Université populaire de Caen

L'université populaire de Caen est une association loi de 1901 proposant des conférences gratuites et ouvertes à tous. Elle est créée en 2002 par Michel Onfray.

Pour les articles homonymes, voir Université populaire (homonymie).

Université populaire de Caen
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
Fondation
Fondation Juin 2002
Fondateur Michel Onfray
Identité
Site web www.upc.michelonfray.fr

Ses conférences ont lieu dans plusieurs endroits de Caen et de sa banlieue : CDN de Normandie, théâtre d'Hérouville-Saint-Clair, Musée des beaux-arts de Caen, Panta Théâtre, Café Mancel, et Espace Puzzle. Elles sont régulièrement radiodiffusées l'été sur France Culture.

En 2018, apprenant incidemment que France Culture cessait la diffusion de ses conférences, Michel Onfray annonce la fin de sa participation à l'université populaire de Caen, dénonçant une atteinte à la liberté d'expression[1].

Contexte

À la suite du « choc du  » 2002 (Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle française), Michel Onfray décide de créer une université populaire pour répondre à ce qu'il qualifie de « nécessité d'éducation collective », éducation qu'il veut libertaire et gratuite. Faisant le choix délibéré de la province, il l'implante à Caen, dans sa région d'origine, où il organise chaque année un séminaire de philosophie hédoniste[2], qui constitue le corps de son projet de contre-histoire de la philosophie.

Il s'oppose à l'enseignement universitaire de la philosophie, et en affirme au fil de ses conférences le caractère peu philosophique et essentiellement historique. Le principal reproche qu'il adresse aux philosophes institutionnels est que ceux-ci ne liraient pas les textes dont ils parlent, et se contenteraient de faire des synthèses de publications antérieures. Ce faisant, ils citent des erreurs factuelles (de date par exemple) reprises d'article en article, ou de manuel en manuel. Michel Onfray propose un enseignement renouvelé passant par la lecture des auteurs plutôt que par ce qu’on en a dit.

Ses cours[3] d'histoire de la philosophie étaient diffusés[4] chaque été sur la radio France Culture[5].

Projet

Le projet du philosophe Michel Onfray s'appuie sur une volonté de démocratisation de la culture en dispensant gratuitement un savoir au plus grand nombre. La culture est ici un support à la construction de soi, et non un marqueur social. Le projet est fondé sur l'idée que le désir de savoir est considérable. Le succès des débats, forums, séminaires, universités d’été, etc., témoignerait d’une authentique demande. Michel Onfray note que l’offre oscille entre l’élitisme de l’université et l’improvisation des « cafés philos », l’une reproduisant le système social, l'autre réduisant souvent la pratique philosophique à la seule conversation. Le projet s'appuie tout autant sur la volonté de changer les conditions de vie que sur l'intérêt qu'il y a à comprendre le monde dans lequel nous vivons, et les forces dont nous disposons pour le transformer.

Michel Onfray réalise son projet avec quatre autres « membres fondateurs » : Séverine Auffret, Gilles Geneviève, Gérard Poulouin et Raphaël Enthoven. Ce dernier est écarté en 2010 à la suite d'une « brouille philosophique » avec Onfray[6].

Principe

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L'université populaire telle qu'imaginée par Michel Onfray retient de l'université traditionnelle la qualité des informations transmises, le principe du cycle qui permet d'envisager une progression personnelle, la nécessité d'un contenu transmis en amont de tout débat. Elle garde du café philosophique l'ouverture à tous les publics, l'usage critique des savoirs, l'interactivité et la pratique du dialogue comme moyen d'accéder au contenu. Mais pour celles qui considèrent qu'un savoir de qualité même discuté, peut être un vecteur d'aliénation s'il ne met pas l'auditeur en mesure d'en produire un à partir de sa propre situation, les modes d'action et les procédures pédagogiques sont autres : il s'agit de créer les conditions de la co-construction et de faire œuvre, que celle-ci soit intellectuelle, sociale ou, mieux, politique. Nous sommes là bien plus dans un processus de démocratie culturelle, dans ce que Georges Deherme appelait « la coopération des idées ».

Fonctionnement

La gratuité et l'ouverture à tous sont les principes de base : pas d'âge requis, ni de titres ou de niveaux demandés, pas d'inscriptions ni de contrôle des connaissances, pas d'examens, ni de diplômes délivrés. Le cours est dispensé une fois par semaine pendant deux heures : une heure d'exposé argumenté est suivie d'une heure de discussion. Le cycle s’étend de mi-octobre à mi-mai. Il s'articule autour des vacances scolaires de l'Académie de Caen. Par ailleurs, des groupes de travail sont organisés, dans lesquels chacun est appelé à devenir, dans un cadre collectif, auteur et acteur de son savoir.

