Immaculée Conception

L'Immaculée Conception est la conception de la Vierge Marie « sans tache », c'est-à-dire exempte du péché originel. Il s'agit d'un dogme de l'Église catholique qui a été proclamé, le par le pape Pie IX par la bulle Ineffabilis Deus, mais cette croyance existait déjà chez certains Pères de l'Église au IVe siècle. Elle est souvent confondue par erreur avec la conception virginale de Jésus-Christ, c'est-à-dire le dogme de l'Incarnation, mais elle ne concerne que la conception de Marie elle-même.

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Immaculée Conception

L'Immaculée Conception par Pierre Paul Rubens au musée du Prado.
Nom de naissance Marie
Vénérée par Église catholique
Fête 8 décembre
Sainte patronne Portugal, Espagne, États-Unis d’Amérique, Corée, Philippines, Nicaragua, Salvador, Corse

L'Immaculée Conception est célébrée par l'Église catholique le  lors de la fête qui lui est dédiée. Il s'agit d'une fête de précepte.

Si l'Église orthodoxe célèbre la fête de la Conception de Marie et nomme Marie « l'Immaculée », elle ne reconnaît cependant pas ce dogme de l'Immaculée Conception, de même que les protestants ou les autres Églises chrétiennes, qui y voient un théologoumène[1].

De très nombreuses églises de par le monde sont dédiées à l'Immaculée Conception. Dans l'art, en peinture comme en sculpture, l'Immaculée Conception est l'objet d'une iconographie importante.

Définition

Statue de l'Immaculée Conception en Slovaquie (XVIIIe siècle)

Le dogme de l'Immaculée Conception signifie que Marie, mère de Jésus-Christ, fut conçue exempte du péché originel. La bulle Ineffabilis Deus du pape Pie IX déclare le  :

« Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement, et constamment par tous les fidèles. »

La constitution dogmatique de Vatican II, Lumen gentium (1964), précise qu'elle a été « rachetée de façon éminente en considération des mérites de son Fils » (LG 53) et que « indemne de toute tache de péché, ayant été pétrie par l'Esprit saint, [elle a été] formée comme une nouvelle créature »[2].

Ce dogme n'est pas directement lié au dogme de la virginité perpétuelle de Marie ni à celui de la conception virginale de Jésus.

Origine du dogme

Littérature chrétienne antique

L'expression de la doctrine de l'Immaculée Conception s'opère très progressivement. Elle puise ses origines dans le cadre de réflexions doctrinales sur la conception et la naissance de Jésus développées dans la continuité des traditions littéraires sur l'enfance de ce dernier, des récits qui s'opposent régulièrement sur la nature humaine ou divine du Christ[3].

Aux IIe et IIIe siècles, s'ils s'accordent pour reconnaître en la mère de Jésus une femme admirable, des théologiens comme Tertullien, Origène ou encore Jean Chrysostome estiment qu'elle n'est pas exempte d'avoir commis des péchés, certes véniels[4]. Avec l'importance que prend progressivement le culte de Marie, « l'imaginaire marial  » sur sa sainteté se développe également, propageant l'idée selon laquelle la mère du Christ ne peut avoir commis de faute — même vénielle — contre Dieu, qu'elle est « sans souillure ni corruption »[4].

La question se pose alors aux « mariologues » de savoir à quel moment de son existence remonte cet état de pureté et y différentes réponses sont apportées : dès sa propre conception, dans le sein de sa mère, à sa propre naissance ou encore à la conception de Jésus... [4] Par ailleurs, le développement vers la même époque de la théologie sur le péché originel, censé entacher tout être humain dès sa conception, pousse les tenants d'une intégrale sainteté de Marie à défendre l'idée suivant laquelle elle en a été préservée, ce qui reste encore douteux pour Augustin d'Hippone lui-même[5].

Si la dévotion à l'immaculée conception de Marie n'apparaît explicitement pas avant les XIe et XIIe siècles [6], on trouve néanmoins, à partir du IVe siècle, un certain nombre de Pères de l'Église et d'auteurs chrétiens antiques qui expriment des positions évoquant dans le chef de Marie, tantôt l'absence de péché ou de « tache », tantôt sa virginité, tantôt les deux.

  • Grégoire de Nysse (330-395) compose un traité sur la Virginité[7]
  • Amphiloque d'Iconium (IVe siècle) : « Dieu a formé la sainte Vierge sans tache et sans péché. »[8],[9]
  • Ambroise de Milan (340-397) : « Marie est sans défaillance, immaculée. »[10]
  • Augustin d'Hippone (354-430) : « De la sainte Vierge Marie, pour l’honneur du Christ, je ne veux pas qu’il soit question lorsqu’il s’agit de péchés. Nous savons en effet qu’une grâce plus grande lui a été accordée pour vaincre de toutes parts le péché par cela même qu’elle a mérité de concevoir et d’enfanter celui dont il est certain qu’il n’eut aucun péché. »[11]
  • Dans la Vulgate, Jérôme de Stridon (347-420) emploie l'expression inmaculata (Ct 5,2 ; cf. 4,7) et attribue à Marie le rôle d'écraser le serpent (Gn 3,15). Dans son commentaire du psaume 73, il indique que « Marie n'a jamais été dans les ténèbres, mais toujours dans la lumière. »[9]
  • Proclus de Constantinople (390-446) : « la Sainte Vierge a été formée d'un limon pur. »[12],[9]
  • Jacques de Saroug (450-521) : « Sa nature originelle était préservée, avec une volonté pour les choses bonnes. »[13]
  • Les Églises de langue grecque appellent Marie la « Panaghia (Toute sainte) »[14].
  • Romain le Mélode (493-565): « [Marie a été] le Temple saint dès sa naissance... Anne a enfanté l'Immaculée. »[15]
  • Anastase d'Antioche (avant 599): « Le Verbe est descendu dans un sein virginal exempt de toute corruption. »[16]
  • Sophrone de Jérusalem (560-638) : « Marie, pure, sainte, sans tache, resplendissante, aux sentiments divins, sanctifiée, libre de toute souillure du corps, de la pensée, de l'âme. »[17]

