Normandie

La Normandie (en normand : Normaundie, en anglais : Normandy[Note 1]) est une entité géographique et culturelle, située dans le Nord-Ouest de la France et bordée par la Manche ; elle a traversé différentes époques historiques, malgré une absence de reconnaissance administrative entre la Révolution française de 1789 et la réforme territoriale de 2015. Les frontières continentales historiques de la province de l'Ancien Régime épousent assez fidèlement celles de la région administrative contemporaine.

Cet article concerne la région historique. Pour la région administrative créée en 2016, voir Normandie (région administrative). Pour les autres significations, voir Normandie (homonymie).

Ne pas confondre avec la Romandie (Suisse).

Normandie
Normaundie (fra-nor)
Normandy (en)

Détail

Détail

Localisation de la Normandie
Administration
Pays France
Dépendances de la Couronne
Statut Entité géographique et culturelle
Territoires actuels Région Normandie
Bailliage de Jersey
Bailliage de Guernesey
Villes principales Capitales historiques : Rouen[1] et[2] Caen[3]
Capitales administratives : Rouen, Caen, Saint-Hélier, Saint-Pierre-Port
ISO 3166-2 FR-P
JEY
GGY
Démographie
Gentilé Normand, Normande
Population 3 499 280 hab. (2017)
Densité 116 hab./km2
  - Région Normandie 3 327 477 hab. (2018)
  - Bailliage de Jersey 107 800 hab. (est. 2019)
  - Bailliage de Guernesey 67 334 hab. (est. 2016)
Géographie
Coordonnées 49° 07′ 20″ nord, 0° 26′ 12″ ouest
Superficie 30 100 km2
  - Région Normandie 29 906 km2
  - Bailliage de Jersey 123 km2
  - Bailliage de Guernesey 78 km2
Divers
Devise (de facto) « Diex Aïe ! » (prononcer Diéouz-ayië) - « Que Dieu nous aide ! », Viriliter et Sapienter « Courage et Sagesse »
Hymne Ma Normandie
(Bailliage de Jersey : hymne national)
(Normandie : hymne officieux)
Langues Continent : français, normand, francien, cauchois
Îles : anglais, français, jersiais, guernesiais
Domaine internet Îles : .gg, .je

    Fondé en Neustrie par Rollon, le duché de Normandie occupe à partir de 911 la basse vallée de la Seine, puis le Bessin, le pays d'Auge et l'Hiémois en 924, le Cotentin, l’Avranchin et les îles de la Manche en 933. En 1066, le duc de Normandie Guillaume le Conquérant conquiert l'Angleterre et en devient roi. Un siècle et demi plus tard, en 1204, le roi de France Philippe Auguste envahit le duché et l'intègre au domaine royal, à l'exception de sa partie insulaire, qui forme les bailliages de Jersey et de Guernesey, sous dépendance de la Couronne britannique. La partie continentale devient dès lors province française, jusqu'en 1790, tandis que les îles Anglo-Normandes restent sous la souveraineté des monarques de Grande-Bretagne sous le titre de « duc de Normandie[4] ».

    À la création des régions en 1956, la Normandie continentale est séparée en deux collectivités territoriales, qui portent le nom en partage : les régions administratives de Haute-Normandie et de Basse-Normandie. Leur réunification au sein d'une seule région Normandie est votée par l'Assemblée nationale le et est appliquée au , après les élections régionales de décembre 2015.

    Très stables, les frontières continentales de l'ancienne province concordent assez fidèlement avec celles de la région administrative contemporaine, hormis quelques territoires incorporés aux actuels départements d'Eure-et-Loir, de la Mayenne, de l'Oise et de la Sarthe, lors de la création des généralités, et quelques communes enclavées échangées avec la Mayenne après la création des départements à la Révolution, avec le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne et la Seine-Maritime (anciennement Seine-Inférieure)

    La population de la région Normandie est de 3 328 364 habitants (les Normands) en 2013 d'après l'Insee, auxquels s'ajoutent environ 164 000 habitants sur les îles Anglo-Normandes.

    Origine du nom

    Le nom Normandie est dérivé du terme normand, avec le suffixe d'origine latine -ie (cf. Germania « Germanie », Italia « Italie », etc.). Normand est lui-même un emprunt au francique *nortman[5] ou au vieux norrois norðmaðr[6],[7], qui signifient tous deux « homme du Nord ». Nortmannus est attesté pour la première fois en latin médiéval dès la fin du IXe siècle[8],[9]. Quant à Normand (écrit Norman), il figure dans la Chanson de Roland[10]. La Normandie est donc étymologiquement le « pays des hommes du Nord ».

    L'expression Norðmannaland, équivalent germanique de Normandie, est trouvée en vieil anglais à la fin du IXe siècle dans Orosius et se réfère au « Danemark », pays alors aux contours difficiles à définir[11].

    Histoire

    Préhistoire, protohistoire et antiquité

    La présence humaine dans la région n'est pas antérieure à la fin du paléolithique inférieur (auparavant cette région était extrêmement froide). Au paléolithique moyen, elle est attestée par de nombreuses trouvailles d’industrie lithique. Mais, au paléolithique supérieur, la région est occupée par la toundra, peu propice à la vie humaine. Cependant, elle sera à nouveau habitée, comme le montre la grotte de Gouy près de Rouen, qui, du fait de ses gravures pariétales datées du magdalénien, se trouve être la grotte ornée la plus septentrionale d’Europe. Par ailleurs, de nombreux mégalithes encore visibles parsèment d’une façon assez régulière la campagne normande[12]. Le site archéologique du Rozel présente des traces exceptionnelles de pas et de mains d'Homo neanderthalensis.

    Mais ce n'est véritablement qu'à l'âge du bronze (entre 2300 et 800 av. J.-C.) que la Normandie va être mise en valeur. À cette époque, des fermes, des systèmes parcellaires et de vastes nécropoles sont implantés dans le territoire, formant un premier maillage de sites couvrant l'ensemble des terroirs normands[13].

    La découverte d’objets comme le casque gaulois doré d’Amfreville-sous-les-Monts (IVe siècle av. J.-C.) ou celui, en fer, du musée de Louviers, ainsi que de sites comme la grande nécropole de Pîtres[14] (Eure), avec ses urnes à incinération, ses épées enroulées et des traces de tombes à char, ou la nécropole d'Ifs (Calvados), qui date de la fin de la période de Hallstatt ou du début de celle de la Tène, témoignent de la présence celtique en Normandie. Les peuples celtes de l'actuelle Normandie faisaient partie de l'Armorique, confédération de peuples proches culturellement sur les rivages de la Manche et de l'Atlantique, de l'estuaire de la Seine à celui de la Loire.

    Le peuple celte des Belges s’installe en Normandie entre le VIe et le IIIe siècle av. J.-C. Le témoignage de Jules César (dans La Guerre des Gaules) nous permet d’identifier les différents groupes gaulois occupant la région. En 56 ou 57 av. J.-C., ces populations se regroupent pour résister à l’invasion des légions romaines. Après la défaite gauloise d’Alésia, les peuples de Normandie continuent quelque temps la lutte mais, en 51 av. J.-C., toute la Gaule est soumise à Rome.

    Grande mosaïque de Lillebonne, en Seine-Maritime, conservée au musée départemental des Antiquités de Rouen.

    Entre et [15], l’empereur Auguste réorganise le territoire gaulois et fait passer les Calètes et les Véliocasses dans la province de Gaule lyonnaise, dont la capitale est Lyon. La romanisation de la Normandie, comme ailleurs en Occident, passe par la construction de routes et de villes.

    On connaît de nombreuses villas gallo-romaines sur le territoire normand. Les constructeurs utilisaient les matériaux locaux : silex, craie, calcaire, brique, torchis. Le chauffage des bains ou de certaines pièces emprunte le procédé de l’hypocauste romain (villa suburbaine de Vieux-la-Romaine)[16].

    L’agriculture fournit du blé et du lin, d'après Pline l’Ancien. Enfin, dans les campagnes normandes de l’Antiquité, les fana (petits temples à plan centré, en général carré, de tradition celtique) sont nombreux. On en situe un exemple à l’ouest d’Harfleur. Les fouilles ont aussi révélé la présence de nombreuses statuettes de déesses-mères en terre cuite, dans les tombes et les maisons normandes. Ainsi, au Vieil-Évreux, il existe un des plus importants centres de pèlerinage d’Europe, qui comprenait un forum, des thermes romains, une basilique monumentale, deux fana et le deuxième plus grand théâtre de Gaule[17].

    À partir du deuxième tiers du IIIe siècle, les raids « barbares » dévastent de nombreux lieux de la région normande. Le littoral doit faire face à la piraterie maritime des Saxons, mais aussi des Francs et des Frisons. Des contingents germaniques sont donc recrutés par l'armée romaine pour lutter contre d'autres Germains[Note 2] et ces immigrants reçoivent l'autorisation de s'établir dans l'Empire[18].

    À l’occasion des réformes de l’empereur Dioclétien (285-305), la future Normandie s'individualise en devenant la Lyonnaise seconde, dont les limites préfigurent celles de la Normandie ducale sept siècles plus tard : elle s'étend du Couesnon à la Bresle et est bornée au sud par les cours supérieurs de la Sarthe et de l'Avre. Seule différence significative, la Lyonnaise seconde inclut le futur Vexin français, le pays des Véliocasses restant alors indivis.

    C’est aussi à cette époque que commence la christianisation de la province : les historiens savent qu’en 314, Rouen a déjà un évêque[19]. À partir de 406, les peuples germaniques et alano-hunniques déferlent sur l’Occident. Des Saxons viennent s’installer sur les côtes normandes, dans la région de Bayeux, ainsi que sur les îles Anglo-Normandes. De leur côté, de nombreux Francs occupent le pays de Bray et une partie du pays de Caux, parfois comme soldats romains, puis, après la victoire de Clovis sur le « royaume romain » de Syagrius, comme soldats du nouveau pouvoir franc.

    Les Francs et les invasions scandinaves

    Dès 486, le Nord de la Gaule passe sous le contrôle du chef franc Clovis. La colonisation franque fut assez dense dans la partie est et quasiment nulle dans la partie ouest de l'actuelle Normandie. La christianisation amorcée au Bas-Empire romain se poursuit dans la région : construction de cathédrales, édification d’églises, oratoires sur les routes, etc. L’établissement des paroisses se réalise progressivement. À l’époque carolingienne, les tombes des villageois se regroupent autour de l’église paroissiale.

    Le monachisme normand se développe à partir du VIe siècle, surtout dans l’ouest de la région, plus isolé. Au VIIe siècle, des nobles d'origine franque fondent plusieurs abbayes dans la vallée de la Seine. Ces abbayes normandes adoptèrent la règle de saint Benoît. Elles possédaient de grands domaines fonciers, dispersés en France, dont elles tiraient des revenus élevés.

