Confiteor
Confiteor (Deo) est le titre d'une prière liturgique, commune aux rites latins médiévaux et modernes, commençant par le verbe latin qui signifie : « Je reconnais, j'avoue » ; d'où la traduction liturgique française « Je confesse (à Dieu) ». Par cette formule, le fidèle se reconnaît pécheur.
La prière se déroule en deux temps : 1. Aveu de l'état de pécheur et demande d'intercession, 2. Demande de pardon, par laquelle celui ou celle qui préside la célébration demande la miséricorde de Dieu, le pardon des péchés et la vie éternelle.
C'est du Confiteor romain que vient l'expression courante « Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa » (« c'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute ») que le fidèle dit en se frappant la poitrine.
Description
Cette prière ne doit pas être confondue avec le sacrement de pénitence et de réconciliation. Elle est appelée parfois « confession (ou absolution) générale », parce qu'elle est récitée à la première personne du singulier pour exprimer publiquement et de manière générale, mais sans donner le détail de ses actes, qu'on a commis des péchés de toute espèce vis-à-vis de Dieu, de ses saints et de tous les membres de l’Église, à commencer par ceux qui sont présents (« à vous aussi mes frères »).
Dans les formes du rite romain extraordinaire, le Confiteor est récité d'abord par le prêtre ou celui qui préside ; les fidèles lui répondent en prononçant à son intention les demandes de pardon Miseratur (et Indulgentiam). Les fidèles récitent ensuite à leur tour la confession générale que le prêtre conclut en récitant à son tour le Miseratur (et l'Indulgentiam) à leur intention.
La récitation du confiteor est prévue par les rituels liturgiques au début de la messe, au cours des offices de prime et de complies, lors de la réception de la communion eucharistique en dehors de la messe, en introduction à l'aveu des péchés dans certains rituels de célébration du sacrement de pénitence et de réconciliation, du sacrement des malades et avant la réception de l'indulgence plénière, ainsi qu'en d'autres occasions de la prière individuelle ou collective.
Les liturgies orientales d'Antioche et d'Alexandrie commencent aussi la messe avec une confession des péchés. Les anciens sacramentaires romains n'en font pas mention parce qu'ils ne contenaient que les prières du prêtre célébrant, sans le détail du rituel antérieur à la préface. Le Micrologue de Bernold de Constance est le premier texte qui cite directement le Confiteor. Le texte du Confiteor varie en fonction des usages liturgiques (rites propres) et a connu plusieurs reformulations au cours des siècles.
A la suite du concile de Trente, chez les Bénédictins, et dans certains ordres religieux (franciscains, dominicains), le nom du fondateur (« N. notre père ») a été intégré à la suite de celui des saints : « Confiteor Deo, Beatae Mariae semper Virgini, Beato Michaeli Archangelo, Beato Johanni Baptistae, sancto Benedicto / Dominico / Francisco patre nostro... ». Les Chartreux n'ont jamais adopté cette coutume.
Forme ordinaire du rite romain
Français
Je confesse à Dieu tout-puissant, Le prêtre ajoute ensuite : Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde, qu'il nous pardonne nos péchés, |
Latin
Confìteor Deo omnipotènti Le prêtre ajoute ensuite : Misereátur nostri omnípotens Deus et, dimíssis peccátis nostris, perdúcat nos ad vitam ætérnam. |
Forme extraordinaire du rite romain
Français
Je confesse à Dieu Tout-Puissant, |
Latin
Confíteor Deo omnipoténti, |
Ordinaire cartusien
Français
Je confesse à Dieu, |
Latin
Confíteor Deo |
Ordinaire dominicain
Les mots entre parenthèses sont omis par la liturgie dominicaine primitive d'Humbert de Romans (XIIIe siècle, voir ms. Rome, Santa Sabina, Arch. O.P., XIV-L-1, f. 43r)
Français
Je confesse à Dieu (Tout-Puissant), |
Latin
Confiteor Deo (omnipotenti), |
Ordinaire de l'ordre des Ermites de Saint-Augustin
D'après un bréviaire manuscrit à l'usage de l'ordre des Ermites de saint Augustin copié en 1478 (Paris, Bibliothèque nationale de France, ms. latin 1050, f. 181v)
Français
Je confesse à Dieu Tout-Puissant, et |
Latin
Confiteor Deo omnipotenti, |