Carlo Maratta
Carlo Maratta ou Carlo Maratti (Camerano, – Rome, ) est un peintre italien dont le style est plus retenu et composé que ceux de Cortona et d'Annibale Carracci, et davantage allié aux traditions d'Andrea Sacchi, de Francesco Albani et de Guido Reni.
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On connaît un nombre d'élèves et d'assistants très important ayant fréquenté son atelier romain.
Biographie
À 12 ans, Carlo Maratta part en apprentissage à l'atelier de Andrea Sacchi avec qui il développa une étroite relation jusqu'à sa mort en 1661. Comme celles de Sacchi, ses peintures sont inspirées de celles des grands peintres de Parme et de Bologne tels que Carracci, Guercino et Giovanni Lanfranco.
Il fut le vrai fondateur de l'Académie romaine qui imposa un classicisme à la culture du XVIIe siècle. Il ne s'éloigna jamais de Rome sinon pour deux voyages dans les Marches (1648-1650 et 1672). Il travailla avec Francesco Cozza et Domenico Maria Canuti à la décoration du Palais Altieri. Son atelier romain fut extrêmement prolifique et il eut de nombreux élèves et assistants.
Pendant quelques années il s'était retiré pour vivre à Genzano, dans un palazzetto rococo dont il avait été l'architecte, mais après la tentative d'enlèvement de sa fille Faustina Maratti (it) par le seigneur de Genzano, Giangiorgio Sforza Cesarini, en 1703, il dut quitter les Colli Albani pour s'établir définitivement à Rome, où il mourut en 1713. Il est enterré dans la Basilique Santa Maria degli Angeli de Rome.
Il fut admiré de Sir Robert Walpole, qui collectionna ses œuvres.
Le biographe des peintres rococos Giovan Pietro Bellori a vanté la grâce et la pureté de ses compositions, alors que les éloges des néoclassiques émettaient des jugements plus sévères.
Jacques-Nicolas Paillot de Montabert, au XIXe siècle, lui reproche son goût des lourds vêtements drapés qui font penser à « des étoffes imaginaires, semblables à des feuilles de métal ou à du gros papier ; et pourtant le nom académique de draperies larges était donné à ces vêtements[1] ».
Œuvres
Avant 1650
- Fresques à San Giovanni in Fonte à Rome, sur un carton de Sacchi,
- Retable pour Taddeo Barberini à Monterotondo,
- Retable à Camerano, avec une référence à Titien
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1653-1655
- Sainte Rosalie, au Palais Corsini de Florence, qui marque un rapprochement avec Lanfranco,
- Saint Augustin à l'église Santa Maria dei Sette Dolori,
- La décoration de la chapelle du Crucifix, sur commission du pape Alexandre VII,
- Un tableau pour Santa Maria della Pace.
1655-1670
- L'empereur Auguste ferme les portes du temple de Janus ou La Paix d'Auguste, Palais des beaux-arts de Lille
- Vierge à l'Enfant, v. 1660, Musée d'histoire de l'art de Vienne, Autriche
- Pape Clément IX (1669), musées du Vatican, Rome
- Pape Clément IX (1600-1669) (vers 1669), huile sur toile, 153 × 118 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg
Après 1670
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- La Vierge apparaît à saint Philippe Neri (1672 pour l'église Saint-Jean-des-Florentins), huile sur toile, 343 × 197 cm, Galerie Palatine, Florence[2]
- Deux peintures pour la chapelle Chigi du Dôme de Sienne,
- Grands retables à Rome :
- Des monochromes exécutés dans la chambre d'Héliodore au Vatican, qui l'attestent en 1670, comme premier peintre en Italie,
- Grandes décorations pour le palais Altieri et la basilique Saint-Pierre à Rome, pour le dôme d'Urbino qui constituent une nouveauté dans le champ des décorations scénographiques, différentes de celles du baroque,
- Plusieurs projets à Vienne, Florence, Rome, Copenhague,
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- Apollon à la poursuite de Daphné (1681) - Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
- Autoportrait (1682 pour Cosme III de Médicis), huile sur toile, 72 × 58 cm, Musée des Offices, Florence[2]
- Naissance de la Vierge Marie (1683), église de Bückeburg (Basse-Saxe), œuvre initialement destinée à l'église romaine de Santa Maria dell'Amina et acquise, lorsque les commanditaires ne purent ou ne voulurent pas en acquitter le prix, par le comte Frédéric-Christian de Schaumbourg-Lippe qui emporte le tableau au château de Bückeburg[3].
- André Le Nôtre (1679), huile sur toile, 112 × 85 cm, château de Versailles
- Cléopâtre à la perle (1693-1695), Palais de Venise, Rome
- Vierge avec l'Enfant bénissant (1693-1695), huile sur toile, Musées du Vatican, Rome[4]
- Le Sommeil de l'Enfant Jésus avec des anges musiciens (1697), huile sur bois, 120 × 98 cm, Musée du Louvre[5]
- Portrait de Faustina Maratti (v. 1698), huile sur toile, 61 x 50,5, Palais Corsini, Rome
Dates non documentées
- Cardinal Cybo, Marseille,
- Andrea Sacchi, musée du Prado, Madrid,
- Cardinal Antonio Barberini, palais Barberini, Rome
- Autoportrait, Musées royaux des beaux-arts de Belgique
- Comte Spencer, Northampton, Angleterre
- Étude pour deux têtes de vieille femme, sanguine et blanc, 1685.
- Judith brandissant la tête d'Holopherne, encre et sanguine.
Notes et références
- Jacques-Nicolas Paillot de Montabert, Traité complet de la peinture, t. 6, (lire en ligne), p. 551 et note.
- Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 475 et 604
- « Carlo Maratta (Camerano 1625 – 1713 Rome), The Birth of the Virgin », sur Otto Naumann Ltd. (consulté le )
- Pierre Manolo, « Actualités, Allemagne-Etats-Unis : Art et Culture baroque dans la Rome des papes », Connaissances des arts, no 633, , p. 46
- Sommeil de l'Enfant, Louvre (atlas)
Annexes
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Carlo Maratta » (voir la liste des auteurs).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Carlo Maratta » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- (de) Georg Christoph Kilian, Allgemeines Künstlerlexikon, vol. 3, Augsbourg, (lire en ligne)
- (en) Stella Rudolph et Ian Kennedy, Paintings by Carlo Maratti, Nicholas Hall, , 48 p. (lire en ligne), p. 11.
Liens externes
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