril), au sens moral, ou au sens allégorique[16].

Une autre illustration de ces représentations de la nature se trouve dans la série des tapisseries de La Dame à la licorne, qui est toute chargée d'allégories[17].

L’idée sous-jacente est que la nature ne fait rien au hasard, mais est soumise à un commandement divin.

Le transcendantalisme, né au XIXe siècle, suit le principe selon lequel la nature est un être divin, apprenant à l'homme la raison et la beauté[1]. Les transcendantalistes trouvent dans la nature une source d'expériences et d'aventures indispensables au développement intellectuel et spirituel de l'Homme.

Avènement de la science moderne

Cette idée prévaut jusqu’à l'apparition de la conception moderne de la science (Galilée).

Nouvelles représentations

Avec Galilée et Descartes, une nouvelle représentation du monde apparaît avec une nouvelle hiérarchie. Descartes rejette la philosophie scolastique :

« [...] au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connoissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connoissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature »[18].

Dans sa philosophie, Descartes introduisit des rapports radicalement nouveaux entre l'homme et la nature, divisant le monde entre « res extensa » (les choses, donc la nature, passive) et « res cogitans » (l'esprit, donc l'Homme et Dieu, actifs et pourvus d'une intentionnalité)[1].

Avec l’âge classique au XVIIe siècle, et la naissance de la science moderne, on assiste ainsi à l’invention d'une nouvelle représentation de la nature. Cette représentation est le résultat de la croyance de beaucoup de philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles, selon lesquels la nature était gouvernée par une loi universelle, la gravitation. On perçoit une extension des limites du monde connu à d'autres planètes. Le monde s'étend alors au système solaire dont on connaît les « lois » d'évolution qu'il est possible de décrire sous une forme mathématique.

La méthode expérimentale permit de faire progresser la connaissance de l’histoire « naturelle » (i.e. des sciences naturelles). Ce qui a fait dire à Maurice Merleau-Ponty « Ce ne sont pas les découvertes scientifiques qui ont provoqué le changement de l’idée de Nature. C’est le changement de l’idée de Nature qui a permis ces découvertes »[19].

Émancipation de la pensée

L'époque moderne a aussi inventé la liberté de pensée (cogito ergo sum, dit Descartes), il devient possible de parler publiquement d'athéisme.

L’intervention divine devient alors plus abstraite, confinée au mystère de la foi. Ainsi, certaines formes d'empirisme ne rejettent pas la notion de foi et de religion, au contraire : la méthode expérimentale du physicien et chimiste irlandais Robert Boyle, par exemple, s'appuie sur une foi vécue dans l'expérimentation scientifique.

Descartes rejette la conception aristotélicienne de la nature, l'existence de Dieu étant perçue sur un plan purement métaphysique. Une nouvelle conception de l’homme apparut au XVIIIe siècle, un homme qui s'appuie davantage sur la raison et sur l'expérience pour comprendre le monde. Au XIXe siècle, la notion même de métaphysique s'estompe presque complètement, submergée par les idéologies.

Spinoza reviendra sur les propos de Descartes qu'il récuse notamment à travers son expression Deus sive Natura Dieu, c'est-à-dire la Nature »). Spinoza, dans Le Traité théologico-politique et l'Éthique identifie Dieu à une Nature « nécessaire », divinité infinie et immanente qui fait un avec la nature. La substance universelle se compose ainsi aussi bien du corps que de l'esprit.

La conception de l'homme, développée par Descartes, est tardive en Occident, mais également inédite dans l’histoire du monde. Les sciences humaines n’héritent pas d’un domaine vacant car l’« homme n’existait pas ».

Mais cette émancipation partielle de l'humanité n'a pas pour autant supprimé toute forme de croyance. Pendant les Lumières, alors que les pratiques religieuses sont souvent perçues comme des superstitions par les philosophes, la conception populaire d'une sacralisation de la nature prit une emphase toute particulière. Ainsi, la croyance en un dieu créateur est très présente à travers le déisme : Voltaire ne croyait-il pas en un dieu créateur, qui aurait abandonné l'humanité à son triste destin ? Cette croyance poussée à l'extrême engendra le culte de la Raison et de l'Être suprême. Il est significatif de constater que dans ce contexte de déchristianisation, parmi les fêtes civiques, c'est la fête de la nature qui aura réellement du succès.

