Félicité de Rome

Sainte Félicité de Rome est une veuve romaine, martyre avec ses sept fils au début du règne de Marc Aurèle, vers 165. Sa fête est célébrée le 23 novembre[1],[2] en Occident et le 25 janvier en Orient. La fête avec ses sept fils est célébrée, quant à elle, le 10 juillet en Occident[1]. La tradition a conservé les noms de ses enfants : Janvier, Félix, Philippe, Sylvain, Alexandre, Vital et Martial. Dans la célébration liturgique, Félicité est une sainte dite de « quatrième catégorie » (culte restreint à certaines Églises locales, dont notamment l'Église de Rome, de manière perpétuelle, ce qui confère à son culte un prestige durable. Félicité a été ensevelie dans une catacombe de la Via Salaria. Peu de temps après, des basiliques antiques furent érigées en son honneur[1].

Félicité de Rome
et ses sept fils

Sainte Félicité et ses sept enfants martyrs
de Neri di bicci (1464), sacristie de l’église Santa Felicita de Florence, Italie.
Saints, martyrs
Naissance v. 101
Rome, Empire romain
Décès v. 165  (v. 64 ans)
Rome, Empire romain
Nationalité Romains
Vénéré à Église Santa Susanna alle Terme di Diocleziano à Rome
Vénéré par Église catholique
Église orthodoxe
Fête 23 novembre et 10 juillet (avec ses fils)
25 janvier (orthodoxes)
Attributs palmes du martyr, trône, entourée de ses sept fils, épée avec leur têtes
Saint patron parents endeuillés, mort d'enfant, spécialement un fils
Décapitation de Félicité et de ses fils. Gravure de Jan Luyken, XVIIe siècle.
Francesco Coghetti, Martyre de Sainte Félicité et de ses sept enfants, église paroissiale de Ranica, Bergame.
Vitrail de sainte Félicité avec la tête de ses sept fils (1517), Musée national germanique, Nuremberg, Allemagne.

Pour les articles homonymes, voir Sainte Félicité.

Tradition

Après le récit biblique du martyre d'une mère juive et de ses sept garçons, fidèles à la foi juive jusqu'à la mort, qu'ils subirent sur l'ordre d'Antiochos Épiphane, à Antioche, au IIe siècle av. J.-C., martyre collectif cité dans le Second livre des Maccabées (ch. 7, vv. 1-41), le martyrologe romain relate un cas similaire, cette fois au IIe siècle de notre ère. Le Chronographe de 354 mentionne Félicité comme la mère des sept frères martyrs[3].

Le règne de Marc-Aurèle verra également couler le sang de Justin, à la même époque, sans doute en 165.

Selon l'historien Léon Homo (spécialiste de l'Empire romain et le défenseur rigoureux de la multiplicité des auteurs de l'Histoire Auguste), « Félicité, femme de haute naissance, restée veuve avec ses sept fils, pratiquait avec ferveur la religion nouvelle [la foi chrétienne]. En 162, les pontifes [de la religion païenne romaine] la dénoncent ; l'empereur ordonne au préfet de la Ville, un certain Publius de la faire comparaître et d'exiger d'elle, ainsi que de ses fils, le sacrifice aux dieux. Félicité se présente au tribunal du préfet; promesses et menaces ne peuvent avoir raison de sa fermeté. Le lendemain, le préfet va siéger au Forum d'Auguste. Il se fait amener de nouveau Félicité, mais cette fois accompagnée de ses sept fils. Même refus de sacrifier. Le préfet se retourne alors vers les fils - Janvier, Félix, Philippe, Sylvain, Alexandre, Vital et Martial - et leur adresse successivement une sommation identique. Tous, comme leur mère, répondent par un refus formel. Le préfet les congédie et rend compte à l'empereur. Celui-ci les renvoie devant divers tribunaux, qui les condamnent tous à mort. Le premier expire, frappé de coups d'un fouet garni de plomb ; le second et le troisième sont bastonnés à mort ; le quatrième est précipité ; les trois derniers ainsi que la mère sont décapités. Ils sont inhumés dans des lieux différents : Félix et Philippe, dans la catacombe de Priscille, sur la Voie Nomentana ; Alexandre, Vital et Martial, dans le cimetière Maximus, qui prendra plus tard le nom de Félicité, sur la même voie ; Janvier, enfin, dans le cimetière de Prétextat, sur la Voie Appienne. La crypte qui contenait le corps de ce dernier, déposé dans un sarcophage de marbre, a été découvert en 1863, ainsi qu'une inscription en l'honneur du martyr, apposée, à la fin du IVe siècle, par les soins du pape Damase. »[4]

Reliques

Des reliques de Félicité se trouvent à Rome dans l'église San Marcello al Corso, à l'abbaye de Werden où elles ont été apportées par Ludger de Münster avant l'an 800, depuis le IXe siècle à Vreden, dans le district de Münster, un bras reliquaire à Münster même, et aussi à Beaulieu-sur-Dordogne[1].

Attributs

Félicité est, dans l'Église catholique, la protectrice des femmes et des mères ainsi que de leur fertilité. Ses attributs iconographiques sont l'épée, la palme de martyre, et elle est souvent représentée entourée de ses fils ou portant leurs têtes dans ses bras.

Églises

Sources

Notes et références

  1. Heiligenlexikon.
  2. Nominis.
  3. Charles G. Herbermann, The Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, 1907-1912 (lire en ligne), « St. Felicitas ».
  4. Léon Homo, De la Rome païenne à la Rome chrétienne, p. 136-137, éd. Robert Laffont, 1950, Paris.
  5. Notice no PA00114751, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Articles connexes

  • Portail du christianisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.