Musée des Offices
Le musée des Offices est un des musées de Florence. Il est installé dans le palais florentin dit « galerie des Offices ».
Il conserve et expose l'un des patrimoines artistiques les plus anciens et les plus célèbres au monde. Ouvert au public depuis 1765, le musée des Offices déploie, sur 12 000 m2, la plus belle collection au monde de peintures italiennes et des œuvres de nombreux grands maîtres européens, d’Albrecht Dürer à Francisco de Goya.
Histoire
Cette galerie de bureaux de l'administration grand-ducale née de l'initiative de Cosme le jeune (1519-1574), premier grand-duc de Toscane, fut dessinée par Giorgio Vasari pour la conduite de l'État. François Ier, fils de Cosme, transforma en musée la galerie supérieure des Offices, en 1581. L'importance des collections amassées par les Médicis exigeait des locaux adaptés, et les regrouper près du Palais, au cœur de la ville, était significatif.
La Tribune des Offices est l'une des pièces qui servaient pour l'exposition des œuvres d'art de la collection Médicis, avant la destination de la galerie entière comme musée.
En 1737 la branche des Médicis s'éteint, et la Toscane passe aux Lorraine, alliés aux Habsbourg d'Autriche. C'est alors qu'est signée la fameuse convention par la dernière survivante de la famille des Médicis, l'Électrice Anne-Marie-Louise : dans son testament de 1743, celle-ci prévoyait, pour les trésors artistiques, que « les œuvres d'art lui appartenant devront être conservées, toutes et toujours, dans la ville de Florence ». Cela a permis de maintenir toutes les collections dans la ville, qui ne couraient donc plus le risque d'être aliénées ou transférées de Florence à Vienne. Elles constituaient ainsi à tout jamais le patrimoine de la ville. La famille des Lorraine s'appliquera elle aussi à enrichir le patrimoine artistique de la ville, celui des Offices et de leur palais Pitti en particulier. Ils procéderont au classement des œuvres, et un inventaire nous dit que la Galerie comptait déjà, en 1779, « 90 statues et 70 bustes antiques, 1100 tableaux, 162 albums de dessins, 4000 pierres précieuses, 14 000 monnaies antiques », sans oublier les bronzes, miniatures, céramiques, épigraphes romaines et objets étrusques.
En 1796, le général Bonaparte, lors de son passage à Florence, vit les Offices dans tout leur éclat : le caractère public qu'ils revêtaient, l'importance capitale qu'ils avaient pour la ville, les sauvèrent des réquisitions françaises, qui privèrent, au contraire, le Palais Pitti, propriété royale, de bon nombre d'œuvres. Seule, la Vénus de Médicis fut transportée au Louvre (elle reviendra aux Offices sous la Restauration). À la suite de l'unité italienne, les sculptures de la Renaissance et les arts mineurs allèrent au Bargello (1864).
Les attentats mafieux de mai 1993, à la dynamite, contre la galerie des Offices de Florence (rue Georgofili, le 27 mai 1993) et le Musée d'art contemporain de Milan, font une dizaine de morts (dont cinq aux Offices[1] et 29 blessés) ; outre des dégâts importants aux collections des Offices (plusieurs tableaux[1] détruits dont l'Adoration des pasteurs de Gerrit van Honthorst, 173 œuvres endommagées et 50 sculptures ont dû être restaurées), l'événement arrêta les travaux d'agrandissement et l'accès à la galerie.
En raison de la grande taille de ses collections, le musée a transféré certaines de ses œuvres à d'autres musées de la ville. Un projet d'extension, en cours de finalisation, vise à étendre l'espace destiné aux expositions de 6 000 à 13 000 m2, ce qui devrait permettre l'accès du public à de nombreuses peintures longtemps restées dans les réserves.
