Fondation Jean-et-Jeanne-Scelles
La Fondation Jean-et-Jeanne-Scelles, couramment appelée Fondation Scelles, a pour but d'agir sur les causes et les conséquences de la prostitution en vue de sa disparition. Elle estime que la prostitution est une atteinte aux droits humains d’égalité, de dignité ainsi qu'une source de violences sociales et personnelles. Créée en 1993 par Jean Scelles et Jeanne Scelles-Millie, elle est reconnue d'utilité publique depuis 1994.
Forme juridique | Fondation reconnue d'utilité publique |
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But | Abolitionnisme |
Zone d’influence | France |
Fondation | 1993, France |
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Fondateurs | Jean Scelles et Jeanne Scelles |
Siège | 14, rue Mondétour, 75001 Paris |
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Président | Yves Charpenel |
Secrétaire général | Stéphane Jacquot |
Affiliation internationale | fédération abolitionniste internationale |
Méthode | rencontre, accompagnement, prévention, plaidoyer, formation |
Site web | www.fondationscelles.org |
Historique et activités
Créée en 1993 par les époux Scelles, cette fondation lutte contre la prostitution sous ses différentes formes. Elle s'est donné la charge de faire diminuer l'exploitation sexuelle dans les différents pays du monde[1]. Elle est reconnue d'utilité publique depuis 1994[2].
Pour les besoins de son action, elle crée et gère un organisme documentaire spécialisé, le Centre de recherches internationales et de documentation sur l'exploitation sexuelle (CRIDES), d'importante réputation[3]. Six ans après, en 2000, ce centre rassemble plus de 4000 documents[4].
Comme le Mouvement du nid, la fondation Scelles est de tendance fermement abolitionniste. Elle présente les prostituées comme des victimes, condamnées à la solitude et au désespoir[5].
La fondation et son centre documentaire le CRIDES publient successivement divers dossiers et rapports, à l'intention des dirigeants, de la presse, de l'opinion publique internationale. Leur deuxième dossier, paru en , porte sur Les lois pénales internationales : un moyen de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants[6].
Le Rapport mondial sur l'exploitation sexuelle dans le monde, qu'ils publient en 2014, est jugé « glaçant », montrant l'énormité des revenus de ce trafic, l'écrasante organisation pyramidale, la répartition sectorielle, les réseaux de recrutement, d'hôtellerie, de sites internet, les autorités complices dans différents pays, la corruption passive et active[7].
Missions
Trois missions principales découlent de son objet social :
- Connaître l’exploitation sexuelle commerciale. Pour ce faire, elle s’est dotée d’un observatoire chargé de recueillir toutes informations relatives à l’exploitation sexuelle commerciale dans le monde.
- Comprendre l’exploitation sexuelle commerciale, par une coopération multidisciplinaire, par des travaux d’experts (juristes, sociologues, policiers associations de terrain) en publiant des fiches thématiques, des livres et documents audio-visuels.
- Combattre l’exploitation sexuelle commerciale. Par des actions de plaidoyer vis-à-vis des élus locaux, nationaux et européens et par des actions de sensibilisation, de prévention en organisant des conférences.
Organisation
La Fondation Scelles est une Fondation reconnue d'utilité publique. Elle est dirigée par un conseil d'administration présidé par Yves Charpenel depuis le . Elle a été présidée par l'ancienne ministre Nicole Fontaine. Son action quotidienne est coordonnée par une équipe de permanents, dont le siège se trouve à Paris.
Liste des présidents successifs
- 1994-1996 : Jean Scelles, ancien résistant, militant chrétien ;
- 1996-2004 : Philippe Scelles ;
- 2004-2006 : Nicole Fontaine, ancienne présidente du Parlement européen, ancienne ministre ;
- 2006-2010 : Philippe Scelles ;
- depuis : Yves Charpenel, ancien magistrat (ancien premier avocat général à la Cour de cassation).
Publications
- Les lois pénales internationales : un moyen de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants, dossier CRIDES no 2, Fondation Scelles, .
- Prostitution et sida, Fondation Scelles, 1999.
- Rapport mondial sur l’exploitation sexuelle dans le monde, Éditions Economica, Paris, 2014.
Notes et références
- Coquart et Huet 2000, p. 267.
- Décret portant reconnaissance d'une fondation comme établissement d'utilité publique Légifrance Décrété le 22 décembre 1994
- Coquart et Huet 2000, p. 267, 297.
- Coquart et Huet 2000, p. 297.
- Della Giusta et Vanessa E Munro 2013, p. 95.
- Coquart et Huet 2000, p. 283.
- Guinamard, Rivière et Colas 2015, p. 78.
Bibliographie
- (en) Marina Della Giusta et Professor Vanessa E Munro, Demanding Sex : Critical Reflections on the Regulation of Prostitution, Ashgate Publishing, Ltd., , 216 p. (ISBN 978-1-4094-9617-5 et 1-4094-9617-1, lire en ligne).
- Louis Guinamard, Tancrède Rivière et Geneviève Colas, Les nouveaux visages de l'esclavage : Ensemble contre la traite des êtres humains, Éditions de l'Atelier, , 224 p. (ISBN 978-2-7082-4468-9 et 2-7082-4468-X, lire en ligne).
- Elizabeth Coquart et Philippe Huet, Le livre noir de la prostitution, Paris, Albin Michel, , 301 p. (ISBN 2-226-11573-0 et 9782226115737, lire en ligne), p. 190, 267, 283, 287, 295, 297.
Voir aussi
Liens externes
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