Nouveau Monde

Le Nouveau Monde est un terme désignant l'Amérique. Il fut utilisé au XVIe siècle à propos de terres découvertes par les Européens au-delà de l'océan Atlantique, lorsqu'il devint évident que ce que l'on appelait jusque-là « les Indes occidentales »[note 1] était en fait un continent, nouveau pour les Européens. Lequel sera finalement nommé « Amérique » par le cartographe Martin Waldseemüller, dans son planisphère de 1507 en l'honneur de l'explorateur Amerigo Vespucci.

Cet article concerne la découverte de l'Amérique. Pour les autres significations de l'expression « nouveau monde », voir Nouveau Monde (homonymie).

Le Nouveau Monde (en vert).

Cette appellation s'oppose à l'Ancien Monde connu jusqu'alors : l'Europe, l'Afrique et l'Asie.

Cette expression peut faire maintenant figure d'anachronisme, puisqu'elle se réfère à un point de vue dépassé, la présence humaine dans cette partie du monde remontant au Paléolithique. Elle est toutefois toujours utilisée, notamment pour des sujets qui continuent d'opposer ou de différencier deux grandes parties du monde. Dans certains domaines spécifiques, notamment la viticulture, l'Afrique du Sud peut aussi être englobée dans cette expression.

Origines de l'expression « Nouveau Monde »

Allégorie du Nouveau Monde : Amerigo Vespucci éveille l'Amérique dormante.

L'expression « Nouveau Monde » est passée dans le langage courant lorsque, à la suite des voyages de Christophe Colomb, qui eurent un grand retentissement en Europe, encore amplifié par l'imprimerie, la société en Occident a pris conscience qu'il existait des terres à l'ouest, au-delà de l'océan Atlantique.

On sait que Jean de Mandeville influença le jeune Christophe Colomb, qui s'appuya aussi sur l'Imago mundi du cosmographe et historien Pierre d'Ailly (1410, imprimé en 1478).

Carte « Universalis Cosmographia ».

C'est en 1503 que paraît à Paris une œuvre en latin intitulée Mundus Novus[1],[2], qui affirme être un résumé traduit d'une lettre écrite en italien par Albericus Vespuccius (Amerigo Vespucci) depuis Lisbonne à Lorenzo di Pierfrancesco de Medici. Le terme de « monde nouveau » fera flores, à travers aussi l'édition italienne de 1507 Paesi novamente retrovati et Novo Mondo da Alberico Vesputio florentino intitulato Pays nouvellement découverts et Nouveau Monde, nommé du florentin Alberico Vesputio »). Cette année-là paraît la première carte portant la mention America, le Planisphère de Waldseemüller, avec sa carte « Universalis Cosmographia ».

Terre d'exil pour les protestants

À partir du XVIIe siècle, le Nouveau Monde est une terre d'exil pour tous ceux  nobles et protestants  qui fuient les rigueurs de l'Inquisition et fondent tour à tour diverses villes dans ces contrées alors inconnues (par exemple, voir Acadie).

Apports de nouvelles denrées à l'Ancien Monde

Le Nouveau Monde a apporté à l'Ancien Monde le maïs, la vanille, l'arachide, la tomate, le tabac, la fève de cacao, etc. La pomme de terre a aussi joué un grand rôle. Elle était cultivée dans l'Empire inca et a permis après son introduction en Europe de combattre les famines en Irlande comme en Prusse. Les fruits actuellement les plus appréciés en Asie et dans le Pacifique proviennent du Nouveau Monde : l'avocat, la papaye, l'ananas, le piment ainsi que toute une grande gamme de fruits exotiques.

Cartographie

La carte du monde par Diego Ribero (1529) mentionne les Amériques comme « Mundus Novus ».

Vers 1480, Amerigo Vespucci reçoit du cartographe Gabriel de Vallseca (ou de Valsequa), de l'école majorquine de cartographie une mappemonde tracée en 1439, contre le prix de 130 ducats d'or[3]. Cette carte, comme ses contemporaines, ne mentionne bien entendu que ce qui deviendra l'Ancien Monde. À l'issue des premiers voyages vers le nouveau continent, des planisphères à diffusion restreinte seront établis, ainsi le Planisphère de Cantino (1502) et celui de Caverio. Quelques cartes sont de plus dessinées par les explorateurs, tels Jehan Denis pour Terre-Neuve en 1506.

Notes et références

Notes

  1. Cas de la formation de l'Empire portugais et de l'Empire espagnol.

Références

  1. (en) « Mundus novus (1503) », sur encyclopediavirginia.org (consulté le )
  2. Marie-Cécile Bénassy-Berling, « Le Nouveau Monde. Les voyages d'Amerigo Vespucci (1497-1504), Traduction, introduction et notes de Jean-Paul Duviols », Caravelle. Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, vol. 85, no 1, , p. 243–244 (lire en ligne, consulté le )
  3. Quelques observations sur l'origine du mot América : communiquées au VIIIe Congrès des Américanistes – Archive.org.

Annexes

Bibliographie

  • Carmen Bernand et Serge Gruzinski, Histoire du nouveau monde : De la découverte à la conquête une expérience européenne, 1492-1550, Tome 1, Fayard, 1991 (ISBN 978-2-2130-2764-7).
  • Carmen Bernand et Serge Gruzinski, Histoire du nouveau monde : Les Métissages, 1550-1640, Tome 2, Fayard, 1993 (ISBN 978-2-2130-2965-8).
  • Amerigo Vespucci (traduction, introduction et notes de Jean-Paul Duviols), Le Nouveau Monde : Les voyages d’Amerigo Vespucci (1497-1504), éditions Chandeigne, 2005 (ISBN 978-2-9155-4006-2).
  • Mazin Oscar, L’Amérique espagnole XVIe – XVIIIe siècles, Saint-Cloud, Guides belles lettres des civilisations, 1995.
  • Todorov Tzvetan, La conquête de l’Amérique « La question de l’autre », Editions du seuil, 1982.
  • Romano Ruggiero, Les conquistadores « Les mécanismes de la conquête coloniale », Champs Flammrarion, 1972.

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