Gestion institutionnelle
Depuis une réorganisation des musées italiens en 2014, le musée des Offices est géré par une institution culturelle d’importance nationale[2] dénommé Gallerie degli Uffizi, c’est-à-dire « galeries (ou musées) des Offices » au pluriel. Cette institution gère[3] :
- les « Offices » (Uffizi) : Galerie des statues et des peintures (Galleria delle Statue e delle Pitture), Cabinet des dessins et des estampes (Gabinetto dei disegni e delle stampe) ;
- les musées du palais Pitti ;
- les jardins de Boboli.
L’institution organise des visites spéciales d’espaces de la Galerie des Offices habituellement non ouverts au public, tels que le corridor de Vasari et la collection Contini-Bonacossi[4].
Salles
L'organisation des salles a été modifiée de manière importante au cours des années 2010, avec l'ouverture de nouveaux espaces d'exposition au premier étage, ce réaménagement étant partiellement pris en compte dans la présentation qui suit[5]. Le parcours commence au deuxième étage dans les ailes est et ouest et se poursuit au premier étage.
Deuxième étage
- Salle 1 (corridor) : le long corridor est consacré à l'archéologie, il abrite des sculptures antiques, des sarcophages et des bustes. Le plafond est orné de grotesques.
- Salles 2 à 7 : les premières salles exposent des œuvres de la Pré-Renaissance avec les Primitifs toscans.
- salle 2 : salle des Maestà (Duccio, Cimabue, Giotto)
- salle 3 : école siennoise (Annonciation de Simone Martini et Lippo Memmi, Présentation au temple d'Ambrogio Lorenzetti)
- salle 4 : primitifs florentins : Bernardo Daddi, Giottino (Pietà)
- salles 5-6 : Lorenzo Monaco (Le Couronnement de la Vierge)
- salle 7 : Gentile da Fabriano et gothique international (fin 14e-début 15e) : Adoration des mages de Gentile da Fabriano ; Fra Angelico (La Thébaïde), Masolino (Madone de l'Humilité)
- Salles 8 et 9 : Première Renaissance (ou Quattrocento)
- salle 8 : Filippo Lippi (La Lippina) ; Masaccio, Masolino (Sant'Anna Metterza) ; Paolo Uccello (La Bataille de San Romano) ; Piero della Francesca (Le Triomphe de la Chasteté)
- salle 9 : Antonio Pollaiolo (Hercule et Antée, Hercule et l'Hydre) et Piero Pollaiolo (La Tempérance)
- Salles 10-14 : Salles Botticelli (Le Printemps, La Naissance de Vénus, Pallas et le Centaure, Vierge à la Grenade, Portrait d'homme avec médaille de Cosme l'ancien, La Madone du Magnificat…), reconfigurées en 2016[6] ;
- Salle 15 : Hugo Van der Goes (Triptyque Portinari) ;
- Salle 16 : Salle des cartes géographiques. Roger van der Weyden (Mise au tombeau)
- Salle 17 : Petite salle des mathématiques : bronzes, sculptures
- Salle 18 : La Tribune, pièce octogonale qui a contenu certaines des œuvres les plus célèbres du musée, aujourd'hui visible depuis les pièces environnantes
