V pour Vendetta (film)

V pour Vendetta (V for Vendetta) est un film américano-germano-britannique, réalisé par James McTeigue et sorti en 2006. C'est une adaptation du roman graphique V pour Vendetta (1982-1990) d'Alan Moore et David Lloyd. Le scénario est dû aux Wachowski.

Pour les articles homonymes, voir V pour Vendetta (homonymie).

V pour Vendetta
Titre original V for Vendetta
Réalisation James McTeigue
Scénario les Wachowski
Acteurs principaux
Sociétés de production Warner Bros.
Silver Pictures
Fünfte Babelsberg Film
Virtual Studios
DC Comics
Pays d’origine États-Unis
Royaume-Uni
Allemagne
Genre Anticipation
Thriller
Science-fiction
Durée 132 minutes
Sortie 2006


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

L'action se situe à Londres dans une société dystopique, où un combattant de la liberté se faisant appeler « V », cherche à mettre en place un changement politique et social en menant une violente vendetta personnelle contre le gouvernement fasciste en place. La distribution comprend notamment l'acteur australien Hugo Weaving dans le rôle de « V », l'actrice américaine Natalie Portman dans le rôle d'Evey Hammond et les acteurs britanniques John Hurt, Stephen Rea et Stephen Fry.

Warner Bros. avait initialement prévu de sortir le film le (un jour avant le 400e anniversaire de la Guy Fawkes Night, célébrant la conspiration des Poudres du ), mais cette sortie a été retardée jusqu'au . Alan Moore, mécontent des adaptations cinématographiques de ses œuvres From Hell et La Ligue des gentlemen extraordinaires, a refusé de voir le film et a pris ses distances vis-à-vis de la production. Les scénaristes ont supprimé de nombreuses allusions anarchistes et des références aux drogues présentes dans l’histoire originale, et ont aussi modernisé le message politique. Malgré de nombreuses modifications, le thème général du roman graphique reste néanmoins intact.

La critique a perçu des correspondances avec le roman 1984 de George Orwell à propos de la société dystopique et du pouvoir politique dépeints, mais aussi avec les romans Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas et Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux.

Résumé détaillé

Vers 2038, après une guerre à peine évoquée et un mystérieux virus utilisé lors d’un terrible attentat biologique visant trois sites importants par leur symbolique ou leur nombre de victimes (l’école primaire Sainte-Mary, la station de métro Victoria et l'usine de traitement des eaux Three Waters), l’Angleterre est dirigée par un parti fasciste après l’élection d’Adam Sutler. Ce dernier, ayant profité du climat de peur affectant la population, a facilement institué un régime dictatorial à la tête duquel il s’est autoproclamé « Haut Chancelier ». Un couvre-feu, dont le respect est contrôlé par sa milice, « Le Doigt », a été instauré sur tout le territoire. En parallèle, les migrants, les « païens », les musulmans, les malades physiques ou mentaux et tous ceux dont les idées pouvaient s’en approcher ont été bannis, et les opposants au régime ou minorités, tels les homosexuels, pourchassés lors de l'« Assainissement ». Les plus élémentaires libertés fondamentales (la liberté d'expression, en particulier) ont été abandonnées au nom de la sécurité nationale et de la guerre contre le terrorisme. Les médias sont muselés et la BTN, unique chaîne de télévision, est le principal instrument de propagande du parti.

Le soir du , un homme masqué et vêtu de noir, qui se fera connaître sous le nom de « V », sauve Evey Hammond des griffes des hommes du « Doigt » qui s’apprêtaient à la violer en guise de sanction alors qu'elle bravait le couvre-feu pour se rendre chez Gordon Deitrich, animateur et producteur à la BTN, où elle travaille également. V emmène Evey sur le toit d’un immeuble pour lui permettre d’assister à sa spectaculaire destruction du Old Bailey (l'une des cours criminelles centrales de l'Angleterre), synchronisée avec la diffusion sur les ondes du parti de l’Ouverture solennelle 1812 de Tchaïkovski.

Le lendemain, les journalistes de la British Television Network (BTN) annoncent cependant que le gouvernement avait prévu de longue date la destruction du bâtiment. Au même instant, V prend le contrôle de la chaîne et diffuse une vidéo condamnant la politique du régime fasciste et accusant aussi les citoyens de laisser le parti les priver ainsi de leurs libertés. V demande instamment à la population de se soulever contre l’oppression le , pour la nuit de Guy Fawkes, un an plus tard jour pour jour. V annonce qu’il détruira, ce jour-là, le palais de Westminster (les Chambres du Parlement), autre bâtiment symbolique du Royaume-Uni.

L’armée lance un assaut contre la tour Jordan, siège de la BTN, prise en otage par V. Celui-ci a amorcé une bombe et a vêtu tous les otages d’un costume et d’un masque à son image afin de faciliter sa fuite. Evey, présente également ce jour-là, est blessée en voulant aider V à s’échapper. Pour la protéger des autorités, celui-ci la ramène dans sa tanière, « La Galerie des Ombres ». Là, Evey apprend qu’elle doit rester cachée avec son hôte pendant un an, jusqu’à ce que le plan de ce dernier soit mené à bien. Ses origines (fille d’activistes démocrates disparus, sœur d’une jeune victime de l’attentat de Sainte-Mary) font rapidement d’elle une fugitive recherchée par le régime en place, l'inspecteur Finch étant chargé de l'enquête sur la jeune femme ainsi que sur V.

Les roses Scarlet Carson (variété imaginaire), déposées près des victimes de V.

Evey accepte finalement de rester, jusqu’à ce qu’elle apprenne que V est à l’origine de la mort de Lewis Prothero, le présentateur d'une émission télévisée de propagande en faveur du gouvernement, qui a joué un rôle, selon lui, dans l’extermination des opposants et des minorités. Lorsque V lui demande de l’aider à éliminer l’évêque Lilliman, Evey accepte en pensant ainsi à un moyen de s’enfuir, de peur d'être condamnée pour l'avoir aidé. Au moment où V s’apprête à tuer l’évêque, Evey, paniquée, en profite pour s'échapper. Elle trouve refuge chez son ancien patron et ami, l’animateur Gordon Deitrich, un homosexuel contraint de taire son orientation sexuelle de peur d'être arrêté. Pendant ce temps, V, continuant sa vendetta personnelle, élimine le Dr Delia Surridge, qui manifeste du remords et s'excuse pour ses actions passées.

Après une émission satirique de Deitrich contre le Chancelier Sutler, la police secrète mène un raid contre sa maison, et Gordon a juste le temps de prévenir Evey avant de se faire arrêter. Alors qu'elle pensait être parvenue à s'échapper discrètement par le jardin, Evey est capturée par un policier resté en arrière. Elle est alors incarcérée puis torturée pendant plusieurs jours dans le but de lui faire avouer, entre autres, où se cache V. Durant son isolement, elle va trouver une sorte de refuge et de leçon de vie en découvrant les notes d’une ancienne prisonnière lesbienne, Valerie Page.

Valerie fut arrêtée lors de la « Grande Purge », quelques années auparavant, et emprisonnée à Larkhill, où elle fut également torturée. Elle décida malgré tout de laisser une trace de son passage en écrivant sa biographie sur du papier toilette. Après cette lecture, ses tortionnaires posent à Evey un ultimatum en lui ordonnant de révéler la cachette de V sous peine de mort. Ayant repris courage, elle refuse d’accéder à leur requête et leur annonce qu’elle préfère mourir. À son grand étonnement, elle est libérée sur-le-champ et découvre qu’elle était retenue par V, qui avait revêtu plusieurs identités pour tromper Evey durant son incarcération. Passées la colère et la suffocation d'Evey, V lui explique que le fait de la confronter à sa propre mort était le seul moyen de lui faire accepter plus sereinement cette éventualité et ne plus craindre ses véritables idées. V laisse ensuite Evey repartir, lui faisant promettre de revenir le voir avant le .

Pendant ce temps, l’inspecteur Finch en apprend plus sur les origines de V. Il découvre comment la Norsefire — le parti fasciste du « Feu nordique » — est arrivée au pouvoir. Vingt ans plus tôt, alors que le Royaume-Uni était en proie au chaos, le parti conservateur conduisit une répression afin de ramener l'ordre. Ainsi, les soi-disant ennemis de l’État, étrangers, musulmans, homosexuels, libéraux et opposants à la guerre, furent soumis à des rafles et beaucoup disparurent sans laisser de trace. Le pays fut profondément divisé face à cet événement, jusqu’à ce qu’une attaque bioterroriste tue environ 80 000 personnes. Une compagnie pharmaceutique appartenant à la Norsefire découvrit bientôt un traitement contre le virus, permettant au parti de s’enrichir rapidement grâce à la distribution du vaccin. La peur générée par l’attaque terroriste permit à la Norsefire de faire taire l’opposition et de gagner largement l’élection suivante. Avec le consentement silencieux des citoyens (à l'exception de quelques résistants, dont les parents d'Evey), la Norsefire transforma le Royaume-Uni en un État policier totalitaire, avec son chef Adam Sutler autoproclamé « Haut Chancelier ».