    Le royaume franc dirigé par Charlemagne connaît un raid dès 799 : c'est le point de départ d'une longue série d'attaques vikings, dont la plus connue est sans doute le siège de Paris de novembre 885 à mai 887. Les chroniques des monastères nous apprennent que la Seine charria des flottes scandinaves en 841, en 845, en 851, en 852, en 856[20] et en 861. À partir de 851, ils hivernent en Basse-Seine.

    Si des mesures défensives sont rapidement prises après l'événement de 799, il n’en demeure pas moins que les incursions vikings restent d’une redoutable efficacité tout au long du IXe siècle. Ce succès s’explique d’abord par la vitesse d’exécution de la machine militaire viking, efficace et novatrice. Par ailleurs, la décadence politique de l'Empire carolingien après 830 rend certainement plus aisée la tâche des assaillants. En outre, un certain nombre d'abbayes normandes ont été construites à proximité de la Seine, facilitant grandement leur pillage et leur destruction.

    La Normandie ducale

    L'Avranchin et le Cotentin, attribués à la Bretagne au traité de Compiègne, rejoignent le giron normand.
    Tombeau de Rollon, cathédrale de Rouen.
    Le monde normand au XIIe siècle.

    En 911, le chef viking Rollon conclut un accord avec le carolingien Charles le Simple. Aux termes du traité de Saint-Clair-sur-Epte et comme proposé lors du concile de Trosly, le roi lui remet la garde du comté de Rouen (dont on ne connaît pas réellement l'étendue), en échange d’un serment de vassalité et d'un engagement à se faire baptiser. Rollon doit également protéger l’estuaire de la Seine et Rouen, la nouvelle capitale normande, des incursions scandinaves.

    Les archevêques de Rouen, responsables de la province ecclésiastique de Rouen, poussent les princes normands à élargir leurs possessions. À la suite de conquêtes, le territoire sous souveraineté normande s’agrandit jusqu’à faire à peu près coïncider l’une et l’autre :

    La Normandie est un important duché du royaume de France de 911 à 1204, sur lequel l’autorité du roi demeura cependant toute théorique. Selon René Musset, « la Normandie est née d'un hasard historique : le don d'un territoire à un chef de bande scandinave, Rollon, mais d'un territoire qui, de longue date, se dessinait[21] ».

    Les Normands essaiment et administrent des territoires parfois éloignés. Ils fondent notamment des royaumes et des principautés en Méditerranée. Ainsi, en 1057, Robert Guiscard et Roger de Hauteville jettent les fondations du futur royaume de Sicile. En 1098, Bohémond de Tarente fonde la principauté d'Antioche, dont le territoire se situe dans les actuelles Turquie et Syrie. En 1129, Robert Burdet fonde une principauté en Espagne, après avoir pris Tarragone aux musulmans.

    Compte tenu du poids de la toponymie et, dans une moindre mesure, de la patronymie scandinaves dans le Cotentin, des chercheurs britanniques de l'université de Leicester ont collecté en juin 2015 des centaines d'échantillons de salive afin d'en savoir davantage sur la colonisation viking de la Normandie[22].

    L’œuvre de Guillaume le Conquérant

    Conquête normande de l'Angleterre.

    Descendant de Rollon, Guillaume le Conquérant complète les limites de la Normandie historique par la conquête du Passais sur le Maine en 1050. Surtout, il envahit en 1066 l’Angleterre, dont il devient le souverain, sous le nom de Guillaume Ier d’Angleterre. Il fait de Caen, simple bourgade, sa capitale politique et judiciaire. Cependant, Rouen reste la capitale économique et religieuse, l'archevêché de Normandie s'y trouvant[23].

    La conquête normande de l’Angleterre a permis le rayonnement de la langue anglo-normande, dialecte d’oïl, c'est-à-dire de la langue-toit plus couramment dénommée ancien français, qui a donné naissance à quelques-uns des chefs-d’œuvre de la littérature française du Moyen Âge (voir littérature anglo-normande). Ceci explique également que la langue anglaise contient de très nombreux emprunts lexicaux d’origine latine ou scandinave par le truchement de l’anglo-normand et de l’ancien français.

    Institutions et droit normand

    Institué par Rollon, premier duc de Normandie au commencement du Xe siècle, l’Échiquier de Normandie est la cour souveraine de Normandie. Rassemblant les notables de la province, c'est un parlement ambulatoire, qui se tient deux fois par an.

    La coutume de Normandie est le système juridique apparu en Normandie au début du Xe siècle qui est resté en vigueur dans les îles Anglo-Normandes après la promulgation du Code civil français.

    La charte aux Normands est un acte, octroyé le , conférant certains droits ou privilèges aux Normands[24]. Il est signé par le roi de France Louis le Hutin, lequel, en répondant aux barons normands impatients, en confirme tous les termes en juillet 1315[25]. Cette charte, faisant écho à la Magna Carta ou la charte des libertés des Anglais, est considérée jusqu'en 1789 comme le symbole du particularisme normand. Elle offre à la province des garanties en matière juridique, fiscale et judiciaire. Longtemps respectée, cette charte cesse d’être appliquée à la fin du XVIe siècle et n'est réellement abolie que sous Louis XIV. Elle continue néanmoins de figurer dans les ordonnances et les privilèges du roi jusqu'en 1789.

    Au début du XVIe siècle, l'Échiquier est transformé en parlement de Normandie. On l'appelle aussi parlement de Rouen, parce qu'un édit royal l'a institué dans cette ville, alors que son prédécesseur pouvait se tenir dans différentes villes de cette province.

    La Normandie française au Moyen Âge

    Le , le roi d'Angleterre Jean sans Terre se fait couronner duc de Normandie à Rouen. Il rend hommage au roi de France et des négociations aboutissent au traité du Goulet, formalisant la paix entre les deux pays. En 1200, Jean sans Terre épouse de force Isabelle Taillefer, promise à Hugues IX de Lusignan, vassal du roi de France. Ce dernier, se sentant lésé, fait appel à la justice de son suzerain Philippe Auguste qui prononce la commise des fiefs de Jean sans Terre, à cause de son absence. Autrement dit, le seigneur français confisque les terres de son vassal, en application du droit féodal, et donne ces domaines au neveu du Plantagenêt, Arthur Ier de Bretagne, à part la Normandie qu’il se réserve. À l’été 1202, Philippe Auguste s’empare du pays de Bray. Jean sans Terre fait assassiner Arthur de Bretagne, son neveu ; ses barons normands, influencés par le roi de France, l’abandonnent. À l’été 1203, Château-Gaillard est assiégé et tient bon jusqu’au . Le 21 mai, la ville de Caen tombe aux mains des Français. Enfin, le , les troupes de Philippe Auguste entrent à Rouen, après avoir vaincu la résistance de ses habitants. Le roi a conquis la Normandie, qui est incorporée au domaine royal français : cela signifie que le roi disposera de nouveaux revenus et imposera ses officiers dans l’ancien duché[26]. Les « îles Anglo-Normandes » ne seront en revanche jamais conquises, et restent sous l'administration des souverains anglais, bien que ne faisant pas partie du royaume d'Angleterre.

    Administrativement, la partie continentale reste un duché à part entière. La Normandie joue un rôle important durant la guerre de Cent Ans (1337-1453). Si elle n'est pas à l'origine du conflit, elle devient rapidement un enjeu entre le roi d'Angleterre et le roi de France. La richesse de la Normandie, son passé commun avec les rois français d'Angleterre, sa proximité géographique avec l’île expliquent cette situation particulière.

    Dans un premier temps, les Anglais se contentent de lancer des chevauchées destructrices à travers la région. Puis ils occupent la région pendant plus de trois décennies (1417-1450). En 1420, le traité de Troyes fait du roi d’Angleterre l’héritier du royaume de France. La Normandie apparaît alors comme l’élément central de la France anglaise. Finalement, le roi de France Charles VII reconquiert la riche province et pardonne aux Normands qui ont collaboré avec l’ennemi. La Normandie retrouve la paix mais sort très affaiblie du conflit. La reconquête française s'étant arrêtée à Cherbourg, les îles Anglo-Normandes restent propriété de la couronne d'Angleterre. Elles ne seront en revanche jamais intégrées à proprement parler au royaume d'Angleterre, pas plus qu'au Royaume-Uni par la suite.

    Loin de ces conflits, le Normand Jean de Béthencourt conquiert les îles Canaries en 1402.

    En 1466, le duché de Normandie est partagé en bailliages, subdivisés en vicomtés remontant à l’époque féodale et supprimés en 1744 seulement. Plus tard, un nouveau découpage en élections fiscales apparaît, qui divise la Normandie en deux, puis trois généralités : celles de Rouen et de Caen en 1542, puis celle d’Alençon en 1636. La partie insulaire demeure partagée en deux bailliages de Jersey et Guernesey. Dépendances autonomes de la couronne britannique (le souverain britannique détenant parmi ses titres celui de duc de Normandie), elles ont gardé des traditions et des lois normandes.

    À l’est du Cotentin, les îles Saint-Marcouf, devenues un repère de pirates, furent concédées à la France par la couronne britannique en 1802.

    La Renaissance et le Grand Siècle

    Après la guerre de Cent Ans, la Normandie se reconstruit et connaît une période faste dans la première moitié du XVIe siècle : les campagnes se sont couvertes de manoirs et la prospérité a modifié le visage des villes. Les « Grands » ont construit de magnifiques hôtels urbains en adoptant rapidement le style de la Renaissance. Après 1550, les guerres de religion, puis l’alourdissement des impôts, mettent cependant un frein à cette prospérité.

    Les ports normands sont des points de départ des explorateurs et colonisateurs français. Samuel de Champlain quitte le port d'Honfleur en 1604 et, avec Pierre Dugua de Mons, participe à la fondation de l'Acadie de l'autre côté de l'océan Atlantique. Quatre ans plus tard, il fonde la ville de Québec. En 1625, le Normand Pierre Belain d'Esnambuc prend possession de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint-Christophe et de Marie-Galante. L'armateur Jehan Ango fait partir de Dieppe de nombreuses expéditions maritimes. Ami de François Ier, il lança plusieurs grandes expéditions comme celle vers Terre-Neuve (1508), conduite par Thomas Aubert et Giovanni da Verrazzano sur le navire « La Pensée » ; puis vers la Nouvelle-Angoulême (1524) avec Giovanni da Verrazzano et enfin vers Sumatra (1529) avec les frères Jean et Raoul Parmentier.

    Vers 1650, la Normandie connaît une petite période de prospérité. Mais, à partir de 1689, la guerre reprend contre l'Angleterre et le littoral normand subit plusieurs attaques. En 1694, Le Havre et Dieppe sont bombardés.