Évolutions sémantiques et esthétiques

Ce changement de représentation se fit à la faveur d'un changement linguistique majeur : l'apparition du français classique[20].

Ainsi, le mot physique, qui étymologiquement, en grec, signifie la nature dans son ensemble (phusika), changea de sens pour prendre un sens presque exclusivement scientifique.

Un autre corollaire fut une évolution de la sensibilité esthétique. La hiérarchie des genres de la peinture classique, par exemple, accordait peu d'importance au paysage. Celui-ci occupa à partir du XIXe siècle une place beaucoup plus importante.

Sens multiples du mot nature

La conception cartésienne de la nature n'a pas pour autant supprimé le sens que donnent les naturalistes à ce mot. L'histoire des sciences naturelles montre que l'interaction des êtres vivants entre eux et avec leur milieu a été une préoccupation constante de beaucoup de scientifiques, qui a pris une importance croissante jusqu'à l'avènement d'une écologie plus holistique, dont la naissance peut se situer vers le XVIIIe siècle. Elle illustre la diversité des thèmes étudiés en écologie, et de façon plus générale dans les sciences naturelles.

Une étude de 2020[1] suggère qu'il existe actuellement quatre sens principaux au terme « nature », irréductibles les uns aux autres :

  • La nature vue comme l'entièreté du monde physique, donc synonyme d'univers ou de cosmos (vision qu'on retrouve chez Descartes, Bacon, Spinoza et de nombreux présocratiques notamment issus du stoïcisme et de l'épicurisme) ; elle s'oppose alors à l'irréel, au surnaturel.
  • La nature vue comme la part du réel qui « est par elle-même », et subsiste sans intervention d'une volonté ou d'une activité humaine, qui seront alors qualifiées d'« artificielles » (vision définie par Aristote et qu'on retrouve dans la philosophie romantique notamment chez Rousseau et Marx ; c'est la définition utilisée dans l'idée de « grand partage » entre nature et culture étudiée par Philippe Descola) ; elle s'oppose alors à la culture, l'artifice, l'intention et la raison. « La nature » est alors ce qui ne subit pas la mise en forme d'une finalité humaine technique. C'est dans cette optique qu'existent certains produits qualifiés de « naturels » (ou biologiques), leur production n'ayant pas nécessité de produits « inventés » par l'homme (par exemple un aliment sera dit « naturel » lorsqu'il ne contiendra aucun adjuvant de synthèse). Cette distinction sous-entend une séparation entre l'homme et la nature sur le critère de l'intention (sens moral).
  • La nature vue comme la force spécifique qui fait advenir et changer le monde (idée dynamique, qu'on retrouve chez Héraclite, Hegel, Nietzsche, Darwin, et dans le courant vitaliste) ; elle s'oppose alors à l'inertie, à l'entropie ;
  • La nature vue comme l'essence, le caractère inné, l'ensemble des propriétés fondamentales d'une chose ou d'un être, cette dernière définition ayant un usage grammatical distinct, fondé sur la locution « nature de » (la nature d'un alliage, d'un bois, etc.). Cette définition aurait pour antonymes les idées de dénaturation ou de transmutation[1].

La notion de nature porte donc en elle des questions philosophiques, à travers les rapports que l'homme entretient avec le milieu naturel et l'environnement, ses conceptions de la vie sociale, et les multiples sens qu'il est possible d'attribuer au mot nature dans les représentations sociales.

Le mot nature a donc conservé des sens multiples (polysémie). Les préoccupations environnementales actuelles montrent combien il importe d'identifier ces sens et leurs finalités dans chaque contexte particulier : suivant la définition utilisée, le rapport de l'Humanité à la « nature » n'est pas le même, et l'idée de « conservation de la nature » change d'objet, d'objectifs et de méthodes[1].