L’inspecteur Finch découvre que l’attaque terroriste avait été élaborée par la Norsefire dans le cadre d'un complot pour accéder au pouvoir. Le virus — ainsi que son traitement — a été conçu grâce à l’expérimentation humaine sur les « indésirables » et les dissidents politiques internés au centre de détention de Larkhill, où travaillaient alors Prothero, Lilliman et Surridge. Parmi les détenus se trouvait l’homme qui est devenu V. Alors que les autres sujets testés mouraient à la suite des expériences, l’occupant de la cellule 5 (V en chiffres romains) a acquis des aptitudes mentales et physiques accrues, au prix de sa défiguration et de la déformation de son esprit. Ces capacités ont permis à V de détruire le camp de Larkhill et de s’échapper, après s’être engagé à prendre sa revanche sur le régime de la Norsefire.

Cosplay du personnage de V.

Tandis que l'inspecteur Finch éclaircit le mystère autour des histoires d'Evey et de V, ce dernier provoque le bras droit de Sutler, Peter Creedy, également chef de la milice, en établissant avec lui un pacte faustien : comme il ne peut pas atteindre Sutler en raison de la sécurité dont il bénéficie, il propose à Creedy (seul responsable du plan d’évacuation du Haut Chancelier en cas de révolte populaire) de l'amener à lui en échange de sa propre reddition, le . Creedy accepte, y voyant un moyen à la fois d'éliminer le terroriste et de prendre la place de Sutler.

Alors que le approche, les plans de V provoquent le chaos au Royaume-Uni et la population se montre de plus en plus rebelle et subversive face à l’autorité du gouvernement. La veille du , Evey rend visite à V, qui lui dévoile enfin son plan : un train bourré d’explosifs va rouler jusqu’au Parlement sur les lignes condamnées du métro. Il confie alors le lancement du train à Evey, lui laissant le choix de terminer son plan ou non, estimant que la décision finale n’est plus son affaire mais celle des générations suivantes incarnées, à ses yeux, par la jeune fille présente.

V rencontre finalement Creedy, qui s'est emparé de Sutler, dans la station Victoria. Creedy tue Sutler, mais comme V refuse d'ôter son masque devant lui, il ordonne à ses hommes de lancer leur attaque. Seul contre une douzaine d’hommes armés, V les supprime tous avant d'étrangler Creedy. Touché par plusieurs balles, il est grièvement blessé mais encore vivant grâce à une armure dissimulée sous son costume et à sa force surhumaine. Il retourne avec difficulté auprès d'Evey pour lui dire adieu. Il lui avoue son amour avant de mourir, et Evey étend son corps dans le train avec les explosifs, comme il le souhaitait.

Alors qu’elle est sur le point de faire démarrer le train, Evey est interrompue par l’arrivée de l'inspecteur Finch. Toutefois, en raison de ce qu'il a appris sur la corruption du régime, Finch lui permet de respecter les vœux de V. Pendant ce temps, des milliers de personnes déguisées en Guy Fawkes marchent sur le Parlement pour assister au spectacle. Sutler et Creedy étant morts, personne n’ordonne aux soldats de faire feu sur les manifestants, et ceux-ci envahissent sans violence les rues encerclant Westminster. L’explosion illumine le ciel de Londres, et le Parlement est détruit tandis qu'est diffusée sur les ondes publiques l’Ouverture solennelle 1812 de Tchaïkovski.

Sur le toit d’un immeuble voisin, Evey et Finch assistent à l’explosion, et Finch interroge Evey sur l’identité de V. Evey lui répond qu'il était Edmond Dantès (personnage principal du Comte de Monte-Cristo) et lui explique qu’il était la représentation du peuple. On voit alors certaines personnes retirer leurs masques et les visages alors aperçus sont ceux de chaque personne ayant été tuée par le parti et apparaissant dans le film.

Personnages principaux

Hugo Weaving tient le rôle de V.

La véritable identité de V est un mystère : on sait seulement qu'il fut emprisonné dans un camp de concentration pour opposants au régime, où il a subi des expériences médicales qui l'ont transformé. Il réussit un jour à s'échapper de sa cellule numéro 5 (V en chiffres romains), et met vingt ans à élaborer sa vengeance contre tous ses tortionnaires. Il porte un masque de comédie en l'honneur de Guy Fawkes, un terroriste catholique du XVIIe siècle qu'il veut imiter en sortant le peuple de la léthargie dans laquelle il est plongé depuis l'avènement du gouvernement du Haut Chancelier Sutler. Si V utilise des moyens violents pour arriver à ses fins, il n'en reste pas moins un gentleman érudit, raffiné et romantique.

James Purefoy, interprète de Marc Antoine dans la série Rome, a été initialement choisi pour interpréter V, mais il abandonne après six semaines de tournage à cause des difficultés qu'il éprouve à porter le masque de Guy Fawkes[1]. Il est donc remplacé par Hugo Weaving, qui a précédemment travaillé avec Joel Silver et les Wachowski sur la trilogie Matrix en interprétant l'Agent Smith. Certaines parties du film sont cependant jouées par James Purefoy, doublées par Hugo Weaving en postproduction[2].

Natalie Portman, à Berlin en 2006 pour la première de V pour Vendetta, tient le rôle d'Evey Hammond.

Evey Hammond, jeune femme qui travaille à la BTN, est un soir agressée par des membres de la milice du parti (« Le Doigt ») et est secourue par un homme masqué appelé V. Elle est par la suite recherchée comme complice de ce dernier. Sa rencontre avec V va totalement bouleverser sa vie.

Le réalisateur James McTeigue a rencontré Natalie Portman sur le tournage de Star Wars, épisode II : L'Attaque des clones, où il travaillait en tant qu'assistant réalisateur. Pour préparer le rôle, elle a été aidée par une dialectologue pour pratiquer l'accent anglais[3]. Elle a aussi étudié des films comme le documentaire The Weather Underground et lu l'autobiographie de Menahem Begin[4]. Son rôle dans le film présente des similarités avec son rôle de Mathilda dans le film Léon de Luc Besson : selon elle, « la relation entre V et Evey possède une complexité semblable à celle entre [Mathilda et Léon][N 1],[5] ».

Stephen Rea interprète le personnage de l'inspecteur Finch.

Finch est l'inspecteur responsable de l'enquête sur V, au cours de laquelle il découvre un crime inqualifiable commis par le gouvernement qui l'emploie.

Stephen Rea n'est pas étranger aux batailles politiques et au terrorisme : il fut en effet marié à Dolours Price, une ancienne membre de l'IRA provisoire, emprisonnée à l'Old Bailey après l'explosion d'une bombe[6]. Lorsqu'on lui a demandé si l'aspect politique l'avait attiré pour participer à ce film, il répondit : « Je ne pense pas que le film aurait été très intéressant si la politique n'avait été traitée que dans la bande dessinée. L'aspect politique du film est ce qui lui donne sa dimension et son élan, et j'ai bien entendu été séduit par cela[N 2],[7] ».

Stephen Fry tient le rôle de Gordon Deitrich.

L'animateur de talk-show Gordon Deitrich est un homosexuel qui, à cause des restrictions du régime, est devenu cynique et désabusé au cours des années. Il tente de se faire passer pour un hétérosexuel en invitant Evey à dîner avec lui, pour « faire illusion » aux yeux du régime homophobe.

Lorsqu'il fut interrogé sur ce qui l'attirait dans ce rôle, Stephen Fry répliqua : « Être frappé ! Je n'avais jamais été frappé dans un film avant et j'étais vraiment enthousiaste par l'idée d'être battu à mort[N 3],[8] ».

John Hurt interprète le personnage d'Adam Sutler.

Ancien député conservateur et sous-secrétaire d'État à la Défense, Sutler est le fondateur de la Norsefire Feu nordique » en français), un parti fasciste, et s'est autoproclamé de facto « Chancelier » du Royaume-Uni.

John Hurt joue ici un rôle contraire à celui qu'il jouait dans un autre film dystopique : celui de Winston Smith, une victime du gouvernement omniprésent dans le film 1984. John Hurt, dans le film Crimes à Oxford, assiste aux festivités du en portant un costume de Guy Fawkes[9].

Creedy est à la fois le leader du parti de la Norsefire et le chef de la police secrète du Royaume-Uni. Alors que Sutler est le Haut Chancelier, le vrai pouvoir du régime est entre les mains de Creedy.

  • Inspecteur Adjoint Dominic Stone (interprété par Rupert Graves)

Stone est l'adjoint de l'inspecteur-chef Finch dans l'enquête que celui-ci mène sur V.

Le Dr Surridge était le médecin responsable du centre de détention de Larkhill. V a établi que les expérimentations faites à Larkhill furent uniquement possibles grâce à ses recherches. Contrairement à ses autres victimes, V lui administre un poison indolore pendant son sommeil. Surrige admet sa responsabilité et éprouve des remords à propos des crimes qu'elle a commis.