Par la suite, des Pères grecs confirment l'absence de tout péché en Marie[N 1].

Théologie médiévale

Avec l'arrivée de la fête en Occident autour du Xe siècle[18], un débat théologique va se mettre en place en Europe entre les tenants du dogme de l'Immaculée Conception (les immaculistes), et ses opposants (les maculistes). Ainsi, au XIIe siècle, Bernard de Clairvaux, pourtant célèbre pour sa dévotion mariale, s'oppose en 1146 à cette pratique[19]. Un siècle plus tard, Thomas d'Aquin (comme la plupart des grands scolastiques[N 2]), lui aussi s'opposera (dans une certaine mesure) au dogme de l'Immaculée Conception[20].

Parmi les premiers défenseurs du dogme de l'Immaculée Conception, se trouve Jean Duns Scot (1266-1308)[N 3], qui affirme qu'en tant que Mère de Dieu Marie ne peut être entachée comme les autres par le péché originel[21]. Si le moine carme John Baconthorp était dans un premier temps opposé à ce dogme, en 1340 il en devient un fervent partisan[22]. Pierre Thomas (1305-1366), patriarche latin de Jérusalem et moine carme, rédige un traité où il affirme sa foi en « la conception immaculée de la Vierge Marie »[23].

Le discours maculiste est porté par les Dominicains tandis que les arguments des immaculistes sont principalement l'œuvre de prédicateurs franciscains. Certains papes [N 4] soutiennent les Dominicains et s'opposent à la doctrine de l'Immaculée Conception. Face à eux, les Franciscains sont soutenus par les Carmes[24], les Augustins et les enseignants de l'université de la Sorbonne ainsi que le pape Clément VII (1378-1394) et la cour pontificale d'Avignon[25],[18].

Ces débats théologiques entraînent également des turbulences dans la société de l'époque : la Sorbonne est paralysée un an par cette querelle. En 1387, un théologien aragonais Johannes de Montesono (ou Jean de Montson en français), est condamné, car il enseignait que la Vierge Marie était née avec le péché originel[26]. Pierre d'Ailly, aumônier du roi Charles VI, défend en 1388 devant la papauté d'Avignon l'idée de l'Immaculée Conception. Sa plaidoirie remporte l'adhésion des autorités ecclésiastiques (face aux plaidoiries des Dominicains), et fort de son succès, à son retour à Paris, il fait renvoyer de la maison royale tous les Dominicains qui contestaient cette doctrine[27].

Au XIVe siècle le débat se poursuit entre Franciscains et Dominicains. Cette bataille théologique est illustrée dans des peintures murales découvertes à Saint-Flour et qui sont un hymne à sainte Anne et à la femme de la part des Dominicains[28].

Le concile de Bâle (1439) confirme la position des Franciscains. Et au XVe siècle, des théologiens déclarent que Dieu a préparé à son Fils « une demeure digne de lui par la Conception immaculée de la Vierge Marie »[29].

Concile de Trente et Contre-Réforme

La croyance en l'Immaculée Conception est réaffirmée par le concile de Trente (1545-1563). Le pape Pie V (1566-1572), dans la bulle Ex omnibus afflictionibus du , condamne les propositions contraires à la doctrine de l'Immaculée Conception. Dans la bulle Super speculam Domini (), il confirme les constitutions antérieures favorables au culte de l'Immaculée Conception[18]. Les représentations artistiques se multiplient au XVIIe siècle, notamment en Espagne. La Vierge y apparaît sur un croissant de lune, drapée dans un manteau flottant dans le ciel, entourée d'une multitude d'angelots. Parfois elle foule aux pieds un serpent qui symbolise le démon.

Des autorités politiques tentent d'influencer les papes pour imposer la fête de l'Immaculée Conception, et promouvoir ce dogme[N 5]. Malgré ces pressions politiques, le pape Urbain VIII refuse d'aller plus loin. Alexandre VII, le , à travers son document Sollicitudo omnium ecclesiarum affirme plus nettement la croyance en l'Immaculée Conception, sans pour autant lui donner la force d'une vérité de foi définie[18]. Pendant ce temps, des religieux comme le carme Olivier de Saint-Anastase continuent de défendre l'Immaculée Conception par des écrits et par des prêches.

La promulgation du dogme

De la médaille miraculeuse à la promulgation

Médaille de l'Immaculée Conception, ou médaille miraculeuse (1830).