    Les Normands participent activement à l'exploration française du Nouveau Monde : en 1678, René-Robert Cavelier de La Salle voyage dans les régions des Grands Lacs et découvre le Mississippi ; en 1699, Pierre Le Moyne d'Iberville et son frère Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville fondent la Louisiane, Biloxi, Mobile et La Nouvelle-Orléans. Les territoires localisés entre Québec et le delta du Mississippi sont ouverts à l'établissement de colonies, le Canada et la Louisiane. Les colons de la Normandie étaient les premiers et parmi les plus actifs en Nouvelle-France.

    La mutation des campagnes et l’industrialisation

    Carte de la région Normandie avec ses cinq départements, montrant les provinces qui existaient sur son territoire au XVIIIe siècle.
    • Normandie
    • Perche
    • Communes historiquement normandes et situées dans d'autres régions.

    À partir du XVIIIe siècle, l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture transforment l’économie de la province. Mais la proximité de l’Angleterre, avec laquelle la France est souvent en guerre entre 1689 et 1815, fait de la Normandie une terre d’affrontements. La province de Normandie française forme un gouvernement militaire, exception faite d’un gouvernement particulier au Havre.

    À la suite de la Révolution française, en 1790, la province française est partagée en cinq départements : le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Eure et la Seine-Inférieure (devenue en 1955 Seine-Maritime).

    Les Normands réagissent peu aux nombreux bouleversements politiques qui caractérisent le XIXe siècle (Premier Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Deuxième République, Second Empire, Troisième République) ; seule la chouannerie normande agite de 1793 à 1800 le bocage normand. Globalement, les campagnes normandes se dépeuplent car les fermiers normands se mettent à produire du lait et ses dérivés, activité moins demandeuse en main-d'œuvre que la culture céréalière, tandis que croissent les villes en pleine révolution industrielle. Cette activité est principalement le fait des villes de la vallée de la Seine : Le Havre surtout, Rouen et sa banlieue, Elbeuf.

    Les houillères de Littry alimentent les fours à chaux et développent le réseau routier, permettant ainsi la croissance de l'activité agricole du Bessin et des environs au XIXe siècle[27].

    La Normandie tient une place importante dans le mouvement artistique. Le peintre Richard Parkes Bonington, d'origine anglaise, y voyage en 1821 pour peindre les paysages côtiers, motif de prédilection de la peinture naturaliste, ignoré des peintres français à cette époque. Théodore Rousseau choisit d'y aller peindre, en compagnie de Paul Huet[réf. nécessaire], jusqu'à l'embouchure de la Seine. Huet y séjournera à nouveau en 1828 avec Bonington et Rousseau y revient en 1832, rejoint par La Berge. Au Salon suivant, Rousseau peut présenter Vue pris des côtes, à Granville, ainsi qu'une étude[28]. Après 1848, Paul Huet y pratiquera la peinture sur le motif. La toile peinte lors d'un séjour au Havre par Claude Monet en 1872, Impression, soleil levant, donne son nom au mouvement impressionniste[29].



    La Normandie est également le berceau de grands écrivains du XIXe siècle (Guy de Maupassant, Gustave Flaubert, Alphonse Allais, Maurice Leblanc, Henri de Régnier, Jean de La Varende).

    Lors de la guerre franco-allemande de 1870, les Prussiens entrent en Normandie au cours des mois d'octobre et de . De nombreux combats ont lieu. L'occupation se passe très mal et prend fin en septembre 1873. Le sentiment d'une revanche à prendre s'amplifie[30].

    La Normandie dans les deux guerres mondiales

    Les combats de la Première Guerre mondiale épargnent territorialement la Normandie, bien que Sainte-Adresse accueille le le gouvernement de la Belgique, et Rouen devient une base anglaise. La mise à feu le du haut-fourneau de Colombelles permet de réduire les conséquences de l'occupation des régions industrielles. Les régiments normands prennent leur part, et au-delà, à l'effort de la nation.

    Les lendemains sont difficiles. Aux morts de la guerre s'ajoute la chute du taux de natalité déjà commencée au XIXe siècle. La production rurale, faute de main-d'œuvre suffisante, baisse considérablement, ainsi que la production industrielle, qui manque d'ouvriers qualifiés.

    En 1936, le Front populaire permet à des millions de salariés de partir en congés pour la première fois, démultipliant l'activité du tourisme : la Normandie et ses plages vont désormais recevoir des Français qui n'avaient jamais vu la mer.

    Débarquement des troupes alliées en juin 1944 en Normandie.

    La Normandie est par contre occupée pendant la Seconde Guerre mondiale. Les îles Anglo-Normandes sont les seuls territoires dépendant de la couronne britannique occupés par l'Allemagne durant le conflit. Guernesey est le théâtre en 1940 de l'opération Ambassador, un des premiers raids réalisés par les commandos britanniques contre l'occupant allemand.

    En août 1942 a lieu à Dieppe un raid anglo-canadien (opération Jubilee) qui est une répétition du débarquement de juin 1944.

    La Normandie est un des points de départ de la reconquête de l'Europe par les Alliés. Le est lancée l’opération Neptune, la phase d'assaut de l'opération Overlord, la plus grande opération amphibie de toute l’histoire militaire mondiale, menée simultanément sur plusieurs plages du Calvados et de la Manche.

    De nombreuses agglomérations sont détruites lors des bombardements alliés. Le souvenir de la bataille est partout présent en Normandie, notamment avec les nombreux et vastes cimetières militaires, les blockhaus qui défient le temps qui passe, les musées dont le grand mémorial de Caen, des rues qui portent le nom des acteurs alliés ou des régiments ayant participé à la libération de la région, ou encore les caissons de béton qui ont composé les digues du port artificiel au large d'Arromanches.

    La Normandie depuis la Libération

    Le front de mer reconstruit du Havre.

    Lors de la difficile période d'après-guerre, de nombreuses villes dévastées doivent être reconstruites, notamment Caen et Le Havre.

    En 1956, la France se dote d'un nouvel échelon administratif : les régions. Le Calvados, la Manche et l’Orne sont regroupés dans la région de Basse-Normandie tandis que l’Eure et la Seine-Maritime le sont dans celle de Haute-Normandie. Cette séparation ne fait pas l'unanimité et la réunification de la Normandie, par le regroupement des cinq départements normands, devient un sujet récurrent de la politique locale.

    Comme d'autres régions françaises, les deux régions normandes développent leurs économies à la faveur des plans de décentralisation industrielle, avec notamment l'implantation d'usines liées à l'industrie automobile.

    La réunification des deux régions en une unique Normandie est actée le pour une entrée en vigueur le .

    Géographie

    Limites de la Normandie après la conquête du Passais sur le Maine par Guillaume le Bâtard en 1050.

    Situation

    La Normandie se trouve à l’ouest du continent européen et au nord-ouest de la France.

    Ses deux façades maritimes (au nord et à l'ouest), de 603 km de longueur, font face à la Manche. À l'ouest de la péninsule du Cotentin se trouvent les îles Anglo-Normandes. Les territoires limitrophes sont, en commençant par le sud-ouest et en allant vers l'est : la Bretagne (Ille-et-Vilaine), les Pays de la Loire (Mayenne, Sarthe), le Centre-Val de Loire (Eure-et-Loir), l'Île-de-France (Yvelines, Val-d'Oise) et les Hauts de France (Oise, Somme).

    Sa superficie est de 29 906 km2[Note 3] (30 100 km2[Note 4] avec les îles Anglo-Normandes), elle s'étend entre 50° 07 et 48° 17 de latitude nord, et entre - 94 (- 67 avec les îles Anglo-Normandes) et  79 de longitude ouest.

    La partie continentale est située dans le fuseau horaire de l'Heure normale d'Europe centrale, UTC+01:00 et les îles sont dans le temps moyen de Greenwich, UTC±00:00. Plus anecdotiquement, la pointe de Barfleur se situe exactement aux antipodes des îles des Antipodes.

    Îles Anglo-Normandes

    Îles Anglo-Normandes.

    Archipel de la Manche à l'ouest de la péninsule du Cotentin, les îles Anglo-Normandes font partie du massif armoricain. Jersey, Guernesey, Aurigny, Sercq et Herm sont les principales îles, auxquelles il faut ajouter un nombre important d'îlots et d'écueils qui se découvrent à marée basse. Ces îles, souvent bordées de côtes abruptes, ont des paysages variés.

    Îles normandes

    Le plus célèbre des îlots français, le mont Saint-Michel, baigne dans la baie du Mont-Saint-Michel, entre la Bretagne et la péninsule du Cotentin en compagnie de Tombelaine. Plus au large, l'archipel de Chausey comporte, à marée haute, 52 îles d'une superficie totale de 6,5 km2, dont une seule, la Grande-Île, comporte des habitations occupées par une petite population permanente de 30 personnes.

    Au large de Cherbourg, l'île Pelée soutient la digue est de la rade de Cherbourg. Au nord-est du Cotentin, Tatihou, en face de Saint-Vaast-la-Hougue est une île accessible à pied à certaines marées basses. À l'est de la péninsule du Cotentin, l'archipel Saint-Marcouf inclut l'île du Large et l'île de Terre.

    Littoral

    Les côtes maritimes normandes présentent des aspects très divers. Le long de la côte d'Albâtre, les hautes falaises du pays de Caux, au pied desquelles s’étendent des plages de galets, sont de véritables murs verticaux de craie et de silex, parfois échancrées par des valleuses abritant quelques ports, notamment Dieppe et Fécamp. La côte Fleurie et la côte de Nacre offrent de nombreuses stations balnéaires et de vastes plages de sable fin (Deauville, Trouville, Courseulles-sur-Mer). La Manche présente à la fois des promontoires cristallins élevés dans le nord du Cotentin (La Hague) et des parties de littoral bas et sablonneux (vers Saint-Vaast et le mont Saint-Michel).

    La Normandie connaît une importante érosion de son littoral qui est en grande partie liée à l’anthropisation. Environ 60 % des plages de la région ont tendance à reculer[31]. L’érosion la plus active concerne le littoral compris entre la baie du Mont-Saint-Michel et le cap de la Hague, à l’ouest du département de la Manche : le recul peut aller jusqu'à cinq mètres par an en moyenne[31]. Sur les falaises de craie de Seine-Maritime, le recul est de 20 cm/an en moyenne[31].

    Régions naturelles

    Le paysage normand est surtout caractérisé par des bocages (bocage normand, pays d'Auge, pays de Bray) et des plaines (de Caen, de Falaise, d'Argentan, d'Alençon, de Saint-André et du Neubourg).

    Au nord de la Seine

    Rideaux de culture dans le pays de Caux.

    Le pays de Caux est la partie la plus septentrionale de la Normandie. Son sous-sol est constitué d’une grande épaisseur de craie, couverte d’une couche d’argile à silex et d’un limon fertile[32], le tout surmonté par un vaste plateau à la surface légèrement ondulée.

