Bombardement de Dieppe (1694)

Le bombardement de Dieppe, également connu sous le nom de « bombarderie » de Dieppe dans les sources de l'époque, est un épisode de la guerre de la Ligue d'Augsbourg au cours duquel une flotte anglo-néerlandaise bombarde la ville de Dieppe, les 22 et . Un incendie se déclare et détruit une grande partie de la ville. Les Anglais se dirigent ensuite vers le port du Havre, qu'ils bombardent également.

Bombardement de Dieppe
Bombardement de Dieppe en 1694 par la flotte anglo-hollandaise
Informations générales
Date 22-
Lieu Dieppe
Issue Victoire britannique
Dieppe en partie détruite
Belligérants
Royaume d'Angleterre
Provinces-Unies
Royaume de France
Commandants
John Berkeley

Guerre de la Ligue d'Augsbourg

Batailles

Coordonnées 49° 55′ 20″ nord, 1° 04′ 43″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime

Après l'abandon du projet de l'ingénieur Peironet de reconstruire la ville dans la prairie de Bouteilles, Vauban dresse un Plan Corigé des Rües de Dieppe. Finalement, la ville est progressivement reconstruite selon les plans de M. de Ventabren entre 1694 et 1720. Cette architecture a laissé son empreinte dans Dieppe aujourd'hui.

Le bombardement

Après l'échec de Camaret, le commodore John Berkeley entreprend de bombarder les ports de la Manche, entreprise moins risquée qu'un débarquement. Tirant les leçons du bombardement peu réussi de Saint-Malo le , il se tourne vers Dieppe que sa flotte peut approcher facilement. Cependant, les vents étant défavorables, les opérations ne commencent que le [1].

Les galiotes à bombes envoie au moins 1 100 projectiles sur la ville et plus des deux tiers des maisons sont détruites. À la différence des boulets qui sont pleins, les bombes ou obus, creux, sont remplis de produits incendiaires. Les Français ont montré l'efficacité des mortiers placés sur des navires spéciaux, les « galiotes à bombes », en bombardant Alger et Gênes[1].

La défense de Dieppe tire plus de 1 500 boulets mais la plupart tombent à l'eau sans inquiéter les navires assaillants. Les miliciens chargés de la défense, bretons et catholiques pour la plupart, ajoutent aux horreurs de l'incendie en pillant les maisons des notables protestants[1].

Conséquences

Gravure de 1701.

Dieppe, dont les maisons sont essentiellement à pans de bois, est incendiée et presque complètement détruite. Seuls subsistent quelques édifices comme le château, l'église Saint-Remi, l'église Saint-Jacques ou la tour aux Crabes. Les riches archives sont détruites[2]. La ville cesse alors d'être avec Rouen le principal centre éditorial français de publications maritimes (Paris la supplanta)[2].

La ville n'est reconstruite que très progressivement (et achevée en 1720), sur un plan de l'architecte du Roi, Monsieur de Ventabren, fortement inspiré par Colbert. La manufacture des tabacs est relogée dans l'une des rares constructions préservées, la maison Miffant, mais la lenteur de la reconstruction fait perdre à Dieppe son statut de métropole de commerce dans les deux mondes avec le départ pour d'autres ports des bourgeois industrieux, des commerçants, des ouvriers de marine et des marins au long cours[3].

Notes et références

  1. Villiers 2013, p. 197
  2. Vergé-Franceschi 2002, p. 485.
  3. Adolphe Joanne, Dieppe et le Tréport, par Adolphe Joanne ..., Hachette, (OCLC 457579339), p. 10

Voir aussi

Sources et bibliographie

Liens externes

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