Lors des apparitions mariales dont Catherine Labouré s'est dite favorisée, rue du Bac à Paris en 1830, la Vierge se serait présentée, selon son récit, comme « conçue sans péché ». La médaille miraculeuse, frappée avec l'invocation « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous », popularise la foi en la conception immaculée de Marie[30].

Dans l’Église catholique, plusieurs voix se font alors entendre pour demander au pape la formulation du dogme de l'Immaculée Conception. Ainsi, le VIIe concile de Baltimore en 1849 conclut ses travaux « en estimant opportun de définir comme un dogme l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie »[31],[N 6]. La plupart des évêques français, appuyés par les Espagnols et Italiens, interviennent dans le même sens auprès de Grégoire XVI (1831-1846). Mais celui-ci est « arrêté » par l'absence d'enthousiasme des évêques allemands et anglais[18].

Pour répondre aux demandes des évêques, Pie IX, après son élection, institue le une commission de vingt théologiens et une congrégation antépréparatoire de huit cardinaux[N 7]. Le pape sollicite ensuite par écrit l'avis de tous les évêques, via l'encyclique Ubi primum du .

Ayant recueilli une très large majorité (546 évêques favorables sur 603), ainsi que les approbations conjuguées de la commission (17 votes pour sur 20) et de la congrégation, Pie IX demande en 1851 à deux groupes de théologiens de préparer un projet de bulle. Le , le pape réunit une commission spéciale pour élaborer le texte définitif qui, après l'approbation par un consistoire, est promulgué le sous le titre d'Ineffabilis Deus[18].

L'arrière-plan historique et théologique

Le pape Pie IX.

Claude Langlois, historien du catholicisme contemporain, est amené à replacer la promulgation de ce dogme dans le contexte des documents pontificaux de la même époque : le Mirari vos de Grégoire XVI (1832) ainsi que les divers textes de Pie IX, Qui pluribus (1846), Ineffabilis Deus (1854), Quanta cura et Syllabus (1864). Pour lui, la proclamation d’un dogme marial au milieu d’une série concernant en particulier la montée en puissance du rationalisme, ne présente pas, à première vue, une véritable cohérence avec la série[32].

Or la doctrine de l'Immaculée Conception traite du péché originel dont seule Marie, la mère du Christ, serait exempte. Il s’agit donc, pour Claude Langlois, de stigmatiser par là tous les courants qui revendiquent l’exercice autonome de la raison, devenue faillible par une corruption de l’esprit humain due à la faute d’orgueil originelle. Dans cette perspective, le dogme s'inscrit bien dans la série. Claude Langlois insiste cependant sur d'autres points : la tradition de cette croyance, le fait que c'est la première fois que le pape use de l'infaillibilité pontificale avant même que celle-ci ne soit définie à son tour par un dogme en 1870[33].

Pie IX se caractérise en effet par son « intransigeance » qui refuse toute « transaction » avec les quatre principales causes des « malheurs du temps », selon sa terminologie : l'esprit de la Réforme protestante, la philosophie des Lumières, l'héritage de la Révolution française et le libéralisme étatique[34]. Cette position ne saurait toutefois se réduire au rejet du courant moderniste : Pie IX, dernier souverain des États pontificaux, comme le souligne Yves-Marie Hilaire[35], s'efforce avant tout de préserver et de transmettre le « dépôt de la foi » de l'Église catholique au moment même où celle-ci paraît menacée de toutes parts[34]. Dès lors, tout en s'employant à favoriser la renaissance de la religion[35], Pie IX considère la promulgation de nouveaux dogmes aussi bien comme le nécessaire exercice de ses droits de souverain pontife que comme « un approfondissement et un aboutissement de la tradition vivante de la foi à travers les siècles »[34].

Suites de la promulgation

Assassinat de l’archevêque de Paris

Monseigneur Sibour (1792-1857), archevêque de Paris, par Thomas Couture, musée Carnavalet.

Deux ans après la proclamation du dogme, Mgr Sibour, archevêque de Paris, est poignardé en pleine église à l'issue d'une cérémonie, le par Jean-Louis Verger ancien curé, visiblement déséquilibré[36], et déjà sanctionné par l’Église[N 8]. Si lors de son crime il s'écrie « À bas les déesses », expliquant que son geste est une contestation du dogme de l'Immaculée Conception, quelques heures après il se rétracte, donnant une autre motivation à son meurtre (une protestation contre le célibat des prêtres)[37]. En plus d'avoir eu plusieurs problèmes avec les autorités religieuses (avant cette affaire) qui lui ont valu une série de sanctions, Verger avait déjà eu maille à partir avec la justice pour plusieurs affaires de vols ou de scandales sur la voie publique. Lors d'un précédent procès, un médecin avait déclaré « Il a toute sa lucidité, mais c'est un homme dangereux »[36]. Son procès, qui se conclura par sa condamnation et son exécution le , donne lieu à de nouveaux esclandres de sa part[38]. Une plaque scellée, à l'entrée de la nef de l'église Saint-Étienne-du-Mont commémore le meurtre de l'archevêque[39].

Apparitions de Lourdes

Vitrail de la basilique de l'Immaculée-Conception - 16e apparition de la Vierge qui révèle à Bernadette : « Je suis l'Immaculée Conception ».