    À cheval sur les départements de Seine-Maritime et d'Oise, le pays de Bray, créé à partir de l'érosion d'un anticlinal, est une région de bocage, qui se caractérise par un sol argileux, favorable aux herbages pour l'élevage bovin laitier. Le Vexin normand, délimité par les vallées de l'Epte, de l'Andelle et de la Seine, se présente comme un plateau calcaire dont les méandres de la Seine ont creusé par endroits des falaises de craie abruptes.

    Au sud de la Seine

    Le long de la Seine, le Marais-Vernier, dans le Roumois, offre des paysages pour partie agraire à champs ouverts (openfields), où les cultures céréalières se mêlent à l'élevage bovin. La campagne du Neubourg, plateau de craie et d'argile à silex, recouvert d'une épaisse couche de lœss, possède de vastes étendues découvertes et plates, largement dominées par les cultures céréalières. La monotonie du paysage est rompue, de manière ponctuelle, par quelques rares boisements. La campagne de Saint-André (ou d’Évreux) est un plateau presque entièrement voué à de grande culture céréalière, qui évoque beaucoup la Beauce voisine. Le plateau de Madrie, situé entre la Seine et l’Eure, a un sol sableux qui permet la céréaliculture. Le Lieuvin et le pays d'Ouche sont des régions aux paysages de bocage ; elles annoncent le pays d'Auge situé à cheval sur les départements du Calvados, de l'Orne et de l'Eure. Le pays d'Auge est vallonné, bocagé, parsemé de nombreux bois ou forêts.

    Au centre

    La partie jurassique du Bassin parisien a un sol argileux qui favorise la pâture et l'élevage. Au nord-ouest du Calvados, le Bessin désignait à l'origine le territoire compris entre l'Orne et la Vire[33]. Depuis le XIXe siècle et la disparition des haies bocagères, le Bessin oriental est devenu la plaine de Caen, terre vouée principalement à l'agriculture (en particulier les cultures céréalières). La plaine de Caen est peu à peu gagnée par l'urbanisation et la périurbanisation. Plus au sud, mais encore dans le Calvados, s'étend la campagne de Falaise, puis dans l'Orne, l’Hiémois, la plaine d'Argentan, la campagne d'Alençon et enfin, au sud-est de l'Orne, le Perche, des collines duquel de nombreux cours d'eau se dispersent pour aller rejoindre la Manche (Touques, Dives, Orne) ou la Seine (Eure, Avre, Iton, Risle).

    Le Massif armoricain

    À l'ouest de la Normandie, le Massif armoricain, au sol souvent acide, offre de nombreux bocages. La région n'a pas vu pénétrer les systèmes d'assolement que l'on a rencontrés dans les openfields de l'Est. Ces réseaux imbriqués de prairies, haies, talus et fossés jouent un rôle de corridors biologiques et empêchent l'érosion des sols.

    La presqu’île du Cotentin est divisée en quatre « pays » historiques : au nord-ouest, la Hague ; au nord-est, le val de Saire ; au centre, le Plain (qui fait néanmoins partie du Bassin parisien), région de bocage ; au sud, la passe du Cotentin ou Bauptois, zone de marais et de landes. Au sud-ouest du département de la Manche, l’Avranchin est tourné vers la baie du Mont Saint-Michel ; au sud-est, le Mortainais a un paysage de bocage sur un flanc granitique et gréseux. Le bocage virois correspond au bassin de Vire et à la partie du synclinal bocain[34],[35] parcourue par la Vire et la Souleuvre. La Suisse normande, à cheval sur le Calvados et l’Orne, a un relief accidenté et verdoyant, avec des gorges sculptées par l’Orne et ses affluents, par érosion dans le Massif armoricain. Les berges du fleuve offrent un relief escarpé et un espace forestier important. Sur les collines, les champs, de taille modeste et pentus, sont très souvent bordés d’épaisses haies ou de murets en granite avec une végétation dense. Le pays d'Houlme est la partie occidentale de l’actuel département de l’Orne. Le Domfrontais ou Passais est une région bocagère située dans le sud-ouest du département de l'Orne, à l'est de laquelle se trouve la forêt d'Andaine.

    Relief

    Le site de la Roche d'Oëtre.

    Le signal d'Écouves, d'une altitude de 413 m, est le point culminant de la Normandie. Façonné dans le grès armoricain (gros bancs de quartzite très durs), il est entièrement recouvert par la forêt. Le panorama se restreint aux collines proches.

    En Suisse normande, le point le plus élevé du département du Calvados est le mont Pinçon qui culmine à 362 m d’altitude, tandis que la roche d'Oëtre, dans l'Orne, avec 118 mètres de hauteur, est un des plus prestigieux belvédères naturels de l’ouest de la France.

    Au sud-ouest de l'Orne, Saint-Céneri-le-Gérei, avec une altitude maximum de 193 m, est hissé sur un piton rocheux granitique et irrégulier des Alpes mancelles.

    À Mortain (327 m d'altitude), des gorges profondes ont été creusées par les cours d'eau. On y trouve notamment les plus grandes cascades du Massif armoricain. Le belvédère de la Petite Chapelle Saint-Michel offre un très beau panorama donnant sur le mont Saint-Michel situé à 42 km de Mortain.

    Climat

    Le climat de la Normandie est un climat de type océanique et tempéré, similaire au climat des côtes des Hauts-de-France, de la Belgique, des Pays-Bas ou encore de la Grande-Bretagne. Il est marqué par une amplitude thermique relativement faible et une pluviométrie importante. Il existe naturellement des contrastes locaux, liés à l’altitude ou encore à la proximité de l’espace maritime. La Normandie peut également connaître ponctuellement des événements exceptionnels comme des périodes de grand froid ou des épisodes de sécheresse, événements qui relèvent de la variabilité climatique et non d'une situation générale[36]. Les précipitations sont relativement abondantes, avec 123 jours de pluie par an en moyenne[37]. L'ensoleillement annuel moyen est d'environ 1 586 heures[37].

    Une analyse des températures pour la période 1971-2000 réalisée par la DATAR en 2013 fait apparaître que la Normandie se caractérise par une certaine homogénéité en termes de températures moyennes annuelles, comprises entre 9,5 et 11,5 °C. Cette faible amplitude thermique saisonnière s’explique par un relief assez peu marqué et par la proximité de l’océan. Le contraste de température entre le littoral et l’intérieur des terres est dû, pour l’essentiel, à un relief un peu plus marqué au sud du Calvados et dans l’Orne (collines de Normandie et Suisse Normande), ainsi qu’en Seine-Maritime (pays de Caux et de Bray). L’analyse des moyennes de températures hivernales sur la même période souligne un contraste thermique net entre le littoral, marqué par des températures douces (jusqu’à 7 °C en moyenne), et l’intérieur des terres plus froid (jusqu’à 3,5 °C en moyenne). En revanche, l’analyse des moyennes de températures estivales ne révèle pas de contraste territorial majeur[36].

    En ce qui concerne les cumuls de précipitations en Normandie, des contrastes territoriaux se dégagent. Ainsi, le département de la Manche reçoit les plus forts cumuls (jusqu'à 1 600 mm/an) dans la mesure où la presqu’île du Cotentin et les collines normandes forment un obstacle face aux dépressions atlantiques. Il en va de même pour les reliefs du pays d'Auge et des pays de Caux et de Bray mais dans de moindres proportions (jusqu'à 1 100 mm/an). En revanche, la plaine de Caen-Argentan et la partie sud-est de l’Eure sont moins arrosées (entre 600 et 800 mm/an)[36].

    Données climatiques de quelques villes normandes
    Température
    (Moyenne annuelle)
    (en °C)
    Précipitations
    par an
    (en mm)
    Ensoleillement
    par an
    (en heures)
    Min. Max.
    Alençon[38] 6,4 16,1 738,4 1615
    Caen[39] 7,1 15,7 723,2 1624
    Rouen[40] 6,2 16,9 820,6 1518
    Évreux[41] 7,2 17,8 818,6 1628

    Hydrographie

    Les cours d’eau de la Normandie sont la Seine et ses tributaires : Epte, Andelle, Eure, Sainte-Gertrude, Risle, ainsi que de nombreux petits fleuves côtiers : Bresle, Touques, Dives, Orne, Vire, Sée, Sélune, Couesnon, Gerfleur. La Veules, plus petit fleuve de France, se jette à Veules-les-Roses, entre Dieppe et Saint-Valery-en-Caux, en Seine-Maritime. Les bordures sud de la province, drainées par la Mayenne, la Sarthe et leurs affluents, appartiennent au bassin de la Loire.

    Le Conseil régional de Normandie met en œuvre « une stratégie régionale "Normandie Terre-Mer" pour relever les deux défis majeurs liés à la qualité des eaux, des milieux aquatiques terrestres et marins, et l’adaptation du littoral au changement climatique »[42].

    Géologie

    Carte géologique du massif armoricain.

    La Normandie appartient à la plaque eurasiatique. D'un point de vue géologique, la géographie de la Normandie peut se scinder selon une ligne transversale allant de Bayeux à Alençon, l'ouest faisant partie intégrante du Massif armoricain, et l'est du Bassin parisien, deux grandes régions naturelles de formations très différentes. Cette répartition ne correspond d’ailleurs pas à la division entre Haute et Basse-Normandie car la limite traverse du nord au sud les départements du Calvados et de l’Orne. Les rivières découpent des vallées profondes.

    L'orogenèse icartienne a intéressé la Hague, où affleurent les plus vieilles roches de France (à l'instar du Trégor mais surtout du bailliage de Guernesey qui comprend Sercq et Aurigny). Il y a 600 millions d'années, seule la partie cadomienne du Massif armoricain est émergée. Il y a 200 millions d'années, durant le jurassique inférieur, alors que le Massif armoricain est émergé, ce qui deviendra le Bassin parisien est une mer. Au miocène (il y a 5 à 20 millions d'années), le réseau hydrographique actuel, dont la Seine, est mis en place. Le bassin est alors une vaste plaine dominant à peine le niveau de la mer.

    À l’ouest (Manche, sud-ouest du Calvados, ouest de l’Orne), le Massif armoricain consiste en lambeaux de l'ancienne chaîne cadomienne, constituée de roches plutoniques granitiques, accompagnées pour la plupart de roches détritiques terrigènes auxquelles se sont ajoutés des sédiments paléozoïques et qui ont été légèrement plissés durant l'orogenèse hercynienne. Les lignes de crêtes armoricaines sont approximativement orientées est-ouest et sont constituées de « grès armoricain » (quartzite) très dur. La partie armoricaine alterne forêts et prairies.