Lewis Prothero, « La Voix de Londres », est le porte-parole du gouvernement de la Norsefire. Il est l'ancien commandant du centre de Larkhill. Il présente, depuis la fermeture du centre de détention, une émission quotidienne sur BTN, la seule chaîne de télévision du pays, contrôlée par le parti.

Lilliman est l'évêque corrompu et pédophile de l'abbaye de Westminster, installé à ce poste par Sutler. Il était auparavant révérend au centre de Larkhill.

À propos de son rôle, John Standing remarque : « Je me suis vraiment amusé à jouer Lilliman... parce qu'il est un peu comique et parfaitement atroce. Génial à jouer[N 4],[4] ».

Valérie, une lesbienne, était une des « indésirables » emprisonnées par le gouvernement de la Norsefire. Son histoire est racontée en flashback à Evey grâce à un message qu'elle a laissé dans sa cellule avant de mourir.

Son rôle symbolique a été reçu très positivement par beaucoup de critiques de cinéma : Michael Jensen fait l'éloge du moment extraordinairement puissant de la scène de Valerie « pas seulement parce qu'elle est magnifiquement jouée et bien écrite, mais aussi parce qu'elle est tout à fait inattendue [dans un film hollywoodien][N 5],[10] ».

Dascomb est à la tête du département de la Propagande du Haut Chancelier Sutler et fait partie des membres importants du parti de la Norsefire.

Etheridge est à la tête du département des écoutes clandestines et fait partie des membres importants du parti de la Norsefire.

Fiche technique

Distribution

Sources doublage : Voxofilm (VF)[12] et doublage.qc.ca (VQ)[13]

Production

Scénario

Bien que réalisé par James McTeigue, V pour Vendetta est imprégné du style des soeurs Wachowski, scénaristes et productrices de ce film d’anticipation, dont le réalisateur a été l'assistant.

L'histoire de V a été créée par Alan Moore (V pour Vendetta) et représentait, à l’époque, une charge contre les déviances autoritaires du gouvernement britannique de Margaret Thatcher[14]. Les Wachowski ont adapté leur scénario au monde du début du XXIe siècle et leur film semble s'élever contre les États autoritaires qui offrent la sécurité contre la liberté.

En 1998, le producteur Joel Silver acquiert les droits pour deux des œuvres d'Alan Moore : V pour Vendetta et Watchmen[15]. Les Wachowski sont des amatrices de V pour Vendetta, et vers le milieu des années 1990, avant de travailler sur le projet Matrix, elles ont écrit une ébauche de scénario suivant de près l'histoire de la bande dessinée. Au cours de la postproduction des épisodes deux et trois de Matrix, elles revisitent le scénario et proposent la réalisation à James McTeigue, alors assistant réalisateur sur le tournage de la trilogie[4]. Tous trois ont été intrigués par les thèmes de l'histoire originale et les ont trouvés pertinents vis-à-vis du paysage politique contemporain. En révisant le scénario, les Wachowski ont entrepris de condenser et de moderniser l'histoire, tout en essayant de préserver son intégrité et les thèmes récurrents[4].

Alan Moore s'est explicitement dissocié du film en raison de sa non-implication dans l'écriture du scénario ou la réalisation, ainsi qu'à cause d'une série de différends portant sur les adaptations cinématographiques de son travail, telles que From Hell ou La Ligue des gentlemen extraordinaires[16]. Il termina sa coopération avec son éditeur DC Comics après que la société mère Warner Bros n'eut pas réussi à obtenir des déclarations positives de Moore à propos du film. Moore a déclaré que le script contenait des lacunes[17] et qu'il était contraire au thème de l'œuvre originale, qui était de placer deux extrêmes politiques (le fascisme et l'anarchisme) l'un contre l'autre. Il a déclaré que son travail avait été remanié comme une histoire à propos du « système américain néo-conservateur contre le système américain libéral[18] ». Selon sa volonté, son nom ne figure pas dans le générique du film. En revanche, le cocréateur et illustrateur David Lloyd a soutenu le film, en affirmant que le script était de très bonne qualité et que Moore n'était jamais content de voir l'un de ses livres adapté à l'écran[15].

Tournage

L'entrée des studios de Babelsberg à Potsdam (Allemagne).

Le réalisateur John McTeigue a cité le film La Bataille d'Alger comme sa principale influence pendant sa phase de préparation du film[4]. V pour Vendetta a été tourné à Londres (Royaume-Uni) et à Potsdam, en Allemagne, aux Studios de Babelsberg. Une grande partie du film a été tournée en studio à partir de , le tournage s'étant achevé le [19]. Puis, en fonction de la nécessité prévue par le scénario, trois scènes ont été tournées à Berlin (le flashback du rassemblement de la Norsefire, le centre de détention de Larkhill et la chambre de l'évêque Lilliman[4]) et à Londres : les scènes qui ont lieu dans le métro de Londres abandonné ont été filmées à la station désaffectée d'Aldwych.

Pour filmer la scène finale de Westminster, les sites de Trafalgar Square, Whitehall, du Parlement et de Big Ben ont été fermés pendant trois nuits de minuit à 5 heures. C'était la première fois que la zone sécurisée (la résidence du Premier ministre au 10 Downing Street et le ministère de la Défense) était fermée pour accueillir un tournage[4]. Les producteurs du film ont réussi à avoir l'autorisation de tourner dans cette zone après neuf mois de négociations acharnées avec quatorze organismes gouvernementaux différents[4].

Postproduction

V pour Vendetta a été filmé afin d'obtenir un aspect rétro futuriste, grâce à l'utilisation de tons gris pour donner une apparence terne et morne, représentant la stagnation du totalitarisme à Londres en 2038. Le plus grand décor créé pour le film a été « La Galerie des Ombres », le repaire de V, qui devait être ressentie comme un croisement entre une crypte et un cellier. Le personnage de V y entrepose de nombreux objets interdits par le gouvernement (via le « ministère de la Décence ») : Les Époux Arnolfini de Jan van Eyck, Bacchus et Ariane du Titien, une affiche du film Le Roman de Mildred Pierce, Saint Sébastien d'Andrea Mantegna, et The Lady of Shalott par John William Waterhouse, ainsi que de nombreux comics. L'un des plus grands défis de la production a, d'ailleurs, été d'obtenir les droits de reproduction de toutes ces œuvres d'art[4].

Pour la représentation des attentats de V, l'équipe de maquettistes dirigée par José Granell a construit des reproductions à grande échelle de Big Ben, du Parlement et du Old Bailey. Les scènes d'explosions ont été réalisées avec ces maquettes mais l'infographie a également été utilisée pour ajouter des effets visuels[4]. Concernant les vêtements portés par V, James McTeigue désirait, à l'origine, qu'ils soient un mélange entre ceux du début du XVIIe siècle et ceux d'un pistolero, avant de leur donner un aspect plus moderne (excepté pour le chapeau). Les dagues utilisées par V sont également un mélange entre un design moderne et d'époque[4].

L'un des principaux défis du film était de savoir comment donner vie à V sous un masque de comédie au sourire figé. Ainsi, des efforts considérables ont été faits afin de combiner l'éclairage, le jeu du comédien et la voix de Hugo Weaving, pour créer le bon caractère en fonction de la situation. Afin d'éliminer les bruits parasites sous le masque dans la voix de Weaving, l'ensemble des dialogues a été réenregistré en postproduction[4]. Le design du masque est établi sur celui du roman graphique, auquel a été donné un petit aspect de masque d'Arlequin. Le sculpteur Berndt Wenzel a conçu sept masques différents en argile, fibre de verre et peints à l'aérographe, et McTeigue a choisi la version définitive parmi ceux-là[4].

Bande originale

V for Vendetta Soundtrack

Bande originale de Dario Marianelli
Sortie
Durée 63:00
Genre Bande originale de film
Format CD
Compositeur Dario Marianelli
Label Astralwerks Records
Critique

Albums de Dario Marianelli

La bande originale de V pour Vendetta a été produite par Astralwerks Records le . La plupart des titres de l'album ont été composés par Dario Marianelli. La bande-son a également été interprétée par Julie London (Cry Me a River), Cat Power, qui reprend le titre I Found A Reason (The Velvet Underground), et Antony and the Johnsons (Bird Gerhl). Comme il est mentionné dans le film, ces chansons sont des échantillons des 872 titres de la liste noire du juke-box de V. Le point culminant est l’Ouverture solennelle 1812 de Piotr Ilitch Tchaïkovski, qui apparaît à la fin de la piste 13, Knives and Bullets (And Cannons Too), jouée au début du film lors de l'explosion du Old Bailey. ? Ouverture 1812 de Tchaïkovski [Fiche]

Trois titres ont été joués au cours du film mais n'ont pas été crédités sur la bande originale de V pour Vendetta : Street Fighting Man des Rolling Stones, la version spéciale BKAB d'Ethan Stoller dans laquelle des extraits du discours de Malcolm X, On Black Power, et de l'écrivain féministe Gloria Steinem, Address to the Women of America, ont été ajoutés, et enfin Out of Sight de Spiritualized[21].