À Lourdes, Bernadette Soubirous affirme que, le , soit quatre ans après la promulgation du dogme, la dame qui lui est apparue s'est elle-même présentée ainsi, en gascon, dans la grotte de Massabielle, à Lourdes : « Que soy era immaculada councepciou » (« Je suis l'Immaculée Conception »)[40]. Jean-Paul II indiquera dans une homélie que cette déclaration vient confirmer le dogme de l'Immaculée Conception puisque « à Lourdes, [Marie] s’appela du nom que Dieu lui a donné de toute éternité; oui, de toute éternité, il la choisit avec ce nom et il la destina à être la Mère de son Fils, le Verbe éternel »[41].

Apparitions de Gietrzwałd

En 1877, lors des apparitions mariales de Gietrzwałd, les voyantes affirment que la dame qu'elles voient leur déclare « Je suis la très sainte Vierge Marie immaculée ». Et quelques jours plus tard, la Vierge demande aux jeunes filles de faire installer un reposoir avec une statue de l'Immaculée Conception. Ces apparitions ont été reconnues comme « authentiques et digne de foi » en 1977, à l'occasion du centenaire des apparitions. Lors de cette proclamation, était présent l'archevêque Karol Wojtyła, futur pape Jean-Paul II[42].

Apparitions de Beauraing

En 1932, lors des apparitions mariales de Beauraing, les voyants affirment que l'apparition qu'ils voient (qu'ils ont très vite désignée comme la Vierge Marie), leur déclare qu'elle est « la Vierge immaculée ». Si les enfants rapportent d'autres titres mariaux connus comme « la Mère de Dieu, la Reine des Cieux », ils ne précisent pas « Immaculée Conception », mais simplement, par deux fois, « la Vierge immaculée ». Ces apparitions (une trentaine) sont reconnues par l'évêque du lieu, et ainsi par l'Église catholique en 1947[43].

L’Église catholique au XXe siècle

Le Catéchisme de l'Église catholique, concernant ce dogme de foi, indique :

  • « Pour être la Mère du Sauveur, Marie fut pourvue par Dieu de dons à la mesure d’une si grande tâche »[44], il ajoute « par la grâce de Dieu, Marie est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie. »[45].
  • « La bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel »[46].

Il précisé également que ce dogme prononcé par Pie IX en 1854 est le fruit d'une lente prise de conscience de l’Église « au long des siècles »[44] qui remonte aux pères de la tradition orientale (c'est-à-dire aux premiers siècles de l’Église)[45].

Ce point de foi exprimé dans le catéchisme de l’Église est appuyé sur des citations bibliques (Lc 1,28,Ep 1,3-4,Ep 5,27)[47],[N 9] ainsi que sur l'encyclique Lumen Gentium (§ 53 et 56).

Les autres confessions chrétiennes

L’Église orthodoxe

Pour l'Église orthodoxe, la doctrine catholique contredit directement l'enseignement révélé, répété par tous les Pères, qui affirme qu'aucun des hommes n'est exempt du péché ancestral et que « l'Incarnation du Verbe et Fils de Dieu, de l'Esprit Saint et de la Vierge Marie, est seule pure et immaculée » (Encyclique patriarcale et synodique du Siège de Constantinople de 1895, paragraphe 13).

Les théologiens orthodoxes s'étonnent que, malgré la forte opposition à l'Immaculée Conception dont témoignent, entre autres, les grands docteurs scolastiques, la bulle de proclamation du dogme puisse qualifier la croyance en cette doctrine de constante, unanime et universelle[48]. D'autre part, ils font remarquer qu'aucun des textes des anciens Pères (mis en avant par les catholiques) qui ont exalté la pureté de Marie n'a parlé spécifiquement d'une conception sans péché originel ou même d'une purification de la Sainte Vierge dans le sein de sa mère[49],[N 10]. En revanche, « les saints Pères, lorsqu'ils interprètent les paroles de l'ange à la Vierge : « l'Esprit Saint viendra sur toi », remarquent qu'il est descendu sur elle préalablement pour la purifier et préparer un tabernacle digne de l'habitation du Verbe. En effet elle avait besoin de purification » (Métrophane Kritopoulos, Omologia, chapitre XVII). Ainsi saint Jean Damascène, recueillant tout l'enseignement antérieur, affirme : « Après le consentement de la Sainte Vierge, manifesté par ces paroles : voilà la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole, l'Esprit saint descendit sur elle, selon la parole du Seigneur proférée par l'ange, et la purifia. » (De la foi orthodoxe, III, 2).