    Au centre (à l’est et au nord du Calvados et à l’est de l’Orne), les couches calcaires jurassiques du Bassin parisien sont très propices aux cultures céréalières.

    À l'est (Haute-Normandie), le Bassin parisien est une vaste dépression où se sont accumulées des roches sédimentaires d'origine marine, lacustres, lagunaires et fluviatiles[43]. Les paysages de plaines et de plateaux de faible hauteur (pays de Caux) attestent la présence du calcaire ou de la craie. Les couches de silex aident la résistance à l'érosion. Les surfaces y sont presque horizontales ou très peu ondulées. Le sol, argileux, favorise la pâture et l'élevage ; cependant, le sud-est de la Haute-Normandie constitue le prolongement du plateau céréalier de la Beauce.

    La diversité géologique a pour conséquence une certaine diversité des paysages, malgré tout limitée par la communauté de climat, tempéré et humide. De ce fait, certains paysages (prairies, bocages) se retrouvent à l’identique dans nombre de parties de la Normandie qui comprend un certain nombre de « pays » bien caractérisés.

    Les parcs naturels régionaux

    La Normandie compte quatre parcs naturels régionaux : le parc naturel régional des Boucles de la Seine normande, le parc naturel régional Normandie-Maine, le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et le parc naturel régional du Perche, qui occupent près de 23% du territoire régional[44]. Ils présentent des richesses très variées, qu’il s’agisse du patrimoine culturel ou du patrimoine naturel.

    Réserves naturelles

    La Normandie comporte neuf réserves nationales : le coteau de Mesnil-Soleil dans la campagne de Falaise (Calvados), le domaine de Beauguillot sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont (Manche), l'estuaire de la Seine, l'un des trois plus grands estuaires de la France avec la Loire et la Gironde, dans les départements de l'Eure et de la Seine-Maritime, la falaise du Cap-Romain, sur les côtes du Calvados, la forêt domaniale de Cerisy, à cheval sur les départements du Calvados et de la Manche, le marais Vernier, situé dans un ancien méandre de la Seine dans le département de l'Eure, la mare de Vauville dans la Manche, le marais de la Sangsurière et de l'Adriennerie, à Doville au cœur des marais du Cotentin et du Bessin et la tourbière de Mathon, au cœur des landes de Lessay dans la presqu'île du Cotentin[45].

    La région compte en outre six réserves régionales : les anciennes carrières d'Orival dans le Calvados, la clairière forestière de Bresolettes au cœur de la forêt du Perche, la côte de la Fontaine en Seine-Maritime, la carrière des Vaux sur la commune de Saint-Hilaire-la-Gérard dans le département de l'Orne, le marais de la Taute dans les marais du Cotentin et du Bessin et les pierriers de Normandie sur la commune de Bagnoles de l'Orne Normandie[45].

    Flore

    La forêt couvre 14 % du territoire. Il s'agit là d'un faible couvert forestier, comparé à la moyenne nationale (28 %), mais compensé par les « forêts linéaires » que forment les haies bocagères.

    Les landes recouvrent les sols pauvres, acides mais humides du département de la Manche.

    Le catalogue de la flore vasculaire de Normandie, fusion des listes de Haute et Basse-Normandie, édité en 2017, regroupe 3 194 taxons[46].

    Faune

    Du fait d'une tradition agricole ancestrale, la Normandie est la région d'origine de nombreuses races animales d'élevage ou de compagnie. Bien que surtout connue pour son cheptel bovin grâce à la célèbre vache normande, la faune de Normandie est constituée d'une multitude de races.

    Les zones humides (marais, prés-salés, tourbières, baies) sont des refuges pour de nombreux amphibiens et une multitude d'oiseaux nicheurs ou migrateurs (râle des genêts, spatule blanche, avocette, héron butor, etc.).

    Transports

    Normandie : géographie et transport.

    Le réseau routier

    La Normandie dispose d'un réseau routier dense qui maille tout son territoire. Ce maillage a été renforcé par la construction des ponts de Brotonne, de Tancarville, de Normandie, et du pont Gustave Flaubert à Rouen.

    Des autoroutes relient Rouen, Le Havre et Caen entre elles et également à Paris, Lille, Rennes ou Angers ainsi qu'au reste du réseau autoroutier européen[47],[48].

    En aval de Rouen, plusieurs bacs permettent la traversée de la Seine.

    Le réseau ferroviaire

    Voitures Intercités Normandie en gare de Paris Saint-Lazare.

    Les trains de la région Normandie sont exploités sous la marque TER Normandie[49].

    Depuis 2002 la région Normandie est responsable de l'organisation des transports ferroviaires TER qui sont d’intérêt régional. Cela concerne 24 lignes sur lesquelles circulent 350 trains par jour, sur une distance de 1 267 kilomètres qui desservent 116 gares et haltes[50].

    La Normandie est desservie par quatre lignes nationales. Trois relient la Normandie à Paris, vers Rouen et Le Havre, Caen et Cherbourg, et Argentan et Granville, et une relie Caen à Tours, via Alençon et Le Mans.

    Plusieurs lignes régionales existent par ailleurs, entre Lison et Pontorson (liaison Caen - Rennes), Serquigny et Oissel (liaison Caen - Rouen), Rouen et Dieppe, Rouen et Abancourt (liaison Rouen - Amiens), entre Abancourt et Le Tréport (liaison Paris - Dieppe), entre Bréauté et Fécamp, entre Le Havre et Rolleville et entre Lisieux et Trouville - Deauville.

    En plus de ces lignes ouvertes au trafic des voyageurs, certaines sont réservées au fret (par exemple la desserte d’Honfleur) ou bien fermées. Parmi ces dernières, on peut citer le cas de la ligne Caen - Flers, qui traverse la Suisse normande.

    La gouvernance des trains Intercités normands va être transférée à la région de Normandie[51].

    On peut aussi mentionner l’existence de quelques trains touristiques.

    Les trains qui circulent sur le réseau normand sont :

    À partir de janvier 2020, 40 rames Omnéo Premium (Bombardier) remplaceront progressivement le matériel roulant actuellement en service sur les lignes Paris-Caen-Cherbourg / Trouville-Deauville et Paris-Rouen-Le Havre. Tout comme les BB26000, ces rames à deux niveaux permettront d'atteindre une vitesse commerciale de 200km/h sur les portions de voies le permettant. Bien qu’utilisant la plateforme des Regio2n, ces rames de 10 caisses disposeront d'un haut niveau de confort.

    Le réseau maritime

    Avec 600 km de côtes le long de la Manche, la Normandie dispose de l’axe maritime le plus fréquenté du monde[53]. Elle constitue le troisième complexe portuaire européen et le premier complexe portuaire français avec cinq ports, dont les deux grands ports internationaux du Havre et de Rouen et les ports de Cherbourg, Caen et Dieppe. La moitié des transports internationaux maritimes de France et 60 % du trafic de conteneurs français passent par ses ports.

    La liaison avec la Grande-Bretagne et l’Irlande est assurée par les ports de Cherbourg (593 000 passagers), du Havre (822 000 passagers), Caen-Ouistreham (970 000 passagers) et Dieppe (278 000 passagers)[54].

    La desserte des îles Anglo-Normandes est assurée depuis les ports de Granville, Carteret et Diélette, vers Jersey (Gouray et Saint-Hélier), Guernesey (Saint-Pierre-Port), Aurigny et Sercq.

    Le réseau fluvial

    La Normandie représente 10 % du trafic fluvial français : 13 millions de tonnes de marchandises transitent sur la Seine entre Le Havre et la région parisienne.

    Le réseau aérien

    Il y a cinq aéroports internationaux en Normandie continentale :

    L'aéroport de Deauville tentait depuis les années 2010 à s'imposer comme l'aéroport de référence de la région[59], mais le Conseil régional préfère désormais chercher à constituer une autorité aéroportuaire commune aux aéroports de la région pour faire jouer leur complémentarité[60].

    Les îles Anglo-Normandes, quant à elles, disposent de trois aéroports, qui les relient à la Grande-Bretagne et au continent. Ils se caractérisent par un trafic d'une toute autre importance :

    Administrations et politiques

    Normandie française

    La Normandie est répartie, de 1956 à 2015, entre deux régions administratives, la Haute-Normandie et la Basse-Normandie, dont les préfectures régionales étaient respectivement Rouen et Caen. Depuis janvier 2016 la Normandie forme une seule région administrative dont la préfecture est Rouen et dont la capitale politique, siège du Conseil régional de Normandie, est Caen. Le Havre est la commune la plus peuplée et Cherbourg est la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

    Les régions françaises sont gérées par un conseil régional élu pour six ans au suffrage universel direct, qui ne possède pas de compétence législative, mais dispose d'un pouvoir réglementaire[62], notamment dans le domaine de l'action économique. Les conseillers régionaux élisent le président du conseil régional. Ce dernier préside l'assemblée et dispose du pouvoir exécutif. Il est chargé de faire voter et exécuter les décisions budgétaires, il est autorisé à recruter du personnel pour constituer ses services. Chaque région possède également un préfet de région, nommé par le gouvernement, dont le rôle est de représenter l'État et de s'assurer du bon fonctionnement des services déconcentrés, comme la coordination des services de police.

    Îles Anglo-Normandes

    Les îles Anglo-Normandes sont divisées en deux bailliages dépendant de la Couronne britannique, Jersey et Guernesey, dont les capitales sont Saint-Hélier et Saint-Pierre-Port. Ils jouissent d'une autonomie interne, sauf pour la défense et la diplomatie. Ils ne font pas formellement partie du Royaume-Uni, ni conséquemment, de l’Union européenne[63]. Une loi du Royaume-Uni ne s'applique à un bailliage que sur la demande d'un gouvernement insulaire. Dans le cadre du bailliage de Guernesey, Sercq et Aurigny sont elles-mêmes autonomes, chacune ayant son propre parlement et son administration locale.

    Le souverain britannique nomme deux lieutenant-gouverneurs, un pour chaque bailliage. Ils sont les représentants de la Couronne britannique. Les lieutenants-gouverneurs sont de fait chefs d'État ; ils approuvent et promulguent (au nom de la Couronne) les lois votées par leur parlement en accord avec leur constitution. Leurs fonctions sont principalement diplomatiques et cérémonielles. Les baillis, nommés également par la Couronne, sont les premiers dirigeants civils. Ils tiennent leur poste jusqu'à leur retraite. Ils président en tant que juge la Cour royale ; ils gouvernent les États et représentent la Couronne aux occasions civiques. Les baillis doivent être des hommes de loi qualifiés.

    Le bailliage de Jersey inclut les Minquiers, les Écréhou, les Dirouilles et les Pierres de Lecq (ou Paternosters en anglais)[4] et le bailliage de Guernesey les îles d’Aurigny, Brecqhou, Sercq, Herm, Ortac, Jéthou, Lihou, Burhou et les Casquets.

