Homme
Un homme est un être humain de sexe ou de genre masculin et d'âge adulte. Avant la puberté, au stade infantile, on parle de garçon. Il arrive cependant que le mot s'utilise indépendamment de l’âge.
Cet article concerne les individus mâles de l'espèce humaine. Pour l'être humain, voir Homo sapiens. Pour les autres significations, voir Homme (homonymie).



Le terme est aussi employé pour désigner l'Homo sapiens[1],[2],[3], cet emploi donnant lieu à des contestations linguistiques et sociologiques[4],[5],[6].
Origine
Le latin classique possède deux mots, hominem, accusatif de homo, désignant l'être humain, tandis que vir désigne l'individu mâle. À partir de l'époque impériale, l'usage militaire du terme homo fait qu'il tend progressivement à remplacer vir pour prendre aussi le sens d'« être humain du sexe masculin ».
Le mot homme signifie en français à la fois l'être humain considéré de façon générale — en ce sens, il a donné le pronom indéfini on[7] —, et l'être humain de sexe masculin, l'individu mâle ayant acquis une certaine maturité physique et morale, le mari ou bien l'individu considéré par rapport à son activité.
Le mot latin homo dériverait du thème indo-européen ghem-, ghom-, ghm- qui serait le principal nom de la terre. L'être humain serait donc sorti de la terre, de l'humus, mot qui appartient à la même racine[8].
Biologie et anatomie
Dans le langage courant, un homme est un individu mâle et adulte de l'espèce humaine. Par distinction, l'homme prépubère est appelé un garçon, tandis que l'individu de sexe féminin adulte est appelé une femme, ou une fille quand elle est enfant.
On peut utiliser le mot « homme » seulement lorsque les caractères sexuels secondaires de celui-ci se sont entièrement développés.
L'homme est le mâle de l'Homo sapiens. Et le terme garçon désigne l'homme à ses stades infantile et pubère. Sur un caryotype, la masculinité se traduit par la présence d'un seul chromosome X (hérité de la mère) et par la présence du chromosome Y (hérité du père).
Chaque individu d'une espèce voit sa constitution basée sur un tronc commun, auquel s'ajoute sa spécificité sexuelle. Ce tronc commun est, pour les deux sexes, un nombre identique d'organes dont la fonction est commune : peau, cœur, intestins, foie, cerveau, nombre d'os, de muscles, présence des mêmes hormones mais en quantité différente, etc., le tout en conformité avec son espèce, son genre.
Globalement, l'anatomie masculine se distingue de celle des femmes par une taille, une masse et un indice de masse corporelle supérieurs. Les hommes ont en général une puissance musculaire supérieure à celle des femmes. Leur système pileux est en général plus développé : leur caractère sexuel secondaire le plus visible est d'ailleurs la barbe.
Les hommes ont en général une espérance de vie plus courte que celle des femmes.
Les humains présentent un dimorphisme sexuel pour de nombreuses caractéristiques, dont beaucoup n'ont pas de lien direct avec la capacité de reproduction, bien que la plupart de ces caractéristiques ont un rôle dans l'attirance sexuelle. La plupart des expressions du dimorphisme sexuel chez l'humain se trouve au niveau de la taille, le poids et la structure du corps, bien qu'il y ait toujours des exemples qui ne suivent pas le modèle global. Par exemple, les hommes ont tendance à être plus grands que les femmes, mais il y a beaucoup de personnes des deux sexes qui sont dans la gamme moyenne pour l'espèce.
Parmi les caractères sexuels secondaires acquis par les garçons devenant hommes, on peut citer :
- plus de pilosité pubienne ;
- plus de pilosité faciale ;
- mains et pieds plus larges ;
- thorax et épaules plus larges ;
- squelette et structure osseuse plus importants ;
- volume et masse cérébrale plus importants ;
- plus grande masse musculaire ;
- pomme d'Adam plus proéminente et voix plus grave ;
- taille plus grande ;
- ratio tibia/fémur plus important (tibia plus long par rapport au fémur).