La Mère de Dieu est appelée dans les livres de prières orthodoxes « toute-sainte », « toute-pure », « toute-bienheureuse », «  toute-glorieuse », « toute-immaculée », non par une absence du péché des ancêtres, mais par une absence de tout péché personnel qui, jusqu'à l'Annonciation, fut le fruit de sa lutte personnelle jointe à l'abondance de grâce répandue en elle[N 11]. En déclarant cela, l'Église orthodoxe se veut fidèle à la tradition des Pères. On pourrait citer, par exemple, saint Ambroise ou saint Augustin qui tous deux parlent de la Sainte Vierge comme « sans défaillances », « immaculée » ou « sans péchés », mais qui affirment par ailleurs : « Parmi tous ceux qui sont nés des femmes, il n'y a de parfaitement saint que le Seigneur Jésus : lui seul par la manière ineffable dont il a été conçu, et par la puissance infinie de la divine Majesté, n'a point éprouvé la contagion du vice qui corrompt la nature humaine. » (saint Ambroise, in Luc, II, 55); et « Jésus-Christ seul n'a jamais eu de péché ; il n'a pas pris la chair de péché, quoiqu'il ait pris de sa mère une chair qui était celle du péché ; car ce qu'il en a pris de sa mère, ou il l'a purifié avant de le prendre, ou il l'a purifié en le prenant. » (saint Augustin, de Peccatt. remiss., livre II)[50].

Concernant la "convenance" de l'Immaculée Conception, le point de vue des orthodoxes peut être résumé par cette phrase du théologien orthodoxe Vladimir Lossky : « Si la Sainte Vierge avait été isolée du reste de l’humanité par un privilège de Dieu lui conférant d’avance l’état de l’homme avant le péché, alors son consentement libre à la volonté divine, sa réponse à l’archange Gabriel, perdraient le lien de solidarité historique avec les autres actes qui contribuèrent à préparer, au long des siècles, l’avènement du Messie »[51],[52]. Le dogme catholique de l’Immaculée Conception, en offrant une possibilité de libération du péché originel avant la Croix, remet finalement en cause tout le plan divin du salut et de la Rédemption après la chute, ce qui est incompréhensible pour les pères grecs[53].

Les catholiques répliquent généralement à cette objection en disant qu'être libéré du péché originel n'enlève pas le libre arbitre. Or il s'agit pour les orthodoxes d'affirmer que « Marie incarne le libre élan vers Dieu de l'humanité, non-rédimée encore »[54]. Ainsi, comme le déclare Nicolas Cabasilas, « elle [la Mère de Dieu] s'est présentée d'elle-même à Dieu, passant outre la séparation qui subsistait, et le mur qui séparait de Dieu l'univers n'a pu résister au désir d'une seule âme – est-il donc chose plus admirable ? En effet, Dieu ne l'avait pas préparée particulièrement pour cette sagesse, pas plus qu'en lui offrant autant qu'aux autres il ne l'avait jugée digne d'une assistance plus grande. C'est seulement en usant d'elle-même et des moyens communs donnés à tous pour la vertu qu'elle a remporté cette victoire inouïe et au-dessus de la nature. » (Homélie sur l'Annonciation).

Pour certains qui notent la croyance en l'Immaculée conception parmi certains orthodoxes et spécialement les vieux-croyants, ce refus de l'Immaculée conception serait une théorie adoptée par les orthodoxes sous l'influence d'orthodoxes formés chez les protestants, et par rejet du catholicisme latin ; il est cité par exemple le réglement intérieur du Monastère de Bélokrinitsa : « la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle » [55]. Pour Georges Florovsky, au contraire, ces traces d'une doctrine de l'Immaculée Conception ne sont que la manifestation de l'influence de la théologie catholique romaine en Russie au dix-septième siècle[56].

Les Églises protestantes

Les protestants (ainsi que les chrétiens évangéliques) estiment que certains éléments de la dévotion à Marie peuvent être excessifs, voire tendre à la « mariolâtrie ». S'ils reconnaissent à la Vierge le titre de « Mère de Dieu » (issu du concile d'Éphèse), ils sont opposés au dogme de l'absence du péché originel chez Marie[57].

Néanmoins, Martin Luther, dans un sermon de 1516 pour la fête de l'Immaculée Conception, affirme que Marie est la seule goutte soustraite par Dieu à l'océan du péché originel[58]. Il revient souvent sur cette affirmation : « Marie fut libérée du péché originel pour que la chair du Rédempteur ne fût pas non plus effleurée par l'ombre du péché »[réf. nécessaire]. En réalité, le réformateur protestant expose la notion de la double conception, seminum commixtio, et conceptio naturarum. Dans un sermon de 1527 il écrit que « Le Christ voulut naître d'une vierge par l’opération de l'Esprit Saint, sans homme, pour ne pas être taché par le péché d'origine attaché à chaque naissance humaine de l'homme et de la femme… Et puisque la Vierge Marie naquit aussi de manière naturelle d'un père et d'une mère, nombreux sont ceux qui ont voulu dire qu'elle fut conçue dans le péché originel et ont fixé la croyance qu'elle fut sanctifiée dans l'utérus maternel [c'est la position de saint Thomas] »[59].

Autres Églises

Le Groupe des Dombes (réunissant des protestants et catholiques de langue française) écrit : « Dans la mesure où les catholiques admettent que le fiat de Marie lors de l'Annonciation n'était possible que moyennant la grâce de Dieu, ils peuvent justement présenter l'Immaculée Conception comme une expression radicale de cette grâce […]. Inversement, dans la mesure où les protestants reconnaissent que le don de la grâce ne dispense pas Marie de répondre librement et activement à la volonté de Dieu, ils peuvent alors mieux comprendre le sens de la position catholique selon laquelle l'Immaculée Conception n'a pas pour effet d'arracher Marie à la condition humaine, mais plutôt de la préparer à pouvoir un jour, comme toute créature rachetée, apporter sa réponse active à l'initiative de Dieu » (no 272)[60].