- Salles 19 à 23 : La Renaissance hors de Florence
- salle 19 : peintres ombriens : Le Pérugin (Portrait de Francesco delle Opere), Piero di Cosimo (Persée délivrant Andromède)
- salle 20 : Renaissance allemande : Dürer (Adoration des Mages), Cranach (Adam et Eve)
- salle 21 : peintres vénitiens : Giovanni Bellini (Allégorie chrétienne ; Portrait d'Homme), Giorgione (Guerrier et Écuyer ; Le Jugement de Salomon)
- salle 22 : Altdorfer (2 scènes de la vie de Saint Florian), Holbein (Autoportrait), Memling (L'Homme à la lettre ; Portrait d'homme dans un paysage)
- salle 23 : Le Corrège (Adoration de l'Enfant Jésus), Mantegna (Triptyque des Offices ; La Madone de la carrière)
- Salle 24 ou Cabinet des miniatures : médaillons et portraits miniatures
- Salles 25 à 32 : fin du Quattrocento (salles ouvertes en )
- salle 25 : Baldovinetti (Annonciation, Pala de Cafaggiolo), Ghirlandaio
- salle 26 : Cosimo Rosselli
- salle 27 : Le Pérugin
- salle 28 : Filippino Lippi (Retable du noviciat) - Piero di Cosimo (L'Incarnation du Christ)
- salles 29-30 : Lorenzo di Credi
- salles 31-32 : Luca Signorelli (tondo Madonna à l'enfant)
- Salles 33-34 :
- salle 33 ou Corridor du Cinquecento : portraits grecs, bas-reliefs romains
- salle 34 ou Giardino de San Marco : sculptures grecques et romaines
- Salles 35 à 45
- salle 35 (rouverte en 2013) : Michel Ange (Tondo Doni)
- salle 38 : Salle d'Hermaphrodite : Statue d'Hermaphrodite ; École de Fontainebleau (Deux Femmes au bain)
- salle 41 (fermée ; en cours d'aménagement pour accueillir certaines œuvres de Botticelli)
- salle 42 ou Salle de la Niobé : abrite la célèbre statue romaine dite de la Niobé
- salle 43 : Annibale Carracci (La Bacchante), Le Dominiquin, Le Guerchin
- salles 44-45 : Canaletto (Vue du Grand Canal, Le Palais des Doges et la place Saint-Marc), Tiepolo, Guardi
Le parcours au deuxième étage s'achève à la cafétéria qui s'ouvre sur une terrasse située au-dessus de la loggia des Lanzi.
Premier étage
Au premier étage, le parcours suit l'aile ouest puis l'aile est.
- Salles 46 à 55 : les Salles Bleues, ouvertes depuis . Elles abritent les écoles étrangères.
- salle 46 : école espagnole (Velasquez, Le Greco, Goya, Ribera)
- salle 47 : école de Leide
- salle 48 : école française du 17e siècle (Le Lorrain, Port de mer avec villa Médicis ; Boucher ; Le Brun ; Vouet)
- salle 49 : école d'Amsterdam (Rembrandt)
- salles 50 et 52 : école des Pays-Bas du Sud 17e siècle (Brueghel l'Ancien, Jan Brueghel, Teniers)
- salle 51 : école française du 18e siècle (Chardin, La Fillette au volant et le Garçon au château de cartes)
- salle 53 : écoles de Delft et Rotterdam aux 17e et 18e siècles
- salle 54 : écoles d'Haarlem et Utrecht 17e siècle
- salle 55 : école flamande 17e siècle (Rubens, van Dyck)
- Salles 56 à 66 : les Salles Rouges, ouvertes en .