Deux segments de l'opéra classique bossa nova d'Antônio Carlos Jobim, A Garota de Ipanema et Corcovado, sont également absents de l'album. Ces chansons ont été jouées au cours des « scènes du petit déjeuner » avec V et Gordon Deitrich, et sont un des moyens utilisés pour relier les deux personnages. La 5e Symphonie de Beethoven joue également un rôle important dans le film, les quatre premières notes du premier mouvement signifiant en effet la lettre « V » en morse («…- »)[22]. ? 5e Symphonie de Beethoven [Fiche]

Enfin, le sketch satirique de Gordon Deitrich contre le Haut Chancelier Sutler reprend le style comique de Benny Hill, ainsi que la musique qui le caractérise : Yakety Sax.

Liste des morceaux
No TitreInterprète(s) Durée
1. Remember Remember 6:42
2. Cry Me a RiverJulie London 2:48
3. ...Governments Should Be Afraid Of Their People... 3:11
4. Evey's Story 2:48
5. Lust at the Abbey 3:17
6. The Red Diary 7:33
7. Valerie 8:48
8. Evey Reborn 3:50
9. I Found a ReasonCat Power 2:02
10. England Prevails 5:45
11. The Dominoes Fall 5:28
12. Bird GerhlAntony and the Johnsons 3:17
13. Knives and Bullets (And Cannons Too) 7:33

Accueil

Promotion et sortie

« Alan Moore a écrit sur ce qui s'est passé il y a quelque temps. C'était une réponse au gouvernement de Thatcher en Angleterre... C'est [le film] une réponse au monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Je pense donc que le film et le comic sont deux entités distinctes. »

 Hugo Weaving[N 6],[24]

Les interprètes et réalisateurs ont participé à plusieurs conférences de presse qui leur ont permis d'aborder les questions entourant le film, y compris son authenticité, la réaction d'Alan Moore à celui-ci ainsi que son message politique. Pour ce qui concerne le contenu politique controversé dans le film, les scénaristes ont répondu que le film était destiné à poser plus de questions et à participer à un dialogue déjà présent dans la société, plutôt que de fournir des réponses concrètes ou de dire ce que les téléspectateurs devaient penser[15].

Façade d'un cinéma lors de la sortie du film.

Le film emprunte des images de la conspiration des Poudres en 1605, où un groupe de conspirateurs catholiques tenta de détruire le Parlement afin de susciter une révolution en Angleterre[15]. La sortie du film était initialement prévue pour le week-end du , le jour du 400e anniversaire de la conspiration, avec le slogan « Souviens-toi, souviens-toi de ce 5 de novembre » (« Remember, remember the 5th of November »), tiré d'une comptine traditionnelle britannique en souvenir de l’événement. Toutefois, la promotion du film a perdu beaucoup de sa valeur lorsque sa sortie a été repoussée au . Beaucoup ont spéculé que ce retard était dû aux attentats de Londres du 7 juillet 2005[25]. Les réalisateurs ont réfuté cette hypothèse, affirmant que ces retards étaient causés par la nécessité de prendre davantage de temps pour terminer la production des effets spéciaux[26].

V pour Vendetta est sorti pour la première fois officiellement sur les écrans le lors du Festival de Berlin[24]. Il avait été projeté à Austin le dans le cadre du festival Butt-Numb-A-Thon, un marathon cinématographique de 24 heures proposant des films anciens ainsi que des premières. Il a été distribué le dans 3 365 salles aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans huit autres pays[27]. Le film est sorti en Belgique le et en France le .

Accueil critique

Le film a reçu un accueil critique plutôt positif, recueillant 73 % de critiques favorables, avec un score moyen de 6,810 et sur la base de 238 critiques collectées, sur le site Rotten Tomatoes[28]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 62100, sur la base de 39 critiques collectées[29].

Le critique Roger Ebert lui a donné une note de 3,5 sur 4 et a écrit dans le quotidien Chicago Sun-Times : « Il y a toujours quelque chose d'intéressant qui se passe, nous invitant à décoder le personnage et le scénario, et à y appliquer le message que nous voulons[N 7],[30] ». Margaret Pomeranz et David Stratton, sur le site australien At the Movies, ont écrit que malgré le fait dérangeant de ne jamais voir le visage de Hugo Weaving, le film présente un bon jeu d'acteurs et un scénario intéressant, et qu'il était également inquiétant avec des scènes rappelant l'Allemagne nazie[31]. Harry Guerin, de la chaîne télévisée irlandaise RTÉ, écrit que le film « fonctionne comme un thriller politique, une aventure et un commentaire social, et il mérite d'être vu par un public qui aurait normalement fui l'un des trois[N 8] » et l'a qualifié de « film culte dont la réputation ne sera que rehaussée avec les années[N 9],[32] ». Et Claudia Puig, de USA Today, trouve excellent le jeu d'Hugo Weaving, à la fois subtil et fluide dans ses gestes et expressif vocalement, et apprécie que l'on puisse voir le film à différents niveaux, « comme un thriller d'action ou pour son message sur la responsabilité personnelle, l'oppression politique et la révolution en tant que facteur de changement[N 10],[33] ».

Jonathan Ross, de la BBC, a descendu le film, le qualifiant de « consternant et d'échec désespérant » et écrivant que « la distribution et le talent d'acteurs comme John Hurt et Stephen Rea ont peu de chance d'exister au milieu des débris du script des Wachowski et en particulier de la pauvreté des dialogues[N 11],[34] ». Sean Burns, du Philadelphia Weekly, a donné au film un « D », critiquant le traitement du message politique comme étant « assez faible, un truc d'adolescent » et l'interprétation de Natalie Portman : « Portman continue à croire que rester debout et bouche bée constitue une performance[N 12],[35] ».

En France, le film reçoit une moyenne de 3,1 étoiles sur 5 pour les critiques presse et 3,8 pour les critiques spectateurs sur le site Allociné[36]. Parmi les bonnes critiques, la version française du magazine Rolling Stone lui a donné la note maximale en écrivant que le film était « une réussite tant dans la forme que dans le fond [...] et qui résiste au tout-spectacle décérébré au profit d'un message radicalement humaniste ». Emmanuel Denis, de L'Écran fantastique, évoque une adaptation « qui allie l'intégrité et l'audace de son propos à l'efficacité cinématographique[36] ». Bernard Achour, du Nouvel Observateur, estime qu'il s'agit du « blockbuster le plus subversif et intelligent jamais réalisé[36] ». Et Philippe Ross, de Télé 7 jours, se déclare séduit par l'originalité de « ce mélange étonnant et détonnant d'action et de vision très noire d'un avenir délétère[36] ».

Plus mitigé, Louis Guichard, de Télérama, lui donne une note « passable », mais en qualifiant le film de « [...] blockbuster pas comme les autres. Un drôle de mélange entre le brûlot échevelé et le thriller SF calibré. L'Angleterre thatchérienne, sa dureté et ses intolérances avaient, dans les années 80, inspiré la BD. Les producteurs du film, les fameux Wachowski (Matrix) ont su injecter dans ce tableau des éléments qui renvoient à notre présent, en les distordant (légèrement ?) vers le cauchemar[37] ». Gérard Delorme, de Première, lui attribue 2 étoiles sur 4 et écrit : « Le défaut du film n'est pas tant d'avoir trahi la BD que de proposer une vision abstraite d'un futur possible[38] ». Et Emmanuelle Frois, du Figaroscope, évoque « un thriller politique qui ne manque pas d'efficacité malgré certaines scènes appuyées[36] ».

Du côté des critiques négatives, Vincent Ostria, de L'Humanité, estime que le film « n'a rien de réellement révolutionnaire ». Françoise Delbecq, du magazine Elle, parle de « scènes d'une rare débilité » et pense que le film fait l'apologie du terrorisme. Et Jean-Christophe Ferrari, de Positif évoque un « sombre navet » à la mise en scène inexistante[36].

Le film a fait renaître l'intérêt à propos de l'histoire originale d'Alan Moore, les ventes du premier roman graphique ayant augmenté de façon spectaculaire aux États-Unis après la sortie du film[39]. Selon Publishers Weekly, à la fin de , V pour Vendetta est le roman graphique numéro un des ventes, ainsi que le numéro quatre des fictions en format poche chez Barnes & Noble. Il était aussi le numéro un des romans graphiques et le numéro trois sur la liste des bestsellers sur Amazon[40]. Par ailleurs, le film figure dans le Top 250 du classement de l'Internet Movie Database, sur la base des votes du public, avec une note moyenne de 8,2/10[41]. En 2008, le magazine Empire l'a classé à la 418e place dans sa liste des 500 meilleurs films de tous les temps[42]. La même année, le personnage de V figure à la 72e place du classement des 100 meilleurs personnages de films, toujours selon Empire[43].