L'Église vieille-catholique n'accepte pas le dogme de l'Immaculée Conception[61].

Culte

Patronne de pays et de régions

L'Immaculée Conception, patronne du Portugal, de la Corse et des États-Unis.

Si la Vierge Marie a été proclamée sainte patronne principale de la France par Pie XI en 1922, à la suite entre autres du vœu de Louis XIII, c’est sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption, fêtée le 15 août et non celui de l’Immaculée Conception[62],[63].

Le Portugal est placé sous le patronage de la Vierge Marie depuis le Moyen Âge. Le , après 60 ans d’union avec l’Espagne, les Portugais reprennent leur indépendance. Six ans plus tard, le nouveau roi João IV place le pays sous la protection de l’Immaculée Conception : dans l’église de Vila Viçosa où se trouve le palais familial, il dépose la couronne royale sur la tête de Notre-Dame de la Conception (Nossa Senhora da Conceição) qui est proclamée Reine et patronne du Portugal[64],[65]. Par la suite, les rois du Portugal ne porteront plus jamais la couronne sur leur tête[66]. Aujourd’hui encore, le 8 décembre est au Portugal le jour férié où les catholiques portugais fêtent celle qui est reine, patronne et protectrice de leur pays.

Les insurgés corses, réunis au couvent Saint François à Orezza en 1735, décidèrent de faire sécession d’avec la République de Gênes et proclamèrent l'indépendance de l'île. Ils placèrent leur jeune nation sous la protection de l’Immaculée Conception, dotant la Corse de son hymne religieux Dio Vi Salvi Regina consacré à la Vierge Marie et de son jour de fête nationale, le 8 décembre[67]. Aujourd'hui encore, dans les villes et les villages de Corse, le est un jour de célébrations religieuses et de réjouissances. Ce jour-là, l'Université de Corse est fermée et aucun cours n'y est dispensé.

En 1846, le VIe concile provincial de Baltimore proclame la « bienheureuse Vierge Marie conçue sans péché », c'est-à-dire Immaculée Conception, patronne des États-Unis d’Amérique[31].

Fête de l'Immaculée Conception

L'Immaculée Conception se fête le 8 décembre, neuf mois avant la fête de la Nativité de Marie et date « supposée » de la conception de Marie, depuis 1476, par décision de Sixte IV.

Les premières traces de cette fête de « l'Immaculée Conception » dans la chrétienté remontent au VIIIe siècle dans l'Église grecque. Elle était alors célébrée le à Constantinople. Certains émettent l'hypothèse que cette fête était déjà célébrée au VIe siècle dans les laures monastiques. Georges de Nicomédie, au IXe siècle y fait référence comme étant « la fête de la Vierge la plus récente ». À la même époque, cette fête était déjà connue en Irlande, au Danemark et en Angleterre aussi[68]. En Occident, cette fête apparaît pour la première fois dans deux calendriers liturgiques de Winchester[N 12] au IXe siècle[18].

Au concile de Verceil, en 1050, le pape Léon IX recommande de célébrer la conception de la Vierge[N 13]. Cette fête se répand progressivement dans l’Église d'occident, et au début du XIVe siècle elle est célébrée dans presque toute l'Église latine. Au XVe siècle, le roi Alphonse V d'Aragon incite l’Église à rendre obligatoire cette fête. Le Concile de Bâle, en 1439, rend la fête de la Conception de la Vierge obligatoire dans toute l'Église[18]. Pierre d'Ailly, aumônier du roi Charles VI, lui conseille la célébration de la fête de l'Immaculée Conception. La Chapelle royale commence cette célébration en décembre sous le règne de Charles VI, vraisemblablement en 1389[27].

Malgré les débats théologiques du XVe siècle entre les pro et anti Immaculée Conception, les papes continuent de soutenir la fête de la Conception de la Vierge et la croyance en l'Immaculée Conception par toutes sortes de documents et de privilèges aux associations de fidèles[N 14]. Le concile de Trente (1545-1563) confirme les dispositions précédentes concernant la fête de la Conception, et les possibilités de célébrer la fête de l'Immaculée Conception. En 1602, le pape Clément VIII promeut la fête de l'Immaculée Conception au rite double majeur[18].

Fin XVIIe siècle, le pape Innocent XI décrète une octave[N 15] pour la fête de l'Immaculée Conception, et quelques années plus tard, le pape Clément XI, dans sa bulle Commissi nobis du , en fait une fête de précepte pour l’Église universelle[18].

Aujourd'hui, dans l’Église catholique, la fête de l'Immaculée Conception est célébrée le 8 décembre avec rang de solennité[69]. En France, cette fête est particulièrement marquée dans le diocèse de Lyon depuis 1852. La fête a été renommée de manière profane en Fête des lumières[70],[71] (à ne pas confondre avec la chandeleur). Le est férié dans les cantons suisses de culte majoritaire catholique (Argovie, Fribourg, Jura, Lucerne, Nidwald, Obwald, Saint-Gall, Tessin, Uri, Valais, Zoug)[72].