Caractéristiques sexuelles
Dans l'humanité, le sexe d'un individu est généralement déterminé au moment de la fécondation par le matériel génétique porté par le spermatozoïde. Si un spermatozoïde porteur d'un chromosome X féconde l'ovule, la progéniture sera généralement femelle (XX) ; si un spermatozoïde porteur d'un chromosome Y féconde l'ovule, la progéniture sera typiquement mâle (XY). Les personnes dont l'anatomie ou le maquillage chromosomique diffèrent de ce modèle sont appelées intersexes.
C'est ce que l'on appelle le système de détermination du sexe XY, et est typique de la plupart des mammifères, mais il existe un certain nombre d'autres systèmes de détermination du sexe, dont certains sont non génétiques.
Le terme « caractères sexuels primaires » indique le type de gamète qui sera produit : l'ovaire produit des ovules chez la femelle, et les testicules produisent des spermatozoïdes chez le mâle. Le terme « caractéristiques sexuelles secondaires » désigne toutes les autres distinctions sexuelles qui jouent des rôles indirects dans l'unification du sperme et des ovules. Les caractéristiques sexuelles secondaires incluent tout ce qui est issu des spécificités masculines et féminines du tractus génital, jusqu'au plumage brillant des oiseaux mâles ou de la pilosité faciale humaine, en passant par les caractéristiques comportementales telles que faire la cour.
Système reproducteur

Hormones sexuelles
Chez les mammifères, les hormones qui influencent le développement et la différenciation sexuelle sont les androgènes, (principalement la testostérone, qui stimule le développement ultérieur de l'ovaire). Dans l'embryon sexuellement indifférencié, la testostérone stimule le développement du canal de Wolff, le pénis et la fermeture des replis labioscrotaux. Une autre hormone importante dans la différenciation sexuelle est l'hormone anti-müllerienne, qui inhibe le développement du conduit de Müller.
Comportement sexuel
Comme le fait remarquer Richard von Krafft-Ebing dans Psychopathia sexualis (1886) la sexualité des individus masculins est sujette à un nombre très grand de déclinaisons et de comportements. Krafft-Ebing propose que le conditionnement social et le développement de chaque individu se combinent pour produire des variations importantes dans l'expression de la sexualité et des fantasmes. Les hommes semblent associer la sexualité à des affects parfois durables, voire à de l'attachement pour certains partenaires (environ 73 % des hommes en France déclarent être en couple). La présence de ces affects n'est cependant pas systématique, certains hommes prétendant que leurs affects et leur sexualité constituent, dans leur perception, des choses distinctes.
Les études sur la prostitution montrent que « l'immense majorité des clients de la prostitution sont des hommes »[10],[11]. En France, selon les chiffres de la proposition de loi de 2013 visant à sanctionner les clients de prostituées, 99 % des clients sont des hommes alors que 85 % des personnes prostituées sont des femmes[12].
Psychologie
Les approches de la psychologie masculine, du fonctionnement psychique de l'homme sont multiples.
Par exemple, parmi les disciplines ayant décrit la construction de la masculinité, une des approches est la psychologie analytique. Selon cette théorie, l'intégration des caractères masculins se fait par l'acceptation de sa féminité par l'homme. Tout comme la femme qui doit accepter son masculin. Ce processus se fait avec difficulté pour les deux genres. Ainsi pour le célèbre psychanalyste Carl Gustav Jung, l'homme a sa part de féminité, qui se nomme l'Anima.
Criminalité
Selon un rapport de 2014 de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), sur les 437 000 personnes assassinées dans le monde en 2012, 95 % des auteurs étaient des hommes qui représentaient aussi 80 % des victimes. Quand les homicides ont lieu dans le cadre de violences familiales, soit dans 15 % des cas, 70 % des victimes sont des femmes. À l'inverse des femmes, qui ont un plus grand risque d'être tuées par des connaissances, les hommes sont majoritairement tués par des inconnus. Un meurtre sur sept commis dans le monde est celui d'un très jeune homme[13].
Selon un rapport de 2010 de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime et une étude de l'Organisation mondiale de la santé de 2017, la plupart des viols sont commis par des hommes et la plupart des victimes sont des femmes, la même proportion existant pour les violences conjugales et les agressions sexuelles[14],[15].