Composantes de la nature

La nature recouvre les réalités suivantes :

Terre

Vue de la Terre prise 1972 par l'équipage d'Apollo 17.

La Terre est la seule planète connue pour abriter la vie et ses caractéristiques naturelles font l'objet de nombreuses recherches scientifiques. Au sein du Système solaire, c'est la troisième la plus proche du Soleil ; c'est la plus grande planète tellurique et la cinquième plus grande de toutes. Ses principales caractéristiques climatiques sont la présence de deux grandes régions polaires, deux zones tempérées relativement étroites et une vaste région équatoriale tropicale à subtropicale[21][réf. à confirmer]. Les précipitations varient considérablement selon l'endroit, de plusieurs mètres d'eau par année à moins d'un millimètre[réf. nécessaire]. 71 % de la surface de la Terre est recouverte d'océans d'eau salée. Le reste est constitué de continents et d'îles[réf. nécessaire], la majeure partie des terres habitées se trouvant dans l'hémisphère Nord[pertinence contestée].

La Terre a évolué grâce à des processus géologiques et biologiques qui ont laissé des traces des conditions originales. La surface extérieure est divisée en plusieurs plaques tectoniques qui migrent progressivement. L'intérieur reste actif, avec une épaisse couche de manteau en convection et un noyau rempli de fer qui génère un champ magnétique. Ce noyau de fer est composé d'une phase interne solide et d'une phase externe fluide. Le mouvement de convection dans le noyau génère des courants électriques par dynamo qui, à leur tour, génèrent le champ géomagnétique[réf. nécessaire].

Les conditions atmosphériques ont été considérablement modifiées par rapport aux conditions d'origine par la présence de formes de vie[22], ce qui crée un équilibre écologique qui stabilise les conditions de surface. Malgré les grandes variations régionales du climat selon la latitude et d'autres facteurs géographiques, le climat mondial moyen à long terme est assez stable pendant les périodes interglaciaires[23], et les variations d'un degré ou deux de la température moyenne mondiale ont eu historiquement des effets majeurs sur l'équilibre écologique et sur la géographie de la Terre[24],[25].

Voir :

Homme et nature : l'environnement

Une relation ambiguë

Le caractère imprécis de la définition même de « Nature » entretient une ambiguïté dans la relation entre Hommes et Nature[1].

La biosphère terrestre étant de plus en plus marquée par l'empreinte de l'Homme, il devient de plus en plus difficile d'y trouver des espaces purement « naturels » au sens de « dépourvus d'influence humaine ». La nature au sens le plus strict est refoulée d'une part vers le bas, dans le sous-sol lointain et les grands fonds océaniques, et d'autre part vers le haut, dans l'espace intersidéral. Les phénomènes climatiques eux-mêmes ne sont plus considérés comme indépendants de l'activité humaine.

D'un autre côté, le concept est souvent employé dans un sens dérivé pour désigner des espaces aménagés par l'homme mais dans lesquels une large place est réservée à des peuplements végétaux et animaux ; c'est ainsi qu'on peut parler de nature à propos d'une forêt, même si elle est cultivée et exploitée depuis des siècles, et qu'on qualifie même de parcs naturels des territoires où s'exercent des activités agricoles intensives dotées de moyens mécaniques et chimiques modernes. Dans ce cas, le qualificatif naturel désigne certaines caractéristiques paysagères (variables selon le lieu et sans définition universelle) et n'implique pas l'absence d'artifice humain. Il fait référence à un mode de gestion de l'espace par l'Homme, plutôt qu'à une absence d'intervention humaine.

Le mot naturel a également été employé à l'époque coloniale dans un sens équivalent à celui du mot anglais native, c'est-à-dire au sens étymologique, pour désigner les habitants natifs des pays colonisés. Cette appellation, qui ne se voulait pas injurieuse, avait cependant une connotation raciste dans la mesure où elle suggérait que ces hommes vivaient dans des conditions plus « proches de la nature » que les autres. Dans le même ordre d'idées, l'imagination populaire représente souvent les hommes de la Préhistoire comme plus naturels que les hommes d'aujourd'hui, suggérant que la nature correspond à un état primitif dont le progrès amène inéluctablement à s'éloigner.