Fête orthodoxe de la Conception de la Vierge Marie

L'Église orthodoxe, depuis le VIIIe siècle célèbre la fête de la Conception de la Très Sainte Mère de Dieu par Anne et Joachim le 9 décembre. Cependant, si les orthodoxes appellent la Vierge Marie du nom d'Immaculée, ils rejettent, pour des raisons théologiques, le dogme de l'Immaculée Conception, qu'ils considèrent comme une hérésie retirant à la Vierge tout bénéfice de sa sainteté.

Églises portant le nom de l’Immaculée Conception

En Haute-Corse, à L'Île-Rousse l'église paroissiale porte le vocable de l'Immaculée Conception depuis son inauguration en 1893. Elle se situe sur la place Paoli. L'architecte est Raphaël Nardini qui aurait pris probablement le modèle sur la basilique San Giorgio Maggior.

Basiliques notables

Autres églises notables

Église de l’Immaculée-Conception située dans le troisième arrondissement de Lyon.
Église de l'Immaculée-Conception (1869) de Holving (Moselle).

À Sées, Orne, se trouve la première église au monde mise sous le vocable de l'Immaculée Conception (1859)

L'Immaculée Conception dans l'art

Le thème iconographique de l'Immaculée Conception est souvent issu du chapitre 12 du Livre de l'Apocalypse (Ap 12,1-4) :

« Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement. Puis un second signe apparut au ciel : un énorme Dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d'un diadème. Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre. En arrêt devant la Femme en travail, le Dragon s'apprête à dévorer son enfant aussitôt né. »

Les représentations de l'Immaculée Conception, tant dans la peinture[N 16], que la sculpture[N 17], ou par des statues[N 18] sont très nombreuses et remontent au Moyen Âge.

Notes et références

Notes

  1. Par exemple :
    • André de Crète (660-740), PG 97,1309 ((el) Collectif dont André de Crète, Patrologia Graeca : Patrologiae cursus completus: seu bibliotheca universalis, integra, uniformis, commoda, oeconomica, omnium SS. Patrum, doctorum scriptorumque ecclesiasticorum, sive latinorum, sive graecorum, qui ab aevo apostolico ad tempora Innocentii III (anno 1216) pro latinis et ad concilii, t. XCVII, Paris, J.-P. Migne, , 1655 p. (lire en ligne), p. 1309.)
    • Théodore Studite (759-826), PG 99, 684C. ((la) Patrologia Graec : Patrologiæ cursus completus: seu, Bibliotheca universalis, integra, uniformis, commoda, oeconomica omnium SS. patrum, doctorum, scriptorumque ecclesiasticorum. Seve latinorum, sive graecorum,, t. XCIX, Paris, J.-P. Migne, , 1904 p. (lire en ligne), p. 684. ou 721-724?)
    • Germain de Constantinople, Jean Damascène... .
  2. Nous pouvons citer Anselme de Cantorbéry, Hugues de Saint-Victor, Antoine de Padoue, Pierre Lombard, Alexandre de Hales, Albert le Grand ou Bonaventure de Bagnoregio.
  3. Voir aussi Pierre Auriol.
  4. Comme Jean XXII (1316-1334), Benoît XII (1334-1342) ou Clément VI (1342-1352).
  5.  : parmi eux, les rois d'Espagne Philippe III et Philippe IV, l'empereur Ferdinand II, Sigismond de Pologne, Léopold V d'Autriche-Tyrol ou le duc de Bavière.
  6. Lors du concile suivant, en 1855, ces mêmes évêques déclareront « recevoir avec joie la promulgation du dogme » (faite par le pape Pie IX l'année précédant leur concile).
  7. Congrégation composée d'un secrétaire et de cinq consulteurs. Elle est présidée par le cardinal Lambruschini.
  8. L'ouvrage indique que Rome lui avait retiré la prêtrise en 1856 (Larue 2009, p. 94).
  9. L'argument consiste à remarquer dans un premier temps que ces versets bibliques s'applique à l’Église (universelle), et dans un deuxième temps que la Vierge Marie qui est identifiée comme « fille de Sion », personnalise l’Église, et qu'elle est donc « Immaculée ». Joseph Ratzinger a écrit un texte en ce sens en 1975. Voir Joseph Ratzinger 2002, p. 72-79.
  10. C'est le théologien Paschase Radbert (IXe siècle) qui, le premier, a parlé d'une conception sans péché de la Vierge Marie (voir Justin Popovitch, Philosophie orthodoxe de la Vérité, Tome 2, L'Âge d'Homme, p. 240).
  11. « Ainsi, l’Église orthodoxe ne sépare pas Marie du reste de la descendance d’Adam et ne la range pas à part des autres justes de l’Ancien Testament. C'est seulement par une grâce spéciale, préfigurant celle du salut pour l'annoncer, que les Justes de l'Ancienne Alliance ont pu, dans une certaine mesure, accéder à une certaine connaissance des choses divines et aussi se préserver des passions mauvaises et pratiquer les vertus » (Jean-Claude Larchet, Maxime le Confesseur, médiateur entre l'Orient et l'Occident, Cerf, p. 94).
  12. Les Normands, lors de leur conquête de l'Angleterre en 1066 écarteront cette fête du calendrier
  13. La fête de la Conception de la Vierge est le prélude à ce qui sera la fête de l'Immaculée Conception, après un long débat théologique au cours des siècles suivants.
  14. Nous pouvons citer Alexandre VI (1492-1503) confirme la bulle Grave nimis (de Sixte IV) par la bulle Illius qui du 22 février 1502 ou Léon X.
  15. C'est-à-dire une solennité particulière pour cette fête.
  16. Voir la bibliothèque d'image des peintures de l'Immaculée.
  17. Voir la bibliothèque d'image des sculptures de l'Immaculée.
  18. Voir la bibliothèque d'image des statues de l'Immaculée.

