Giovanni Lanfranco

Giovanni Lanfranco (Parme, - Rome, ) est un peintre italien baroque de l'école de Parme, qui a été autant actif à Parme, Rome et Naples et dont on a retenu la maîtrise des jeux de lumière et son « perspectivisme aérien[1]. »

Ne doit pas être confondu avec Giovanni Lanfranco (musicien).

Norandino et Lucina découverts par l'ogre (1624), Rome, Galerie Borghèse.

Biographie

Giovanni Lanfranco est d'abord l'apprenti d’Augustin Carrache, à qui Ranuce Ier Farnèse a passé commande pour la réalisation de la peinture des plafonds du palais ducal de Parme. À la mort d'Augustin Carrache, il part à Rome et intègre l'atelier d'Annibal Carrache. Il travaille sans doute sur la célèbre fresque mythologique de la galerie du palais Farnèse avec le Dominiquin et Sisto Badalocchio, appelés à Rome par Annibal Carrache. Son nouveau maître étant mort, il retourne à Parme pour deux ans où il domine l'art de la peinture. Là, il assiste Bartolomeo Schedoni et peint le retable du maître-autel pour l'église d'Ognissanti. Il peint également à Orvieto, Vallerano, Leonessa et Fermo.

Il retourne à Rome vers 1612-1615 où il évolue vers une peinture plus baroque, s'éloignant ainsi du classicisme du Dominiquin avec lequel il entre en compétition les décennies suivantes. Lanfranco remporte notamment la commande de la fresque décorant la coupole de l'église Sant'Andrea della Valle tandis que son rival bolonais le Dominiquin est chargé des fresques ornant les pendentifs de la coupole. Lanfranco y peint une somptueuse Gloire du Paradis (1621-1627) qui s'inspire des voûtes illusionnistes peintes par le Corrège au siècle précédent (notamment de sa fresque de même sujet pour la coupole de la cathédrale de Parme) et rompt ainsi avec la tradition classique de décoration des voûtes et plafonds romains : il crée un espace organique en peignant des groupes compacts de personnages, disposés par grappes et qui forment un mouvement concentrique ascensionnel, en spirale jusqu'au sommet du dôme, le tout étant uni par un chromatisme doré. Ce modèle illusionniste jouant avec la forme concave de la coupole sera fréquemment repris dans la décoration des dômes au XVIIe siècle comme par Pierre Mignard à l'église du Val-de-Grâce à Paris.

En 1631, Lanfranco, reconnu comme l'un des plus grands peintres du moment, est nommé Principe (Prince) de l'Accademia di San Luca. Il est fait chevalier de l'Ordre du Christ en 1628. De 1634 à 1646, il est à Naples. Dans celle qui est alors la plus grande ville d'Italie, précédé par sa réputation, il est chargé de grandes décorations à fresque dans les principales églises de la cité. Il entreprend les décorations de la coupole de l'église jésuite Gesù Nuovo (1634-1637) puis s'attelle aux fresques de la nef de la chartreuse de San Martino (1637-1638) puis à la décoration, toujours à fresque, de la nef de l'église des Santi Apostoli (1638-1646) ainsi que de la coupole de la chapelle royale San Gennaro de la cathédrale (1641-1643), chantier prestigieux où il collabore à nouveau avec le Dominiquin. Le décor qu'il réalisa pour l'église de l'Annunziata a été perdu à la suite de l'incendie qui provoqua l'écroulement d'une grande partie de l'église au XVIIIe siècle. Lanfranco rentre à Rome en 1646 et trouve encore le temps de réaliser des fresques pour l'église San Carlo ai Catinari avant de mourir dans la cité papale en 1647.

Hommages

Giovanni Lanfranco est évoqué par le poète et essayiste Yves Bonnefoy dans Rome, 1630, Flammarion, 1970, réédité et augmenté en 1994.

Œuvres

Dans les musées

  • Le Christ apparaît à sainte Marguerite de Cortone (1621), huile sur toile, 230 × 185 cm, galerie Palatine, Palais Pitti, Florence. Ornait l'autel de la chapelle Venuti dans l'église Santa Maria Nuova de Cortone[2].
  • Samson, Bologne, Pinacoteca Nazionale
  • Musée Capodimonte de Naples :
    • Le sauvetage d'un animal
    • Marie Madeleine portée au ciel par des anges, huile sur toile, 110 × 78 cm. Faisait partie de la décoration du plafond de la salle des Ermites du palais Farnese, via Giulia[3].
    • La Vierge à l'Enfant avec saint Chales et saint Barthélémy
  • Retable de San Verano, Albenga
  • Le Couronnement de la Vierge avec saint Augustin et saint Guillaume d'Aquitaine (v. 1616), toile, 220 × 144 cm Paris, musée du Louvre[4]
  • Elie et la Veuve de Sarepta (vers 1620-25), Poitiers, musée Rupert de Chièvres
  • Jeune avec un chat, Londres, Walpole Collection
  • Vierge à l'Enfant, Londres, Walpole Collection
  • Saint Sébastien en gloire, Londres, Matthiesen Gallery
  • Saint Conrad Confalonieri (vers 1618), huile sur toile, 238 × 146 cm, musée des beaux-arts de Lyon, inv. no A 124[5]
  • La séparation de Saint-Pierre et Saint-Paul allant au martyre, Musée des beaux-arts de Carcassonne[6].

Notes et références

  1. Marisa Dalai Emiliani, professeur de l'histoire de la critique d'art à l'université de Milan
  2. Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 354
  3. (en) Nicola Spinosa, The National Museum of Capodimonte, Electa Napoli, , 303 p. (ISBN 88-435-5600-2), p. 123
  4. Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXe siècle, Paris/Milan, Musée du Louvre Editions, , 589 p. (ISBN 2-35031-032-9), p. 339
  5. Valérie Lavergne-Durey, Chefs d’oeuvre de la Peinture Italienne et Espagnole : Musée des Beaux Arts de Lyon, Réunion des Musées nationaux, , 58 p. (ISBN 2-7118-2571-X), p. 72-73
  6. Patrick Bessodes, « Le Lefranco venu de Versailles, au musée », L'Indépendant,

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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