Box-office

V pour Vendetta a rapporté 132 511 035 US$ au box-office mondial, dont 53,2 % aux États-Unis (70 511 035 US$) et 46,8 % à l'étranger (62 000 000 US$) pour un budget de 54 000 000 US$[11]. Le film a également été projeté dans 56 cinémas IMAX en Amérique du Nord, rapportant à eux seuls 1 360 000 US$[44]. Il a réalisé 625 478 entrées en France, 152 584 au Québec, 126 306 en Belgique et 61 190 en Suisse[45].

Box-office en US$ par pays[46]
Pays Box-office Pays Box-office Pays Box-office Pays Box-office
Afrique du Sud 359 970 Allemagne 2 910 789 Argentine 515 417 Australie 4 354 597
Autriche 588 635 Bahreïn 39 340 Belgique 959 961 Brésil 1 747 460
Bulgarie 51 523 Chili 260 424 Corée du Sud 3 534 581 Danemark 774 670
Égypte 57 324 Émirats arabes unis 187 863 Estonie 20 920 Espagne 5 435 193
États-Unis 70 511 035 Finlande 536 852 France 4 205 918 Grèce 1 759 700
Hong Kong 193 947 Islande 151 489 Italie 2 666 921 Japon 8 546 936
Liban 67 276 Lituanie 22 878 Mexique 2 884 695 Nouvelle-Zélande 449 754
Norvège 802 465 Pays-Bas 990 388 Philippines 213 000 Pologne 205 939
République tchèque 97 639 Roumanie 47 608 Royaume-Uni 6 664 730 Russie 1 148 911
Serbie-et-Monténégro 27 188 Singapour 227 000 Slovaquie 21 733 Slovénie 29 026
Suède 1 605 560 Suisse 733 467 Taïwan 315 460 Thaïlande 231 000
Turquie 669 980 Ukraine 186 111 Venezuela 485 308 TOTAL 132 511 035

Controverses et éloges

V pour Vendetta traite des questions de la race, de l'identité, de la sexualité, de la religion, du totalitarisme et du terrorisme. Son histoire controversée et les thèmes qui la jalonnent ont inévitablement fait l'objet à la fois de critiques et d'éloges de la part de groupes socio-politiques.

Plusieurs groupes anarchistes ont rejeté le film, tandis que d'autres l'ont utilisé pour promouvoir l'anarchisme comme philosophie politique. Le , le New York Metro Alliance of Anarchists a protesté contre DC Comics et Time Warner, les accusant d'avoir dilué le message de l'histoire d'origine en faveur de la violence et des effets spéciaux[47],[48]. En revanche, David Graeber, anarchiste et ancien professeur à l'université de Yale, n'a pas été décontenancé par le film, estimant que le message de l'anarchie était ressorti en dépit des studios de cinéma d'Hollywood. Toutefois, Graeber a poursuivi en déclarant : « L'anarchie a pour but de créer des communautés et de prendre des décisions démocratiques. C'est ce qui manque dans l'interprétation d'Hollywood[N 13],[47] ».

Manifestants d'Anonymous portant le masque de V devant un local de l'Église de Scientologie.

Plusieurs anarchistes et autres libertariens, y compris les membres du Ludwig von Mises Institute et LewRockwell.com, ont vu le film comme la représentation positive d'une société sans gouvernement et de la libre entreprise. Ils citent le terrorisme comme l'un des plus grands maux rationalisés par les mécanismes politiques, tandis que les actes de V sont considérés comme « terroristes » parce qu'ils sont effectués par une seule personne[49],[50]. Justin Raimondo, le libertarien rédacteur en chef de Antiwar.com, a loué le film pour sa politique de sensibilisation et a vu le succès du film comme une « contribution à la lutte contre la pourriture culturelle dont le parti de la guerre se nourrit[N 14],[49] ». David Walsh, du World Socialist Web Site, qualifie les mesures de V d'« antidémocratiques » et cite le film comme un exemple de « la faillite de l'idéologie anarcho-terroriste », indiquant que, parce que le peuple n'a pas pris part à la révolution, il lui sera impossible de produire une « nouvelle société libérée[51] ».

Aux États-Unis, plusieurs groupes chrétiens conservateurs ont critiqué le film en raison de la représentation du christianisme et de la sympathique représentation de l'homosexualité et de l'islam qui y figure[52],[53]. Ted Baehr, président de la Christian Film and Television Commission, a défini V pour Vendetta comme « une œuvre infâme d'incitation au terrorisme mâtinée d'une propagande de gauche néomarxiste saturée de militantisme sexuel radical et d'attaques sournoises contre la religion et le christianisme[N 15],[53] ». Don Feder, un chroniqueur conservateur, a qualifié V pour Vendetta comme « le film le plus explicitement antichrétien à ce jour qui regroupe tous les fantasmes paranoïaques de l'industrie du cinéma de gauche[N 16],[54],[55] ». Le critique de cinéma Richard Roeper a rejeté le fait que le film puisse être qualifié de pro-terroriste, rappelant que le héros du film est étiqueté comme terroriste « par quelqu'un qui est essentiellement un dictateur, un Hitler en puissance[56] ».

À l'inverse, plusieurs associations LGBT, dont la Gay & Lesbian Alliance Against Defamation (GLAAD) qui l'a nommé pour le Prix GLAAD Media, ont salué le film pour sa représentation positive des homosexuels, Michael Jensen le qualifiant de « l'un des films les plus gay friendly de tous les temps[10] ».

Enfin, la communauté Anonymous, un groupe d'internautes inspiré des imageboards et promoteur d'une nouvelle démocratie par le biais d'Internet, a érigé le masque de Guy Fawkes en symbole, notamment en le portant dans leurs manifestations publiques contre l'Église de Scientologie. The Boston Globe a décrit l'utilisation des masques comme une allusion « à un film qui représente un mouvement antigouvernemental[57] ».

Longtemps interdit en Chine, le film est diffusé pour la première fois à la télévision officielle chinoise (CCTV-6) le [58]. Beaucoup d'internautes chinois ont fait part de leur surprise de voir un film traitant d'anarchisme être diffusé par le Parti communiste chinois, et ce, peu de temps après l'arrivée d'une nouvelle équipe de dirigeants communistes à la tête du pays. Certains y voient un signe politique, comme Hu Ziwei, célèbre présentatrice de télévision qui écrit sur Weibo : « C'est un film important, en particulier pour les Chinois. Il décrit avec beaucoup de poésie l'essence de la tyrannie, la cruauté de la tyrannie envers la dignité humaine, ainsi que la vengeance totale et la haine forte des rebelles envers la tyrannie. En tant que peuple d'un pays totalitaire, il est difficile de ne pas se sentir touché en son for intérieur en regardant ce film », alors que le quotidien Nanfang Ribao ajoute, toujours sur Weibo : « un terroriste, un fou, un gentleman, un idéologue, un révolutionnaire, l'ennemi public numéro un aux yeux du gouvernement. Il symbolise la rébellion, il révère la violence pour libérer l'âme du peuple opprimé. Ce soir, la diffusion par la télévision centrale a « énormément surpris » beaucoup d'internautes »[59].

Distinctions

Sauf mention contraire, cette liste provient d'informations de l'Internet Movie Database[60].

Récompenses

Année Cérémonie ou récompense Prix Lauréat(es)
2006 Festival international du film des frères Manaki Prix spécial Adrian Biddle
San Diego Film Critics Society Awards Meilleurs décors[61] Owen Paterson
2007 Saturn Awards Meilleure actrice[62] Natalie Portman
Prix Prometheus Prix spécial[63]

Nominations

Année Cérémonie, récompense ou festival Prix Nommé(es)
2006 Satellite Awards Meilleurs décors[64] Owen Paterson, Marco Bittner Rosser, Sarah Horton, Sebastian T. Krawinkel et Stephan O. Gessler
Meilleurs effets spéciaux[64] Dan Glass
Meilleur DVD[64]
Australian Film Institute Awards Meilleur acteur Hugo Weaving
Chicago Film Critics Association Awards Réalisateur le plus prometteur James McTeigue
Teen Choice Awards Meilleur film d'action / aventure
Meilleure actrice dans un film d'action / aventure Natalie Portman
2007 Saturn Awards Meilleur film de science-fiction
Meilleur scénario Andy et Larry Wachowski
Meilleurs costumes Sammy Sheldon
Prix Hugo Meilleur film[65]
Art Directors Guild Meilleurs décors dans un film fantastique[66] Owen Paterson, Kevin Phipps, Sarah Horton, Sebastian T. Krawinkel, Stephen Bream, Marco Bittner Rosser, Stephan O. Gessler, Cornelia Ott et Christian Schaefer
Costume Designers Guild Awards Meilleurs costumes pour un film fantastique Sammy Sheldon
Visual Effects Society Awards Meilleures maquettes et miniatures[67] José Granell et Nigel Stone
Prix GLAAD Media Meilleur film

Thèmes

Guy Fawkes et la Conspiration des Poudres
La Conspiration des Poudres, inspiration majeure du comic, puis du film.