L'idée de nature a été remaniée par la culture urbaine à travers la notion mythique de sauvagerie désignant de manière générale ce qui est extérieur à la civilisation. Le fait que le même mot sauvage soit utilisé d'une part comme un synonyme de naturel et d'autre part pour qualifier des actes particulièrement violents ou cruels (même s'ils sont commis dans des sociétés urbaines avec des moyens techniques sophistiqués) met bien en évidence une certaine tradition idéologique qui place plus ou moins consciemment du côté de la nature ce qui est étranger à la culture dominante et/ou mauvais. Paradoxalement, il se trouve aussi que, dans d'autres contextes, le mot naturel est employé dans la langue populaire comme un synonyme de normal, légitime ou logique ; la Nature, lieu de la sauvagerie, est donc aussi celui du bon sens fondamental et, par voie de conséquence, elle est la source des principes les plus légitimes de l'Homme civilisé.

Le développement des sciences et des techniques au cours des deux derniers siècles a été, de son côté, largement accompagné par une idéologie d'opposition entre l'Homme et la Nature, la connaissance étant généralement perçue comme un instrument de domination de la Nature plutôt que comme un moyen de vivre en harmonie avec elle. Cette époque a vu aussi se développer la philosophie du droit naturel, dont découlent notamment les droits de l'homme et selon laquelle l'Homme se verrait attribuer par nature des prérogatives immuables ; mais ici le paradoxe n'est qu'apparent, car dans ce contexte la notion de nature est employée dans le sens de nature humaine, et n'implique aucune espèce de « réconciliation » avec la Nature (la promotion des droits de l'homme est d'ailleurs, jusqu'à présent, indépendante de toute préoccupation environnementale)[26].

En fait, la distinction entre l'humain et le naturel repose essentiellement sur des notions historiques et subjectives, voire contradictoires. La question de son bien-fondé universel reste ouverte. La distinction (parfois conçue comme une opposition) a été inspirée et justifiée par le besoin, d'origine religieuse ou découlant de certaines formes d'humanisme, de représenter l'Homme comme un être en-dehors ou au-dessus de la Nature même si par ailleurs l'Homme n'est pas séparable de son environnement naturel avec lequel il est en interaction permanente et dont il ne peut pas plus s'affranchir que n'importe quelle autre espèce vivante[1].

Destruction de la nature

Voir les thèmes suivants :

La Nature dans le droit et la jurisprudence

La forêt, stratégiquement importante pour la fourniture du bois, a fait l'objet d'une protection foncière particulière, renforcée en France depuis Colbert au XVIIe siècle. Récemment, le génome des espèces sauvages ou domestiques a pris une valeur juridique particulière avec une privatisation permise par « marques » de propriété d'hybrides et variétés végétales « créées » (ou isolées) par les semenciers puis les premières autorisations de brevetage du vivant. Mais la faune, la flore, la fonge et les organismes vivant sont encore en France et dans de nombreux pays considéré par le législateur comme res nullius (chose sans propriétaire).

Depuis peu, et au niveau international, ils tendent cependant à être identifiés comme une partie du bien commun, qu'est la biodiversité, source de services écosystémiques ; ce qui donne une « valeur » nouvelle à la nature, notamment marquée en Europe par les directives Habitat ou Oiseaux.

La « Nature » a récemment dans plusieurs pays, dont en France acquis un droit de protection, puis de représentation, assimilable dans une certaine mesure et dans certains cas à celui des droits des « victimes ». Ainsi, les aménageurs doivent prospectivement appliquer le principe « éviter > réduire > compenser » les impacts écologiques lors des grands projets[27]. Et, en cas de pollution ou de catastrophe, le pollueur doit maintenant prendre en charge des compensations et/ou réparations. Théoriquement, cela se fait selon le principe pollueur-payeur, qui reste cependant difficile à appliquer quand la pollution est ancienne ou diffuse.

Le principe de « préjudice écologique » a été en France, en 2012, confirmé par la Cour de Cassation lors du procès de l'Erika.

