Martin Ier (pape)

Martin Ier né v. 600 à Todi (Ombrie), fils d'un patricien nommé Fabrice ; mort à Chersonèse (Tauride) le ou, selon les sources orientales, le . Il est fêté comme saint et martyr par les catholiques, comme saint et confesseur de la foi par les orthodoxes. Il est fêté le en Occident et le en Orient.

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Martin Ier

Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle).
Biographie
Nom de naissance Martinus
Naissance
Todi (Italie)
Décès
Chersonèse
Pape de l’Église catholique
Élection au pontificat
Fin du pontificat

.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Martin est le dernier des papes martyrs. Arrêté par ordre impérial pour avoir défendu la foi sur les deux volontés divine et humaine de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, il fut transféré à Constantinople (653), emprisonné, condamné à mort, dégradé publiquement, et finalement déporté à Chersonèse, où il mourut de misère (655).

Biographie

Avant son élévation au pontificat, Martin est apocrisiaire, c'est-à-dire représentant du pape à Constantinople. Élu pape le , cinquante-deux jours après la mort de son prédécesseur Théodore Ier, il est consacré dès le , sans avoir sollicité la confirmation de son élection par l'empereur, ou son représentant en Italie, l'exarque de Ravenne, ce qui est la règle à l'époque ; il n'est donc pas reconnu pape par les autorités byzantines.

Martin Ier réunit du 5 au , avec la collaboration du moine oriental Maxime le Confesseur, un concile d'une centaine d'évêques dans la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale du diocèse de Rome. Ce concile condamne le monothélisme, doctrine officielle de l'Empire depuis l'Ecthèse de 638 et surtout le Typos (648), édit par lequel l'empereur Constant II (641-668) interdit toute discussion à ce sujet[1]. Toutefois, des doutes sont exprimés au XXe siècle sur la réalité ou au moins la dimension et la nature de cette assemblée. En tout cas, le pape Martin fait connaître en Italie, en Gaule et en Orient, la condamnation du monothélisme et du Typos par le Saint-Siège.

L'empereur Constant II charge l'exarque Olympios de rétablir l'autorité impériale, d'imposer le Typos et peut-être d'arrêter le pape considéré comme illégitime. Mais, confronté à une forte résistance de la population du Latium et des milices locales, Olympius se range du côté de Martin et se proclame empereur (650). Il chasse du Palatin, les fonctionnaires fidèles à Constant II. Mais l'année suivante, en route vers la Sicile pour repousser une attaque musulmane, il meurt de la peste.

Le le nouvel exarque, Théodore Calliopas, fait arrêter le pape en pleine basilique du Latran. Accusé de haute trahison, Martin est traité sans ménagement par les soldats byzantins, qui le conduisent à Ostie et l'embarquent le pour Constantinople, où il arrive le . Il est fort mal traité pendant la traversée: atteint de goutte, il se voit refuser tout soin, est très peu nourri et ne peut se laver. À l'arrivée, il est débarqué sur une civière. Une foule, certainement payée, l'attend dans le port et l'abreuve d'insultes. Enfermé dans la prison Prandaria, au milieu de détenus de droit commun, il y attend son procès.

Le procès a lieu le devant le sénat, où Martin est encore conduit sur un brancard. L'interrogatoire est mené avec la plus grande brutalité par le patrice Boucoléon, qui exige que le pape se tienne debout, soutenu par deux soldats. Toute question de religion est écartée des débats : Martin se voit signifier qu'il n'est accusé que de trahison politique, notamment d'avoir inspiré l'usurpation d'Olympius. Le pape est frappé par le sacellaire ("trésorier", agissant dans ce procès comme procureur du fisc) Troïlos ; ses vêtements sacerdotaux sont déchirés et il est quasiment dénudé par les soldats. Constant II assiste à cette audience depuis une tribune d'où il peut voir sans être vu.

Condamné à mort par écartèlement (peine infligée aux traîtres) et chargé de lourdes chaînes, il est conduit à la prison Diomède. Là, deux femmes compatissantes ayant accès à la prison, atténuent quelque peu la rigueur de sa détention. Transi de froid, il perd l'usage de la parole, mais peut faire passer un texte à ses partisans, dans lequel il fait état des avanies subies.

Le patriarche Paul II de Constantinople étant mort, son prédécesseur Pyrrhus, démis de ses fonctions au moment du renversement de l'impératrice Martine et de son fils Héraclonas, le (), est rétabli sur le siège patriarcal le . Il meurt le de la même année. Partisan hésitant du monothélisme, et proche de sa fin, il obtient de Constant II, la grâce du pape Martin, dont la peine est commuée en exil perpétuel en Chersonèse Taurique (actuelle Crimée).

Le pape prisonnier est transporté en à Chersonèse, capitale de la Tauride. Il subit, en ce lieu, une détention rigoureuse qui hâte sa fin (le ou le selon les sources). Entre-temps, les autorités byzantines organisent l'élection d'un nouveau pape. Eugène Ier est élu le .

Il est fêté le 13 avril d’après le Martyrologe romain[2].

Notes et références

  1. Pierre Maraval, Le Christianisme de Constantin à la conquête arabe, Presses universitaires de France, 2005, p. 430, Collection : Nouvelle clio, (ISBN 978-2130548836).
  2. « Saint Martin Ier », sur nominis.cef.fr (consulté le )

Voir aussi

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