« Souviens-toi, souviens-toi de ce 5 novembre, de ces Poudres et sa Conspiration. Souviens-toi de ce jour, souviens-t'en, à l'oubli je ne peux me résoudre.

Mais qu'en était-il de l'homme ? Je sais qu'il s'appelait Guy Fawkes et je sais qu'en 1605, il tenta de faire exploser le palais du Parlement. Mais qui était-il vraiment ? Comment était-il ?

On nous dit de nous souvenir de l'idée et non de l'homme, parce qu'un homme peut échouer. Il peut être arrêté, il peut être exécuté et tomber dans l'oubli. Alors qu'après 400 ans, une idée peut encore changer le monde. Je connais d'expérience le pouvoir des idées. J'ai vu des hommes tuer en leur nom et mourir en les défendant... Mais on ne peut embrasser une idée. On ne peut la toucher ou la serrer contre soi. Les idées ne saignent pas, elles ne ressentent pas la douleur... et elles ne peuvent aimer.

Et ce n'est pas une idée qui me manque, c'est un homme... Un homme qui m'a fait me souvenir du 5 novembre. Un homme que je ne me résoudrai jamais à oublier. »

 Prologue du film, Evey Hammond (interprétée par Natalie Portman).

Emblème du Feu nordique, ressemblant à une croix de Lorraine.

V pour Vendetta prend la Conspiration des Poudres du comme source d'inspiration historique de V, en contribuant à ses choix du moment de ses actions, des moyens qu'il utilise et de son apparence. Par exemple, les noms Rookwood, Percy et Keyes utilisés dans le film sont aussi les noms de trois des conspirateurs[68].

Le film aborde la représentation de V comme l'incarnation d'une idée plutôt qu'un individu, à travers ses dialogues, érudits et littéraires, et en le dépeignant comme un être sans passé, sans identité et sans visage. Selon le site officiel du film, « l'utilisation par V du masque de Guy Fawkes et les lacunes de son identité sont à la fois des éléments pratiques et symboliques pour l'histoire. Il revêt le masque à la fois pour cacher ses cicatrices physiques et pour occulter son identité. Il devient l'idée elle-même[N 17],[4] ».

Analogies avec le Troisième Reich

V pour Vendetta est une dystopie : la comparaison entre le futur qu'évoque le film et l'Histoire rappelle les risques pour tout pays de replonger dans un régime totalitaire pareil à celui instauré sous le Troisième Reich, avec lequel les analogies sont nombreuses : le Haut Chancelier Adam Sutler possède une diction et une gestuelle qui rappellent très fortement celles d'Adolf Hitler. De plus, la similitude entre les noms des deux dictateurs et leurs titres respectifs est flagrante[24] ; la propagande magnifiant une prétendue supériorité du peuple anglais d'une manière qui rappelle le pangermanisme ; la méthode conspirationniste employée pour accéder au pouvoir ; le parti unique, dont les symboles sont omniprésents et dont il faut être membre pour accéder aux postes clés de l'administration et des médias ; la police spéciale ; la censure envers l'art ; les arrestations, la torture et les exécutions envers les minorités (raciales, sexuelles, etc.). Ainsi, Valerie Page est envoyée dans un camp de détention parce qu'elle est lesbienne et y subit des expérimentations médicales, réminiscence des persécutions envers les homosexuels en Allemagne nazie[69] ; le symbole du parti Norsefire, omniprésent visuellement comme l'était le svastika sous le Troisième Reich.

Influences littéraires

Le film crée également des parallèles avec le roman d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo (1844), en faisant des comparaisons directes entre V et Edmond Dantès : dans les deux histoires, le héros s'enfuit d'un emprisonnement injuste et traumatique et passe des décennies à préparer sa vengeance contre ses anciens oppresseurs sous les traits d'une nouvelle persona[70],[71],[72]. L'adaptation cinématographique du roman de Dumas, Le Comte de Monte-Cristo (The Count of Monte Cristo, 1934) de Rowland V. Lee, avec Robert Donat dans le rôle d'Edmond Dantès, est le film préféré de V, et des extraits de cette adaptation cinématographique reviennent à deux reprises pendant le film.

De plus, plusieurs critiques et commentateurs ont évoqué comment, selon eux, l'histoire et les éléments stylistiques des miroirs rejoignaient ceux du roman Le Fantôme de l'Opéra, de Gaston Leroux (1910)[73],[69] : V et le Fantôme portent tous deux des masques pour cacher leur défiguration respective, sont à même de contrôler les autres par leurs capacités mentales, ont des passés tragiques et sont motivés par la vengeance. La relation entre V et Evey est aussi comparée aux nombreux éléments romantiques du roman de Leroux, où le Fantôme masqué emmène Christine Daaé dans ses quartiers souterrains pour la « rééduquer »[73],[69],[74].

« La fraternité ne peut être anéantie parce qu'elle n'est pas une organisation, dans le sens ordinaire du terme. Rien ne relie ses membres, sinon une idée qui est indestructible. […] Nous sommes des morts. Notre seule vie réelle est dans l’avenir. […] Mais à quelle distance de nous peut être ce futur, il est impossible de le savoir. Ce peut être un millier d’années. » O'Brien dans 1984.
« On nous dit de nous souvenir de l'idée et non de l'homme, parce qu'un homme peut échouer. Il peut être arrêté, il peut être exécuté et tomber dans l'oubli. Alors qu'après 400 ans, une idée peut encore changer le monde. » Evey Hammond dans V pour Vendetta.

Ces deux citations sur le pouvoir des idées forment l'une des nombreuses correspondances entre le roman 1984 et V pour Vendetta.

Le sujet du film traitant de la lutte pour la liberté contre l'État totalitaire en place, V pour Vendetta emprunte des images à plusieurs icônes classiques totalitaires, comme le roman 1984, de George Orwell[4], dont l'intrigue se déroule également à Londres. En effet, Adam Sutler, à la tête de l'État et du parti unique de la Norsefire, apparaît initialement sur de grands écrans vidéo et sur des posters dans les foyers du peuple, rappelant ainsi le Big Brother d'Orwell. Le slogan « L'union fait la force. La foi fait l'union. » (« Strength through Unity. Unity through Faith. »), déclamé par la « Voix de Londres », fait référence et a la même cadence que le slogan de l'Angsoc chez Orwell : « La guerre c'est la paix. La liberté c'est l'esclavage. L'ignorance c'est la force. » (« War is Peace. Freedom is Slavery. Ignorance is Strength. »). La connexion entre les deux peut aussi être aperçue lorsque Evey, torturée et emprisonnée par ceux qu'elle croit être membres du parti, trouve un rat dans la cellule, faisant référence à la plus grande peur de Winston Smith, principal protagoniste de 1984[75]. On peut aussi noter l'utilisation, par l'État, de la surveillance de masse liée à une volonté sécuritariste sur ses propres citoyens et à une ambition de propagande omniprésente, avec la télévision en circuit fermé ou l'existence d'une police politique (appelée « Le Doigt » dans V pour Vendetta et « Police de la Pensée » dans 1984), ainsi que la falsification de l’information, notamment du passé, par le parti au pouvoir pour augmenter le mérite de ses propres actions, avérées ou non, au service de l’intérêt général[76]. Un parallèle peut aussi être fait entre l'apparition de V sur les écrans de la ville, et celle d'Emmanuel Goldstein sur les télécrans pendant les « deux minutes de la haine » au début du roman. Ces extraits ont en commun le rôle de ces deux personnages d'ennemis n° 1 du parti, icônes symboliques que tout le monde « doit haïr », et les messages qu'ils délivrent appelant à la révolte contre le parti. À la différence, néanmoins, que dans 1984, l'image de Goldstein est volontairement diffusée au public par le parti dont il est opposant[76]. La référence au film 1984 se fait en forme de clin d'œil, puisque John Hurt endosse, dans V pour Vendetta, le rôle d'Adam Sutler, alors qu'il était en rébellion contre Big Brother dans le film de Michael Radford (1984), interprétant le rôle de Winston Smith[76].