Nature dans l'art et la culture

Interaction des communautés humaines avec la nature

La notion de nature renvoie a priori à l’idée d’un domaine ayant ses propres principes de développement, qui serait hors de l’action de l’homme. Or, on réalise aujourd'hui que le changement climatique a une origine anthropique. L’idée de nature n’est donc pas suffisante. Il y a une complémentarité et une interaction entre la nature et les communautés humaines. L’esquisse de cette complémentarité réciproque peut s'éclairer avec la notion de culture écologique.

On constate par exemple que les notions de patrimoine naturel et de patrimoine culturel sont intimement liées, en observant le patrimoine mondial de l'UNESCO qui dresse une liste de sites naturels et culturels.

La convention de 2007 de l'UNESCO souligne l'interaction des communautés humaines avec la nature, dans la définition qui a été donnée du patrimoine culturel immatériel :

« Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine ».

Voir aussi : Culture et nature

Les deux sens du mot culture en français

La notion de culture recouvre deux sens :

Le premier correspond à l’idée de civilisation. Cette idée est aussi ancienne que l'histoire de l'humanité, mais a trouvé une nouvelle signification avec la Philosophie des Lumières. Dans ce sens, la culture est le trait distinctif de l’espèce humaine, associé à ses savoirs et savoir-faire. Cette conception française de la culture serait plutôt individualiste.

Le second est le sens allemand, émergeant sous l’influence du romantisme. La culture est la configuration particulière de croyances coutumières, traits matériels, organisations sociales… elle est une totalité singulière, une sphère autonome incommensurables avec d’autres totalités. Cette conception plus collective s'oppose à la conception française.

Dans Les Mots et les Choses, Michel Foucault définit l’anthropologie comme l’étude des rapports entre la nature et la culture. Globalement on peut appréhender cette question en distinguant les anthropologies matérialistes et les anthropologies symbolistes.

Les anthropologies matérialistes s’intéressent aux fonctions structurantes de la vie matérielle. L’idée sous-jacente est que la nature est un déterminant de base : elle y est définie en termes ethnocentrique, comme étant le moteur de la vie sociale. On y trouve l’anthropologie marxiste des années 1970 en France, pour laquelle la nature est une donnée brute qui peut être appropriée ou transformée, et l’environnement naturel est une précondition de l’environnement économique. On trouve aussi la sociobiologie et l’écologie culturelle, entre lesquelles on souligne un certain parallèle puisque pour les deux, la cause ultime des comportements revient au champ de la nature. Dans tous les cas, pour les anthropologies matérialistes, la culture est une forme particulière d’adaptation à une nature qui serait partout un élément déterminant et conditionnant.

Les anthropologies symbolistes s’intéressent aux caractères symboliques de la vie sociale. Elles mettent l’accent sur les aptitudes des hommes à créer un monde de signification et d’intentionnalités dépendant des déterminations brutes de la nature.

Dans Anthropologie Structurale 2, Lévi-Strauss dit que l’anthropologie est la discipline qui pense la relation entre la nature et la culture. La dichotomie nature / culture soulevée, l’opposition nature / culture suggère deux possibilités. Soit la culture est ce qui donne un sens à nature (la culture impose sa signification à la nature). Soit la nature détermine les rapports sociaux (la nature donne forme à la culture).

L’opposition nature/culture comme outil analytique

La dichotomie nature / culture utilisée comme outil analytique est en partie dérivée de Claude Lévi-Strauss. Il l’a notamment utilisée comme opérateur central pour décoder les mythologies. Celui-ci a été reconnu pertinent par les ethnologues de ces sociétés amérindiennes. La mythologie retrace la construction de la nature sur un fond initial d’indifférenciation culturelle (ainsi, dans les mythes amérindiens, au début les animaux et les hommes avaient la même apparence). Chez Lévi-Strauss, l’opposition, là où elle est pertinente, c’est-à-dire dans les mythes, n’est qu’une façon de mettre une étiquette sur des contrastes.