    Chiffres clés des administrations de Normandie
    Superficie (km2) Population Préfecture
    ou capitale
    Sous-préfecture Densité (hab/km2)
    Normandie30 1003 450 388Rouen (Préfecture)

    Caen (Conseil Régional)

    114
    76 Seine-Maritime6 2781 248 580RouenDieppe et Le Havre199
    27 Eure6 040577 087ÉvreuxBernay et Les Andelys96
    14 Calvados5 548678 303CaenBayeux, Lisieux et Vire122
    50 Manche5 938496 937Saint-LôAvranches, Cherbourg et Coutances84
    61 Orne6 103292 282AlençonArgentan et Mortagne-au-Perche48
    GBG Guernesey7865 573Saint-Pierre-Port836
    GBJ Jersey11691 626Saint-Hélier790

    Élections régionales

    Lors des élections régionales de 2010, les conseils régionaux des deux régions normandes sont dominés par les listes de gauche, menées par le Parti socialiste. La Basse-Normandie, dirigée depuis 1986 par l'UMP René Garrec, est remportée par Laurent Beauvais. En Haute-Normandie, Alain Le Vern, qui a pris la région au RPR Antoine Rufenacht en 1998, est réélu. Il démissionne pourtant en 2013 et se trouve remplacé par Nicolas Mayer-Rossignol. En janvier 2016, c'est Hervé Morin qui a été élu président de la Normandie (région administrative) réunifiée.

      Régionalisme

      L’activité du régionalisme normand vise essentiellement à mettre fin à la partition de la Normandie datant de la création des régions administratives françaises en 1956 et d’obtenir la réunification des actuelles régions de Haute et de Basse-Normandie. La réunification de la Normandie est un thème récurrent, notamment aux moments des élections régionales. Il est notamment défendu par le Mouvement normand. Cette réunification est actée en 2014 dans le cadre du redécoupage des régions décidé en 2014 sous la présidence de François Hollande dans le cadre de l'Acte III de la décentralisation.

      Il existe aussi plusieurs mouvements régionalistes se réclamant de l'autonomisme (le Parti Fédéraliste de Normandie, l'Action Normande, le Normanring, Mouve Tei, etc.), dont les objectifs sont, outre la réunification normande, l'autonomie de la Normandie, la défense de sa langue, de ses sports, jeux, danses et musiques traditionnels. Ces derniers domaines sont également défendus par plusieurs associations culturelles (TecNor, Terroir Histoire et Tradition de Normandie, Les Haches du Cotentin, Magène, Association Régionaliste Alfred Rossel, Le p'tit capé d'Brix, Société Jèrriaise, Société Guernesiaise, etc.).

      Blason de la Normandie

      Blason de la Normandie traditionnel en France.
      Les treis cats.

      L’écu rouge à deux léopards jaunes (sans taches et à crinière) de profil et passant (c'est-à-dire marchant sur trois pattes, la quatrième étant dressée), tournant la tête de face, blasonné de gueules à deux léopards[Note 5] d’or l’un sur l’autre, est l’emblème héraldique de la Normandie continentale. Dans les îles Anglo-Normandes, les deux bailliages de Jersey et de Guernesey qui constituent la Normandie insulaire portent un blason à trois léopards, comme celui de Richard Ier d’Angleterre, dit plus tard Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Savoir lequel des deux blasons est le plus ancien demeure un sujet de polémique et de recherche historique pour certains.

      Henri II Plantagenêt aurait porté comme comte d’Anjou un long bouclier bleu chargé sans doute de huit lionceaux d’or (comme on peut encore l’admirer au Mans sur la plaque funéraire de son père Geoffroy Plantagenêt), puis les aurait réduits à deux lions, la taille des boucliers s’étant raccourcie. Le premier sceau de son troisième fils Richard Cœur de Lion ainsi que des témoignages contemporains attestent qu’il fit d’abord usage d’un écu à un seul lion. De retour en Angleterre en 1194, il adopta un nouveau sceau à trois lions/léopards posés l’un sur l’autre. L’une des hypothèses, discutable, est que Richard aurait introduit le troisième léopard tiré du blason de sa mère Aliénor d'Aquitaine, les ducs d’Aquitaine arborant un seul léopard. Mais il est fort probable qu'il y ait plutôt adjoint celui du sceau de la ville de Rouen (créé au XIe siècle à partir du Hrifsklímsli[réf. nécessaire] : « monstre agrippeur », le léopard était partie intégrante du sceau de la ville au début du XIIe siècle), pour remercier les Normands d'avoir aidé à verser sa rançon (ce que les Plantagenêts, en France, avaient refusé de faire).

      Toutefois, on ne connaît pas de représentation héraldique à deux léopards avant Richard autre que l’écu de son frère Jean sans Terre comme comte de Mortain avant son accession au trône, ce qui tendrait à accréditer le fait que ce blason à deux léopards était l’écu héraldique originel de la ville de Mortain (le blason actuel aux fleurs de lys étant une création française issue de l’écu de la branche capétienne donc française d’Évreux-Navarre). Lorsque la Normandie continentale est passée sous contrôle français, Philippe Auguste a importé l’héraldique royale, tandis que le duché de Normandie insulaire (îles Anglo-Normandes) a conservé le blason à trois léopards, emblème familial que les Plantagenêts n’avaient pas de raison de modifier.

      Parmi les ducs de Normandie issus des Capétiens, Jean le Bon porta les armes des Valois (de France ancien à la bordure de gueules) et son fils Charles, duc de Normandie et dauphin de Viennois, porta un écartelé de Valois et de Viennois. Au XIVe siècle, les armoriaux présentent déjà l’écu à deux léopards d’or pour la Normandie. Mais il a fallu attendre 1465 pour voir officiellement apparaître les deux léopards dans les armes d’un duc de Normandie, avec Charles de France, jusqu’en 1466. Nanti du titre de duc de Normandie de 1785 à 1789, le fils de Louis XVI a, quant à lui, porté un écartelé de France et de Normandie à deux léopards. Notons que Robert d’Alençon, comte du Perche († 1371) semble avoir parti ses armes d’Alençon ancien brisé d’un châtelet et de Normandie à deux léopards.

      Bien qu'effective depuis 1290, l'utilisation des armes royales par les îles Anglo-Normandes a été acceptée en 1907, mais jamais officiellement accordée[64].

      Drapeaux normands

      Le drapeau normand est un emblème non officiel de la Normandie, province historique française.

      Plusieurs drapeaux sont actuellement en usage et coexistent donc en Normandie. Ils suivent deux modèles : le drapeau héraldique et le drapeau à croix de saint Olaf.

      Les deux bailliages de Jersey et de Guernesey et leurs dépendances usent en revanche de drapeaux officiels.

      Devise

      En 1046, le fils et successeur désigné de Robert le Magnifique, Guillaume, échappe de peu à une tentative d'assassinat organisée par des barons rebelles du Bessin et du Cotentin qui ont choisi comme chef Gui de Brionne[Note 6].

      Guillaume lève une armée qui, alliée à ses chevaliers et ses gens d'armes fidèles, va affronter, en 1047, les troupes rebelles dans la plaine du Val-ès-Dunes. Lors de la bataille, les troupes du duc crient « Diex Aïe » (ou « Dex Aïe » : « Que Dieu me vienne en aide », il convient de prononcer Diéouz-ayië ou au moins Dieuz-aïe)[65].

      Selon le linguiste René Lepelley, on trouve aussi bien « Dex » que « Deus », « aie » que « aye » et la prononciation a évidemment évolué pour ressembler à « diéws ahie » au XIe siècle, à « dyoews ahie » au XIIe siècle, à « dyeuss ahie » vers le XIIIe siècle, les triphtongues étant difficiles à transcrire en français d'aujourd'hui[66].

      Une autre devise est souvent utilisée : « Viriliter et Sapienter » (Courage et Sagesse), locution latine qui se trouve sur la tapisserie de Bayeux (Hic Willelm dux alloquitur suis militibus ut præparent se viriliter et sapienter ad prelium contra aglorum exercitu, [Ici, le duc Guillaume s'adresse à ses soldats afin qu'ils se préparent courageusement et avec adresse au combat contre l'armée anglaise]).

      Déjà non retenue en 1953 pour des raisons linguistiques et logiques par les médiévistes René Louis et Michel de Boüard ce dernier étant de surcroît chartiste[67], cette interprétation a été rejetée par René Lepelley, professeur à l'université de Basse-Normandie et linguiste, qui a découvert que cette légende[68] remontait à la publication en 1827 du Roman de Rou et des ducs de Normandie[69] par Frédéric Pluquet.

      Chimiste de formation et non historien, cet amateur aurait fait une mauvaise lecture du Roman de Rou dans lequel Wace, le chroniqueur de la bataille du Val-ès-Dunes, déclare seulement que parmi les adversaires de Guillaume, les hommes de Raoul Taisson, seigneur de Thury, criaient « Toirie » ou « Turie »[70],[71] (selon le manuscrit) du nom de la seigneurie de leur maître.

      Frédéric Pluquet a retranscrit « Tor ié » et déclaré que cela signifiait « Thor Aie », allant jusqu'à affirmer dans une note qu'il s'agissait du « cri de guerre des premiers Normands »[68]. Cette interprétation fantaisiste n'est cependant linguistiquement aucunement vraisemblable.

      Hymne

      La chanson Ma Normandie, de Frédéric Bérat, se chante officiellement à Jersey.

      La chanson Ma Normandie laisse souvent place a d'autres chants utilisés comme hymne : Sarnia Chérie (en anglais et normand guernesiais, chantée a Guernesey), Man Biau P'tit Jerri (en anglais et jèrriais, chantée à Jersey), Sus la Mé (chanson écrite par Alfred Rossel, qui est considérée comme l'hymne du Cotentin. On trouve également deux versions de Ma Normandie en langue normande, l'une écrite par Alphonse Allain, l'autre par Fred Vaquin, ainsi qu'une version écrite en jèrriais.

      Saint patron

      Saint Michel, archange, est le saint patron de la Normandie.

      Un des édifices les plus célèbres qui lui a été dédié est le mont Saint-Michel, qui tient ce nom depuis 710 grâce à l’évêque saint Aubert d’Avranches.

      Population et société

      Démographie

      La Normandie compte plus de 3,15 millions d’habitants (Normands) pour une densité de population proche de la moyenne nationale, soit environ 110 habitants au kilomètre carré. La population des îles normandes dépasse, quant à elle, les 150 000 habitants, soit environ 780 habitants au kilomètre carré.