Masculinité

La masculinité prend ses racines dans la génétique (voir différences sexuelles chez l'humain)[16],[17]. Par conséquent, bien que la masculinité soit différente selon les cultures, ses définitions comportent quelques éléments communs[18]. Parfois, les universitaires du genre utiliseront l'expression « masculinité hégémonique » pour distinguer la forme dominante par rapport aux variantes[19].
Le machisme est une forme de culture masculine. Selon le sociologue Alfredo Mirandé, professeur à l'université de Californie à Riverside[20], il inclut l'affirmation de soi ou la défense de ses droits, de sa responsabilité, de son désintéressement, de son code d'éthique, de sa sincérité et de son respect[21].
L'anthropologie a montré que la masculinité elle-même a un statut social, tout comme la richesse, l'ethnie, et la classe sociale. Dans la culture occidentale, par exemple, une plus grande masculinité apporte habituellement un statut social plus élevé. Une association avec la force physique, « virile », est implicite. La masculinité est plus souvent associée aux hommes adultes qu'aux garçons[réf. souhaitée].
On en sait maintenant beaucoup sur le développement des caractères masculins. Le processus de différenciation sexuelle spécifique au système reproducteur Homo sapiens produit une femme par défaut. Le gène SRY sur le chromosome Y, cependant, interfère avec ce processus, provoquant une chaîne d'événements qui, toutes choses égales par ailleurs, conduit à la formation de testicules, de production d'androgènes, et une gamme d'effets hormonaux prénataux et post-nataux couverts par les termes « masculinisation » ou « virilisation ». Parce que la masculinisation redirige les processus biologiques de la voie féminine par défaut, elle est parfois appelée déféminisation.
Taux de masculinité

- Population féminine plus importante
- Populations masculine et féminine équivalentes
- Population masculine plus importante
- Données manquantes
Le taux de masculinité est la proportion d'hommes dans la population totale des deux sexes. L'expression taux de masculinité est issue de la démographie.
En se limitant aux nouveau-nés, on observe un taux de surmasculinité à la naissance compris entre 1,03 et 1,07. En France, le taux de surmasculinité à la naissance est de 1,05.
L'anglicisme Sex ratio (SR), est défini comme le rapport du nombre d'hommes au nombre de femmes, pour une tranche d'âge donnée. Le taux de surmasculinité à la naissance est donc le Sex ratio à l'âge 0, ou SR0.
Pour des raisons biologiques et sociologiques, il est déjà bien différent pour les enfants de moins de 5 ans (le SR5). À partir de 30 ans (entre 35[22] et 49 ans[23] en France, contre 25 en 1950), la prépondérance s'inverse et le nombre de femmes l'emporte généralement sur le nombre d'hommes (huit centenaires sur dix sont des femmes), malgré de notables disparités régionales.
Culture et rôles de genre
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Bien qu'aucune loi ne leur réserve la présidence, tous les présidents des États-Unis à ce jour ont été des hommes.
Dans l’Église catholique
Certaines fonctions de l'Église catholique (pape, cardinal ou évêque) ne sont accessibles qu'aux hommes. La prêtrise est également exclusivement masculine.
Identité sexuelle masculine et genre
Les facteurs biologiques ne sont pas, dans certaines circonstances, des déterminants suffisants pour savoir si une personne se considère — ou est considérée — comme un homme. Les personnes intersexes, qui ont des caractéristiques physiques ou génétiques jugées mixtes ou atypiques pour un sexe ou l'autre, peuvent utiliser d'autres critères pour établir une détermination claire. Il existe aussi des personnes transgenres et transsexuels, qui présentent des caractéristiques physiques féminines non ambiguës, mais qui s'identifient comme des hommes. Il existe différentes définitions sociales, juridiques et individuelles en ce qui concerne ces questions.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Men » (voir la liste des auteurs).