L’écologie culturelle donne un crédit illimité à la nature. L’anthropologie structurale, à ce propos, n’oppose pas une forme d’idéalisme mais aussi un naturalisme, mais un naturalisme de principe. Lévi-Strauss n’a jamais varié dans l’idée que la nature conditionne les opérations intellectuelles, la nature devenant donc une construction empirique. L’étude naturaliste doit permettre de comprendre la structure des groupes culturels. Ce qui intéresse Lévi-Strauss est de rendre compte de la manière dont l’esprit opère dans des contextes culturels et géographiques distincts (ex : les Mythologiques). La mythologie révèle dans une forme épurée les opérations d’un esprit qui n’est plus condamné à mettre en ordre, mais qui peut « jouer » avec les règles de fonctionnement de la pensée.

Remise en cause de cette dichotomie

La dichotomie nature / culture est une spécificité culturelle occidentale développée en Europe à partir de la Renaissance puis en Occident moderne de Descartes à Darwin, qui s’est répandue dans le monde entier, en même temps que s’accroissait l’influence politique, culturelle et commerciale de l’Occident (Grandes découvertes, colonisation, science occidentale), mais qui n'est pas partagée universellement[1],[28]. Ce paradigme n’est pas simplement un outil analytique parmi d’autres, il est aussi la clef de voûte de l’épistémologie moderne. Ainsi, Philippe Descola dans Par-delà nature et culture (2005) distingue quatre « modes d’identification » qui sont le totémisme, l’animisme, l'analogisme et le naturalisme. Selon lui, seule la société naturaliste (occidentale) produit cette frontière entre soi et autrui à travers l’idée de « nature » dans le sens de « ce qui ne relève pas de la culture », ce qui ne relève pas des traits distinctifs de l’espèce humaine, et des savoirs et savoir-faire humains (une des quatre définitions énumérées plus haut)[1].

Son usage comme outil analytique en ethnologie a parfois été fécond. Toutefois, et Descola l’a montré dans Par-delà nature et culture, l’idée de nature est étrangère à de nombreuses sociétés. Par ailleurs, la notion même de nature est contestée par certains courants de pensée écologistes, comme l’écoféminisme : en permettant l’anthropocentrisme, qui induit une séparation fondamentale entre l’homme et son environnement, et en rendant le premier fondamentalement supérieur, la dichotomie nature / culture viendrait légitimer l’exploitation capitaliste et patriarcale, par l’homme, des femmes et de son environnement. D’autres courants de pensée interrogent également cette dichotomie, notamment par le slogan zadiste « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. »[29].

Annexes

Bibliographie

  • (en) Frédéric Ducarme et Denis Couvet, « What does "nature" mean ? », Nature Humanities & Social Sciences Communications, vol. 6, no 14, (DOI 10.1057/s41599-020-0390-y, lire en ligne).
  • Jean Ehrard, L'Idée de nature en France dans la première moitié du XVIIIe siècle, Paris, SEVPEN, 1963, 2 vol., 861 p.
  • André Pellicer, Natura. Étude sémantique et historique du mot latin, Paris, PUF, 1966.
  • Robert Lenoble, Histoire de l'idée de nature, Albin Michel, coll. « L'évolution de l'humanité » (no 10), .
  • Les usages de la nature Le Genre Humain », no 12, revue semestrielle avec le concours de l'EHSC et du CNRS.), Editions Complexe, printemps-été 1985.
  • Gérard Naddaf, L'origine et l'évolution du concept grec de phusis, Lewiston, Edwin Mellen Press, 1993.
  • Bruno Latour, Politiques de la nature, Comment faire entrer les sciences en démocratie ?, La Découverte/Poche, coll. « Sciences humaines et sociales » (no 166), (ISBN 2-7071-4219-0).
  • Pierre Hadot, Le voile d'Isis, Essai sur l'histoire de l'idée de nature, Gallimard, coll. « Folio Essai » (no 502), (ISBN 978-2-07-035654-6).
  • François Couplan, La nature nous sauvera : Réponses préhistoriques aux problèmes d'aujourd'hui, Albin Michel, 2008.
  • Élisabeth Dufourcq, L'Invention de la loi naturelle. Des itinéraires grecs, latins, juifs, chrétiens et musulmans, Paris, Bayard, 2012, 742 p., Prix Saintour de l'Académie des sciences morales et politiques.