      Les communes normandes comptant plus de 10 000 habitants
      Commune Division administrative territoriale Population sans
      doubles comptes
      Population
      unité urbaine
      Population
      aire urbaine
      Densité hab./km2
      de la commune
      RouenPréfecture de la région Normandie
      Préfecture de la Seine-Maritime
      Chef-lieu de la Métropole Rouen-Normandie
      110 933464 000649 2915 177
      CaenSiège du conseil régional de Normandie
      Chef-lieu de la communauté urbaine Caen la Mer
      Préfecture du Calvados
      108 954198 000397 0004 266
      Caudebec-lès-ElbeufChef-lieu de canton de la Seine-Maritime, ville de la Métropole Rouen Normandie10 33588 2922 808
      Le HavreSous-préfecture de la Seine-Maritime175 497248 547294 0003 829
      Cherbourg-en-CotentinSous-préfecture de la Manche80 95985 669180 3251 181
      ÉvreuxPréfecture de l’Eure50 537110 0001 947
      ElbeufChef-lieu de canton de la Seine-Maritime, ville de la Métropole Rouen Normandie17 17888 2921 059
      DieppeSous-préfecture de la Seine-Maritime31 96381 8452 952
      AlençonPréfecture de l’Orne28 91868 0002 616
      Hérouville-Saint-ClairCommune de la communauté urbaine Caen la Mer21 8782 056
      Saint-LôPréfecture de la Manche19 62351 629833
      LisieuxSous-préfecture du Calvados23 16644 7161 737
      LouviersChef-lieu de canton de l'Eure17 73442 338670
      FlersChef-lieu de canton de l'Orne16 94734 386747
      VernonChef-lieu de canton de l'Eure25 14734 384704
      FécampChef-lieu de canton de la Seine-Maritime19 20731 0131 289
      Saint-HélierCapitale du bailliage de Jersey29 4002 671
      GranvilleChef-lieu de canton de la Manche12 68729 3001 323
      Sotteville-lès-RouenVille de la Métropole Rouen-Normandie28 8354 085
      Saint-Étienne-du-RouvrayVille de la Métropole Rouen-Normandie28 1021 594
      ArgentanSous-préfecture de l’Orne17 44827 387805
      Vire NormandieSous-préfecture du Calvados17 83926 274129
      Le Grand-QuevillyVille de la Métropole Rouen-Normandie24 9302 361
      BayeuxSous-préfecture du Calvados14 96123 1911 957
      Le Petit-QuevillyVille de la Métropole Rouen-Normandie21 8985 051
      Mont-Saint-AignanVille de la Métropole Rouen-Normandie, campus universitaire de Rouen19 3412 602
      BernaySous-préfecture de l'Eure10 44912 30019 301434
      YvetotChef-lieu de canton de la Seine-Maritime11 81615 3291 598
      Bois-GuillaumeVille de la Métropole Rouen-Normandie12 8721 454
      IfsCommune de la communauté urbaine Caen la Mer11 5251 272

      Langues

      Le Coup d’œil purin, satire polémique dans la langue normande, éditée à Rouen, en 1773.

      La Normandie est partagée entre deux langues officielles usitées au quotidien : le français (en France) et l’anglais (dans les îles Anglo-Normandes). L'anglais et le français sont les langues officielles du bailliage de Jersey. L'anglais est la seule langue officielle du bailliage de Guernesey. Chaque langue est toutefois mâtinée d’expressions et de mots locaux tirés des langues régionales (voir aussi français de Jersey).

      La principale langue régionale de Normandie est le normand, qui comprend plusieurs formes linguistiques (voir ligne Joret). De nos jours, le normand s’entend le plus souvent dans le Cotentin[72] et le pays de Caux, ainsi qu’aux îles Anglo-Normandes comme le jersiais et le guernesiais. Alfred Rossel, Louis Beuve (1869-1949), Côtis-Capel (1915-1986) et Marcel Dalarun (né en 1922), poètes cotentinais, en sont des figures connues.

      Alors qu'on ne compte plus aujourd'hui qu'environ 30 000 locuteurs en Normandie[réf. nécessaire][73], diverses associations contribuent à la sauvegarde du normand en organisant des cours et des discussions, et en éditant des disques de chansons et des recueils, dans un contexte régional fortement marqué par la disparition progressive des locuteurs.

      Au Moyen Âge, en Angleterre, à la cour des rois et dans l’aristocratie anglo-normande, l’anglo-normand, une ancienne langue d'oïl, était parlée. La littérature anglo-normande s’est développée au cours de la période allant de 1066 à 1204 lorsque le duché de Normandie et l’Angleterre étaient unis au sein du royaume anglo-normand.

      Toponymie

      La toponymie normande est fondée sur un substrat celtique et gallo-roman conséquent, ainsi que sur une mince couche de toponymes et d'appellatifs empruntés au germanique westique, notamment dans le pays de Bray. On note une prééminence des patronymes et matronymes germaniques dans la formation des noms de domaine basés sur des appellatifs romans au Moyen Âge (pour toute cette partie, se référer à toponymie française). Cependant, dans le pays de Caux, le Roumois, le Clos du Cotentin, les côtes ouest du Cotentin, la basse vallée de la Seine et les environs de Caen, les anthroponymes d'origine scandinave ou anglo-scandinave prédominent nettement. Dans certaines régions, les appellatifs d'origine scandinave sont aussi nombreux que ceux d'origine romane, si l'on exclut les formations modernes bien évidemment. La densité de la colonisation par les Vikings/Normands a été notable dans ces pays du duché de Normandie, le reste du territoire ayant gardé un caractère autochtone pré-normand significatif.

      Religion

      Pour l'Église catholique, la Normandie constitue la province ecclésiastique de Rouen.

      L’évangélisation de la Normandie remonte au haut Moyen Âge (IVe siècle). Dès cette époque furent fondés des évêchés à Rouen, Évreux, Lisieux, Sées, Bayeux, Coutances et Avranches. La province ecclésiastique de Rouen (siège d’un archevêché) correspond aux limites de l’ancienne province. Les ravages dus aux incursions normandes cessent avec le baptême, sous le nom de Robert, de Rollon, premier duc de Normandie, qui sera dès lors protecteur de l’Église.

      Les ducs de Normandie, puis les rois de France ont encouragé le développement du monachisme normand : la région compte de nombreuses abbayes : l'abbaye du Mont-Saint-Michel, l’abbaye aux Hommes et l’abbaye aux Dames de Caen, l’abbaye de Jumièges, l’abbaye de Saint-Wandrille, l’abbaye de Hambye, l’abbaye de Graville, l’abbaye de Fécamp, l’abbaye Saint-Georges de Boscherville, l’abbaye de Saint-Évroult, l’abbaye Notre-Dame du Bec, l’abbaye de Montivilliers, l’abbaye de Cerisy, l’abbaye de Lonlay, l’abbaye de Mortemer, l’abbaye Saint-Martin de Troarn, l’abbaye de Montebourg, les abbayes Saint-Amand et Saint-Ouen de Rouen, etc.

      Comme le dit un célèbre proverbe, « saint Martin et sainte Marie se partagent la Normandie ». En effet, ils se partagent la majeure partie des dédicaces des églises normandes. Cela s’explique par le fait que la Normandie a été évangélisée vraisemblablement par saint Martin de Tours et ses disciples à partir du IVe siècle, le culte marial prenant ensuite son essor au Ve siècle (après le concile d'Éphèse de 431 en Orient puis à partir de 476 en Occident), en pleine période d’enracinement du christianisme dans la province.

      Parmi les saints normands, il faut noter Jean Eudes, un acteur majeur de l'École française de spiritualité, Thérèse de Lisieux, née à Alençon et morte à Lisieux où elle est à l’origine d’un des plus importants pèlerinages de France. Le nom d’un autre docteur de l'Église lié à la Normandie est Anselme de Cantorbéry. Arrivé comme élève en 1059 à l'abbaye Notre-Dame du Bec, il en devient l'abbé en 1078 puis archevêque de Cantorbéry en 1093. Il est l’un des plus grands théologiens et philosophes du Moyen Âge.

      Pendant la Réforme (au XVIe siècle), une partie de la Normandie constituait un des bastions du protestantisme en France, et le pays de Caux garde une minorité protestante.

      L’anglicanisme est la religion d’État des îles de la Manche, mais le catholicisme et le méthodisme y sont représentés par des minorités assez importantes de fidèles.

      Le christianisme orthodoxe s'est implanté en Normandie, comme en France, à la suite des évènements politiques de 1917 en Russie puis de 1922 en Turquie. Les émigrés, soldats et officiers de l'Armée blanche recrutés par les industriels français qui manquaient de main-d’œuvre à la suite de la Grande Guerre, se sont installés dans les villes industrielles périphériques, la première paroisse, la plus nombreuse, ayant été créée en 1926-1927 à Colombelles près de Caen, sur le site de la Société métallurgique de Normandie[74].

      Il existe en 2019 plusieurs lieux de culte orthodoxe et un certain nombre de paroisses orthodoxes en Normandie. Deux se trouvent dans le Calvados : la paroisse Saint-Serge de Radonège et Saint-Vigor de Bayeux à Colombelles (sanctuaire orthodoxe) et la paroisse Saint-André et Sainte-Alexandra à Caen (chapelle du Centre hospitalier régional) avec sa filiale à Alençon dans l'Orne (église Sainte-Thérèse). Une autre, la paroisse Sainte-Cécile, se situe à Cherbourg-en-Cotentin dans la Manche (chapelle du centre hospitalier Louis Pasteur). La Seine-Maritime compte une paroisse orthodoxe roumaine, qui se trouve au Havre : la paroisse Saint-Georges et Saint-Païssy de Néamts (église Saint-Julien). L' Église érythréenne orthodoxe, église orientale autocéphale, est par ailleurs accueillie dans ce département par le diocèse catholique de Rouen sur la paroisse Sainte-Marie des Nations à Bihorel[75]. L'Eure compte deux paroisses : la paroisse Sainte-Catherine, qui se situe à La Chapelle-Réanville (église Notre-Dame)[76] et la paroisse Saint-Michel & Saint-Martin à Reuilly, qui relèverait depuis 2018 du patriarcat autocéphale d'Ukraine[77]. Il existe par ailleurs un monastère orthodoxe dans l'Orne à Saint-Michel-Tuboeuf : le monastère Sainte-Odile et Sainte-Théodora de Silha[76].

      S'agissant du culte juif, il se trouve en Normandie cinq synagogues. Des communautés se sont en effet implantées dès le Moyen-Age à Rouen et à Caen. Bombardée par les Alliés lors du second conflit mondial, la synagogue de Rouen a été reconstruite en 1950 par l'architecte François Herr. La Seine-Maritime comporte deux autres synagogues au Havre et à Elbeuf. Cette dernière, édifiée par des juifs alsaciens et mosellans en 1909, a été inscrite au titre des monuments historiques en 2009[78]. Depuis 1970, la communauté israélite résidente ou en vacances dispose d'une synagogue à la station balnéaire de Deauville sur la Côte Fleurie. A proximité, à Cabourg, a été créé en 1992 un oratoire destiné à accueillir les estivants juifs en haute saison touristique[79].

