Ancyre

Ancyre est une cité de l'Antiquité qui correspond de nos jours à l'actuelle Ankara.

Ruines du temple d'Auguste et de Rome à Ancyre (Ankara).

Histoire

Le site d'Ancyre est occupé dès le IIe millénaire av. J.‑C. par les Hittites qui l'appelaient Ankuva, nom mentionné dans plusieurs inscriptions hittites. Vers le Xe siècle av. J.-C. elle est peuplée par les Phrygiens et s'appelle alors Aγκυρα (« Anküra »). Selon la légende, la cité aurait été construite par le roi Midas qui y aurait déposé ou trouvé une ancre[1], symbole figurant sur des monnaies antiques[2].

Ancyre devint une cité de l'empire perse qui fut prise par Alexandre le Grand en l'an 333 avant notre ère. Lors de la « Grande expédition » des Celtes, les Tectosages (des Galates) en font leur capitale. Les Romains s'en emparent en 189 av. J.-C.. Ils laissent néanmoins aux Tectosages leur autonomie jusqu'en 25 avant notre ère. En alphabet latin la ville prend l'orthographe « Ancyra »[3],[4]. Ancyre fut promue au rang de « métropole » par Néron qui fit reconstruire ses murailles. Le temple d'Auguste et de Rome à Ancyre, appelé le monument d'Ancyre, a livré l'exemplaire le plus complet du testament politique d'Auguste, les Res gestæ.

Durant le « millénaire byzantin », Ancyre connut une certaine prospérité mais les invasions des Sassanides, des Arabes, des croisés et des Turcs au VIIe siècle furent dévastatrices. Au IVe siècle on y trouve une communauté chrétienne hétérodoxe, les Ascodrobes, cités par Jérôme de Stridon[5]. À partir du XIVe siècle, l'expansion en Anatolie des Ottomans, transforme le nom de la ville en Engürü ou Engüriye en turc, et en Angora dans les langues occidentales. Ancyre laisse place à Ankara à mesure que s'y installent des Turcs et que s'islamise et se turquifie sa population chrétienne et juive (ma'mīnīm, dönme). Au XVIe siècle l'orthographe Ankara (انقره) commence à s'imposer dans les documents officiels ottomans[6].

Sources anciennes

Dans son Histoire naturelle, Pline l'Ancien la nomme « Ancyre des Tectosages ». La ville est également mentionnée par Strabon, habitée par les Tectosages[7]. Pline l'Ancien, cite également « Ancyre en Phrygie », également attestée par Strabon[8].

Personnalités liées à la ville

Iconographie

Au XVIIe siècle, les capitouls de Toulouse honorèrent le passé mythique des fondateurs de cette cité et commandèrent à plusieurs artistes des œuvres sur le thème de La Fondation d'Ancyre par les Tectosages.

Notes et références

  1. (tr) Erdoğan, Abdülkerim, Gökçe Günel ve Ali Kılıcı, Tarih İçinde Ankara, p. 8.
  2. Exposées au musée des civilisations anatoliennes (turc : Anadolu Medeniyetleri Müzesi) : (tr) Erdoğan, Abdülkerim, Gökçe Günel ve Ali Kılıcı, Tarih İçinde Ankara, p. 40.
  3. (tr) Ankara; Başkentin Tarihi, Arkeolojisi, Mimarisi , Ankara, Ankara Enstitüsü Vakfı, , 351 p. (ISBN 978-975-95848-3-2 et 975-95848-3-2), p. 101,105,233, 269.
  4. (tr) Tarih İçinde Ankara (ISBN 978-9944-473-07-1 et 9944-473-07-3).
  5. Jérôme de Stridon, Commentaire de l'épître de saint Paul aux Galates.
  6. (tr) « XVIII. Yüzyılın İkinci Yarısında Ankara Sancağındaki Mâlikâne-Mukataalara Dair Bazı Bilgiler - Dr. Deniz KARAMAN », .
  7. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne]. Dans ce passage consacré aux nations celtes (Κελτοί), Strabon fait un lien entre le peuple des Tectosages (Τεκτόσαγες) et la ville de Toulouse (Τολῶσσα).
  8. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne].

Articles connexes

  • Portail de l’archéologie
  • Portail de la Grèce antique
  • Portail du monde byzantin
  • Portail des chrétiens d’Orient
  • Portail de la Turquie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.