Liens externes

Audio

Notes

  1. (en) Frédéric Ducarme et Denis Couvet, « What does "nature" mean ? », Palgrave Communications, Springer Nature, vol. 6, no 14, (DOI 10.1057/s41599-020-0390-y, lire en ligne).
  2. « NATURE : Etymologie de NATURE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  3. Maurice Merleau-Ponty, "La Nature" Notes, Cours du Collège de France, Paris, Seuil, 1995, établi et annoté par D.Séglard, p. 19
  4. "Les mots de Phusis et de natura impliquent une idée de spontanéité créatrice, de naissance ou de développement harmonieux." Jean Ehrard, "L'idée de nature en France à l'aube des Lumières", 1970, Flammarion, p. 12-13
  5. Aristote, Physique, II, 1,192b 8-31
  6. Fontenelle, "Entretiens sur la pluralité des mondes"Entretiens sur la pluralité des mondes. Nouvelle édition augmentée de pièces diverses (1724)
  7. Texte de l'Anti-Dühring, p. 28 [lire en ligne].
  8. La science de la nature chez Aristote, Jan Patocka, Erik Abrams Mis en ligne sur Cairn.info le 20/09/2011 https://doi.org/10.3917/leph.113.0303
  9. Aristote, Physique,II, 1,192b 8-31
  10. Saint-Martin-de-Tours (1965) Pourquoi l'art doit imiter la nature Laval théologique et philosophique, 21(2), 175-190. https://doi.org/10.7202/1020076ar
  11. Aristote, Physique, IIc.2,194a
  12. ESPINOZA, Miguel.La philosophie mecaniste In : Philosophies de la nature [en ligne]. Paris : Editions de la Sorbonne, 2000 (généré le 19 septembre 2020). Disponible sur internet :<http://books.openedition.org/psorbonne/15396>. (ISBN 9791035102739). DOI:https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.15396.
  13. Le droit peut sauver la nature Mis en ligne sur Cairn.info le 22/12/2008 https://doi.org/10.3917/pouv.127.0005
  14. L'homme fait-il partie de la nature? François Flahault https://doi.org/10.3917/rdm.042.0125
  15. « Conférence de Pierre Musso : « Les grands textes de la religion industrielle et du management : une anthologie critique » », sur www.canal-u.tv (consulté le )
  16. Littérature allégorique, site de l'université de Bucarest.
  17. La Dame à la licorne "L'Odorat"
  18. Discours de la méthode, sixième partie
  19. Maurice Merleau-Ponty, Cours sur la Nature : Cours au Collège de France, 1956-57, Paris, Seuil, coll. « Traces écrites », .
  20. Le discours de la méthode (1637) fut le premier ouvrage philosophique publié en français
  21. « World Climates » [archive du ], sur Blue Planet Biomes (consulté le )
  22. « Calculations favor reducing atmosphere for early Earth » [archive du ], sur Science Daily, (consulté le )
  23. « Past Climate Change » [archive du ], U.S. Environmental Protection Agency (consulté le )
  24. Hugh Anderson et Bernard Walter, « History of Climate Change » [archive du ], NASA, (consulté le )
  25. Spencer Weart, « The Discovery of Global Warming » [archive du ], American Institute of Physics, (consulté le )
  26. (en) Denis Couvet et Frédéric Ducarme, « Reconciliation ecology, from biological to social challenges », Revue d’ethnoécologie, vol. 6, (DOI 10.4000/ethnoecologie.1979, lire en ligne).
  27. Ministère de l'environnement (2014) Éviter, réduire et compenser les impacts sur le milieu naturel], 16 janvier 2014
  28. Nicolas Journet, La culture. De l'universel au particulier : la recherche des origines, la nature de la culture, la construction des identités, Sciences humaines éditions, , p. 156.
  29. Baptiste L., Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend, Reporterre, 4 novembre 2013

Articles connexes

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