Calixte Ier

Saint Calixte (ou Calliste) est le 16e évêque de Rome et donc pape de l'Église catholique. Son pontificat s'étend environ de 217 à 222, sous le règne de l'empereur Élagabal. Considéré comme martyr, l'Église catholique le commémore liturgiquement le 14 octobre.

Calixte Ier

Saint Calixte Ier instituant les jeûnes. Illustration de Vies de saints, manuscrit de l’atelier de Jeanne et Richard de Montbaston. Paris, XIVe siècle.
Biographie
Naissance vers 155
Rome
Décès vers 222
Rome
Pape de l’Église catholique
Élection au pontificat vers 217
Fin du pontificat vers 222
Autre(s) antipape(s) Hippolyte de Rome

.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Son nom signifie en grec « le plus beau » (kallistos). Il devint chrétien à l'âge adulte. Il travailla - comme esclave - au service d'un haut fonctionnaire de l'empereur Commode, nommé Carpophore, qui était aussi chrétien. Son maître qui l'estimait, le chargea d'administrer ses biens ; selon Hippolyte de Rome[1], il s'appropria les dépôts des veuves et des frères chrétiens, mais ne pouvant les restituer lorsque la banque fit faillite, s'affola, prit la fuite, fut finalement rattrapé et enfermé dans un cachot[2].

Il fut condamné aux mines de sel de Sardaigne. Il travailla comme forçat durant trois ans à l'extraction du minerai, faisant preuve de dévouement auprès des autres bagnards.

Marcia, la maîtresse de l'empereur de l'époque, Commodus (Commode), était chrétienne et connaissait le jeune Calixte, et obtint qu'il fût libéré et affranchi vers 190, il passa quelques années à Antium au sud-est de Rome en mission pour Victor Ier et prit le temps de se cultiver. Zéphyrin, dès son élection comme pape en 199, l'appela à ses côtés, le faisant son secrétaire personnel ainsi qu'archidiacre de la ville[3].

D'après Hippolyte de Rome, brillant prêtre romain - cultivé, intelligent et de meilleure classe sociale - il s'agit d'« un ambitieux, un cupide, un taré ». La violence du ton laisse entrevoir que Calixte est sans aucun doute un personnage qui ne laisse pas indifférent. Mais il faut se méfier des allégations d'Hippolyte, dont l'objectivité est plus que douteuse. Lui-même avait aspiré déjà à la succession de Zéphyrin mais s'est vu préférer Calixte en 217, sous le règne de l'empereur Caracalla[4], et à la veille de son martyre sous l'empereur Maximin Ier le Thrace il finira par regretter sincèrement son opposition au défunt pape Calixte.

Calixte fut également le créateur du premier cimetière chrétien qui fut construit dans le tuf sur la Via Appia et qui porte aujourd'hui le nom de « Catacombe de Saint-Calixte ». Il inaugure aussi une nouvelle coutume : désormais, trois fois par an, le samedi qui précède les moissons, les vendanges et le commencement de la cueillette des olives, on observe un jeûne afin d'attirer la bénédiction du ciel.

Durant son pontificat de cinq ans, il reconnut comme valide le mariage entre esclaves et femmes libres et accepta le remariage des veufs ainsi que leur entrée éventuelle dans le clergé. De plus, il fit prévaloir l'usage d'absoudre tous les péchés. C'est enfin un financier expérimenté, phénomène finalement assez rare à la tête de l'Église romaine, et qui donne à cette dernière une prospérité inégalée jusqu'alors.

Il mourut le 14 octobre 222 dans son quartier du Trastevere, victime d'une émeute dirigée contre les chrétiens, lors de l'assassinat de l'empereur Élagabal. Défenestré, puis jeté dans un puits, recouvert de décombres, il en fut retiré par un prêtre une quinzaine de jours après. On l'enterra à la hâte, au pied de l'escalier de la catacombe de Calépode sur la via Aurelia. C'est à ce jour le premier évêque de Rome dont on ait retrouvé la sépulture.

Par la suite, les Papes (jusqu'à Eutychien en 283), furent inhumés dans la chambre funéraire qui leur est réservée dans la « Catacombe de Saint-Calixte », à l'exception de Corneille.

C'est au IVe siècle que Calixte fut déclaré martyr puis canonisé.

Dans la fiction

  • Le roman La pourpre et l'olivier (éd. Denoël, 1987) de Gilbert Sinoué est une biographie romancée du pape Calixte.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Les éléments biographiques concernant le pape Calixte ont pour unique source son plus acerbe critique - et même ennemi - l'antipape Hyppolyte de Rome. On peut légitimement douter de leur objectivité...
  2. Jesús Huerta de Soto, Monnaie, crédit bancaire et cycles économiques, Editions L'Harmattan, (lire en ligne), p. 54
  3. Jesús Huerta de Soto, op. cit., p. 55
  4. Hippolyte, Hippolytus Wercke, vol. 2, "Refutatio omnium haeresium" (Réfutation de toutes les hérésies), éd. P. Wendland, 1916
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