      En 2017, 35 lieux de culte musulman ont été dénombrés en Normandie, allant de la simple cave ou du préfabriqué à la mosquée bâtie en dur[80]. La Seine-Maritime se révèle être le département normand qui compte le plus de salles de prière, la Manche n'en comptant que trois sur le territoire de la commune de Cherbourg-en-Cotentin[81].

      Plusieurs centres et pagodes bouddhistes existent en Normandie. Le plus important est le centre tibétain implanté à Aubry-le-Panthou dans l'Orne. Fondé en 1982, il est axé sur l'étude et la pratique de la méditation et comporte un temple, un stupa et un moulin à prières[82] : le Vajradhara-Ling.

      Éducation

      Les académies de Caen et de Rouen regroupent l'ensemble des établissements scolaires de la région Basse-Normandie et de Saint-Pierre-et-Miquelon pour celle de Caen et de la Haute-Normandie pour celle de Rouen. L'académie de Caen faisait partie de la zone A (voir ici), mais elle a rejoint la zone B en septembre 2015. L'académie de Rouen fait partie de la zone B (voir ici).

      Enseignement supérieur

      La Normandie abrite l'université de Caen, fondée en 1432 par Henri VI d'Angleterre. Le , deux jours avant la libération par les Britanniques, l'université est totalement rasée par les bombardements. Le , la reconstruction commence et elle rouvre ses portes en 1957 avec 4 000 étudiants. En 1966, l'université de Rouen est créée, elle-même voyant l'autonomisation de l'université du Havre en 1984. En 2010, le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur Normandie Université est inauguré.

      En 2010, l'université de Caen Basse-Normandie comptait 24 244 étudiants, celle de Rouen 24 351 étudiants et celle du Havre 7 040 étudiants.

      Économie

      • Liaisons HVDC existantes
      • En construction
      • En project

      Traditionnellement, l’économie normande est très agricole. En Haute-Normandie, elle est diversifiée entre céréales et élevage. Cependant, la Haute-Normandie a aussi vu se développer de gros pôles industriels.

      La filière automobile est un gros employeur, avec 25 000 salariés en Basse-Normandie (PSA, Renault Trucks, Faurecia, etc.), tandis que le premier employeur industriel haut-normand est Renault, qui dispose de quatre usines (Sandouville, Cléon, Grand-Couronne et Dieppe).

      L’économie normande, du fait de la grande façade maritime de la région sur la Manche, est fortement tournée vers la mer (pêche, transport maritime, trafic passagers, etc.). Le Havre dispose ainsi d’un pôle logistique.

      L’énergie est un secteur important en Normandie, à travers notamment trois centrales électronucléaires ainsi qu'une centrale thermique à flamme au Havre.

      La Normandie représente 60 % des surfaces de lin textile en France.

      Le tourisme est également une ressource importante.

      Emplois par secteur économique (2008)[83],[84]PIB (en million d'euros) (2009)[85]Taux de chômage (2010)[86]
      agricultureconstructionindustrieservice marchandservice non marchand
      Haute-Normandie2,0 %7,5 %18,7 %42,2 %29,6 %48 555 (2,54 % du PIB national)10,30 %
      Basse-Normandie4,9 %7,7 %16,7 %39,2 %31,4 %34 869 (1,84 % du PIB national)8,60 %
      France2,6 %6,7 %13,9 %47,0 %29,8 %1 907 1459,30 %

      Tourisme

      L’industrie du tourisme en Normandie dispose de nombreux atouts qui en font la 8e destination régionale des touristes français. Elle est particulièrement bien située sur le segment des courts séjours : plus de 65 % des séjours des Français en Normandie sont des courts séjours (8 points de plus que la moyenne nationale)[87].

      La Normandie compte trois biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial : le mont Saint-Michel et sa baie dans la Manche, les tours observatoires de Tatihou et de la Hougue à Saint-Vaast-la-Hougue dans le même département au titre du bien en série des fortifications de Vauban et Le Havre, la ville reconstruite d'Auguste Perret en Seine-Maritime. Par ailleurs, elle détient la Tapisserie de Bayeux, broderie dite de la reine Mathilde, qui bénéficie du label UNESCO « Mémoire du monde » depuis 2007.

      Sciences

      Techniques

      Pot de pharmacie en faïence de Rouen de la fin du XVIIe siècle.

      Culture

      Groupe de danse folklorique normande.

      Architecture

      L’habitat traditionnel est fortement influencé par la géographie et la géologie, qui déterminent les matériaux de construction disponibles. La chaumière normande typique (colombages de chêne, torchis, toit de chaume) se retrouve notamment du pays de Caux au pays d’Auge, la maison de brique vers l’est de la province, la maison de pierre calcaire dans le Calvados (plaine de Caen, Bessin, pays de Falaise) et l’Orne, celle de granit dans la Manche, l’ouest de l’Orne et le sud-ouest du Calvados (granit gris et granit rose), sans oublier quelques maisons en schiste en Suisse normande. L'architecture en bauge est très présente dans les marais du Cotentin et du Bessin où 3 887 édifices en terre crue ont été identifiés lors d'une campagne d'inventaire menée dans les années 2000[88].

      Histoire de l'architecture en Normandie

      Les envahisseurs vikings devenus barons normands construiront des châteaux en bois sur des monticules de terre, qui donneront lieu au développement des châteaux à motte féodale et de grandes églises en pierre dans le style roman propre aux Francs. Dès 950, ils érigeront des donjons en pierre (voir aussi Logis seigneurial).

      Les Normands raffineront le plan des premières basiliques avec l’abbatiale Saint-Étienne de Caen, commencée en 1067, qui servira de modèle aux cathédrales anglaises de plus grande taille dont la construction débutera vingt ans plus tard.

      En Angleterre, l’art roman de la fin du XIe au début du XIIe siècle est appelé art anglo-normand[89], car ce sont les Normands qui l'ont importé dans l'île. Cette influence normande se fit également sentir en Écosse, en Irlande ou en Sicile.

      La cathédrale de Durham, construite au XIIe siècle en Angleterre, sans aucun doute par des tailleurs de pierre normands, révolutionne l’art roman : la voûte de la nef est constituée d'arcs qui se croisent en diagonale. Ce mode de conception est le trait d'union avec le style gothique.

      Une des spécificités du gothique normand (fin du XIIe siècle - début du XIIIe siècle) est la présence d'une tour centrale (qui peut cependant se rencontrer ailleurs en France, comme c'est le cas à Laon).

      Au XVIIe siècle, on construit des châteaux de style classique (Balleroy, Beaumesnil, Cany, Flamanville).

      Au XVIIIe siècle, Jacques-François Blondel réalise de nombreuses maisons de plaisance en Normandie ainsi que des petits châteaux en pierre de Caen.

      Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Jacques Baumier crée le style néo-normand pour des villas, caractérisé par des bâtiments construits à partir d'une structure à pans de bois traditionnelle, mais avec des matériaux modernes.

      Entre 1886 et 1914, le quartier de la Belle Époque à Bagnoles-de-l'Orne, inspiré par le courant néo-normand, développe un style architectural « bagnolais » à nul autre semblable.

      Après la bataille de Normandie, de nombreuses villes normandes sont lourdement touchées. Une reconstruction urbaine massive s'impose dans les années 1950 et 1960. Au Havre, une note avant-gardiste apparaît. À Caen, de larges avenues rectilignes, bordées par des immeubles de pierre de Caen d'environ cinq étages, confèrent une grande unité architecturale.

      C’est le Normand Charles de Gerville qui, en 1818, est à l’origine de l’utilisation du terme de « roman ». Par ailleurs, le « gothique flamboyant », jadis appelé « gothique normand », est un terme moderne inventé par le Normand Eustache-Hyacinthe Langlois[90],[91].

      Matériaux utilisés

      Gastronomie

      La gastronomie normande repose sur les quatre principaux produits de ses terroirs : la pomme, le lait, la viande et les fruits de mer. Ces abondants produits constituent la base de nombreuses spécialités régionales.

      Région cidricole, la Normandie utilise les pommes, le cidre et le calvados dans sa cuisine. Elle produit également à partir de poires spécifiques le poiré et une eau de vie de poiré; le « Calvados Domfrontais[94] » (AOC depuis 1997) est obtenu à partir de pommes mais aussi 30 % de poires à poiré minimum..

      Médias normands

      Natifs notoires de Normandie

      Fête régionale

      En 2013, la société civile crée la Fête des Normands, fête régionale de la Normandie, célébrée autour du 29 septembre, jour de la Saint Michel, de chaque année, sur l'ensemble du territoire normand, en France et à l'étranger[95]. En 2017, elle est patronnée par la commission nationale française pour l'UNESCO.

      Notes et références

      Notes

      1. L'anglais est une langue parlée en Normandie insulaire, à savoir les îles de la Manche ou îles Anglo-Normandes.
      2. Des éléments non germaniques comme les Alano-Sarmates y sont aussi mêlés, comme l'indique la présence de mobilier pontico-danubien à Saint-Martin-de-Fontenay, mais la Notitia dignitatum n'en fait pas état pour la Lyonnaise seconde, et aucune trace toponymique ni lexicale ne peut leur être attribuée dans cette province.
      3. Haute-Normandie, 12 317 km2 + Basse-Normandie, 17 589 km2 = 29 906 km2.
      4. Haute-Normandie, 12 317 km2 + Basse-Normandie, 17 589 km2 + Guernesey, 78 km2 + Jersey, 116 km2 = 30 100 km2.
      5. Léopard est le nom que les héraldistes continentaux donnent au lion passant de profil mais dont la tête est tournée vers le spectateur. Une légende plaisante fait de cet animal fantastique (sans aucun rapport avec le léopard des zoologistes) le bâtard d’une lionne et d’un pard, qui est le mâle de la panthère (elle-même genre de dragon crachant du feu). Il convenait donc aux Capétiens de se moquer des Plantagenêts et de leurs « léopards bâtards », que les Anglais décrivent bien sûr comme des lions et les Normands plus familiers comme des « p’tits cats ».
      6. Appelé aussi Gui de Bourgogne, fils du comte Renaud Ier de Bourgogne et d’Alice de Normandie, fille du duc Richard l'Irascible.

      Références

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      Voir aussi

      Bibliographie

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      • Jean-Pierre Chaline, Les Dynasties normandes, Paris, Perrin, , 535 p. (ISBN 978-2-262-01703-3).
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      • Arnaud Guérin, La Normandie. La géologie, les milieux, la faune, la flore, les hommes, La bibliothèque du naturaliste, Delachaux et Nieslé, 2003

      Articles connexes

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