Références culturelles

Parmi les références culturelles utilisées dans le film, on peut notamment citer le V cerclé que les partisans de V taguent avec une bombe de peinture rouge, qui n'est pas sans rappeler le A cerclé qui est le symbole du mouvement anarchiste, bien que certains aspects anarchistes de la bande dessinée originale aient été expurgés du film[77] ; le jeune homme qui commet un braquage avec un masque de Guy Fawkes criant « L'anarchie au Royaume-Uni ! » (« Anarchy in the U.K.! »), référence à la chanson des Sex Pistols, Anarchy in the U.K. ; le slogan souvent entendu dans le film « L'Angleterre prévaut » (« England prevails »), proche de la philosophie américaine du début du XXe siècle, qui disait « L'Amérique d'abord », mais aussi de l'hymne Rule, Britannia! ; le miroir ouvragé dans le repaire de V sur lequel est inscrit la devise latine, Vi veri universum vivus vici Par le pouvoir de la vérité, j'ai de mon vivant conquis l'univers »), attribuée à Christopher Marlowe dans sa pièce de théâtre sur Faust ; les diverses répliques prononcées par V et qui sont tirées de pièces de théâtre de William Shakespeare[N 18],[N 19],[N 20],[N 21],[N 22] ; la scène dans laquelle V apparaît à Lewis Prothero en disant être « le fantôme des Noëls passés » qui renvoie au deuxième chapitre du roman de Charles Dickens, Un chant de Noël ; et le sketch satirique présenté par Gordon Deitrich faisant directement allusion aux numéros de l'humoriste anglais Benny Hill. Dans ce sketch, au moment de la poursuite en accéléré, une personne déguisée en gorille passe dans l'image. Cela renvoie à l'expérience visant à démontrer le phénomène physiologique de la cécité d'inattention. Enfin, le début et la fin du film sont accompagnés par l'Ouverture solennelle 1812, dans laquelle Piotr Ilitch Tchaïkovski exalte la victoire du peuple russe contre l'invasion et l'oppression de l'armée française de Napoléon Ier, tout comme le peuple anglais vaincra l'oppression du Haut Chancelier Sutler.

La liberté contre l'État

« Nous avons eu le sentiment que le roman graphique avait anticipé le climat politique actuel. Il montrait vraiment ce qui pouvait arriver quand la société était sous le joug du gouvernement, au lieu que celui-ci agisse comme la voix du peuple. Je ne pense pas qu'il soit irréaliste de dire que des choses comme ça peuvent se passer lorsque les gouvernants arrêtent d'écouter le peuple. »

 James McTeigue[N 23],[4]

Drapeau de la « Coalition des volontaires au pouvoir » qui mêle le drapeau du Royaume-Uni et le drapeau des États-Unis à la croix gammée nazie.

Dans l'intention de donner une dimension plus contemporaine au film, les producteurs y ont ajouté des références significatives pour le public de 2006. Selon le Los Angeles Times, on peut trouver beaucoup de parallèles entre le film et le monde réel, au niveau de la prolifération des systèmes de surveillance, de la torture, de l'utilisation de la peur afin d'influencer l'opinion et de la manipulation médiatique, sans parler de la corruption et de l'hypocrisie religieuse, et on ne peut pas blâmer les réalisateurs d'avoir établi des références avec le système actuel[75]. On trouve également dans le film des références à la grippe aviaire, et à l'utilisation de l'identification biométrique et du système Echelon, pour intercepter les communications, par plusieurs gouvernements[75].

Plusieurs critiques cinématographiques, commentateurs politiques et autres représentants des médias ont noté les rapprochements faits par le film avec les événements s'étant déroulés sous l'administration Bush, alors au pouvoir aux États-Unis. Les sacs noirs que la police secrète de Creedy met sur la tête des personnes qu'elle arrête rappellent, ainsi, ceux portés par les prisonniers d'Abou Ghraib et du camp de Guantánamo[78],[79]. De même, l'un des objets interdits que Deitrich conserve dans son sous-sol est un poster mêlant les drapeaux anglais et américain à une croix gammée nazie, et son titre, « Coalition of the Willing, To Power », est une référence à la Coalition of the Willing mise en place pour attaquer l'Irak en 2003 et au concept de volonté de puissance (Will to Power) développé par Friedrich Nietzsche[80]. Par ailleurs, l'usage du terme rendition dans le film, pour qualifier la façon dont le régime se débarrasse des indésirables, renvoie aux actions qualifiées d’Extraordinary rendition utilisées par la CIA[2]. Durant le flashback de l'histoire de Valerie, il y a une scène où apparaissent brièvement des images de véritables manifestations contre la guerre en Irak.

En dépit de ces références spécifiques aux États-Unis, les réalisateurs ont également voulu inclure dans le film des questions touchant un ensemble plus large que la population américaine. Ainsi, quand James McTeigue a été interrogé sur le fait de savoir si la BTN (chaîne de télévision unique dans le film) était inspirée de Fox News Channel, il a répondu « Oui, mais pas uniquement sur la Fox. Elle pourrait aussi bien être inspirée de la chaîne britannique Sky News, qui fait elle aussi partie de la News Corporation[N 24],[24] ».

Occurrences de V et de 5

« Voilà ! Vois en moi l'image d'un humble vétéran de vaudeville, distribué vicieusement dans les rôles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie. Ce visage, plus qu'un vil vernis de vanité, est un vestige de la vox populi aujourd'hui vacante, évanouie. Cependant, cette vaillante visite d'une vexation passée se retrouve vivifiée et a fait vœu de vaincre cette vénale et virulente vermine vantant le vice et versant dans la vicieusement violente et vorace violation de la volition. Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux. En vérité, ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux, alors laisse-moi simplement ajouter que c'est un véritable honneur que de te rencontrer. Appelle-moi V[trad 1]. »

 Monologue comportant une allitération en V par lequel le héros se présente à Evey, dans sa version française.

Tout au long du film, de nombreux parallèles sont faits entre la lettre V et le chiffre 5 ; les plus évidentes étant la date du 5 novembre 1605, à laquelle Guy Fawkes tenta de faire exploser le palais de Westminster, et l'analogie entre le chiffre 5 et son équivalent en chiffres romains, V. De plus, les principaux membres du parti faisant leur rapport au Chancelier Sutler, à plusieurs moments du film, sont au nombre de 5. V était prisonnier de la cellule numéro V, cinq en chiffres romains, dans l'ancienne prison de Larkhill[81]. Celle-ci a subi un incendie le .

Également, V est la 5e lettre de l'alphabet en commençant par la fin. La lettre E est aussi interprétée dans ce sens à de nombreuses reprises dans le film, en particulier lorsque V rencontre Evey pour la première fois : V remarque que « Evey » peut s'écrire phonétiquement, en anglais, E-V soit E et V. Le monologue qu'il déclame juste avant comporte une allitération en V, cette lettre étant prononcée 55 fois dans la version originale (57 fois dans la version doublée en français)[81].

Premières notes de la 5e symphonie de Beethoven.

On entend dans le film la Symphonie no 5 de Beethoven. Cette œuvre musicale débute par la séquence « ...- » (trois points, un trait) qui correspond à la lettre V en alphabet morse[22]. La Symphonie no 5 fut diffusée sur Radio Londres le pour annoncer le succès du débarquement en Normandie (le slogan des Alliés étant alors « V for Victory »[82]). D'ailleurs, le titre du film fait également référence au signe V[83].

Quand Evey est retenue par V, elle nettoie un miroir sur lequel est inscrit en latin Vi Veri Vniversum Vivus Vici, soit en français « Par le pouvoir de la vérité, j'ai, de mon vivant, conquis l'univers », tiré de Faust (le mot Vniversum, « univers » en français, débute phonétiquement par un U, mais les lettres U et V sont indifférenciées en latin). Dans cette devise, chacun des 5 mots débute par la lettre V. De plus, lorsque V met de la musique sur son jukebox, il choisit la chanson n° 5[81]. Par ailleurs, toutes les télévisions présentes dans le film sont de marque JVC.

Alors qu'il patiente avant l'attentat final, V compose à l'aide de dominos un motif qui, révélé lors de la chute des dominos, représente le logo du film : un V rouge entouré sur un fond noir. Plus tard, lors de son combat contre Creedy et ses hommes à Victoria Station, V forme un V avec ses poignards juste avant de les lancer. Alors qu'ils voltigent, les poignards forment 5 fois la lettre V avant de toucher leurs cibles, qui attendent dans une formation en V. Creedy abattu, V s'appuie contre un mur et trace un V avec son propre sang. Creedy, le seul à avoir pu recharger son revolver tire 5 coups au lieu des 6 qu'en contient son barillet. Peu après, un plan sur l'horloge de Big Ben indiquant 11 h 05 forme un V. Et, à la fin du film, lorsque les feux d'artifice sont tirés pour la destruction des édifices, le bouquet final forme un V de feu rouge[81]. De même, la même remarque peut être faite pour la scène de la destruction du palais de justice au début du film.

Différences entre le film et la bande dessinée

L'histoire du film est une adaptation de la bande dessinée d'Alan Moore, initialement publiée entre 1982 et 1985 dans l'anthologie anglaise de bandes dessinées Warrior, puis réimprimée et complétée par DC Comics en 1988. Ces bandes dessinées ont été compilées dans un roman graphique publié à nouveau aux États-Unis sous l'empreinte de Vertigo, une filiale de DC Comics, et au Royaume-Uni par Titan Books[84].

Alan Moore, auteur de la bande dessinée V pour Vendetta, s'est dissocié du film en raison de l'angle choisi par les scénaristes.