L'université populaire offre des conférences regroupées par thème sur le modèle d'une véritable université. Elle n'est cependant pas reconnue par le ministère de l'Enseignement supérieur, ne demande pas d'inscription aux auditeurs et ne délivre aucun diplôme. Les conférenciers ne sont pas non plus tenus de posséder les titres nécessaires dans l'enseignement supérieur.

L’université jouit d’un grand succès d’une forte fréquentation, qui sont commentés par la presse économique nationale[7]. En août 2005, sous la signature de Valérie Cadet, le quotidien Le Monde juge que la fondation de l'université est l' « une des plus belles entreprises menées dans l'espace citoyen hexagonal[8] ».

« Séminaires »

  • Art contemporain : Jean-Louis Poitevin
  • Atelier de philosophie pour les enfants : Gilles Geneviève
  • Bioéthique : Antoine Spire
  • Cinéma : Joël Sentenac
  • Séminaire ouvert : Séverine Auffret
  • Idées politiques : Gérard Poulouin
  • Jazz : Nicolas Béniès
  • Économie : Nicolas Béniès
  • Littérature contemporaine : Bénédicte Lanot
  • Philosophie hédoniste : Michel Onfray
  • Philosophie des sciences : histoire des sciences mathématiques : Jean-Pierre Le Goff
  • Architecture : David Orbach
  • Femmes et Société : Alexandra Destais
  • Lecture et commentaires de textes philosophiques classiques : Paule Orsoni

Autres universités populaires

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D'autres universités populaires se sont créées en France dans le sillage de celle de Caen. Elles fonctionnent toutes selon la méthode du cours ou de la conférence. Nombre d'entre elles ont diversifié leurs méthodes et pris des initiatives au service d'autres ambitions : l'émancipation des femmes, l'augmentation de la capacité individuelle et collective d'agir, la transformation sociale et politique. Ainsi, certaines universités populaires créées notamment à Aix-en-Provence, Roubaix, à l'université Paris-VIII et à la MJC de Ris-Orangis, se donnent des objectifs plus offensifs, et entendent déboucher sur l'action et l'engagement dans la cité. Par exemple, l'Université populaire - Laboratoire social de Ris-Orangis ne fait pas de cours et ne s'inscrit pas dans une démarche de démocratisation de la culture. Marquée par certaines expériences d'Amérique latine et par les idées de Miguel Benasayag, elle part de ce qui affecte les gens là où ils habitent pour en faire surgir, par des groupes de travail et des enquêtes, ce que Foucault appelait des « savoirs assujettis » qui viennent interpeller les pouvoirs et les rapports sociaux en place.

Disparition

En 2018, Michel Onfray quitte l'université. Un an plus tard, il fonde une « université populaire nomade »[9]. L'université populaire de Caen tente de poursuivre son activité en 2019-2020[10] mais ses sites internet ne sont plus mis à jour et aucune trace de son activité n’est relevée en 2020.

Une nouvelle rentrée est tentée en [11].

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Lien externe

Références

  1. Alexis Feertchak, « Privé de France Culture, Michel Onfray arrête l'Université populaire de Caen », sur lefigaro.fr, 28 septembre 2018.
  2. Arte, comprendre le monde. sélection livres. « Ces six volumes regroupent sept années du travail effectué par Michel Onfray pour nourrir son séminaire de philosophie hédoniste. »
  3. Synopsis détaillé et bibliographie du Séminaire de philosophie de Michel Onfray : Contre-histoire de la philosophie.
  4. téléchargeables sur France Culture : « Conférences de Michel Onfray ».
  5. « Conférences de Michel Onfray », France Culture.
  6. Béatrice Gurrey, « A l'université du gai savoir », Le Monde, (lire en ligne)
  7. https://www.challenges.fr/afp/l-universite-populaire-d-onfray-ou-le-succes-de-la-philo-via-le-politique_322466
  8. Valérie Cadet, « 19.00 France-Culture Les libertins baroques », Le Monde, (lire en ligne)
  9. Michel Onfray lance son Université populaire nomade : "C'est un outil de résistance"
  10. Université populaire de Caen: Saison 2019/2020
  11. « Caen. L’Université populaire fait sa rentrée jeudi 15 », sur ouest-france.fr, (consulté le )
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