- Définitions lexicographiques et étymologiques de « homme » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- « Homme - nom masculin », sur Dictionnaire de l'Académie française (consulté le )
- « homme », sur larousse.fr (consulté le )
- « La langue, loin d'être neutre », sur svt-egalite.fr (consulté le )
- « L'écriture inclusive : parlons faits et science », sur Bunker D, (consulté le )
- Nicole Pradalier, « L'homme et son genre », La linguistique, vol. 2012/2 (Vol. 48), , p. 109-130
- Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse
- Maurice Tournier (sous la direction de Pascal Dauvin et Johanna Siméant), « Homme, humain, étymologie « plurielle » », Mots, no 65 « L'Humanitaire en discours », , p. 146-152 (DOI 10.3406/mots.2001.2494, lire en ligne).
- The Vitruvian man
- Martin A. Monto, Université de Portland, « Female Prostitution, Customers, and Violence », Violence Against Women, vol. 10, no 2, , p. 160-188 (DOI 10.1177/1077801203260948, lire en ligne).
- « Qui sont les clients ? », sur Fondation Scelles.
- « Prostitution. Faut-il pénaliser les clients ? », Ouest-France, .
- Homicide : un aperçu global des meurtres en 2012, UNRIC, 14 avril 2014.
- (en) « International Statistics on Crime and Justice », sur Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Stefan Harrendorf, Markku Haskenan, Steven Malby (consulté le ), p. 24.
- (en-GB) « Violence against women », sur Organisation mondiale de la santé, (consulté le ).
- John Money, 'The concept of gender identity disorder in childhood and adolescence after 39 years', Journal of Sex and Marital Therapy 20 (1994): 163-77.
- Laura Stanton and Brenna Maloney, 'The Perception of Pain', Washington Post, 19 December 2006.
- Donald Brown, Human Universals
- Élodie Béthoux et Caroline Vincensini, « Masculinité hégémonique : les vies d’un concept », Terrains & travaux, vol. N° 27, no 2, , p. 147 (ISSN 1627-9506 et 2104-3779, DOI 10.3917/tt.027.0147, lire en ligne, consulté le )
- « Alfredo M. Mirandé », sur Université de Californie à Riverside (consulté le ).
- (es) Alfredo Mirandé, Hombres y machos : masculinity and Latino culture, Boulder, Colo, Westview Press, , 195 p. (ISBN 978-0-813-33197-3 et 0-813-33197-8, OCLC 254517042), p. 72-74.
- Lexique de la Cité des Sciences et de l'Industrie
- selon la revue de l'Institut national d'études démographiques Population et sociétés
Voir aussi
Bibliographie
- P. P. Grasset (1980) L'Homme en accusation, Éditions Albin Michel.
- Paul-Edmond Lalancette, La nécessaire compréhension entre les sexes, Québec, 2008, un livre qui explique la genèse subtile des préjugés à l'égard des hommes dans la société québécoise.
- Nouvelles approches des hommes et du masculin, sous la direction de Daniel Welzer-Lang, Presses Univ. du Mirail, 2000.
Lectures complémentaires
- Andrew Perchuk, Simon Watney, bell hooks, The Masculine Masquerade: Masculinity and Representation, MIT Press 1995
- Pierre Bourdieu, La Domination masculine, Éditions du Seuil
- Robert W. Connell, Masculinities, Cambridge : Polity Press, 1995
- Warren Farrell, The Myth of Male Power Berkley Trade, 1993 (ISBN 0-425-18144-8)
- Michael Kimme] (ed.), Robert W. Connell (ed.), Jeff Hearn (ed.), Handbook of Studies on Men and Masculinities, Sage Publications 2004
Articles connexes
Médical
- Psychologie masculine
- Comparaison biologique entre la femme et l'homme
- Déficit androgénique lié à l'âge
- Intersexuation
- Différences sexuelles chez l'humain
Genre
Dynamique
Liens externes
- Schéma détaillé de la morphologie d'un homme
- Claude Meillassoux, La grande entreprise historique du mâle, revue Période, première publication sous le titre de « Le mâle en gésine, ou De l’historicité des mythes » dans Cahiers d’études africaines, vol. 19, no 73-76, 1979, p. 353-380.
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