- Salle 56 : marbres hellénistiques (Torse Gaddi)
- Salle 57 : Del Sarto
- Salle 58 : Del Sarto (La Madone des Harpies)
- Salle 59 : école de del Sarto : Pontormo (Léda et le cygne)
- Salle 60 : Rosso Fiorentino (Moïse défend les filles de Jethro ; Angelot jouant du luth)
- Salle 61 : Pontormo
- Salles 62 et 63 : salles Ademollo : Giorgio Vasari (Autoportrait, Portrait de Laurent le Magnifique), Alessandro Allori (Bianca Cappello)
- Salle 64 : Bronzino
- Salle 65 : Bronzino et les Médicis : portraits (Portrait d'Eléonore de Tolède et de son fils ; Portrait de Cosme Ier de Médicis ; Portrait de Lucrezia Panciatichi ; Portrait de Bia de Médicis)
- Salle 66 : salle Raphaël (Autoportrait ; Le Jeune Homme à la pomme ; Portrait d'Agnolo Doni ; Vierge au chardonneret)
- Passage sur l'Arno (67) : sculptures (Vase Médicis)
- Salles 68 à 89
- Salle 68 : Le Corrège
- Salle 71 : peinture à Rome au 16e siècle
- Salle 74 : école émilienne du 16e siècle : Le Parmesan (La Vierge au long cou)
- Salle 75 : peinture vénitienne : Giorgione - Del Piombo (Mort d'Adonis)
- Salle 79 : Salle Léonard de Vinci : L'Annonciation, L'Adoration des Mages
- Salle 83 : Titien (Vénus d'Urbin ; Flore)
- Salle 88 : Peinture lombarde au 16e siècle : Lorenzo Lotto - Moroni
- Salle 89 : Vérone
- Salles des Caravagesques : elles comprennent les salles du Caravage et des peintres caravagesques
- Salle 90 : Le Caravage (Bacchus ; Tête de Méduse ; Le Sacrifice d'Isaac) ; Artemisia Gentileschi (Judith décapitant Holopherne)
- Salle 91 : Bartolomeo Manfredi
- Salle 92 : Gerard van Honthorst
- Salle 93 : peintres caravagesques
- Salles 95 à 101 : les salles Jaunes, ouvertes en 2013
- Salles 95-99 : peintres florentins du 17e siècle
- Salle 100 : peintres siennois du 17e siècle
- Salle 101 : Guido Reni
Cabinet des dessins et des estampes
Le fonds du Cabinet des dessins et des estampes est l'un des plus importants du monde et compte plus de 150 000 œuvres. Il remonte au XVIIe siècle et aux 12 000 feuillets légués par le cardinal Léopold de Médicis. De nombreuses écoles sont présentes, du XIVe siècle à nos jours, mais les maîtres toscans des XVIe et XVIIe siècles sont particulièrement bien représentés. On y trouve notamment des chefs-d'œuvre de Léonard de Vinci, Michel-Ange, Pontormo, Bronzino ou encore Andrea Del Sarto.
Collections
Quelques-uns des peintres exposés
Peinture italienne
- Portrait d'homme avec médaille, de Botticelli
- Le Printemps,
de Botticelli - La Naissance de Vénus,
de Botticelli - La Madone du Magnificat,
de Botticelli - Portrait du Pérugin,
par Raphaël - Le Jeune Homme à la pomme,
de Raphaël - Portrait d'Agnolo Doni,
par Raphaël - Tondo Doni,
de Michel Ange - Vénus d'Urbin,
du Titien - Méduse,
du Caravage - Bacchus,
du Caravage
Écoles étrangères
- Autoportrait au Chevalet, Elisabeth Vigée Le Brun
- Autoportrait au chevalet, Camille Corot
- Homme tenant une lettre, de Hans Memling
- Autoportrait, Anton Van Dyck
- Jeune Homme à la cape, Rembrandt
- Portrait d'Isabella Brandt, par Rubens
- Saint Jean et Saint François, par Le Greco
- Mise au tombeau du Christ, par Van der Weyden
- Portrait de Marie Louise de Bourbon, par Francisco de Goya
- Le Château de cartes, par Jean Siméon Chardin
- Jeune fille jouant au volant, par Jean Siméon Chardin
- Port avec Villa Médicis, par Louis-Joseph Le Lorrain
- Le martyre de Saint Florian, par Albrecht Altdorfer
- Adam et Eve, par Lucas Cranach l'Ancien
- L'Adoration des Mages, par Albrecht Dürer
Notes et références
- Bulletin européen, p. 19
- En italien « istituto culturale di rilevanza nazionale » ((it) Chi siamo, site officiel).
- [PDF] (it)Decreto Direttoriale n. 5/2016
- (it)Visite speciali (site officiel)
- Voir le plan des salles sur (it)Come muoversi nel museo (site non officiel uffizi.org, consulté le 31 décembre 2017).
- (en) Elisabetta Povoledo, « An Updated Uffizi Is Unveiled », sur nytimes.com, .
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en + it) Site officiel
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