Références

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  9. Bergier, « Conception immaculée de la Sainte Vierge », Dictionnaire de théologie, Paris, Gauthier frères, .
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  11. Augustin d'Hippone, De natura et gratia 36,42 PL 44,267
  12. Proclus de Constantinople, Orat. 6, Laudatio S. Genitr.
  13. Jacques de Saroug, Sur la Vierge 24, P125; cf. 26, p. 127.
  14. Par exemple chez Modeste de Jérusalem, avant 634, Homélie sur la Dormition : (el) Collectif dont Modeste de Jérusalem, Patrologia Graeca : Heuriskomena panta: seu Bibliotheca universalis, integra, uniformis, commoda, oeconomica omnium ss. patrum, doctorum, scriptorumque ecclesiasticorum, sive latinorum, sive Graecorum, qui ab aevo apostolico ad aetatem Innocenti III (ann. 1216) pro Latinis et ad Photii tempora (ann. 863) pro .., vol. II, t. LXXXVI, Paris, Brepols, , 3360 p. (lire en ligne), p. 3284.
  15. (la) Romain le Mélode, Analecta Sacra Spicilegio Solesmensi parata, t. I, Paris, Jean-Baptiste Pitra, , p. 199.
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  17. Sophrone de Jérusalem, PG 87,3 3160. (el) Collectif dont Sophrone de Jérusalem, Patrologia Graeca : Patrologiæ cursus completus: seu, Bibliotheca universalis, integra, uniformis, commoda, oeconomica omnium SS. patrum, doctorum, scriptorumque ecclesiasticorum. Series græca,, vol. III, t. LXXXVII, Paris, J.-P. Migne, , 4180 p. (lire en ligne), p. 3160.
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  24. Dont François Bacon (+1372), maitre de Paris et provincial de Catalogne, qui est un défenseur du dogme de l'Immaculée Conception. Voir Anne-Elisabeth Steinmann, Carmel Vivant, Paris, St Paul, coll. « Terre et Louange », , 384 p., p. 45.
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  27. Abbé Louis Archon 1711, p. 307-308.
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  45. CEQ 2012, p. § 493.
  46. CEQ 2012, p. § 491 et § 966 (lire en ligne).
  47. Joseph Ratzinger, La fille de Sion, Parole et silence, (ISBN 2-84573-119-1), p. 72-79. Le texte cité ici a été rédigé en 1975, avant qu'évêque, il n'entre à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et bien sûr, qu'il soit élu pape.
  48. Wladimir Guettée, La Papauté hérétique : Exposé des Hérésies, Erreurs, et Innovations de l’Église romaine depuis sa séparation de l’Église catholique au IXe siècle, Nabu Press, (réimpr. 2019) (1re éd. 1874), 396 p., p. 115.
  49. John Maximovitch, The Orthodox Veneration of Mary the Birthgiver of God, p. 51.
  50. Wladimir Guettée, La Papauté hérétique : Exposé des Hérésies, Erreurs, et Innovations de l’Église romaine depuis sa séparation de l’Église catholique au IXe siècle, Nabu Press (réimpr. 2019) (1re éd. 1874), 396 p., p. 112.
  51. Vladimir Lossky, « Le dogme de l'immaculée conception », Le Messager de l’Exarcat du Patriarcat russe en Europe occidentale, no 20, (lire en ligne).
  52. The Orthodox Church : Its Past and Its Role in the World Today, John Meyendorff, trad. John Chapin, 3d ed. Crestwood, New York, St. Vladimir's Seminary Press, 1981.
  53. Mgr Stéphanos, Premier regard sur l’orthodoxie, Éditions du Dauphin, , 68 p., p. 34 et 36.
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Annexes

Bibliographie

  • Alain Corbin (dir.), Histoire du christianisme, Points/Histoire, 2007 (ISBN 978-2-7578-6112-7)
  • Yves-Marie Hilaire (dir), Histoire de la papauté : 2000 ans de mission et de tribulations, Points/Histoire, 2003 (ISBN 978-2-02-059006-8)
  • Vladimir Lossky, « En la fête de la Conception de la très Sainte Vierge Marie », Le Messager, no 20, (lire en ligne) (journal du Exarchat du Patriarcat russe en Europe occidentale).
  • Karl Rahner, Marie Mère du Seigneur, Paris, Éditions de l’Orante, .
  • J. Galot, Maria : Etudes sur la Sainte Vierge, t. VII, Paris, , 457 p. (ISBN 978-2-7010-0292-7), p. LIVRE XI. De L'Immaculée conception à la glorieuse Assomption.
  • Bertrand de Margerie, Le Cœur de Marie, cœur de l'Église : Essai de synthèse théologique, Pierre Téqui, , 132 p. (ISBN 978-2-7403-0119-7).

Articles connexes

Liens externes

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