Il existe plusieurs différences fondamentales entre le film et l'histoire originale. Par exemple, l'histoire originale d'Alan Moore a été créée comme une réponse au thatchérisme britannique au début des années 1980 et a été définie comme un conflit entre un État fasciste et l'anarchisme, alors que l'histoire du film a été modifiée par les Wachowski pour s'adapter à un contexte politique moderne[4]. Selon Moore, « il n'y avait pas une mention de l'anarchie pour autant que j'aie pu le constater. Le fascisme a été complètement émoussé. Je veux dire, je pense que toute référence à la pureté raciale a été retirée, alors qu'en fait, les fascistes ont une grande idée sur cette pureté de la race[N 25] ». En outre, dans l'histoire originale, Moore a tenté de maintenir une ambiguïté morale, et non à dépeindre les fascistes comme des caricatures, mais comme des humains réalistes, aux caractères arrondis. Les limitations de temps du film ont conduit l'histoire à être raccourcie ou à rationaliser certains caractères, détails et intrigues de l'histoire originale[4].

La plupart des personnages de la bande dessinée ont subi des changements importants pour le film. Par exemple, V est caractérisé dans le film comme un combattant de la liberté romantique qui se montre préoccupé par la perte de vies innocentes alors que, dans le roman graphique, il est présenté comme un être sans pitié, prêt à tuer toute personne se trouvant sur son chemin[85]. Evey Hammond, transformée en une protégée de V, est également très différente dans le roman et dans le film. Au début du film, elle est déjà une jeune femme confiante et cultivée, avec un soupçon de rébellion en elle, alors que dans le roman graphique, il s'agit d'une enfant de 16 ans peu sûre d'elle, innocente et désespérée, qui se prostitue. La relation entre V et Evey, strictement platonique dans le comic, a un développement romantique dans le film, se terminant par des déclarations d'amour réciproques[85].

De plus, alors que dans le film l'Inspecteur Finch ressent de l'empathie pour V et adhère finalement à sa cause, il est déterminé, dans le roman graphique, à mettre fin à l'existence de V et va jusqu'à prendre du LSD en vue d'entrer dans l'état d'esprit du criminel[16]. Enfin, certains personnages, tels que Rose Almond, Alistair Harper et Mrs. Heyer, n'ont pas de rôle ou celui-ci est réduit de manière significative dans le film[4].

Graffiti représentant le personnage d'Evey Hammond.

Les méchants principaux du roman graphique ont également subi des changements dans l'adaptation cinématographique : bien que le Haut Chancelier Sutler soit, dans le texte de Moore, un dictateur brutal, il est aussi un homme solitaire, socialement inapte, qui croit vraiment dans le fascisme et qui, en fin de compte, souhaite simplement être accepté et aimé par son peuple, alors que le film le dépeint comme un être dépourvu de la moindre qualité humaine, du moindre sentiment[16]. Creedy évolue d'un caractère relativement mineur dans le roman graphique à l'un des principaux personnages du film, où il est révélé comme le cerveau de l'attentat bioterroriste que la Norsefire a utilisé pour prendre le pouvoir. Sa personnalité est aussi quelque peu remaniée dans le film, alors que c'est un homme grossier et un peu opportuniste dans le roman graphique, il est présenté comme un sociopathe glacial que V décrit comme « un homme apparemment sans conscience, pour qui la fin justifie toujours les moyens » (« a man seemingly without a conscience, for whom the ends always justify the means »).

Le contexte et l'intrigue dans le film ont été modifiés par rapport à l'histoire originale. Alors que le film ne mentionne que la guerre civile et l'effondrement des États-Unis, le roman graphique mentionne qu'une guerre nucléaire mondiale a détruit une grande partie du monde en dehors du Royaume-Uni. Enfin, le film se termine dans un renversement relativement pacifique du gouvernement, alors que, dans le roman graphique, il est présenté comme un effondrement brutal du pouvoir. D'autres différences incluent le système informatique « Destin » (Fate), qui est complètement absent du film[16] (dans l'histoire originale, « Destin » est une sorte de Big Brother, un ordinateur qui sert d'yeux et d'oreilles à la Norsefire et dont V réussit à prendre le contrôle). Les cibles des attentats de V sont également différentes dans le roman graphique : il y détruit le Parlement et le Old Bailey au début, et le 10 Downing Street pour le final[85].

Éditions en vidéo

V pour Vendetta est sorti en DVD dans deux versions, une édition simple et une « Édition Collector » formée de deux DVD, le en région 1[86] et le en région 2[87]. La version simple comprend le making-of du film alors que la version collector inclut trois documentaires supplémentaires, sur les décors du film, l'histoire de Guy Fawkes et le comic book. Les ventes de DVD ont été fructueuses, ayant rapporté 58 769 995 US$ à la fin de l'année 2010, et ce, uniquement aux États-Unis[88].

La version du film en disque Blu-ray est sortie le en région 1[89] et le en région 2[90]. Elle reprend les bonus de la version collector en DVD.

Notes et références

Citations originales

  1. (en) « Voilà! In view, a humble vaudevillian veteran, cast vicariously as both victim and villain by the vicissitudes of fate. This visage, no mere veneer of vanity, is a vestige of the vox populi, now vacant, vanished. However, this valorous visitation of a bygone vexation stands vivified, and has vowed to vanquish these venal and virulent vermin vanguarding vice and vouchsafing the violently vicious and voracious violation of volition! The only verdict is vengeance; a vendetta held as a votive, not in vain, for the value and veracity of such shall one day vindicate the vigilant and the virtuous. Verily, this vichyssoise of verbiage veers most verbose, so let me simply add that it's my very good honour to meet you and you may call me V. »

Notes

  1. Citation originale : « The relationship between V and Evey has a complication [like] the relationship in that film »
  2. Citation originale : « Well, I don’t think it would be very interesting if it was just comic-book stuff. The politics of it are what gives it its dimension and momentum, and of course I was interested in the politics. Why wouldn’t I be? »
  3. Citation originale : « Being beaten up! I hadn't been beaten up in a movie before and I was very excited by the idea of being clubbed to death »
  4. Citation originale : « I thoroughly enjoyed playing Lilliman... because he's slightly comic and utterly atrocious. Lovely to do. »
  5. Citation originale : « not just because it is beautifully acted and well-written, but because it is so utterly unexpected [in a Hollywood film] »
  6. Citation originale : « Alan Moore was writing about something which happened some time ago. It was a response to living in Thatcherite England... This is a response to the world in which we live today. So I think that the film and the graphic novel are two separate entities »
  7. Citation originale : « Almost always has something going on that is actually interesting, inviting us to decode the character and plot and apply the message where we will ».
  8. Citation originale : « Works as a political thriller, adventure and social commentary and it deserves to be seen by audiences who would otherwise avoid any/all of the three ».
  9. Citation originale : « A cult favourite whose reputation will only be enhanced with age. »
  10. Citation originale : « as an action thriller or for its deeper message about personal responsibility, political oppression and revolutionary change. »
  11. Citation originale : « Cast of notable and familiar talents such as John Hurt and Stephen Rea stand little chance amid the wreckage of the Wachowski siblings' dismal script and its particularly poor dialogue ».
  12. Citation originale : « Portman still seems to believe that standing around with your mouth hanging open constitutes a performance. »
  13. Citation originale : « Anarchy is about creating communities and democratic decision making. That’s what is absent from Hollywood’s interpretation. »
  14. Citation originale : « helping to fight the cultural rot that the War Party feeds on. »
  15. Citation originale : « a vile, pro-terrorist piece of neo-Marxist, left-wing propaganda filled with radical sexual politics and nasty attacks on religion and Christianity. »
  16. Citation originale : « the most explicitly anti-Christian movie to date that combines all of the celluloid left’s paranoid fantasies. »
  17. Citation originale : V’s use of the Guy Fawkes mask and persona functions as both practical and symbolic elements of the story. He wears the mask to hide his physical scars, and in obscuring his identity – he becomes the idea itself.
  18. « Les prolifiques vilenies de Dame Nature vont pullulant sur lui. Dédaignant la fortune et brandissant son épée qui fumait d'une sanglante exécution. », Macbeth, acte I scène 2.
  19. « Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable lui-même. », Hamlet, acte III, scène 1.
  20. « J'ose tout ce qui sied à un homme, qui n'ose plus n'en est pas un. », Macbeth, acte I, scène 7.
  21. « Je drape la vile nudité de ma scélératesse sous quelques vieux haillons volés à l'évangile, et passe pour saint à l'heure où je fais le diable. », Richard III, acte I, scène 3.
  22. « Ignore ce que je suis et procure-moi quelque déguisement qui conviendrait au dessein que je forme. », La Nuit des rois, acte I, scène 2.
  23. Citation originale : « We felt the novel was very prescient to how the political climate is at the moment. It really showed what can happen when society is ruled by government, rather than the government being run as a voice of the people. I don't think it's such a big leap to say that things like that can happen when leaders stop listening to the people. »
  24. Citation originale : « Yes. But not just Fox. Everyone is complicit in this kind of stuff. It could just as well been the Britain's Sky News Channel, also a part of News Corp. »
  25. Citation originale : « There wasn't a mention of anarchy as far as I could see. The fascism had been completely defanged. I mean, I think that any references to racial purity had been excised, whereas actually, fascists are quite big on racial purity. »

Références

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Annexes

Article connexe

Bibliographie

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Liens externes

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